Cette BD mêle élégamment trois thématiques a priori assez peu compatibles : les gueules cassées de la première guerre mondiale, le milieu artistique parisien, celui de la sculpture en particulier, et les montagnes du Vercors, leur flore et leur faune. Je ne me sens proche d'aucune de ces thématiques ce qui m'empêche d'avoir été particulièrement touché par cet album, mais je l'ai trouvé de bonne facture, abordant avec justesse des sujets originaux et présentant quelques fulgurances assez touchantes sans pour autant m'emporter. J'ai été un peu rebuté par l'obscurité du dessin et son manque de couleurs. Ce n'est pas un style qui me plait.
J'ai l'air de me plaindre et de faire bien des reproches à cet album mais objectivement, c'est une bonne BD, bien racontée, originale et comportant quelques idées fortes et passages intéressants. C'est juste qu'à titre personnel, je n'ai pas été particulièrement touché par son contenu et j'ai peur qu'elle marque peu ma mémoire.
Un album décevant pour ma part, sur le fond du moins. Je m'attendais à en apprendre plus sur le système carcéral américain, surtout vu la pagination conséquente. Certes on a tout de même quelques informations, sur ce qu'il est autorisé de faire ou non, et d'écrire ou non dans la correspondance entre l'autrice et un homme condamné. Une bonne partie du propos est même sur la façon d'échanger de manière à éviter d'être intercepté par les vérifications de la prison parfois kafkaïennes.
Pour autant c'est une longue litanie d'échanges épistolaires qu'on suit sans passion. On ne sait pas toujours trop qui dessine quoi dans cette histoire à 4 mains et je pense que pour différentes raisons elle ne peut pas créditer Renaldo de ses oeuvres. Toujours est-il qu'ils échangent régulièrement et partagent un même goût artistique pour le dessin. Chapeau pour l'engagement pour au moins quelques minutes changer les idées de ses personnes emprisonnées, et si jeune en plus. Au même âge j'étais loin d'avoir une telle conscience sociale. L'auteur ne prend pas parti, elle ne cherche pas à excuser le geste de cet homme ni à l'innocenter d'une quelconque erreur judiciaire.
Un album calibré par son sujet, et il faut avouer par son graphisme noir et blanc ultra léché, pour collecter les récompenses.
Sur les conseils de ma libraire, j'ai profité de la réédition chez Casterman de certains lauréats d'Angoulême pour découvrir cette oeuvre. J'en sors mi-figue mi-raisin.
Malgré toutes les qualités graphiques et littéraires de la série de Léonie Bischoff, je n'ai vraiment pas adhéré à cette histoire.
Je me sens très proche des avis de Gaston et surtout de Ro sur ce coup là. Je me suis vraiment beaucoup ennuyé pendant ma lecture et je me suis rapidement contenté de regarder les belles planches de l'autrice.
Son trait fin est très élégant dans ses courbes pleines de sensualité et de poésie. Même la mise en couleur souvent limitée aux contours des personnages participe à la délicatesse du récit.
Mais voilà, le personnage central d'Anaïs Nin m'a laissé plus qu'indifférent. Les états d'âmes d'une bobo esclave de sa sensualité n'ont éveillé aucun soupçon d'intérêt chez moi et la série qui m'a fait découvrir cette autrice ne m'a pas donné envie de découvrir son oeuvre.
Je comprends que cette oeuvre puisse plaire mais ce n'est pas mon truc malgré la qualité formelle de la série.
Pas facile à finir cette série tant:
- il y a d'albums pour une série d'ici
- elle a du succès chez les jeunes et qu'il faut se mettre sur liste à la bibliothèque
Un pitch original, tout le monde rajeunit et redevient kawai (une bonne idée pour rattraper un public qui est maintenant addict au style manga.)
L'histoire qui suit est en revanche très linéaire, c'est de la fantasy comme on en trouve dans les vieux RPG. Chaque personnage a son petit caractère, son secret de famille, sa classe et spécialité.
Bref, on se laisse aller au gré du courant.
De grosses couleurs contrastées à l'ordinateur, ça pique les yeux mais encore une fois ça fait mouche dans ceux du cœur de cible, les 9-11 ans.
Rien de bien original pour ceux qui sont passés par là mais un univers stimulant pour les enfants découvrant la fantasy. Et gros point positif pour nos têtes blondes, le rythme de parution était très rapide.
Quel dommage que cette nouvelle de Neil Gaiman ne s'étende pas à une vraie série car son concept mériterait d'être davantage exploité et cette étude en émeraude a trop des airs de prologue à mon goût , j'en suis ressorti frustré.
J'ai aimé ce mélange de l'univers de Sherlock Holmes et celui des mythes de Cthulhu. Mais alors que je m'imaginais notre fameux détective enquêter sur des complots et de terribles crimes perpétrés par des serviteurs des Grands Anciens, j'ai été complètement pris au dépourvu par les deux grosses surprises que contient ce récit. La première, on la découvre de manière inattendue en milieu de récit quand on apprend qui sont en réalité les individus au pouvoir dans les différents pays de cette époque Victorienne en réalité uchronique. Et la seconde, on ne la découvre que de manière feutrée, en fin de récit, quand arrivent soudain des révélations sur la véritable identité des enquêteurs et de leurs proies. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher mais j'aurais aimé vraiment que l'histoire ne s'arrête pas là et qu'on en apprenne davantage sur ce monde, ses dirigeants, et sur la confrontation entre le détective et son rival.
En l'état, j'ai eu droit à un comics au dessin appréciable sans être épatant, à une histoire prenante, initialement très inspirée de la nouvelle Une étude en rouge, de Conan Doyle, qui rend un bel hommage à l'esprit et à l'intelligence des déductions de Holmes tout en impliquant de manière élégante des éléments de l'univers de Lovecraft. Et puis viennent ces fameuses deux surprises qui font la force de l'intrigue.
Oui mais voilà, arrivé à la fin de l'album, j'étais vraiment stupéfait que l'histoire s'arrête là et n'aille pas plus loin. J'ai eu un réel sentiment de trop peu, d'inachevé et donc au final de frustration qui a un peu gâché le plaisir préalable de ma lecture.
Trouvé cet album dans une bouquinerie que je fréquente souvent où on peut faire des échanges de BD. C'est là que je refourgue tout ce qui ne me plait pas, à la place je prends d'autres BD, et parfois je les ramène pour les re-échanger, c'est très pratique. On y trouve aussi quelques raretés.
Lancée en 1986 dans le magazine Okapi, cette BD s'adresse plutôt à un public jeunesse, on y retrouve une science-fiction légère et pas compliquée, avec pas mal de trouvailles et un ton moins sérieux, voire moins crédible que dans des bandes de SF qu'on voyait à la même époque dans Métal Hurlant. La bande est un peu dans le même ton que Dani Futuro, ça m'a rappelé plusieurs situations vues dans cette Bd que je lisais dans le journal Tintin et que j'aimais bien. Ici, l'humour est moins appuyé, mais l'ensemble est sympathique sans être transcendant.
Le dessin n'est pas mal du tout, c'est un trait plein de fantaisie, j'aime assez ce style à la colorisation typique des années 80, assez flashy par endroits, et Lob peut y déployer une certaine dose imaginative. Seuls petits reproches : certaines pages aux dialogues envahissants, et une police de caractères pas toujours très lisible.
Voila donc une BD totalement méconnue mais plaisante, je n'en avais jamais entendu parler, et à ma connaissance, les 2 dessinateurs n'ont pas fait reparler d'eux (Alf et Dan), tout au moins Alf (pseudo de François Pierre), car seul Dan connaîtra une jolie carrière ensuite en reprenant son nom de Jean-Pierre Danard, avec notamment Marlysa.
Comme le faisaient les situationnistes (mais eux c’était avec plus d’arrière-pensées politiques !), les deux auteurs se sont amusés à détourner quelques BD pour en faire une histoire forcément des plus loufoques et hétéroclites.
Ils ont allègrement pioché dans des vieux comics libres de droits, parus entre la fin des années 1940 et le tout début des années 1960. On ne sera donc pas étonné de retrouver des choses tirées de westerns, de polars et de SF (tendance Flash Gordon). Même s’ils ont un tout petit peu retravaillé les images, celles-ci gardent leur patine (certaines vignettes ont dû être agrandies, d’autres rétrécies : seules les bulles ont été on s'en doute complètement « remplacées »). Et ce grand remplacement, bien réel lui, donne un résultat surprenant et forcément très décalé, kitch, le n’importe quoi menaçant assez souvent.
L’« histoire », du moins ce qui en fait office, est bien sûr impossible à résumer – on peut d’ailleurs supposer qu’elle s’est construite emportée par un fort courant d’improvisation. Au milieu de péripéties absurdes, avec des acteurs et des décors et univers qui changent toutes les deux ou trois pages – les deux auteurs n’hésitant pas à donner leur prénom à quelques personnages – le lecteur est prié de laisser son esprit cartésien au vestiaire.
Je n’ai lu que le premier tome (seul à m’être tombé sous la main). Si j’ai plutôt apprécié cette lecture, je dois dire que l’accumulation de conneries me lassait vers la fin. Car si c’est globalement amusant, l’humour con développé ici est souvent moins percutant que pour d’autres détournements du genre, réalisés par Trapier, Lécroart ou Reuzé (pour citer des auteurs de BD ayant usé des mêmes artifices avec bonheur).
En effet, c’est typiquement le genre de truc qui perd à trop s’étendre. Mais les amateurs du genre et des références citées plus haut peuvent tout à fait se laisser tenter par ce petit délire.
C'est au cours de ce dernier Festival d'Angoulême que j'ai appris l'existence de cet album, et de sa sélection.
Et c'est en discutant avec les personnes des Editions iLatina que j'ai été convaincu de l'intérêt de la lecture, sachant que c'est surtout son cadre post-apocalyptique qui m'a attiré en premier lieu. Mais comme l'indique Blue Boy, c'est plus un prétexte pour donner un cadre particulier à ce one shot, à savoir une ambiance de huis-clos. Et dans cette ambiance particulière, mais somme toute classique, une histoire de meurtre, avec une enquête menée par un intrus, un nouveau venu.
Ma foi, l'ambiance est réussie, et l'enquête policière se lit sans déplaisir, même si elle recèle assez peu de surprises. Le scénariste réussit tout de même à brouiller un peu les pistes jusqu'à ce qu'on comprenne qui est le coupable. L'histoire tient finalement sur peu d'arguments, et le récit est relativement court, c'est dommage, j'aurais bien aimé quelques autres fausses pistes.
Côté graphique j'ai eu un peu de mal avec le trait de Carlos Aón. Mais son traitement des ombres m'a finalement convaincu, et je trouve qu'il y a une vraie puissance dans la gestuelle de ses personnages et ses cadrages.
Une vraie bonne BD, qui à mon avis a mérité sa sélection, sans être inoubliable.
Alors déjà, clarifions un point. Cette bd ne se déroule absolument pas en baie de Somme.
Moi qui pensais y voir des paysages que je connais bien et que j'apprécie beaucoup, je n'ai trouvé que Paris, ville que je déteste.
Bon, le dessin sauve heureusement l'ensemble et s'il y a quelques facilités dans l'enquête (comme le souligne très justement MacArthur dans son avis), le tout s'avère une lecture agréable bien que dispensable.
Si vous aimez l'ambiance Parisienne de ces années ou l'art déco et son univers, vous apprécierez sans doute.
Al Capone est en prison. Il est vieillissant et commence à perdre la tête. Il se confie à sa Mama. Il cherche, non pas le pardon - il n'a rien fait de mal ! -, mais à expliquer comment il est en arrivé là.
Nous partons alors dans un voyage à travers le temps, de l'enfance du petit Alphonse jusqu'à la chute du grand Scarface. Et le moins que l'on puisse dire, si on l'écoute, c'est qu'il n'a donc rien fait de mal. Il a juste essayé de survivre dans cette société en pleine explosion économique et dans laquelle les opportunités ne manquent pas, si l'on accepte de se salir les mains. Et encore, se salir les mains est un bien grand mot pour Al.
L'originalité de l’œuvre se trouve en effet ici. Nous sommes face à une autobiographie romancée : Al Capone raconte à sa Mama sa vie, tel qu'il le veut, tel qu'il pense que Mama aimerait l'entendre. Tous ses choix et toutes ses actions, sont contraints, selon lui, par les autres, par la nécessité de survivre. Il n'assume donc rien, ou du moins, s'arrange avec la réalité. Les processus utilisés sont certes répétitifs mais je dois avouer que c'est drôle. Les multiples meurtres qu'il a commis, ou qu'il a commandité, ne sont que des "solutions", pour reprendre ses mots dans la BD, à des problèmes.
Le thème de la survie est donc omniprésent. En particulier, celui des immigrés, à la fois rejetés par la société "accueillante" mais qui doivent malgré tout survivre. La seule solution est alors de passer sous les radars. C'est peut-être la seule raison acceptable donnée par Capone pour justifier ses choix. Pour le reste, on est dans du déni ou dans de l'affabulation.
Le canal de la BD est donc très bon pour raconter une telle histoire, la "vraie fausse", pour reprendre les mots de l'éditeur, le texte (les mots de Capone à sa Mama) étant souvent en contradiction avec les dessins. J'ai beaucoup aimé cette dualité.
Le dessin est magnifique, même si le visage de Capone ne m'attire guère avec ses grosses lèvres. Le travail de PF Radice, pour sa première œuvre, est vraiment intéressant. Il arrive à nous plonger dans le New-York puis le Chicago du début XXè, c'est un voyage dans le temps qui nous est offert par le dessin et par la colorisation.
Une bd à découvrir, tant par sa portée historique, bien que romancée, que par son humour, sombre.
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La Dernière Reine (Rochette)
Cette BD mêle élégamment trois thématiques a priori assez peu compatibles : les gueules cassées de la première guerre mondiale, le milieu artistique parisien, celui de la sculpture en particulier, et les montagnes du Vercors, leur flore et leur faune. Je ne me sens proche d'aucune de ces thématiques ce qui m'empêche d'avoir été particulièrement touché par cet album, mais je l'ai trouvé de bonne facture, abordant avec justesse des sujets originaux et présentant quelques fulgurances assez touchantes sans pour autant m'emporter. J'ai été un peu rebuté par l'obscurité du dessin et son manque de couleurs. Ce n'est pas un style qui me plait. J'ai l'air de me plaindre et de faire bien des reproches à cet album mais objectivement, c'est une bonne BD, bien racontée, originale et comportant quelques idées fortes et passages intéressants. C'est juste qu'à titre personnel, je n'ai pas été particulièrement touché par son contenu et j'ai peur qu'elle marque peu ma mémoire.
Perpendiculaire au soleil
Un album décevant pour ma part, sur le fond du moins. Je m'attendais à en apprendre plus sur le système carcéral américain, surtout vu la pagination conséquente. Certes on a tout de même quelques informations, sur ce qu'il est autorisé de faire ou non, et d'écrire ou non dans la correspondance entre l'autrice et un homme condamné. Une bonne partie du propos est même sur la façon d'échanger de manière à éviter d'être intercepté par les vérifications de la prison parfois kafkaïennes. Pour autant c'est une longue litanie d'échanges épistolaires qu'on suit sans passion. On ne sait pas toujours trop qui dessine quoi dans cette histoire à 4 mains et je pense que pour différentes raisons elle ne peut pas créditer Renaldo de ses oeuvres. Toujours est-il qu'ils échangent régulièrement et partagent un même goût artistique pour le dessin. Chapeau pour l'engagement pour au moins quelques minutes changer les idées de ses personnes emprisonnées, et si jeune en plus. Au même âge j'étais loin d'avoir une telle conscience sociale. L'auteur ne prend pas parti, elle ne cherche pas à excuser le geste de cet homme ni à l'innocenter d'une quelconque erreur judiciaire. Un album calibré par son sujet, et il faut avouer par son graphisme noir et blanc ultra léché, pour collecter les récompenses.
Anaïs Nin - Sur la mer des mensonges
Sur les conseils de ma libraire, j'ai profité de la réédition chez Casterman de certains lauréats d'Angoulême pour découvrir cette oeuvre. J'en sors mi-figue mi-raisin. Malgré toutes les qualités graphiques et littéraires de la série de Léonie Bischoff, je n'ai vraiment pas adhéré à cette histoire. Je me sens très proche des avis de Gaston et surtout de Ro sur ce coup là. Je me suis vraiment beaucoup ennuyé pendant ma lecture et je me suis rapidement contenté de regarder les belles planches de l'autrice. Son trait fin est très élégant dans ses courbes pleines de sensualité et de poésie. Même la mise en couleur souvent limitée aux contours des personnages participe à la délicatesse du récit. Mais voilà, le personnage central d'Anaïs Nin m'a laissé plus qu'indifférent. Les états d'âmes d'une bobo esclave de sa sensualité n'ont éveillé aucun soupçon d'intérêt chez moi et la série qui m'a fait découvrir cette autrice ne m'a pas donné envie de découvrir son oeuvre. Je comprends que cette oeuvre puisse plaire mais ce n'est pas mon truc malgré la qualité formelle de la série.
Les Légendaires
Pas facile à finir cette série tant: - il y a d'albums pour une série d'ici - elle a du succès chez les jeunes et qu'il faut se mettre sur liste à la bibliothèque Un pitch original, tout le monde rajeunit et redevient kawai (une bonne idée pour rattraper un public qui est maintenant addict au style manga.) L'histoire qui suit est en revanche très linéaire, c'est de la fantasy comme on en trouve dans les vieux RPG. Chaque personnage a son petit caractère, son secret de famille, sa classe et spécialité. Bref, on se laisse aller au gré du courant. De grosses couleurs contrastées à l'ordinateur, ça pique les yeux mais encore une fois ça fait mouche dans ceux du cœur de cible, les 9-11 ans. Rien de bien original pour ceux qui sont passés par là mais un univers stimulant pour les enfants découvrant la fantasy. Et gros point positif pour nos têtes blondes, le rythme de parution était très rapide.
Une étude en émeraude
Quel dommage que cette nouvelle de Neil Gaiman ne s'étende pas à une vraie série car son concept mériterait d'être davantage exploité et cette étude en émeraude a trop des airs de prologue à mon goût , j'en suis ressorti frustré. J'ai aimé ce mélange de l'univers de Sherlock Holmes et celui des mythes de Cthulhu. Mais alors que je m'imaginais notre fameux détective enquêter sur des complots et de terribles crimes perpétrés par des serviteurs des Grands Anciens, j'ai été complètement pris au dépourvu par les deux grosses surprises que contient ce récit. La première, on la découvre de manière inattendue en milieu de récit quand on apprend qui sont en réalité les individus au pouvoir dans les différents pays de cette époque Victorienne en réalité uchronique. Et la seconde, on ne la découvre que de manière feutrée, en fin de récit, quand arrivent soudain des révélations sur la véritable identité des enquêteurs et de leurs proies. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher mais j'aurais aimé vraiment que l'histoire ne s'arrête pas là et qu'on en apprenne davantage sur ce monde, ses dirigeants, et sur la confrontation entre le détective et son rival. En l'état, j'ai eu droit à un comics au dessin appréciable sans être épatant, à une histoire prenante, initialement très inspirée de la nouvelle Une étude en rouge, de Conan Doyle, qui rend un bel hommage à l'esprit et à l'intelligence des déductions de Holmes tout en impliquant de manière élégante des éléments de l'univers de Lovecraft. Et puis viennent ces fameuses deux surprises qui font la force de l'intrigue. Oui mais voilà, arrivé à la fin de l'album, j'étais vraiment stupéfait que l'histoire s'arrête là et n'aille pas plus loin. J'ai eu un réel sentiment de trop peu, d'inachevé et donc au final de frustration qui a un peu gâché le plaisir préalable de ma lecture.
Le Mécano des étoiles - Les Aventures sidérales d'Arlette et Charley
Trouvé cet album dans une bouquinerie que je fréquente souvent où on peut faire des échanges de BD. C'est là que je refourgue tout ce qui ne me plait pas, à la place je prends d'autres BD, et parfois je les ramène pour les re-échanger, c'est très pratique. On y trouve aussi quelques raretés. Lancée en 1986 dans le magazine Okapi, cette BD s'adresse plutôt à un public jeunesse, on y retrouve une science-fiction légère et pas compliquée, avec pas mal de trouvailles et un ton moins sérieux, voire moins crédible que dans des bandes de SF qu'on voyait à la même époque dans Métal Hurlant. La bande est un peu dans le même ton que Dani Futuro, ça m'a rappelé plusieurs situations vues dans cette Bd que je lisais dans le journal Tintin et que j'aimais bien. Ici, l'humour est moins appuyé, mais l'ensemble est sympathique sans être transcendant. Le dessin n'est pas mal du tout, c'est un trait plein de fantaisie, j'aime assez ce style à la colorisation typique des années 80, assez flashy par endroits, et Lob peut y déployer une certaine dose imaginative. Seuls petits reproches : certaines pages aux dialogues envahissants, et une police de caractères pas toujours très lisible. Voila donc une BD totalement méconnue mais plaisante, je n'en avais jamais entendu parler, et à ma connaissance, les 2 dessinateurs n'ont pas fait reparler d'eux (Alf et Dan), tout au moins Alf (pseudo de François Pierre), car seul Dan connaîtra une jolie carrière ensuite en reprenant son nom de Jean-Pierre Danard, avec notamment Marlysa.
Paul Lamploix et les quatre Huberts
Comme le faisaient les situationnistes (mais eux c’était avec plus d’arrière-pensées politiques !), les deux auteurs se sont amusés à détourner quelques BD pour en faire une histoire forcément des plus loufoques et hétéroclites. Ils ont allègrement pioché dans des vieux comics libres de droits, parus entre la fin des années 1940 et le tout début des années 1960. On ne sera donc pas étonné de retrouver des choses tirées de westerns, de polars et de SF (tendance Flash Gordon). Même s’ils ont un tout petit peu retravaillé les images, celles-ci gardent leur patine (certaines vignettes ont dû être agrandies, d’autres rétrécies : seules les bulles ont été on s'en doute complètement « remplacées »). Et ce grand remplacement, bien réel lui, donne un résultat surprenant et forcément très décalé, kitch, le n’importe quoi menaçant assez souvent. L’« histoire », du moins ce qui en fait office, est bien sûr impossible à résumer – on peut d’ailleurs supposer qu’elle s’est construite emportée par un fort courant d’improvisation. Au milieu de péripéties absurdes, avec des acteurs et des décors et univers qui changent toutes les deux ou trois pages – les deux auteurs n’hésitant pas à donner leur prénom à quelques personnages – le lecteur est prié de laisser son esprit cartésien au vestiaire. Je n’ai lu que le premier tome (seul à m’être tombé sous la main). Si j’ai plutôt apprécié cette lecture, je dois dire que l’accumulation de conneries me lassait vers la fin. Car si c’est globalement amusant, l’humour con développé ici est souvent moins percutant que pour d’autres détournements du genre, réalisés par Trapier, Lécroart ou Reuzé (pour citer des auteurs de BD ayant usé des mêmes artifices avec bonheur). En effet, c’est typiquement le genre de truc qui perd à trop s’étendre. Mais les amateurs du genre et des références citées plus haut peuvent tout à fait se laisser tenter par ce petit délire.
Le Dormeur (Santullo/Aón)
C'est au cours de ce dernier Festival d'Angoulême que j'ai appris l'existence de cet album, et de sa sélection. Et c'est en discutant avec les personnes des Editions iLatina que j'ai été convaincu de l'intérêt de la lecture, sachant que c'est surtout son cadre post-apocalyptique qui m'a attiré en premier lieu. Mais comme l'indique Blue Boy, c'est plus un prétexte pour donner un cadre particulier à ce one shot, à savoir une ambiance de huis-clos. Et dans cette ambiance particulière, mais somme toute classique, une histoire de meurtre, avec une enquête menée par un intrus, un nouveau venu. Ma foi, l'ambiance est réussie, et l'enquête policière se lit sans déplaisir, même si elle recèle assez peu de surprises. Le scénariste réussit tout de même à brouiller un peu les pistes jusqu'à ce qu'on comprenne qui est le coupable. L'histoire tient finalement sur peu d'arguments, et le récit est relativement court, c'est dommage, j'aurais bien aimé quelques autres fausses pistes. Côté graphique j'ai eu un peu de mal avec le trait de Carlos Aón. Mais son traitement des ombres m'a finalement convaincu, et je trouve qu'il y a une vraie puissance dans la gestuelle de ses personnages et ses cadrages. Une vraie bonne BD, qui à mon avis a mérité sa sélection, sans être inoubliable.
Automne en baie de Somme
Alors déjà, clarifions un point. Cette bd ne se déroule absolument pas en baie de Somme. Moi qui pensais y voir des paysages que je connais bien et que j'apprécie beaucoup, je n'ai trouvé que Paris, ville que je déteste. Bon, le dessin sauve heureusement l'ensemble et s'il y a quelques facilités dans l'enquête (comme le souligne très justement MacArthur dans son avis), le tout s'avère une lecture agréable bien que dispensable. Si vous aimez l'ambiance Parisienne de ces années ou l'art déco et son univers, vous apprécierez sans doute.
Al Capone
Al Capone est en prison. Il est vieillissant et commence à perdre la tête. Il se confie à sa Mama. Il cherche, non pas le pardon - il n'a rien fait de mal ! -, mais à expliquer comment il est en arrivé là. Nous partons alors dans un voyage à travers le temps, de l'enfance du petit Alphonse jusqu'à la chute du grand Scarface. Et le moins que l'on puisse dire, si on l'écoute, c'est qu'il n'a donc rien fait de mal. Il a juste essayé de survivre dans cette société en pleine explosion économique et dans laquelle les opportunités ne manquent pas, si l'on accepte de se salir les mains. Et encore, se salir les mains est un bien grand mot pour Al. L'originalité de l’œuvre se trouve en effet ici. Nous sommes face à une autobiographie romancée : Al Capone raconte à sa Mama sa vie, tel qu'il le veut, tel qu'il pense que Mama aimerait l'entendre. Tous ses choix et toutes ses actions, sont contraints, selon lui, par les autres, par la nécessité de survivre. Il n'assume donc rien, ou du moins, s'arrange avec la réalité. Les processus utilisés sont certes répétitifs mais je dois avouer que c'est drôle. Les multiples meurtres qu'il a commis, ou qu'il a commandité, ne sont que des "solutions", pour reprendre ses mots dans la BD, à des problèmes. Le thème de la survie est donc omniprésent. En particulier, celui des immigrés, à la fois rejetés par la société "accueillante" mais qui doivent malgré tout survivre. La seule solution est alors de passer sous les radars. C'est peut-être la seule raison acceptable donnée par Capone pour justifier ses choix. Pour le reste, on est dans du déni ou dans de l'affabulation. Le canal de la BD est donc très bon pour raconter une telle histoire, la "vraie fausse", pour reprendre les mots de l'éditeur, le texte (les mots de Capone à sa Mama) étant souvent en contradiction avec les dessins. J'ai beaucoup aimé cette dualité. Le dessin est magnifique, même si le visage de Capone ne m'attire guère avec ses grosses lèvres. Le travail de PF Radice, pour sa première œuvre, est vraiment intéressant. Il arrive à nous plonger dans le New-York puis le Chicago du début XXè, c'est un voyage dans le temps qui nous est offert par le dessin et par la colorisation. Une bd à découvrir, tant par sa portée historique, bien que romancée, que par son humour, sombre.