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Couverture de la série Dans la nuit noire
Dans la nuit noire

J’avais découvert David Small avec Sutures, que j’avais bien aimé. Je le retrouve ici avec une histoire qui, une nouvelle fois, est assez noire, et nous montre une fin d’enfance des plus difficiles. Je ne sais pas s’il y a autant d’aspects autobiographiques ici que dans « Sutures », mais si c’est le cas, l’auteur a alors connu une adolescence compliquée ! Ici, nous suivons un adolescent, quitté par sa mère, qui déménage avec son père – alcoolique – en Californie, pour finalement être plus ou moins livré à lui-même. Outre cette forte instabilité familiale, il peine à sécuriser des amitiés, et ses questionnements – sur la sexualité en particulier – ne trouvent pas de réponses satisfaisantes. Beaucoup de passages sont très noirs (voir le petit chien que le héros voulait adopter – ce que son père refuse – et qui est écrasé par un camion. La fin du récit est assez ouverte – on peut y voir une petite fenêtre ouverte sur du positif – mais c’est quand même globalement un récit qui prend le titre au pied de la lettre. Small ne nous présente pas le meilleur côté de l’Amérique. Ni le meilleur côté du passage de l’adolescence à l’âge adulte. L’album est très épais, mais il se lit très vite. Car il y a peu de texte. Et puis c’est assez fluide. Le dessin de Small est sans fioriture, un Noir et Blanc un peu rehaussé d’aquarelle jouant sur les nuances de gris. Simple, efficace, et plutôt plaisant. Note réelle 3,5/5.

09/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Identités troubles (Milo)
Les Identités troubles (Milo)

La série est classée en SF, mais je dirais que c'est davantage du polar/thriller en fait. Certes ça se passe dans le futur, mais un futur très proche (2030). D’ailleurs certains aspects des véhicules, les voyages en réalité virtuelle et quelques autres gadgets sont à la fois peu nombreux pour « signer » ce futur, mais aussi je trouve un peu trop « avancés » par rapport à l’époque, finalement quasi contemporaine ! Les auteurs auraient tout aussi pu situer l’intrigue quelques dizaines d’années plus loin de nous je pense. Mais pour le reste, c’est essentiellement un thriller avec plusieurs personnes et groupes imbriqués autour d'un trafic de drogues. On est là sur quelque chose de plus classique, relativement rythmé. Sans surprise, mais globalement bien fichu. Il faut juste être prêt à accepter un certain nombre de facilités scénaristiques – essentiellement autour de cette femme au rôle finalement central, qui change d’identité plusieurs fois (avec force chirurgie esthétique – d’ailleurs là aussi, des avancées peu crédibles pour 2030). Je regrette aussi quelques zones d’ombre dans l’histoire. Je n’ai pas tout saisi de « l’agence » qui court-circuite trafiquants et différents services policiers : le rôle de la femme évoquée plus haut reste un peu trop mystérieux à mon goût, le dernier album ne livrant pas toutes les clés à ce niveau.

09/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Four in Love
Four in Love

Four in Love est une bande dessinée muette qui explore l’amour sous différentes facettes à travers quatre histoires courtes. Sans dialogues, Crystal Kung parvient à transmettre une grande palette d’émotions grâce à son dessin expressif et son découpage fluide. Les illustrations sont douces et poétiques, avec une ambiance presque cinématographique qui laisse place à l’interprétation du lecteur. Chaque histoire possède sa propre atmosphère, entre tendresse, mélancolie et espoir, rendant l’ensemble agréable à parcourir. Cependant, l’absence de texte peut aussi donner une impression de brièveté ou de manque de profondeur pour certains lecteurs. Dans l’ensemble, Four in Love est une jolie expérience visuelle et émotionnelle, idéale pour ceux qui apprécient les récits minimalistes et évocateurs. Ce n’est peut-être pas un coup de cœur absolu, mais c’est une lecture qui se distingue par sa sensibilité et sa sincérité.

09/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Vuzz
Vuzz

A l’image de son œuvre – reconnaissable entre mille – Druillet nous livre ici un travail un peu inégal, mais pas inintéressant. J’ai lu les albums dans leur version en couleurs. Cette colorisation est certes très datée, mais elle renforce le trait nerveux de Druillet. Un trait ici plus épuré qu’à l’habitude, plus inégal, et sans aucun doute qui dégage moins de puissance que dans ses œuvres maîtresses. Quelques accointances ici parfois avec le dessin de Fred. Parfois découpée en très courts chapitres (dans le premier tome), jouant parfois sur un peu d’humour, souvent violente et un peu trash, l’histoire, à l’image du dessin, est un peu trop brouillonne je trouve. Pas mal de passages muets (ce qui fait que ça se lit très vite), une narration qui a je pense fait la part belle à une certaine improvisation, c’est de l’aventure SF un peu foutraque, le héros Vuzz, comme ceux qu’il croise, étant le plus souvent menés par des envies et comportement bestiaux et primaires, le tout étant un chouia nihiliste. Un Druillet mineur. Note réelle 2,5/5.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Lili Crochette et Monsieur Mouche
Lili Crochette et Monsieur Mouche

Lili Crochette et Monsieur Mouche, ce sont les aventures d'Elizabeth, fille d'un gouverneur des caraïbes, qui décide de vivre des aventures pleines de pirateries, de magie vaudou et de clins d’œil à Peter Pan, en se déguisant en pirate et prenant comme surnom "Lili Crochette". Les aventures sont simples et visent un lectorat très jeune mais gardent un petit côté doux et sucré qui peut toujours plaire à tout âge. Le dessin est mignon, rond et dynamique, les personnages sont expressifs (parfois très théâtralement, mais l'exagération peut rendre la lecture des émotions plus simple pour un très jeune lectorat), … C'est du bon. Une bonne et courte lecture pour les tout-e-s petit-e-s.

08/03/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Matteo Ricci - Dans la Cité Interdite
Matteo Ricci - Dans la Cité Interdite

Le récit biographique d'un personnage très intéressant, un prêtre jésuite italien du 16e siècle rendu célèbre par une longue mission en Asie et particulièrement en Chine où il tentera pendant de très longues années de rencontrer l'Empereur. Il se démarque par sa grande ouverture d'esprit, son intelligence aiguisée et de bonnes connaissances non seulement théologiques mais aussi scientifiques, notamment en matière de mathématiques et d'horlogerie. Et c'est notamment par ce dernier point qu'il va essayer d'atteindre la cour impériale dans la fameuse Cité Interdite de Pékin. C'est une BD historique dans ce qu'elle peut avoir de plus classique et respectueux, mais elle a le bon goût d'amener le lecteur auprès du héros comme si c'était un récit d'aventure. A tel point que j'ai même dû vérifier après coup si le personnage était réel ou fictif. La mise en scène de la Chine impériale, de sa capitale et de l'intérieur de la Cité Interdite, non seulement leurs bâtiments mais aussi et surtout les hommes qui les peuplaient, est très bien faite. Le dessin est un peu raide, un peu trop académique parfois, mais j'aime ses décors et sa colorisation. Les visages des personnages sont un peu moins réussis, notamment certains aux traits changeants. Je pense en particulier à l'un des compagnons de Matteo dont le menton semble à dimension variable. L'histoire est très intéressante sur le plan historique, culturel et sociologique. La civilisation chinoise de l'époque parait fascinante et c'est un plaisir d'y pénétrer aux côtés d'un homme intelligentet doué de nombreux talents. Par contre, je n'ai pas compris l'intérêt d'intégrer dans le récit le personnage de Herrera et cette fausse intrigue mystéireuse autour de lui. Je vois que cela sert à faire passer en fin d'album un message sur la différence de méthode des serviteurs de Dieu, mais j'ai trouvé ça assez mal amené et que cela perturbait le fond de l'intrigue. J'ai apprécié cette lecture instructive et la beauté formelle et académique de ses décors et costumes d'époque. Très intéressant, mais moins captivant que certains de ses aspects le laissaient espérer.

08/03/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Nuit des lanternes
La Nuit des lanternes

Premier album de cet auteur que je ne connaissais absolument pas, mais dont le travail a été repéré par Delcourt qui a sorti le grand jeu : album épais, couverture avec effets. C'est un très bel objet pour une histoire fantastique qui s'annonçait vite comme une métaphore d'un problème familiale profond. Et puis à la lecture, ça reste un peu en surface, finalement. J'ai lu la BD très vite, plus vite que je ne l'avais pensé, tout en notant que le récit prend exactement le chemin que l'on imagine sans trop développer son propos. Lorsque vous avez compris la métaphore au cœur du récit, pas grand chose de plus ne va se développer. C'est le deuil, le manque de communication, la violence des mots, la rudesse des contacts. Et puis c'est à peu près tout, malheureusement ! Je dois dire que le récit offre une première partie qui donne envie, mais le récit oscille entre la course-poursuite avec une créature fantastique tout en essayant de finir son histoire familiale malheureusement trop vite expédiée. J'avais deviné dès l'instant de la "prophétie" la façon dont se résoudrait la BD est j'ai eu bon sur toute la ligne. Ce qui est dommage, ce genre de thématique où le fantastique s'invite pour explorer des thématiques bien réelles m'attire plutôt d'habitude. Il manque réellement le développement, les détails qui font l'importance. A titre personnel j'ai trouvé la résolution trop rapide pour les personnages : la fille pardonne bien vite à la mère les mots très très durs qu'elle a eu, tout comme la mère fait un acte censé être rédempteur un peu trop facilement à mon gout. J'aurais aimé que ça soit plus développé dans le fond, donc. Par contre niveau dessin je dois dire que ça envoie et que je suis content de voir ça ! Les couleurs qui jouent sur les auras rouges et noirs, les planches qui se permettent parfois d'être grandes et dynamiques, parfois emplie de petites cases, le tout avec une lisibilité et une fluidité qui tient la route. Franchement, je suis assez étonné du rendu pour une première BD, il y a une certaine maitrise des cases ! J'ai noté quelques enchainements un peu confus notamment dans la course-poursuite, mais pour le reste je trouve que l'auteur a trouvé un style et s'y colle plutôt bien. A ce niveau, la BD vaut le coup ! En somme, une BD pas indispensable, pas mauvaise non plus, juste trop dans la moyenne. Le récit avait des cartes à jouer mais reste un peu trop lisse, un peu trop en surface de l'ensemble. C'est dommage, l'émotion n'est pas passé et je pense que c'est ce qui aurait été nécessaire pour m'immerger dedans. Jetez-y un coup d’œil à l'occasion !

08/03/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Comme une pierre
Comme une pierre

Malgré les qualités indéniables de l’ouvrage, j’avoue n’avoir pas été touché autant que j’aurais voulu l’être. Il m’est ainsi assez difficile d’en parler. En résumé, je dirais que ce récit m’a plu par certains aspects, mais que j’étais plus gêné aux entournures sur d’autres. En d’autres termes, cela peut paraître bizarre mais je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ou pas… L’histoire de ce couple de fermiers dont la fille se retrouve handicapée du jour au lendemain pour des raisons mystérieuses et qu’aucun médicament ne parvient à guérir se veut touchante, et elle l’est de fait. Et comme si cela ne suffisait pas, la région où ils vivent est affectée par la sécheresse, précipitant ces derniers dans une misère terrible. Une situation qui ressemble, comme on le lit en quatrième de couverture, à un « châtiment biblique ». Une fable mystique. C’est peut-être la définition qui conviendrait le mieux à « Comme une pierre ». La question serait de savoir si cela est juste une pure fiction ou si l’auteur s’est basée sur une réalité vérifiée, car même si l’on sait que la situation dans certains pays, notamment cette région du Nord-Est du Brésil, peut être parfois catastrophique pour les populations, compte tenu de l’aggravation du réchauffement climatique, on peut rester dubitatif devant les mauvais coups du sort qui se succèdent sans relâche, sur une durée aussi longue, pour les parents de la petite Rosa. C’est peut-être aussi un élément du récit qui m’a dérangé, à moins que je ne sois simplement dans une forme de déni. Chaque chapitre introduit le décompte des jours sans pluie, ce qui laisse deviner que la pluie devrait finir par arriver. Et en effet, elle arrive, comme par miracle (ce n’est pas un gros divulgâchis que de le révéler), ce qui produit un le moment le plus émouvant et le plus magique du récit, alors que Cristovao s’apprête à commettre l’irréparable… Même si on comprend que « Comme une pierre » parle du combat acharné d’une femme pour sauver sa fille, le message de cette fable reste néanmoins quelque peu brouillé par quelques interférences empreintes de religion, et c’est aussi ce qui m’a perturbé. M’étant détaché du catholicisme qui m’a été imposé par un baptême trop précoce, pour opter par la suite pour un agnosticisme plus proche de mes convictions, je suis resté dubitatif devant les quelques références bibliques distillées à plusieurs reprises, sans que l’on ne puisse deviner une quelconque objection de la part de l’auteur. Luckas Iohanathan est peut-être catholique pratiquant, c’est son droit, ou peut-être est-il juste imprégné. Ce qui ne surprendra guère dans un pays comme le Brésil. Mais quoiqu’il en soit, son propos n’est pas suffisamment clair pour n’y voir que l’aspect factuel de la réalité religieuse dans son pays. De même, l’apparition du « rêveur », sorte de gourou accompagnant le « fils prodigue » lors de son retour dans la demeure familiale, ne m’a fait déceler ni ironie ni critique d’un personnage tout de même quelque peu « perché »… Parallèlement, il y a « l’histoire du voyageur », une très belle parabole philosophique, pas religieuse pour un sou, malheureusement suivie peu après d’une nouvelle citation d’un passage de la Bible par le pasteur venu visiter le couple… Si critique il y a et à laquelle on ne pourrait que souscrire, elle serait davantage formulée à l’encontre d’un pouvoir négligeant sur le plan de l’aide sociale et de la politique de santé vis-à-vis des plus nécessiteux. Quant au dessin, il est loin d’être déplaisant, caractérisé par un minimalisme qui correspond bien à l’esprit du livre, et le cadrage reste pertinent pour montrer les émotions des protagonistes. Néanmoins, on pourra juger la monochromie orange un peu monotone et le trait un peu aride. Quant aux personnages eux-mêmes, j’ai rencontré parfois quelques difficultés à les identifier (et puis c’est quoi cette manie de mettre systématiquement un trait noir vertical sur les nez ?). J’ai relevé également des incohérences dans l’enchaînement de certaines séquences, en particulier à la fin lorsque la maison est détruite par la foudre (on n’est pas trop sûr de ce qui s’est passé, est-ce juste la punition divine qui continue ?). Je ne m’étendrai pas davantage car vous l’aurez compris, je suis resté sur ma faim… Ainsi, comme je ne suis pas certain d’avoir identifié tous les tenants et les aboutissants de ce récit pour le moins troublant, je dois émettre un avis mitigé, mais n’inciterai ni ne dissuaderai quiconque de le lire. Le mieux est de le découvrir soi-même pour se faire sa propre idée cette œuvre qui ne saurait être si facilement jetée aux orties, mais qui interroge par ses côtés ambigus.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Croix de bois
Les Croix de bois

Morvan adapte un roman que je ne connais pas. Il le fait de façon intéressante, ajoutant au roman proprement dit des passages de la vie de son auteur, Roland Dorgelès. Le mélange des deux (chaque période bénéficie d’un travail différent pour le dessin et la colorisation) fonctionne plutôt bien. La guerre est montrée de façon absurde et noire, par certains côtés de façon proche de ce que Tardi a pu faire – si ce n’est qu’ici ne pointe pas de revendications sociales, d’antimilitarisme assumé, ça reste terrible, mais dans une certaine fatalité. En tout cas le récit se laisse lire agréablement. D’autant plus que le travail graphique de Percio est lui aussi agréable. Je n’avais pas aimé son travail sur Caliban, mais j’avais bien aimé son trait gras sur La Ferme de l'enfant-loup. Heureusement, c’est dans cette veine qu’il travaille ici. J’ai surtout aimé les passages issus du roman de Dorgelès, dans les tranchées. Son trait charbonneux, usant d’une belle bichromie, parfois proche d’un crayonné amélioré, m’a bien plu. Un album qui ne renouvelle pas le genre sur une guerre déjà pas mal traitée en BD (beaucoup de très beaux albums de Tardi par exemple), mais qui se révèle d’une lecture recommandable.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Edika
Edika

Edika c'est répétitif, Edika c'est très porté cul (et gros lolos), Edika ça ne plaira pas à tout le monde. Mais j'avoue que j'apprécie relativement ses créations. Même si l'abondance de femmes sexualisées, le dessin grossier et laid, le côté trash souvent gratuit et l'humour parfois lourd devraient me rebuter, j'arrive à passer outre. D'une part par la nature profondément absurde des récits, mais aussi car je trouve l'écriture des dialogues d'Edika excellente. Cet enchaînement de dialogues sans-queue-ni-tête, de digressions inutiles, d'évènements sans intérêts prenant des proportions absurdes et cet humour très con, tout ça me parle beaucoup, mine de rien. Eh, pour être honnête, je rigole souvent de bon cœur lorsque que j'ai une de ces histoires sous les yeux, rien qu'aux gueules des personnages et à la lecture des dialogues, ça dit bien quelque chose. Alors oui, cela reste tout de même assez bas de plafond, souvent insultant et grossier, et très répétitif (comment ça je l'ai déjà dit ?!), mais j'arrive quand-même à passer outre ici. Allez savoir pourquoi. Sans doute ma grande faiblesse pour l'humour méta, verbeux et absurde (ou alors je blâme mon éducation). Allez, on va dire que dans le genre "humour trash et vulgaire de boomer" (genre avec lequel je n'ai normalement aucun atome crochu) cette œuvre sera mon plaisir coupable. (Note réelle 2,5)

08/03/2025 (modifier)