Comme tout le monde, j’ai été bluffé par la qualité graphique de cette trilogie… et pas seulement par la grande qualité des dessins, mais également par la colorisation, le choix du cadrage ou l’incroyable expressivité du trait de Frank Pé.
Le zoo, sorte d’Eden à la fois fragile et hors du temps est remarquablement rendu. L’atmosphère, constamment changeante, varie en fonction des états d’âme et de l’humeur des quatre héros du récit. Ces derniers, très intéressants, sont des personnages écorchés par la vie. Regroupés comme une famille, ils sont les protecteurs d’un lieu menacé qui les apaise autant qu’il les éloigne du monde et des hommes.
L’intrigue est très agréable à suivre, bien que je l’ai trouvée un peu trop contemplative.
Zoo est un beau roman graphique, fin et mélancolique qui fait honneur à la collection Aire libre.
Ami(e)s des contes de fées bonjour! L'auteur Trif nous propose non pas un mais deux contes dans cette trilogie jubilatoire. L'histoire de Raiponce et de Blanche Neige et tout y est comme dans les versions policées que nos chères têtes blondes connaissent sans oublier les versions de tonton Walt.
Des nains qui se voudraient libidineux mais qu'hélas pour eux l'isolement a rendu bien niais face à la gente féminine, un prince charmant plus adepte du viol que de la chanson de gestes, une méchante reine mère affublée d'un atout physique fort avenant mais mortel, j'en passe et des meilleures. Et bien sûr une Raiponce et une Blanche Neige adeptes des amours saphiques.
Le tout est fort bien amené, un scénario costaud nos deux héroïnes mêlant, à tous les sens du terme, leurs atouts pour se dépêtrer des mauvais coups du sort. Y en a qu'ont pas de pot. Un dessin sympa qui donc fait la part belle à ces dames, même critique que pour le Cendrillon du même auteur, des traits parfois un peu gras à mon goût.
Plus érotique que pornographique ces aventures se lisent plaisamment, la part belle est faite aux corps féminins, ces messieurs étant plus discrets, ou le dessinateur, sur leurs avantages.
J'avais envie de lire cette bande dessinée depuis que Mac Arthur l'a postée et je ne fus pas déçu.
Certes, je comprends qu'on puisse trouver le scénario léger, mais cela ne m'a pas empêché de l'apprécier. Les auteurs ont bien utilisé le thème du livre des records et proposent un scénario original qui pose des réflexions intéressantes sur les records. Je plains les pauvres types qui font tout pour être dans ce livre, surtout que la plupart des records présents dans cet album sont vraiment idiots.
L'humour m'a fait sourire et est bien sympathique, l'intrigue policière est bien trouvée et bien maîtrisée et j'ai aimé l'atmosphère qui se dégage de cet album. C'est le genre d'histoire que j'aime bien et que je relirai avec plaisir un jour !
Quant au dessin, il est pas mal sans être dans un style qui me plait totalement.
J’aime beaucoup les albums de Bruno Loth, qui mêlent souvent histoires humaines et Histoire avec un grand « H ». On suit ici les péripéties d’une troupe de théâtre lors de la montée du fascisme en Espagne dans les années 30 et du basculement dans la guerre civile. Le background historique est donc riche et intéressant, mais présenté de façon très humaine, au travers les yeux d’une galerie de personnages riches en couleurs. L’auteur saupoudre son récit d’une touche de fantastique, ce que j’ai trouvé un peu incongru, mais bon, pourquoi pas.
Le 2eme tome se focalise sur la guerre civile, et aborde des thèmes vraiment intéressants (la place des femmes dans la lutte armée mais aussi dans la société espagnole, l’éducation des masses). La lecture n’est pas aisée, le conflit est compliqué et les factions nombreuses, mais globalement je n’ai pas trop décroché… D’autant plus que chacun des 2 albums se conclut avec un petit dossier instructif et distrayant sur la guerre civile espagnole.
Une chouette découverte, et une série terminée en 2 tomes !
C'est une histoire bien triste comme il en existe malheureusement des milliers semblables à travers tout le territoire et dans le monde. Bien élever un enfant n'est pas chose aisée pour une femme seule. Aimer devrait pourtant l'être. On ne peut s'empêcher de trouver cette situation bien injuste pour cette petite fille qui s'occupe tellement bien de sa mère et qui en échange n'aura pas l'amour qu'elle mérite.
L'auteur Halim Mahmoudi qualifie la chanson culte "Que je t'aime' de grosse bouse. Les millions de fans qui ont tant pleuré la mort de Johnny Hallyday apprécieront sans doute pas. Mais bon, c'est un moyen de dire que l'artifice de gentils mots ne suffit pas et qu'il faut également des actes. Bref, beaucoup d'esbroufe !
Pour le reste, le sujet est sensible et il est bien traité malgré quelques maladresses dans la façon de raconter le récit. On peut se méprendre par rapport à certaines situations comme par exemple après l'attaque du pitbull.
C'est touchant, violent et bouleversant à la fois. Il faudra s'accrocher pour ne pas verser une larme pour peu que l'on soit sensible à la détresse humaine surtout quand cela touche des enfants innocents. Il ne faut jamais produire les mêmes erreurs que les aînés serait la grande morale de ce roman graphique.
De nouveau, Marc-Antoine Mathieu parvient à surprendre là où on ne l’attendait pas. Avec cet objet, peut-être encore moins identifiable que d’habitude car ce n’est pas une BD, mais plutôt une suite de couvertures - et de quatrièmes de couvertures - de livres imaginaires, dont la narration reste à inventer. Une démarche audacieuse qui va obliger le lecteur à participer activement au projet, si tant est qu’il prenne plaisir à faire fonctionner ses neurones mais aussi son imagination. Une fois l’accord tacite conclu avec ce dernier, car il faut dire que certains risquent d’être rebutés. Toutefois, ceux qui connaissent et apprécient Marc-Antoine Mathieu seront plus enclins à tenter l’expérience. Car ce dernier est joueur, souvent facétieux, et aime à perdre le lecteur dans des dédales métaphysiques vertigineux. Parfois, cela tient du chef d’œuvre (Julius Corentin Acquefacques), parfois de l’exercice de style alambiqué (3 Secondes), mais dans tous les cas, c’est toujours expérimental, Mathieu étant un adepte déclaré de la philosophie oubapéenne. Et comme l’auteur sait qu’il est exigeant dans le fond, il n’oublie jamais d’être ludique sur la forme, tout en faisant également preuve d’un talent narratif et graphique mêlant fantastique, absurde et humour. On peut le dire, Marc-Antoine Mathieu respecte son lectorat et avec lui, c’est donnant-donnant : il exige beaucoup dudit lectorat, quitte à paraître parfois élitiste, mais en contrepartie cherche à l’entraîner dans ses mondes parallèles sans l’importuner avec un pensum intello indigeste pour le commun des mortels. Et après tout, c’est bien à cela que devrait servir la BD, outil pédagogique par excellence.
Alors que nous disent ces couvertures et quelles histoires non encore écrites pourraient-elles renfermer ? « A toi de voir, cher lecteur ! » nous enjoint MAM, non sans une certaine malice. Avec cet « ouvroir de BD potentiel » pour le moins radical, l’auteur confirme son côté poète facétieux, avec comme terrain de jeu une imagination sans bornes, ou alors la borne du 1000ème degré… Il est possible que certaines références assez pointues – beaucoup plus que tout ce qu’il a pu faire auparavant - échappent au lecteur lambda. L’ouvrage en est truffé et il faut parfois les chercher comme on chercherait des œufs de Pâques dans un jardin. En toute logique, on découvrira alors qui sont ses « frères d’âme », parmi lesquels Borges, Philippe K. Dick, Ionesco, Escher, Peeters et Schuiten, des écrivains et artistes dont l’univers est proche de l’auteur… Cela reste parfois plus accessible mais conduit toujours à une sorte de vertige, comme souvent avec Mathieu. Jeu avec les mots ou les images, ce dernier utilise tous les registres à sa disposition, et certains lui reprocheront peut-être d’avoir voulu uniquement se faire plaisir. D’un autre côté, on peut envisager l’objet, certes ultra-hybride, comme une invitation à la curiosité, à la connaissance et à l’imagination. Car comme le résume assez bien une des couvertures (« Le moteur du doute »), MAM n’impose aucune vérité, aucune certitude, et à l’aide d’un humour subtilement caustique, se moque aussi - du moins croit-on le percevoir – du verbiage présomptueux de certaines prétendues têtes pensantes ou de ceux qui veulent faire du neuvième art un domaine d’études académiques.
Restant fidèle au noir et blanc, Marc-Antoine Mathieu confirme également son talent de dessinateur, avec une démarche plus artistique ici, faisant ressembler « Le Livre des livres » à un Beau livre formidablement poétique… qu’on pourra idéalement compulser dans les toilettes (honni soit qui mal y pense), permettant qui plus est de transcender avec élégance la fonction initiale appropriée pour ce lieu. Bande dessinée ou pas, peu importe, ce livre s’inscrit bien dans la lignée des expérimentations de son auteur qui semble ainsi vouloir échapper à tout classement. En tout cas, une œuvre atypique dont chaque page est en toute logique cartonnée, à conseiller pour quiconque serait en panne d’idée cadeau.
Le début
Solo est assurément une BD qui sort des sentiers battus. L'action prend place dans un univers post apocalyptique, met en scène des personnages animaliers et fait la part belle à la violence. Tuer pour manger, tuer pour ne pas être mangé telle est la philosophie ici. Clairement ça ne plaira pas à tout le monde mais cette série mérite malgré tout un coup d'oeil.
D'abord pour son graphisme qui est vraiment excellent. Les personnages sont expressifs dans un style légèrement cartoon des plus agréable. Le trait est dynamique et très lisible, l'encrage et les couleurs sont au diapason, on se régale les yeux au fil des pages. Le choix de faire des personnages animaliers est judicieux car non seulement le dessinateur s'est éclaté à les mettre en images mais en plus cela fonctionne très bien avec l'histoire.
Le personnage de Solo est assez remarquable. On a un vrai héros charismatique à la personnalité complexe. A la fois réfléchi et violent, on découvre progressivement toutes les facettes de son caractère. Ses doutes et ses pensées rythment le récit. Le début de son histoire est touchant, et il devient vite attachant. C'est un héros qu'on prend plaisir à suivre.
Son parcours pour survivre dans ce monde hostile est semé d’embûches, de violence et de combats. Sur la longueur ça fait pas mal de coups d'épées, de balles tirées et d'hémoglobine qui coule. De quoi sans doute en rebuter certains. Il y a parfois aussi des passages où je ressentais des longueurs, j'aurais voulu voir l'intrigue avancer plus rapidement, avoir peut être moins d'états d’âmes en voix off et plus de péripéties. Mais au final je m’aperçois qu'on a besoin de ces variations de rythmes pour équilibrer le récit et pour pouvoir cerner notre héros.
J'ai souvent tendance à décrocher rapidement avec les histoires de survival post apocalyptique car je trouve qu'elles se ressemblent trop. Ce n'est pas du tout le cas ici, ce qui est très bon signe.
Le tome 2 enfonce le clou. C'est toujours aussi excellent. On est dans le même univers où survivre est le mot d'ordre principal. Mais on a ici un opus moins orienté vers l'action, le récit prend le temps de se tourner vers les sentiments des personnages. Enfin de ceux de Solo évidemment.
Et quelle justesse de ton ! L'amour, les doutes, le sens de la vie, autant de questions existentielles que se posent le héros, qui trouvent tout à fait leur place dans ce récit, et qui sont loin d'être dénuées de sens. Ces questionnements sont bien écrits, crédible et touchants.
Mais au final
Les tomes sont assez longs, plus de 100 pages, et le problème de la série c'est qu'elle ne tient pas la longueur sur 3 tomes. Snif. Autant j'ai adoré au début, autant pour être honnête il faut bien reconnaître que le 3e tome est assez longuet. Beaucoup de voie off, et surtout toujours le même schéma qui se répète : Solo fait une rencontre hostile, il y a baston, et il finit par découper son adversaire. Au début c'était pas gênant car on découvrait l'univers et on ressentait vraiment cette tension : manger ou être mangé. Mais après 300 pages ça manque vraiment de surprise.
Graphiquement, rien à ajouter de plus, Oscar Martin est un dessinateur très talentueux : c'est magnifique et je me suis régalé du début à la fin.
Solo, c'est presque un sans faute, vraiment dommage que l'histoire n'arrive pas à se renouveler et à nous surprendre sur la durée. J'hésite entre 3 et 4 étoiles au final. 3,5/5.
C'est une bd qui permet de se focaliser sur une maladie rare, la Xeroderma Pigmentosum, plus sommairement appelé syndrome XP. Celle-ci l’empêche de sortir le jour, sans une lourde protection contre les UV du soleil. Une adolescente arrive avec ses parents et son jeune frère dans une nouvelle maison où elle découvre un journal intime ayant appartenu à un adolescent atteint par cette maladie.
Elle va être sensibiliser par cette maladie alors qu'elle était plutôt de méchante humeur au début de cette aventure. Il faut préciser qu'elle tombe progressivement amoureuse de quelqu'un qu'elle ne connait pas. Elle fera tout pour le retrouver et là, grosse surprise.
Au niveau du scénario, c'est une lecture plutôt agréable servi par un dessin réaliste très plaisant avec ses couleurs chaudes et douces (même si réalisé avec l'ordinateur). Après, on pourra accuser l'auteur de faire dans le caritatif avec cette maladie orpheline rare mais pour moi, c'est bien d'en parler pour une meilleure prise de conscience des handicaps. Pour le reste, c'est plutôt bien construit. Alors, je dis oui et je conseille chaleureusement cette bd émouvante.
Le Maillé Brézé est un bateau militaire, escorteur d'escadre qui depuis quelques années est devenu un musée. Le navire est amarré dans le port de Nantes face aux anciens chantiers navals. N'étant point un adepte forcené de la chose militaire votre serviteur bien que Nantais n'y a jamais foutu les pieds. La chose est imposante de par sa masse et sa couleur bleue grisâtre. Ah si, pendant un temps la coque avait été repeinte avec des couleurs pétantes avant que C. Nolan n'emprunte le bateau pour son film "Dunkerque", comme quoi la bête flotte encore.
L'idée de cette BD est et c'est le moins que l'on puisse dire assez originale. Un bande de bras cassés décide de voler le navire afin d'aller lui faire retrouver l'océan, le ''Capitaine'' de cette opération, ancien militaire dans le Pacifique à l'époque des essais nucléaires, n'a plus que quelques mois à vivre et pour lui il faut partir en apothéose.
Pas de grandes envolées dans cette histoire mais juste des petits détails qui s’accumulent, des dialogues souvent empruntés aux paroles des chansons de Jacques Brel qui font mouche avec un traitement graphique assez naïf, voilà une histoire hautement originale, divertissante où l'humour se mêle à l'émotion avec une touche d'onirisme bienvenue.
J'aime beaucoup de type de bd documentaire sur le théâtre des opérations par une journaliste. Ils risquent leur vie pour nous apporter de l'information. Autant dire que cette bd a eu une certaine utilité. Il est vrai qu'on est façonné pour penser cela ou autre chose à propos de tel homme ou figure politique dans le monde. C'est parfois à raison mais également à tort.
Ainsi, on apprendra des choses que l'on ignorait sur Benazir Bhutto et sa famille notamment son "charmant" mari qui lui a succéder à la tête de l'Etat pakistanais peu après l'attentat qui lui a couté la vie en 2007. On se rend compte que tout le monde n'est pas pur dans le pays des purs. Mais cela, on aurait pu facilement le déceler.
C'est une oeuvre qui nous plonge dans un monde cruel et sans aucune pitié notamment pour les femmes. C'est également un bon boulot de reporter de terrain très bien retranscrit en bande dessinée car la forme est assez plaisante à la lecture. Cela nous apporte un autre regard sur l'actualité récente du Pakistan, pays détenteur de l'arme nucléaire.
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Zoo
Comme tout le monde, j’ai été bluffé par la qualité graphique de cette trilogie… et pas seulement par la grande qualité des dessins, mais également par la colorisation, le choix du cadrage ou l’incroyable expressivité du trait de Frank Pé. Le zoo, sorte d’Eden à la fois fragile et hors du temps est remarquablement rendu. L’atmosphère, constamment changeante, varie en fonction des états d’âme et de l’humeur des quatre héros du récit. Ces derniers, très intéressants, sont des personnages écorchés par la vie. Regroupés comme une famille, ils sont les protecteurs d’un lieu menacé qui les apaise autant qu’il les éloigne du monde et des hommes. L’intrigue est très agréable à suivre, bien que je l’ai trouvée un peu trop contemplative. Zoo est un beau roman graphique, fin et mélancolique qui fait honneur à la collection Aire libre.
Blanche-Neige (Tabou)
Ami(e)s des contes de fées bonjour! L'auteur Trif nous propose non pas un mais deux contes dans cette trilogie jubilatoire. L'histoire de Raiponce et de Blanche Neige et tout y est comme dans les versions policées que nos chères têtes blondes connaissent sans oublier les versions de tonton Walt. Des nains qui se voudraient libidineux mais qu'hélas pour eux l'isolement a rendu bien niais face à la gente féminine, un prince charmant plus adepte du viol que de la chanson de gestes, une méchante reine mère affublée d'un atout physique fort avenant mais mortel, j'en passe et des meilleures. Et bien sûr une Raiponce et une Blanche Neige adeptes des amours saphiques. Le tout est fort bien amené, un scénario costaud nos deux héroïnes mêlant, à tous les sens du terme, leurs atouts pour se dépêtrer des mauvais coups du sort. Y en a qu'ont pas de pot. Un dessin sympa qui donc fait la part belle à ces dames, même critique que pour le Cendrillon du même auteur, des traits parfois un peu gras à mon goût. Plus érotique que pornographique ces aventures se lisent plaisamment, la part belle est faite aux corps féminins, ces messieurs étant plus discrets, ou le dessinateur, sur leurs avantages.
Le Guide Mondial des Records
J'avais envie de lire cette bande dessinée depuis que Mac Arthur l'a postée et je ne fus pas déçu. Certes, je comprends qu'on puisse trouver le scénario léger, mais cela ne m'a pas empêché de l'apprécier. Les auteurs ont bien utilisé le thème du livre des records et proposent un scénario original qui pose des réflexions intéressantes sur les records. Je plains les pauvres types qui font tout pour être dans ce livre, surtout que la plupart des records présents dans cet album sont vraiment idiots. L'humour m'a fait sourire et est bien sympathique, l'intrigue policière est bien trouvée et bien maîtrisée et j'ai aimé l'atmosphère qui se dégage de cet album. C'est le genre d'histoire que j'aime bien et que je relirai avec plaisir un jour ! Quant au dessin, il est pas mal sans être dans un style qui me plait totalement.
Les Fantômes de Ermo (Ermo)
J’aime beaucoup les albums de Bruno Loth, qui mêlent souvent histoires humaines et Histoire avec un grand « H ». On suit ici les péripéties d’une troupe de théâtre lors de la montée du fascisme en Espagne dans les années 30 et du basculement dans la guerre civile. Le background historique est donc riche et intéressant, mais présenté de façon très humaine, au travers les yeux d’une galerie de personnages riches en couleurs. L’auteur saupoudre son récit d’une touche de fantastique, ce que j’ai trouvé un peu incongru, mais bon, pourquoi pas. Le 2eme tome se focalise sur la guerre civile, et aborde des thèmes vraiment intéressants (la place des femmes dans la lutte armée mais aussi dans la société espagnole, l’éducation des masses). La lecture n’est pas aisée, le conflit est compliqué et les factions nombreuses, mais globalement je n’ai pas trop décroché… D’autant plus que chacun des 2 albums se conclut avec un petit dossier instructif et distrayant sur la guerre civile espagnole. Une chouette découverte, et une série terminée en 2 tomes !
Petite maman
C'est une histoire bien triste comme il en existe malheureusement des milliers semblables à travers tout le territoire et dans le monde. Bien élever un enfant n'est pas chose aisée pour une femme seule. Aimer devrait pourtant l'être. On ne peut s'empêcher de trouver cette situation bien injuste pour cette petite fille qui s'occupe tellement bien de sa mère et qui en échange n'aura pas l'amour qu'elle mérite. L'auteur Halim Mahmoudi qualifie la chanson culte "Que je t'aime' de grosse bouse. Les millions de fans qui ont tant pleuré la mort de Johnny Hallyday apprécieront sans doute pas. Mais bon, c'est un moyen de dire que l'artifice de gentils mots ne suffit pas et qu'il faut également des actes. Bref, beaucoup d'esbroufe ! Pour le reste, le sujet est sensible et il est bien traité malgré quelques maladresses dans la façon de raconter le récit. On peut se méprendre par rapport à certaines situations comme par exemple après l'attaque du pitbull. C'est touchant, violent et bouleversant à la fois. Il faudra s'accrocher pour ne pas verser une larme pour peu que l'on soit sensible à la détresse humaine surtout quand cela touche des enfants innocents. Il ne faut jamais produire les mêmes erreurs que les aînés serait la grande morale de ce roman graphique.
Le Livre des livres
De nouveau, Marc-Antoine Mathieu parvient à surprendre là où on ne l’attendait pas. Avec cet objet, peut-être encore moins identifiable que d’habitude car ce n’est pas une BD, mais plutôt une suite de couvertures - et de quatrièmes de couvertures - de livres imaginaires, dont la narration reste à inventer. Une démarche audacieuse qui va obliger le lecteur à participer activement au projet, si tant est qu’il prenne plaisir à faire fonctionner ses neurones mais aussi son imagination. Une fois l’accord tacite conclu avec ce dernier, car il faut dire que certains risquent d’être rebutés. Toutefois, ceux qui connaissent et apprécient Marc-Antoine Mathieu seront plus enclins à tenter l’expérience. Car ce dernier est joueur, souvent facétieux, et aime à perdre le lecteur dans des dédales métaphysiques vertigineux. Parfois, cela tient du chef d’œuvre (Julius Corentin Acquefacques), parfois de l’exercice de style alambiqué (3 Secondes), mais dans tous les cas, c’est toujours expérimental, Mathieu étant un adepte déclaré de la philosophie oubapéenne. Et comme l’auteur sait qu’il est exigeant dans le fond, il n’oublie jamais d’être ludique sur la forme, tout en faisant également preuve d’un talent narratif et graphique mêlant fantastique, absurde et humour. On peut le dire, Marc-Antoine Mathieu respecte son lectorat et avec lui, c’est donnant-donnant : il exige beaucoup dudit lectorat, quitte à paraître parfois élitiste, mais en contrepartie cherche à l’entraîner dans ses mondes parallèles sans l’importuner avec un pensum intello indigeste pour le commun des mortels. Et après tout, c’est bien à cela que devrait servir la BD, outil pédagogique par excellence. Alors que nous disent ces couvertures et quelles histoires non encore écrites pourraient-elles renfermer ? « A toi de voir, cher lecteur ! » nous enjoint MAM, non sans une certaine malice. Avec cet « ouvroir de BD potentiel » pour le moins radical, l’auteur confirme son côté poète facétieux, avec comme terrain de jeu une imagination sans bornes, ou alors la borne du 1000ème degré… Il est possible que certaines références assez pointues – beaucoup plus que tout ce qu’il a pu faire auparavant - échappent au lecteur lambda. L’ouvrage en est truffé et il faut parfois les chercher comme on chercherait des œufs de Pâques dans un jardin. En toute logique, on découvrira alors qui sont ses « frères d’âme », parmi lesquels Borges, Philippe K. Dick, Ionesco, Escher, Peeters et Schuiten, des écrivains et artistes dont l’univers est proche de l’auteur… Cela reste parfois plus accessible mais conduit toujours à une sorte de vertige, comme souvent avec Mathieu. Jeu avec les mots ou les images, ce dernier utilise tous les registres à sa disposition, et certains lui reprocheront peut-être d’avoir voulu uniquement se faire plaisir. D’un autre côté, on peut envisager l’objet, certes ultra-hybride, comme une invitation à la curiosité, à la connaissance et à l’imagination. Car comme le résume assez bien une des couvertures (« Le moteur du doute »), MAM n’impose aucune vérité, aucune certitude, et à l’aide d’un humour subtilement caustique, se moque aussi - du moins croit-on le percevoir – du verbiage présomptueux de certaines prétendues têtes pensantes ou de ceux qui veulent faire du neuvième art un domaine d’études académiques. Restant fidèle au noir et blanc, Marc-Antoine Mathieu confirme également son talent de dessinateur, avec une démarche plus artistique ici, faisant ressembler « Le Livre des livres » à un Beau livre formidablement poétique… qu’on pourra idéalement compulser dans les toilettes (honni soit qui mal y pense), permettant qui plus est de transcender avec élégance la fonction initiale appropriée pour ce lieu. Bande dessinée ou pas, peu importe, ce livre s’inscrit bien dans la lignée des expérimentations de son auteur qui semble ainsi vouloir échapper à tout classement. En tout cas, une œuvre atypique dont chaque page est en toute logique cartonnée, à conseiller pour quiconque serait en panne d’idée cadeau.
Solo (Martin)
Le début
Solo est assurément une BD qui sort des sentiers battus. L'action prend place dans un univers post apocalyptique, met en scène des personnages animaliers et fait la part belle à la violence. Tuer pour manger, tuer pour ne pas être mangé telle est la philosophie ici. Clairement ça ne plaira pas à tout le monde mais cette série mérite malgré tout un coup d'oeil.
D'abord pour son graphisme qui est vraiment excellent. Les personnages sont expressifs dans un style légèrement cartoon des plus agréable. Le trait est dynamique et très lisible, l'encrage et les couleurs sont au diapason, on se régale les yeux au fil des pages. Le choix de faire des personnages animaliers est judicieux car non seulement le dessinateur s'est éclaté à les mettre en images mais en plus cela fonctionne très bien avec l'histoire.
Le personnage de Solo est assez remarquable. On a un vrai héros charismatique à la personnalité complexe. A la fois réfléchi et violent, on découvre progressivement toutes les facettes de son caractère. Ses doutes et ses pensées rythment le récit. Le début de son histoire est touchant, et il devient vite attachant. C'est un héros qu'on prend plaisir à suivre.
Son parcours pour survivre dans ce monde hostile est semé d’embûches, de violence et de combats. Sur la longueur ça fait pas mal de coups d'épées, de balles tirées et d'hémoglobine qui coule. De quoi sans doute en rebuter certains. Il y a parfois aussi des passages où je ressentais des longueurs, j'aurais voulu voir l'intrigue avancer plus rapidement, avoir peut être moins d'états d’âmes en voix off et plus de péripéties. Mais au final je m’aperçois qu'on a besoin de ces variations de rythmes pour équilibrer le récit et pour pouvoir cerner notre héros.
J'ai souvent tendance à décrocher rapidement avec les histoires de survival post apocalyptique car je trouve qu'elles se ressemblent trop. Ce n'est pas du tout le cas ici, ce qui est très bon signe.
Le tome 2 enfonce le clou. C'est toujours aussi excellent. On est dans le même univers où survivre est le mot d'ordre principal. Mais on a ici un opus moins orienté vers l'action, le récit prend le temps de se tourner vers les sentiments des personnages. Enfin de ceux de Solo évidemment.
Et quelle justesse de ton ! L'amour, les doutes, le sens de la vie, autant de questions existentielles que se posent le héros, qui trouvent tout à fait leur place dans ce récit, et qui sont loin d'être dénuées de sens. Ces questionnements sont bien écrits, crédible et touchants.
Mais au final
Les tomes sont assez longs, plus de 100 pages, et le problème de la série c'est qu'elle ne tient pas la longueur sur 3 tomes. Snif. Autant j'ai adoré au début, autant pour être honnête il faut bien reconnaître que le 3e tome est assez longuet. Beaucoup de voie off, et surtout toujours le même schéma qui se répète : Solo fait une rencontre hostile, il y a baston, et il finit par découper son adversaire. Au début c'était pas gênant car on découvrait l'univers et on ressentait vraiment cette tension : manger ou être mangé. Mais après 300 pages ça manque vraiment de surprise.
Graphiquement, rien à ajouter de plus, Oscar Martin est un dessinateur très talentueux : c'est magnifique et je me suis régalé du début à la fin.
Solo, c'est presque un sans faute, vraiment dommage que l'histoire n'arrive pas à se renouveler et à nous surprendre sur la durée. J'hésite entre 3 et 4 étoiles au final. 3,5/5.
Journal d'un Enfant de Lune
C'est une bd qui permet de se focaliser sur une maladie rare, la Xeroderma Pigmentosum, plus sommairement appelé syndrome XP. Celle-ci l’empêche de sortir le jour, sans une lourde protection contre les UV du soleil. Une adolescente arrive avec ses parents et son jeune frère dans une nouvelle maison où elle découvre un journal intime ayant appartenu à un adolescent atteint par cette maladie. Elle va être sensibiliser par cette maladie alors qu'elle était plutôt de méchante humeur au début de cette aventure. Il faut préciser qu'elle tombe progressivement amoureuse de quelqu'un qu'elle ne connait pas. Elle fera tout pour le retrouver et là, grosse surprise. Au niveau du scénario, c'est une lecture plutôt agréable servi par un dessin réaliste très plaisant avec ses couleurs chaudes et douces (même si réalisé avec l'ordinateur). Après, on pourra accuser l'auteur de faire dans le caritatif avec cette maladie orpheline rare mais pour moi, c'est bien d'en parler pour une meilleure prise de conscience des handicaps. Pour le reste, c'est plutôt bien construit. Alors, je dis oui et je conseille chaleureusement cette bd émouvante.
Jacques a dit
Le Maillé Brézé est un bateau militaire, escorteur d'escadre qui depuis quelques années est devenu un musée. Le navire est amarré dans le port de Nantes face aux anciens chantiers navals. N'étant point un adepte forcené de la chose militaire votre serviteur bien que Nantais n'y a jamais foutu les pieds. La chose est imposante de par sa masse et sa couleur bleue grisâtre. Ah si, pendant un temps la coque avait été repeinte avec des couleurs pétantes avant que C. Nolan n'emprunte le bateau pour son film "Dunkerque", comme quoi la bête flotte encore. L'idée de cette BD est et c'est le moins que l'on puisse dire assez originale. Un bande de bras cassés décide de voler le navire afin d'aller lui faire retrouver l'océan, le ''Capitaine'' de cette opération, ancien militaire dans le Pacifique à l'époque des essais nucléaires, n'a plus que quelques mois à vivre et pour lui il faut partir en apothéose. Pas de grandes envolées dans cette histoire mais juste des petits détails qui s’accumulent, des dialogues souvent empruntés aux paroles des chansons de Jacques Brel qui font mouche avec un traitement graphique assez naïf, voilà une histoire hautement originale, divertissante où l'humour se mêle à l'émotion avec une touche d'onirisme bienvenue.
Le Pays des Purs
J'aime beaucoup de type de bd documentaire sur le théâtre des opérations par une journaliste. Ils risquent leur vie pour nous apporter de l'information. Autant dire que cette bd a eu une certaine utilité. Il est vrai qu'on est façonné pour penser cela ou autre chose à propos de tel homme ou figure politique dans le monde. C'est parfois à raison mais également à tort. Ainsi, on apprendra des choses que l'on ignorait sur Benazir Bhutto et sa famille notamment son "charmant" mari qui lui a succéder à la tête de l'Etat pakistanais peu après l'attentat qui lui a couté la vie en 2007. On se rend compte que tout le monde n'est pas pur dans le pays des purs. Mais cela, on aurait pu facilement le déceler. C'est une oeuvre qui nous plonge dans un monde cruel et sans aucune pitié notamment pour les femmes. C'est également un bon boulot de reporter de terrain très bien retranscrit en bande dessinée car la forme est assez plaisante à la lecture. Cela nous apporte un autre regard sur l'actualité récente du Pakistan, pays détenteur de l'arme nucléaire.