Nicotine Goudron

Note: 2.4/5
(2.4/5 pour 5 avis)

Les aventures humoristiques et politiquement incorrectes de Nicotine Goudron, punkette droguée, prostituée et atteinte du sida, et ses deux potes.


Echo des Savanes Humour noir Punk Trash VIH et sida Yann

Nicotine Goudron est une punkette aux cheveux bleus, totalement destroy, droguée, prostituée à ses heures et également atteinte du sida (mais ça ne la dérange pas plus que ça). Elle a deux potes : Un noir qui couche parfois avec elle mais qui très vite va se faire buter et restera ensuite sous la forme d'un fantôme. Un petit gros homosexuel à tendance passive. Yann fait vivre à ces trois-là des histoires courtes humoristiques et autres gags en une page complètement politiquement incorrectes.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1990
Statut histoire Strips - gags 2 tomes parus

Couverture de la série Nicotine Goudron © Albin Michel 1990
Les notes
Note: 2.4/5
(2.4/5 pour 5 avis)
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05/02/2004 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin de Bodart n’est pas forcément extraordinaire, mais avec son côté approximatif, son aspect faussement « vite torché », il est plutôt raccord avec les histoires de Yann, et se rapproche un chouia de l’aspect crade de Vuillemin. Comme Ro, je trouve par contre que la colorisation est franchement plus (ou moins) que moyenne ! Pour le reste, même si je reconnais que Yann a fait mieux ailleurs, j’ai plutôt bien aimé ma lecture. C’est globalement con et drôle, gentiment trash. Le trio est assez improbable et osé, avec une punkette qui se fout d’avoir le sida (et qui continue à coucher avec tout ce qui se présente), un bedonnant s’ouvrant à l’homosexualité brutale, et un black lui aussi gratiné. Nos trois amis gagnant quelques sous en tant qu’éboueurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Yann n’a pas cherché le consensus mou. Les courtes histoires avec les spermatozoïdes m’ont un peu lassé au bout d’un moment par contre, une seule aurait suffi. Inégal mais en tout cas j’y ai trouvé mon compte. Pas d’éclat de rire, mais j’ai trouvé l’ensemble amusant, et original pour le cadre des histoires.

06/12/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Yann écrit cette série de gags en 1988 pour l'Echo des Savanes, la même année que Lolo et Sucette qu'il écrit pour Marc Hardy. Ces 2 bandes explorent des univers pas nets, elles ne manquent pas d'audace et sont bien ancrées dans leur époque. Ici, Yann ose imposer une héroïne séropositive, à l'époque où le sida commençait tout juste à devenir un fléau moderne. Faire rire avec ce sujet grave était une gageure qu'ont réussi les auteurs, Yann qui imagine des situations comiques au travers d'un quotidien pas folichon, mis en images d'un trait vif et nerveux proche de Marc hardy, par Denis Bodart, sous forme de récits courts. Nicotine est une jolie punkette au look destroy qui se balade parfois avec son rat sur l'épaule. Elle est copine avec Léon, un petit gros jovial qui se révèle homosexuel, et Cissé, un grand Noir longiligne, eux aussi séropositifs, et tous 3 sont éboueurs dans Paris. Leurs distractions sont des plans souvent extravagants, sortes de thérapies supplétives leur permettant d'oublier l'amertume liée à leur maladie, bien qu'ils s'en soucient assez peu. Ils sont lucides et très joueurs. Le langage est très actuel, l'humour assez noir, le ton grinçant ; finalement c'est une attachante série par son ambiance et ses personnages, malgré des gags qui ne font pas toujours mouche.

10/09/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Une grosse déception que cette 'Nicotine Goudron' ! Les personnages créés par Yann sont très bien trouvés, l'univers de la série est glauque comme je l'aime et le scénariste est toujours aussi subversif. Malheureusement, Yann a eu la mauvaise idée de faire de cette série une suite de gags et non une aventure en 44 pages. La plupart des chutes ne sont pas drôles et l'humour est souvent forcé. Au moins dans Lolo et Sucette (une autre série à gags de Yann), les personnages étaient sympathiques et le dessin excellent et ces deux qualités ne se retrouvent pas ici.

31/05/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Yann se réclame comme le plus subversif des héritiers de Charlier... "Subversif" est peut-être un grand mot, mais cela correspond tout de même bien à l'esprit qui règne sur cette BD. La volonté affichée était bien, à l'époque, de choquer, de réveiller des consciences. Car faire une BD sur le SIDA, c'était déjà osé, à l'époque (1990), mais là ça versait dans l'ultra-outré (essayez de dire ça à vaix haute). Ceci dit, et même si certains gags m'ont fait rire (celui avec les Schtroumpfs par exemple, on a les références qu'on peut), la plupart m'ont semblé tout simplement grossiers et vains. Notons quand même le choc des cultures, avec les années 1980, celles de l'innocence, qui se frottent à la prise de conscience progressive (et un peu manichéenne parfois) qui caractérisera les années 1990. Comme l'a souligné Ro, le dessin de Bodart était alors assez peu soigné, même s'il n'était pas désagréable à regarder.

01/08/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'aime bien le côté politiquement incorrect de Yann, notamment dans les Innommables, série que je trouve excellente tant au niveau de l'histoire que de l'humour acide. Et ici aussi, je devrais apprécier puisque c'est souvent de l'humour du même acabit que l'on trouve dans Nicotine Goudron. Pourtant ça me fait franchement moins rire. Car l'aspect gag en une page, où la chute doit forcément être drôle, ça ne fonctionne pas pour moi avec le style de narration de Yann. Je le trouve meilleur à glisser son humour au fil des cases et des planches d'une longue BD pleine de détails cyniques, de situations pleines d'humour noir, etc. Tandis que là, ben, ça me laisse plutôt froid. Par contre, il faut avouer que Yann est allé loin dans le politiquement incorrect avec cette BD. Une héroïne qui attrape le sida, qui s'en fout, qui se drogue, qui couche avec n'importe qui souvent pour du pognon, un pote noir qui se fait buter et qui revient sous la forme d'un fantome désabusé, un autre pote qui se découvre homo et se fait prendre dans les terrains vagues... Ca y va, et ça pourrait même choquer... choquer qui, je ne sais, mais ça pourrait choquer. Côté dessins, Bodart n'a pas pour moi dans cette BD la classe du dessin de Conrad ou la rigueur qu'il aura ensuite dans Green Manor, mais son trait dynamique et vif n'est pas désagréable et colle bien à la BD. Par contre, la colorisation laisse à désirer.

05/02/2004 (modifier)