Les derniers avis (48364 avis)

Couverture de la série Ma révérence
Ma révérence

Je reste un peu circonspect après la lecture de cette série. En premier lieu ,je trouve qu'elle n'a de polar que le nom car je la lis plus comme un récit intimiste à caractère social voire politique. En effet le personnage de Vincent me montre un miroir de notre mauvaise conscience en croisant sur sa route tous les comportements et injures racistes ou homophobes. C'est une louable intention même si je trouve cela parfois assez maladroit et imprécis. Si je fais une lecture purement émotionnelle de l'histoire je suis assez pris, même si je trouve les états d'âme de Vincent lourds et répétitifs au bout de quelques pages. Ce modèle de anti héros qui pleurniche sur son passé n'est pas ma tasse de thé préférée. La prépondérance de voix off adressée directement au lecteur pour amusante et pleine de piquant qu'elle soit, est trop abondante à mon goût. Je trouve que l'accélération du récit par l'action Gaby/Ludo arrive un peu tard. Je trouve l'idée de cette deuxième partie excellente car il était évident que le plan initial ne pouvait qu'être foireux. Pourtant j'ai des réticences sur certains points que propose Lupano. Le personnage de Rana me semble tout droit sorti d'un fantasme européen. Rana se baignant les seins nus sur une plage africaine en pays musulman, j'ai du mal à y croire. Comme j'ai du mal à adhérer à la présentation de sa famille, son comportement très parisien chez ses parents qui à mon sens est un vrai manque de respect. De même les anecdotes pour souligner le racisme des personnes qui environnent Vincent tombent un peu trop dans le cliché à mon goût et Gaby charge trop la barque pour finir en quasi saint. Idem pour le personnage secondaire mais important de Ludovic. J'ai d'abord cru à un gamin qui prenait ses cours de piano au conservatoire du coin quand j'apprends qu'il fréquente un lieu probablement interdit aux mineurs. Pour moi ces approximations plombent le scénario. C'est dommage car le graphisme de Rodguen porte très bien le récit. Les expressions de Vincent et de Gabriel correspondent bien aux caractères du scénario. Les tableaux des HLM nous installent bien dans cette ambiance zonarde. La mise en couleur renforce le côté gris du récit pour faire contraste avec les épisodes avec Rana bien plus lumineux. Une lecture intéressante et plaisante même si le scénario a un parti pris que je ne partage pas en plusieurs endroits 3.5

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série En douce, le bonheur
En douce, le bonheur

Je note 3/5 mais j'ai un peu hésité, ne sachant trop quoi penser de cette Bd. Ces récits courts parus dans Pilote à partir de 1971 replongent allègrement le lecteur dans une époque totalement insouciante et planante, avec une esthétique très Peace and Love, où les mots psychédélique et trip prenaient tout leur sens. Aucun doute à avoir, c'est un produit purement seventies, surtout du début de la décennie 70, et il n'est pas étonnant d'y retrouver Christin comme scénariste, je crois qu'il a trempé dans cette époque avec une certaine délectation, on retrouve quelques éléments très années 70 dans Valérian d'ailleurs, et je gage qu'il a dû s'inspirer un peu de Easy Rider. J'ai découvert ces récits bien plus tard au cours des années 80, je les retrouve maintenant avec une certaine nostalgie, mais en 1971 et 72, j'étais encore trop jeune pour m'intéresser vraiment à toute cette idéologie hippie et psychédélique, j'y suis venu un peu plus tard vers 1974 ou 75, mais ça n'a pas duré très longtemps, j'étais plus attiré par le glam-rock. Le dessin de Vern, je connais un peu, ayant lu de lui Le Mycologue et le Caïman, récit très zarb qui ne m'avait pas séduit, mais ici je m'y suis un peu mieux retrouvé malgré un contexte très daté que j'ai cependant connu, et j'apprécie son dessin qui adopte une esthétique adaptée au sujet : à mi-chemin entre le style graphique de Solé et le pop-art, avec des couleurs flashy comme on en voyait à l'époque, ses cases sont très fouillis et très remplies, avec une foule de détails, mais je reproche à certains récits d'être desservis par des dialogues trop envahissants qui surchargent les cases. En tout cas c'est une vraie curiosité, totalement inclassable c'est clair, ça le sera sans doute encore plus pour ceux qui n'ont pas connu cette décennie 70 de folie qui comme le dit l'avis d'Arzak ci-dessous, est un vrai témoignage de son époque.

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Costa
Costa

En 1988, la version Nouveau Tintin annonçait la prochaine série de Charles Jarry qui va véritablement démarrer en 1990 dans Hello Bédé (successeur du journal Tintin), avec l'épisode Bolivia Costa. Entretemps, les 2 premiers récits sortiront vraisemblablement directement au Lombard, d'où peut-être le fait que cette Bd soit peu connue et qu'elle n'ait pas été plébiscitée par le public comme l'avait été Les Baroudeurs sans frontières, précédente série de Jarry. Elle reprend ni plus ni moins les mêmes recettes que celles des Baroudeurs, à savoir dénoncer des trafics pas propres et des tas de salopards aux mains sales qui bousillent l'environnement. Ces péripéties utilisent donc les mêmes rouages un peu dépassés, et avec la même naïveté, d'où encore une autre raison de son insuccès ? c'est possible. Malgré tout ça, je trouve cette bande sympathique, avec un aspect exotique aux préoccupations écologiques qu'il est bien de ne pas ignorer. Le dessin est aussi le même, dans un style proche des auteurs de chez Tintin, mais avec un peu plus d'approximations.

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Les Aventures de Mandrin
Les Aventures de Mandrin

J'avais complètement oublié que cette Bd était parue dans le journal Tintin. Franz délaissait Korrigan et se lançait dans ce récit historique avant la reprise de Jugurtha des mains d'Hermann. Cette histoire fut prépubliée dans Tintin (alors dans sa phase Tintin l'Hebdoptimiste) en 1975 et 76 à raison de récits courts en chapitres de 6 à 8 planches, et qui furent ensuite réunis pour confectionner un album souple chez Bedescope, en noir & blanc, alors que la parution dans Tintin était en couleurs. 30 pages, c'est un peu court évidemment, on sent que c'est un récit de commande que Franz n'a sans doute pas eu le temps de trop approfondir, à l'image de cette couverture d'album que je trouve ridicule. La narration ne s'encombre pas d'une scrupuleuse réalité historique, inventant même des épisodes ; j'ai lu il y a longtemps une biographie très sérieuse sur Louis Mandrin, je l'ai constaté. Même William Vance et Yves Duval arrivaient en 5 planches d'une des fameuses Histoires Vraies du journal Tintin, à conter de façon véridique le destin de Mandrin (Tintin n° 832). Cependant, les exploits du célèbre contrebandier contés ici paraissent plausibles, c'est au moins ça, c'est pour ça que je ne rejette pas entièrement cette bande. A noter que contrairement à ce qui est indiqué sur la fiche de cette Bd, Mandrin n'est pas né à La Côte-Saint-André, mais à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, situé à 12 km au sud-est de La Côte-Saint-André (en Dauphiné) ; si vous passez un jour par ce village, vous y verrez sa maison natale (du XVIème siècle) et une plaque le spécifiant. Pour info, c'est le musicien Hector Berlioz qui est né à La Côte-Saint-André, cette commune organisant chaque année un festival de musique en son honneur. Le dessin de Franz est très intéressant parce qu'il a complètement évacué le style semi-caricatural vu sur Korrigan pour adopter un beau style réaliste déja très fouillis, qui ressort sans doute mieux en noir & blanc, style qu'il imprimera ensuite sur Jugurtha.

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Solange
Solange

Cette bande qui débute dans A Suivre en 1985, raconte avant tout un destin de femme, mais elle conte aussi une aventure et des faits rarement évoqués en bande dessinée. Il y a une sorte d'implication politique qui est forcément mal connue des Occidentaux, et particulièrement de gars comme moi qui ne suit pas d'un oeil attentif ce qui se passe en Amérique du Sud. Il y a aussi un aspect romanesque au milieu d'un exotisme cosmopolite qui rappelle de grands romans du XIXème siècle, et Solange est une belle héroïne dans cet esprit, ballotée par tout un tas d'événements historiques et aventureux. Ses pérégrinations ne m'ont pas vraiment ennuyé, mais elles ne m'ont pas non plus passionné ; disons que j'ai lu cette Bd sans trop de conviction. Le dessin surprend un peu, il est changeant, irrégulier, avec sur certaines planches un aspect gouache, et sur d'autres, un trait assez élégant, proche de celui d'Annie Goetzinger à ses débuts. Note réelle : 2,5/5.

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Sombres Destins
Sombres Destins

Ces 6 récits courts dans des contextes différents sont comme souvent dans ce cas, assez inégaux. Certains sont réussis et ont un impact étonnant, d'autres sont plus conventionnels. Je n'ai pas souvenir de les avoir vus dans l'Echo des Savanes au cours des années 90, c'est pourtant la décennie que je connais le mieux de l'Echo, mais c'est possible parce que c'est plutôt dans l'esprit du journal, avec un peu d'érotisme comme il était courant d'en trouver dedans à cette époque. Le ton est en effet très cynique, bien sombre, limite cruel, relevé par un humour noir typique de Sanchez Abuli qui pouvait aller beaucoup plus loin dans ce domaine que dans Torpedo. Le dessin d'un auteur inconnu n'est pas désagréable, bien que pas vraiment esthétique ; c'est broussailleux et avec quelques approximations qui font penser à un dessin exécuté sommairement, mais sur certains récits, ça colle parfaitement. Une Bd pas exceptionnelle mais moyennement attractive. Je suis pas bien fixé sur la note : 2,5/5 ou 3/5, je sais pas trop...

01/12/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série La Septième fonction du langage
La Septième fonction du langage

Mon avis est complètement entre deux chaises au sujet de ce one-shot, qui est clairement un ovni. Cela commence par la mort suspecte d'un penseur, Roland Barthes, avec l'inspecteur Bayard, une sorte de force de la nature, lâchée en territoire inconnu. Et même si l'on n'a pas la stature de ce bon vieux flic, on se retrouve dans une situation similaire : dans une histoire dont on a bien du mal à tenir les tenants et les aboutissants, tant certains personnages semblent tenir un discours auquel on ne comprend que pouic. Par conséquent l'identification avec le flic, qui s'adjoint les services d'un jeune enseignant, est assez réussie. On se retrouve d'une sauterie élitiste à des séances de torture assez crues, sans vraiment voir venir ces enchaînements. Encore une fois Bayard se retrouve dans des situations incongrues, sans prévenir. Il ne faut pas oublie la poursuite entre une DS et une 504, ou les étranges tueurs aux allures de Dupond et Dupont... A côté de ça le dessin d'Olivier Perret est plutôt nerveux et expressif, bien adapté au côté "gueules" si particulier aux années 80. A noter d'ailleurs que le récit fait la part belle aux intellectuels et personnalités politiques d'il y a 40 ans, et c'est assez rigolo, même si le comportement de certain(e)s est assez problématique... Sympathique, mais étrange...

30/11/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
Couverture de la série Vénus à son miroir
Vénus à son miroir

Juste en sachant que ce récit avait pour trame la création d’une œuvre célèbre, en l’occurrence « Vénus à son miroir », un tableau du XVIIème siècle de Diego Vélasquez, je n’ai pas pu me retenir de l’achat de cette bande dessinée, moi fan d’histoire et d’art ! Ce one-shot de Jean-Luc Cornette (au scénario) et de Mattéo (au dessin) est donc un récit historique très réaliste même si les auteurs sont partis sur quelques hypothèses explicitées à la fin de l’ouvrage. Comme d’habitude chez Futuropolis, ce livre se présente de forte belle facture avec son papier épais et une reliure de qualité. Quant au récit en lui-même, celui-ci se lit très bien, c’est fluide et bien dessiné. Le bédéphile se retrouvera devant une histoire claire qui ne l’égarera jamais tout au long des péripéties de Diego Vélasquez et de son assistant. C’est assez fascinant de voir qu’à cette époque, l’Espagne et l’Italie n’avaient pas beaucoup de choses en commun sur la question de la nudité en société et par conséquent, dans sa représentation ou interprétation sur les œuvres d’art. Du coup, je fus intéressé par le comment et le pourquoi de la création de « Vénus à son miroir » (je parle bien du tableau !). Quant à la partie graphique, on sent que Mattéo s’est appliqué pour réaliser des décors au plus près de ce que ça devait être à l’époque, du moins en Italie. Donc, voilà pour les choses positives ; cependant, il faut bien reconnaitre que le récit ne décolle jamais la faute à des dialogues plats, des personnages qui manquent de charisme et d’un certain manque de dynamique dans le découpage… Bref, je suis ressorti de cette lecture heureux d’avoir appris des choses sur cette œuvre mais avec un détachement certain sur les différents protagonistes qui ont accompagné la création de ce tableau. Au final, je recommande bien entendu cette lecture aux fans de l’histoire de l’art mais pas forcément aux autres bédéphiles qui éprouveront -à mon avis- certainement de l’ennui en le feuilletant.

30/11/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Last
Last

Je n'ai encore jamais lu Finkel, donc c'est l'esprit vierge de toute comparaison que je me suis lancé dans Last. Si j'ai quelques légères réserves dans le détail, je suis entré à fond dans l'univers. Cet univers aquatique est bien pensé, bien construit, bien réalisé. On a envie d'en découvrir plus, ce qui est toujours le signe de la réussite. Les personnages sont plutôt sympathiques à suivre, notamment grâce à des dialogues bien troussés. Mais c'est aussi grâce au mystère qui entoure Last que ce personnage est vraiment fascinant. On veut clairement en savoir plus, comprendre d'où il vient, ce qui le rend si particulier et si unique. Là-dessus, Convard gère très bien son affaire, et comme premier tome d'une saga à venir (en fait, non), c'est très réussi. Du côté de Gine, je suis amplement satisfait par ce dessin qui ne manque pas d'ampleur. Seul petit bémol : il est parfois assez rigide, et manque un peu de profondeur (peut-être aussi à cause d'une colorisation chatoyante mais un peu trop flashy), ce qui fait qu'on a du mal à saisir tous les détails d'une case d'un coup. Mais il correspond bien à l'atmosphère sobre et brutale instaurée par Convard, et on a tout de même quelques cases magnifiques, donnant parfaitement corps à l'univers du récit. Donc bien sûr, c'est très incomplet, et il est difficile d'évaluer ce tome sans la saga qui aurait dû voir le jour après, mais ça reste une bande dessinée d'ambiance franchement sympa, à ne pas trop lire pour son récit sous peine d'être extrêmement frustré. En tous cas, ça me donne envie d'essayer Finkel, du coup !

30/11/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série L'Académie des ninjas
L'Académie des ninjas

2.5 Je suis tombé par hasard sur les deux premiers tomes en bouquinerie et le bon vieux style old school m'a donné envie de lire cette série. J'ai trouvé le résultat vraiment moyen. Le dessin est correct si on est pas allergique aux mangas comiques des années 80, mais le scénario ne casse pas des briques. J'avais l'impression de lire du sous-Rumiko Takahashi, certaines situations m'ayant fait penser à ''Urusei Yatsura'' et ','Ranma 1/2'' en moins drôle. La mise en scène n'est pas aussi efficace que chez les meilleurs mangakas humoristiques de l'époque. On retrouve les clichés du genre: des gags débiles et un peu de fanservice vu que le héros est un pervers. Ce qui m'a le plus déçu est sa relation avec sa copine. Je pensais que je les trouverais mignon et c'est pas trop le cas. Je suis bien déçu que sa copine censée être une ninja ne soit pas super-badass comme le héros. On dirait juste une écolière normale la plupart du temps. Je note tout de même amélioration dans le deuxième tome. Certains gags m'ont fait sourire et le scénario devint plus plaisant à l'arrivée d'un nouveau personnage dans les derniers chapitres. Je trouve pas ça bon au point d'être motivé pour faire le tour des bouquineries du Québec pour essayer de trouver la suite, mais si je tombe sur la suite un jour je vais peut-être acheté par curiosité.

30/11/2022 (modifier)