Trashed

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 15 avis)

2016 : Prix Tournesol À 21 ans, J. B. vient d’arrêter la fac et, sous la pression maternelle, finit par accepter un emploi d'éboueur contractuel. Jour après jour, par tous temps et malgré les contraintes saisonnières, il va découvrir les joies du métier et le microcosme qui gravite autour.


Bichromie Cà et Là Comix Les prix lecteurs BDTheque 2015 Prix Tournesol [USA] - Middle West

À 21 ans, J. B. se retrouve coincé de nouveau chez ses parents, dans un patelin du fin fond de l’Ohio. Il vient d’arrêter la fac et doit absolument trouver un travail pour ne plus avoir sa mère sur le dos en permanence. Suite à une annonce providentielle, il est engagé comme éboueur contractuel et est bientôt rejoint par Mike, un ancien copain de lycée. Ensemble, ils vont découvrir les joies du métier, se confronter aux habitants les plus dérangés de la ville, aux éboueurs de longue date, aux chiens errants et aux sacs poubelles mal fermés. Pendant une longue année, ils devront faire leur tournée quotidienne sous la pluie, la neige ou sous un soleil de plomb, persécutés en permanence par leur chef, l’infâme Will E.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Septembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Trashed © Cà et Là 2015
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 15 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

24/09/2015 | KanKr
Modifier


Par karibou79
Note: 4/5
L'avatar du posteur karibou79

Pas fan de l'underground américain, j'ai adoré cette sorte d'autobiographie du passage de l'auteur dans le monde merveilleux des ordures. Le récit est ancré dans le local, une petite bourgade typique avec ses maisons individuelles, ses familles consanguines, ses bars d'afterwork etc. Mais comme il le souligne, que le ramassage des ordures soinet faits par des employés municipaux ou une grosse société privée ne change rien à la situation ni aux modes opératoires (le petit dossier technique et chiffré en fin d'album l'expose clairement et justement.) On se désole de la bêtise de ces employés errant dans une sorte de boucle temporelle façon "jour sans fin": qu'il pleuve ou fasse beau, chaque personnage répète les mêmes gestes et les mêmes phrases (seul l'inssaisisable Magee contredit cet axiome.) Mais on se prend aussi d'affection pour cette petite famille plus ou moins soudée, comprenant évidemment la Betty! On souffre avec eux lorsqu'ils découvrent des déchêts à se casser le dos ou des effluves des projections et on se repose lorsque leur dure journée se termine. Les coups-bas dans le service, les mesquineries de voisinage, les découvertes improbables, une galerie de tronches et personnalités (Marv!), tout est reproduit avec maestria. Un bravo à l'auteur qui décrit une situation sans être moralisateur et parvient me faire penché petit à petit du côté scandalisé à celui de blasé presque à-quoi-boniste.

11/10/2023 (modifier)
Par canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur canarde

Une seule étoile pour Trashed ? Je ne peux pas laisser cette page se terminer par un tel avis. Le dessin est certes provocant : des visages à la fois figés et grimaçants, des musculatures un peu approximatives et marquées, une bichromie déprimante, des tas de bruitages qui emplissent les cases.... Cela correspond tout-à-fait à l'image qu'on se fait de l'underground américain, c'est fait pour agacer le bourgeois et ça semble marcher, alors que la bourgeoisie américaine visée ne nous ressemble pas autant que ça, et personnellement je trouve ce trait assez approprié pour le sujet traité : un jeune qui sort de l'adolescence et qui se trouve employé à la commune pour ramasser les poubelles des citoyens. La vision de l'adolescent est toujours un peu stéréotypée, portées sur la musculature et les engins, vite dégoutée et dégoutante à la fois. Le paradoxe est d'envoyer quelqu'un qui n'est pas foutu de ranger sa chambre récupérer les déchets des autres, et cela n'est que le début de l'histoire ! En réalité, l'auteur raconte une année de ses propres souvenirs : C'est une sorte de sociologie du vécu, les deux pieds dans la réalité, donc cela ne fait pas forcément rêver, il n'y a pas non plus de montée dramatique vers un paroxysme, et de chute finale. Donc il est difficile d'aimer cette histoire comme on s'attache à une fiction dans laquelle on se réfugierait. Non, cet album est un répertoire des mesquineries du mode de vie occidental, avec sa maison individuelle, au milieu de sa pelouse, son gros 4x4, la boîte aux lettres tubulaire, le chien éventuellement... Et la déchèterie à ciel ouvert ou finira tout ce petit monde... L'ado entre dans une équipe d'employés communaux et les rapports professionnels sont très bien rendus aussi, les journées se suivent par tous les temps sans se ressembler, les déchets aussi. Les portraits de ses collègues sont tout-à-fait réalistes, baignés dans un virilisme piteux, mais aussi une sorte de pauvreté intellectuelle attachante. (Mon fils en a lui aussi fait l'expérience, d'ailleurs après avoir lu cette BD. et 40 ans plus tard, en milieu rural, en France, c'est le même genre de conversation) Tout est si bien observé, on est gêné par l'odeur nauséabonde alors qu'elle n'est qu'imaginaire, on compatit au pauvre ado qui s'insère dans une équipe de travail médiocre et macho, et qui finit par suivre le modèle pour avoir la paix. Bref c'est un coup de cœur pour la qualité de l'observation et aussi quelques informations intéressantes. Dans ma famille c'est une référence !

08/07/2023 (modifier)
Par dgrgt
Note: 1/5

Soyons clair ; c’est de la GROSSE blague ! Aucune finesse, aucune subtilité. Il y a certaines phrases qui sont censé faire rire comme quand le camion poubelle fait de la musique “c’est un concerto en poubelle majeure“. Ca vous fait rire ça ? Le reste de “l’humour“ c’est du visuel : Un éboueur glisse dans du caca ou se renverse une poubelle dessus… Rien n’est drôle. Du plus il y a beaucoup d’erreur ou de mensonge. Dès la première page on nous dit que “l’antiquité produisait plus de déchet que l’époque moderne“. Pendant l’antiquité il n’y avait ni emballage, ni plastique, ni produits polluants (chimique/nucléaire). De plus à cette époque on ne jetait pas la nourriture. Donc non, hormis trois pommes pourris et un vieux bout de bois, l’antiquité ne polluait pas.

06/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Backderf utilise ici son expérience personnelle (qui avait donné lieu à un premier album plus autobiographique mais moins développé, qu’il a entièrement refondu) pour nous décrire le quotidien d’éboueurs. Comme souvent avec lui, au travers de quelques personnages, c’est la société américaine (ou occidentale ici) qu’il nous est donné de voir sous un angle différent de l’habitude. Société de consommation, du gaspillage, qui cache ses décharges et ses déchets derrière des discours ou des remblais (le petit historique du traitement des déchets à travers les âges, placé en introduction, s’il n’est pas toujours très précis, est en tout cas intéressant). La narration est fluide, avec des dialogues où l’autodérision, un certain humour noir, permettent de passer outre certaines longueurs. Quant au dessin, il plait ou pas, mais c’est son trait habituel, globalement efficace. Au départ, ce n’est pas forcément un sujet qui captive, mais Backderf a su le rendre intéressant, en donnant du sens aux anecdotes, en campant des personnages amusants, en soignant des à-côtés (les pistons des pontes de la mairie, les mesquineries du chef de service, etc.). Note réelle 3,5/5.

07/01/2022 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Après ma lecture mitigée de Kent State, j'avais envie de lire cette histoire sur le milieu des éboueurs que j'avais repérée depuis longtemps. J'ai préféré ce récit qui a plus d'humour, une galerie de personnages réduite avec JB, le narrateur qu'on identifie à l'auteur qui a lui-même été éboueur dans sa jeunesse, ses autres collègues collecteur ou chauffeur, le petit chef qui leur tombe dessus quand ce n'est pas proprement ramassé ou qu'ils abiment le matériel... On trouve différents profils de 'clients' avec celui qui sort des poubelles immondes et pleines d'asticots, l'autre qui démonte petit à petit un moteur de voiture etc. Même si cela décrit la façon de collecter les ordures du point de vue américain, il y a un certain universalisme et une réflexion de l'auteur sur le traitement des déchets qui finissent dans d'immenses décharges et constituent un problème de société. Il faut voir la difficulté du métier, les poubelles sont parfois très lourdes et portées à la main - on en est plus là en France - et ils embarquent également toutes sortes d'encombrants, piano compris, ou comme dans cette anecdote un énorme tas de végétaux pour arranger un élu de la municipalité pour son besoin personnel. Il y a également cet épisode de ramassage des bouteilles de pisse larguées par les chauffeurs au bord des routes. Une lecture qui ne se veut pas un frontal pamphlet écologiste mais une suite d'éléments décrivant les conditions d'un métier mal considéré et présentant l'envers d'un décor qui concerne tout le monde.

20/09/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je crois bien que l'auteur à réussi ici son petit chef-d’œuvre, cette BD passant pour moi même devant Mon ami Dahmer (qui est elle aussi excellente et dont je recommande la lecture). Ce qui fait la force de cette BD, c'est le message qui s'en dégage, et la liberté qu'a pris l'auteur par rapport à sa propre expérience de vie. Sans contrainte de forme (puisqu'il n'a pas l'obligation de se limiter à sa vie), il dresse ici un portrait de ce monde fascinant des ordures. Un portrait qui ne fait pas plaisir à voir, c'est certain. Ce qui fait tout le sel de cette BD, c'est qu'on est mis face à la réalité : on croule sous les ordures. En dehors des péripéties de ces jeunes travailleurs découvrant un monde rude et éprouvant (sans parler de la saleté qui imbibe ces cases), on est dans une dénonciation sous-jacente du modèle d'ultra-consommation à l'occidentale. Que faire de toute cette masse de déchets qui s'entassent sans qu'on ne puisse rien y faire ? Les réponses ne semblent pas les plus appropriées ... D'autre part, j'aime bien la façon dont l'auteur joue sur le facteur humain (entre l'enfoiré et le maladroit, ça aide pas à un boulot impeccable), renforçant les problématiques abordées. Et parfois c'est assez prenant, notamment lorsqu'il représente ces maisons saisies par les banques et toute une vie sur le trottoir ... Et toujours plus de déchets. L'histoire est bien rodée, et suffit à elle-même. On finit sur une note pas très positive qui reboucle tout, et on referme le livre avec un sentiment mitigé : c'est drôle dans les interactions des personnages (surtout quand on voit les gueules que l'auteur a représenté), mais c'est acide dans le propos et l'évolution de tout ceci. Au final, on en ressort avec plein de questions sur notre propre gestion des déchets en France. Le petit cahier explicatif à la fin est d'ailleurs bienvenue après une histoire de ce genre, et j'ai envie de découvrir ce qu'il en est par chez nous, en France. Pour finir rapidement avec un mot sur le dessin, qui est très bon dans son style, je dirais qu'il apporte un côté à la fois sobre et amusant. Il est entre la caricature et un style très carré. Pour ma part j'aime beaucoup, avec ce côté à la fois drôle dans la caricature et en même temps très comics américain. La colorisation très sobre renforce le dessin sans trop appuyer les couleurs. Une BD que je recommande car elle fait son petit effet : on rigole de cette bande de jeunes éboueurs, et on est pourtant choqué de tout ce qui est présenté, entre déchets/tri/décharges ... C'est une bonne lecture, du genre qui fait réfléchir au-delà de son histoire, et sur un tel sujet ça devient de plus en plus nécessaire.

01/02/2018 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

J'avais beaucoup aimé ma lecture de Mon ami Dahmer et c'est avec curiosité que je me suis plongé dans Trashed. Pas tout à fait autobiographique, mais un peu quand même, ce récit s'inspire de ce qu'a vécu l'auteur lorsque il a effectué le job d'éboueur quand il avait une vingtaine d'années. Il raconte tout un tas d'anecdotes liées à cette activité, et autant dire que je n'aurais pas pu en imaginer la moitié ou le quart avant de lire ce livre. Il leur arrive un tas de choses qu'on ne soupçonne pas. C'est romancé et plutôt bien raconté. Certains passages m'ont vraiment fait éclater de rire, d'autres m'ont scotché. On apprend des trucs très intéressants sur l'écologie et le recyclage des déchets. Notre monde va mal mes amis. A coté de ça, il y a quand même plus de 200 pages sur le quotidien de jeunes qui ramassent les poubelles et qui se retrouvent confrontés à des problèmes récurrents : animaux morts, objets trop encombrants ou jus de poubelle qui coule. Du coup lorsqu'on s'écarte des anecdotes les plus marquantes il y a quand même quelques petites longueurs. Un album intéressant que je suis content d'avoir lu.

06/10/2016 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

Toujours dans la même verve et trempé de son style graphique inimitable, Derf Backderf remet le couvert en abordant cette fois-ci le sujet des déchets... De prime abord, on se dit que cela va être beaucoup moins mystérieux que Mon ami Dahmer, moins rock'n roll et déjanté que Punk Rock et mobile homes, et c'est là qu'on se trompe. Derf Backderf a le chic pour nous embarquer dans ses histoires improbables, toujours avec cet humour un peu potache et décalé des grands ados/jeunes adultes qui caractérise ses personnages principaux. Là, c'est en nous relatant son expérience d'éboueur qu'il réussit à nous donner un visu assez affligeant (mais en même temps peu surprenant) de ce que notre société produit, consomme et finit par (tenter de) se débarrasser. D'une anecdote liée au temps qu'il subissent, au contenu toujours plus farfelu ou dégoutant de ce qu'ils doivent évacuer, Derf Backderf tire cyniquement le portrait d'une société qui se moque de ce qu'elle laisse derrière elle et des conséquences de son mode de vie. Heureusement, derrière ce message déprimant, non pas nouveau, mais traité de façon décalée, on s'amuse des situations et des personnages truculents qu'il fait apparaitre au fil du récit. Encore un très bon cru, fidèle au talent de son auteur, dont je ne peux que recommander la lecture.

24/05/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Et bien disons le d'emblée je ne suis pas absolument fan de ce nouvel opus de Backderf que j'avais plutôt apprécié sur Mon ami Dahmer. Alors oui , il est bon que quelqu'un s'y colle pour fustiger les comportements humains en matière de gestion des déchets, à cet égard les États Unis n'ont pas de leçons à donner. De notre côté européen les choses sont dans le même état, il n'y a qu'à voir l'état de quelques rues ou chemins de campagne, sans parler des plages pour comprendre que la gestion des déchets est une affaire compliquée qui engage tout un chacun. Pourquoi après ma lecture ais je ce sentiment de m'être un peu ennuyé ? Sans doute parce qu'au bout de quelques pages j'ai eu le sentiment que tout cela tournait un peu en boucle et que l'essentiel était dit. J'ai vainement cherché un peu d'humour, il y en a cependant, mais au final le truc est bien trop sérieux dans sa dénonciation de la société de consommation. Cette dénonciation est à mon sens trop "légère" et je crains que ceux à qui pourrait être adressé ce livre ( les pollueurs!! ) s'en contre fichent royalement. Sur Mon ami Dahmer le graphisme typique de Backderf ne m'avait pas pausé de problème mais ici je ne le trouve simplement pas beau sans doute trop caricatural. Plus un documentaire sans une franche dénonciation cet ouvrage n'est pas pour moi à mettre dans les annales, donc pas d'achat mais la lecture peut éclairer sur notre beau système valorisant l'obsolescence.

23/05/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je n’ai rien contre les travailleurs qui ramassent les ordures. Ces techniciens de surface urbaine ont toute mon admiration. Il n’y a pas de sot métier en ce monde. Ils sont d’ailleurs très utiles à la collectivité. L’auteur nous fait partager son expérience professionnelle qu’il a connue au début de sa vie d’adulte avant d’entamer des études à l’université qui l’ont conduit par la suite à être un auteur en vogue des deux côtés de l’Atlantique. Mon ami Dahmer a eu droit à de prestigieux prix sans compter les éloges. Bref, c’est un auteur qui est très sympathique dans son style graphique et la manière de raconter les différentes anecdotes. Malgré cette démarche assez courageuse à savoir le sujet de l’œuvre portant sur les poubelles, je ne peux pas dire que j’ai été enthousiasmé par ma lecture qui s’est révélée franchement ennuyeuse. Certes, il y a un côté éducatif sur le traitement des déchets et cela alerte sur les conséquences d’une société de consommation qui explose et qui ne fait pas du bien à l’environnement. C'est bien de pointer sur les travers. Cela serait mieux de proposer des solutions durables sans renoncer à notre niveau de vie. Cependant, au-delà de ces aspects, ce fut très long et presque trop long pour décrire les subtilités rencontrées au fil des tournées tout en parcourant les quatre saisons. Je n’ai rien retiré de cette lecture peu ragoutante de 240 pages tout de même. Cela ne décolle jamais. On reste cloué sur la route au milieu des poubelles avec ce côté assez trash qui donne envie de vomir. J’ai également eu du mal avec les visages déformés dessinés par l’auteur et qui font un peu caricaturaux. Bon, j’avoue que je ne suis pas trop favorable à la critique satirique d’une société de consommation dont je fais partie. Cependant, je trie mes déchets depuis 10 ans, j’ai un composteur, j’achète des sachets solides qui ne se déchirent pas, je vais à la déchetterie pour les encombrants ou les déchets végétaux. Bref, je ne pense pas avoir de leçons à recevoir de ce côté-là. Pour le reste, le signal d’alarme peut être tiré pour les autres mais j’avais l’impression que ce n’était qu’une excuse pour développer un récit très long et sans grand intérêt toujours en ce qui me concerne. Ma note réelle: 2.5/5 - Je monte à 3 étoiles pour rester objectif.

27/04/2016 (modifier)