Aquarica nous emmène dans un port de pêcheur du continent américain plus précisément sur la côte est des USA. Il est question d'un monstre marin qui s'est échoué et qui appelle à une expertise de scientifiques qualifiés. Notre héros sera confronté à la population locale assez superstitieuse et revancharde par rapport à une destruction de navire par un cachalot géant. cela rappelle un peu Moby Dick mais c'est une tout autre histoire qui possède également un côté assez fantastique.
Je me suis laisse embarqué avec une grande facilité. Certes, le scénario est classique et s'alimente par rapport aux poncifs du genre comme par exemple le chant de la sirène. Pour autant, c'est assez bien réalisé avec un dessin assez envoûtant. On notera une mise en couleur assez remarquable. Bref, cette première partie est une réussite. Les mystères autour de l'île n'ont pas encore été résolus. On attend de voir la suite.
3.5
Panama Al Brown est un boxeur oublié aujourd'hui qui a pourtant eu une vie bien remplie.
On suit un journaliste qui veut faire un papier sur ce boxeur et il rencontre plein de gens qui l'ont connu et on va voir la vie de Al Brown sous forme de flashbacks. C'est une bonne biographie sur un personnage historique que je ne connaissais pas et j'ai eu un certain plaisir à découvrir son histoire. Il n'était pas seulement un boxeur, mais aussi un artiste et il en a fait des trucs dans sa vie ! On voit aussi le côté sombre de cette époque vu que Brown sera victime de racisme et qu'il a connu une fin assez pathétique.
J'ai mieux accroché au dessin d'Inker ici que dans Apache. J'ai bien aimé son noir et blanc.
Voilà un diptyque rondement mené qui, sans être hyper original, propose une lecture sympathique et relativement rapide.
Si Dufaux instille du fantastique – c’est habituel chez lui ! – il le fait ici avec parcimonie, et cela va très bien à l’histoire, il n’y a pas de surenchère inutile.
Il y a un peu de Foerster dans cette aventure : le fantastique, les décors disproportionnés, le côté parfois gothique de l’intrigue. Mais, si Dufaux glisse là quelques traits d’humour (certains dialogues – ceux des scientifiques par exemple), il est bien différent du fantastique à l’humour noir développé par Foerster. Mais certains passages absurdes dynamisent le récit.
L’histoire est un quasi huis-clos se déroulant dans un improbable château – aux mille recoins et autres couloirs secrets – que l’on visite en suivant l’héroïne, la jeune Fanny. Il y a un peu de gore (ces poussées de violence aiguillonnent l’ensemble, autour de Fanny, au look de gentille Alice au pays des merveilles…), un peu de thriller, juste ce qu’il faut pour pimenter cette histoire.
Le dessin de Griffo est plutôt réussi. En tout cas il est raccord avec l’univers proposé par Dufaux – y compris dans les exagérations (château et pièces immenses, cuistot lui aussi inquiétant et quelque peu gigantesque, etc.).
Autour de Fanny, une belle galerie de personnages plus ou moins excentriques et/ou farfelus (une châtelaine découvrant le monde extérieur au travers du « Capital » de Marx !? par exemple) permet à l’intrigue (assez basique au demeurant) de ne pas trop ronronner (seule la fin m’a paru décevante).
Note réelle 3,5/5.
Comme beaucoup, c'est après avoir découvert Tyler Cross que je me suis penché sur cette bd des deux mêmes auteurs, publiée deux ans auparavant.
Comme toujours, le dessin de Brüno marche totalement avec moi. Cette fausse simplicité, ces personnages dessinés très simplement mais aux expressions si profondes, et si impressionnants sur certaines cases.. Bref, Ätar Gull fait partie de ces bds où le dessin est un plus, une valeur ajoutée : il ne se contente pas de servir l'histoire, il la bonifie. Après, je sais que le style de Brüno ne plait pas à tout le monde, et certains novices de l'auteur pourraient être désarçonnés par ce dessin très particulier.
Côté scénario, c'est prenant et assez original : la vie des esclaves dans les plantations, c'est certes déjà vu mais toujours intéressant, et abordé sous un angle intéressant. Je trouve que le scénario est plus original que ceux de Tyler Cross, par exemple, cela étant en partie dû au fait qu'il s'agit d'une adaptation de roman. En revanche, la narration est moins efficace, et je peux comprendre certaines critiques lues sur ce site, qui disent que le personnage du héros les a dérangé car trop impassible et muet. Dans Tyler Cross, la narration pallie à cela, pas dans Ätar Gull. Personnellement cela ne m'a pas dérangé, mais je peux comprendre ceux que ça aura gêné.
L'histoire est rythmée et bien racontée et, je l'ai dit, magnifiquement mise en valeur par le dessin. Ca nous donne un résultat très agréable et, si vous avez apprécié Tyler Cross, vous ne pourrez qu'aimer "Ätar Gull"
Cette superbe réédition d'une des œuvres phares d'Alberto Breccia nous permet de nous rappeler combien ce maître argentin du noir et blanc avait du talent.
Comment adapter l'œuvre de HP Lovecraft et restituer l'horreur indescriptible ou indicible contenue dans ses contes fantastiques. En adoptant diverses techniques allant du réalisme à l'abstrait, du collage à l'utilisation d'encres grasses, Breccia parvient à restituer des êtres monstrueux, des masses difformes à peine esquissées qu'il appartiendra au lecteur de définir en fonction de son imaginaire et de son ressenti. Point de phylactère dans cette adaptation, mais des textes bruts et fournis attestant que l'on est bien dans une adaptation d'une œuvre littéraire. Les images sont superbes, et l'effet recherché est réussi. Cette adaptation se lit avec lenteur tant les textes sont denses et le regard accroché par le dessin. Une BD qui a elle seule synthétise tout le travail de Breccia, présente ici dans un superbe écrin.
Je ne suis pas un fan absolu de Maël et Kris mais force est de constater que sur ce premier tome de leur nouvelle série, ils placent la barre assez haut.
Tout d'abord l'histoire qui est foisonnante et qui s'ancre dans un monde déboussolé après la première guerre mondiale. Même si le conflit s'est apaisé en Europe, il reste un certain nombre de frustrations dans d'autres territoires. Le récit se concentre donc sur deux amis de fraîche date qui contre mauvaise fortune bon cœur s’accoquinent d'abord pour aller livrer des armes en Allemagne, la guerre là bas n'a rien réglé, les spartakistes approchent et après eux, la suite est connue.
Finalement ce n'est pas vers l'Allemagne que partent nos héros mais avec l'apparition d'un nouveau personnage au charisme certain c'est vers le Mexique que la houle les emporte. L'arrivée dans ce pays mérite à elle seule de lire cette BD, c'est cinématographique en diable et rudement bien mené.
Et quelle galerie de gueules, de personnages ! Le capitaine du navire semble tout droit sorti d'un roman de Conrad ou Mc Orlan, la révolutionnaire fait pour l'instant aussi bonne figure sinon plus que Chihuahua Pearl. A côté d'eux le héros Julien ferait presque pale figure.
Au fil de mes avis vous aurez compris que je suis peu adepte de la ligne claire, là je prends mon pied. Le dessin de Maël est encore une fois au très haut niveau. Cerise sur le gâteau, ici il use beaucoup moins de la couleur sépia qui caractérisait Notre Mère la Guerre, sa palette s'enrichit et c'est tant mieux.
Au final donc une œuvre puissante, foisonnante mais sans complexité à la lecture avec des personnages que l'on a envie de suivre, je conseille l'achat et attends de lire la suite avec impatience.
Majoration sortie du tome 2
Où nous retrouvons Max et Julien ainsi que la belle Tina qui poursuivent leur révolution mexicaine. Allons à l'essentiel, c'est un véritable bonheur. Le récit s'étoffe avec l'apparition de nouveaux personnages dont un mystérieux J . Torsvan auteur contemporain qui aurait écrit sur ces personnages et leur implications dans cette révolution. Celle ci n'est d'ailleurs pas forcément celle que l'on croit.
Le scénariste Kris sait mener sa barque et nous révèle petit à petit les pièces du puzzle. Au dessin Maël s'épanouit dans les paysages semi désertiques du nord Mexique et ses couleurs un peu ternes collent parfaitement à l'ambiance.
Pour moi ce deuxième tome remplit largement ses promesses et j'attends maintenant avec impatience la conclusion de cette trilogie. Chapeau bas messieurs, à faire tourner.
Louis et Jean-Louis Le Hir m’avaient déjà enchanté avec leur adaptation du conte Hänsel et Gretel. Le duo papa-fils remet ça avec cette adaptation du conte de Perrault « Le petit Poucet ».
L’histoire se retrouve transposée à l'époque de Jeanne d'Arc, mais à part ça l’adaptation est relativement fidèle. Le message de fond, la morale du conte, est intacte, et l’histoire intemporelle se lit toujours avec plaisir.
Le dessin ajoute une certaine noirceur à l’ensemble (au sens figuré, mais aussi au sens propre, avec une couleur noire omniprésente sur de nombreuses planches). Certaines pleines pages m’ont vraiment décollé les rétines (je pense notamment à celle du pont en arche).
Un excellent moment de lecture.
J’avoue avoir eu du mal à entrer dans cet album, assez étrange et aride au départ. Mais, rapidement, je me suis fait à cet univers (c’est souvent comme ça pour moi avec les albums de Fred).
Le dessin – et aussi la colorisation – sont assez différents de ce que peut faire Fred ailleurs. Parfois au fusain ?, ou alors avec des pages comme trempées dans du café, toutes les nuances du marron, virant parfois au gris ou au noir, enrobent ces petites histoires, le dessin étant simple, et les décors ultra minimalistes – et de toute façon absolument pas réalistes.
C’est une succession d’histoires courtes (généralement de 2 pages chacune), autour d’un couple de bohémiens et de leur fils, promenant la petite roulotte contenant leur « petit cirque » (qu’on ne voit d’ailleurs quasiment jamais) : Léopold, renfrogné, et Carmen, sa compagne, qui tire la roulotte (leur fils ne sort que rarement de cette roulotte).
C’est un des premiers albums de Fred, mais on y trouve déjà certaines des caractéristiques qu’il développera dans ces publications postérieures. A savoir une part belle faite à la rêverie – certains passages relève même d’une forme de surréalisme. Mais aussi beaucoup d’absurde, de loufoque, et de l’humour noir (cruel même parfois) pour pimenter le tout.
C’est à feuilleter avant d’acheter, car cela ne plaira pas à tout le monde. Mais c’est un univers original, dans lequel l’entrée ne se fait pas facilement : mais c’est à découvrir, car Fred a une imagination débordante, et ses rêves ou ses cauchemars ne sont jamais neutres ou inintéressants.
En tout cas, moi, j’ai bien aimé cet album.
Note réelle 3,5/5.
3.5
Une bonne adaptation d'un roman que je n'ai jamais lu donc je ne peux pas faire de comparaison et je ne sais pas à quel point la bande dessinée est fidèle au roman original. Tout ce que je sais c'est que j'ai trouvé que c'est un très bon one-shot.
Certes, le récit est cliché et m'a paru sans grande surprise (surtout qu'on sait dès le départ ce qui va arriver), mais cela ne m'a pas dérangé car il est prenant et bien mené. La psychologie du personnage principal est bien développée et l'auteur montre bien son évolution mentale qui va le mener à commettre son geste irréparable. Dommage que le récit s’arrête soudainement parce que j'aurais aimé voir ce qui se passe ensuite, mais peut-être que le but du roman était de s’arrêter ici pour que les lecteurs jugent eux-mêmes si le geste du héros était le bon ou non.
Contrairement à certains lecteurs, je n'ai eu aucun problème en ce qui concerne le dessin d'Alfred.
Grand fan et collectionneur de BD, je regarde régulièrement les avis sur ce site et finalement une BD m'a donné envie de poster, de manière positive.
A la base un album que j'avais vu dans les bacs mais qui ne m'avais pas attiré, j'étais passé à côté.
A la lecture, que du plaisir, un dessin pas forcément conventionnel mais très efficace, un personnage plein d'humour et de génie policier, une intrigue bien ficelée, des rebondissements,...
Bref, sans doute la meilleure BD que j'ai lue cette année
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Aquarica
Aquarica nous emmène dans un port de pêcheur du continent américain plus précisément sur la côte est des USA. Il est question d'un monstre marin qui s'est échoué et qui appelle à une expertise de scientifiques qualifiés. Notre héros sera confronté à la population locale assez superstitieuse et revancharde par rapport à une destruction de navire par un cachalot géant. cela rappelle un peu Moby Dick mais c'est une tout autre histoire qui possède également un côté assez fantastique. Je me suis laisse embarqué avec une grande facilité. Certes, le scénario est classique et s'alimente par rapport aux poncifs du genre comme par exemple le chant de la sirène. Pour autant, c'est assez bien réalisé avec un dessin assez envoûtant. On notera une mise en couleur assez remarquable. Bref, cette première partie est une réussite. Les mystères autour de l'île n'ont pas encore été résolus. On attend de voir la suite.
Panama Al Brown
3.5 Panama Al Brown est un boxeur oublié aujourd'hui qui a pourtant eu une vie bien remplie. On suit un journaliste qui veut faire un papier sur ce boxeur et il rencontre plein de gens qui l'ont connu et on va voir la vie de Al Brown sous forme de flashbacks. C'est une bonne biographie sur un personnage historique que je ne connaissais pas et j'ai eu un certain plaisir à découvrir son histoire. Il n'était pas seulement un boxeur, mais aussi un artiste et il en a fait des trucs dans sa vie ! On voit aussi le côté sombre de cette époque vu que Brown sera victime de racisme et qu'il a connu une fin assez pathétique. J'ai mieux accroché au dessin d'Inker ici que dans Apache. J'ai bien aimé son noir et blanc.
Monsieur Noir
Voilà un diptyque rondement mené qui, sans être hyper original, propose une lecture sympathique et relativement rapide. Si Dufaux instille du fantastique – c’est habituel chez lui ! – il le fait ici avec parcimonie, et cela va très bien à l’histoire, il n’y a pas de surenchère inutile. Il y a un peu de Foerster dans cette aventure : le fantastique, les décors disproportionnés, le côté parfois gothique de l’intrigue. Mais, si Dufaux glisse là quelques traits d’humour (certains dialogues – ceux des scientifiques par exemple), il est bien différent du fantastique à l’humour noir développé par Foerster. Mais certains passages absurdes dynamisent le récit. L’histoire est un quasi huis-clos se déroulant dans un improbable château – aux mille recoins et autres couloirs secrets – que l’on visite en suivant l’héroïne, la jeune Fanny. Il y a un peu de gore (ces poussées de violence aiguillonnent l’ensemble, autour de Fanny, au look de gentille Alice au pays des merveilles…), un peu de thriller, juste ce qu’il faut pour pimenter cette histoire. Le dessin de Griffo est plutôt réussi. En tout cas il est raccord avec l’univers proposé par Dufaux – y compris dans les exagérations (château et pièces immenses, cuistot lui aussi inquiétant et quelque peu gigantesque, etc.). Autour de Fanny, une belle galerie de personnages plus ou moins excentriques et/ou farfelus (une châtelaine découvrant le monde extérieur au travers du « Capital » de Marx !? par exemple) permet à l’intrigue (assez basique au demeurant) de ne pas trop ronronner (seule la fin m’a paru décevante). Note réelle 3,5/5.
Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle
Comme beaucoup, c'est après avoir découvert Tyler Cross que je me suis penché sur cette bd des deux mêmes auteurs, publiée deux ans auparavant. Comme toujours, le dessin de Brüno marche totalement avec moi. Cette fausse simplicité, ces personnages dessinés très simplement mais aux expressions si profondes, et si impressionnants sur certaines cases.. Bref, Ätar Gull fait partie de ces bds où le dessin est un plus, une valeur ajoutée : il ne se contente pas de servir l'histoire, il la bonifie. Après, je sais que le style de Brüno ne plait pas à tout le monde, et certains novices de l'auteur pourraient être désarçonnés par ce dessin très particulier. Côté scénario, c'est prenant et assez original : la vie des esclaves dans les plantations, c'est certes déjà vu mais toujours intéressant, et abordé sous un angle intéressant. Je trouve que le scénario est plus original que ceux de Tyler Cross, par exemple, cela étant en partie dû au fait qu'il s'agit d'une adaptation de roman. En revanche, la narration est moins efficace, et je peux comprendre certaines critiques lues sur ce site, qui disent que le personnage du héros les a dérangé car trop impassible et muet. Dans Tyler Cross, la narration pallie à cela, pas dans Ätar Gull. Personnellement cela ne m'a pas dérangé, mais je peux comprendre ceux que ça aura gêné. L'histoire est rythmée et bien racontée et, je l'ai dit, magnifiquement mise en valeur par le dessin. Ca nous donne un résultat très agréable et, si vous avez apprécié Tyler Cross, vous ne pourrez qu'aimer "Ätar Gull"
Les Mythes de Cthulhu
Cette superbe réédition d'une des œuvres phares d'Alberto Breccia nous permet de nous rappeler combien ce maître argentin du noir et blanc avait du talent. Comment adapter l'œuvre de HP Lovecraft et restituer l'horreur indescriptible ou indicible contenue dans ses contes fantastiques. En adoptant diverses techniques allant du réalisme à l'abstrait, du collage à l'utilisation d'encres grasses, Breccia parvient à restituer des êtres monstrueux, des masses difformes à peine esquissées qu'il appartiendra au lecteur de définir en fonction de son imaginaire et de son ressenti. Point de phylactère dans cette adaptation, mais des textes bruts et fournis attestant que l'on est bien dans une adaptation d'une œuvre littéraire. Les images sont superbes, et l'effet recherché est réussi. Cette adaptation se lit avec lenteur tant les textes sont denses et le regard accroché par le dessin. Une BD qui a elle seule synthétise tout le travail de Breccia, présente ici dans un superbe écrin.
Notre Amérique
Je ne suis pas un fan absolu de Maël et Kris mais force est de constater que sur ce premier tome de leur nouvelle série, ils placent la barre assez haut. Tout d'abord l'histoire qui est foisonnante et qui s'ancre dans un monde déboussolé après la première guerre mondiale. Même si le conflit s'est apaisé en Europe, il reste un certain nombre de frustrations dans d'autres territoires. Le récit se concentre donc sur deux amis de fraîche date qui contre mauvaise fortune bon cœur s’accoquinent d'abord pour aller livrer des armes en Allemagne, la guerre là bas n'a rien réglé, les spartakistes approchent et après eux, la suite est connue. Finalement ce n'est pas vers l'Allemagne que partent nos héros mais avec l'apparition d'un nouveau personnage au charisme certain c'est vers le Mexique que la houle les emporte. L'arrivée dans ce pays mérite à elle seule de lire cette BD, c'est cinématographique en diable et rudement bien mené. Et quelle galerie de gueules, de personnages ! Le capitaine du navire semble tout droit sorti d'un roman de Conrad ou Mc Orlan, la révolutionnaire fait pour l'instant aussi bonne figure sinon plus que Chihuahua Pearl. A côté d'eux le héros Julien ferait presque pale figure. Au fil de mes avis vous aurez compris que je suis peu adepte de la ligne claire, là je prends mon pied. Le dessin de Maël est encore une fois au très haut niveau. Cerise sur le gâteau, ici il use beaucoup moins de la couleur sépia qui caractérisait Notre Mère la Guerre, sa palette s'enrichit et c'est tant mieux. Au final donc une œuvre puissante, foisonnante mais sans complexité à la lecture avec des personnages que l'on a envie de suivre, je conseille l'achat et attends de lire la suite avec impatience. Majoration sortie du tome 2 Où nous retrouvons Max et Julien ainsi que la belle Tina qui poursuivent leur révolution mexicaine. Allons à l'essentiel, c'est un véritable bonheur. Le récit s'étoffe avec l'apparition de nouveaux personnages dont un mystérieux J . Torsvan auteur contemporain qui aurait écrit sur ces personnages et leur implications dans cette révolution. Celle ci n'est d'ailleurs pas forcément celle que l'on croit. Le scénariste Kris sait mener sa barque et nous révèle petit à petit les pièces du puzzle. Au dessin Maël s'épanouit dans les paysages semi désertiques du nord Mexique et ses couleurs un peu ternes collent parfaitement à l'ambiance. Pour moi ce deuxième tome remplit largement ses promesses et j'attends maintenant avec impatience la conclusion de cette trilogie. Chapeau bas messieurs, à faire tourner.
Le Petit Poucet (Le Hir)
Louis et Jean-Louis Le Hir m’avaient déjà enchanté avec leur adaptation du conte Hänsel et Gretel. Le duo papa-fils remet ça avec cette adaptation du conte de Perrault « Le petit Poucet ». L’histoire se retrouve transposée à l'époque de Jeanne d'Arc, mais à part ça l’adaptation est relativement fidèle. Le message de fond, la morale du conte, est intacte, et l’histoire intemporelle se lit toujours avec plaisir. Le dessin ajoute une certaine noirceur à l’ensemble (au sens figuré, mais aussi au sens propre, avec une couleur noire omniprésente sur de nombreuses planches). Certaines pleines pages m’ont vraiment décollé les rétines (je pense notamment à celle du pont en arche). Un excellent moment de lecture.
Le Petit Cirque
J’avoue avoir eu du mal à entrer dans cet album, assez étrange et aride au départ. Mais, rapidement, je me suis fait à cet univers (c’est souvent comme ça pour moi avec les albums de Fred). Le dessin – et aussi la colorisation – sont assez différents de ce que peut faire Fred ailleurs. Parfois au fusain ?, ou alors avec des pages comme trempées dans du café, toutes les nuances du marron, virant parfois au gris ou au noir, enrobent ces petites histoires, le dessin étant simple, et les décors ultra minimalistes – et de toute façon absolument pas réalistes. C’est une succession d’histoires courtes (généralement de 2 pages chacune), autour d’un couple de bohémiens et de leur fils, promenant la petite roulotte contenant leur « petit cirque » (qu’on ne voit d’ailleurs quasiment jamais) : Léopold, renfrogné, et Carmen, sa compagne, qui tire la roulotte (leur fils ne sort que rarement de cette roulotte). C’est un des premiers albums de Fred, mais on y trouve déjà certaines des caractéristiques qu’il développera dans ces publications postérieures. A savoir une part belle faite à la rêverie – certains passages relève même d’une forme de surréalisme. Mais aussi beaucoup d’absurde, de loufoque, et de l’humour noir (cruel même parfois) pour pimenter le tout. C’est à feuilleter avant d’acheter, car cela ne plaira pas à tout le monde. Mais c’est un univers original, dans lequel l’entrée ne se fait pas facilement : mais c’est à découvrir, car Fred a une imagination débordante, et ses rêves ou ses cauchemars ne sont jamais neutres ou inintéressants. En tout cas, moi, j’ai bien aimé cet album. Note réelle 3,5/5.
Je mourrai pas gibier
3.5 Une bonne adaptation d'un roman que je n'ai jamais lu donc je ne peux pas faire de comparaison et je ne sais pas à quel point la bande dessinée est fidèle au roman original. Tout ce que je sais c'est que j'ai trouvé que c'est un très bon one-shot. Certes, le récit est cliché et m'a paru sans grande surprise (surtout qu'on sait dès le départ ce qui va arriver), mais cela ne m'a pas dérangé car il est prenant et bien mené. La psychologie du personnage principal est bien développée et l'auteur montre bien son évolution mentale qui va le mener à commettre son geste irréparable. Dommage que le récit s’arrête soudainement parce que j'aurais aimé voir ce qui se passe ensuite, mais peut-être que le but du roman était de s’arrêter ici pour que les lecteurs jugent eux-mêmes si le geste du héros était le bon ou non. Contrairement à certains lecteurs, je n'ai eu aucun problème en ce qui concerne le dessin d'Alfred.
Révélations
Grand fan et collectionneur de BD, je regarde régulièrement les avis sur ce site et finalement une BD m'a donné envie de poster, de manière positive. A la base un album que j'avais vu dans les bacs mais qui ne m'avais pas attiré, j'étais passé à côté. A la lecture, que du plaisir, un dessin pas forcément conventionnel mais très efficace, un personnage plein d'humour et de génie policier, une intrigue bien ficelée, des rebondissements,... Bref, sans doute la meilleure BD que j'ai lue cette année