Les derniers avis (31230 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la combi de Thomas Pesquet
Dans la combi de Thomas Pesquet

L’année dernière, Thomas Pesquet est devenu la personnalité française la plus incontournable entre le gendre idéal ou le héros interstellaire. Il faut dire qu’il a été envoyé dans l’espace pour un long séjour de 6 mois. Loin d’être une punition, c’était le rêve de sa vie qui a été accompli. Ce documentaire assez détaillé nous retrace tout son parcours en près de 208 pages de sa sélection à son voyage dans l’espace au sein de la station internationale. J’avoue que c’est parfois un peu long et un peu inutile (sur l’art par exemple de faire ses besoins dans l’espace). Cependant, l’ensemble est assez intéressant pour peu que l’on s’intéresse à la conquête spatiale de manière assez rationnelle. On va passer ainsi de Cologne à Houston puis à Baïkonour dans le Kazakhstan avec une formation très exigeante qui aura duré pas moins de 7 ans avant son départ pour l’ISS. Les dessins sont assez sympas pour une lecture agréable avec des textes abordables. D’ailleurs, cette bd a constitué le cadeau de Noel idéal pour la plupart des bédéphiles si on regarde les ventes. La dérision et l’humour seront les maîtres mots. Cependant et au-delà des anecdotes amusantes, on se rend compte qu’être astronaute n’est pas de tout repos et que cela exige beaucoup de sacrifices et d’efforts. Une œuvre qui ne sera fort heureusement pas creuse sur fond de surmédiatisation ambiante de l’astronaute français devenu un héros. Viser la Lune, cela ne lui fait pas peur. Histoire et humour seront au rendez-vous pour une œuvre hilarante et bien construite. On redemande du Thomas Pesquet !

08/01/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Le Retour de la Bondrée
Le Retour de la Bondrée

J’aime bien ce genre de récit quand c’est bien construit et c’est bien le cas en l’espèce. Nous suivons le parcours d’un homme qui ne souhaite pas vendre sa librairie héritée de ses parents alors qu’il est au bord de la faillite. Il faut dire que le marché du livre s’est effondré depuis l’arrivée d’internet et de toutes les nouvelles technologies numériques. On le retrouve également avec de nombreux flash-back dans le passé où il a vécu une douloureuse histoire avec son meilleur ami harcelé à l’école. Cela s’est mal terminé et il s’en veut énormément. Bref, il a toutes les peines du monde. Je préfère nettement ce genre de récit introspectif qui reflète la réalité plutôt que la grosse dose de tous ces super-héros qui pullulent sur le marché. Mais bon, il ne faut pas tout mélanger. On fera également connaissance avec la Bondrée qui possède une bonne philosophie de vie pour tout recommencer. Faire table rase du passé et avancer. Bref, un album comme je les aime avec d’ailleurs un très joli trait graphique. Une réussite pour une première par une auteure néerlandaise.

08/01/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Mademoiselle J. (Il s'appelait Ptirou)
Mademoiselle J. (Il s'appelait Ptirou)

Il s’appelait Ptitrou est l’ancêtre de Spirou, celui qui a inspiré ce personnage qui est devenu le héros de la génération des soixante-huitards. Depuis, il faut quand même dire que l’état de notre monde ne s’est guère amélioré mais on croit toujours et plus que jamais aux héros sans peur et ni reproche. L’Amérique avait John Wayne et nous européens avions Spirou, le groom roux. J’ai bien aimé ce récit qui s’inscrit dans une histoire au contexte bien particulier qui est celui de l’entre-deux-guerres avec la montée du nazisme et des luttes syndicales. Il est question également d’une croisière sur un paquebot digne héritier du Titanic dont il s’inspire mais qui ne connaitra heureusement pas le même sort tragique. Il y a un aspect assez vieillot mais également une touche de modernisme dans la manière de faire. C’est moins naïf que le Spirou original ce qui constitue un sérieux plus. J’ai bien aimé le déroulé de ce récit même s’il ne casse pas des briques au niveau originalité. Il y a comme un parfum de quelque chose qui n’existe plus où l’on pouvait être majordome et sauver le monde. C’est un bel hommage qui nous est donné.

08/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Belle et la Bête (Tabou)
La Belle et la Bête (Tabou)

Décidément, rien n'arrêtera Trif, si ce n'est peut-être le nombre limité de contes classiques adapté par Disney ! Après avoir détourné Cendrillon et Blanche-neige/Raiponce, le voila reparti dans une nouvelle BD qui détourne cette fois-ci le très connu La belle et la bête. Mais si j'ai déjà dit tout le bien que je pense de cet auteur qui arrive à me faire rire tout en caricaturant en version érotique plutôt soft, je dois bien dire que là il a réussi à se surpasser ! Eh oui, voici qu'il a soudainement décidé de faire quelque chose inattendue : il est passé au sérieux. Et même au très sérieux : le ton de la plaisanterie est loin, et la BD ne recèle pas de gags. Trif fait ici une BD au ton bien plus grave que ses précédentes, tout en conservant la trame du conte. Le mélange est très bon, et donne une sacrée envie de connaitre la suite. D'autant que la façon dont il détourne le conte m'a paru bien trouvé. Le dessin s'améliore au fur et à mesure de ses albums, et je le trouve plutôt bon, notamment dans l'apparence de la Bête. Après, certes, il continue de déshabiller les jeunes filles sans trop d'explications, mais le genre reste pour adulte. L'histoire aurait peu de raisons de se prétendre érotique sans cela. D'autre part, je dois reconnaitre que les textes en attaché (comme si la Belle les écrivait dans son journal) sont un peu difficile à lire. Il aurait fallu une police plus grande pour être vraiment lisible, et c'est un peu rebutant, surtout au début. Mais pour l'ensemble, je suis impatient de découvrir la suite de cet opus que l'auteur à enfin traité comme sérieux. Ses détournements deviennent de mieux en mieux, et je suis étonné de la façon sérieuse qu'il a de traiter son sujet.

04/01/2018 (modifier)
Couverture de la série 13 Devil Street
13 Devil Street

J’étais passé à côté du premier tome de cette série (mais chacun peut se lire séparément), et ne découvre l’existence du premier tome qu’après mes recherches d’une couverture pour aviser la série. Mon avis ne porte donc que sur ce second tome, mais tout porte à croire qu’il est proche du précédent. C’est en tout cas le cas de la pagination et du fonctionnement d’ensemble, l’action de ce premier tome se situant en 1888. Le prix de ces albums peut clairement être un frein. Mais il faut reconnaître que ce n’est pas totalement volé (même si je n’ai perso, pas ce budget en ce moment…). En effet, on a droit à un beau travail éditorial (papier épais et de qualité, couverture très épaisse, fil marque-page, et plus de 320 pages pour chaque album !). Qui plus est, cela ne se lit pas en 5 minutes ! Tout l’album se déroule dans un huis-clos, dans un immeuble donc – dont l’adresse constitue le titre. Le lecteur voit tous les étages et les appartements (ainsi que l’ascenseur, les escaliers et paliers) en coupe. Chaque double page peut donc parfois présenter plusieurs actions simultanées, à différents étages et/ou logements, avec plus ou moins de dialogues, les actions n’étant pas forcément directement liées entre elles. En tout cas, on est souvent tenté de revenir en arrière pour voir des détails qui nous avaient échappé, dans un coin… On peut donc dire que Benoit Vieillard traite chaque double page comme une simple case (mais qui serait subdivisée). Si certaines planches sont muettes, si à certains moments certaines parties de l’immeuble ne sont pas occupées, il arrive que les actions et les dialogues fourmillent : cela densifie l’action – et peut même donner quelques télescopages humoristiques, mais ça rend parfois la lecture un peu ardue. L’album est divisé en chapitre (situés à différentes dates, l’essentiel se déroulant dans les années 40, en 1940 en particulier). Si une intrigue irrigue l’album, elle mélange plusieurs style ou tons. L’humour (british ou graveleux) côtoie le policier, le vaudeville se mêle au fantastique, etc. Au milieu de tout ça, Vieillard glisse une multitude de références : des personnages, comme l’homme invisible, une sorte de Mary Poppins, Joséphine Baker, H.G. Wells et quelques personnages historiques anglais et français de l’époque, etc, mais aussi des citations (de livre, de chanson). Je n’ai sans doute pas tout repéré, mais ces clins d’œil ne sont pas désagréables. Une histoire bien mise en valeur par le traitement et la mise en pages, très originaux. Note réelle 3,5/5.

04/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Saga de Grimr
La Saga de Grimr

Cette BD est très étrange, à la fois par son graphisme et son histoire, tout les deux bien surprenants. La surprise vient probablement de la façon dont l'histoire se développe, bien loin de ce que j'imaginais en lisant le début. De plus, le dessin développe quelque chose d'assez unique, mais transmettant à merveille une ambiance islandaise de grands paysages et de pauvreté des hommes, dans une terre dure et violente. L'histoire est bien tournée, nous présentant toute la vie de Grimr, sans que l'on ne sache au final vers quoi tout ceci se dirige. L'auteur a su à merveille transmettre une ambiance d'époque et une histoire en adéquation avec celle-ci, mêlant moeurs et culture avec le fond de la BD. On est révolté avec ces pauvres islandais sous un joug impitoyable, mais en même temps on se prend au jeu de la saga et de son personnage, inculte et pauvre, fort et têtu. Un vrai héros de saga, qui incarne à la fois le côté héroïque, capable d'exploits que ne peuvent prétendre faire les mortels, mais également le côté humain de tout ce qui est faible et mortel en nous. Une belle dualité épique qui ressort de cette BD. Une belle histoire, qui arrive à donner un souffle épique à ce que je n'aurais pas pensé, et qui contient de jolies surprises. A découvrir !

03/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Thoreau - La vie sublime
Thoreau - La vie sublime

Mon avis est biaisé par deux gros points : le premier est que je me suis déjà intéressé plusieurs fois au personnage de Thoreau, sans doute un des penseurs les plus atypiques que je connaisse par sa vision très naturelle de l'homme, et le deuxième est la discussion que j'ai pu avoir avec A. Dan lors d'un festival. Ce qui a fait que je ne suis pas venu à cette BD avec un regard innocent mais déjà préparé, et c'est sans doute ce qui m'a fait aimer cette BD. Les auteurs ont voulu à la fois détailler un peu la vie de ce penseur américain, mais également distiller ses idées et ce qui l'a amené à penser du même. A ce niveau là, la BD est un petit régal puisqu'elle ne se contente pas de passer par le très connu épisode de Walden, mais détaille également son combat contre la guerre et ses idées de violence. Contrairement à ce qu'on a pu croire ensuite (notamment lorsque des "apôtres de la paix" citèrent Thoreau, comme Gandhi ou Martin Luther King) Thoreau n'était pas un pacifiste convaincu. Bref, la BD permet à la fois de découvrir le personnage mais également de décortiquer quelques idées et démonter quelques idées reçues. Mais ce que j'apprécie beaucoup, c'est que cette BD permet, au moins, de faire découvrir la philosophie qu'il prônait et que je trouve de plus en plus pertinente. Peut-être parce qu'elle fait parfaitement écho à ce qui se joue aujourd'hui, que ce soit des thématiques politiques, sociales ou climatiques (notamment autour de la façon dont l'homme considère la nature). Et cela, j'apprécie beaucoup : la BD a clairement un but d'information et de découverte, et sur ce point je la trouve parfaitement bien faite. J'en suis sorti avec l'envie de lire ou découvrir plus sur cet auteur. Le dessin est pas mal même si je ne suis pas très fan de la colorisation. Quand on voit ce que l'auteur peut faire avec du noir et blanc c'est presque dommage d'avoir mis des couleurs comme celles-ci, notamment sur les visages. Les paysages, par contre, dégagent plus de douceur et de lumière. Peut-être volontairement un hommage à la philosophie de Thoreau ? Bref, je suis plus enthousiaste que la plupart des avis, mais cela parce que j'ai pu lire la BD avec plus de recul et de clés de compréhension. Une BD qui m'a fait également réfléchir et m'a donné envie de continuer à découvrir cet auteur. Message reçu en ce qui me concerne !

03/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Supplément d'âme
Supplément d'âme

Je préfère le préciser immédiatement, mais ma note n'est pas du tout objective. Si je voulais être précis, je mettrais plutôt un 3/5, mais je dirais que j'ai été charmé par cette BD, et je n'ai pas pu m'empêcher de vraiment apprécier. Surtout l'histoire d'amour (oui, on ne se refait jamais). Cette BD est pleine de douceur et de poésie, du genre où l'on rentre dedans et on se laisse porter. Sinon, on reste sur le carreau en regardant des personnages agir étrangement sans qu'on ne voie de fil directeur très clair. Cela dit, si on rentre dans l'histoire, c'est très décalé et très beau. Un mélange de folie décalée (qui rappelle un peu l'absurde) et de douceur. L'humanité en paix, déjà, c'est si beau comme idée, surtout pour une telle idée. Et puis ce personnage principal qui passe tout au long de cette BD comme une idée, c'est bien trouvé. Je dirais du dessin que c'est en adéquation avec le propos, notamment lorsque l'auteur passe en mode BD humoristique, au personnages simplifié et en version gag en une planche. On reste toujours dans cette thématique avicole, et plusieurs passages sont vraiment beaux. Une petite BD sans grande prétention, mais que j'ai beaucoup aimé pour son ambiance et toute la poésie qui s'en dégage. J'ai été charmé et c'est tout à l'honneur de cette BD. Une petite douceur en ce début d'année.

03/01/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série La Danse des morts (Totentanz)
La Danse des morts (Totentanz)

Lorsque les morts reviennent. Huit histoires qui touchent au spiritisme cette doctrine codifiée en 1857 par Allan Kardec et qui se répandit dans toute l'Europe au XIXème siècle avant de se diffuser en Amérique du Sud ou elle est encore présente de nos jours. Cette doctrine est fondée sur la croyance que des phénomènes paranormaux sont le moyen pour des entités de l'au delà appelées esprits de communiquer avec des vivants. Ici peu importe que le lecteur soit un adepte ou non, l'auteur Frederic Bezian instille dans ses histoires une atmosphère d'étrange, un parfum de fantastique magnifié par un trait acéré en noir et blanc du meilleur effet. Les thèmes qui sont ici abordés, nous les connaissons tous grâce notamment à la littérature ( ex Le Horla de Maupassant ) et le cinéma avec l'emblématique "Poltergeist" et j'en oublie bien d'autres. Ce qui marque avant tout le lecteur c'est le graphisme si particulier de l'auteur. Est il beau, léché ? Certainement pas mais il possède une force indéniable avec des personnages et des décors que l'ont dirait tranchés au scalpel ou au rasoir. Il se dégage de l'ensemble une impression d'étouffement, les adeptes diraient comme un souffle glacial qui vous envahit. Un album qui mérite vraiment le détour pour tous les amateurs de fantastique avec ce léger parfum suranné propre aux choses anciennes voir immémoriales.

03/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Algernon Woodcock
Algernon Woodcock

J’ai lu pour le moment les deux premiers cycles (soit les quatre premiers albums de la série), et c’est vraiment pas mal. Même si j’ai préféré le premier cycle (disons 4 étoiles au premier, 3 au suivant, et j’arrondis en faveur de l’originalité de l’ensemble). Le dessin de Sorel (que j’avais déjà vu moins inspiré) est vraiment très chouette, et les choix de colorisation, avec des tons très sombres (un peu moins dans le deuxième cycle, où la lumière perce davantage), cuivrés, sont à la fois beaux et très adaptés au déroulé de l’histoire concoctée par Gallié. Les histoires justement. Chacune est introduite par la lecture d’une longue lettre du collègue et compagnon d’Algernon, qui, sur un ton assez littéraire, instaure une sorte de suspens et une atmosphère mystérieuse. Le rythme est lent, et l’on ne cherche pas forcément à faire la lumière sur tout : le brouillard ne se dissipe qu’en partie, ce point ajoutant à l’attrait de cette série (même si je trouve le premier cycle plus fort). C’est presque plus une affaire d’ambiance que d’intrigue proprement dite, et la lande écossaise ajoute à son charme austère. Ajoutons que le personnage principal possède un look presque aussi improbable que ses nom et prénom : sorte de nain affublé d’un grand haut de forme, à la fois frêle et trapu, forte personnalité qui pourtant subit son destin. Une série à découvrir !

03/01/2018 (modifier)