Les derniers avis (47464 avis)

Couverture de la série L'Homme de l'année - 1687
L'Homme de l'année - 1687

Dans une collection concept fourre-tout et bien souvent décevante, cet album tire plutôt bien son épingle du jeu. En tout cas sa lecture est agréable. D’abord parce que le dessin est plaisant, dans un style un peu influencé par Hermann ou Delitte (mais avec des visages plus agréables), il accompagne bien ce récit historique. Récit qui tourne autour d’une énigme qui a fait depuis longtemps couler beaucoup d’encre. Je ne suis vraiment pas convaincu par l’explication donnée par De Lornières (et plus généralement le personnage de l’Africain m’a vraiment surpris). Mais pour le reste c’est assez crédible et intéressant. Avec une bonne utilisation des personnages réels qui se côtoyaient à l’époque (fin du XVIIème siècle) dans la forteresse de Pignerol. Cela donne du corps au récit, et les dialogues sont eux aussi bien construits, faisant des allusions à des personnages, des faits avérés, sans en abuser. Une lecture plaisante, clairement un bon opus de la collection.

15/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Bibliomania
Bibliomania

Un album et une histoire vraiment étranges. Le dessin n’est pas toujours très clair. Comme l’intrigue sur certains détails d’ailleurs ! Mais c’est une lecture que j’ai globalement plutôt appréciée. Sans avoir tout compris donc. Et sans pouvoir totalement résumer l’intrigue. L’histoire d’Alice au pays des merveilles est un fil rouge ici très lointain. L’intrigue est certes construite autour de ce personnage prénommé Alice, mais pour le reste… On alterne de longs passages au « présent » (les pérégrinations d’Alice de chambre en chambre pour sortir – à rebours – du manoir où elle est coincée), avec des passages au « passé », dans un compte-à-rebours des derniers jours/heures/secondes avant l’arrivée d’Alice dans ce manoir. Mais j’avoue n’avoir pas tout saisi de l’univers qui sert de décor (les passages « avant »), et que tout ce qui concernait le ou les livres sur la fin m’ont un peu égaré. Mais malgré ces réserves, j’ai plutôt aimé l’ambiance générale, qui joue visuellement et même narrativement sur un certain surréalisme. On passe parfois de moments très calmes et d’autres où la violence, l’éclatement des planches – souvent quasi muettes – provoquent à la fois une accélération et une dispersion de l’intrigue (on passe aussi parfois rapidement de planches très épurées à d'autres surchargées).. Un album étrange en tout cas, qui sort à tous points de vue des sentiers battus. J’aurais pu être plus sévère dans ma notation – j’ai hésité. Mais ce petit truc totalement foutraque n’a pas été déplaisant à lire.

14/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Brindille (Vent d'Ouest)
Brindille (Vent d'Ouest)

L'histoire n'est pas inintéressante, la narration est fluide, la symbolique du récit me plait (même si je n'ai pas trouvé la révélation de fin bien amenée), ... Vous me voyez venir avec mon amoncellement de qualités d'entrée de jeu ? Oui, la série n'est pas parfaite. Ici, ce qui pèche principalement, tout du moins pour moi, c'est le côté trop... convenu. Une quête initiatique, une protagoniste amnésique devant accomplir son destin, un récit allégorique, ... tout ceci n'est pas nouveau. Et, paradoxalement, le tout me parait également trop fournis. Trop de créatures différentes, trop d'actions relativement inexpliquées (surtout au second tome, en fait). Peut-être étrange comme ressenti. Le diptyque est sincèrement sympathique mais il manque un je-ne-sais-quoi pour le perfectionner. Il y a aussi la narration et l'exposition du village qui m'ont parus trop grossiers au début du premier album. La narration et le rythme s'améliorent par la suite mais la première impression reste importante, bord d'aile de merle ! C'est peut-être bien de ça, d'ailleurs, qu'est né mon ressenti mitigé sur ce récit : l'introduction. Le point fort de l'album est incontestablement son dessin, magnifique de bout en bout (j'apprécie d'ailleurs les "carnets de croquis" à la fin de chaque album). Le rythme est bon, l'action bien découpée, les personnages ont des designs variés et très expressifs, les décors fourmillent de détails, ... Pas la plus marquante dans son genre mais une série honnêtement agréable à lire et dont je peux sincèrement recommander la lecture, surtout auprès d'un public jeunesse. Et puis, rien que pour le dessin, ça vaut le coup d'œil !

14/03/2025 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Coeur de Ténèbres (Delcourt)
Coeur de Ténèbres (Delcourt)

Une transposition plutôt réussie de la nouvelle de Conrad au temps des guerres vendéennes. L’atmosphère de ces marais est particulièrement bien rendue. Un crayonné brumeux qui donne une ambiance sombre et inquiétante, les silhouettes et même les visages semblent fantomatiques. La folie guette, entre l’atmosphère délétère des marais et les bas instincts réveillés par la guerre, il reste la sensation que plus personne ne réagit sainement. Sauf peut-être Uncas, l’indien Mohawk, acolyte de notre lieutenant « héros » de cette triste histoire. Lui seul semble garder raison. Cette poursuite à la recherche du colonel Sherb, devenu incontrôlable pour l’armée, ne laissera pourtant personne réellement indemne. Histoire bien menée donc, et rendant bien la noirceur ambiante, sans en faire trop. Une bonne idée de rendre les cauchemars du lieutenant dans des couleurs qui explosent face au gris des marais. Je suis contente d’avoir lu cette version, mais pour autant je ne crois pas que j’y reviendrai. Trop sombre peut-être. Un emprunt me suffit pour ma part.

14/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Ana Ana
Ana Ana

Spin off première lecture sur la petite sœur de Pico Bogue. Ici on ne retrouve pas le bagou et la tendance à la réflexion philosophique dont pouvait faire preuve Ana Ana dans la série mère, il s'agit juste des petites aventures du quotidien d'une jeune fille avec ses peluches. "Juste", cela n'en garde pas moins une volonté de travail sérieux du texte et une certaine poésié dans les histoires. Cette série m'a l'air davantage comparable à Calvin et Hobbes que ne l'est Pico Bogue. Pas de sarcasme ou de remise en question du monde et de la logique adulte, mais on y retrouve cette sincère retranscription de l'imaginaire chaotique de l'enfance. Il s'avère simplement qu'ici l'enfant est bien plus jeune (et possède beaucoup plus de peluches). Chaque album est une petite histoire sur le quotidien d'Ana Ana, sur ses jeux avec ses peluches, ses compagnon-ne-s d'aventure. Les récits sont courts, de par la dimension primo-jeunesse de la série, mais je n'aurais personnellement pas boudé un peu plus de pages. En tout cas je n'aurais pas boudé un petit plus, un je ne sais quoi pour que la série me transcende davantage. De par sa nature moins réflexive et plus orientée "première lecture" cette série a moins su me parler que son aînée, mais je lui reconnais d'être pleine de tendresse et tout aussi agréable à lire. Le dessin d'Alexis Dormal est toujours aussi beau

14/03/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Histoire de la dernière image
L'Histoire de la dernière image

Malgré toute l'affection que j'ai pour Fred, je suis partagé sur cet album, de la même manière que je l'étais pour L'Histoire du conteur électrique qui était lui aussi une forme d'introduction de l'imaginaire de Fred dans un contexte plus réaliste et contemporain, à l'inverse de ses contes plus merveilleux tels que Philémon que j'adore. D'un côté, son univers reste aussi fascinant et unique que d'habitude, avec ses jeux de mots, son humour pince-sans-rire et sa capacité à mêler poésie et absurdité, mais d'un autre côté l'histoire, bien que décalée, m'a un peu perdu. On se retrouve embarqué dans un délire onirique où le sens nous échappe parfois, et même si le tout est poétique et original, j'ai eu l'impression que Fred se lançait dans une aventure sans vraiment savoir où il allait. Le baron violoniste et ses aventures m'ont laissé indifférent, surtout que le rythme paraît assez chaotique. Côté graphisme, c'est toujours du Fred, avec un dessin assez brouillon qui colle bien à l'ambiance décalée, mais qui peut vite devenir déroutant. Et c'est là que ça pêche un peu pour moi : même si le monde de Fred est toujours aussi captivant, j'ai trouvé que l'album manquait d'une vraie cohérence dans le scénario. L'ensemble reste intéressant, mais je ne suis pas aussi séduit que d'habitude. Il y a des trouvailles, des moments où le génie de Fred se révèle, mais je n'ai pas retrouvé la magie de ses précédentes œuvres. Bref, un album qui m'a laissé sur ma faim. Note : 2,5/5

14/03/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Rita - Sauvée des eaux
Rita - Sauvée des eaux

2.5 Un roman graphique où la scénariste parle d'un drame qui a marqué sa vie: pendant un voyage en Inde, son père a sauvé une femme de la noyade, mais il en est mort et la tragédie a continué à toucher la famille de la scénariste après la mort du paternelle. Je trouve toujours que c'est courageux lorsque quelqu'un mets en avant les drames de sa vie, mais ce n'est pas assez pour que je trouve que le résultat est automatiquement génial. Cela prends tout de même un peu de temps avant que le scénario décolle vraiment et durant la première partie je n'étais pas certain ce que voulaient faire les autrices. Cela devient plus intéressant lorsqu'on entre dans le vif du sujet, mais malgré cela il y a quand même des passages qui me sont semblés longs. Il faut dire aussi qu'il y a des parties où on est plus dans du livre illustrée que dans une BD et cela casse un peu le rythme et la fluidité du récit. J'ai bien aimé le dessin.

13/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Sourvilo
Sourvilo

Je serais presque d’accord avec Gaston pour dire que le récit en lui-même ne joue pas assez sur l’émotion. En tout cas moins que ce que le sujet pouvait nous faire attendre. Mais en fait ce sentiment est quand même à nuancer. Je ne l’avais plus vraiment en refermant cet album. D’abord parce que le dessin de l’auteure, qui souffre de quelques soucis de lisibilité parfois, est plutôt adapté, dans son style brouillon, à l’emporte-pièce, au sujet et au drame qui y domine. Très noir, illustrant la folie qui emporte les êtres (la faim, les bombes, les purges staliniennes, etc.), voilà un dessin clairement pas exempt de défauts, mais que j’ai apprécié. Et je trouve qu’il dégage une certaine force et, pour le coup, une émotion certaine. L’auteure présente la vie de ses parents et grands-parents – de sa grand-mère surtout, qui a vécu l’enfer. Son père d’origine polonaise arrêté par le NKVD durant les purges staliniennes de la fin des années 1930, deux ans d’un siège atroce de Leningrad durant la seconde guerre mondiale, puis la mise au ban consécutive à l’arrestation de son père (elle est mise au ban comme proche d’un « ennemi du régime »). Et que dire des horreurs vécues durant le siège de Leningrad ? C’est l’histoire d’une survivante, le genre de témoignage qui empêche que les millions de personnes ayant été victimes des mêmes faits disparaissent dans le néant. Au final, c’est un album qui se lit rapidement malgré l’importante pagination (pas mal de pages avec peu de textes), mais qui dépasse le cas de la grand-mère de l’auteure : un roman graphique ayant presque une valeur documentaire. Et là, au final, il se dégage finalement pas mal d’émotion, même si elle est en partie retenue, dans ces vies brisées. Surtout lorsque vers la fin la grand-mère – suite à la perestroïka – obtient de consulter les archives pour connaitre le sort de son père.

13/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Chi - Une vie de chat
Chi - Une vie de chat

Une série sur la vie de Chi, jeune chatonne ayant perdu sa mère et se faisant recueillir par un gentille famille. C'est de la tranche de vie, des petites anecdotes du quotidien mais avec la particularité d'être du point de vue d'un chat. On s'amuse des incompréhensions de Chi face au monde qui l'entoure, on s'attendrit face à sa maladresse et son énergie, l'histoire touche par moments, ... la lecture est sincèrement agréable. J'aime particulièrement que plusieurs points de la vie avec un chat soient abordés : trouver un logement où les animaux soient acceptés, lui apprendre à être propre, s'apprivoiser l'un-e l'autre, ... J'adore les chats (je suis incapable de m'en occuper mais je ne peux pas m'empêcher de les embrasser dès que j'en croise), alors la série m'a eue ne serait-ce qu'avec la jolie petite bouille de sa protagoniste féline, mais l'œuvre n'est pas parfaite non plus. Un peu trop répétitive, l'intrigue de fond (car oui, il y en a une) est souvent mise de côté, ce qui m'a frustrée, et la mignonnerie mise à part l'œuvre n'est pas non plus très profonde. C'est trop simple je trouve. Un récit enfantin se doit d'être simple dans sa forme, mais simple n'est pas simpliste et là j'avoue avoir trouvé le tout parfois trop plat pour moi. Et je pensais déjà un peu cela lorsque je piquais les albums à ma sœur quand j'étais jeune. Une lecture tout de même conseillée pour tous-tes les amoureux-ses des félins, mais surtout les petit-e-s.

13/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Maka-maka
Maka-maka

Debout les campeurs et haut les cœurs, car aujourd'hui je vais aviser un hentai. Pas ma came habituelle mais Gruizzli en a dit du bien et je lui fais confiance, alors même si je m'attendais à de l'érotisme visant purement un public masculin j'ai décidé de lui donner sa chance. Bonne pioche ? Mauvaise pioche ? Ici bonne pioche mais pas vraiment pour les raisons auxquelles on pourrait s'attendre. Déjà, la question de base : est-ce que l'érotisme a marché sur moi ? Oui et non. Les scènes m'ont effectivement semblées viser un public masculin (de par les cadrages notamment), mais je reconnais que quelques unes ont su me parler un peu. Que voulez-vous, la communication saine, la complicité et la franche affection entre deux partenaires ça me met dans le bain ! Pas de quoi me faire vibrer le pantalon non plus mais je reconnais que certains épisodes ont marché sur moi. La sincère amitié et complicité des deux protagoniste est assurément le point fort de ce diptyque. Elles vivent toutes deux des vies sexuelles complexes, enchaînant les partenaires, cherchant une forme de validation et de satisfaction auprès des hommes qu'elles ne parviennent pas à trouver parfaitement, alors elles se réfugient l'une avec l'autre. Elles sont des amies avec bénéfices, comme on dit, se retrouvant très souvent pour se satisfaire physiquement sans entacher leur amitié. Plus que ça encore, faire l'amour est une forme de communication à leur yeux, une concrétisation de leur complicité. Elles s'aiment sincèrement, sexuellement comme amicalement, il n'y a juste rien de romantique entre elles. J'avoue que voir un hentai traiter relativement sérieusement les relations ouvertes, les relations sexuelles comme forme de communication intime et la distinction entre l'attraction sexuelle et romantique, je ne m'y attendais pas. L'œuvre traite également du rapport de force entre les femmes et les hommes dans une société patriarcale, puisque les deux protagonistes cherchent constamment une forme de validation dans leurs relations avec des hommes (qu'il s'agisse de leurs carrières ou tout simplement de trouver une relation stable et normée). Ça aussi ça m'a surprise. Les petites histoires qui forment ce dyptique marquent vraiment par leur aspect humain, je pense notamment à des épisodes sincèrement touchants comme celui de l'anniversaire de Nini ou encore celui ou Jun parle du fait que tout le monde finit par s'abandonner un jour ou l'autre. Il y a aussi le fait que lorsqu'elles font l'amour, tout n'est pas "parfait", elles se permettent des blagues, ça rigole, ça se chamaille, ce qui est mine de rien plus proche d'un vrai rapport sexuel qu'un enchaînement de répliques bateaux et d'orgasmes sur-exagérés comme j'aurais pu m'attendre de par la nature de hentai de cette œuvre. Après, tout n'est pas parfait non plus. Déjà, encore une fois, même si l'album se centre sur une relation saphique, les histoires tournent très souvent autour de la question masculine. Normal d'un certain point de vue, car bien que les deux soient bisexuelles elles n'en reste pas moins visiblement hétéroromantiques, mais là je parle surtout du fait qu'à plusieurs moments, de par deux/trois répliques évoquant le point de vue des hommes sur leur relation, certaines poses qui m'ont semblés venir tout droit d'un film pornographique et le cadrage qui m'a semblé assez masculin et voyeur tout du long, bah tout ça m'a eu quand-même de pas mal visé un public masculin justement. Normal, vous me direz, un hentai sur une relation saphique je m'attend plus à ce que ça se rapproche de la catégorie "lesbiennes" sur pornhub qu'à trouver une œuvre érotique véritablement saphique. Mais il n'empêche, ça me parle forcément moins. Bon, encore une fois, rien de très grave non plus, j'ai trouvé le résultat ici de bien meilleur goût que ce à quoi j'aurais pu m'attendre, mais tout de même. Il y a aussi un reproche classique dans le monde de l'érotisme, à savoir les plastiques trop parfaites. Parce qu'à part Nini qui serait, VISIBLEMENT, grosse (oui, celle-là elle m'a fait lever les sourcils), les deux protagonistes sont quand-même un peu trop dans les standards physiques de l'érotisme masculin, à savoir "minces mais voluptueuses avec des gros nichons" (même si leur taille de bonnet n'est pas la même, il est vrai). J'aime les gros seins, hein, mais un peu de variété que diable ! La chanson disait "vive les gros nichons", mais Hugo ne disait-il pas "aimer une femme aux petits seins, c'est être plus proche de son cœur" ? Après, petits comme gros, vive les nichons quand-même, hein ! Sur le sujet des plastiques parfaites, je peux aussi ajouter que la peau des protagonistes a LITTÉRALEMENT l'air d'être plastifiée (le rendu sur la peau m'a paru étrange). Joint aux physiques trop idéalisés, j'ai vraiment eu l'impression de voir des poupées. Intéressant, pas mon genre d'érotisme mais surprenamment humain et touchant par moments.

13/03/2025 (modifier)