Ah, oui, c'est drôlement sympa "Vinland Saga" ! Beaucoup moins cérébral que Planètes, du même auteur, mais tout aussi bien documenté et construit, l'histoire de ce jeune guerrier viking décidé à venger la mort de son père "à la loyale" se dévore littéralement !
Sans être une grande fan du dessin de Yukimura, que je trouve un peu raide, je lui reconnais néanmoins une grande clarté et une grande précision, qui permet l'immersion immédiate du lecteur. La narration est de plus d'une fluidité rare.
Mais ce qui fait la force de ce manga, c'est ses personnages, notamment les deux protagonistes. Yukimura inverse les rôles en faisant du "gentil" Thorfinn un jeune guerrier, limite un assassin, tellement obsédé par sa vengeance qu'il en devient moins sympathique aux yeux du lecteur que son ennemi juré et employeur, le très charismatique Askeladd, à la gouaille et à l'intelligence jubilatoires.
D'un strict point de vue documentaire, ce manga est également très instructif, car Yukimura s'est manifestement beaucoup documenté, rendant le contexte extrêmement crédible, à quelques "japonismes" près, comme ceux décrits par Pasukare.
"Vinland saga" est un manga qui sort très nettement du tout venant. Dommage que l'adaptation française soit si médiocre, notamment au début du 1er tome où on a droit à un XVIIIè siècle au lieu du VIIIe (1000 ans d'écart, rien que ça !), et des "Normanis" qui ne sont autres, bien sur, que des normands...
*Thorfinn, qui pourrait faire sien l'hymne des Ludwig von 88 :)
je suis Thorfin... le Pourfendeur
je pille je tue... et je fais peur
Et dans la plaine... le peuple tremble
Devant ma hache... ils pleurent leur mère
Je les égorge... oui par milliers
je leur arrache... les yeux les pieds
et quand ils hurlent... ça me fait plaisir
ah oui j'aime ça... les voir mourir
je suis Thorfin... le Pourfendeur
je sème le carnage... je sème l'horreur
et vers les monts... je cavale furieux et sanguinaire
j'apporte le chaos la famine... et je fous la feu à la terre
Je suis Thorfin... le pourfendeur
Je tue je pille je viole... et si je meure
j'irai au valhalalalalala... des combattants morts en combattant
j'irai au valhala lalala la lala... auprès de mes ancètres ô glorieux pourfendeurs
J'ai acheté ce livre un peu à contre-coeur. En le feuilletant chez le libraire, cela ne donnait pas envie. La faute à un dessin minimaliste que je n'aime pas... J'ai su par la suite que c'était un choix de l'auteur et il s'en explique. Il fallait passer le cap des préjugés.
Par contre, je me devais de l'acquérir car il n'existe pratiquement pas de livre qui explique en détail aussi bien la bande dessinée. Oui, nous avons là une bande dessinée sur la bande dessinée. C'est traité de manière un peu encyclopédique ou encore à la manière d'un professeur qui enseigne son art (avec une dose d'humour). Cela ne m'a pas trop dérangé dans le principe car on apprend une multitude de choses utiles quand on est passionné de bd. Oui, c'était presque une obligation pour moi d'acquérir l'Art Invisible tout simplement pour comprendre mieux ce qu'est en réalité la bande dessinée. On croit savoir mais on est loin du compte. Il faut avoir lu cet ouvrage.
Je me rappelle encore de ce prêtre que j'invitais chez moi dans mon tout premier appartement afin de faire baptiser mon fils et qui lorgnait sur les étagères de ma bibliothèque où trônaient une multitude de bd. D'un air sérieux, il me demandait ce que j'aimais dans la vie "à part la bd" qu'il ne considérait point comme un art majeur. Bref, le choc des valeurs... Depuis, j'ai perdu la foi !
J'ai réellement aimé que l'auteur défende cet art particulier en ouvrant les yeux sur pas mal d'aspects. Je suis certain que le regard de la plupart des gens changerait. C'est vrai qu'à l'aube de ce XXIème siècle, la bande dessinée a subi de profondes mutations qui la font évoluer. Il y a également eu une prise de conscience de la part des gens.
Cependant, il reste tellement à faire. Dans mon entourage, personne ne s'intéresse à la bd. J'ai quand même l'immense joie d'initier mes enfants. L'auteur Scott Mc Cloud a réussi, à seulement 33 ans (soit un âge christique), à donner une définition de la bande dessinée qui dépasse toutes les espérances. C'est un art unique qui va plus loin que la littérature ou le cinéma. Cela fait longtemps que j'ai moi-même fermé les portes de la littérature. La faute à des profs qui nous obligeaient à ingurgiter des oeuvres littéraires... J'étais pourtant l'un des premiers de ma classe dans la matière du français. Les livres ne m'ont jamais trop attiré car il me manquait l'image. Voilà sans doute pourquoi j'adore la bd et le cinéma. C'est dingue mais cet auteur m'a permis de comprendre certaines raisons sur mes choix.
Néanmoins, je suis en total désaccord avec l'auteur qui prône le minimalisme à tout va. Je trouve au contraire que le dessin gagne en profondeur en approchant la réalité. Néanmoins, j'ai compris pourquoi certains auteurs avaient choisi cette voie. Je croyais naïvement qu'ils ne savaient pas dessiner mieux... ;)
En conclusion, je dirais que cet essai sur la bande dessinée est indispensable à tout amateur. L'auteur parle aussi bien du comics américain que du manga japonais en passant par la bd européenne. La bd est comme un langage universel qui remonte à très loin dans l'histoire. Cette lecture est difficile à digérer. Il m'a quand même fallu 3 jours pour en venir à bout car l'auteur fait appel à de nombreux concepts. Ses démonstrations sont étonnantes de vérité bien qu'il concède ne pas détenir la vérité absolue. Il montre la voie et ouvre un débat en concluant sur une définition de l'art. A posséder bien entendu !
Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5
Quelle surprise !!!
Hormis la couverture, le dessin de David B y est différent de ses autres productions : il est beaucoup plus réaliste avec des traits fins mais toujours avec sa maitrise du N&B.
Graphiquement c'est superbe. Je conseillerai même aux lecteurs qui souhaitent découvrir cet auteur de commencer par ce one shot.
Il s'agit d'un recueil d'histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres.
L'imaginaire de David B est fertile, on en a un bel exemple.
Beaucoup de thèmes sont présents mais les scenarii ne débordent pas sur l'imaginaire même si ils touchent de près au paranormal.
Ces histoires datent de la fin des années 80 mais sont intemporelles. Elles auraient été produites cette année, je n'y aurai vu que du feu !!!
C'est étonnant que cette BD ne soit pas plus connue, c'est peut être lié au fait que l'éditeur est lui même inconnu.
A découvrir de toute urgence.
Voilà un récit tout en simplicité touchante, empli de bon sens de la campagne et des traditions. Il raconte l'évolution d'une fille de la campagne coréenne, de sa jeunesse à son mariage, avec sa découverte de la vie et des sentiments.
On s'attache très vite à la jeune Ihwa mais aussi à sa mère, jolie veuve très proche de sa fille. Et j'ai surtout été charmé par l'ambiance romantique et traditionnelle qui se dégage de ces planches. Les femmes sont des fleurs aux diverses qualités que les papillons approchent et sur lesquels ils viennent parfois à se poser. Tout est en beauté, en douceur et en poésie.
Le récit permet en outre d'apprendre beaucoup de choses sur les traditions, les coutumes et les croyances populaires des campagnes de Corée.
Le dessin des personnages est simple mais agréable. Il s'associe à des décors souvent épurés mais soignés malgré tout. Et certains dessins en une planche sont très beaux et envoutants.
Le premier tome est le meilleur à mon avis. Il s'attache à la simple enfance de l'héroïne jusqu'à sa puberté. Je l'ai trouvé beau et charmant. Il peut en outre se suffire à lui-même si vous voulez goûter à ce récit sans vous engager sur la totalité.
Les tomes suivants attireront les lecteurs qui veulent suivre encore davantage l'évolution de la jeune héroïne, l'adolescence puis le grand amour. Mais j'ai trouvé le tome 2 un peu plus cru et moins poétique le premier. Heureusement, la poésie revient dans le 3e et dernier tome et permet une fin attendue mais joyeuse.
Romance impossible sous fond de révolution. Une histoire très vite prenante, par ces personnages attachants et complexes et par l’univers proposé.
Tout commence légèrement, on se laisse charmer par Edith, la cousine artiste libertaire et son amant amoureux transi, issu de la bourgeoisie. Par Joseph, le cousin artiste refoulé qui ne veut plus dessiner et un peu perdu dans ses sentiments, contrairement à sa compagne complètement éprise de lui. Et enfin par Vespérine, femme mystérieuse et rebelle au regard pénétrant, marié à un handicapé et qui va bouleverser la vie de Joseph.
La légèreté des premières planches fait très vite place à un monde de dictature, représenté par une milice tout de noir vêtu, masqué et à l’apparence finalement peu humaine. Le peuple gronde, l’insurrection est proche et la résistance s’organise.
On suit donc les différents périples de ces cinq personnages avec un très grand plaisir, le récit s’avère parfois dur et violent, et le graphisme s’accorde parfaitement avec l’évolution de l’histoire, coloré et jovial dans sa première partie, sombre et confus à l’image des drames qui se jouent ensuite.
Deux premiers tomes vraiment réussis, aussi bien au niveau du graphisme que du scénario, qui m’ont tenu en haleine de la première à la dernière page et dont j’attends la suite avec impatience.
Un très bon moment de lecture, un de mes premiers mangas aussi, qui m'a permis d'apprécier le genre et donné envie de me documenter sur cette montagne presque infranchissable qu'est l'Everest.
Cette BD nous montre d'abord que la couleur n'est pas forcément nécessaire lorsque les dessins sont de cette qualité : le noir et blanc reproduit parfaitement le côté inquiétant des montagnes enneigées et leur haut sommet ; les personnages sont charismatiques, surtout Habu Joji.
Le cadrage des scènes est de grande qualité et a un coté cinématographique que l'on retrouve dans Quartier lointain du même auteur.
Alors certes, le scénario est assez conventionnel et s'étire en 5 longs tomes qui auraient pu être réduits à 3 ; mais ces longueurs parfois décriées participent à mon sens pleinement au côté épique du récit.
Après tout, une ascension ne se narre pas en deux cases et les nombreuses pages utilisées pour décrire des scènes parfois semblables d'un chapitre à l'autre se justifient en conditionnant le lecteur et en le plaçant au centre des exploits physiques (et psychiques) des protagonistes.
Malgré des baisses de régime perceptibles, les scènes de montagne m'ont captivé et ne m'ont jamais ennuyé.
Le dernier tome clôt admirablement la série en nous présentant une fin particulièrement émotionnelle et poétique. Un 4/5 bien mérité pour cette oeuvre idéale pour ceux qui souhaitent découvrir la culture de quelques mangas.
J’allais commencer mon avis par « raaa qu’est ce que c’est beau » mais ça aurait été paraphraser mon avis sur Litost, du même auteur… « 3 minutes » reprend plus ou moins la même formule : des soirées entres amis menant à une rencontre amoureuse, racontée sur un ton léger et poétique. Alors c’est sûr, c’est du vu et revu, ne vous attendez pas à une histoire originale ou à une intrigue complexe. Non, c’est de l’émotionnel pur, alors si ça ne vous parle pas, vous risquez de vous ennuyer !
Moi, ça tombe bien, ça me parle, et j’ai été vraiment touché par cette histoire d’amour naissante, par sa poésie ambiante… un sentiment de bien-être et de bonheur m’habitait en fin de lecture. Et puis j’aime beaucoup les messages un peu plus sérieux ajoutés çà et là, avec humour (le bruit de fond de la télévision qui fait « consomme consomme consomme », la planche sur Sarko qui m’a fait exploser de rire - voir galerie).
Le dessin en noir et blanc contient la même particularité que celui de Litost : il représente les émotions avec des teintes rougeâtres. Cette trouvaille narrative est bien exploitée sur certaines planches (comme celle où Max fait visiter son appart à Coquillage… il est rouge sur toutes les cases, mais elle uniquement quand il lui montre sa chambre ;)) et ajoute vraiment un plus, ne serait-ce que esthétiquement…
Voilà, une chouette BD que les grands romantiques devraient apprécier à sa juste valeur !
Quel charme !
Le premier album de cette série est aussi fin que ses personnages principaux. Amusant, ironique, original, il se singularise tant dans la forme que dans le fond. Le second peut, de prime abord, sembler plus conventionnel, avec cette classique enquête policière, mais l’univers dans lequel il se déroule permet de préserver toute l’originalité de la série. De plus, il ne perd ni en sensibilité ni en ironie.
Il est cependant important de souligner que la force de cette bd tient bien plus dans son univers et ses personnages que dans une intrigue au suspense haletant. Philibert a beau être médecin légiste et aider son frère policier, son charme ne réside pas dans ses capacités de déduction.
Le ton décalé et la narration sensible et désuète de la collection nous font sourire, mais Mazan parvient en trois cases à faire basculer le récit dans le drame le plus touchant.
Le dessin, très spontané et un peu raide, est merveilleusement mis en valeur par une colorisation audacieuse. Mazan s’autorise à changer de style lorsqu’il illustre le carnet de son héros, le graphisme se veut alors enfantin et convient extrêmement bien aux circonstances.
A tout instant, la justesse de ton et de forme fait de cette série une réussite totale.
A essayer. Absolument.
J'avais bien apprécié Blonde platine mais avec "Loin d'être parfait" on passe un cran au-dessus.
Ici l'on a le droit à un seul récit bluffant de simplicité et de pertinence. Tomine a un don pour la narration, sa BD se lit d'une traite. Son dessin lisse mais efficace ne fait que renforcer la profondeur du sujet.
Adrian Tomine nous offre donc une chronique sur un jeune couple américain aux origines asiatiques. Cette histoire m'a paru universelle mais son traitement est d'une justesse notable.
Je suivrai de prêt ses prochaines productions.
Cette BD est à découvrir pour ceux qui aiment les romans graphiques.
Il est parfois intimiste, toujours objectif et sensible. Les personnages ont une profondeur et des personnalités affirmées. Les interactions entre eux sont parfaitement saisies.
Je ne connaissais pas Willem, mais là j'ai été servi !!!
Je suis vraiment rentré dans son humour incisif et sans tabous. Même si il faut le prendre au moins au second degré, il ne m'a jamais paru lourd.
L'Association a joué le jeu en publiant les histoires telles qu'à l'origine, c'est à dire par page avec des "à suivre", surtout que pour les 2 premières histoires, chaque page contient 2 parties ou histoires différentes. On s'y fait très vite.
Rapidement, on comprend pourquoi c'est aussi sympa : Willem n'avait pas beaucoup de place pour faire passer son humour, il devait donc y aller franchement. Avec ce système "à suivre" il fallait marquer le lecteur.
Le dessin est très agréable, dynamique et maitrisé. Son style correspond parfaitement à ce type de récit.
Cette découverte s'est transformée en bonne surprise.
La lecture est plaisante, et 50 pages pour 6 euros, c'est plus qu'honnête le prix.
A découvrir.
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Vinland Saga
Ah, oui, c'est drôlement sympa "Vinland Saga" ! Beaucoup moins cérébral que Planètes, du même auteur, mais tout aussi bien documenté et construit, l'histoire de ce jeune guerrier viking décidé à venger la mort de son père "à la loyale" se dévore littéralement ! Sans être une grande fan du dessin de Yukimura, que je trouve un peu raide, je lui reconnais néanmoins une grande clarté et une grande précision, qui permet l'immersion immédiate du lecteur. La narration est de plus d'une fluidité rare. Mais ce qui fait la force de ce manga, c'est ses personnages, notamment les deux protagonistes. Yukimura inverse les rôles en faisant du "gentil" Thorfinn un jeune guerrier, limite un assassin, tellement obsédé par sa vengeance qu'il en devient moins sympathique aux yeux du lecteur que son ennemi juré et employeur, le très charismatique Askeladd, à la gouaille et à l'intelligence jubilatoires. D'un strict point de vue documentaire, ce manga est également très instructif, car Yukimura s'est manifestement beaucoup documenté, rendant le contexte extrêmement crédible, à quelques "japonismes" près, comme ceux décrits par Pasukare. "Vinland saga" est un manga qui sort très nettement du tout venant. Dommage que l'adaptation française soit si médiocre, notamment au début du 1er tome où on a droit à un XVIIIè siècle au lieu du VIIIe (1000 ans d'écart, rien que ça !), et des "Normanis" qui ne sont autres, bien sur, que des normands... *Thorfinn, qui pourrait faire sien l'hymne des Ludwig von 88 :) je suis Thorfin... le Pourfendeur je pille je tue... et je fais peur Et dans la plaine... le peuple tremble Devant ma hache... ils pleurent leur mère Je les égorge... oui par milliers je leur arrache... les yeux les pieds et quand ils hurlent... ça me fait plaisir ah oui j'aime ça... les voir mourir je suis Thorfin... le Pourfendeur je sème le carnage... je sème l'horreur et vers les monts... je cavale furieux et sanguinaire j'apporte le chaos la famine... et je fous la feu à la terre Je suis Thorfin... le pourfendeur Je tue je pille je viole... et si je meure j'irai au valhalalalalala... des combattants morts en combattant j'irai au valhala lalala la lala... auprès de mes ancètres ô glorieux pourfendeurs
L'Art Invisible
J'ai acheté ce livre un peu à contre-coeur. En le feuilletant chez le libraire, cela ne donnait pas envie. La faute à un dessin minimaliste que je n'aime pas... J'ai su par la suite que c'était un choix de l'auteur et il s'en explique. Il fallait passer le cap des préjugés. Par contre, je me devais de l'acquérir car il n'existe pratiquement pas de livre qui explique en détail aussi bien la bande dessinée. Oui, nous avons là une bande dessinée sur la bande dessinée. C'est traité de manière un peu encyclopédique ou encore à la manière d'un professeur qui enseigne son art (avec une dose d'humour). Cela ne m'a pas trop dérangé dans le principe car on apprend une multitude de choses utiles quand on est passionné de bd. Oui, c'était presque une obligation pour moi d'acquérir l'Art Invisible tout simplement pour comprendre mieux ce qu'est en réalité la bande dessinée. On croit savoir mais on est loin du compte. Il faut avoir lu cet ouvrage. Je me rappelle encore de ce prêtre que j'invitais chez moi dans mon tout premier appartement afin de faire baptiser mon fils et qui lorgnait sur les étagères de ma bibliothèque où trônaient une multitude de bd. D'un air sérieux, il me demandait ce que j'aimais dans la vie "à part la bd" qu'il ne considérait point comme un art majeur. Bref, le choc des valeurs... Depuis, j'ai perdu la foi ! J'ai réellement aimé que l'auteur défende cet art particulier en ouvrant les yeux sur pas mal d'aspects. Je suis certain que le regard de la plupart des gens changerait. C'est vrai qu'à l'aube de ce XXIème siècle, la bande dessinée a subi de profondes mutations qui la font évoluer. Il y a également eu une prise de conscience de la part des gens. Cependant, il reste tellement à faire. Dans mon entourage, personne ne s'intéresse à la bd. J'ai quand même l'immense joie d'initier mes enfants. L'auteur Scott Mc Cloud a réussi, à seulement 33 ans (soit un âge christique), à donner une définition de la bande dessinée qui dépasse toutes les espérances. C'est un art unique qui va plus loin que la littérature ou le cinéma. Cela fait longtemps que j'ai moi-même fermé les portes de la littérature. La faute à des profs qui nous obligeaient à ingurgiter des oeuvres littéraires... J'étais pourtant l'un des premiers de ma classe dans la matière du français. Les livres ne m'ont jamais trop attiré car il me manquait l'image. Voilà sans doute pourquoi j'adore la bd et le cinéma. C'est dingue mais cet auteur m'a permis de comprendre certaines raisons sur mes choix. Néanmoins, je suis en total désaccord avec l'auteur qui prône le minimalisme à tout va. Je trouve au contraire que le dessin gagne en profondeur en approchant la réalité. Néanmoins, j'ai compris pourquoi certains auteurs avaient choisi cette voie. Je croyais naïvement qu'ils ne savaient pas dessiner mieux... ;) En conclusion, je dirais que cet essai sur la bande dessinée est indispensable à tout amateur. L'auteur parle aussi bien du comics américain que du manga japonais en passant par la bd européenne. La bd est comme un langage universel qui remonte à très loin dans l'histoire. Cette lecture est difficile à digérer. Il m'a quand même fallu 3 jours pour en venir à bout car l'auteur fait appel à de nombreux concepts. Ses démonstrations sont étonnantes de vérité bien qu'il concède ne pas détenir la vérité absolue. Il montre la voie et ouvre un débat en concluant sur une définition de l'art. A posséder bien entendu ! Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5
Zèbre
Quelle surprise !!! Hormis la couverture, le dessin de David B y est différent de ses autres productions : il est beaucoup plus réaliste avec des traits fins mais toujours avec sa maitrise du N&B. Graphiquement c'est superbe. Je conseillerai même aux lecteurs qui souhaitent découvrir cet auteur de commencer par ce one shot. Il s'agit d'un recueil d'histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres. L'imaginaire de David B est fertile, on en a un bel exemple. Beaucoup de thèmes sont présents mais les scenarii ne débordent pas sur l'imaginaire même si ils touchent de près au paranormal. Ces histoires datent de la fin des années 80 mais sont intemporelles. Elles auraient été produites cette année, je n'y aurai vu que du feu !!! C'est étonnant que cette BD ne soit pas plus connue, c'est peut être lié au fait que l'éditeur est lui même inconnu. A découvrir de toute urgence.
Histoire couleur terre
Voilà un récit tout en simplicité touchante, empli de bon sens de la campagne et des traditions. Il raconte l'évolution d'une fille de la campagne coréenne, de sa jeunesse à son mariage, avec sa découverte de la vie et des sentiments. On s'attache très vite à la jeune Ihwa mais aussi à sa mère, jolie veuve très proche de sa fille. Et j'ai surtout été charmé par l'ambiance romantique et traditionnelle qui se dégage de ces planches. Les femmes sont des fleurs aux diverses qualités que les papillons approchent et sur lesquels ils viennent parfois à se poser. Tout est en beauté, en douceur et en poésie. Le récit permet en outre d'apprendre beaucoup de choses sur les traditions, les coutumes et les croyances populaires des campagnes de Corée. Le dessin des personnages est simple mais agréable. Il s'associe à des décors souvent épurés mais soignés malgré tout. Et certains dessins en une planche sont très beaux et envoutants. Le premier tome est le meilleur à mon avis. Il s'attache à la simple enfance de l'héroïne jusqu'à sa puberté. Je l'ai trouvé beau et charmant. Il peut en outre se suffire à lui-même si vous voulez goûter à ce récit sans vous engager sur la totalité. Les tomes suivants attireront les lecteurs qui veulent suivre encore davantage l'évolution de la jeune héroïne, l'adolescence puis le grand amour. Mais j'ai trouvé le tome 2 un peu plus cru et moins poétique le premier. Heureusement, la poésie revient dans le 3e et dernier tome et permet une fin attendue mais joyeuse.
Le Désespoir du Singe
Romance impossible sous fond de révolution. Une histoire très vite prenante, par ces personnages attachants et complexes et par l’univers proposé. Tout commence légèrement, on se laisse charmer par Edith, la cousine artiste libertaire et son amant amoureux transi, issu de la bourgeoisie. Par Joseph, le cousin artiste refoulé qui ne veut plus dessiner et un peu perdu dans ses sentiments, contrairement à sa compagne complètement éprise de lui. Et enfin par Vespérine, femme mystérieuse et rebelle au regard pénétrant, marié à un handicapé et qui va bouleverser la vie de Joseph. La légèreté des premières planches fait très vite place à un monde de dictature, représenté par une milice tout de noir vêtu, masqué et à l’apparence finalement peu humaine. Le peuple gronde, l’insurrection est proche et la résistance s’organise. On suit donc les différents périples de ces cinq personnages avec un très grand plaisir, le récit s’avère parfois dur et violent, et le graphisme s’accorde parfaitement avec l’évolution de l’histoire, coloré et jovial dans sa première partie, sombre et confus à l’image des drames qui se jouent ensuite. Deux premiers tomes vraiment réussis, aussi bien au niveau du graphisme que du scénario, qui m’ont tenu en haleine de la première à la dernière page et dont j’attends la suite avec impatience.
Le Sommet des dieux
Un très bon moment de lecture, un de mes premiers mangas aussi, qui m'a permis d'apprécier le genre et donné envie de me documenter sur cette montagne presque infranchissable qu'est l'Everest. Cette BD nous montre d'abord que la couleur n'est pas forcément nécessaire lorsque les dessins sont de cette qualité : le noir et blanc reproduit parfaitement le côté inquiétant des montagnes enneigées et leur haut sommet ; les personnages sont charismatiques, surtout Habu Joji. Le cadrage des scènes est de grande qualité et a un coté cinématographique que l'on retrouve dans Quartier lointain du même auteur. Alors certes, le scénario est assez conventionnel et s'étire en 5 longs tomes qui auraient pu être réduits à 3 ; mais ces longueurs parfois décriées participent à mon sens pleinement au côté épique du récit. Après tout, une ascension ne se narre pas en deux cases et les nombreuses pages utilisées pour décrire des scènes parfois semblables d'un chapitre à l'autre se justifient en conditionnant le lecteur et en le plaçant au centre des exploits physiques (et psychiques) des protagonistes. Malgré des baisses de régime perceptibles, les scènes de montagne m'ont captivé et ne m'ont jamais ennuyé. Le dernier tome clôt admirablement la série en nous présentant une fin particulièrement émotionnelle et poétique. Un 4/5 bien mérité pour cette oeuvre idéale pour ceux qui souhaitent découvrir la culture de quelques mangas.
3 minutes
J’allais commencer mon avis par « raaa qu’est ce que c’est beau » mais ça aurait été paraphraser mon avis sur Litost, du même auteur… « 3 minutes » reprend plus ou moins la même formule : des soirées entres amis menant à une rencontre amoureuse, racontée sur un ton léger et poétique. Alors c’est sûr, c’est du vu et revu, ne vous attendez pas à une histoire originale ou à une intrigue complexe. Non, c’est de l’émotionnel pur, alors si ça ne vous parle pas, vous risquez de vous ennuyer ! Moi, ça tombe bien, ça me parle, et j’ai été vraiment touché par cette histoire d’amour naissante, par sa poésie ambiante… un sentiment de bien-être et de bonheur m’habitait en fin de lecture. Et puis j’aime beaucoup les messages un peu plus sérieux ajoutés çà et là, avec humour (le bruit de fond de la télévision qui fait « consomme consomme consomme », la planche sur Sarko qui m’a fait exploser de rire - voir galerie). Le dessin en noir et blanc contient la même particularité que celui de Litost : il représente les émotions avec des teintes rougeâtres. Cette trouvaille narrative est bien exploitée sur certaines planches (comme celle où Max fait visiter son appart à Coquillage… il est rouge sur toutes les cases, mais elle uniquement quand il lui montre sa chambre ;)) et ajoute vraiment un plus, ne serait-ce que esthétiquement… Voilà, une chouette BD que les grands romantiques devraient apprécier à sa juste valeur !
Les Aventures de Philibert
Quel charme ! Le premier album de cette série est aussi fin que ses personnages principaux. Amusant, ironique, original, il se singularise tant dans la forme que dans le fond. Le second peut, de prime abord, sembler plus conventionnel, avec cette classique enquête policière, mais l’univers dans lequel il se déroule permet de préserver toute l’originalité de la série. De plus, il ne perd ni en sensibilité ni en ironie. Il est cependant important de souligner que la force de cette bd tient bien plus dans son univers et ses personnages que dans une intrigue au suspense haletant. Philibert a beau être médecin légiste et aider son frère policier, son charme ne réside pas dans ses capacités de déduction. Le ton décalé et la narration sensible et désuète de la collection nous font sourire, mais Mazan parvient en trois cases à faire basculer le récit dans le drame le plus touchant. Le dessin, très spontané et un peu raide, est merveilleusement mis en valeur par une colorisation audacieuse. Mazan s’autorise à changer de style lorsqu’il illustre le carnet de son héros, le graphisme se veut alors enfantin et convient extrêmement bien aux circonstances. A tout instant, la justesse de ton et de forme fait de cette série une réussite totale. A essayer. Absolument.
Loin d'être parfait
J'avais bien apprécié Blonde platine mais avec "Loin d'être parfait" on passe un cran au-dessus. Ici l'on a le droit à un seul récit bluffant de simplicité et de pertinence. Tomine a un don pour la narration, sa BD se lit d'une traite. Son dessin lisse mais efficace ne fait que renforcer la profondeur du sujet. Adrian Tomine nous offre donc une chronique sur un jeune couple américain aux origines asiatiques. Cette histoire m'a paru universelle mais son traitement est d'une justesse notable. Je suivrai de prêt ses prochaines productions. Cette BD est à découvrir pour ceux qui aiment les romans graphiques. Il est parfois intimiste, toujours objectif et sensible. Les personnages ont une profondeur et des personnalités affirmées. Les interactions entre eux sont parfaitement saisies.
Coeur de chien
Je ne connaissais pas Willem, mais là j'ai été servi !!! Je suis vraiment rentré dans son humour incisif et sans tabous. Même si il faut le prendre au moins au second degré, il ne m'a jamais paru lourd. L'Association a joué le jeu en publiant les histoires telles qu'à l'origine, c'est à dire par page avec des "à suivre", surtout que pour les 2 premières histoires, chaque page contient 2 parties ou histoires différentes. On s'y fait très vite. Rapidement, on comprend pourquoi c'est aussi sympa : Willem n'avait pas beaucoup de place pour faire passer son humour, il devait donc y aller franchement. Avec ce système "à suivre" il fallait marquer le lecteur. Le dessin est très agréable, dynamique et maitrisé. Son style correspond parfaitement à ce type de récit. Cette découverte s'est transformée en bonne surprise. La lecture est plaisante, et 50 pages pour 6 euros, c'est plus qu'honnête le prix. A découvrir.