Bury the Lede

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Jeune étudiante en journalisme, Madison T. Jackson effectue un stage très convoité au Boston Lede.


Les petits éditeurs indépendants

Un soir, lorsque son scanner de police mentionne un meurtre brutal lié à une famille éminente de Boston, Madison se précipite sur la scène du crime, à la recherche du scoop du siècle. Ce qu'elle trouve à la place, c'est la femme qui changera sa vie à jamais : Dahlia Kennedy, célébrité mondaine, couverte de sang et principale suspecte du meurtre de son mari et de son enfant. Quand Dahlia refuse de parler à qui que ce soit d'autre que Madison, commence alors un jeu dangereux du chat et de la souris qui va entraîner la jeune journaliste sur un chemin tortueux. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Mai 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Bury the Lede © Akileos 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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14/07/2025 | Gaston
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

J'ai pris plaisir à scier les os. - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, qui peut aussi être considéré comme le pilote d'une série, si tant est qu'elle rencontre du succès. Il est paru d'un seul tenant en 2019, sans prépublication, écrit par Gaby Dunn, dessiné et encré par Claire Roe, avec une mise en couleurs réalisée par Miquel Muerto. Il se termine avec 6 pages d'études graphiques sur les personnages. La nuit, le portable sonne et réveille monsieur Pierce. À l'autre bout du fil, Lexington Ford une journaliste du Boston Lede : elle demande si son interlocuteur connaît Thomas Pierce junior, en expliquant qu'il a été impliqué dans une tuerie de masse. L'homme est interloqué et répond qu'il ne voit pas qui aurait voulu tuer Tom. Lexington Ford raccroche et rend compte au rédacteur en chef Terry Flaherty. À côté d'elle la stagiaire de fin d'études Madison Jackson écoute car elle n'a pas réussi à obtenir autant de décrochés que Ford. Flaherty s'adresse à Jackson pour lui demander un article sur le fait que la maire Caroline Yang n'a pas tenu sa promesse sur la lutte contre le crime. Après avoir fini son article, elle a le droit d'emprunter une voiture de service. Elle capte un appel de police pour un possible meurtre. Elle se rend sur place, mais Janie Lu du Boston Trombone est déjà sur place. Jackson aperçoit le policier Dominick O'Shane qu'elle connaît et l'interpelle pour savoir ce qui s'est passé. Le policier passe son téléphone à Madison Jackson et elle lit les textos. Elle comprend que Edgar Ballantyne a été assassiné à son domicile. Elle appelle incontinent son journal, mais le rédacteur en chef lui indique que l'information est déjà disponible sur le site internet du Boston trombone. Elle voit deux policiers emmener Dahlia Kennedy (l'épouse de Ballantyne), menottes aux poignets, sa robe maculée de sang. Le lendemain matin au petit déjeuner, elle écoute les informations télévisées et elle consulte son fil d'informations : Dahlia Kennedy n'a fait aucune déclaration. Son frère David Jackson lui demande s'ils sont vraiment obligés d'écouter ça. Il lui fait remarquer que sa synthèse sur la maire ne l'a pas aidé, car il fait partie de son équipe, et en plus il a encore un peu pal aux cheveux de la séance de dégustation de champagne de la veille au soir. Stefanie, sa fiancée, lui rappelle que cette dégustation était indispensable. Madison Jackson et Lexington Ford se rendent au commissariat dans la matinée, et elles croisent Janie Lu qui en sort déjà. Ford aperçoit la baby-sitter d'Henri Ballantyne-Kennedy assise sur les marches et suggère à Madison d'aller lui parler. Dahlia Kennedy a refusé de parler à Janie Lu, puis à Lexington Ford. Contre toute attente, elle accepte de parler à Madison Jackson. Cette dernière engage la conversation en déclarant qu'elle a l'intime conviction que Dahlia Kennedy n'a pas tué son mari. Cette dernière lui répond en évoquant le plaisir qu'elle a pris à scier les os du cadavre de son fils pour le faire disparaître. La couverture vante le fait que la scénariste fait partie de la liste du New York Times recensant les auteurs les plus vendeurs, mais sa notoriété n'a pas encore traversé l'Atlantique. Sur la base de la quatrième de couverture, le lecteur sait qu'il peut s'attendre à une enquête menée par une stagiaire en école de journalisme. La scénariste raconte son histoire de manière naturaliste. Il n'y a que les entretiens entre Madison Jackson et Dahlia Kennedy qui relève d'un procédé nécessitant un surcroit de suspension d'incrédulité consentie. Pour le reste, elle décrit un travail de journaliste pas forcément très palpitant qui consiste à interroger des personnes, effectuer des recherches majoritairement sur internet et passer des coups de fil. L'enquête progresse régulièrement pour que le récit dispose d'un rythme régulier, avec des surprises qui sont amenées naturellement, pendant les discussions ou les recherches. Il n'y a pas d'éclair de génie venant soudainement apporter une compréhension totale, ou d'informateur sortant de nulle part qui vient contacter la stagiaire parce qu'il faut que l'intrigue progresse. Les personnages disposent de suffisamment d'épaisseur pour exister : l'éditeur en chef rigoureux et ne faisant pas de sentiment, Lexington Ford voyant progresser la stagiaire empiétant sur ses propres articles, le jeune policier utilisant la stagiaire pour faire progresser l'enquête par d'autres moyens, le frère de Madison Jackson, qui l'héberge et s'occupe de sa propre carrière, Harold Genero la journaliste chevronnée, etc. Claire Roe a opté pour une narration graphique descriptive dans un registre naturaliste, avec un degré de simplification dans les formes, en phase avec la nature du récit. Elle campe des personnages réalistes, sans exagération morphologique, avec un jeu d'acteur naturaliste. Le lecteur peut voir les différences d'âge en regardant les personnages : Madison Jackson jeune adulte, Lexington Ford plus âgée (autour de 30 ans), Harold Genero ayant passé la cinquantaine, de même pour Terry Flaherty. Chaque personnage dispose de traits de visage différenciés, d'une garde-robe spécifique. Il note que de temps à autre les contours perdent un peu de leur assurance, dans le détourage d'une silhouette ou dans la représentation d'un visage, sans que cela ne le fasse sortir du récit. De même, parfois, une expression de visage peut sembler un peu exagérée ou décalée par rapport à la situation, là encore sans que cela ne provoque une impression de caricature. Assez rapidement, le lecteur éprouve l'impression que le coloriste est fortement influencé par le travail d'Elizabeth Breitweiser sur les séries d'Ed Brubaker dessinées par Sean Phillips, par exemple Kill or be killed. Il procède par aplats de couleurs pour chaque forme détourée ajoutant par-dessus une forme irrégulière d'une teinte plus foncée pour rendre compte des ombres, sans oser aller jusqu'à glisser dans un registre pour impressionniste comme le fait Breitweiser. Visiblement, Claire Roe estime que la représentation des environnements est importante car elle y consacre assez de temps pour qu'ils soient consistants et régulièrement représentés. Le lecteur peut ainsi observer la façade de l'immeuble où habite monsieur Pierce, l'aménagement de la salle de rédaction et les meubles utilisés, la pièce principale de l'appartement de Stefanie & David, la chambre de l'appartement de Lexington Ford, le beau pavillon de Charles Ballard, la façade de la précédente demeure de Dahlia Kennedy, et la salle de deux ou trois bars. À nouveau, l'artiste ne se lance pas dans une représentation photographique, mais elle trouve le bon équilibre entre les éléments représentés et leur degré de détails pour que la lecture ne s'en trouve pas ralentie. Elle trouve également le bon dosage pour les scènes de dialogue, avec des arrière-plans peu fournis, mais suffisant, et une bonne gestion de l'évolution de la prise de vue pour éviter l'enfilade de têtes en train de parler. Le lecteur plonge dans un monde réaliste, peuplé d'individus plausibles et aisément reconnaissables. Alors que le lecteur suppose qu'il va s'installer un jeu du chat et de la souris entre Dahlia Kennedy et la jeune Madison Jackson (à l'instar de celui malsain entre Hannibal Lecter et Clarice Sterling), Gaby Dunn fait preuve de plus d'originalité. Kennedy manipule bien la jeune journaliste, mais sans sadisme. Du coup, le lecteur se prête bien volontiers à ce jeu, n'essayant pas de devancer les révélations de Dahlia Kennedy qui en sait un peu beaucoup, mais se rangeant plutôt du côté de Madison Jackson qui comprend bien qu'elle est manipulée. L'enquête progresse régulièrement à un rythme plausible, pour déboucher sur un crime immonde plusieurs fois répété. Le lecteur sent bien que de temps à autre la scénariste amène les faits avec un soupçon de maladresse, ce qui les rend un peu abrupts. Mais ce défaut est compensé par les interactions entre les principaux personnages. Dans un premier temps, le lecteur suppose que la relation entre Madison Jackson et Dominick O'Shane relève de la convention qui veut que les journalistes cultivent des relations dans la police pour obtenir des informations confidentielles. Il met l'inimitié du frère et la sœur sur le même compte : une convention pratique pour introduire un peu d'animation à peu de frais. En cours de route, il relève que Madison Jackson se montre peu amène avec Dominick O'Shane, sans aucune reconnaissance. Il constate que David Jackson fait des remarques amères à sa sœur, qui dépassent les piques usuelles. Gaby Dunn fait apparaître la nature des motivations de ces personnages, et de plusieurs autres. Le récit révèle une absence totale d'angélisme ou de naïveté, que ce soit pour Madison Jackson et sa vocation, pour Lexington Ford, pour Dominick O'Shane, ou pour Dahlia Kennedy. Il s'agit bien d'adultes qui savent ce qu'ils veulent, et qui connaissent le prix à payer. Ils n'en deviennent pas infaillibles ou invulnérables pour autant. Gaby Dunn et Claire Roe racontent une histoire de genre mêlant enquête journalistique et thriller. La narration visuelle est accordée au scénario pour rendre les individus et les lieux plausibles et concrets. Le scénario associe des éléments plausibles, mais sans toujours prendre le temps de les étoffer ou de bien les intégrer, tout en développant un point de vue très adulte sur la motivation professionnelle des individus, tout en manquant un peu de subtilités dans la caractérisation psychologique de certains individus.

06/09/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Un thriller qui se laisse lire, mais qui ne marquera pas le genre et qui est tout de même un peu cliché. Une femme est accusée d'avoir tué sa famille et le corps de son fils a disparu. Une journaliste stagiaire ne croit pas qu'elle est coupable et va lui parler en prison. La femme continue d'affirmer qu'elle est coupable, mais elle va commencer à lui faire des confidences ce qui fait que l'héroïne va être la seule pour une raison quelconque qui va avoir une relation spéciale avec la peut-être tueuse. L'héroïne va donc enquêter et essayer de trouver la solution au mystère. Un récit qui est sens souvent le déjà vu avec notamment la potentiel meurtrière qui agit comme tous les génies criminels manipulateurs qu'on retrouve dans la fiction depuis Hannibal Lecter. Il y a des facilités dans le scénario. Même le dessin manque de personnalité, c'est le style qu'on retrouve dans pleins de polars en comics. Cela se laisse tout de même lire et ce n'est pas vraiment ennuyeux si on est fan du genre.

14/07/2025 (modifier)