BD où les grandes mégalopoles tiennent incontestablement le premier rôle. C’est une sorte d’hommage aux grands architectes du siècle dernier.
L’histoire se situe dans une sorte de monde parallèle au nôtre mais pas tellement différent en ce qui concerne ses lois et ses codes. Chaque tome est indépendant bien qu’on retrouve des personnages ici où là en clin d’œil. C'est une oeuvre qui pousse à une véritable réflexion philosophique. L’approche ne sera pas aisée pour tout le monde, il faut le savoir.
Malgré un certain classicisme du dessin, l’architecture des cités est vraiment soignée. Les personnages sont au contraire raides et inexpressifs. Ce n’est pas une de mes séries préférés, je dois le concéder ! Je reconnais une certaine qualité mais c’est quelquefois beaucoup trop abstrait et froid pour moi.
L'achat se justifie pour quelques tomes emblématiques mais pas sur toute la collection. Pour ma part, je possède les titres suivants: les murailles de Samaris, la fièvre d'Urbicande, la Tour, Brüsel.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.75/5
Une série originale sur la variation du point de vue : une même histoire de haine entre deux époux sous 3 angles différents !
Une intrigue prenante sur un thème peu exploité jusqu’ici (la haine au sein d’un couple). Chaque récit expose les raisons d’une haine qui exhorte à l’assassinat.
Le dessin avec sa colorisation noir et jaune contribue à rendre une atmosphère particulière à ce récit. Une habile mise en couleurs en quasi bichromie.
Chaque tome apporte un peu plus d’éléments permettant la compréhension de cette histoire dramatique. Cette complémentarité parfaite fait de cette œuvre un must de la BD moderne. Un polar dur très bien construit pour un récit bouleversant !
Je trouve qu'une édition intégrale pour cette série est plutôt mal venue. En effet, chaque tome reflète un point de vue différent et doit rester unique. La séparation semble de rigueur d'un point de vue formelle.
Note Dessin : 4/5 – Note scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
J'ai beaucoup aimé cette adaptation du roman de Mark Twain après le livre et le dessin animée des années 80 (Tom Sawyer, c'est l'Amérique ! Le symbole de la liberté. Il est né sur les bords du fleuve Mississipi. Tom Sawyer c'est pour nous tous un ami...). Que de bons souvenirs!
Il y a de la magie, l'atmosphère unique du Sud profond. C'est avec un grand plaisir que l'on suit les aventures de ce petit garçon sur une ville située sur les rives du fleuve Mississipi.
Tom va tenter de séduire une nouvelle arrivante dans cette petite bourgade bien religieuse. Mais il va également être le témoin d'un meurtre avec son comparse Huck en voulant enterrer un chat en cachette dans le cimetière par une nuit claire. Bref, on entre dans l'aventure sans excès. On apprécie les qualités de Tom à la fois garnement incorrigible mais au grand coeur et ô combien sympathique.
Pour ne rien gâcher, le coup de crayonné est excellent et les couleurs sont vives. Il est vrai que les visages font un peu mangas mais c'est pleinement dynamique.
Cette oeuvre assez anti-conformiste pour l'époque est un monument à lire. Les enfants pourront apprécier plus facilement ce chef d'oeuvre littéraire par le biais du format qu'est la bande dessinée. D'où un généreux conseil à l'achat.
Je trouve que la note globale de cette série paraît un peu sévère. Il est certain que nous n’avons pas la série du siècle mais elle reste très acceptable dans son ensemble.
Le dessin est très moderne, un peu dans la mouvance de ce qui se fait pour des séries similaires style I.R.$. ou Wayne Shelton avec un trait de crayon fin et précis tel que les dessinateurs italiens savent si bien le faire. Le scénario est d’une grande fluidité. Je n’ai pas eu de mal à comprendre les ramifications de cette histoire.
Il est vrai que nous avons droit à des personnages très stéréotypés tels que le jeune et beau procureur qui réussit à s’envoyer en l’air pas moins de deux fois avec deux femmes différentes en à peine 15 pages. Ce genre de situations n’est guère crédible à vrai dire. Un Procureur de la République est passé par la faculté de droit : c’est quelqu’un de généralement très austère qui s’accorde peu de distraction. Dans ce milieu, la camaraderie n’existe pas car c’est du chacun pour soi. On pense d’abord qu’à son évolution de carrière et non à défendre la veuve et l’orphelin. Je crois que j’avais beaucoup apprécié une série comme RG car elle décrit plus exactement « le milieu » de la Justice. Cette faune est très particulière, vous pouvez me croire sur parole !
Après, on se rend compte que « Section Financière » fait dans la surenchère notamment dans les scènes d’actions. On lance des missiles sur les cabinets d’avocats et même sur les TGV !Pourtant, je dois bien avouer qu’on passe un moment de lecture très agréable. J’ai surtout bien aimé le fait que le second tome renvoie subtilement à des détails à peine entre-aperçu dans le premier. Nous assistons également à une véritable évolution voire transformation des personnages puisque deux années se sont écoulées dans l’histoire entre les deux tomes.
J’ai également l’impression que cette série qui devait dénoncer les enrichissements sans cause de grands groupes financiers se détourne de sa finalité originelle pour finalement combattre une secte pseudo-religieuse qui souhaite détruire le monde avec une arme bactériologique. Du déjà vu dans de nombreux feuilletons à la TV. C’est très intéressant mais ce n’est pas ce qui était demandé au départ.
En conclusion, nous avons une série très divertissante qui semble manquer un peu de profondeur au niveau des protagonistes en cause mais qui recèle de qualité telle qu’un véritable dynamisme dans le scénario signé du grand Malka tout de même. Pas de faille et de nombreux rebondissements qui contribuent à une agréable lecture.
Je commençais tout doucement à désespérer à la lecture de différents shôjo qui ne rencontrent pas du tout mon intérêt. Cela peut paraître évident quand on sait que ce genre de manga est destiné à un public de jeunes filles. Visiblement et sauf erreur de ma part, rien n’empêcherait un garçon de lire un shôjo. Tout au plus, il pourra apprendre des choses intéressantes sur la psychologie féminine. Le problème proviendrait du fait que les femmes japonaises ne réagissent pas de la même manière que les occidentales, et c’est bien compréhensible.
J’ai hésité à commencer à lire cette série car comme le nom l’indique, c’est destiné aux nanas. Cependant, c’est plus fort que moi, j’avais envie de savoir… de ressentir des émotions fortes. Le sujet sur les rapports humains m’a toujours intéressé. Récemment, l’excellent Effleurés m’avait justement charmé car nous avions une présentation des deux points de vue (homme-femme).
Avec « Nana », c’est moins évident car on suit le parcours de deux jeunes filles qui débutent leurs vies de femmes et qui vont quitter leur ville provinciale pour tenter l’aventure dans la capitale nippone. Il est vrai que nous n’arrivons pas à ressentir réellement ce que pensent les hommes. Ils sont d’ailleurs très souvent représentés de manière caricaturale.
Cependant, j’ai bien aimé cette lecture où l’on ne s’ennuie jamais. On pourra gloser sur quelques aspects outranciers finalement propre au genre mais ce n’est pas là l’essentiel. J’ai été sensible à certaines situations qui sont fort bien décrites comme, par exemple, le sentiment d’abandon que l'on peut éprouver quand on tombe amoureux de la personne qu’il ne faut pas. Vous me direz qu’il n’y a là rien d’exceptionnel.
Cependant, peu de bd à ma connaissance traitent de ces sujets. En Occident, c’est la vie privée qu’on préserve et il n’y a pas de démonstration de sentiment. Cette réserve entraîne forcément une pénurie de ce type d’œuvre.
Finalement, je me dis qu’heureusement, les shôjo existent et je comprends l’engouement actuel. C'est certainement l'un des meilleurs qui existent et c'est tant mieux. Un peu de douceur dans ce monde ne ferait pas de mal.
C'est vrai que l'univers fait penser incontestablement à Harry Potter. Alors, oui c'est différent mais pas autant que cela. Il y a par exemple la même frontière entre le monde réel des humains et ce monde fantastique peuplé de créatures et autres gobelins.
J'ai bien aimé le dessin très soigné en noir et blanc qui confère une atmosphère inquiétante pour l'ensemble du récit. La tension demeure palpable tout au long de ces chapitres.
Le scénario demeure toutefois classique : l'affrontement de sorciers avec des créatures de la nuit sur fond de pouvoir politique au conseil des sages. Un must pour les amateurs d'épouvante. Mais le cadre semble apporter une petite touche inédite. La peur peut avoir désormais un autre visage. On suivra cette série avec un certain plaisir.
J'ai acheté cette BD sans grande conviction mais je dois dire après lecture que grand bien m'en a pris. C'est vrai, j'avais peur d'un verbiage pseudo-poétique abrutissant et ennuyeux. Il n'en n'est fort heureusement rien ! Au contraire ! Nous avons là une véritable farce romantique située à la veille d'une révolution et plongé dans un décor teinté de Venise et de Vienne.
On démarre avec une sublime scène d'introduction explicative du sobriquet original de notre héros. Ce Célestin est d'ailleurs un personnage libertin et fort sympathique. On rit de bon coeur à toutes ses péripéties amoureuses.
Au-delà de la trame principale de notre héros aux prises avec une princesse capricieuse et blasée d'un royaume qui pourrait être la France, deux "sous-intrigues" : la jalousie d'une tante qui se verrait bien reine et une révolution qui couve.
La fin de ce chapitre ne m'a guère convaincu et on tombe très vite dans une fable aux allures socio-politique qui n'apporte pas grand chose. Mais, je pense que cela devait inscrire le cadre pour la suite des aventures.
La lecture demeure fraîche et aérée. Le dessin n'est pas du tout mauvais. Une réussite surtout dans les décors de cette magnifique cité aux allures à la fois vénitiennes et post-médiévales. Des personnages secondaires truculents qui mènent ce récit tambour battant! Une baisse de régime en ce qui concerne les visages des personnages dont le trait pourrait être amélioré. L'impression générale demeure toutefois très positive. :)
Le second tome s'inscrit dans la poursuite du premier entre humour et poésie. Il va même un peu plus loin puisqu'il explore une dimension plus politique comme l'abolition des privilèges. C'est presque une parodie du XVIIIème siècle réalisé avec brio.
On ne pourra regretter qu'il ne s'agisse que d'un diptyque car c'était bien parti. Il y avait du potentiel à exploiter. En tout cas, ne passez pas à compter de ce personnage enchanteur, cela serait véritablement dommage!
Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5
Ne connaissant pas bien ce personnage pourtant mythique qu'est Sherlock Holmes et après les intéressantes informations que l'on trouve à la fin du premier album, je me suis renseignée plus amplement afin de profiter pleinement de cette œuvre.
Sherlock Holmes meurt donc en tombant avec Moriarty dans une chute mortelle, fin souhaitée par son créateur Sir Arthur Conan Doyle - même s'il le ressuscite plus tard sur la demande d'un public affamé d'autres aventures.
Voici maintenant la fin de Sherlock vue par Luc Brunschwig, qui prend ici le parti de suicider le fameux détective. Point de départ vraiment original ouvrant sur une excellente intrigue quant aux raisons de cet acte extrême, et qui permet d'entamer une enquête retraçant la vie de l'illustre Sherlock, remontant même jusqu'à son enfance.
On est totalement immergé dans l'histoire grâce à son déroulement très lent, elle prend son temps pour se mettre en place et développe une grande quantité de personnages ainsi que leurs personnalités, psychologiquement c'est une réussite.
L'apparition furtive d'un gamin borgne et qui fait peine à voir, me fait me demander pourquoi ce thème de l'enfant malheureux - qui apparaît dans la plupart de ses œuvres - est si cher au scénariste.
Le grand format est parfaitement adapté pour mettre en valeur de dessin de Cécil, il nous renvoie à cette fin de 19ème siècle avec un réalisme saisissant. Tout y est d'une grande précision, j'ai vainement cherché un détail dans les cases, un petit objet oublié qui ne serait pas d'époque, sans succès. La colorisation est elle aussi une réussite, d'un bleu-gris envoûtant dans le premier tome, repris dans le second en y ajoutant des scènes en sépia, agrémenté de quelques cases colorées - en un mot superbe.
On ne peut qu'espérer que la suite ne se fera pas attendre…
Nous avons là un Desberg très en forme pour cette nouvelle série.
Notre prolixe scénariste (je ne compte plus les séries qu'il signe ce mois-ci : Empire USA, Le Scorpion etc.) s'adjoint les services de son frère (Filmore) pour nous concocter un scénario bigrement intéressant, malgré toutefois quelques imperfections, par exemple la longue scène du cimetière m'a paru difficilement crédible mais passons...
Grand spécialiste de l'Amérique, Desberg nous décrit, notamment, le fonctionnement de l'université américaine, à travers les deux héroïnes Sienna et Gabrielle.
Les magouilles, les groupuscules d'étudiants, et l'ambition semble être le lot de l'université de Yale, pour Desberg.
Comme pour ses autres séries, Desberg s'est attaché les services d'un dessinateur réaliste, Chetville, dont le trait colle parfaitement au scénario.
C'est bien ficelé et, pour une fois, il faut du temps pour lire cette bande-dessinée.
Attention, ce livre c’est de la dynamite !!! Ne vous fiez pas au dessin qui semble tout droit sorti d’un album au trait cartoonesque et pourrait nous laisser penser qu’on va avoir affaire à une histoire bien gentillette.
Ce n’est pas le cas du tout. Carlos Trillo, scénariste, entre autre de Spaghettis brothers, se penche sur la dictature militaire en Argentine qui sévit de 1976 à 1983, du moins, plus précisément, sur l’après dictature.
Son personnage principal Elvio est un austère fonctionnaire qui vit seul avec sa maman. Mais voilà, Elvio est aussi le fils du colonel Guastavino, un des pires criminels de la junte qui torturait avec violence tous les opposants. Sa femme et son fils ont même été les témoins voire les complices d’actes particulièrement sadiques et cruels commis au sein même de leur appartement.
Cela semble avoir quelque peu perturbé Elvio qui, dès qu’il a fini le travail, se rend chez un antiquaire, où il parle à une poupée dont il est tombé éperdument amoureux !!! Cette poupée lui rappelle celle que son père utilisait pour expérimenter de nouveaux sévices !!!
Cette histoire décrit la longue déchéance d’Elvio qui sombre peu à peu dans la folie, mélangeant le passé et le présent, revoyant son père torturer de jeunes militantes communistes ou s’acharnant sur des poupées. Mais, les démons du passé reviennent hanter Elvio en la personne d’une ancienne victime de son père.
Cet ouvrage met en lumière l’inhumanité et sa transmission et ne se contente nullement de suggérer la torture. Varela, avec un graphisme qui semble destiner aux enfants dessine des scènes horribles et insoutenables. On voit Elvio devenir de plus en plus inquiétant et sombrer dans une folie dangereuse et perverse…
Ce livre est vraiment dur, mais c’est une vraie œuvre engagée et qui pose une question fondamentale : qu’est-ce qui sépare l’être humain du bourreau ?
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Les Cités obscures
BD où les grandes mégalopoles tiennent incontestablement le premier rôle. C’est une sorte d’hommage aux grands architectes du siècle dernier. L’histoire se situe dans une sorte de monde parallèle au nôtre mais pas tellement différent en ce qui concerne ses lois et ses codes. Chaque tome est indépendant bien qu’on retrouve des personnages ici où là en clin d’œil. C'est une oeuvre qui pousse à une véritable réflexion philosophique. L’approche ne sera pas aisée pour tout le monde, il faut le savoir. Malgré un certain classicisme du dessin, l’architecture des cités est vraiment soignée. Les personnages sont au contraire raides et inexpressifs. Ce n’est pas une de mes séries préférés, je dois le concéder ! Je reconnais une certaine qualité mais c’est quelquefois beaucoup trop abstrait et froid pour moi. L'achat se justifie pour quelques tomes emblématiques mais pas sur toute la collection. Pour ma part, je possède les titres suivants: les murailles de Samaris, la fièvre d'Urbicande, la Tour, Brüsel. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.75/5
Berceuse assassine
Une série originale sur la variation du point de vue : une même histoire de haine entre deux époux sous 3 angles différents ! Une intrigue prenante sur un thème peu exploité jusqu’ici (la haine au sein d’un couple). Chaque récit expose les raisons d’une haine qui exhorte à l’assassinat. Le dessin avec sa colorisation noir et jaune contribue à rendre une atmosphère particulière à ce récit. Une habile mise en couleurs en quasi bichromie. Chaque tome apporte un peu plus d’éléments permettant la compréhension de cette histoire dramatique. Cette complémentarité parfaite fait de cette œuvre un must de la BD moderne. Un polar dur très bien construit pour un récit bouleversant ! Je trouve qu'une édition intégrale pour cette série est plutôt mal venue. En effet, chaque tome reflète un point de vue différent et doit rester unique. La séparation semble de rigueur d'un point de vue formelle. Note Dessin : 4/5 – Note scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
Les Aventures de Tom Sawyer
J'ai beaucoup aimé cette adaptation du roman de Mark Twain après le livre et le dessin animée des années 80 (Tom Sawyer, c'est l'Amérique ! Le symbole de la liberté. Il est né sur les bords du fleuve Mississipi. Tom Sawyer c'est pour nous tous un ami...). Que de bons souvenirs! Il y a de la magie, l'atmosphère unique du Sud profond. C'est avec un grand plaisir que l'on suit les aventures de ce petit garçon sur une ville située sur les rives du fleuve Mississipi. Tom va tenter de séduire une nouvelle arrivante dans cette petite bourgade bien religieuse. Mais il va également être le témoin d'un meurtre avec son comparse Huck en voulant enterrer un chat en cachette dans le cimetière par une nuit claire. Bref, on entre dans l'aventure sans excès. On apprécie les qualités de Tom à la fois garnement incorrigible mais au grand coeur et ô combien sympathique. Pour ne rien gâcher, le coup de crayonné est excellent et les couleurs sont vives. Il est vrai que les visages font un peu mangas mais c'est pleinement dynamique. Cette oeuvre assez anti-conformiste pour l'époque est un monument à lire. Les enfants pourront apprécier plus facilement ce chef d'oeuvre littéraire par le biais du format qu'est la bande dessinée. D'où un généreux conseil à l'achat.
Section financière
Je trouve que la note globale de cette série paraît un peu sévère. Il est certain que nous n’avons pas la série du siècle mais elle reste très acceptable dans son ensemble. Le dessin est très moderne, un peu dans la mouvance de ce qui se fait pour des séries similaires style I.R.$. ou Wayne Shelton avec un trait de crayon fin et précis tel que les dessinateurs italiens savent si bien le faire. Le scénario est d’une grande fluidité. Je n’ai pas eu de mal à comprendre les ramifications de cette histoire. Il est vrai que nous avons droit à des personnages très stéréotypés tels que le jeune et beau procureur qui réussit à s’envoyer en l’air pas moins de deux fois avec deux femmes différentes en à peine 15 pages. Ce genre de situations n’est guère crédible à vrai dire. Un Procureur de la République est passé par la faculté de droit : c’est quelqu’un de généralement très austère qui s’accorde peu de distraction. Dans ce milieu, la camaraderie n’existe pas car c’est du chacun pour soi. On pense d’abord qu’à son évolution de carrière et non à défendre la veuve et l’orphelin. Je crois que j’avais beaucoup apprécié une série comme RG car elle décrit plus exactement « le milieu » de la Justice. Cette faune est très particulière, vous pouvez me croire sur parole ! Après, on se rend compte que « Section Financière » fait dans la surenchère notamment dans les scènes d’actions. On lance des missiles sur les cabinets d’avocats et même sur les TGV !Pourtant, je dois bien avouer qu’on passe un moment de lecture très agréable. J’ai surtout bien aimé le fait que le second tome renvoie subtilement à des détails à peine entre-aperçu dans le premier. Nous assistons également à une véritable évolution voire transformation des personnages puisque deux années se sont écoulées dans l’histoire entre les deux tomes. J’ai également l’impression que cette série qui devait dénoncer les enrichissements sans cause de grands groupes financiers se détourne de sa finalité originelle pour finalement combattre une secte pseudo-religieuse qui souhaite détruire le monde avec une arme bactériologique. Du déjà vu dans de nombreux feuilletons à la TV. C’est très intéressant mais ce n’est pas ce qui était demandé au départ. En conclusion, nous avons une série très divertissante qui semble manquer un peu de profondeur au niveau des protagonistes en cause mais qui recèle de qualité telle qu’un véritable dynamisme dans le scénario signé du grand Malka tout de même. Pas de faille et de nombreux rebondissements qui contribuent à une agréable lecture.
Nana
Je commençais tout doucement à désespérer à la lecture de différents shôjo qui ne rencontrent pas du tout mon intérêt. Cela peut paraître évident quand on sait que ce genre de manga est destiné à un public de jeunes filles. Visiblement et sauf erreur de ma part, rien n’empêcherait un garçon de lire un shôjo. Tout au plus, il pourra apprendre des choses intéressantes sur la psychologie féminine. Le problème proviendrait du fait que les femmes japonaises ne réagissent pas de la même manière que les occidentales, et c’est bien compréhensible. J’ai hésité à commencer à lire cette série car comme le nom l’indique, c’est destiné aux nanas. Cependant, c’est plus fort que moi, j’avais envie de savoir… de ressentir des émotions fortes. Le sujet sur les rapports humains m’a toujours intéressé. Récemment, l’excellent Effleurés m’avait justement charmé car nous avions une présentation des deux points de vue (homme-femme). Avec « Nana », c’est moins évident car on suit le parcours de deux jeunes filles qui débutent leurs vies de femmes et qui vont quitter leur ville provinciale pour tenter l’aventure dans la capitale nippone. Il est vrai que nous n’arrivons pas à ressentir réellement ce que pensent les hommes. Ils sont d’ailleurs très souvent représentés de manière caricaturale. Cependant, j’ai bien aimé cette lecture où l’on ne s’ennuie jamais. On pourra gloser sur quelques aspects outranciers finalement propre au genre mais ce n’est pas là l’essentiel. J’ai été sensible à certaines situations qui sont fort bien décrites comme, par exemple, le sentiment d’abandon que l'on peut éprouver quand on tombe amoureux de la personne qu’il ne faut pas. Vous me direz qu’il n’y a là rien d’exceptionnel. Cependant, peu de bd à ma connaissance traitent de ces sujets. En Occident, c’est la vie privée qu’on préserve et il n’y a pas de démonstration de sentiment. Cette réserve entraîne forcément une pénurie de ce type d’œuvre. Finalement, je me dis qu’heureusement, les shôjo existent et je comprends l’engouement actuel. C'est certainement l'un des meilleurs qui existent et c'est tant mieux. Un peu de douceur dans ce monde ne ferait pas de mal.
Courtney Crumrin
C'est vrai que l'univers fait penser incontestablement à Harry Potter. Alors, oui c'est différent mais pas autant que cela. Il y a par exemple la même frontière entre le monde réel des humains et ce monde fantastique peuplé de créatures et autres gobelins. J'ai bien aimé le dessin très soigné en noir et blanc qui confère une atmosphère inquiétante pour l'ensemble du récit. La tension demeure palpable tout au long de ces chapitres. Le scénario demeure toutefois classique : l'affrontement de sorciers avec des créatures de la nuit sur fond de pouvoir politique au conseil des sages. Un must pour les amateurs d'épouvante. Mais le cadre semble apporter une petite touche inédite. La peur peut avoir désormais un autre visage. On suivra cette série avec un certain plaisir.
Célestin Gobe-la-lune
J'ai acheté cette BD sans grande conviction mais je dois dire après lecture que grand bien m'en a pris. C'est vrai, j'avais peur d'un verbiage pseudo-poétique abrutissant et ennuyeux. Il n'en n'est fort heureusement rien ! Au contraire ! Nous avons là une véritable farce romantique située à la veille d'une révolution et plongé dans un décor teinté de Venise et de Vienne. On démarre avec une sublime scène d'introduction explicative du sobriquet original de notre héros. Ce Célestin est d'ailleurs un personnage libertin et fort sympathique. On rit de bon coeur à toutes ses péripéties amoureuses. Au-delà de la trame principale de notre héros aux prises avec une princesse capricieuse et blasée d'un royaume qui pourrait être la France, deux "sous-intrigues" : la jalousie d'une tante qui se verrait bien reine et une révolution qui couve. La fin de ce chapitre ne m'a guère convaincu et on tombe très vite dans une fable aux allures socio-politique qui n'apporte pas grand chose. Mais, je pense que cela devait inscrire le cadre pour la suite des aventures. La lecture demeure fraîche et aérée. Le dessin n'est pas du tout mauvais. Une réussite surtout dans les décors de cette magnifique cité aux allures à la fois vénitiennes et post-médiévales. Des personnages secondaires truculents qui mènent ce récit tambour battant! Une baisse de régime en ce qui concerne les visages des personnages dont le trait pourrait être amélioré. L'impression générale demeure toutefois très positive. :) Le second tome s'inscrit dans la poursuite du premier entre humour et poésie. Il va même un peu plus loin puisqu'il explore une dimension plus politique comme l'abolition des privilèges. C'est presque une parodie du XVIIIème siècle réalisé avec brio. On ne pourra regretter qu'il ne s'agisse que d'un diptyque car c'était bien parti. Il y avait du potentiel à exploiter. En tout cas, ne passez pas à compter de ce personnage enchanteur, cela serait véritablement dommage! Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5
Holmes
Ne connaissant pas bien ce personnage pourtant mythique qu'est Sherlock Holmes et après les intéressantes informations que l'on trouve à la fin du premier album, je me suis renseignée plus amplement afin de profiter pleinement de cette œuvre. Sherlock Holmes meurt donc en tombant avec Moriarty dans une chute mortelle, fin souhaitée par son créateur Sir Arthur Conan Doyle - même s'il le ressuscite plus tard sur la demande d'un public affamé d'autres aventures. Voici maintenant la fin de Sherlock vue par Luc Brunschwig, qui prend ici le parti de suicider le fameux détective. Point de départ vraiment original ouvrant sur une excellente intrigue quant aux raisons de cet acte extrême, et qui permet d'entamer une enquête retraçant la vie de l'illustre Sherlock, remontant même jusqu'à son enfance. On est totalement immergé dans l'histoire grâce à son déroulement très lent, elle prend son temps pour se mettre en place et développe une grande quantité de personnages ainsi que leurs personnalités, psychologiquement c'est une réussite. L'apparition furtive d'un gamin borgne et qui fait peine à voir, me fait me demander pourquoi ce thème de l'enfant malheureux - qui apparaît dans la plupart de ses œuvres - est si cher au scénariste. Le grand format est parfaitement adapté pour mettre en valeur de dessin de Cécil, il nous renvoie à cette fin de 19ème siècle avec un réalisme saisissant. Tout y est d'une grande précision, j'ai vainement cherché un détail dans les cases, un petit objet oublié qui ne serait pas d'époque, sans succès. La colorisation est elle aussi une réussite, d'un bleu-gris envoûtant dans le premier tome, repris dans le second en y ajoutant des scènes en sépia, agrémenté de quelques cases colorées - en un mot superbe. On ne peut qu'espérer que la suite ne se fera pas attendre…
Sienna
Nous avons là un Desberg très en forme pour cette nouvelle série. Notre prolixe scénariste (je ne compte plus les séries qu'il signe ce mois-ci : Empire USA, Le Scorpion etc.) s'adjoint les services de son frère (Filmore) pour nous concocter un scénario bigrement intéressant, malgré toutefois quelques imperfections, par exemple la longue scène du cimetière m'a paru difficilement crédible mais passons... Grand spécialiste de l'Amérique, Desberg nous décrit, notamment, le fonctionnement de l'université américaine, à travers les deux héroïnes Sienna et Gabrielle. Les magouilles, les groupuscules d'étudiants, et l'ambition semble être le lot de l'université de Yale, pour Desberg. Comme pour ses autres séries, Desberg s'est attaché les services d'un dessinateur réaliste, Chetville, dont le trait colle parfaitement au scénario. C'est bien ficelé et, pour une fois, il faut du temps pour lire cette bande-dessinée.
L'Héritage du Colonel
Attention, ce livre c’est de la dynamite !!! Ne vous fiez pas au dessin qui semble tout droit sorti d’un album au trait cartoonesque et pourrait nous laisser penser qu’on va avoir affaire à une histoire bien gentillette. Ce n’est pas le cas du tout. Carlos Trillo, scénariste, entre autre de Spaghettis brothers, se penche sur la dictature militaire en Argentine qui sévit de 1976 à 1983, du moins, plus précisément, sur l’après dictature. Son personnage principal Elvio est un austère fonctionnaire qui vit seul avec sa maman. Mais voilà, Elvio est aussi le fils du colonel Guastavino, un des pires criminels de la junte qui torturait avec violence tous les opposants. Sa femme et son fils ont même été les témoins voire les complices d’actes particulièrement sadiques et cruels commis au sein même de leur appartement. Cela semble avoir quelque peu perturbé Elvio qui, dès qu’il a fini le travail, se rend chez un antiquaire, où il parle à une poupée dont il est tombé éperdument amoureux !!! Cette poupée lui rappelle celle que son père utilisait pour expérimenter de nouveaux sévices !!! Cette histoire décrit la longue déchéance d’Elvio qui sombre peu à peu dans la folie, mélangeant le passé et le présent, revoyant son père torturer de jeunes militantes communistes ou s’acharnant sur des poupées. Mais, les démons du passé reviennent hanter Elvio en la personne d’une ancienne victime de son père. Cet ouvrage met en lumière l’inhumanité et sa transmission et ne se contente nullement de suggérer la torture. Varela, avec un graphisme qui semble destiner aux enfants dessine des scènes horribles et insoutenables. On voit Elvio devenir de plus en plus inquiétant et sombrer dans une folie dangereuse et perverse… Ce livre est vraiment dur, mais c’est une vraie œuvre engagée et qui pose une question fondamentale : qu’est-ce qui sépare l’être humain du bourreau ?