Voilà une série intéressante pour son côté apocalyptique. Suite à une catastrophe dont on ne connaît pas vraiment l'origine, on va suivre les péripéties des 2 personnages principaux, Teru et Ako, 2 étudiants du même lycée. D'ailleurs les survivants se perdent en conjectures sur l'origine de ce cataclysme, au final cela me semble tout simplement naturel. Les 2 jeunes gens vont être confrontés à l'homme tel qu'il peut le devenir dans un tel scénario ne pensant qu'à sa propre survie.
On a le sentiment que les 2 lycéens sont les derniers êtres sensés du Japon. L'auteur nous balance plein de réflexions sur le sens de la vie, la peur face à la mort, les peurs de l'homme en général etc. C'est un peu barré, je trouve un peu exagéré le fait qu'il ne reste qu'une poignée de survivants sur des millions quand même, qu'on ne voit au final que peu de corps, qu'ils ne semblent pas dérangés plus que ça par l'odeur insupportable qui devrait se dégager de la décomposition des cadavres, que eux soient encore vivants alors qu'ils auraient pu y rester 50 fois avec tout ce qui leur tombe dessus, et les présences de l'étranger n'arrivent au final que très tardivement.
Néanmoins l'auteur fait bien ressentir la terreur des personnes et leur désarroi. Je pense qu'il doit être assez proche d'une possible réalité, le côté secte fin du monde en moins. Je vois plus ce dernier élément comme un point extrême et inhérent au genre horrifique choisi de son manga qui se retrouve également dans le dessin.
Une bonne série d'anticipation.
Note approximative : 3.5/5
Il y a pas mal de choses que j'ai beaucoup apprécié dans cette série.
Déjà son dessin, qui me rappelle pas mal celui de Gazzotti pour Soda que je trouve dynamique, clair et esthétique malgré ses rondeurs. Seul point faible, les personnages se ressemblent un peu tous et parfois on a un peu de mal à s'y retrouver.
Ensuite ce thème des pirates du rail associé à celui d'une civilisation noire opposée à une civilisation blanche, et la façon dont l'histoire se déroule dans cette série.
L'histoire est bien racontée, intelligemment, les personnages sont plutôt bons.
L'ennui, c'est que c'est quand même pas mal d'action, de suites de péripéties. Il n'y a pas, comme je l'aurais apprécié, une intrigue complexe qui se serait dévoilée au fur et à mesure. Comme dit en fin de tome 4, ça ressemble finalement plus à une parenthèse d'action dans la vie du héros, parenthèse un peu trop linéaire à mon goût.
Ceci étant dit, ça reste une BD de bonne qualité, agréable à lire, plutôt jolie et originale dans son background si ce n'est dans son déroulement.
Bon, le thème de l'occupation est ici traité d'une façon un peu différente, façon roman graphique, avec une pointe d'humour. Personnellement, je trouve les personnages secondaires un peu trop manichéens et stéréotypés, ce qui m'a un peu gâché la lecture.
Mais alors, le dessin! Superbe. Encore une véritable oeuvre d'art façon Aire Libre. C'est vraiment un plaisir pour les yeux. Passé la lecture, on ne se lasse pas de feuilleter les deux volumes, d'admirer la splendide Cécile, les couleurs chatoyantes, etc. On en redemande...
Après les Contes du Korrigan, ceux de l'Ankou, voici ceux de Brocéliande...
Les auteurs savent comment s'y prendre à présent et l'ensemble se révele distrayant et homogène. Les différents dessinateurs ont un coup de crayon sympathique, les contes sont plus ou moins originaux et les couleurs d'Elsa Brants subliment le tout sur ce premier album.
Ca fait un très joli cadeau et la couverture est très réussie !
Bien que je ne sois pas fan particulièrement de comics, j'ai bien accroché à cette ambiance de thriller noir et sanglant. Ces ambiances devrais-je dire car chaque volume est composé de 3 ou 4 histoires plus ou moins liées, chronologiques ou non. Des bonnes idées là-dedans dans un contexte fin 70's, début des années 80 dans l'amérique "profonde" si on veut. Le dessin noir et blanc, très propre et noir qui pourrait s'apparenter au style qu'on trouve dans la collection "Petits meurtres" des éditions EP.
Tome 1 :
Une très bonne surprise : cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un comics. The Authority, du moins les épisodes de Quitely et Millar parus chez Semics, les seuls que j'ai lus, sont d'une qualité excellente.
Le dessin de Quitely est très bon. Dans la veine du dessin de comics moderne, un peu trop parfait et sans âme, il donne cependant un aspect visuel très appréciable à la série.
Mais l'important n'est pas là : c'est le scénario qui est excellent.
La base de l'histoire est on ne peut plus simple, voire conventionnelle : The Authority est une sorte de Justice League of America politiquement incorrecte. Elle se compose de :
- Jack Hawksmoor, le Dieu des villes, qui contrôle les cités et ne peut vivre en dehors.
- Swift, une jeune femme ailée pourvue de serres acérées.
- Le Docteur, le shaman héroïnomane de la Terre, qui peut transformer toute matière en une autre (et tue parfois ses ennemis en transformant leurs os en slips Calvin Klein).
- l'Ingénieur, une jeune femme au corps de métal liquide qui peut se transformer en toute sorte de machine ou arme.
- Apollo et le Midnighter, respectivement version dépravée et homo sexuelle de Superman et Batman.
Cette équipe de super héros là ne combat pas chaque mois un nouveau super méchant. Au lieu de ça, ils ont décidé de faire leur propre loi pour le Bien sur le Monde : ils s'en prennent aux dictateurs asiatiques, ils engueulent le Président des USA, ils interviennent dans les conflits armés, etc... Ils agissent plus ou moins pour le Bien, mais pourtant ce ne sont vraiment pas des gentils : ils prennent un vrai plaisir à massacrer leurs ennemis, ont une vie plutôt dépravée à base d'alcool, de sexe et de bagarres, quand ils ont vaincu un super-méchant, au lieu de l'éliminer, ils préfèrent l'embaucher pour qu'il bosse avec eux, etc...
Le traitement de cette BD m'a vraiment agréablement surpris : il mélange de vrais bastons entre super-héros comme on en voit dans tant de comics, avec des dialogues truculents, un sens du politiquement incorrect et du second degré excellent et des comportements des "héros" qui oscillent entre celui de Superman et celui de la Pro de manière tout à fait réaliste et intelligente.
En outre, l'humour des dialogues et de certaines situations m'a franchement fait rire. Du vrai bon second degré.
Franchement, j'ai vraiment beaucoup apprécié le tome 1 de cette série.
Tome 2 : Tome 3 et 4 :
Maintenant, je dois avouer que les tomes suivants sont un cran voire deux en dessous à mes yeux.
Le tome 2 part dans un délire de pouvoirs ultra-puissants qui n'apporte pas grand chose à mes yeux.
Quant aux tomes 3 et 4, ils ont sans doute eu pour ambition de tenter de bousculer les lecteurs en faisant mourir tous les héros de The Authority et les faisant remplacer par une bande de peaux de vaches encore pire qu'eux (mais bien sûr, n'est pas mort ce qui à jamais dort, enfin je me comprends...). Le scénario tient sur 2 tomes et pourtant il n'apporte rien, les personnages ne sont pas attachants du tout, l'intrigue mauvaise. Bof.
Les tomes suivants ne sont donc pas du tout à la hauteur du premier.
Mais c'est une chance d'une certaine manière : le tome 1 formant une histoire complète; ceux qui veulent s'essayer à cette série peuvent donc se contenter de cet album là et au pire éviter les suivants.
(Pour info, les tomes 1 et 2 sont chacun des histoires indépendantes, les tomes 3 et 4 forment une histoire en 2 tomes)
Malheureusement trop vite tombé aux oubliettes... Voilà des histoires pas si simples, où le héros se confond avec ses énigmes de la France (un peu trop) mélancolique des années 60. La série mériterait d'être mieux connue.
Voilà une série originale à bien des égards : dessin N&B époustouflant de finesse et scénario loin des sentiers battus.
Rendons d'abord hommage au dessin. Gros, que dis-je, énorme, monumental coup de coeur pour le coup de crayon d'Eric Liberge. Quel virtuose ! Les expressions des squelettes et les paysages sont d'une extrême minutie. Ce noir et blanc-là n'a rien à voir avec celui de David B. Mais il me plaît tout autant. Et de tome en tome, c'est de plus en plus beau, les scènes gagnent en profondeur, certaines sont vertigineuses et offrent un cadre spectaculaire tout-à-fait approprié aux angoisses métaphysiques post-mortem. Quant au petit clin d'oeil à Gaudí dans le premier tome, sympa ça !
L'histoire, maintenant : l'idée de départ, l'arrivée dans "l'au-delà" d'un homme fraîchement décédé est déjà originale.
Mais en plus, la vision de l'après-vie que nous propose Liberge est intéressante à plus d'un titre. C'est une réflexion sur la condition humaine, mais aussi sur les rapports de chacun à la religion où à l'autorité quelqu'en soit la forme, comment certains s'en accommodent et même "jouent le jeu", tel celui qui organise une jerrycan party et veut épater ses amis à l'apéro, alors que d'autres comme Victor, se révoltent, n'acceptent pas l'ordre établi ; c'est aussi une hypothèse sur ce que nous réserve l'après mort.
Certains trouvent cette série trop ésotérique et bavarde. Certes, il y a tout un discours mystico-lyrico-ésotérique assez pompeux, mais c'est du second degré, c'est souvent ironique et irrévérencieux, c'est même plutôt une dénonciation de la religion en tant qu'instrument d'asservissement et d'engourdissement des cerveaux.
Les dialogues, quant à eux, sont truculents et nous rendent ces squelettes bien vivants et sympathiques !
Cette histoire est également profondément émouvante car elle nous place en face de LA question par excellence : qu'y a t'il après la mort ? Le désarroi de ces squelettes, malgré leur aspect physique presque comique, est touchant.
Il faut avoir le moral pour lire cette série, pleine d'un humour assez désespéré, mais je ne peux que vous en conseiller l'achat, c'est trop beau !
N.B. : J'ai le tome 1 dans la 1ère version, celle éditée par Zone Créative, collector donc !
Etonnant !
Comme souligné dès les premières pages (jolie auto-explication), le ton de l'album est totalement partagé entre la naïve candeur de Colombe d'une part et l'affreuse réalité d'autre part. Le trait est forcé (volontairement, c'est important), et pas mal de personnages sont donc "un peu trop" : Colombe trop naïve, la horde trop horrible, Etienne (le membre du Chass' Foune Club) trop macho, les gendarmes trop j'menfoutistes... Mais à la lecture cette exagération semble couler de source et elle emporte le lecteur dans ce petit monde si étrangement ressemblant au nôtre. Le partage entre rêves / espoirs et réalité est assez superbe... Jusqu'à la fin on ne sait pas comment tout cela va évoluer tant le tiraillement est fort des deux côtés.
En plus de ce double aspect basé sur Colombe et la horde, il y a bien sûr Edmond et Cécile, les deux collégiens (lycéens ?), qui apportent une autre sorte d'histoire d'amour, et donc un autre parallèle, lui aussi un peu exagéré mais d'une grande beauté.
Le dessin de Hureau n'est pas vraiment aguichant quand on feuillette l'album, mais il se révèle petit, précis, clair et fouillé, et séduisant à la lecture. La bichromie avec du jaune peut paraître déconcertante mais elle est vraiment de toute beauté.
Colombe et la horde, c'est réel et c'est exagéré, c'est beau et c'est laid, c'est triste et c'est joyeux. Et c'est à lire et à lire !
Le seul affreux point noir de cet album, c'est page 14 : il est dit que Pi = 3,141592724071106... alors que tout le monde sait bien que Pi = 3,141592653589793...
Aah, Lanfeust des Etoiles...
Eh oui, je suis un lecteur tardif de Lanfeust : j'ai commencé par les Etoiles...
Je ne vais pas épiloguer, en parlant du scénario (génial, comme se doit), du dessin (en constant progrès), des couleurs (appuyées par des effets spéciaux, magnifiques), je vous conseille juste l'achat de la série dès que possible. Si, si allez-y, c'est une valeur on ne peut plus sûre. Et pour ceux qui critiquaient le fait que Lanfeust dispose du pouvoir absolu et que ça lui facilitait la tâche... Dans les premiers tomes, il était la moitié du temps bloqué par la crypte tonique, et maintenant, il l'a perdu. Franchement, je suis curieux de savoir comment il va le regagner... J'attends la suite avec impatience.
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Dragon Head
Voilà une série intéressante pour son côté apocalyptique. Suite à une catastrophe dont on ne connaît pas vraiment l'origine, on va suivre les péripéties des 2 personnages principaux, Teru et Ako, 2 étudiants du même lycée. D'ailleurs les survivants se perdent en conjectures sur l'origine de ce cataclysme, au final cela me semble tout simplement naturel. Les 2 jeunes gens vont être confrontés à l'homme tel qu'il peut le devenir dans un tel scénario ne pensant qu'à sa propre survie. On a le sentiment que les 2 lycéens sont les derniers êtres sensés du Japon. L'auteur nous balance plein de réflexions sur le sens de la vie, la peur face à la mort, les peurs de l'homme en général etc. C'est un peu barré, je trouve un peu exagéré le fait qu'il ne reste qu'une poignée de survivants sur des millions quand même, qu'on ne voit au final que peu de corps, qu'ils ne semblent pas dérangés plus que ça par l'odeur insupportable qui devrait se dégager de la décomposition des cadavres, que eux soient encore vivants alors qu'ils auraient pu y rester 50 fois avec tout ce qui leur tombe dessus, et les présences de l'étranger n'arrivent au final que très tardivement. Néanmoins l'auteur fait bien ressentir la terreur des personnes et leur désarroi. Je pense qu'il doit être assez proche d'une possible réalité, le côté secte fin du monde en moins. Je vois plus ce dernier élément comme un point extrême et inhérent au genre horrifique choisi de son manga qui se retrouve également dans le dessin. Une bonne série d'anticipation.
Rails
Note approximative : 3.5/5 Il y a pas mal de choses que j'ai beaucoup apprécié dans cette série. Déjà son dessin, qui me rappelle pas mal celui de Gazzotti pour Soda que je trouve dynamique, clair et esthétique malgré ses rondeurs. Seul point faible, les personnages se ressemblent un peu tous et parfois on a un peu de mal à s'y retrouver. Ensuite ce thème des pirates du rail associé à celui d'une civilisation noire opposée à une civilisation blanche, et la façon dont l'histoire se déroule dans cette série. L'histoire est bien racontée, intelligemment, les personnages sont plutôt bons. L'ennui, c'est que c'est quand même pas mal d'action, de suites de péripéties. Il n'y a pas, comme je l'aurais apprécié, une intrigue complexe qui se serait dévoilée au fur et à mesure. Comme dit en fin de tome 4, ça ressemble finalement plus à une parenthèse d'action dans la vie du héros, parenthèse un peu trop linéaire à mon goût. Ceci étant dit, ça reste une BD de bonne qualité, agréable à lire, plutôt jolie et originale dans son background si ce n'est dans son déroulement.
Le Sursis
Bon, le thème de l'occupation est ici traité d'une façon un peu différente, façon roman graphique, avec une pointe d'humour. Personnellement, je trouve les personnages secondaires un peu trop manichéens et stéréotypés, ce qui m'a un peu gâché la lecture. Mais alors, le dessin! Superbe. Encore une véritable oeuvre d'art façon Aire Libre. C'est vraiment un plaisir pour les yeux. Passé la lecture, on ne se lasse pas de feuilleter les deux volumes, d'admirer la splendide Cécile, les couleurs chatoyantes, etc. On en redemande...
Les contes de Brocéliande
Après les Contes du Korrigan, ceux de l'Ankou, voici ceux de Brocéliande... Les auteurs savent comment s'y prendre à présent et l'ensemble se révele distrayant et homogène. Les différents dessinateurs ont un coup de crayon sympathique, les contes sont plus ou moins originaux et les couleurs d'Elsa Brants subliment le tout sur ce premier album. Ca fait un très joli cadeau et la couverture est très réussie !
Stray Bullets (Balles Perdues)
Bien que je ne sois pas fan particulièrement de comics, j'ai bien accroché à cette ambiance de thriller noir et sanglant. Ces ambiances devrais-je dire car chaque volume est composé de 3 ou 4 histoires plus ou moins liées, chronologiques ou non. Des bonnes idées là-dedans dans un contexte fin 70's, début des années 80 dans l'amérique "profonde" si on veut. Le dessin noir et blanc, très propre et noir qui pourrait s'apparenter au style qu'on trouve dans la collection "Petits meurtres" des éditions EP.
The Authority (Mark Millar)
Tome 1 :
Une très bonne surprise : cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un comics. The Authority, du moins les épisodes de Quitely et Millar parus chez Semics, les seuls que j'ai lus, sont d'une qualité excellente.
Le dessin de Quitely est très bon. Dans la veine du dessin de comics moderne, un peu trop parfait et sans âme, il donne cependant un aspect visuel très appréciable à la série.
Mais l'important n'est pas là : c'est le scénario qui est excellent.
La base de l'histoire est on ne peut plus simple, voire conventionnelle : The Authority est une sorte de Justice League of America politiquement incorrecte. Elle se compose de :
- Jack Hawksmoor, le Dieu des villes, qui contrôle les cités et ne peut vivre en dehors.
- Swift, une jeune femme ailée pourvue de serres acérées.
- Le Docteur, le shaman héroïnomane de la Terre, qui peut transformer toute matière en une autre (et tue parfois ses ennemis en transformant leurs os en slips Calvin Klein).
- l'Ingénieur, une jeune femme au corps de métal liquide qui peut se transformer en toute sorte de machine ou arme.
- Apollo et le Midnighter, respectivement version dépravée et homo sexuelle de Superman et Batman.
Cette équipe de super héros là ne combat pas chaque mois un nouveau super méchant. Au lieu de ça, ils ont décidé de faire leur propre loi pour le Bien sur le Monde : ils s'en prennent aux dictateurs asiatiques, ils engueulent le Président des USA, ils interviennent dans les conflits armés, etc... Ils agissent plus ou moins pour le Bien, mais pourtant ce ne sont vraiment pas des gentils : ils prennent un vrai plaisir à massacrer leurs ennemis, ont une vie plutôt dépravée à base d'alcool, de sexe et de bagarres, quand ils ont vaincu un super-méchant, au lieu de l'éliminer, ils préfèrent l'embaucher pour qu'il bosse avec eux, etc...
Le traitement de cette BD m'a vraiment agréablement surpris : il mélange de vrais bastons entre super-héros comme on en voit dans tant de comics, avec des dialogues truculents, un sens du politiquement incorrect et du second degré excellent et des comportements des "héros" qui oscillent entre celui de Superman et celui de la Pro de manière tout à fait réaliste et intelligente.
En outre, l'humour des dialogues et de certaines situations m'a franchement fait rire. Du vrai bon second degré.
Franchement, j'ai vraiment beaucoup apprécié le tome 1 de cette série.
Tome 2 :
Tome 3 et 4 :
Maintenant, je dois avouer que les tomes suivants sont un cran voire deux en dessous à mes yeux.
Le tome 2 part dans un délire de pouvoirs ultra-puissants qui n'apporte pas grand chose à mes yeux.
Quant aux tomes 3 et 4, ils ont sans doute eu pour ambition de tenter de bousculer les lecteurs en faisant mourir tous les héros de The Authority et les faisant remplacer par une bande de peaux de vaches encore pire qu'eux (mais bien sûr, n'est pas mort ce qui à jamais dort, enfin je me comprends...). Le scénario tient sur 2 tomes et pourtant il n'apporte rien, les personnages ne sont pas attachants du tout, l'intrigue mauvaise. Bof.
Les tomes suivants ne sont donc pas du tout à la hauteur du premier.
Mais c'est une chance d'une certaine manière : le tome 1 formant une histoire complète; ceux qui veulent s'essayer à cette série peuvent donc se contenter de cet album là et au pire éviter les suivants.
(Pour info, les tomes 1 et 2 sont chacun des histoires indépendantes, les tomes 3 et 4 forment une histoire en 2 tomes)
Les Dossiers secrets de Maître Berger
Malheureusement trop vite tombé aux oubliettes... Voilà des histoires pas si simples, où le héros se confond avec ses énigmes de la France (un peu trop) mélancolique des années 60. La série mériterait d'être mieux connue.
Monsieur Mardi-Gras Descendres
Voilà une série originale à bien des égards : dessin N&B époustouflant de finesse et scénario loin des sentiers battus. Rendons d'abord hommage au dessin. Gros, que dis-je, énorme, monumental coup de coeur pour le coup de crayon d'Eric Liberge. Quel virtuose ! Les expressions des squelettes et les paysages sont d'une extrême minutie. Ce noir et blanc-là n'a rien à voir avec celui de David B. Mais il me plaît tout autant. Et de tome en tome, c'est de plus en plus beau, les scènes gagnent en profondeur, certaines sont vertigineuses et offrent un cadre spectaculaire tout-à-fait approprié aux angoisses métaphysiques post-mortem. Quant au petit clin d'oeil à Gaudí dans le premier tome, sympa ça ! L'histoire, maintenant : l'idée de départ, l'arrivée dans "l'au-delà" d'un homme fraîchement décédé est déjà originale. Mais en plus, la vision de l'après-vie que nous propose Liberge est intéressante à plus d'un titre. C'est une réflexion sur la condition humaine, mais aussi sur les rapports de chacun à la religion où à l'autorité quelqu'en soit la forme, comment certains s'en accommodent et même "jouent le jeu", tel celui qui organise une jerrycan party et veut épater ses amis à l'apéro, alors que d'autres comme Victor, se révoltent, n'acceptent pas l'ordre établi ; c'est aussi une hypothèse sur ce que nous réserve l'après mort. Certains trouvent cette série trop ésotérique et bavarde. Certes, il y a tout un discours mystico-lyrico-ésotérique assez pompeux, mais c'est du second degré, c'est souvent ironique et irrévérencieux, c'est même plutôt une dénonciation de la religion en tant qu'instrument d'asservissement et d'engourdissement des cerveaux. Les dialogues, quant à eux, sont truculents et nous rendent ces squelettes bien vivants et sympathiques ! Cette histoire est également profondément émouvante car elle nous place en face de LA question par excellence : qu'y a t'il après la mort ? Le désarroi de ces squelettes, malgré leur aspect physique presque comique, est touchant. Il faut avoir le moral pour lire cette série, pleine d'un humour assez désespéré, mais je ne peux que vous en conseiller l'achat, c'est trop beau ! N.B. : J'ai le tome 1 dans la 1ère version, celle éditée par Zone Créative, collector donc !
Colombe et la Horde
Etonnant ! Comme souligné dès les premières pages (jolie auto-explication), le ton de l'album est totalement partagé entre la naïve candeur de Colombe d'une part et l'affreuse réalité d'autre part. Le trait est forcé (volontairement, c'est important), et pas mal de personnages sont donc "un peu trop" : Colombe trop naïve, la horde trop horrible, Etienne (le membre du Chass' Foune Club) trop macho, les gendarmes trop j'menfoutistes... Mais à la lecture cette exagération semble couler de source et elle emporte le lecteur dans ce petit monde si étrangement ressemblant au nôtre. Le partage entre rêves / espoirs et réalité est assez superbe... Jusqu'à la fin on ne sait pas comment tout cela va évoluer tant le tiraillement est fort des deux côtés. En plus de ce double aspect basé sur Colombe et la horde, il y a bien sûr Edmond et Cécile, les deux collégiens (lycéens ?), qui apportent une autre sorte d'histoire d'amour, et donc un autre parallèle, lui aussi un peu exagéré mais d'une grande beauté. Le dessin de Hureau n'est pas vraiment aguichant quand on feuillette l'album, mais il se révèle petit, précis, clair et fouillé, et séduisant à la lecture. La bichromie avec du jaune peut paraître déconcertante mais elle est vraiment de toute beauté. Colombe et la horde, c'est réel et c'est exagéré, c'est beau et c'est laid, c'est triste et c'est joyeux. Et c'est à lire et à lire ! Le seul affreux point noir de cet album, c'est page 14 : il est dit que Pi = 3,141592724071106... alors que tout le monde sait bien que Pi = 3,141592653589793...
Lanfeust des Etoiles
Aah, Lanfeust des Etoiles... Eh oui, je suis un lecteur tardif de Lanfeust : j'ai commencé par les Etoiles... Je ne vais pas épiloguer, en parlant du scénario (génial, comme se doit), du dessin (en constant progrès), des couleurs (appuyées par des effets spéciaux, magnifiques), je vous conseille juste l'achat de la série dès que possible. Si, si allez-y, c'est une valeur on ne peut plus sûre. Et pour ceux qui critiquaient le fait que Lanfeust dispose du pouvoir absolu et que ça lui facilitait la tâche... Dans les premiers tomes, il était la moitié du temps bloqué par la crypte tonique, et maintenant, il l'a perdu. Franchement, je suis curieux de savoir comment il va le regagner... J'attends la suite avec impatience.