Voilà un album de Willem dont la rencontre n’est pas courante. Album il est vrai publié chez un tout petit éditeur (que je ne connaissais pas). Mais les amateurs de cet auteur néerlandais ne seront pas dépaysés s’ils tombent dessus.
Un dessin en Noir et Blanc, faussement maladroit, incisif, avec des cases parfois pas mal remplies (le format relativement petit peut rendre certains détails difficiles à déchiffrer). Comme souvent, un certain nombre de coquilles, dues au français parfois approximatif de Willem, mais rien ne gênant, et on va dire que ça fait partie du charme du bonhomme.
Sinon, on a encore ici des histoires qui montrent les centres d’intérêt de Willem, et son engagement politique (il a été proche des provos et de l’ultra gauche). Plusieurs histoires se déroulent dans un moment charnière : la fin de la boucherie de la première guerre mondiale, les révolutions et luttes entre fascistes et différents mouvements de gauche en Allemagne dans les années 1920, l’attitude des milieux artistiques face à ces questions (dans la plus longue histoire, qui clôt l’album).
Plusieurs touches d’humour s’insinuent dans ces récits engagés (la chute de la première histoire, qui traite de l’échec d’une révolution à Hambourg est ironique, noire et plutôt amusante).
Les amateurs de l’auteur apprécieront. Les autres peuvent y jeter un œil à l’occasion.
Mon avis rejoint celui de Mac Arthur.
Le one-shot est très bon dans ses deux premiers tiers. On se doute bien qu'il y a quelque chose de louche dans cette livraison de deux handicapés dans un endroit éloigné, et que la police ne doit pas trouver. Les dialogues sont très bien écrits (ça se voit que le scénariste est écrivain de polar), le récit captivant, un bon suspens et les personnages sont bien typés. Et puis ça commence à se détraquer au dernier tiers. Alors que je pensais avoir enfin les réponses à mes questions, et ben cela n'arrive pas, même si on peut facilement deviner le sort réservé aux handicapés et en plus la fin est trop abrupte.
Dommage, cela aurait pu être une dénonciation de la manière dont la société traite les handicapés mentaux. Cela reste tout de même un polar qui se lit sans problème, le dessin est très bon et la narration est fluide.
Le graphisme de Cestac n’est pas de ceux qui m’attirent. Comme Ro semble-t-il, c’est donc souvent avec un a priori négatif que j’entame la lecture d’une de ses séries. Néanmoins, en passant outre mes préventions, j’ai plusieurs fois trouvé intéressantes ses productions. Et c’est finalement aussi le cas ici.
Cestac a fait partie de l’aventure historique de Futuropolis, et l’on sent le vécu dans la galerie de portraits qu’elle brosse dans cet album. C’est une suite d’histoires courtes, présentant une sorte de typologie de tous ceux qui peuvent se présenter en tant qu’auteur auprès d’un éditeur (Cestac donc peut-être), la dernière histoire ayant l’éditeur pour héros, forcément débordé, harcelé (par les auteurs, les créanciers, les façonneurs, etc.).
L’ensemble est inégal, et clairement pas hilarant. Mais j’ai trouvé vivants ces portraits, certains amusants, d’autres pathétiques. En tout cas c’est crédible, et la lecture est globalement agréable (je précise que j’ai lu la réédition, en couleurs – pas fan de cette colorisation – avec semble-t-il quelques histoires ajoutées par rapport à l’E.O.).
Je ne sais pas si cette histoire s’inspire d’une personnalité existante. Dans le doute je l’ai lue comme un roman graphique s’ancrant dans l’histoire politique des années soixante (en France avec la guerre d’Algérie un peu, mais surtout l’histoire portugaise, son histoire coloniale), mais aussi et surtout dans l’univers romantique de la littérature.
Un homme embarque sa grand-mère de 80 ans dans un voyage au Portugal, qui s’avère pour cette dernière – sommité littéraire – un retour à certaines sources : sa jeunesse, ses amours, ses douleurs. L’occasion de brosser le portrait d’une femme et d’une époque.
Dessin et narration sont globalement simples et fluides. La lecture est donc agréable, mais l’intrigue manque de densité, d’aspérités. Le rythme est nonchalant, et tout, des décors historiques à l’histoire plus intime de l’héroïne manque d’originalité, c’est un peu convenu.
Une lecture pas désagréable donc, mais qui m’a laissé un peu sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Une lecture sympathique. Sans plus, mais quand même agréable, et relativement originale.
Pas d’action, une bonne partie des scènes se passent dans l’appartement du héros (un alter ego de l’auteur sans doute), il ne faut donc pas être réfractaire à ce genre de production.
Toutes les histoires, inspirées à Denis par des anecdotes vécues visiblement, tournent autour de parfums, d’odeurs, à chaque fois liés à une petite histoire, racontée à sa copine, souvent incrédule et/ou ironique, tant le bonhomme semble souvent être hyper sensible, ou possède une imagination fertile. L'irrationnel et le fantastique retombent généralement sur les pieds d'une explication plus cartésienne.
Rien d’extraordinaire dans ces histoires, mais l’ensemble se laisse lire quand même.
Voici une BD que je souhaitais vraiment apprécier. J'espérais un brûlot dénonçant les magouilles et astuces plus ou moins légales utilisées par nos élus pour financer leur parti, leurs campagnes, que l'on soit pris de vertiges par les conséquences légales ou législatives de ces financements (telle loi pour favoriser telle classe sociale, tel marché public pour récompenser tel don d'une entreprise, etc.).
Ce n'est malheureusement point le cas. Le problème est double :
- Premièrement, j'étais au fait de la très grande majorité des faits rapportés (j'espérais davantage de découvertes avec cette enquête Radio France, qui est donc bien davantage un recensement qu'une nouvelle enquête), et ceux-ci sont à peine étudiés et mis en perspective. C'est de la donnée brute, très parcellaire et à peine retravaillée. Même si assez habilement mis sous forme de BD afin d'élargir le lectorat potentiel de celle-ci.
- Ensuite, et cela est fort gênant, des faits de gravité bien variable peuvent être juxtaposés, au risque du nivellement contre-productif. Le "tous pourris" est ridicule d'excès, mais comprendre l'hypocrisie et le jeu avec la loi en cours dans la très grande majorité des grands partis est nécessaire. Certains demeurent purs, le souci ne réside certainement pas dans l'imparfaite loi sur le financement de la vie politique, mais bien dans le rapport qu'ont bien des personnalités politiques avec l'argent public.
Reste une pertinente évocation des dérives, une brève explication à celles-ci, mais pas de fine analyse d'un système nourrissant ceux qui le financent grâce à la générosité d'élus redevables sinon corrompus.
Cette collection regroupant 15 adaptations des nouvelles de Liu Cixin est partie sur les chapeaux de roues, avec un tome inaugural magnifique : La Terre Vagabonde. La suite oscille entre le bon et le pas mal. Ce tome était lui prometteur avec une pagination plus élevée (270 pages) qui laissait espérer une histoire dense. Ce sentiment est d'ailleurs renforcé par le pitch qui affirme que l'attraction de la foudre est un page-turner. Malheureusement ce n'est pas vraiment le cas.
L'histoire est celle de Chen, un jeune homme passionné par la foudre. Il va devenir un scientifique spécialisé dans l'étude de cet élément, ses compétences vont hautement intéresser l'armée qui va le recruter pour tirer parti de son savoir. Etant donné le contexte géopolitique, posséder une arme novatrice et surpuissante semble un atout déterminant. Sauf que Chen est scientifique et plutôt pacifiste...
La construction du récit est un peu déséquilibrée. Le début est très axé sur les découvertes scientifiques autour de la foudre, sa formation, comment maitriser les boules de foudres globulaires, quelles en sont les utilisations possibles. Les explications scientifiques sont plus ou moins digestes, mais il y a globalement des longueurs et en tout cas il n'y a rien dans cette partie qui donne une envie folle de tourner les pages pour en apprendre d'avantage sur le canon à attraper la foudre.
Sur la seconde moitié, la tournure des évènements laisse place à plus d'action et de suspens. Mission d'infiltration, attaque furtive des bases ennemies, tout ne se passe pas sans accroc... bref un peu de palpitant qui dynamise enfin l'intrigue. Mais malgré ce sursaut, l'ensemble reste mitigé et au final l'attraction de la foudre fait plutôt partie des moins bons récits de cette collection.
Note réelle 2,5/5.
Franchement je ne sais pas quoi penser au final de cette BD qui a au départ tout pour me plaire. Le dessin est bien adapté au propos, les traits sont souples et permettent une représentation plutôt agréable des personnages et de leur environnement. Le choix graphique de placer la couleur bleue au centre de l'histoire est très bon même si on peut se demander à quel point cela ne vient pas ajouter à la froideur du récit.
Le scénario est bien construit et l'on suit les personnages facilement dans ce périple qui se veut introspectif et musical ? c'est peut-être là que je n'ai pas été complètement emballé. Certains personnages rencontrés sont des représentations de légendes du blues/jazz et on ne le découvre qu'à la fin. J'aurais préféré avoir ces références plus tôt, dans le récit car cela permet de mieux appréhender l'univers musical dans lequel l'auteur veut nous emmener. Et il me manque cette insertion de références musicales au sein du récit pour vraiment voyager avec les protagonistes.
Pour qui apprécie les aventures de Conan, Crom n'est pas un inconnu, son nom sort souvent de la bouche de notre barbare.
Un récit qui relate le parcours d'un guerrier, simple mortel, pour devenir le dieu des dieux.
Une narration qui met le turbo en route dès les premières pages, les épreuves que Crom doit surmonter sont expédiées en une à deux planches.
La voix off du conteur donne un ton onirique au récit où pas un mot ne sortira de la bouche de Crom.
Une lecture rapide qui ne m'a pas permis d'entrer dans cette quête du pouvoir absolu.
Une petite déception.
La partie graphique est somptueuse.
Un trait hachuré, détaillé et expressif, il s'en dégage une puissance bestiale. Les couleurs sombres/pastel apportent ce côté mystique au récit.
Une lecture pas désagréable, mais pas inoubliable.
Pour les curieux de mythologie cimmérienne.
L’album regroupe trois histoires, qui ont probablement dû être prépubliées en revue. En effet, les deux premières sont artificiellement coupées, se suivent. La troisième développe une histoire totalement indépendante, même si dans la dernière page un clin d’œil est fait à l’histoire de Yéti des deux premières.
Dans les deux premières histoires donc, une expédition est menée par deux français, plus ou moins aventuriers, qui accompagnent une riche japonaise dans l’Himalaya, pour un coup publicitaire autour du Yéti. Le point de départ – et certaines parties – sont un peu loufoques, mais c’est l’aspect aventure qui domine.
Dans la dernière histoire, nous retrouvons nos deux Français au Maroc, jouant avec le feu dans un trafic d’armes entre différents service iraniens.
Le dessin de Tripp est assez sec, comme les Humanos en ont pas mal publié à l’époque. Pas désagréable, mais un peu froid, rigide et avec quelques défauts. La façon de représenter les tirs lorsque ça canarde, avec des traits tracés à la règle, est assez incongrue.
Quant à la narration, elle est assez rythmée. Disons que c’est de l’aventure old school (à noter un petit clin d’œil assez improbable au Tintin au Tibet d’Hergé dans la deuxième histoire), qui a un peu vieilli.
Note réelle 2,5/5.
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Voilà un album de Willem dont la rencontre n’est pas courante. Album il est vrai publié chez un tout petit éditeur (que je ne connaissais pas). Mais les amateurs de cet auteur néerlandais ne seront pas dépaysés s’ils tombent dessus. Un dessin en Noir et Blanc, faussement maladroit, incisif, avec des cases parfois pas mal remplies (le format relativement petit peut rendre certains détails difficiles à déchiffrer). Comme souvent, un certain nombre de coquilles, dues au français parfois approximatif de Willem, mais rien ne gênant, et on va dire que ça fait partie du charme du bonhomme. Sinon, on a encore ici des histoires qui montrent les centres d’intérêt de Willem, et son engagement politique (il a été proche des provos et de l’ultra gauche). Plusieurs histoires se déroulent dans un moment charnière : la fin de la boucherie de la première guerre mondiale, les révolutions et luttes entre fascistes et différents mouvements de gauche en Allemagne dans les années 1920, l’attitude des milieux artistiques face à ces questions (dans la plus longue histoire, qui clôt l’album). Plusieurs touches d’humour s’insinuent dans ces récits engagés (la chute de la première histoire, qui traite de l’échec d’une révolution à Hambourg est ironique, noire et plutôt amusante). Les amateurs de l’auteur apprécieront. Les autres peuvent y jeter un œil à l’occasion.
Débarqués
Mon avis rejoint celui de Mac Arthur. Le one-shot est très bon dans ses deux premiers tiers. On se doute bien qu'il y a quelque chose de louche dans cette livraison de deux handicapés dans un endroit éloigné, et que la police ne doit pas trouver. Les dialogues sont très bien écrits (ça se voit que le scénariste est écrivain de polar), le récit captivant, un bon suspens et les personnages sont bien typés. Et puis ça commence à se détraquer au dernier tiers. Alors que je pensais avoir enfin les réponses à mes questions, et ben cela n'arrive pas, même si on peut facilement deviner le sort réservé aux handicapés et en plus la fin est trop abrupte. Dommage, cela aurait pu être une dénonciation de la manière dont la société traite les handicapés mentaux. Cela reste tout de même un polar qui se lit sans problème, le dessin est très bon et la narration est fluide.
Comment faire de la bédé sans passer pour un Pied-Nickelé
Le graphisme de Cestac n’est pas de ceux qui m’attirent. Comme Ro semble-t-il, c’est donc souvent avec un a priori négatif que j’entame la lecture d’une de ses séries. Néanmoins, en passant outre mes préventions, j’ai plusieurs fois trouvé intéressantes ses productions. Et c’est finalement aussi le cas ici. Cestac a fait partie de l’aventure historique de Futuropolis, et l’on sent le vécu dans la galerie de portraits qu’elle brosse dans cet album. C’est une suite d’histoires courtes, présentant une sorte de typologie de tous ceux qui peuvent se présenter en tant qu’auteur auprès d’un éditeur (Cestac donc peut-être), la dernière histoire ayant l’éditeur pour héros, forcément débordé, harcelé (par les auteurs, les créanciers, les façonneurs, etc.). L’ensemble est inégal, et clairement pas hilarant. Mais j’ai trouvé vivants ces portraits, certains amusants, d’autres pathétiques. En tout cas c’est crédible, et la lecture est globalement agréable (je précise que j’ai lu la réédition, en couleurs – pas fan de cette colorisation – avec semble-t-il quelques histoires ajoutées par rapport à l’E.O.).
La Disparue
Je ne sais pas si cette histoire s’inspire d’une personnalité existante. Dans le doute je l’ai lue comme un roman graphique s’ancrant dans l’histoire politique des années soixante (en France avec la guerre d’Algérie un peu, mais surtout l’histoire portugaise, son histoire coloniale), mais aussi et surtout dans l’univers romantique de la littérature. Un homme embarque sa grand-mère de 80 ans dans un voyage au Portugal, qui s’avère pour cette dernière – sommité littéraire – un retour à certaines sources : sa jeunesse, ses amours, ses douleurs. L’occasion de brosser le portrait d’une femme et d’une époque. Dessin et narration sont globalement simples et fluides. La lecture est donc agréable, mais l’intrigue manque de densité, d’aspérités. Le rythme est nonchalant, et tout, des décors historiques à l’histoire plus intime de l’héroïne manque d’originalité, c’est un peu convenu. Une lecture pas désagréable donc, mais qui m’a laissé un peu sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Nouvelles du Monde Invisible
Une lecture sympathique. Sans plus, mais quand même agréable, et relativement originale. Pas d’action, une bonne partie des scènes se passent dans l’appartement du héros (un alter ego de l’auteur sans doute), il ne faut donc pas être réfractaire à ce genre de production. Toutes les histoires, inspirées à Denis par des anecdotes vécues visiblement, tournent autour de parfums, d’odeurs, à chaque fois liés à une petite histoire, racontée à sa copine, souvent incrédule et/ou ironique, tant le bonhomme semble souvent être hyper sensible, ou possède une imagination fertile. L'irrationnel et le fantastique retombent généralement sur les pieds d'une explication plus cartésienne. Rien d’extraordinaire dans ces histoires, mais l’ensemble se laisse lire quand même.
Très chers élus - 40 ans de financement politique
Voici une BD que je souhaitais vraiment apprécier. J'espérais un brûlot dénonçant les magouilles et astuces plus ou moins légales utilisées par nos élus pour financer leur parti, leurs campagnes, que l'on soit pris de vertiges par les conséquences légales ou législatives de ces financements (telle loi pour favoriser telle classe sociale, tel marché public pour récompenser tel don d'une entreprise, etc.). Ce n'est malheureusement point le cas. Le problème est double : - Premièrement, j'étais au fait de la très grande majorité des faits rapportés (j'espérais davantage de découvertes avec cette enquête Radio France, qui est donc bien davantage un recensement qu'une nouvelle enquête), et ceux-ci sont à peine étudiés et mis en perspective. C'est de la donnée brute, très parcellaire et à peine retravaillée. Même si assez habilement mis sous forme de BD afin d'élargir le lectorat potentiel de celle-ci. - Ensuite, et cela est fort gênant, des faits de gravité bien variable peuvent être juxtaposés, au risque du nivellement contre-productif. Le "tous pourris" est ridicule d'excès, mais comprendre l'hypocrisie et le jeu avec la loi en cours dans la très grande majorité des grands partis est nécessaire. Certains demeurent purs, le souci ne réside certainement pas dans l'imparfaite loi sur le financement de la vie politique, mais bien dans le rapport qu'ont bien des personnalités politiques avec l'argent public. Reste une pertinente évocation des dérives, une brève explication à celles-ci, mais pas de fine analyse d'un système nourrissant ceux qui le financent grâce à la générosité d'élus redevables sinon corrompus.
L'Attraction de la foudre
Cette collection regroupant 15 adaptations des nouvelles de Liu Cixin est partie sur les chapeaux de roues, avec un tome inaugural magnifique : La Terre Vagabonde. La suite oscille entre le bon et le pas mal. Ce tome était lui prometteur avec une pagination plus élevée (270 pages) qui laissait espérer une histoire dense. Ce sentiment est d'ailleurs renforcé par le pitch qui affirme que l'attraction de la foudre est un page-turner. Malheureusement ce n'est pas vraiment le cas. L'histoire est celle de Chen, un jeune homme passionné par la foudre. Il va devenir un scientifique spécialisé dans l'étude de cet élément, ses compétences vont hautement intéresser l'armée qui va le recruter pour tirer parti de son savoir. Etant donné le contexte géopolitique, posséder une arme novatrice et surpuissante semble un atout déterminant. Sauf que Chen est scientifique et plutôt pacifiste... La construction du récit est un peu déséquilibrée. Le début est très axé sur les découvertes scientifiques autour de la foudre, sa formation, comment maitriser les boules de foudres globulaires, quelles en sont les utilisations possibles. Les explications scientifiques sont plus ou moins digestes, mais il y a globalement des longueurs et en tout cas il n'y a rien dans cette partie qui donne une envie folle de tourner les pages pour en apprendre d'avantage sur le canon à attraper la foudre. Sur la seconde moitié, la tournure des évènements laisse place à plus d'action et de suspens. Mission d'infiltration, attaque furtive des bases ennemies, tout ne se passe pas sans accroc... bref un peu de palpitant qui dynamise enfin l'intrigue. Mais malgré ce sursaut, l'ensemble reste mitigé et au final l'attraction de la foudre fait plutôt partie des moins bons récits de cette collection. Note réelle 2,5/5.
Jazzman
Franchement je ne sais pas quoi penser au final de cette BD qui a au départ tout pour me plaire. Le dessin est bien adapté au propos, les traits sont souples et permettent une représentation plutôt agréable des personnages et de leur environnement. Le choix graphique de placer la couleur bleue au centre de l'histoire est très bon même si on peut se demander à quel point cela ne vient pas ajouter à la froideur du récit. Le scénario est bien construit et l'on suit les personnages facilement dans ce périple qui se veut introspectif et musical ? c'est peut-être là que je n'ai pas été complètement emballé. Certains personnages rencontrés sont des représentations de légendes du blues/jazz et on ne le découvre qu'à la fin. J'aurais préféré avoir ces références plus tôt, dans le récit car cela permet de mieux appréhender l'univers musical dans lequel l'auteur veut nous emmener. Et il me manque cette insertion de références musicales au sein du récit pour vraiment voyager avec les protagonistes.
Crom
Pour qui apprécie les aventures de Conan, Crom n'est pas un inconnu, son nom sort souvent de la bouche de notre barbare. Un récit qui relate le parcours d'un guerrier, simple mortel, pour devenir le dieu des dieux. Une narration qui met le turbo en route dès les premières pages, les épreuves que Crom doit surmonter sont expédiées en une à deux planches. La voix off du conteur donne un ton onirique au récit où pas un mot ne sortira de la bouche de Crom. Une lecture rapide qui ne m'a pas permis d'entrer dans cette quête du pouvoir absolu. Une petite déception. La partie graphique est somptueuse. Un trait hachuré, détaillé et expressif, il s'en dégage une puissance bestiale. Les couleurs sombres/pastel apportent ce côté mystique au récit. Une lecture pas désagréable, mais pas inoubliable. Pour les curieux de mythologie cimmérienne.
Peau de Banane
L’album regroupe trois histoires, qui ont probablement dû être prépubliées en revue. En effet, les deux premières sont artificiellement coupées, se suivent. La troisième développe une histoire totalement indépendante, même si dans la dernière page un clin d’œil est fait à l’histoire de Yéti des deux premières. Dans les deux premières histoires donc, une expédition est menée par deux français, plus ou moins aventuriers, qui accompagnent une riche japonaise dans l’Himalaya, pour un coup publicitaire autour du Yéti. Le point de départ – et certaines parties – sont un peu loufoques, mais c’est l’aspect aventure qui domine. Dans la dernière histoire, nous retrouvons nos deux Français au Maroc, jouant avec le feu dans un trafic d’armes entre différents service iraniens. Le dessin de Tripp est assez sec, comme les Humanos en ont pas mal publié à l’époque. Pas désagréable, mais un peu froid, rigide et avec quelques défauts. La façon de représenter les tirs lorsque ça canarde, avec des traits tracés à la règle, est assez incongrue. Quant à la narration, elle est assez rythmée. Disons que c’est de l’aventure old school (à noter un petit clin d’œil assez improbable au Tintin au Tibet d’Hergé dans la deuxième histoire), qui a un peu vieilli. Note réelle 2,5/5.