Ce petit album est écrit comme un conte moral, léger en apparence mais profond humainement. C’est simple et efficace. Christophe Chabouté sait parfaitement saisir ces moments simples de la vie quotidienne teintés de mélancolie. La nature, la rivière, la vie à la campagne même si ce n’est que pour quelques jours sont une belle parenthèse dans la vie de ce petit garçon rattrapé à la fin de l’album par la réalité de la vie de sa famille. Le scénario est terriblement efficace ; le dessin aussi. Le noir et blanc est superbe, comme toujours. On se laisse porter.
2.5
Bon c'est un hentai donc il faut pas avoir des attentes élevées au niveau du scénario.
J'ai trouvé que globalement c'était correct. Les situations sont plus ou moins crédibles si on accepte que l'héroïne soit une vraie nympho irrécupérable. Le seul vrai défaut du récit est que c'est un peu trop cliché par moment (ah la fille riche forcée d'épouser un homme plus vieux qui est bien sûr un gros méchant pervers) et aussi je pense que j'aurais préféré que les auteurs poussent un peu plus le délire de l'idée de départ, parce que le scénario est un peu trop sérieux par moment et c'est le coté dramatique qui rend le manga trop cliché à mon goût. Si vous avez déjà lu une histoire d'amour entre un garçon venant du peuple et une fille faisant partie de l'élite, je pense que vous pouvez tout deviner les obstacles qu'ils vont devoir franchir pour être ensemble. En plus ça finit par un gros deus ex machina.
Mais bon ce n’est pas trop grave, l'important est que ça soit émoustillant et je dois dire que j'ai trouvé plusieurs scènes érotiques réussies, le dessin étant bon pour décrire l'anatomie féminine. Dommage qu’on n’échappe pas à certains travers des récits érotiques comme le fait que le consentement ne soit pas très clair par moment.
Ça se lit si on veut du porno hard et rien d'autre.
20, Allée de la Danse est l'adaptation d'une série de romans destinés à la jeunesse dès 8 ans. Elle raconte l'histoire de jeunes élèves de l'école de danse de l'opéra de Paris, baignant donc en permanence dans un univers centré autour de la danse et de la musique, et adresse des thématiques telles que la confiance en soi, les relations amicales et l'esprit de compétition dans cet univers finalement dur pour des enfants et jeunes adolescents. A supposer que les BD soient bien l'adaptation fidèle de ces romans, ils se terminent tous par une forme de morale destinée à conseiller et soutenir les apprentis danseurs, telle que faites-vous confiance, dansez pour vous faire plaisir, ne vous cachez pas derrière les autres, battez-vous pour votre passion, etc...
Sur la forme, les deux dessinatrices qui se succèdent sur cette série BD ont un style très formaté, très propre, avec des couleurs lumineuses, entre le pastel et les couleurs enfantines. Rien de très marquant visuellement mais c'est un style efficace et clair.
Les histoires quant à elles se laissent lire mais elles sont assez plates. Fort heureusement pour moi qui n'y connais rien à la danse, même si celle-ci est au coeur du sujet de chaque histoire, ce sont avant tout les relations humaines qui nous y sont racontées. Mais le ton ne décolle jamais vraiment, ça manque d'émotion. L'adaptation de roman se ressent ici et là dans un rythme narratif très rapide, avec a priori quelques ellipses qui empêchent la mise en place d'une véritable atmosphère. On comprend ce qu'il se déroule mais on ressent à peine les sentiments et les tourments des protagonistes.
C'est donc une lecture jeunesse qui peut plaire aux jeunes amateurs et amatrices de danse mais qui reste assez fâde.
Note : 2,5/5
Nous sommes en Tchécoslovaquie, au début de la guerre froide (début des années 1950), juste après le serrage de vis de la dictature. Plusieurs jeunes hommes, résistants contre le régime stalinien, sont traqués et tentent de fuir vers Berlin et, au-delà, de franchir le « rideau de fer ». C’est leur fuite qui occupe les deux derniers tiers de l’album. Ils sont alors poursuivis par la police tchèque, puis la Stasi et les différents services militaires et policiers de la RDA.
Dans le premier tiers, on apprend à connaitre les protagonistes, dont deux frères, issus d’une famille qui a la résistance dans sa chair (leur père a été un des dirigeants de la résistance aux Nazis, à laquelle l’un des frères a lui-même participé).
Si cet album est tiré d’un livre du scénariste, cela s’inspire d’une histoire vraie. Et un dossier final explique ce qu’il est ensuite advenu de la dizaine de principaux protagonistes – ce qui donne une idée de la violence de la répression menée par le régime en place à Prague à cette époque.
L’histoire est prenante, assez rythmée. Le dessin est assez particulier, très stylisé, froid. Un peu de Burns pour le traitement de certains personnages, le contraste ombre/lumière. Les décors sont minimalistes et très géométriques, et la couleur est utilisée avec parcimonie (le rouge accompagne la tragédie).
Un album et une histoire à découvrir.
Une bd documentaire sur la rencontre de deux civilisations avec pour conséquence la disparition du peuple indigène d'abord ignoré puis massacré par les conquérants d'un nouveau continent, les Européens.
La disparition des Selk'Nams de leur territoire situé à l'extrémité de l'Amérique du Sud se déroule sur plusieurs décennies avec à son apogée entre 1878 et 1885 des manœuvres militaires qui ont pour objectif de solutionner le problème de l'arrivée des migrants qui sont de plus en plus nombreux et qui nécessite de plus en plus d'espace.
Que reste t'il aujourd'hui de la culture des Selk'Nams dans la société Chilienne? Les auteurs enquêtent pour répondre à cette question et tentent de sortir de l'oubli un peuple qui a disparu. Ils ont laissé peu de traces, sans écrit et avec peu d'images. Les auteurs nous font partager la difficulté pour collecter d'anciens reportages réalisés par les premiers arrivants Européens pour cerner au mieux les coutumes de ce peuple et empêcher que cette culture soit à jamais perdue.
Une seule Selk'nams témoigne, elle est complètement intégrée dans la société Argentine et n'a qu'un souhait c'est que la culture Selk'Nams soit reconnue comme faisant partie de l'histoire de son pays.
Le dessin en noir et blanc permet de dresser des portraits réalistes des enquêteurs et des témoins.
Cette bd participe à réécrire l'histoire du côté des vaincus pour ne pas oublier l'extermination des Selk'Nams.
Du grand classique pour ce nouvel opus de la collection des Grandes batailles navales, avec Jean-Yves Delitte seul à la manœuvre. Lui qui préfère – et excelle à le faire ! – travailler sur les vieux gréements, réussit toujours ses dessins pour les marines modernes, se passant de plus en plus d’aide dans ce domaine. Son dessin est donc superbe – le seul bémol, habituel chez lui, vient des visages, proches de ceux d’Hermann, assez massifs et peu divers. Mais bon, à part ça, c’est vraiment du très beau boulot !
Concernant l’histoire, je trouve équilibrée la répartition entre la bataille elle-même et les passages plus calmes, « intermédiaires », dans lesquels il faut « meubler » avec des personnages secondaires.
Le fait que cette bataille navale ait été en même temps une bataille terrestre permet aussi de densifier l’intrigue.
Alors, certes, la « bataille » elle-même est peut-être un peu vite expédiée, mais il faut dire qu’en parallèle d’autres « batailles navales » se déroulaient avec d’autres flottes, on ne pouvait pas trop se disperser sur un seul album.
A noter que c’est au cours de cette bataille que les Japonais vont pour la première fois utiliser des kamikazes (stratégie désespérée s’il en est) pour attaquer des navires ennemis – avec un succès immédiat relatif.
Quant au dossier final, il est, comme la plupart du temps, très bien fichu, complet et très intéressant.
C’est un bon album dans cette collection.
Note réelle 3,5/5.
Bon, je mets 3 étoiles parce que ça se laisse lire et parce que le dessin, un peu simpliste, est quand même agréable, fluide, avec de belles couleurs chaudes, et que l'album peut sans doute trouver son public (mais il n'est pas trop ma came).
En ce qui me concerne, j’ai trouvé que cette histoire manquait de coffre. Elle raconte la rencontre de deux adolescents durant leurs vacances en bord de mer. Les auteurs prennent le temps, par de petits gestes, des détails infimes, de construire cette relation qui mène aux premiers émois amoureux.
Peu de texte, c’est assez contemplatif. Mais, sur ce genre de chose (peu de texte, une histoire assez linéaire sans à-côtés pour la densifier), il m’a manqué quelque chose, de la poésie, un personnage plus fort, pour rendre plus captivante la lecture.
Note réelle 2,5/5.
Je continue ma découverte de l'univers Marvel Noir avec ce comics.
Une lecture agréable, on y découvre un Wolverine détective privé et des seconds couteaux qui parleront aux accros de notre griffu : la jolie Mariko Yashida, Cabot, Rose et Yoriko.
Une intrigue bien menée, l'atmosphère est noire au possible, ça ne révolutione pas le genre mais la narration est captivante, bien aidée par la voix off de notre héros.
Côté dessin, ça détonne, un trait gras et noir avec une colorisation dans les tons sombres. L'atmosphère polar est magnifiquement retranscrite. C'est violent et sensuel à la fois.
Lecture recommandable.
Un type relativement âgé revient dans une ville qu’il a quittée il y a longtemps, après avoir divorcé et donc perdu de vue femme et fille. Aigri, usé par la vie, c’est en fait un ancien cadre du parti au pouvoir, surnommé « le prof », qui était à l’époque chargé des basses œuvres. Il se voit contraint de remettre le couvert et de tuer un homme qui veut couper les liens avec le parti et qui pourrait être menaçant avec ce qu’il sait.
L’intrigue est construite sur un rythme lent, qui est aussi celui du « prof », fatigué par la vie, et qui ne sait trop quelle direction prendre. Ballotté par les circonstances, et quelques personnages secondaires, il erre.
La fin de l’histoire est plus dynamique, et donne à la fois une tonalité ironique, mais aussi un bol d’air, comme si le « prof », n’ayant pu sauver sa vie, avait transmis son dernier souffle pour que quelqu’un d’autre se libère des carcans de la vie.
J’ai bien aimé cette histoire, qu’accompagne très bien le trait gras de Chauzy. Une lecture sympathique.
Quelques années après Lucille, Debeurme revient avec un album qui n’est pas vraiment la suite, mais où se croisent certains personnages déjà entrevus dans Lucille.
Si j’ai un chouia moins aimé cet album, il n’en reste pas moins captivant, même s’il ne faut pas être réfractaire au style de cet auteur atypique.
Style graphique tout d’abord, épuré (pas de gaufrier, quelques esquisses parfois, quasiment pas de décor – et parfois seulement des têtes), mais agréable, fin, confinant au minimalisme pour laisser voguer notre imagination.
On retrouve aussi, dans un univers très poétiques, pas mal de noirceur, un peu de trash, du fantastique un peu malsain (mais pas trop finalement), pour habiller une histoire où la plupart des protagonistes souffrent d’un mal être plus ou moins prononcé. Même si les dernières cases, appelant à « partir au large », font espérer que le grand large apportera quelque chose de positif.
Un pavé, mais vite lu (aéré, peu de texte), sans doute à réserver aux amateurs de l’auteur.
Note réelle 3,5/5.
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Quelques Jours d'été
Ce petit album est écrit comme un conte moral, léger en apparence mais profond humainement. C’est simple et efficace. Christophe Chabouté sait parfaitement saisir ces moments simples de la vie quotidienne teintés de mélancolie. La nature, la rivière, la vie à la campagne même si ce n’est que pour quelques jours sont une belle parenthèse dans la vie de ce petit garçon rattrapé à la fin de l’album par la réalité de la vie de sa famille. Le scénario est terriblement efficace ; le dessin aussi. Le noir et blanc est superbe, comme toujours. On se laisse porter.
No control !
2.5 Bon c'est un hentai donc il faut pas avoir des attentes élevées au niveau du scénario. J'ai trouvé que globalement c'était correct. Les situations sont plus ou moins crédibles si on accepte que l'héroïne soit une vraie nympho irrécupérable. Le seul vrai défaut du récit est que c'est un peu trop cliché par moment (ah la fille riche forcée d'épouser un homme plus vieux qui est bien sûr un gros méchant pervers) et aussi je pense que j'aurais préféré que les auteurs poussent un peu plus le délire de l'idée de départ, parce que le scénario est un peu trop sérieux par moment et c'est le coté dramatique qui rend le manga trop cliché à mon goût. Si vous avez déjà lu une histoire d'amour entre un garçon venant du peuple et une fille faisant partie de l'élite, je pense que vous pouvez tout deviner les obstacles qu'ils vont devoir franchir pour être ensemble. En plus ça finit par un gros deus ex machina. Mais bon ce n’est pas trop grave, l'important est que ça soit émoustillant et je dois dire que j'ai trouvé plusieurs scènes érotiques réussies, le dessin étant bon pour décrire l'anatomie féminine. Dommage qu’on n’échappe pas à certains travers des récits érotiques comme le fait que le consentement ne soit pas très clair par moment. Ça se lit si on veut du porno hard et rien d'autre.
20, Allée de la Danse
20, Allée de la Danse est l'adaptation d'une série de romans destinés à la jeunesse dès 8 ans. Elle raconte l'histoire de jeunes élèves de l'école de danse de l'opéra de Paris, baignant donc en permanence dans un univers centré autour de la danse et de la musique, et adresse des thématiques telles que la confiance en soi, les relations amicales et l'esprit de compétition dans cet univers finalement dur pour des enfants et jeunes adolescents. A supposer que les BD soient bien l'adaptation fidèle de ces romans, ils se terminent tous par une forme de morale destinée à conseiller et soutenir les apprentis danseurs, telle que faites-vous confiance, dansez pour vous faire plaisir, ne vous cachez pas derrière les autres, battez-vous pour votre passion, etc... Sur la forme, les deux dessinatrices qui se succèdent sur cette série BD ont un style très formaté, très propre, avec des couleurs lumineuses, entre le pastel et les couleurs enfantines. Rien de très marquant visuellement mais c'est un style efficace et clair. Les histoires quant à elles se laissent lire mais elles sont assez plates. Fort heureusement pour moi qui n'y connais rien à la danse, même si celle-ci est au coeur du sujet de chaque histoire, ce sont avant tout les relations humaines qui nous y sont racontées. Mais le ton ne décolle jamais vraiment, ça manque d'émotion. L'adaptation de roman se ressent ici et là dans un rythme narratif très rapide, avec a priori quelques ellipses qui empêchent la mise en place d'une véritable atmosphère. On comprend ce qu'il se déroule mais on ressent à peine les sentiments et les tourments des protagonistes. C'est donc une lecture jeunesse qui peut plaire aux jeunes amateurs et amatrices de danse mais qui reste assez fâde. Note : 2,5/5
Jusqu'ici tout va bien
Nous sommes en Tchécoslovaquie, au début de la guerre froide (début des années 1950), juste après le serrage de vis de la dictature. Plusieurs jeunes hommes, résistants contre le régime stalinien, sont traqués et tentent de fuir vers Berlin et, au-delà, de franchir le « rideau de fer ». C’est leur fuite qui occupe les deux derniers tiers de l’album. Ils sont alors poursuivis par la police tchèque, puis la Stasi et les différents services militaires et policiers de la RDA. Dans le premier tiers, on apprend à connaitre les protagonistes, dont deux frères, issus d’une famille qui a la résistance dans sa chair (leur père a été un des dirigeants de la résistance aux Nazis, à laquelle l’un des frères a lui-même participé). Si cet album est tiré d’un livre du scénariste, cela s’inspire d’une histoire vraie. Et un dossier final explique ce qu’il est ensuite advenu de la dizaine de principaux protagonistes – ce qui donne une idée de la violence de la répression menée par le régime en place à Prague à cette époque. L’histoire est prenante, assez rythmée. Le dessin est assez particulier, très stylisé, froid. Un peu de Burns pour le traitement de certains personnages, le contraste ombre/lumière. Les décors sont minimalistes et très géométriques, et la couleur est utilisée avec parcimonie (le rouge accompagne la tragédie). Un album et une histoire à découvrir.
Nous, les Selk’Nams
Une bd documentaire sur la rencontre de deux civilisations avec pour conséquence la disparition du peuple indigène d'abord ignoré puis massacré par les conquérants d'un nouveau continent, les Européens. La disparition des Selk'Nams de leur territoire situé à l'extrémité de l'Amérique du Sud se déroule sur plusieurs décennies avec à son apogée entre 1878 et 1885 des manœuvres militaires qui ont pour objectif de solutionner le problème de l'arrivée des migrants qui sont de plus en plus nombreux et qui nécessite de plus en plus d'espace. Que reste t'il aujourd'hui de la culture des Selk'Nams dans la société Chilienne? Les auteurs enquêtent pour répondre à cette question et tentent de sortir de l'oubli un peuple qui a disparu. Ils ont laissé peu de traces, sans écrit et avec peu d'images. Les auteurs nous font partager la difficulté pour collecter d'anciens reportages réalisés par les premiers arrivants Européens pour cerner au mieux les coutumes de ce peuple et empêcher que cette culture soit à jamais perdue. Une seule Selk'nams témoigne, elle est complètement intégrée dans la société Argentine et n'a qu'un souhait c'est que la culture Selk'Nams soit reconnue comme faisant partie de l'histoire de son pays. Le dessin en noir et blanc permet de dresser des portraits réalistes des enquêteurs et des témoins. Cette bd participe à réécrire l'histoire du côté des vaincus pour ne pas oublier l'extermination des Selk'Nams.
Leyte
Du grand classique pour ce nouvel opus de la collection des Grandes batailles navales, avec Jean-Yves Delitte seul à la manœuvre. Lui qui préfère – et excelle à le faire ! – travailler sur les vieux gréements, réussit toujours ses dessins pour les marines modernes, se passant de plus en plus d’aide dans ce domaine. Son dessin est donc superbe – le seul bémol, habituel chez lui, vient des visages, proches de ceux d’Hermann, assez massifs et peu divers. Mais bon, à part ça, c’est vraiment du très beau boulot ! Concernant l’histoire, je trouve équilibrée la répartition entre la bataille elle-même et les passages plus calmes, « intermédiaires », dans lesquels il faut « meubler » avec des personnages secondaires. Le fait que cette bataille navale ait été en même temps une bataille terrestre permet aussi de densifier l’intrigue. Alors, certes, la « bataille » elle-même est peut-être un peu vite expédiée, mais il faut dire qu’en parallèle d’autres « batailles navales » se déroulaient avec d’autres flottes, on ne pouvait pas trop se disperser sur un seul album. A noter que c’est au cours de cette bataille que les Japonais vont pour la première fois utiliser des kamikazes (stratégie désespérée s’il en est) pour attaquer des navires ennemis – avec un succès immédiat relatif. Quant au dossier final, il est, comme la plupart du temps, très bien fichu, complet et très intéressant. C’est un bon album dans cette collection. Note réelle 3,5/5.
L'Ombre des pins
Bon, je mets 3 étoiles parce que ça se laisse lire et parce que le dessin, un peu simpliste, est quand même agréable, fluide, avec de belles couleurs chaudes, et que l'album peut sans doute trouver son public (mais il n'est pas trop ma came). En ce qui me concerne, j’ai trouvé que cette histoire manquait de coffre. Elle raconte la rencontre de deux adolescents durant leurs vacances en bord de mer. Les auteurs prennent le temps, par de petits gestes, des détails infimes, de construire cette relation qui mène aux premiers émois amoureux. Peu de texte, c’est assez contemplatif. Mais, sur ce genre de chose (peu de texte, une histoire assez linéaire sans à-côtés pour la densifier), il m’a manqué quelque chose, de la poésie, un personnage plus fort, pour rendre plus captivante la lecture. Note réelle 2,5/5.
Wolverine Noir
Je continue ma découverte de l'univers Marvel Noir avec ce comics. Une lecture agréable, on y découvre un Wolverine détective privé et des seconds couteaux qui parleront aux accros de notre griffu : la jolie Mariko Yashida, Cabot, Rose et Yoriko. Une intrigue bien menée, l'atmosphère est noire au possible, ça ne révolutione pas le genre mais la narration est captivante, bien aidée par la voix off de notre héros. Côté dessin, ça détonne, un trait gras et noir avec une colorisation dans les tons sombres. L'atmosphère polar est magnifiquement retranscrite. C'est violent et sensuel à la fois. Lecture recommandable.
Sans rancoeur
Un type relativement âgé revient dans une ville qu’il a quittée il y a longtemps, après avoir divorcé et donc perdu de vue femme et fille. Aigri, usé par la vie, c’est en fait un ancien cadre du parti au pouvoir, surnommé « le prof », qui était à l’époque chargé des basses œuvres. Il se voit contraint de remettre le couvert et de tuer un homme qui veut couper les liens avec le parti et qui pourrait être menaçant avec ce qu’il sait. L’intrigue est construite sur un rythme lent, qui est aussi celui du « prof », fatigué par la vie, et qui ne sait trop quelle direction prendre. Ballotté par les circonstances, et quelques personnages secondaires, il erre. La fin de l’histoire est plus dynamique, et donne à la fois une tonalité ironique, mais aussi un bol d’air, comme si le « prof », n’ayant pu sauver sa vie, avait transmis son dernier souffle pour que quelqu’un d’autre se libère des carcans de la vie. J’ai bien aimé cette histoire, qu’accompagne très bien le trait gras de Chauzy. Une lecture sympathique.
Renée
Quelques années après Lucille, Debeurme revient avec un album qui n’est pas vraiment la suite, mais où se croisent certains personnages déjà entrevus dans Lucille. Si j’ai un chouia moins aimé cet album, il n’en reste pas moins captivant, même s’il ne faut pas être réfractaire au style de cet auteur atypique. Style graphique tout d’abord, épuré (pas de gaufrier, quelques esquisses parfois, quasiment pas de décor – et parfois seulement des têtes), mais agréable, fin, confinant au minimalisme pour laisser voguer notre imagination. On retrouve aussi, dans un univers très poétiques, pas mal de noirceur, un peu de trash, du fantastique un peu malsain (mais pas trop finalement), pour habiller une histoire où la plupart des protagonistes souffrent d’un mal être plus ou moins prononcé. Même si les dernières cases, appelant à « partir au large », font espérer que le grand large apportera quelque chose de positif. Un pavé, mais vite lu (aéré, peu de texte), sans doute à réserver aux amateurs de l’auteur. Note réelle 3,5/5.