Deryn Du

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Un petit port des côtes galloises est le théâtre d'une série de morts aussi violentes que mystérieuses.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Aire Libre En avant-première Nouveautés BD, comics et manga Pays de Galles

Alors que les policiers cherchent un coupable et que les braves gens effrayés se regardent en coin, un jeune homme, amateur de littérature fantastique, arrivé depuis peu au village, promène dans les rues et les champs alentour un regard curieux. Il fait progressivement la connaissance d'une étrange gamine qui joue à la poupée en fredonnant des chansons macabres. Le tout sous l'oeil sombre et perçant d'un grand corbeau.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Deryn Du © Dupuis 2025
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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10/10/2025 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Au début du XXe siècle, un petit port de pêche devient le théâtre d’une série de meurtres aux allures surnaturelles. Un couple est retrouvé piétiné dans son lit comme si une horde de chevaux les avait écrasés, un homme est déchiré par une bête invisible, un autre encore brûle vif sans que rien autour de lui ne prenne feu. Tandis que la population sombre dans la panique et que la police piétine, un vacancier de passage affirme avoir aperçu une étrange fillette, surgie de nulle part, rôdant près des lieux du drame. Nous sommes ici en plein dans le domaine de prédilection de Guillaume Sorel : un fantastique brumeux et inquiétant, proche de l’univers d’Algernon Woodcock. Une fois de plus, il y déploie tout son talent graphique. La couverture comme les planches, entièrement peintes, sont d'une beauté saisissante. Les décors côtiers sont somptueux, les atmosphères denses et immersives, les personnages expressifs et crédibles. Sorel atteint ici une forme de virtuosité picturale : chaque planche se savoure comme une toile. Je n'ai que quelques réserves mineures sur l'allure empâtée, presque masculine, de la petite fille, sur certaines scènes fantastiques parfois confuses, et sur le relief un peu artificiel du port, qui semble posé sur une dalle de pierre plate. Mais cela n'enlève rien à la splendeur visuelle de l’ensemble, véritable bijou d'illustration. Et c'est justement parce que la partie graphique est si remarquable que ça me fend le cœur de devoir tant critiquer le scénario. Malgré un cadre historique et géographique prometteur, l'intrigue reste d’une prévisibilité désarmante. Elle évoque tant de classiques du film d'horreur que plus rien n'y parvient à surprendre ou à émouvoir. Les meurtres se succèdent sans véritable tension, la mystérieuse fillette apparaît trop tôt pour entretenir le mystère, et sa rencontre avec le héros dévoile presque tout en quelques dialogues énigmatiques. Elle-même manque de charisme et ses motivations, fondées sur une méprise naïve, paraissent à la fois disproportionnées et forcées. Le dernier acte, attendu, confirme une impression de déjà-vu. Même les passages oniriques, censés plonger le lecteur dans un trouble poétique, peinent à convaincre et confinent parfois à la confusion. Je ressors de cette lecture partagé entre admiration et frustration. Admiratif devant la beauté de l’ouvrage, frustré par la pauvreté d’un récit qui ne rend pas justice à tant de talent visuel. J'aurais aimé que cette somptueuse mise en scène serve une intrigue plus forte, plus troublante, à la hauteur du dessin. Reste un album splendide à feuilleter, dont la seule beauté plastique suffit à justifier qu'on le garde précieusement dans sa bibliothèque.

10/10/2025 (modifier)