Une autre série Rebirth dont j'ai relu ou lu tous les tomes.
J'adore la série Suicide Squad de la fin des années 80-début des années 90, mais toutes les autres versions que j'ai lues de l'équipe m'ont pour l'instant moins convaincu.
Cette série est divisée en plusieurs arcs et je dois dire que je trouve la qualité inégale. Ça va du bon divertissement au franchement moyen. Au niveau des personnages principaux, j'aime bien quoique je ne suis pas fan du nouveau look du Captain Boomerang et je n'aime pas quand Killer Croc est un monstre stupide et cannibale, je l'aime bien mieux lorsqu'il était un vilain très intelligent qui ne se servait pas juste de ses muscles. Et puis je voudrais bien qu'on m'explique comment Harley Quinn peut être à la fois membre permanent de la Suicide Squad (ce qui fait en sorte qu'elle vit dans une prison) tout en vivant dans une autre ville dans sa propre série. Les scénarios sont un mélange de drame, d'humour et de beaucoup d'action. L'humour m'a parfois fait sourire et le coté dramatique des personnages est bien exploité.
En gros, une série à lire si on est fan de super-héros. Ceux qui sont allergiques au genre vont s'ennuyer ferme.
La guilde de la mer est une série a priori abandonnée, faute de succès, et c'est bien dommage. Tout était là pourtant pour me plaire et pour plaire à beaucoup d'autres au vu de quelques avis précédents.
J'ai adoré l'entame de l'intrigue, l'univers foisonnant des espèces différentes mais qui cohabitent tant bien que mal avec quelques régimes autoritaires, voire dictatoriaux, les coutumes érigées en interdits pour asservir les populations... et les filous qui contournent toutes les règles à leur profit. C'est suffisamment « fantasy » pour ne pas être réel, et on se prend au jeu...J'aime les personnages et on voit bien que celle qui paraît la plus timorée au départ aura son rôle à jouer !
Le dessin est particulier, il m'a surprise au début, (je découvrais Nancy Pena à l'époque) et j'ai fini par les trouver beaux ces personnages aux bouches si démesurées. Quant à la « mise en scène », j'ai vraiment admiré les pleines pages où les héros évoluent dans un seul et même décor architectural. On devine que l'auteure travaille également pour les arts textiles et cet univers me parle forcément : oui, je le confesse ici, la bd n'est pas ma seule passion, je suis également brodeuse, crocheteuse, tricoteuse et tout ce qui se termine en « euse » dans l'art du fil, mea culpa ! Donc Madame Pena, s'il vous plait, ne me laissez pas avec ce suspense, et je suis sûre que vous-même êtes bien marrie d'avoir une histoire dans la tête et de ne pas pouvoir la concrétiser. Je sais que ce n'est pas très fair play d'essayer de faire culpabiliser l'auteure mais on ne sait jamais, ça peut marcher ! C'est vraiment la seule chose qui m'empêche de mettre une quatrième étoile à cette série.
Cet album, le premier publié par Olivier Josso, est un recueil d’histoires plus ou moins courtes, dont le fil conducteur est le mal être ressenti par le personnage principal (Josso probablement – qui apparait même nominalement avec sa compagne, qui en coscénarise deux), ses questionnements à propos de la vie, la sortie de l’adolescence, les débuts de « l’indépendance ».
Les premières histoires sont davantage poétiques, minimalistes, avec une narration fragile, jouant sur l’abstrait parfois, certaines symboliques, avec un dessin encore perfectible et hésitant. Dessin qui use d’un noir et blanc gras et nerveux. Contrairement à Ro, c’est cette partie que j’ai le plus aimée (affaire de goûts donc).
Dans le dernier tiers, si la thématique générale et encore la même, les histoires ressemblent plus à du roman graphique classique – et donc à mes yeux moins intéressant et original. Le mal être est d’ailleurs porté dans la longue dernière histoire par un autre type que Josso, qui vit d’ailleurs en couple, a un enfant, et donc semble avoir dépassé les angoisses existentielles qui l’occupaient dans les histoires précédentes.
Autres changements notables au niveau graphique : le dessin semble un peu plus maîtrisé (mais j’aimais bien celui des précédentes histoires). Et surtout du Noir et Blanc on est passé à une colorisation usant d’une bichromie forte, avec un bleu un peu délavé qui domine : là aussi ma préférence va au Noir et Blanc du début.
Bon, en tout cas, l’album se laisse lire sans problème, même si la dernière partie m’a quelque peu laissé sur ma faim.
Je ne sais que penser avec cette BD. Je ne comprends pas où les auteurs veulent en venir.
Cela se passe dans un village du Vercors où l'on suit un jeune gendarme. Ce dernier, efficace mais très taiseux, est miné par la méfiance et un sentiment que la France est en guerre contre les terroristes islamistes. Il voit le danger partout et se méfie d'un peu tout le monde, surtout s'ils sont bronzés.
Il règne sur ce récit une atmosphère de tension, de suspicion et de haine assez permanente. Et si le message est à un moment affirmé que la haine ne peut mener qu'à la haine, le déroulement des faits ne va pas toujours dans ce sens, comme s'il justifiait en partie la méfiance et la réaction violente.
En parallèle, il y a une sous-intrigue autour de la collègue du héros qui semble amoureuse de lui et ce dernier qui donne l'impression d'être plutôt attiré par un adolescente en vacances dans la région, mais cette histoire là n'aboutit nulle part.
Et puis il y a le dessin de Bastien Vivès, au trait toujours si fluide et maîtrisé mais que je n'apprécie pas pour autant, notamment quand il épure tellement les traits de visages que j'ai parfois du mal à déchiffrer ce qu'il voulait dessiner ni à ressentir les émotions qu'ils sont sensés dégager.
Je reste donc perplexe et pas convaincu, mais pour autant j'ai lu assez agréablement cette BD, me demandant où elle allait me mener. Dommage donc qu'elle semble m'avoir amené dans une impasse.
Emprunté par hasard à la bibliothèque, on ne peut pas dire que la lecture de cet album me marquera outre mesure. Ce conte onirique nous raconte l'histoire d'une jeune humaine destinée a été sacrifiée, qui sera sauvée par un dieu à l'apparence d'un gros ours. Elle va devenir sa femme et on va découvrir la cohabitation entre ces deux êtres qui ne sont pas fait théoriquement pour vivre ensemble. Une jeune fille qui a plutôt l'air d'avoir 12 ans que 18, et un dieu, vous n'y pensez pas ?
Déjà je trouvais ça déstabilisant qu'au vu de sa jeunesse apparente, elle soit tout le temps à poil, mais en plus quand le gros ours prend la forme d'un homme pour consommer son mariage c'est limite malsain. Passé ce détail, la lecture est pas désagréable, le dessin est bon et colle tout à fait au style de l'histoire. Ca se lit bien, mais je n'ai pas été tellement sensible à la destinée de cette jeune fille, sa complicité naissante avec son mari, et la tournure tragique prise par les évènements ne n'a pas touché. Bref pas désagréable, mais j'aurais assez vite oublié cette lecture je pense.
Publié (et aussi lu de ma part) peu de temps après Strip-Tease, cet album voit Joe Matt poursuivre dans sa veine autobiographique, mais cette fois-ci avec un gros retour en arrière, puisque cette histoire (qui grosso modo se déroule sur deux jours, le temps d’un week-end) nous permet de retrouver Joe dans sa jeunesse.
Comme pour Strip-Tease, il n’hésite pas à se montrer sous ses mauvais jours. En effet, le Joe que nous découvrons ici possède peu de qualités, mis à part une certaine énergie, un relatif sans des affaires (l’Américain modèle ?). Il est par contre plein de défauts, qui le rendent souvent odieux, voire insupportable : plutôt lâche et geignard face à plus costaud (qu’il n’a pas hésité à arnaquer auparavant), obsédé par le fric, égoïste, infecte avec sa famille (en particulier sa mère), c’est un affreux gosse qui mérite clairement quelques baffes – qu’il reçoit d’ailleurs vers la fin, au propre comme au figuré.
Bref, Matt est vraiment sans concession vis-à-vis de son double dessiné (je ne sais pas ce qu’il a pu garder ou modifier de l’original), et on comprend mieux en tout cas l’adulte velléitaire et égoïste qu’il nous montre ailleurs.
En tout cas l’album se laisse lire facilement, sans empathie pour Joe, mais avec toujours une pointe de curiosité : jusqu’où poussera-t-il intéressement et cynisme, et quand cela lui retombera-t-il dessus ?
Album à redécouvrir…
Cette BD est un recueil de super-héros aux pouvoirs tout nuls. En gros, ils ont vraiment un super-pouvoir, un truc fantastique dans la forme, mais complètement inutile dans le fond. C'est donc de l'humour absurde avec des super-héros aussi incongrus que gentiment ridicules.
Graphiquement, ce sont des gags en une ou deux pages, dont la majorité sont composés d'un seul grand dessin en double page ou d'un dessin par page, même si certains comportent davantage de cases. C'est un dessin de style ligne claire. L'auteur se permet d'ailleurs quelques clins d'œil discrets à Tintin en intégrant des personnages d'Hergé dans quelques cases. Son trait est également très épais, rappelant certains ouvrages pour la jeunesse ou donnant aussi un peu l'impression que les dessins ont été agrandis. C'est assez élégant même si cela manque parfois de détails.
Quant aux gags, ils sont bons. Les idées ne sont pas toujours hilarantes mais il y en a plusieurs qui m'ont fait vraiment rire de bon cœur. J'ai beaucoup aimé Super Bigorneau Woman par exemple. En outre, en plus de la simple trouvaille de ces super-pouvoirs inutiles, il y a aussi la manière volontairement pataude dont le texte narratif les présente qui est également amusante.
Hélas, l'album se lit beaucoup trop vite à mon goût. Alors, certes il se présente comme étant destiné à la jeunesse, même si je trouve qu'il parlera peut-être davantage aux lecteurs plus âgés, mais je reste quand même sur ma faim après lecture car les pages s'enchainent rapidement et on referme l'album une poignée de minutes seulement après l'avoir entamé. Ca fait un peu cher payé pour si peu de temps de lecture.
Vous connaissez les frères Dalton ? je ne vous parle pas de Joe, William, Jack et Averell mais de Robert (Bob), Gratton (Grat), William (Bill) et Emmett Dalton, les vrais frères Dalton qui ont sévi dans l'Ouest américain entre 1890 et 1892, attaquant principalement des banques et des trains.
Nous sommes bien loin de Lucky Luke avec ce diptyque qui nous plonge dans la vie mouvementée et trépidante des Dalton. On commence la lecture par la fin ! Ils sont abattus après un énième braquage d’une banque à Coffeyville en 1892. Ca vous met dans l’ambiance immédiatement. Ok ok pas de suspens particulier à attendre mais cela n’est pas une contrainte dans la lecture de ce récit.
J’ai découvert à la lecture de ces 2 albums, qu’au départ, les frères Dalton étaient du bon côté de la barrière. Ils étaient d’honnêtes citoyens, ils défendaient la veuve et l’orphelin. Ils étaient – accrochez-vous ça va vous secouer – marshall avec l’étoile qui va bien accrochée sur la chemise au niveau du cœur. C’est dingue non ?
Le scénario tient la route. Le rendu est propre. On peut regretter cependant la détermination des auteurs à rendre ces gangsters sanguinaires, sympathiques à tout prix. Nous ne sommes pas dans le monde des bisounours. Cela reste un bon western poussiéreux. On ne s’ennuie pas. Il y a du rythme et les dialogues sont percutants.
Tout d'abord il y a le graphisme qui me plait beaucoup. la majorité des planches ressemblent à ce que Masbou à fait dans De Cape et de Crocs. Et forcément j'adore ce style. Les bonnes têtes des personnages sont un régal, tout comme les décors chargés de petits détails pour le plaisir des yeux. La petite originalité graphique c'est que chaque aventure du baron, qui nous est conté en 2, 3 ou 4 planches, est mise en images dans un style différent à chaque fois. Surprenant et plutôt réussi même si je les plus ou moins appréciés selon les cas.
Coté scénario, je ne savais pas à quoi m'attendre. Globalement on a une histoire un peu déjantée, où un rêveur mythomane raconte ses supposées aventures à qui veut bien l'entendre. J'ai trouvé certaines plaisantes, avec des éléments tellement gros que ça en devient amusant. J'ai trouvé d'autres un peu quelconques, peut être parce que l'effet de surprise s'est effacé après les premières histoires. L'intégralité de l'album est composé de la succession de ces multiples aventures du baron.
Il y a bien un enrobage autour (le Baron attendu par les habitants à l'auberge) mais il est anecdotique en fin de compte. C'est un peu ce qui m'a géné, cette partie n'a au final pas d'interêt. Pourtant je l'ai trouvé très plaisante à lire, mais j'attendais quelque chose qui n'est jamais arrivé. J'attendais une grosse surprise qui viendrait conclure la longue attente des habitants par une pirouette qui donnerait une autre vision des affabulations du baron. Ça aurait été génial, mais point de surprise au final. Un peu comme la première fois qu'on regarde le diner de cons, et qu'on attend impatiemment le diner.
En conclusion, pas mal, mais pas 100% emballé.
Je ressors de ma lecture avec un avis mitigé, même si je l’ai visiblement davantage appréciée que l’aviseur précédent.
Je ne connaissais pas ce duo d’auteurs italiens, qui ont développé ici une histoire – et une esthétique – très marquées par les années 1970 (c’est tout à fait le genre de trucs qui aurait pu être publié dans Métal Hurlant par exemple).
J’ai en tout cas bien aimé le dessin, que ce soit les choix esthétiques ou le trait (très fin, jouant sur des hachures pour exploiter un Noir et Blanc précis). On a parfois un travail pointilliste (je ne sais pas si Cadelo travaillait à l’encre de Chine, mais ça y ressemble). Il y a une alternance de cases épurées et de cases chargées de détails, avec un découpage assez classique – le grand format permet en tout cas d’apprécier le travail graphique.
C’est plus sur l’histoire que je reste quelque peu sur ma faim en fait. Elle se laisse lire (même si au départ j’ai eu un peu de mal à entrer dedans), mais elle est un peu décousue et se finit un peu abruptement.
Mais c’est quand même une lecture intéressante, une histoire SF typée 70’s, que les amateurs peuvent apprécier (après, sa rencontre n’est pas des plus courantes).
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Suicide Squad Rebirth
Une autre série Rebirth dont j'ai relu ou lu tous les tomes. J'adore la série Suicide Squad de la fin des années 80-début des années 90, mais toutes les autres versions que j'ai lues de l'équipe m'ont pour l'instant moins convaincu. Cette série est divisée en plusieurs arcs et je dois dire que je trouve la qualité inégale. Ça va du bon divertissement au franchement moyen. Au niveau des personnages principaux, j'aime bien quoique je ne suis pas fan du nouveau look du Captain Boomerang et je n'aime pas quand Killer Croc est un monstre stupide et cannibale, je l'aime bien mieux lorsqu'il était un vilain très intelligent qui ne se servait pas juste de ses muscles. Et puis je voudrais bien qu'on m'explique comment Harley Quinn peut être à la fois membre permanent de la Suicide Squad (ce qui fait en sorte qu'elle vit dans une prison) tout en vivant dans une autre ville dans sa propre série. Les scénarios sont un mélange de drame, d'humour et de beaucoup d'action. L'humour m'a parfois fait sourire et le coté dramatique des personnages est bien exploité. En gros, une série à lire si on est fan de super-héros. Ceux qui sont allergiques au genre vont s'ennuyer ferme.
La Guilde de la mer
La guilde de la mer est une série a priori abandonnée, faute de succès, et c'est bien dommage. Tout était là pourtant pour me plaire et pour plaire à beaucoup d'autres au vu de quelques avis précédents. J'ai adoré l'entame de l'intrigue, l'univers foisonnant des espèces différentes mais qui cohabitent tant bien que mal avec quelques régimes autoritaires, voire dictatoriaux, les coutumes érigées en interdits pour asservir les populations... et les filous qui contournent toutes les règles à leur profit. C'est suffisamment « fantasy » pour ne pas être réel, et on se prend au jeu...J'aime les personnages et on voit bien que celle qui paraît la plus timorée au départ aura son rôle à jouer ! Le dessin est particulier, il m'a surprise au début, (je découvrais Nancy Pena à l'époque) et j'ai fini par les trouver beaux ces personnages aux bouches si démesurées. Quant à la « mise en scène », j'ai vraiment admiré les pleines pages où les héros évoluent dans un seul et même décor architectural. On devine que l'auteure travaille également pour les arts textiles et cet univers me parle forcément : oui, je le confesse ici, la bd n'est pas ma seule passion, je suis également brodeuse, crocheteuse, tricoteuse et tout ce qui se termine en « euse » dans l'art du fil, mea culpa ! Donc Madame Pena, s'il vous plait, ne me laissez pas avec ce suspense, et je suis sûre que vous-même êtes bien marrie d'avoir une histoire dans la tête et de ne pas pouvoir la concrétiser. Je sais que ce n'est pas très fair play d'essayer de faire culpabiliser l'auteure mais on ne sait jamais, ça peut marcher ! C'est vraiment la seule chose qui m'empêche de mettre une quatrième étoile à cette série.
Douce confusion
Cet album, le premier publié par Olivier Josso, est un recueil d’histoires plus ou moins courtes, dont le fil conducteur est le mal être ressenti par le personnage principal (Josso probablement – qui apparait même nominalement avec sa compagne, qui en coscénarise deux), ses questionnements à propos de la vie, la sortie de l’adolescence, les débuts de « l’indépendance ». Les premières histoires sont davantage poétiques, minimalistes, avec une narration fragile, jouant sur l’abstrait parfois, certaines symboliques, avec un dessin encore perfectible et hésitant. Dessin qui use d’un noir et blanc gras et nerveux. Contrairement à Ro, c’est cette partie que j’ai le plus aimée (affaire de goûts donc). Dans le dernier tiers, si la thématique générale et encore la même, les histoires ressemblent plus à du roman graphique classique – et donc à mes yeux moins intéressant et original. Le mal être est d’ailleurs porté dans la longue dernière histoire par un autre type que Josso, qui vit d’ailleurs en couple, a un enfant, et donc semble avoir dépassé les angoisses existentielles qui l’occupaient dans les histoires précédentes. Autres changements notables au niveau graphique : le dessin semble un peu plus maîtrisé (mais j’aimais bien celui des précédentes histoires). Et surtout du Noir et Blanc on est passé à une colorisation usant d’une bichromie forte, avec un bleu un peu délavé qui domine : là aussi ma préférence va au Noir et Blanc du début. Bon, en tout cas, l’album se laisse lire sans problème, même si la dernière partie m’a quelque peu laissé sur ma faim.
Quatorze juillet
Je ne sais que penser avec cette BD. Je ne comprends pas où les auteurs veulent en venir. Cela se passe dans un village du Vercors où l'on suit un jeune gendarme. Ce dernier, efficace mais très taiseux, est miné par la méfiance et un sentiment que la France est en guerre contre les terroristes islamistes. Il voit le danger partout et se méfie d'un peu tout le monde, surtout s'ils sont bronzés. Il règne sur ce récit une atmosphère de tension, de suspicion et de haine assez permanente. Et si le message est à un moment affirmé que la haine ne peut mener qu'à la haine, le déroulement des faits ne va pas toujours dans ce sens, comme s'il justifiait en partie la méfiance et la réaction violente. En parallèle, il y a une sous-intrigue autour de la collègue du héros qui semble amoureuse de lui et ce dernier qui donne l'impression d'être plutôt attiré par un adolescente en vacances dans la région, mais cette histoire là n'aboutit nulle part. Et puis il y a le dessin de Bastien Vivès, au trait toujours si fluide et maîtrisé mais que je n'apprécie pas pour autant, notamment quand il épure tellement les traits de visages que j'ai parfois du mal à déchiffrer ce qu'il voulait dessiner ni à ressentir les émotions qu'ils sont sensés dégager. Je reste donc perplexe et pas convaincu, mais pour autant j'ai lu assez agréablement cette BD, me demandant où elle allait me mener. Dommage donc qu'elle semble m'avoir amené dans une impasse.
Roi Ours
Emprunté par hasard à la bibliothèque, on ne peut pas dire que la lecture de cet album me marquera outre mesure. Ce conte onirique nous raconte l'histoire d'une jeune humaine destinée a été sacrifiée, qui sera sauvée par un dieu à l'apparence d'un gros ours. Elle va devenir sa femme et on va découvrir la cohabitation entre ces deux êtres qui ne sont pas fait théoriquement pour vivre ensemble. Une jeune fille qui a plutôt l'air d'avoir 12 ans que 18, et un dieu, vous n'y pensez pas ? Déjà je trouvais ça déstabilisant qu'au vu de sa jeunesse apparente, elle soit tout le temps à poil, mais en plus quand le gros ours prend la forme d'un homme pour consommer son mariage c'est limite malsain. Passé ce détail, la lecture est pas désagréable, le dessin est bon et colle tout à fait au style de l'histoire. Ca se lit bien, mais je n'ai pas été tellement sensible à la destinée de cette jeune fille, sa complicité naissante avec son mari, et la tournure tragique prise par les évènements ne n'a pas touché. Bref pas désagréable, mais j'aurais assez vite oublié cette lecture je pense.
Les Kids
Publié (et aussi lu de ma part) peu de temps après Strip-Tease, cet album voit Joe Matt poursuivre dans sa veine autobiographique, mais cette fois-ci avec un gros retour en arrière, puisque cette histoire (qui grosso modo se déroule sur deux jours, le temps d’un week-end) nous permet de retrouver Joe dans sa jeunesse. Comme pour Strip-Tease, il n’hésite pas à se montrer sous ses mauvais jours. En effet, le Joe que nous découvrons ici possède peu de qualités, mis à part une certaine énergie, un relatif sans des affaires (l’Américain modèle ?). Il est par contre plein de défauts, qui le rendent souvent odieux, voire insupportable : plutôt lâche et geignard face à plus costaud (qu’il n’a pas hésité à arnaquer auparavant), obsédé par le fric, égoïste, infecte avec sa famille (en particulier sa mère), c’est un affreux gosse qui mérite clairement quelques baffes – qu’il reçoit d’ailleurs vers la fin, au propre comme au figuré. Bref, Matt est vraiment sans concession vis-à-vis de son double dessiné (je ne sais pas ce qu’il a pu garder ou modifier de l’original), et on comprend mieux en tout cas l’adulte velléitaire et égoïste qu’il nous montre ailleurs. En tout cas l’album se laisse lire facilement, sans empathie pour Joe, mais avec toujours une pointe de curiosité : jusqu’où poussera-t-il intéressement et cynisme, et quand cela lui retombera-t-il dessus ? Album à redécouvrir…
Super-Héros - Super pas au point
Cette BD est un recueil de super-héros aux pouvoirs tout nuls. En gros, ils ont vraiment un super-pouvoir, un truc fantastique dans la forme, mais complètement inutile dans le fond. C'est donc de l'humour absurde avec des super-héros aussi incongrus que gentiment ridicules. Graphiquement, ce sont des gags en une ou deux pages, dont la majorité sont composés d'un seul grand dessin en double page ou d'un dessin par page, même si certains comportent davantage de cases. C'est un dessin de style ligne claire. L'auteur se permet d'ailleurs quelques clins d'œil discrets à Tintin en intégrant des personnages d'Hergé dans quelques cases. Son trait est également très épais, rappelant certains ouvrages pour la jeunesse ou donnant aussi un peu l'impression que les dessins ont été agrandis. C'est assez élégant même si cela manque parfois de détails. Quant aux gags, ils sont bons. Les idées ne sont pas toujours hilarantes mais il y en a plusieurs qui m'ont fait vraiment rire de bon cœur. J'ai beaucoup aimé Super Bigorneau Woman par exemple. En outre, en plus de la simple trouvaille de ces super-pouvoirs inutiles, il y a aussi la manière volontairement pataude dont le texte narratif les présente qui est également amusante. Hélas, l'album se lit beaucoup trop vite à mon goût. Alors, certes il se présente comme étant destiné à la jeunesse, même si je trouve qu'il parlera peut-être davantage aux lecteurs plus âgés, mais je reste quand même sur ma faim après lecture car les pages s'enchainent rapidement et on referme l'album une poignée de minutes seulement après l'avoir entamé. Ca fait un peu cher payé pour si peu de temps de lecture.
Les Dalton (EP éditions)
Vous connaissez les frères Dalton ? je ne vous parle pas de Joe, William, Jack et Averell mais de Robert (Bob), Gratton (Grat), William (Bill) et Emmett Dalton, les vrais frères Dalton qui ont sévi dans l'Ouest américain entre 1890 et 1892, attaquant principalement des banques et des trains. Nous sommes bien loin de Lucky Luke avec ce diptyque qui nous plonge dans la vie mouvementée et trépidante des Dalton. On commence la lecture par la fin ! Ils sont abattus après un énième braquage d’une banque à Coffeyville en 1892. Ca vous met dans l’ambiance immédiatement. Ok ok pas de suspens particulier à attendre mais cela n’est pas une contrainte dans la lecture de ce récit. J’ai découvert à la lecture de ces 2 albums, qu’au départ, les frères Dalton étaient du bon côté de la barrière. Ils étaient d’honnêtes citoyens, ils défendaient la veuve et l’orphelin. Ils étaient – accrochez-vous ça va vous secouer – marshall avec l’étoile qui va bien accrochée sur la chemise au niveau du cœur. C’est dingue non ? Le scénario tient la route. Le rendu est propre. On peut regretter cependant la détermination des auteurs à rendre ces gangsters sanguinaires, sympathiques à tout prix. Nous ne sommes pas dans le monde des bisounours. Cela reste un bon western poussiéreux. On ne s’ennuie pas. Il y a du rythme et les dialogues sont percutants.
Le Baron (Masbou)
Tout d'abord il y a le graphisme qui me plait beaucoup. la majorité des planches ressemblent à ce que Masbou à fait dans De Cape et de Crocs. Et forcément j'adore ce style. Les bonnes têtes des personnages sont un régal, tout comme les décors chargés de petits détails pour le plaisir des yeux. La petite originalité graphique c'est que chaque aventure du baron, qui nous est conté en 2, 3 ou 4 planches, est mise en images dans un style différent à chaque fois. Surprenant et plutôt réussi même si je les plus ou moins appréciés selon les cas. Coté scénario, je ne savais pas à quoi m'attendre. Globalement on a une histoire un peu déjantée, où un rêveur mythomane raconte ses supposées aventures à qui veut bien l'entendre. J'ai trouvé certaines plaisantes, avec des éléments tellement gros que ça en devient amusant. J'ai trouvé d'autres un peu quelconques, peut être parce que l'effet de surprise s'est effacé après les premières histoires. L'intégralité de l'album est composé de la succession de ces multiples aventures du baron. Il y a bien un enrobage autour (le Baron attendu par les habitants à l'auberge) mais il est anecdotique en fin de compte. C'est un peu ce qui m'a géné, cette partie n'a au final pas d'interêt. Pourtant je l'ai trouvé très plaisante à lire, mais j'attendais quelque chose qui n'est jamais arrivé. J'attendais une grosse surprise qui viendrait conclure la longue attente des habitants par une pirouette qui donnerait une autre vision des affabulations du baron. Ça aurait été génial, mais point de surprise au final. Un peu comme la première fois qu'on regarde le diner de cons, et qu'on attend impatiemment le diner. En conclusion, pas mal, mais pas 100% emballé.
Skeol
Je ressors de ma lecture avec un avis mitigé, même si je l’ai visiblement davantage appréciée que l’aviseur précédent. Je ne connaissais pas ce duo d’auteurs italiens, qui ont développé ici une histoire – et une esthétique – très marquées par les années 1970 (c’est tout à fait le genre de trucs qui aurait pu être publié dans Métal Hurlant par exemple). J’ai en tout cas bien aimé le dessin, que ce soit les choix esthétiques ou le trait (très fin, jouant sur des hachures pour exploiter un Noir et Blanc précis). On a parfois un travail pointilliste (je ne sais pas si Cadelo travaillait à l’encre de Chine, mais ça y ressemble). Il y a une alternance de cases épurées et de cases chargées de détails, avec un découpage assez classique – le grand format permet en tout cas d’apprécier le travail graphique. C’est plus sur l’histoire que je reste quelque peu sur ma faim en fait. Elle se laisse lire (même si au départ j’ai eu un peu de mal à entrer dedans), mais elle est un peu décousue et se finit un peu abruptement. Mais c’est quand même une lecture intéressante, une histoire SF typée 70’s, que les amateurs peuvent apprécier (après, sa rencontre n’est pas des plus courantes).