Les derniers avis (47318 avis)

Couverture de la série Stella (Bonin)
Stella (Bonin)

Ce récit peut être lu de diverses manières, et certains y verront du fantastiques là où d’autres n’y trouveront qu’une longue rêverie… C’est que le scénario est plutôt bien conçu qui nous entraine dans une mise en abyme dans laquelle l’auteur et son personnage sont amené à se rencontrer. Mais si l’idée en elle-même est assez plaisante, le déroulement de l’histoire n’empêche pas quelques longueurs ainsi que quelques égarements dans des pistes finalement peu utiles (même si l’on peut là aussi y voir une forme de rêverie de l’auteur, qui l’entraine vers la noosphère). Le dessin de Cyril Bonin est toujours aussi incisif. Son trait anguleux est adouci par ses teintes de prédilections (des tons roux, principalement). C’est toujours beau à voir et plaisant à lire. Au final, je ne peux pas dire que Stella m’ait passionné mais je ne me suis pas ennuyé et je trouve la conclusion du récit plutôt bien vue. Pas mal, quoi.

19/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Jean de la Fontaine en bandes dessinées (Les Fables en BD)
Jean de la Fontaine en bandes dessinées (Les Fables en BD)

Il semble inutile de présenter Jean de la Fontaine et ses fameuses fables. Un collectif de scénaristes et dessinateurs propose une vision moderne de 17 fables. Certaines sont très connues (Le lièvre et la tortue) d'autres beaucoup moins (La Chatte métamorphosée en femme). À la différence d'autres ouvrages de ce type il y a plusieurs scénaristes ce qui offre une vision assez cosmopolite de l'oeuvre du poète dans la mise en scène en plus du graphisme. J'ai apprécié cette façon de mêler les différentes approches qui nous emmènent du classique au moderne avec des styles graphiques très différents les uns des autres. Un bon point pour le Lièvre et la Tortue qui réussit à intéresser malgré une fable archi connue. Dans ce type d'exercice, le découpage des vers et sa concordance avec les cases est fondamentale pour le dynamisme et la musicalité du récit. Pour beaucoup de fables c'est une réussite. J'ai beaucoup aimé le Lion et le Moucheron dans cet exercice de vivacité. Des pages biographiques (de Marion Lecoq) bien faites sont intercalées entre les fables. Une biographie assez paradoxale puisqu'elle montre un La Fontaine, pas vraiment un modèle de moralité, qui va être immortalisé par une oeuvre fortement moralisatrice. Une bonne lecture pour tous même et surtout si l'on croit connaître le poète.

19/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Tif et Tondu
Tif et Tondu

Je ne suis pas un lecteur de la première heure de cette série que j'ai découverte il y a peu en rachetant une trentaine d'albums souples à un ami. Quand j'étais enfant je zappais assez facilement les pages de ces deux héros non charismatiques aux physiques rondouillards assez particuliers dans ce milieu. Aujourd'hui encore j'ai trouvé des scénarii qui fonctionnaient sur un schéma assez classique et répétitif : une situation proche du fantastique, Tif et Tondu en difficulté, des méchants très bavards et bien maladroits. Seul le personnage de Choc façon Fantomas, donne un peu de sel à la série. Les dessins de Will dans le style des années 70 est plaisant, bien dynamique et créent une ambiance qui assure l'intérêt des albums. Une série qui possède des qualités mais dont j'ai du mal à me souvenir des épisodes assez vite après ma lecture.

19/09/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Paris 2119
Paris 2119

Paris 2119 est une plutôt bonne BD de science-fiction mais son scénario se révèle finalement assez convenu pour un amateur du genre. Sur la forme, on peut s'étonner de voir pour une fois Zep en scénariste et pas en dessinateur. Je pense que j'aurais préféré son style à celui de Dominique Bertail auquel on ne peut rien reprocher sur le plan technique mais dont je trouve le trait classique et réaliste moins personnel et plus froid. Cette froideur, je la retrouve notamment dans l'allure du héros, au visage de mannequin peu expressif et peu attachant. Si on trouve dans ce récit de lointaine anticipation un bon nombre d'innovations technologiques, comme la présence permanente de drones de surveillance, ou encore des fabricateurs qui produisent ce que vous désirez à la demande, nourriture inclus, la technologie au cœur de la société qu'elle imagine est avant tout le système de transport par téléportation qui y a bouleversé le mode de vie des humains. Mais pour qui a déjà un peu réfléchi aux différentes possibilités de réaliser une technologie de téléportation, il est assez facile de deviner au bout de quelques pages ce qui va devenir la clé de l'intrigue de cet album. Et dès lors que cela se confirme, l'histoire tourne au banal récit du combat d'un homme contre un complot planétaire maintenu en place par les puissants de ce monde, avec les quelques clichés du genre. Et comme cet homme, je ne m'y suis pas attaché, je ne me suis pas senti emporté par sa rébellion et sa fuite. Donc un léger ennui même si j'aime bien ce cadre de SF et d'anticipation qui s'assume dans son genre.

19/09/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 3/5
Couverture de la série L'Espion de Staline
L'Espion de Staline

Un huis clos dans la communauté allemande de Tokyo nous fait rencontrer Richard Sorge qui dirige un réseau d’espions au service de Staline. Ayant ses entrées à l'ambassade d'Allemagne, il réussit à récupérer une information capitale pour Staline : le déclenchement de l’opération Barbarossa le 22 juin 1941. Et là coup de théâtre : Staline n’y croit pas ! Au-delà de cet événement ahurissant, l’intérêt de ce roman graphique est de nous plonger dans l’ambiance d’une époque où l’espionite grandit de jour en jour, et dans le quotidien d’une communauté d’expatriés au Japon. Sorge est un des espions les plus célèbres de l’époque, personnage haut en couleurs, bon vivant, alcoolique, dragueur invétéré et très à l’aise dans tous les milieux. Le récit est très intéressant mais pour ma part, le gros bémol vient du dessin et en particulier du physique des personnages. C’est étrange mais leur tête est disproportionnée par rapport à leur corps et c’est assez dérangeant. Pour le reste on trouve dans cet album une belle ambiance, bien pesante. C’est sérieux historiquement et bien documenté. Les chapitres sont séparés par des extraits d’interviews ce qui permet de lire l’histoire sous deux angles différents, c’est bien vu ! Un bon album mais j’ai vraiment préféré « Haarmann, le boucher de Hanovre » dessiné aussi par Isabel Kreitz.

19/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Agir pour la planète
Agir pour la planète

Si cet album peut être lu par tous, il est plus particulièrement destiné à intéresser les adolescents. Je le trouve particulièrement adapté aux collégiens (un achat par leur CDI ?). Il s’agit de les sensibiliser à plusieurs sujets, tous liés à la préservation de l’environnement. Plusieurs thèmes sont ainsi développés, chacun étant composé de plusieurs histoires courtes en BD, illustrant un des aspects de ce thème, ainsi qu’une pleine page d’informations scientifiques, de sujets de débats, d’astuces et de moyens d’agir au niveau de chacun, le tout présenté de façon didactique, simple, en quelques lignes ou chiffres (un peu comme le fond des journaux comme « L’Actu », en un peu plus développé). Les parties BD sont presque toutes construites sur le même schéma, tournant autour de deux jeunes : Jeanne, très investie, militante convaincue (et admiratrice de Greta Thunberg) essaye de convaincre son copain Thomas d’agir. Ce dernier prend d'abord le sujet à la rigolade, puis finit par être convaincu par Jeanne. Dessin et narration n’ont rien de révolutionnaires, mais le jeune public visé prioritairement n’y trouvera pas grand-chose à redire, et le but de l’album sera je pense atteint, en sensibilisant les lecteurs à des problématiques d’actualité, et surtout en leur donnant des arguments et des idées pour agir.

18/09/2022 (modifier)
Couverture de la série La Fugitive
La Fugitive

Je trouve un peu trop négatifs les 2 avis précédents sur cette Bd, je l'ai trouvé pas si mal moi ce petit polar, il faut donc que je rétablisse l'équilibre. Le scénario brasse pas mal de clichés, c'est un poil convenu mais si on y regarde de plus près, c'est pas mal foutu comme intrigue, un peu compliquée comme il se doit, avec une héroïne sensuelle et traquée, des types aux sales tronches, des actes violents, des coups tordus, du trafic de stup, des décors exotiques attractifs, un peu de fesse par-ci par-là... bref c'est un cocktail classique qui manque peut-être un peu de rythme, quoique j'ai trouvé que les scènes d'action soient assez burnées. Le tome 1 fait démarrer l'intrigue sur les chapeaux de roue en posant bien tous les protagonistes, le tome 2 avance plus lentement et ne fait pas trop progresser l'intrigue, cependant ça ne faiblit pas et ça reste cohérent, le tome 3 semble conclure un peu n'importe comment ou à la va-vite cette histoire, on sent que Taymans pressé par l'éditeur déçu d'un succès trop timide, soit obligé de régler le tout en oubliant hélas quelques détails, c'est assez frustrant, mais en l'état je suis preneur malgré ces défauts, sinon l'intrigue tient à peu près la route . En fait, le plus intéressant dans ce polar, c'est les relations chaotiques entre les personnages. Du coup, pour sortir du tout venant des multiples Bd policières qui existent sur le marché, c'est pas entièrement gagné, mais j'ai vu pire. Le dessin n'est pas mal, il est proche du style graphique de Taymans, en moins appliqué peut-être, et encré plus léger, Taymans ayant tendance à appuyer son trait notamment sur Caroline Baldwin ; par contre, on distingue mal certains visages qui peuvent être confondus, et certains gros plans sont assez laids, mis à part ça, ce dessin fait le job. Voila donc un polar moyen on va dire, avec de bonnes séquences et de bons mécanismes scénaristiques, et surtout qui ne m'a pas ennuyé et que j'ai pris plaisir à lire.

18/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Loup
Le Loup

Je n'aime pas la montagne, ça m'oppresse, je suis un gars des milieux marins, j'ai grandi dans cet univers, mais étant enfant, j'ai passé 2 ans à Annecy en milieu alpin, je connais donc un peu les sensations que peut donner la montagne, et avec cet album, j'ai été assez séduit par le déroulement du récit. L'histoire en elle-même est simple, le récit est âpre, l'écriture est poétique, c'est l'histoire d'un affrontement entre l'homme et l'animal, éternel combat du loup ennemi héréditaire et séculaire de l'homme, le dessin est chargé d'émotions et très évocateur. C'est d'ailleurs ce qui m'a surpris dans ce dessin, ce côté brut, rugueux et mal dégrossi, c'est très différent de ce que je connaissais de Rochette, dans Edmond le Cochon ou Claudius Vigne touche le fond qui adoptaient un dessin proche de la Ligne Claire. Je dois dire que j'aime à moitié, au départ, je n'aimais pas du tout ce trait à l'aspect grossier, aux décors minimalistes, et puis peu à peu, j'ai plus ou moins accepté ce dessin, au final on peut dire que ça colle pas si mal au sujet, même si ça reste un point négatif dans mon appréciation globale. Le récit se compose de 2 parties distinctes : la première partie lorsque Gaspard tue la louve qui décime ses moutons, est réaliste ; la seconde partie prend une tournure de fable vengeresse et de lutte à mort où l'homme et le loup vont s'affronter méthodiquement jusqu'à leur ultime limite et jusqu'à pactiser pour tenter de cohabiter dans ces montagnes sauvages. L'atavisme du loup qui tue pour se nourrir, les considérations écologiques qui favorisent la réintroduction des loups dans les parcs nationaux se renvoient dos à dos. Ceci est l'effet d'une réflexion intéressante, symbolisée par la conclusion du récit malgré son côté tout à fait improbable, car dans ce cas précis, la nature de l'homme et celle de l'animal ne changeront jamais, il y aura toujours confrontation. Ceci dit, ça peut donner espoir, et ça reste un beau roman graphique.

18/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Lord Gravestone
Lord Gravestone

Musique : Van Helsing theme song. Raaaaah… ! Depuis le temps que j’attendais une nouvelle série signé Nicolas Siner, sans mauvais jeu de mots, enfin de retour dans une histoire de genre horrifique-fantastique. Pour tout dire je me demandais même s’il n’avait pas mis fin à ses envies de bd, le dernier tome d’"Horacio d’Alba" remontant à 8 ans en arrière ! Et évidemment il revient accompagné du scénariste de la même série, Jérôme Le Gris, qui lui a continué son bonhomme de chemin avec plus ou moins de succès avec Serpent Dieu et Les Âges perdus (hum hum, on attend toujours Malicorne…). Enfin bref, je suis très content de retrouver après toutes ces années les auteurs d’une série que j’avais trouvé passionnantes, originales et bien maîtrisées. Où en sont-ils aujourd’hui ? Côté scénario, le choix de la musique de lecture me semblait évidente. On est dans toute cette inspiration pré-victorienne, le roman gothique à la Mary Shelley, puis le néogothique des Dracula, Van Helsing, Dr. Jekyll & Mister Hyde, etc. Une histoire de vampire, avec des loups-garous qui s’affrontent entre eux façon Underworld, une vieille famille aristocratique anglaise, et bien sûr le Vatican et leurs exorcistes toujours de la partie dans les luttes immémoriales du Bien contre le Mal. Du classique, oui, qui se laisse lire comme on regarde un bon film d’action pop corn. Le hic, car il y en a bien un, et je l’ai constaté depuis un moment maintenant avec Jérôme Le Gris, c’est qu’il ne change pas d’un iota sa manière d’écrire une histoire : un premier tome d’introduction qui pose le décor où on s’ennuie un peu, le deuxième décolle un peu mais on attend l’acmé qui arrive avec le tome 3, et on ressort avec une fin un peu bâclée et à chaque fois je me dis qu’un 4ème tome n’aurait pas été de trop dès le départ pour mieux étaler toute cette intrigue. Mais nous n’en sommes qu’au T2, le troisième débarque en 2023 (au moins avec cet auteur ça va vite et on poireaute pas 10 ans pour avoir la suite). Voilà donc, une intrigue très tournée romantisme noir et action, et qui se savoure d’autant mieux dans son intégralité plutôt que chaque numéro pris indépendamment. Reste le packaging, parce que Underworld ou Van Helsing, c’est bien sympa parce que la réalisation est bien chiadée, du blockbuster grand public, donc est-ce que Nicolas Siner est à la hauteur ? J’aurais vraiment aimé dire que c’est un grand « OUI », que j’ai pris mon pied de bout en bout, mais je me dois d’être honnête, ce n’est pas du même tonneau qu’Horacio d’Alba. C’est joli, attention ! C’est le haut du panier dans le genre semi-réaliste, le récit est bien rythmé, j’aime ce que je vois, les décors, les couleurs, l’ambiance, l’encrage, le chara-design (MDR les gros clin d’œil à Horacio d’Alba avec John qui a la même tête que le précédant nommé, et le titre du T2) ; mais pas de double planche qui claque le museau, les illustrations de couvertures ne sont pas terribles je trouve (faut revoir ce que le mec faisait à l’époque de l’éditeur 12BIS), et j’ai parfois eu l’impression de gros pâtés style comics, des personnages figés qui prennent la pause, un trait moins minutieux qu’avant. C’est très propre au début puis ça baisse un peu en qualité à mesure qu’on progresse. Ma notation est donc temporaire et sera amenée à évoluer en fonction de la conclusion mais je suis plutôt optimiste. C’est la meilleure des dernières séries récentes de Jérôme Le Gris que j’ai pu lire. Et même s’il ne renverse pas la table avec son histoire de créatures maléfiques du XIXème siècle, son traitement est divertissant et apporte un peu de neuf. Et on se divertit bien, c’est l’essentiel.

18/09/2022 (modifier)
Couverture de la série Tout le plaisir est pour moi
Tout le plaisir est pour moi

C’est un western crépusculaire. Les premières cases en 1880, commencent par un massacre d’Indiens attaquant une diligence, et l’on s’aperçoit ensuite que c’était le show de Buffalo Bill, auquel Sitting Bull participait, désabusé. Le reste de l’album, mise à part quelques cases à la fin, se déroule en 1890, lors des derniers massacres, de l’assassinat de Sitting Bull au massacre de Wounded Knee. Mais, si ce contexte macabre est bien présent, c’est souvent en arrière-plan (les deux événements cités sont évoqués, mais jamais montrés). En fait, l’intrigue s’apparente essentiellement à une chasse à l’homme, la traque d’une sorte de serial killer indien, Mau ajoutant quelques petits rebondissements (jusque dans les scènes finales) pour briser l’aspect linéaire de la traque. L’histoire se laisse lire agréablement, rapidement (peu de texte finalement), avec un dessin usant d’un Noir et Blanc assez gras, mais efficace. A noter le clin d’œil de Mau à celui qui l’a plusieurs fois accompagné, puisqu’un vendeur ambulant d’élixirs s’appelle Mabesoone !

18/09/2022 (modifier)