Un Taniguchi ! Chouette ! (Telle était ma réaction quand j'ai vu ce Kaze No Shô tout seul.)
Certes les définitions des mots en japonais, les prénoms et l'histoire sont difficiles à retenir, mais ce manga est super prenant, avec beaucoup d'action et plein de suspense.
Moi qui ne connaissais presque pas ou peu la culture japonaise du XVIIème siècle, je l'ai trouvée passionnante et j'ai bien envie d'en connaître encore plus sur les samouraïs, les ninjas, les guerres de clans (bref maintenant j'adore ça).
J'ai bien aimé les scènes de combats (assez nombreuses) où les mouvements des personnages sont bien réalisés.
Ahhhh ! Je ne sais pas quoi dire... Ah si foncez l'acheter !
On reconnaît bien ici le trait de l'auteur d'"Escondida", très semblable et malheureusement toujours un peu vide en noir et blanc. Autant certaines cases sont très fouillées, autant d'autres sont presque vides. Autant certaines sont absolument superbes (planches 140, 141, 153 par exemple), autant ce dessin manque de couleurs dans le reste de ces deux albums.
Mais le plus marquant, c'est sans doute la narration (le bordel narratif, pourrait-on dire). Car "Leela et Krishna" ne raconte pas une histoire, mais le processus de création d'une histoire. On voit donc l'auteur et sa femme, en vacances en Inde, en train de parler, discuter, chercher, argumenter, s'engueuler même, pour créer cette histoire. Ce procédé n'est certes pas nouveau, mais porté ici à un sommet : toute l'histoire est une suite de discussions, d'inventions au pied levé, parfois même de retours en arrière et de changement de la trame précédemment exposée. Ca rend bien sûr l'ensemble plutôt difficile à aborder.
De fait le début paraît un peu... laborieux, disons, et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais au bout de la moitié du tome 1, j'y étais entré, sans même m'en être aperçu, ce qui me paraît constituer un gage de réussite de la part de l'auteur. :)
Il faut dire que cette série a un charme bien particulier. L'auteur pratique abondamment l'ironie, voire l'auto-dérision, et nous en fait profiter en live, en nous montrant le résultat de telle ou telle attitude sur l'histoire créée. Il utilise aussi de nombreux clichés, mais volontairement et à bon escient. Le côté horrible tragédie larmoyante parvient ainsi à trouver sa place tout naturellement en s'insinuant dans l'esprit du lecteur presque sans qu'il le remarque. Les quelques délires mystico-métaphysico-new age sont présentés de façon décalée et passent donc très bien.
Et enfin, le petit mot tout à la fin m'a soufflé. J'ai refeuilleté les deux albums pour vérifier, et c'est rigoureusement exact alors que je n'avais même pas remarqué. Vraiment excellent, ce petit truc. :)
Donc voilà, moi je conseille cette lecture a priori peu alléchante, parce que c'est différent et surtout que c'est bien. :)
Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur.
Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté.
Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc.
Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable.
Un album à lire !
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques.
De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire.
Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87...
C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble.
Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur !
Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages...
Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi.
Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.
Le 6ème tome vient de sortir, je l'ai lu d'une traite comme tous les précédents et comme à chaque fois, j'ai adoré ; et pourtant on n'en sait toujours pas plus sur ce qu'est Gantz, sur pourquoi ces gens se retrouvent là. Donc 6 tomes et une intrigue qui n'avance presque pas et c'est en cela que Gantz pourrait déplaire à certains.
Malgré tout je maintiens ma note, car j'adore vraiment ce manga, aussi bien pour sa très grande originalité, le dessin très agréable, pour cette surenchère dans les adversaires que Gantz fait rencontrer aux personnages (on commence avec le martien poireau pour en arriver à un Bouddha géant)...
Gantz a tout pour plaire ! Du moins pour l'instant ; mais il faudrait juste attendre de voir pendant combien de temps l'auteur prévoit de nous balader de la sorte, sans nous donner de réponses (peut être que nous n'en saurons jamais davantage).
Enfin, il est à noter qu'un long métrage d'animation va bientôt sortir au Japon, et que la bande annonce semble très prometteuse (du moins pour ce qui est de l'animation).
Cet album est assez étrange. Dans son graphisme complètement personnel (et donc inhabituel, mais néanmoins très séduisant, tout en courbes et ondulations); dans son histoire, se déroulant dans la Hollande du XVIème siècle et qui ne peut que rappeler fortement les contes de fées (en particulier La Belle et la Bête); dans son ryhtme, lent, parfois haché du fait des deux histoires qui s'entrecoupent; et aussi dans les questions qu'il fait se poser... et qui ne trouvent pas forcément réponse.
Pourtant, l'ambiance ainsi créée est assez envoutante. Ce (presque) huis-clos est fascinant au même titre qu'un conte, dont il propose d'ailleurs le même genre de double lecture, avec un double sens que certains pourront certes trouver un peu "moral", mais qui est à mon avis bienvenue et n'est pas trop mis en avant.
L'ensemble est assez fin. Loin de bon nombre de scénarios plus ou moins efficaces mais peu raffinés, cet album-ci est vraiment plaisant, et plutôt subtil.
La façon dont Magriete est objectivée est elle aussi très intéressante, ainsi que son comportement par rapport à ce regard imposé, même si ce thème est surtout suggéré et esquissé.
Bref. Bon album, atypique et intéressant. Le premier de l'auteur, en plus, de quoi espérer beaucoup pour l'avenir. :)
Pour dire vrai, je n'étais pas au départ très attirée par cette BD, j'ai mis longtemps à me décider malgré des avis dithyrambiques toujours plus nombreux, "c'est magnifique, gna gna gna". Puis je me suis laissée convaincre et oui c'est magnifique et gna gna gna.:)
Tout d'abord, le dessin. Ce dernier est simple, sans fioritures inutiles, et allié à de jolies couleurs oscillant entre les tons chauds pour les parties de "rêves" et plus douces pour le reste de l'album.
Justement la "douceur", c'est le maître-mot de cette histoire malgré une certaine dureté du sujet et la rudesse des villageois. Le sujet est conté simplement, doucement et avec plaisir. Les auteurs prennent le temps de faire "souffler" leurs personnages, ne brusquent pas le lecteur et le laissent découvrir. Et quelle découverte! On se sent littéralement transporté en cette époque et ce lieu.
De plus, l'histoire devient plus captivante à chaque page, faisant durer le suspense...
Vivement le tome 2, d'ailleurs c'est pour cette raison seulement que ma note est inférieure à 5/5, j'attendrai que la série soit complète avant de (peut-être) l'augmenter.
Donc, achetez-la, vous ne le regretterez pas! Quant à ceux qui trouvent son prix un peu trop élevé (14 euros), sachez qu'elle contient tout de même deux fois plus de pages qu'une BD classique! :)
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Kaze No Sho - Le Livre du vent
Un Taniguchi ! Chouette ! (Telle était ma réaction quand j'ai vu ce Kaze No Shô tout seul.) Certes les définitions des mots en japonais, les prénoms et l'histoire sont difficiles à retenir, mais ce manga est super prenant, avec beaucoup d'action et plein de suspense. Moi qui ne connaissais presque pas ou peu la culture japonaise du XVIIème siècle, je l'ai trouvée passionnante et j'ai bien envie d'en connaître encore plus sur les samouraïs, les ninjas, les guerres de clans (bref maintenant j'adore ça). J'ai bien aimé les scènes de combats (assez nombreuses) où les mouvements des personnages sont bien réalisés. Ahhhh ! Je ne sais pas quoi dire... Ah si foncez l'acheter !
Leela et Krishna
On reconnaît bien ici le trait de l'auteur d'"Escondida", très semblable et malheureusement toujours un peu vide en noir et blanc. Autant certaines cases sont très fouillées, autant d'autres sont presque vides. Autant certaines sont absolument superbes (planches 140, 141, 153 par exemple), autant ce dessin manque de couleurs dans le reste de ces deux albums. Mais le plus marquant, c'est sans doute la narration (le bordel narratif, pourrait-on dire). Car "Leela et Krishna" ne raconte pas une histoire, mais le processus de création d'une histoire. On voit donc l'auteur et sa femme, en vacances en Inde, en train de parler, discuter, chercher, argumenter, s'engueuler même, pour créer cette histoire. Ce procédé n'est certes pas nouveau, mais porté ici à un sommet : toute l'histoire est une suite de discussions, d'inventions au pied levé, parfois même de retours en arrière et de changement de la trame précédemment exposée. Ca rend bien sûr l'ensemble plutôt difficile à aborder. De fait le début paraît un peu... laborieux, disons, et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais au bout de la moitié du tome 1, j'y étais entré, sans même m'en être aperçu, ce qui me paraît constituer un gage de réussite de la part de l'auteur. :) Il faut dire que cette série a un charme bien particulier. L'auteur pratique abondamment l'ironie, voire l'auto-dérision, et nous en fait profiter en live, en nous montrant le résultat de telle ou telle attitude sur l'histoire créée. Il utilise aussi de nombreux clichés, mais volontairement et à bon escient. Le côté horrible tragédie larmoyante parvient ainsi à trouver sa place tout naturellement en s'insinuant dans l'esprit du lecteur presque sans qu'il le remarque. Les quelques délires mystico-métaphysico-new age sont présentés de façon décalée et passent donc très bien. Et enfin, le petit mot tout à la fin m'a soufflé. J'ai refeuilleté les deux albums pour vérifier, et c'est rigoureusement exact alors que je n'avais même pas remarqué. Vraiment excellent, ce petit truc. :) Donc voilà, moi je conseille cette lecture a priori peu alléchante, parce que c'est différent et surtout que c'est bien. :)
Coeur Tam-Tam
Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur. Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté. Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc. Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable. Un album à lire !
Rural !
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques. De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire. Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87... C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
L'Immeuble d'en face
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble. Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur ! Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages... Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Batman - Un long Halloween
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi. Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.
Gantz
Le 6ème tome vient de sortir, je l'ai lu d'une traite comme tous les précédents et comme à chaque fois, j'ai adoré ; et pourtant on n'en sait toujours pas plus sur ce qu'est Gantz, sur pourquoi ces gens se retrouvent là. Donc 6 tomes et une intrigue qui n'avance presque pas et c'est en cela que Gantz pourrait déplaire à certains. Malgré tout je maintiens ma note, car j'adore vraiment ce manga, aussi bien pour sa très grande originalité, le dessin très agréable, pour cette surenchère dans les adversaires que Gantz fait rencontrer aux personnages (on commence avec le martien poireau pour en arriver à un Bouddha géant)... Gantz a tout pour plaire ! Du moins pour l'instant ; mais il faudrait juste attendre de voir pendant combien de temps l'auteur prévoit de nous balader de la sorte, sans nous donner de réponses (peut être que nous n'en saurons jamais davantage). Enfin, il est à noter qu'un long métrage d'animation va bientôt sortir au Japon, et que la bande annonce semble très prometteuse (du moins pour ce qui est de l'animation).
Le Cabinet Chinois
Cet album est assez étrange. Dans son graphisme complètement personnel (et donc inhabituel, mais néanmoins très séduisant, tout en courbes et ondulations); dans son histoire, se déroulant dans la Hollande du XVIème siècle et qui ne peut que rappeler fortement les contes de fées (en particulier La Belle et la Bête); dans son ryhtme, lent, parfois haché du fait des deux histoires qui s'entrecoupent; et aussi dans les questions qu'il fait se poser... et qui ne trouvent pas forcément réponse. Pourtant, l'ambiance ainsi créée est assez envoutante. Ce (presque) huis-clos est fascinant au même titre qu'un conte, dont il propose d'ailleurs le même genre de double lecture, avec un double sens que certains pourront certes trouver un peu "moral", mais qui est à mon avis bienvenue et n'est pas trop mis en avant. L'ensemble est assez fin. Loin de bon nombre de scénarios plus ou moins efficaces mais peu raffinés, cet album-ci est vraiment plaisant, et plutôt subtil. La façon dont Magriete est objectivée est elle aussi très intéressante, ainsi que son comportement par rapport à ce regard imposé, même si ce thème est surtout suggéré et esquissé. Bref. Bon album, atypique et intéressant. Le premier de l'auteur, en plus, de quoi espérer beaucoup pour l'avenir. :)
Où le regard ne porte pas...
Pour dire vrai, je n'étais pas au départ très attirée par cette BD, j'ai mis longtemps à me décider malgré des avis dithyrambiques toujours plus nombreux, "c'est magnifique, gna gna gna". Puis je me suis laissée convaincre et oui c'est magnifique et gna gna gna.:) Tout d'abord, le dessin. Ce dernier est simple, sans fioritures inutiles, et allié à de jolies couleurs oscillant entre les tons chauds pour les parties de "rêves" et plus douces pour le reste de l'album. Justement la "douceur", c'est le maître-mot de cette histoire malgré une certaine dureté du sujet et la rudesse des villageois. Le sujet est conté simplement, doucement et avec plaisir. Les auteurs prennent le temps de faire "souffler" leurs personnages, ne brusquent pas le lecteur et le laissent découvrir. Et quelle découverte! On se sent littéralement transporté en cette époque et ce lieu. De plus, l'histoire devient plus captivante à chaque page, faisant durer le suspense... Vivement le tome 2, d'ailleurs c'est pour cette raison seulement que ma note est inférieure à 5/5, j'attendrai que la série soit complète avant de (peut-être) l'augmenter. Donc, achetez-la, vous ne le regretterez pas! Quant à ceux qui trouvent son prix un peu trop élevé (14 euros), sachez qu'elle contient tout de même deux fois plus de pages qu'une BD classique! :)