Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire !
De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat !
Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils.
Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion.
On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
Difficile de noter cette BD.
Le dessin est repoussant et nous prouve une fois de plus que le "dessin numérique" est souvent très laid quand on essaie de faire comme si c'était du papier.
Pour moi le "photoshopage" des planches est un vrai massacre, et le visage des personnages est bien souvent la première victime ...
On note aussi quelques "ressemblances" avec des acteurs connus qui font vraiment penser à une mauvaise recette.
En revanche les couv et certaines planches "d'échelle" nous montrent à quel point les effet numériques peuvent amener de la profondeur et de l'ambiance. La même qualité à l"échelle de l'album et c'était l'oeuvre culte ... comme quoi...
Bref, là dessus on a un scénario archi classique et déjà vu, assez proche des "aventuriers de l'arche perdue" (l'auteur ne s'en cache pas d'ailleurs et en fais la remarque dans le tome 1 comme une private joke)
Bref,
Vu comme ça ... ca ne donne pas du tout envie !
Par contre, Sanctuaire c'est aussi et surtout un sens du rythme époustouflant. Un découpage cinématographique qui fonctionne terriblement bien !!! Un sentiment d'échelle, de confinement très réussi.
Finalement, une bonne BD n'a pas forcément besoin d'un bon dessin, ni même d'un bon scénario.
Non il suffit que le découpage soit correct et que le tempo soit là pour que cela fonctionne.
Et si en plus l'ambiance est là alors vraiment moi j'adore.
A lire ! comme on regarde un bon film pop corn !
A relire aussi ! car des fois on a juste envie de retrouver cette atmoshère et de se relire un sanctuaire comme on se re-matte un Abyss.
Lincoln c’est un peu le déodorant qu’il manquait au genre western en matière de BD… Quelque chose qui change, qui revigore et qui dépoussière les mythes (pas les bestioles). Qui coupe avec un genre déjà mille fois abordé, avec ses codes et ses règles, son héritage culturel massif comme une armoire normande.
Lincoln c’est donc un vrai personnage de récit, avec tout un potentiel dans son ombre. Il est à l’opposé d’un Lucky Luke, pour ne citer que le plus célèbre de ses alter-ego (pas si alter-ego que ça, pour le coup…) Il jure, il n’a pas de morale, il ne pense qu’à dormir, à se battre et à tout envoyer bouler. On est bien loin du mythe du chevalier blanc au cœur pur sur son courageux destrier.
Les auteurs s’en donnent à cœur joie, on sent qu’ils s’amusent à bousculer leur création, entre rixes et ivrogneries de bar. Sans parler de la présence plus que notoire de Dieu et du Diable qui contribuent au côté décalé et amusant. Lincoln est constamment en balance entre les deux, comme dans un flipper géant. Les 2 figures de Dieu et du Diable sont sans conteste la meilleure réussite de la série.
Le ton est juste, le dessin moderne et dynamique, les couleurs très bien choisies : toute la famille Jouvray réussit une bien belle série. Mieux, la qualité ne s’essouffle pas après 6 albums et on n’a qu’une hâte : lire la suite !
Suite inévitable et indispensable de la magnifique série Le Moine fou, j'ai trouvé que "Les voyages de He-Pao" était une bonne conclusion pour cette quête grandiose et mouvementée. Avec une fin de voyage au Tibet, le dépaysement continue et est toujours aussi agréable.
Un peu frustrée par la fin évasive du "Moine Fou", ces quatre volumes supplémentaires ont comblé mes attentes alors que la fin reste elle aussi ouverte, mais elle m'a permis de comprendre qu'il ne faut pas chercher une fin à ce récit, juste se laisser porter par l'histoire et voyager aux côté de ses protagonistes, tout simplement. Cette fois, point de précaution, j'ai dévoré les 4 tomes en moins d'une semaine, et j'ai réussi à ne pas me laisser déconcentrer par le dessin qui est toujours aussi réussi. J'ai trouvé He-Pao plus humaine, sans doute grâce à sa relation avec le Tibétain du Ginko et par son côté protecteur avec Petit Li lorsqu'elle le reconduit chez lui dans le premier tome, ces quatre volumes la conduisent sur la voie de la paix intérieure et ça se ressent à la lecture. J'ai trouvé la narration un peu plus fluide (ou alors je m'y suis habituée) et donc plus facile à accrocher, ou plus exactement : j'ai beaucoup moins décroché que pour Le Moine fou et quand je l'ai fait, je n'ai pas commis l'erreur de ne pas revenir sur mes pas.
Le dessin de Vink est toujours aussi magnifique, bien que le format compact de l'intégrale "anniversaire" et surtout son aspect mat rende un peu moins bien hommage à l'artiste que l'édition originale (enfin, je suppose, puisque je ne l'ai jamais eue entre les mains). En revanche, le dossier complémentaire qui nous présente l'auteur, ses origines, ses inspirations et sa manière de travailler est très intéressant.
Ne lisez pas cette série si vous ne connaissez pas ou n'avez pas aimé Le Moine fou, elle ne se suffit pas à elle-même.
Après lecture du T5 : Le dernier voyage de He Pao est pour moi un voyage de trop. Le dessin est beaucoup moins réussi, l'encrage moins précis, les couleurs moins jolies et l'histoire sans intérêt... J'aurais mille fois préféré rester sur les hauteurs du Tibet et ne pas en redescendre... Ce dernier tome est très dispensable !
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles !
Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait.
Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z.
D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album.
En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé.
Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Malgré une histoire d'heroïc-fantasy somme toute classique, cette série arrive à tirer son épingle du jeu de par ses graphismes somptueux et son univers accrocheur.
En effet, malgré une fin surprenante, le postulat reste très basique : une jeune héroïne perd ses parents à cause d'un personnage maléfique semant la terreur sur la région. Celle-ci va rencontrer un maître dont le passé semble lié au tyran et qui va l'entrainer aux techniques de combat qu'il maitrise. Elle pourra ainsi venger l'enlèvement de sa mère et la probable mort de son père (?).
Mais voilà, cette histoire est servie par un dessin très fin et détaillé et la colorisation mêlant informatique et crayon confère un contraste et une profondeur d'image saisissants. C'est beau voire très beau. Si l'on ajoute à cela, un esthétique des animaux, sortes de mélange entre félins et singes, très intéressante, il en résulte une série qui sort du lot.
Ma note serait plus proche d'un 3,5 mais je mets un 4/5 en raison de mon enthousiasme lorsque j'ai refermé cette BD et en attendant le 2ème tome qui, je l'espère, densifiera l'intrigue et restera du même niveau graphique.
Originalité : 3/5
Histoire : 3,5/5
Dessin : 4,5/5
Mise en couleurs : 4/5
NOTE GLOBALE : 15/20
J'ai franchement aimé ces lendemains sans nuages. A vrai dire, ce que nous réserve l'avenir n'est pas sans nuages comme le titre l'indique. Imaginez qu'un tyran domine toutes les nations du futur en ayant simplement réalisé une bonne opération qui était commerciale au départ.
Bref, une firme contrôle le monde via ses avancées technologiques et les puces qu'elle a implanté dans chaque humain dès la naissance. On ne peut rien faire contre cette domination à moins de remonter le temps et d'empêcher que cela arrive. Voilà le constat de départ de ce formidable scénario.
On ne sera pas au bout de nos surprises dans cette aventure de science-fiction pas comme les autres. Il y aura de nombreuses séquences qui n'ont qu'un lien tout à fait limité avec la trame principale. Bien sûr, cela aura pour effet de freiner un peu l'intrigue mais on découvre toute la richesse de ce monde du futur. Il y a comme un arrière-goût de SOS Bonheur.
On regrettera juste que l'oeuvre ne soit pas plus longue et donc plus complète. Il y aurait eu matière à faire beaucoup plus. Cependant, je salue le travail de ce trio d'auteur qui ont su nous apporter une bd de qualité. A découvrir de préférence dans sa nouvelle version de la collection "signé" du Lombard.
Pour l'instant, aucune des séries de Jason que j'avais lues n'avait atteint le 4 étoiles. J'aime bien l'univers si particulier de cet auteur qui se sert des mêmes protagonistes animaux pour raconter ses histoires. Malgré un graphisme minimaliste, il y a ce quelque chose de suffisamment original pour accrocher.
Ici, on approche la perfection du récit policier dans toute sa splendeur. Il y a une énigme et un inspecteur coriace pour la résoudre afin de confondre l'assassin. J'ai franchement aimé le déroulement de cette enquête avec ces personnages. Je m'aperçois que Jason a simplement repris cette adaptation d'un roman de Stein Riverton. Pourquoi pas après tout si cela atteint cette qualité ?
Le meilleur de Jason ! A découvrir pour entrer dans un autre univers mais qui rappelle tellement le nôtre sous bien des aspects ...
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage...
Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture.
Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes.
Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer.
Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse.
La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal...
Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort...
Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...
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Salvatore
Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire ! De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat ! Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils. Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion. On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
Sanctuaire
Difficile de noter cette BD. Le dessin est repoussant et nous prouve une fois de plus que le "dessin numérique" est souvent très laid quand on essaie de faire comme si c'était du papier. Pour moi le "photoshopage" des planches est un vrai massacre, et le visage des personnages est bien souvent la première victime ... On note aussi quelques "ressemblances" avec des acteurs connus qui font vraiment penser à une mauvaise recette. En revanche les couv et certaines planches "d'échelle" nous montrent à quel point les effet numériques peuvent amener de la profondeur et de l'ambiance. La même qualité à l"échelle de l'album et c'était l'oeuvre culte ... comme quoi... Bref, là dessus on a un scénario archi classique et déjà vu, assez proche des "aventuriers de l'arche perdue" (l'auteur ne s'en cache pas d'ailleurs et en fais la remarque dans le tome 1 comme une private joke) Bref, Vu comme ça ... ca ne donne pas du tout envie ! Par contre, Sanctuaire c'est aussi et surtout un sens du rythme époustouflant. Un découpage cinématographique qui fonctionne terriblement bien !!! Un sentiment d'échelle, de confinement très réussi. Finalement, une bonne BD n'a pas forcément besoin d'un bon dessin, ni même d'un bon scénario. Non il suffit que le découpage soit correct et que le tempo soit là pour que cela fonctionne. Et si en plus l'ambiance est là alors vraiment moi j'adore. A lire ! comme on regarde un bon film pop corn ! A relire aussi ! car des fois on a juste envie de retrouver cette atmoshère et de se relire un sanctuaire comme on se re-matte un Abyss.
Lincoln
Lincoln c’est un peu le déodorant qu’il manquait au genre western en matière de BD… Quelque chose qui change, qui revigore et qui dépoussière les mythes (pas les bestioles). Qui coupe avec un genre déjà mille fois abordé, avec ses codes et ses règles, son héritage culturel massif comme une armoire normande. Lincoln c’est donc un vrai personnage de récit, avec tout un potentiel dans son ombre. Il est à l’opposé d’un Lucky Luke, pour ne citer que le plus célèbre de ses alter-ego (pas si alter-ego que ça, pour le coup…) Il jure, il n’a pas de morale, il ne pense qu’à dormir, à se battre et à tout envoyer bouler. On est bien loin du mythe du chevalier blanc au cœur pur sur son courageux destrier. Les auteurs s’en donnent à cœur joie, on sent qu’ils s’amusent à bousculer leur création, entre rixes et ivrogneries de bar. Sans parler de la présence plus que notoire de Dieu et du Diable qui contribuent au côté décalé et amusant. Lincoln est constamment en balance entre les deux, comme dans un flipper géant. Les 2 figures de Dieu et du Diable sont sans conteste la meilleure réussite de la série. Le ton est juste, le dessin moderne et dynamique, les couleurs très bien choisies : toute la famille Jouvray réussit une bien belle série. Mieux, la qualité ne s’essouffle pas après 6 albums et on n’a qu’une hâte : lire la suite !
Les voyages de He Pao
Suite inévitable et indispensable de la magnifique série Le Moine fou, j'ai trouvé que "Les voyages de He-Pao" était une bonne conclusion pour cette quête grandiose et mouvementée. Avec une fin de voyage au Tibet, le dépaysement continue et est toujours aussi agréable. Un peu frustrée par la fin évasive du "Moine Fou", ces quatre volumes supplémentaires ont comblé mes attentes alors que la fin reste elle aussi ouverte, mais elle m'a permis de comprendre qu'il ne faut pas chercher une fin à ce récit, juste se laisser porter par l'histoire et voyager aux côté de ses protagonistes, tout simplement. Cette fois, point de précaution, j'ai dévoré les 4 tomes en moins d'une semaine, et j'ai réussi à ne pas me laisser déconcentrer par le dessin qui est toujours aussi réussi. J'ai trouvé He-Pao plus humaine, sans doute grâce à sa relation avec le Tibétain du Ginko et par son côté protecteur avec Petit Li lorsqu'elle le reconduit chez lui dans le premier tome, ces quatre volumes la conduisent sur la voie de la paix intérieure et ça se ressent à la lecture. J'ai trouvé la narration un peu plus fluide (ou alors je m'y suis habituée) et donc plus facile à accrocher, ou plus exactement : j'ai beaucoup moins décroché que pour Le Moine fou et quand je l'ai fait, je n'ai pas commis l'erreur de ne pas revenir sur mes pas. Le dessin de Vink est toujours aussi magnifique, bien que le format compact de l'intégrale "anniversaire" et surtout son aspect mat rende un peu moins bien hommage à l'artiste que l'édition originale (enfin, je suppose, puisque je ne l'ai jamais eue entre les mains). En revanche, le dossier complémentaire qui nous présente l'auteur, ses origines, ses inspirations et sa manière de travailler est très intéressant. Ne lisez pas cette série si vous ne connaissez pas ou n'avez pas aimé Le Moine fou, elle ne se suffit pas à elle-même. Après lecture du T5 : Le dernier voyage de He Pao est pour moi un voyage de trop. Le dessin est beaucoup moins réussi, l'encrage moins précis, les couleurs moins jolies et l'histoire sans intérêt... J'aurais mille fois préféré rester sur les hauteurs du Tibet et ne pas en redescendre... Ce dernier tome est très dispensable !
La Saison des Flèches
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles ! Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait. Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z. D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album. En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Vater und Sohn (Père et fils)
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé. Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Les Epées de verre
Malgré une histoire d'heroïc-fantasy somme toute classique, cette série arrive à tirer son épingle du jeu de par ses graphismes somptueux et son univers accrocheur. En effet, malgré une fin surprenante, le postulat reste très basique : une jeune héroïne perd ses parents à cause d'un personnage maléfique semant la terreur sur la région. Celle-ci va rencontrer un maître dont le passé semble lié au tyran et qui va l'entrainer aux techniques de combat qu'il maitrise. Elle pourra ainsi venger l'enlèvement de sa mère et la probable mort de son père (?). Mais voilà, cette histoire est servie par un dessin très fin et détaillé et la colorisation mêlant informatique et crayon confère un contraste et une profondeur d'image saisissants. C'est beau voire très beau. Si l'on ajoute à cela, un esthétique des animaux, sortes de mélange entre félins et singes, très intéressante, il en résulte une série qui sort du lot. Ma note serait plus proche d'un 3,5 mais je mets un 4/5 en raison de mon enthousiasme lorsque j'ai refermé cette BD et en attendant le 2ème tome qui, je l'espère, densifiera l'intrigue et restera du même niveau graphique. Originalité : 3/5 Histoire : 3,5/5 Dessin : 4,5/5 Mise en couleurs : 4/5 NOTE GLOBALE : 15/20
Des lendemains sans nuage
J'ai franchement aimé ces lendemains sans nuages. A vrai dire, ce que nous réserve l'avenir n'est pas sans nuages comme le titre l'indique. Imaginez qu'un tyran domine toutes les nations du futur en ayant simplement réalisé une bonne opération qui était commerciale au départ. Bref, une firme contrôle le monde via ses avancées technologiques et les puces qu'elle a implanté dans chaque humain dès la naissance. On ne peut rien faire contre cette domination à moins de remonter le temps et d'empêcher que cela arrive. Voilà le constat de départ de ce formidable scénario. On ne sera pas au bout de nos surprises dans cette aventure de science-fiction pas comme les autres. Il y aura de nombreuses séquences qui n'ont qu'un lien tout à fait limité avec la trame principale. Bien sûr, cela aura pour effet de freiner un peu l'intrigue mais on découvre toute la richesse de ce monde du futur. Il y a comme un arrière-goût de SOS Bonheur. On regrettera juste que l'oeuvre ne soit pas plus longue et donc plus complète. Il y aurait eu matière à faire beaucoup plus. Cependant, je salue le travail de ce trio d'auteur qui ont su nous apporter une bd de qualité. A découvrir de préférence dans sa nouvelle version de la collection "signé" du Lombard.
Le Char de fer
Pour l'instant, aucune des séries de Jason que j'avais lues n'avait atteint le 4 étoiles. J'aime bien l'univers si particulier de cet auteur qui se sert des mêmes protagonistes animaux pour raconter ses histoires. Malgré un graphisme minimaliste, il y a ce quelque chose de suffisamment original pour accrocher. Ici, on approche la perfection du récit policier dans toute sa splendeur. Il y a une énigme et un inspecteur coriace pour la résoudre afin de confondre l'assassin. J'ai franchement aimé le déroulement de cette enquête avec ces personnages. Je m'aperçois que Jason a simplement repris cette adaptation d'un roman de Stein Riverton. Pourquoi pas après tout si cela atteint cette qualité ? Le meilleur de Jason ! A découvrir pour entrer dans un autre univers mais qui rappelle tellement le nôtre sous bien des aspects ...
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage... Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture. Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes. Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer. Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse. La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal... Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort... Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...