S.O.S. Bonheur

Note: 3.82/5
(3.82/5 pour 49 avis)

Peinture d'une société qui impose sa vision du bonheur pour le soit disant bien de la multitude. A voir aussi : S.O.S. Bonheur (Saison 2)


Aire Libre Anticipation Dictatures et répression Dupuis Journal Spirou Les Meilleures Trilogies Science-Fiction, le best-of Utopies, Dystopies Van Hamme

Peinture d'une société qui impose sa vision du bonheur et ses normes pour le plus grand bien de la multitude. Présenté sous forme de récits courts, les excès de la société sont présentés à travers l'histoire de quelques individus. Une dernière partie termine et donne une extraordinaire cohérence à l'ensemble.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1988
Statut histoire Série terminée (T1 et 2 : histoires courtes, T3 : conclusion) 3 tomes parus

Couverture de la série S.O.S. Bonheur © Dupuis 1988
Les notes
Note: 3.82/5
(3.82/5 pour 49 avis)
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19/09/2001 | Nic
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Par karibou79
Note: 4/5
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Un beau boulot à 4 mains : - Côté scénario, des récits courts qui offrent un cadre à une époque où le contrôle est roi qui trouvent des ramifications pour une fin dans laquelle tous les personnages se retrouvent. - Côté graphisme, on est bien dans les années 80, c'est propre. J'ai lu cette série il y a longtemps et ces absurdités administratives me faisaient marrer. L'ayant relu récemment, le contraire s'est opéré: je constate que le fossé entre cette fiction et la réalité se comble petit à petit depuis 10 ans. Les attentats de 2015 ont lancé l'idée que tous peuvent être dangereux, le fichage est la solution. La crise Covid de 2020 a permis le regroupement des fichiers de police et de la sécurité sociale. Les assurances proposent des contrats discount en contrepartie de l'installation d'un boîtier enregistrant votre conduite. Des formateurs confient la rédaction de leurs cours à ChatGPT. Les signes avant-coureurs sont légion, on marche vers un avenir gris. Ce livre est une sorte de Black Mirror sur papier à la française, prenant et angoissant à la fois.

09/02/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
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A travers plusieurs histoires courtes, Jean van Hamme dénonce les travers d’une société qui a tout prévu pour le bonheur de ses citoyens. Celui ou celle qui viendrait à se rebeller pourrait compromettre cette « magnifique organisation » et ça : il n’en est pas question ! Le bonheur organisé par l’État devient vite coercitif, liberticide et manipulateur. C’est évidemment caricatural et le scénario n’est pas sans rappeler « 1984 » de George Orwell. Il n’empêche, qu’il est intéressant de se pencher de temps en temps sur l’état des libertés et de regarder dans son ensemble le fonctionnement de notre société. Si certains cas évoqués sont poussés à l’absurde et c’est drôle, d’autres plus réalistes font un peu froid dans le dos. J’ai bien aimé la façon dont l’auteur, dans une dernière histoire, a rassemblé tous ces personnages qui n’avaient pas de lien apparent entre eux pour un final intelligent et cohérent. Le dessin de Griffo colle tout à fait à l’esprit du récit avec ses détails et ses couleurs. C’est un bon album que je viens de relire avec plaisir.

18/09/2022 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
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C'est un peu suite à cette période de crise sanitaire que j'ai décidé de sortir de mes étagères et relire la série SOS Bonheur. J'avais le souvenir d'un récit basé sur le contrôle abusif des faits et gestes du citoyen, de méthodes de préventions sanitaires excessives et de diverses élucubrations qui font étonnament un peu penser à ce que l'on vit actuellement. Alors certes, nous n'y sommes pas encore à 100 %, heureusement, mais la situation actuelle reste inquiétante, on vit quand même dans un monde de plus en plus bizarre. Tout en parcourant la lecture, je me suis posé des questions sur l'état d'esprit de Van Hamme lors de l'élaboration de son histoire. Où a-t-il été cherché toutes ces idées ? Sont-elles le fruit de son imagination fertile ? A-t-il été influencé par la lecture d'oeuvres diverses ? Cela restera un mystère d'auteur mais il n'en reste pas moins que ces pensées visionnaires sont toutes plus pertinentes les unes que les autres. Plusieurs fois, j'avais le sourire jaune en coin face à ce scénario tordu et pourquoi pas plausible dans le pire des cas. Croisons les doigts que le bon sens humain l'emporte sur des dérives étatiques qui peuvent s'avérer dangereuses et irréversibles. Mais que dire de ce chapitre où à défaut de ne pas souscrire à une assurance et surveillance santé, de vouloir garder sa liberté, une des protagonistes se retrouvent rejetée du système sans le droit au soin médicaux. Le chapitre sur les vacances nationales organisées par l'Etat et la fin des libertés sur l'organisation de nos propres vacances annuelles. Le chapitre sur la régulation des naissances avec l'abandon d'enfants....Les concepts décrits par Van Hamme à travers trois tomes valent le détour et je vous laisse le soin de les découvrir si ce n'est encore fait, certaines font vraiment froid dans le dos et laissent bien songeur. Le dessin de Griffo accompagne tout cela à merveille, son trait à la bonne idée de ne pas trop faire dans le séduisant et ses couleurs froides n'édulcorent pas la gravité des thèmes abordés. Un premier cycle génial. 28 ans plus tard, les éditions Dupuis ont décidés de repartir pour une saison 2 avec cette fois-ci, Stephen Desberg au scénario et je dois dire que les sujets décrits sont tout aussi interpellants, fous et potentiellement crédibles (préférence nationale, discrimination, isolement des étrangers dans des cités à l'écart de la grande ville, milices privées...) Seule, la conclusion m'a parue beaucoup plus faible et pas à la hauteur de celle de Van Hamme. Le dessin est toujours de Griffo mais la qualité a baissé drastiquement, dommage.

15/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

« SOS Bonheur » est une série intéressante, un peu perdue de vue, mais qui mérite d’être redécouverte – ne serait-ce que pour s’apercevoir qu’hélas un certain nombre de travers de la société policée et technocratique décrite par Van Hamme sont devenus notre réalité, au lieu de n’être qu’une invention Science-Fictionnesque de son imagination. Dans les deux premiers tomes, des histoires courtes (10-15 pages chacune) présentent des personnages en proie à une société sclérosée, hyper administrative, qui, sous couvert de mieux protéger la société dans sa globalité, surveille, sanctionne et élimine ceux qui ne respectent pas les préceptes édictés par un ministère quelconque. Van Hamme singe là les travers d’une administration lambda, pour aboutir à des situations où affleurent l’absurde, une certaine forme d’humour noir, même si tout cela est recouvert d’une bonne couche de froideur : Kafka (voir l’histoire de la Carte Universelle) et Orwell cohabitent dans cet univers qui illustre l’adage selon lequel l’enfer est pavé des meilleures intentions. Le troisième tome est différent des deux premiers. D’abord une seule histoire y est développée, qui est sensée relier toutes les précédentes, tous les personnages ayant été victimes de la répression administrative (ceci de manière quand même un peu artificielle je trouve). Le ton aussi a changé. C’est une sorte d’enquête, menée par un policier sosie de Lino Ventura (qui joue là son rôle classique des années 70-80, à savoir le gros grain de sable luttant contre le système et finissant mal…). Van Hamme y développe là une histoire où ses tics de scénariste de TV et autres ressortent. J’ai clairement moins bien aimé cet album, moins intéressant, proche de certains Christin, et qui manque pour le coup d’originalité. Ce dernier album est presque dispensable, et vous pouvez vous contenter de lire, voire d’acheter les deux premiers.

30/03/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette anticipation sur un futur proche peut sembler flippante car elle s'appuie sur le fait que chacun de nous est fiché, encarté et enregistré de la naissance à la mort. Van Hamme imagine un univers kafkaïen avec une société qui contrôle tout, où chaque individu est pris en charge par un Etat Big Brother (vacances nationalisées, contrôle médical, limitation des naissances, écrivains agrées par le pouvoir...). Les interrogations des auteurs sur ces dérives sont parfaitement troublantes. Dès le 1er récit, et dès le début, on sent où on est tombé : une entreprise dont les activités sont nébuleuses et où tout doit filer droit ; le moindre grain de sable risque d'enrayer cette belle mécanique, les employés sont des moutons, et l'histoire bascule lorsque Mortier décidé d'aller voir la direction. Ce genre de récit fait un peu froid dans le dos et conditionne l'ensemble, tout comme le second sur le contrôle médical, qui est peut-être encore plus effrayant ; on est proche d'Aldous Huxley. Le 3ème sur les vacances imposées est basé sur des constats hélas vrais (routes surchargées, campings surpeuplés, prix exorbitants, ceux qui ne partent pas...), mais les solutions proposées sont discutables. Le 4ème sur la sécurité exacerbée est involontairement drôle avec ce système qui se retourne contre celui qui l'a mis en place, mais la fin est banale. Le récit de la culture avec l'écrivain rebelle, rentre aussi dans le moule des contrôles étatiques, même si à la base, les artistes peuvent être reconnus et protégés ; mais la liberté symbolisée par l'allusion à la fable de La Fontaine "le loup et le chien", montre aussi les dérives d'un tel système. Enfin, la machine s'enraye définitivement dans le dernier récit qui se veut une conclusion finale des précédents : la peine de mort pour Langlais, punition extrême pour une peccadille, est représentative de ce dérèglement, et le fait que Carelli ait la figure de Lino Ventura n'est sans doute pas fortuit, l'acteur ayant incarné parfois des types broyés par un système. Tous ces récits s'inscrivent dans la tradition d'Orwell et peuvent donner à réfléchir et à s'interroger sur notre monde dont l'actualité est parfois étrangement proche, mais finalement ce constat qui au départ m'avait séduit, a fini par m'ennuyer un peu. Ce dernier récit qui réunit tous les protagonistes proposait là aussi une idée intéressante, mais la fin donne quand même l'impression que Van Hamme a recollé tous les vieux morceaux de ces histoires écrites 20 ans avant. Tout est évidemment exagéré et amplifié pour aboutir à des situations aberrantes, mais cet exercice devient parfaitement indigeste et nauséeux. Je trouve l'idée bonne, mais c'est l'accumulation qui est pesante, le côté flippant et orwellien de ce droit au bonheur finit par se diluer. Le plus incroyable, c'est qu'on se surprend à penser que tout ceci pourrait se produire un jour... et la vision proposée ici, même si je ne l'ai pas appréciée totalement, trouve un écho dans certains films de science-fiction des années 70 qui offraient des visions pessimistes de l'avenir, comme Soleil Vert, Rollerball, THX 1138... Au niveau du dessin, je ne partage pas l'avis de certains posteurs qui le qualifient de peu attirant, affreux, ou moche ; certes, on voit bien qu'il n'est pas encore stabilisé, c'est la première Bd réaliste de Griffo, mais il est riche de petits détails, les personnages sont proches du style de Moebius tout en étant moins épurés, ils ne ressemblent pas à des statues comme dans Giacomo C., ce graphisme correspond à l'ambiance voulue, assez sombre et pessimiste, il est donc très correct.

27/01/2015 (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Après la lecture de cette intégrale je reste quand même sur ma faim. Je ne peux pas dire que l'histoire soit mauvaise mais c'est le dénouement qui m'a légèrement déçu. Tout comme jurin je trouve les deux premiers tomes réussis. Par contre le troisième et dernier tome me fait dire que l'auteur a voulu trop bien faire et il nous a pondu une fin improbable et qui, à mon avis, est bâclée. C'est dommage car l'histoire démarrait plutôt bien. Jean Van Hamme nous plongeait dans un monde futuriste malsain, dans lequel l'administration toute puissante surveille tout et dirige la vie de chaque citoyen. Au début, cette histoire m'a fait penser au superbe film Brazil de Terry Gilliam, ce qui n'était pas pour me déplaire car il fait partie de mes films préférés. Puis l'histoire bascule à mon goût dans un récit d'action qui a fini par me lasser. Je l'ai déjà dit et je le répète, quel dommage ! Pourtant j'avais trouvé intéressante l'idée que plusieurs histoires finissent par se regrouper et que certains personnages se retrouvent embarqués dans le même "bateau" si je peux m'exprimer ainsi. Mais malheureusement cela n'a pas suffi pour me permettre de mettre plus que 3/5 à cette série. Par contre j'ai beaucoup apprécié le dessin de Griffo qui est aussi réussi que dans Vlad, très bonne série d'ailleurs. Je conseille quand même aux fans de Van Hamme de lire cette série, mais l'achat est dispensable, faites comme moi : empruntez l'intégrale à votre médiathèque.

18/11/2013 (modifier)
Par Puma
Note: 1/5

Bof bof bof bof bof .... et re-bof à l'infini ! Voilà le résumé de cette lecture de l'intégrale. Un immense "Bof". "Bof" pour le dessin très brouillon et surchargé, généralement dénué de vie, "bof" pour les horribles couleurs claquantes . "Bof "pour cet espèce de scénario intellectualisant totalement artificiel et poussé horriblement à la caricature ; je ne "marche" nulle part dans aucune des histoires proposées où je perçois les grosses ficelles scénaristiques parfois tellement faciles que quasi vulgaires ; c'est pour ma part le plus extraordinaire plantage scénaristique de Van Hamme que d'habitude j'apprécie, et certainement la série que j'ai le moins appréciée de tout ce qu'il a pu produire, avec Lune de guerre pour d'autres raisons. Bref, à mon sens, il y a tellement mieux à lire aujourd'hui, que cette ré-édition me semble inopportune, inutile même, et dont la seule légitimité me semble être de vouloir surfer commercialement sur un nom de casting pour ramasser les écus, même si les intervenants se tirent clairement une balle dans le pied aujourd'hui avec cette ré-édition.

03/02/2012 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Je l'avais déjà lu il y a pas mal d'années et je n'en gardais pas un souvenir impérissable. Cette relecture me donne la même impression. C'est pas mal, mais pas transcendant. Toutes ces histoires courtes décrivant un monde sans liberté se ressemblent finalement et il est difficile de toutes les lire d'une traite. Bien sur on peut voir dans ce monde qui pousse la caricature des dérives administratives à l’extrême de très bonnes idées. Bien sur ce monde de dictature insensé a de quoi faire peur tant certains éléments ne paraissent pas si éloignés de notre réalité. Malheureusement cette succession de petites histoires a du mal à être passionnante. La conclusion qui fait se rejoindre toutes les histoires est une excellente initiative, ça leur donne un fil conducteur commun. Hélas j'ai trouvé que c'était un peu too much. On a du mal à y croire. Enfin le dessin et surtout les couleurs sont d'un autre temps, ça ne donne pas très envie. Au final un classique qu'il faut avoir lu, mais de là à l'acheter...

01/02/2011 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

J’ai bien apprécié les deux premiers tomes, pour le troisième mon avis est plus mitigé. A travers de petits récits, l’auteur nous décrit la vie de certains citoyens dans une société fictive dont les principales caractéristiques sont le manque d’humanité et un dirigisme exacerbé. Les petits récits n’ont pas tous le même niveau mais je trouve l’ensemble très bon. Par contre je trouve le troisième tome assez décevant et la fin peu plausible. Ce dernier tome semble superflu, les petits récits suffisaient à eux-mêmes, des fins ouvertes sont bien plus interpellantes (dans ce type de récit du moins) que la fin proposée par Jean Van Hamme. Le dessin est correct, pour les couleurs ce n’est pas génial !

07/11/2010 (modifier)

Voici une BD qui m'a profondément marqué pendant mes premières années étudiantes. J'ai découvert d'un coup l'univers des BD adultes dans ma bibliothèque universitaire, et celle-ci fut clairement l'une des plus marquantes pour mon petit cerveau innocent. Une intrigue à couper le souffle, avec plusieurs histoires tragiques et indépendantes se déroulant dans une société où la surveillance de tous est le maître mot. Des histoires cruelles mettant chacune en lumière des personnages au destin très proche. Même le dessin plus que moyen (voire moche) n'a pu m'empêcher de plonger dans cette dystopie visionnaire, pas si éloignée que ça de notre société actuelle. Et pourtant, je suis vachement sensible au dessin, c'est dire ! Un incontournable de la BD de la fin des années 80 et qui reste encore aujourd'hui remarquable en tous points.

13/02/2010 (modifier)