Ce one-shot avait tout pour me déplaire : une sélection pour Angoulême 2018, un dessin plus qu'approximatif et un titre digne d'un mauvais film de série B. Mais, étant de curieux de nature, et ayant lu de bonnes critiques dessus, je l'ai tout de même emprunté à la médiathèque.
Basée sur un scénario hautement improbable (David Niven & Peter Ustinov travaillant pour le MI5 pendant la seconde guerre mondiale), cette bande dessinée repose pourtant sur des faits réels. D'ailleurs de nombreux extraits des mémoires de David Niven, de Peter Ustinov, ainsi que de Clifton James parsèment le récit.
Et bien, je dois dire que la lecture de cette bd fut pour moi jubilatoire ! Voir nos deux acteurs de cinéma transformer Clifton James en un général Montgomery plus vrai que nature est un régal, le tout sur un ton so british ! Même si les visages sont dessinés de façon simple voire simpliste, on voit et on entend David Niven ou encore Winston Churchill dans cette histoire.
C'est un album drôle, alerte... bref une véritable farce au moment où les alliés préparaient dans le plus grand secret le débarquement en Normandie.
Une très belle découverte.
L'Épée d'Ardenois.
Je ne vais pas être orignal : oui, le graphisme fait fortement penser à Walt Disney. Oui, Robin des Bois vient immédiatement à l'esprit. Le parallèle est renforcé par le début "gentillet" de l'histoire : le lapin Garen, rêvant de chevalerie et d'héroïsme aux récits du légendaire chevalier d'Ardenois, voit celui-ci assassiné sous ses yeux lors de la mise à sac du village de Chassenoix. Séparé de sa famille, il est recueilli par le mage Maugis qui lui confie une mission...
Si Garen représente le héros à l'âme pure et innocente, épargné par la malice des hommes, l'intrigue n'a rien de manichéenne. Combats et complots se mêlent au fils de 4 tomes denses et riches, où noms de lieu, titres de noblesses et personnages secondaires affluent en nombre (presque trop pour une bd, le format ne laissant pas forcément le loisir de s'imprégner de cet univers autant qu'un roman).
J'encourage les lecteurs à aller au bout de la série, passant au delà l'aspect disneysien, les correspondances arthuriennes et tolkiennes fortement marquées. L'auteur sait dès le départ où il nous emmène, et la forme ne doit pas masquer un fond beaucoup plus adulte.
Le dénouement - je me permets ici d'insister sur le terme : j'ai réellement eu l'impression qu'Etienne Williem tirait un lacet pour défaire le nœud des intrigues créées - sonnera comme une critique politique, et ce n'est plus à Walt Disney mais Jean de la Fontaine que l'on pensera. La force de ce final est qu'il m'a donné envie de relire la série afin de mieux peser le comportement des protagonistes à l'aune de la révélation finale. Cette seconde lecture permettra aussi probablement de mieux conjecturer sur certaines zones d'ombre du récit.
La conclusion est également d'une savoureuse finesse.
Au final, je ne peux qu'applaudir au travail mené pour nous fournir un plat élaboré sous un enrobage de bonbon.
Bravo.
Voilà le genre d’association que j’aimerai lire et voir plus souvent. Un monument de la fiction américaine adapté par un auteur européen reconnu, une pointure de ces dernières décennies, merci DC et Dargaud ! Enrico Marini était libre d’écrire l’histoire qu’il souhaitait du moment qu’elle respectait la mythologie de la licence, ainsi que de dessiner dans le style de son choix. Seul demeure le format de l’objet taille comics.
Nous avons un premier jet assez intriguant qui laisse en suspend pas mal d’interrogations, ce qui constitue une force comme une faiblesse car comme dans tout scenario construit en diptyque, il faudra attendre le dénouement pour qu’on puisse se forger une opinion. On est vraiment dans du Batman pur jus, solide, avec un auteur (sans doute un peu aidé) qui connaît et respecte l’univers de ses prédécesseurs : tantôt inspiré par l’environnement sombre et crépusculaire de Nolan avec un Joker aussi délirant que sadique, tantôt par la série Batman The Animated Serie pour le chara-design de Bruce Wayne et du commissaire Gordon, ou peut être bien le jeu vidéo Arkham City dans celui de Catwoman, on retrouve tous les personnages basiques. J’ai eu cet assentiment que chacun pouvait y retrouver son Batman en fin de compte (sauf Schumacher je vous rassure), car même dans l’intrigue principale on retrouve le côté détective des premiers numéros, ou l’aspect « vigilante » de Frank Miller.
Dans tous les cas c’est un Marini en grande forme sur les planches, de quoi regretter un plus grand format vu qu’on est servi en doubles-planches. De l’entreprise, du fan-service (« miaou », sexy Selina Kyle), et cerise sur le gâteau une coloration directe qui change des couleurs numériques sans nuance d’outre-Atlantique…
Allumez le Bat-Signal, le chevalier noir me manque déjà.
Connaissez vous le syndrome du vieux fauteuil, celui qui trône dans la bibliothèque, il est tout vieux, complètement déglingué mais pour rien au monde vous ne voudriez le foutre à la déchetterie. Tout mou, moulé à votre corps, celui dans lequel il est bon de se laisser aller, il est même possible que vous y ayez fait une petite sieste. Ce fauteuil un peu pourav, c'est LE fauteuil, souvent votre dulcinée vous a dit de vous en débarrasser mais non quoi, c'est là que vous avez voyager, transporté vers des ailleurs bédéthesques.
Enki Bilal c'est un peu comme ce vieux fauteuil, il n'est pas tout seul quelques autres rares auteurs vous font cet effet là. Bilal, l'auteur que vous avez découvert dans Pilote et dans Métal Hurlant, des "Phalanges de l'ordre noir" à La Croisière des Oubliés si , si souvenez vous de ce personnage récurent, celui aux cheveux blancs qui venait d'on ne sais ou. Bon je vais pas vous faire toute le biblio du monsieur, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a eu du bon , même du très bon.
Puis les années Nikopol sont arrivées et voir les dieux égyptiens au dessus de nos têtes avait quelque chose de jouissif. Ensuite Le Sommeil du Monstre une trilogie qui relevait plus du graphisme pur que de la BD, j'avoue qu'à cette époque c'est là que j'ai perdu monsieur Bilal. Non que le drame de la guerre en ex Yougoslavie ne m'ai pas touché mais je ne sais pas ça passait moins bien.
Or donc voici Bug impatient oui mais aussi plein de circonspection. Au final la surprise est plutôt bonne. Rien à dire sur le dessin, parfaitement maitrisé, on se dit que l'auteur avait sans doute besoin de partir un temps vers la peinture pour y exprimer des choses trop abstraites ou absconses pour le domaine de la BD classique. En accord complet avec l'avis de Blue Boy quand il dit que Bilal ne se renouvelle plus depuis trop longtemps, j'ajouterais cependant que ce retour à la Bd justement n'est pas si évident , je trouve qu'il même un peu casse gueule. Le gars est attendu au tournant, tournant d'ailleurs bien géré je trouve. Le dessin est simple, oui le style est aisément reconnaissable, c'est du Bilal, mais du Lauffray c'est pas reconnaissable?, et du Hermann, du Rozinski, du Loisel, du Moebius, j'en passe la liste est longue.
Justement ce dont je sais gré l'auteur c'est qu'ici il n'est point de délires visuels, de fulgurances qui disent , hey vous avez vu comment je maitrise le truc, comment c'est beau ce que je fais. Non de ce côté la rien à dire, comme quoi la "simplicité" n'est pas forcément rédhibitoire.
En ce qui concerne le scénario je dis pourquoi pas, si mes camarades précédents ont relevé quelques incohérences techniques je passe au dessus et cela ne gâche ne rien mon plaisir de lecture. Je suis bon public et me laisse embarquer, je suis en terrain connu mais j'avoue être très preneur de ces mondes pré post apocalyptique quelques auteurs arrivent à m'y faire croire Enki Bilal est de ceux là, donc j'embarque en faisant fi des "défauts", sans doute la faute de ce vieux fauteuil archi connu mais oh combien confortable.
3.5
Quel plaisir de revoir le personnage fétiche de Trondheim ! J'aime Lapinot et son univers et donc il fallait absolument que je lise ce nouvel album.
Je ne fus pas déçu par ma lecture. On retrouve non seulement le très bon dessin de Trondheim, mais aussi un très bon scénario. Ce n'est pas le meilleur Lapinot (pour moi cela reste le tome 4 paru chez Dargaud), mais cela fait partie des meilleurs albums mettant en vedette ce personnage.
Dans cet album, il y a deux intrigues qui vont finir par se croiser: un type qui peut voir les auras des gens après avoir testé des produits médicaux et Lapinot veut aider un autre type qui a eu sa bagnole détruire à cause des conneries de son copain Richard. J'ai beaucoup aimé comment Trondheim montre qu'un simple événement peut engendre d'autres événements et que cela se termine en catastrophe. Comme dans tous bon Lapinot, il y a des dialogues savoureux et des réflexions intéressantes.
À lire donc pour les fans du personnage.
"Encore un petit meurtre avec votre thé, my dear ?"
C'est par cette phrase d'allure très britannique que l'on pourrait symboliser cette Bd jubilatoire. Après avoir lu Fog, je reste dans l'ambiance anglaise, et je précise que j'ai lu les albums réédités dans la collection Expresso de Dupuis.
Je suis donc servi moi qui aime les atmosphères et l'ironie british, avec ces petits contes délicieux dans la lignée de Conan Doyle. Les auteurs offrent des intrigues machiavéliques où les membres d'un club très sélect de l'Angleterre victorienne décrivent le crime parfait.
C'est un exercice de style brillant et d'une grande virtuosité, assaisonné d'un humour très noir comme il se doit. La façon dont Vehlmann parvient en si peu de pages à boucler ces récits courts est d'une précision d'horlogerie tout à fait remarquable, c'est assez rare, car souvent dans ce genre d'exercice, le ton est inégal, mais ici le niveau reste élevé, il y a bien 2 ou 3 histoires un peu plus faibles que les autres, mais c'est du tout bon, et avec des chutes très réussies, souvent savoureuses et bien amenées.
En même temps, c'est un véritable hommage à la littérature policière à énigme anglo-saxonne, j'ai cité Conan Doyle, mais j'aurais pu aussi bien citer John Dickson Carr, le spécialiste des énigmes en lieu clos, ou encore Dorothy Sayers (connue pour son héros Lord Peter) et Agatha Christie... Les auteurs hissent l'assassinat au rang d'un art raffiné, on tue avec une cordelette en soie entre 2 collations, on verse du poison dans le thé traditionnel, bref la plupart des intrigues sont ingénieuses, et le dessin plein de verve de Bodart ajoute une élégance. Il est beaucoup moins fouillis que sur ses anciennes bandes comme Nicotine Goudron, il est plus stylé pour illustrer l'ambiance anglaise tout en gardant un aspect humoristique qui désamorce la violence de certaines situations. Une belle réussite.
Tango est en quelque sorte un western moderne dans le désert Bolivien.
Si l'intrigue n'est pas follement originale, le décor par contre est superbe.
C'est donc l'histoire d'un homme mystérieux qui cherche à se faire discret dans un coin paumé de la Cordillère des Andes. Bien intégré, sa situation devient intenable quand, à cause du mystère d'un autre habitant des lieux, l'attention est attirée sur sa cachette et qu'il va devoir fuir deux types de tueurs, en ayant qui plus est un enfant à protéger.
C'est un récit d'action basé sur un contexte de polar.
Mais c'est surtout l'occasion de raconter une aventure dans les superbes paysages Boliviens. Déserts rocailleux, petits pueblos perdus, montagnes pelées et lacs de sel. Le dessin de Philippe Xavier, précis et maîtrisé, s'adapte parfaitement à ce cadre et fait voyager le lecteur. Personnages, véhicules et décors, tout est impeccable.
Pour ajouter au voyage, les auteurs nous offrent en fin d'album un court journal de leur voyage sur place avec très belles photos à l'appui. Ça donne envie.
Bref, si honnêtement l'intrigue de polar n'est pas très surprenante et un peu déjà vue, le dépaysement est garanti et l'histoire bien menée et prenante.
J’ai dévoré ce manga à raison de 4 à 5 tomes par semaine, c’est dire si son intrigue m’a accroché ! Pourtant celle-ci n’est pas dépourvue de défauts, dont le principal est l’invraisemblance de certaines situations. Si bien que j’en suis venu à me demander pourquoi ce récit me passionnait autant et la réponse me semble être la manière dont les événements nous sont racontés.
Et qu’a-t-elle de remarquable, cette narration ? Et bien, elle est remarquable dans le sens où elle utilise constamment la voie indirecte. Comprenez par là qu’il aurait été facile à l’auteur de se centrer sur le docteur Tenma, de suivre ses recherches, sa traque du monstre. Mais cela aurait donné un récit linéaire et peu original dans lequel les invraisemblances du scénario auraient été exposées comme une musaraigne dans un champ moissonné (les rapaces auraient apprécié). Oui mais voilà, rien de cela ici et le lecteur ne cesse de rebondir d’un personnage plus ou moins secondaire à un autre, témoin, complice, policier, victime, et chacun nous apporte sa propre expérience, son ressenti, ses craintes. Alors, oui, parfois, un chapitre m’est apparu moins utile qu’un autre mais, au final, il se dégage de ce récit un florilège de personnages secondaires on ne peut plus attractif. Les voir apparaître, disparaître, revenir comme par enchantement pour le grand final a créé chez moi un étrange sentiment : celui d’être à la fois complice et voyeur. Complice car certains de ces personnages sont fort attachants. Voyeur car, en notre qualité de lecteur, nous occupons une place un peu à part. Nous voyons les personnages souffrir, nous savons avant certains d’entre eux à quel monstre ils sont confrontés… et nous nous délectons de notre position.
Au niveau du dessin, le trait est de qualité mais fondamentalement assez classique pour un manga réaliste. J’ai apprécié le fait que les personnages (même féminins) étaient plutôt bien typés, ce qui a fortement limité les confusions entre personnages alors que ceux-ci sont extrêmement nombreux au final. Les décors ne se limitent pas à deux lignes droites sur fond blanc avec un usage régulier de vues directement décalquées de photographies, et l’amateur de whisky pourra s’amuser à reconstituer la belle collection de bouteilles ingurgitées par les différents protagonistes (pas deux fois le même cru sauf erreur de ma part).
En résumé, ce manga est malsain, tordu et invraisemblable par bien des aspects mais je l’ai trouvé passionnant, incroyablement accrocheur. Je l’ai lu à une vitesse record parce que, d’une part, c’est du manga et donc on a souvent droit à des pages sans texte qui défilent comme des coureurs cyclistes dans la descente du Tourmalet mais aussi parce que je voulais absolument savoir ce que chaque chapitre allait nous offrir, comme révélations, comme coup du sort ou comme perversité.
Et si, au final, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questionnements, j’ai envie de dire « tant mieux ! » Je préfère quitter un récit avec un sentiment de manque plutôt qu’avec la déception de révélations trop plates ou trop invraisemblables.
Les thèmes présent dans cet album ne sont pas des plus originaux, notamment le fait qu'une ville entière est sous la joute d'un despote à la 1984, mais le traitement des auteurs est original et ce récit possède assez de qualité pour que je le trouve prenant.
Le déroulement général est un peu cliché, mais j'ai tout de même eu des surpris au cours de l'album. J'aime bien la manière dont le chewing-gum est détourné et devient un instrument d'abrutissement des masses. Le récit est très bien construit et il y a des bonnes idées très bien exploités. J'aime le dessin un peu naïf qui va très bien avec ce type d'histoire qui me fait un peu penser à un conte.
Si vous voulez lire une histoire dénonçant les régimes totalitaires, c'est un album pour vous.
Allez ! On ressort les sombreros et les pistoleros, les plumes d'indiens et le whisky qui a du chien, on saute sur son Jolly Jumper et.... STOP ! Stop ! On ne s’emballe pas ! On ramasse sa bite et son couteau pour retourner se poser dans le rocking chair avant de finir client chez monsieur Stern.
Car si le cadre posé est bien celui d'un western, avec (presque) tous les incontournables codes qui le composent, c’est plus à une enquête bien ficelée que les frères Maffre nous convient. Notre Elijah Stern, croque mort de profession (Et non ! Il n’est pas juif !!! :p ) va se retrouver bien malgré lui au centre d’une intrigue des plus efficaces et rondement menée de bout en bout.
En prenant comme point de départ un des travers de la Guerre de Sécession et les exactions commises par un de ses commandos sudiste, les Bushwackers, les frères Maffre tissent une intrigue solide et prenante en s’appuyant sur des personnages bien campés et intéressants.
Ajoutez à cela un dessin des plus agréables, lumineux, bien construit et nous proposant des planches très bien fichues, pour que la lecture de cet album vous accroche de bout en bout !
Un polar aux petits oignons se servant des codes du western pour plaquer son décor de la plus belle des façons : à lire !
*** Tome 2 ***
Ce deuxième tome ne déroge pas, à la règle qui semble guider nos deux auteurs, faire du western, mais "autrement". Les codes et les clés classiques sont bien assimilés, mais plutôt que de verser dans la redite, ils nous servent un second scénario original.
Elijah Stern qui s'est volontairement retiré dans un bled paumé va devoir sortir de son trou car son approvisionnement en livres dont il ne peut se passer, vient à faire défaut... A contre coeur il lui faut aller lui-même à la "grande ville", Kansas City, pour s'approvisionner. Sauf qu'il a horreur des villes et que celles-ci lui rendent bien ! Il va retomber sur de vieilles connaissances qui vont le mener malgré lui vers des péripéties bien senties.
Ce qui fait la force de cette série c'est bien ce don de construire une aventure grâce à des personnages au passé et à la psychologie bien pensés. A partir de cela, tout devient possible et l'épique surgit tout aussi bien d'une ruelle sordide que d'un salon de thé. Surtout que le dessin de Julien Maffre est toujours aussi bon et qu'il donne à l'ensemble une tenue de haut standing qui nous plonge toujours aussi efficacement dans les récits que concocte son frangin.
Voilà donc un second tome qui confirme haut la main tout le bien qu'on peut attendre de cette série et du talent des deux frères Maffre.
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Opération Copperhead
Ce one-shot avait tout pour me déplaire : une sélection pour Angoulême 2018, un dessin plus qu'approximatif et un titre digne d'un mauvais film de série B. Mais, étant de curieux de nature, et ayant lu de bonnes critiques dessus, je l'ai tout de même emprunté à la médiathèque. Basée sur un scénario hautement improbable (David Niven & Peter Ustinov travaillant pour le MI5 pendant la seconde guerre mondiale), cette bande dessinée repose pourtant sur des faits réels. D'ailleurs de nombreux extraits des mémoires de David Niven, de Peter Ustinov, ainsi que de Clifton James parsèment le récit. Et bien, je dois dire que la lecture de cette bd fut pour moi jubilatoire ! Voir nos deux acteurs de cinéma transformer Clifton James en un général Montgomery plus vrai que nature est un régal, le tout sur un ton so british ! Même si les visages sont dessinés de façon simple voire simpliste, on voit et on entend David Niven ou encore Winston Churchill dans cette histoire. C'est un album drôle, alerte... bref une véritable farce au moment où les alliés préparaient dans le plus grand secret le débarquement en Normandie. Une très belle découverte.
L'Épée d'Ardenois
L'Épée d'Ardenois. Je ne vais pas être orignal : oui, le graphisme fait fortement penser à Walt Disney. Oui, Robin des Bois vient immédiatement à l'esprit. Le parallèle est renforcé par le début "gentillet" de l'histoire : le lapin Garen, rêvant de chevalerie et d'héroïsme aux récits du légendaire chevalier d'Ardenois, voit celui-ci assassiné sous ses yeux lors de la mise à sac du village de Chassenoix. Séparé de sa famille, il est recueilli par le mage Maugis qui lui confie une mission... Si Garen représente le héros à l'âme pure et innocente, épargné par la malice des hommes, l'intrigue n'a rien de manichéenne. Combats et complots se mêlent au fils de 4 tomes denses et riches, où noms de lieu, titres de noblesses et personnages secondaires affluent en nombre (presque trop pour une bd, le format ne laissant pas forcément le loisir de s'imprégner de cet univers autant qu'un roman). J'encourage les lecteurs à aller au bout de la série, passant au delà l'aspect disneysien, les correspondances arthuriennes et tolkiennes fortement marquées. L'auteur sait dès le départ où il nous emmène, et la forme ne doit pas masquer un fond beaucoup plus adulte. Le dénouement - je me permets ici d'insister sur le terme : j'ai réellement eu l'impression qu'Etienne Williem tirait un lacet pour défaire le nœud des intrigues créées - sonnera comme une critique politique, et ce n'est plus à Walt Disney mais Jean de la Fontaine que l'on pensera. La force de ce final est qu'il m'a donné envie de relire la série afin de mieux peser le comportement des protagonistes à l'aune de la révélation finale. Cette seconde lecture permettra aussi probablement de mieux conjecturer sur certaines zones d'ombre du récit. La conclusion est également d'une savoureuse finesse. Au final, je ne peux qu'applaudir au travail mené pour nous fournir un plat élaboré sous un enrobage de bonbon. Bravo.
Batman - The Dark Prince Charming
Voilà le genre d’association que j’aimerai lire et voir plus souvent. Un monument de la fiction américaine adapté par un auteur européen reconnu, une pointure de ces dernières décennies, merci DC et Dargaud ! Enrico Marini était libre d’écrire l’histoire qu’il souhaitait du moment qu’elle respectait la mythologie de la licence, ainsi que de dessiner dans le style de son choix. Seul demeure le format de l’objet taille comics. Nous avons un premier jet assez intriguant qui laisse en suspend pas mal d’interrogations, ce qui constitue une force comme une faiblesse car comme dans tout scenario construit en diptyque, il faudra attendre le dénouement pour qu’on puisse se forger une opinion. On est vraiment dans du Batman pur jus, solide, avec un auteur (sans doute un peu aidé) qui connaît et respecte l’univers de ses prédécesseurs : tantôt inspiré par l’environnement sombre et crépusculaire de Nolan avec un Joker aussi délirant que sadique, tantôt par la série Batman The Animated Serie pour le chara-design de Bruce Wayne et du commissaire Gordon, ou peut être bien le jeu vidéo Arkham City dans celui de Catwoman, on retrouve tous les personnages basiques. J’ai eu cet assentiment que chacun pouvait y retrouver son Batman en fin de compte (sauf Schumacher je vous rassure), car même dans l’intrigue principale on retrouve le côté détective des premiers numéros, ou l’aspect « vigilante » de Frank Miller. Dans tous les cas c’est un Marini en grande forme sur les planches, de quoi regretter un plus grand format vu qu’on est servi en doubles-planches. De l’entreprise, du fan-service (« miaou », sexy Selina Kyle), et cerise sur le gâteau une coloration directe qui change des couleurs numériques sans nuance d’outre-Atlantique… Allumez le Bat-Signal, le chevalier noir me manque déjà.
Bug
Connaissez vous le syndrome du vieux fauteuil, celui qui trône dans la bibliothèque, il est tout vieux, complètement déglingué mais pour rien au monde vous ne voudriez le foutre à la déchetterie. Tout mou, moulé à votre corps, celui dans lequel il est bon de se laisser aller, il est même possible que vous y ayez fait une petite sieste. Ce fauteuil un peu pourav, c'est LE fauteuil, souvent votre dulcinée vous a dit de vous en débarrasser mais non quoi, c'est là que vous avez voyager, transporté vers des ailleurs bédéthesques. Enki Bilal c'est un peu comme ce vieux fauteuil, il n'est pas tout seul quelques autres rares auteurs vous font cet effet là. Bilal, l'auteur que vous avez découvert dans Pilote et dans Métal Hurlant, des "Phalanges de l'ordre noir" à La Croisière des Oubliés si , si souvenez vous de ce personnage récurent, celui aux cheveux blancs qui venait d'on ne sais ou. Bon je vais pas vous faire toute le biblio du monsieur, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a eu du bon , même du très bon. Puis les années Nikopol sont arrivées et voir les dieux égyptiens au dessus de nos têtes avait quelque chose de jouissif. Ensuite Le Sommeil du Monstre une trilogie qui relevait plus du graphisme pur que de la BD, j'avoue qu'à cette époque c'est là que j'ai perdu monsieur Bilal. Non que le drame de la guerre en ex Yougoslavie ne m'ai pas touché mais je ne sais pas ça passait moins bien. Or donc voici Bug impatient oui mais aussi plein de circonspection. Au final la surprise est plutôt bonne. Rien à dire sur le dessin, parfaitement maitrisé, on se dit que l'auteur avait sans doute besoin de partir un temps vers la peinture pour y exprimer des choses trop abstraites ou absconses pour le domaine de la BD classique. En accord complet avec l'avis de Blue Boy quand il dit que Bilal ne se renouvelle plus depuis trop longtemps, j'ajouterais cependant que ce retour à la Bd justement n'est pas si évident , je trouve qu'il même un peu casse gueule. Le gars est attendu au tournant, tournant d'ailleurs bien géré je trouve. Le dessin est simple, oui le style est aisément reconnaissable, c'est du Bilal, mais du Lauffray c'est pas reconnaissable?, et du Hermann, du Rozinski, du Loisel, du Moebius, j'en passe la liste est longue. Justement ce dont je sais gré l'auteur c'est qu'ici il n'est point de délires visuels, de fulgurances qui disent , hey vous avez vu comment je maitrise le truc, comment c'est beau ce que je fais. Non de ce côté la rien à dire, comme quoi la "simplicité" n'est pas forcément rédhibitoire. En ce qui concerne le scénario je dis pourquoi pas, si mes camarades précédents ont relevé quelques incohérences techniques je passe au dessus et cela ne gâche ne rien mon plaisir de lecture. Je suis bon public et me laisse embarquer, je suis en terrain connu mais j'avoue être très preneur de ces mondes pré post apocalyptique quelques auteurs arrivent à m'y faire croire Enki Bilal est de ceux là, donc j'embarque en faisant fi des "défauts", sans doute la faute de ce vieux fauteuil archi connu mais oh combien confortable.
Les Nouvelles Aventures de Lapinot
3.5 Quel plaisir de revoir le personnage fétiche de Trondheim ! J'aime Lapinot et son univers et donc il fallait absolument que je lise ce nouvel album. Je ne fus pas déçu par ma lecture. On retrouve non seulement le très bon dessin de Trondheim, mais aussi un très bon scénario. Ce n'est pas le meilleur Lapinot (pour moi cela reste le tome 4 paru chez Dargaud), mais cela fait partie des meilleurs albums mettant en vedette ce personnage. Dans cet album, il y a deux intrigues qui vont finir par se croiser: un type qui peut voir les auras des gens après avoir testé des produits médicaux et Lapinot veut aider un autre type qui a eu sa bagnole détruire à cause des conneries de son copain Richard. J'ai beaucoup aimé comment Trondheim montre qu'un simple événement peut engendre d'autres événements et que cela se termine en catastrophe. Comme dans tous bon Lapinot, il y a des dialogues savoureux et des réflexions intéressantes. À lire donc pour les fans du personnage.
Green Manor
"Encore un petit meurtre avec votre thé, my dear ?" C'est par cette phrase d'allure très britannique que l'on pourrait symboliser cette Bd jubilatoire. Après avoir lu Fog, je reste dans l'ambiance anglaise, et je précise que j'ai lu les albums réédités dans la collection Expresso de Dupuis. Je suis donc servi moi qui aime les atmosphères et l'ironie british, avec ces petits contes délicieux dans la lignée de Conan Doyle. Les auteurs offrent des intrigues machiavéliques où les membres d'un club très sélect de l'Angleterre victorienne décrivent le crime parfait. C'est un exercice de style brillant et d'une grande virtuosité, assaisonné d'un humour très noir comme il se doit. La façon dont Vehlmann parvient en si peu de pages à boucler ces récits courts est d'une précision d'horlogerie tout à fait remarquable, c'est assez rare, car souvent dans ce genre d'exercice, le ton est inégal, mais ici le niveau reste élevé, il y a bien 2 ou 3 histoires un peu plus faibles que les autres, mais c'est du tout bon, et avec des chutes très réussies, souvent savoureuses et bien amenées. En même temps, c'est un véritable hommage à la littérature policière à énigme anglo-saxonne, j'ai cité Conan Doyle, mais j'aurais pu aussi bien citer John Dickson Carr, le spécialiste des énigmes en lieu clos, ou encore Dorothy Sayers (connue pour son héros Lord Peter) et Agatha Christie... Les auteurs hissent l'assassinat au rang d'un art raffiné, on tue avec une cordelette en soie entre 2 collations, on verse du poison dans le thé traditionnel, bref la plupart des intrigues sont ingénieuses, et le dessin plein de verve de Bodart ajoute une élégance. Il est beaucoup moins fouillis que sur ses anciennes bandes comme Nicotine Goudron, il est plus stylé pour illustrer l'ambiance anglaise tout en gardant un aspect humoristique qui désamorce la violence de certaines situations. Une belle réussite.
Tango (Xavier/Matz)
Tango est en quelque sorte un western moderne dans le désert Bolivien. Si l'intrigue n'est pas follement originale, le décor par contre est superbe. C'est donc l'histoire d'un homme mystérieux qui cherche à se faire discret dans un coin paumé de la Cordillère des Andes. Bien intégré, sa situation devient intenable quand, à cause du mystère d'un autre habitant des lieux, l'attention est attirée sur sa cachette et qu'il va devoir fuir deux types de tueurs, en ayant qui plus est un enfant à protéger. C'est un récit d'action basé sur un contexte de polar. Mais c'est surtout l'occasion de raconter une aventure dans les superbes paysages Boliviens. Déserts rocailleux, petits pueblos perdus, montagnes pelées et lacs de sel. Le dessin de Philippe Xavier, précis et maîtrisé, s'adapte parfaitement à ce cadre et fait voyager le lecteur. Personnages, véhicules et décors, tout est impeccable. Pour ajouter au voyage, les auteurs nous offrent en fin d'album un court journal de leur voyage sur place avec très belles photos à l'appui. Ça donne envie. Bref, si honnêtement l'intrigue de polar n'est pas très surprenante et un peu déjà vue, le dépaysement est garanti et l'histoire bien menée et prenante.
Monster
J’ai dévoré ce manga à raison de 4 à 5 tomes par semaine, c’est dire si son intrigue m’a accroché ! Pourtant celle-ci n’est pas dépourvue de défauts, dont le principal est l’invraisemblance de certaines situations. Si bien que j’en suis venu à me demander pourquoi ce récit me passionnait autant et la réponse me semble être la manière dont les événements nous sont racontés. Et qu’a-t-elle de remarquable, cette narration ? Et bien, elle est remarquable dans le sens où elle utilise constamment la voie indirecte. Comprenez par là qu’il aurait été facile à l’auteur de se centrer sur le docteur Tenma, de suivre ses recherches, sa traque du monstre. Mais cela aurait donné un récit linéaire et peu original dans lequel les invraisemblances du scénario auraient été exposées comme une musaraigne dans un champ moissonné (les rapaces auraient apprécié). Oui mais voilà, rien de cela ici et le lecteur ne cesse de rebondir d’un personnage plus ou moins secondaire à un autre, témoin, complice, policier, victime, et chacun nous apporte sa propre expérience, son ressenti, ses craintes. Alors, oui, parfois, un chapitre m’est apparu moins utile qu’un autre mais, au final, il se dégage de ce récit un florilège de personnages secondaires on ne peut plus attractif. Les voir apparaître, disparaître, revenir comme par enchantement pour le grand final a créé chez moi un étrange sentiment : celui d’être à la fois complice et voyeur. Complice car certains de ces personnages sont fort attachants. Voyeur car, en notre qualité de lecteur, nous occupons une place un peu à part. Nous voyons les personnages souffrir, nous savons avant certains d’entre eux à quel monstre ils sont confrontés… et nous nous délectons de notre position. Au niveau du dessin, le trait est de qualité mais fondamentalement assez classique pour un manga réaliste. J’ai apprécié le fait que les personnages (même féminins) étaient plutôt bien typés, ce qui a fortement limité les confusions entre personnages alors que ceux-ci sont extrêmement nombreux au final. Les décors ne se limitent pas à deux lignes droites sur fond blanc avec un usage régulier de vues directement décalquées de photographies, et l’amateur de whisky pourra s’amuser à reconstituer la belle collection de bouteilles ingurgitées par les différents protagonistes (pas deux fois le même cru sauf erreur de ma part). En résumé, ce manga est malsain, tordu et invraisemblable par bien des aspects mais je l’ai trouvé passionnant, incroyablement accrocheur. Je l’ai lu à une vitesse record parce que, d’une part, c’est du manga et donc on a souvent droit à des pages sans texte qui défilent comme des coureurs cyclistes dans la descente du Tourmalet mais aussi parce que je voulais absolument savoir ce que chaque chapitre allait nous offrir, comme révélations, comme coup du sort ou comme perversité. Et si, au final, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questionnements, j’ai envie de dire « tant mieux ! » Je préfère quitter un récit avec un sentiment de manque plutôt qu’avec la déception de révélations trop plates ou trop invraisemblables.
Viva pâtàmâch !
Les thèmes présent dans cet album ne sont pas des plus originaux, notamment le fait qu'une ville entière est sous la joute d'un despote à la 1984, mais le traitement des auteurs est original et ce récit possède assez de qualité pour que je le trouve prenant. Le déroulement général est un peu cliché, mais j'ai tout de même eu des surpris au cours de l'album. J'aime bien la manière dont le chewing-gum est détourné et devient un instrument d'abrutissement des masses. Le récit est très bien construit et il y a des bonnes idées très bien exploités. J'aime le dessin un peu naïf qui va très bien avec ce type d'histoire qui me fait un peu penser à un conte. Si vous voulez lire une histoire dénonçant les régimes totalitaires, c'est un album pour vous.
Stern
Allez ! On ressort les sombreros et les pistoleros, les plumes d'indiens et le whisky qui a du chien, on saute sur son Jolly Jumper et.... STOP ! Stop ! On ne s’emballe pas ! On ramasse sa bite et son couteau pour retourner se poser dans le rocking chair avant de finir client chez monsieur Stern. Car si le cadre posé est bien celui d'un western, avec (presque) tous les incontournables codes qui le composent, c’est plus à une enquête bien ficelée que les frères Maffre nous convient. Notre Elijah Stern, croque mort de profession (Et non ! Il n’est pas juif !!! :p ) va se retrouver bien malgré lui au centre d’une intrigue des plus efficaces et rondement menée de bout en bout. En prenant comme point de départ un des travers de la Guerre de Sécession et les exactions commises par un de ses commandos sudiste, les Bushwackers, les frères Maffre tissent une intrigue solide et prenante en s’appuyant sur des personnages bien campés et intéressants. Ajoutez à cela un dessin des plus agréables, lumineux, bien construit et nous proposant des planches très bien fichues, pour que la lecture de cet album vous accroche de bout en bout ! Un polar aux petits oignons se servant des codes du western pour plaquer son décor de la plus belle des façons : à lire ! *** Tome 2 *** Ce deuxième tome ne déroge pas, à la règle qui semble guider nos deux auteurs, faire du western, mais "autrement". Les codes et les clés classiques sont bien assimilés, mais plutôt que de verser dans la redite, ils nous servent un second scénario original. Elijah Stern qui s'est volontairement retiré dans un bled paumé va devoir sortir de son trou car son approvisionnement en livres dont il ne peut se passer, vient à faire défaut... A contre coeur il lui faut aller lui-même à la "grande ville", Kansas City, pour s'approvisionner. Sauf qu'il a horreur des villes et que celles-ci lui rendent bien ! Il va retomber sur de vieilles connaissances qui vont le mener malgré lui vers des péripéties bien senties. Ce qui fait la force de cette série c'est bien ce don de construire une aventure grâce à des personnages au passé et à la psychologie bien pensés. A partir de cela, tout devient possible et l'épique surgit tout aussi bien d'une ruelle sordide que d'un salon de thé. Surtout que le dessin de Julien Maffre est toujours aussi bon et qu'il donne à l'ensemble une tenue de haut standing qui nous plonge toujours aussi efficacement dans les récits que concocte son frangin. Voilà donc un second tome qui confirme haut la main tout le bien qu'on peut attendre de cette série et du talent des deux frères Maffre.