On a avec cette histoire quelque chose qui peut facilement repousser certains lecteurs réfractaires aux comédies romantiques comme le cinéma et les séries américains en ont pondu des tonnes. Ça a d’ailleurs failli être mon cas.
En effet, cela joue pas mal sur les émotions, à partir du moment où Nathalie, l’héroïne, jolie executive woman, perd l’amour de sa vie, puis est draguée par son patron, pour finalement, en plusieurs étapes, nouer une relation étrange avec un employé de sa boite, employé plutôt quelconque. Pas mal de clichés donc, les violons ne sont jamais bien loin.
Autre bémol, le personnage de Nathalie justement, au comportement distant et froid, auquel on peine franchement à s’attacher.
Mais je dois dire que ça passe quand même mieux que je ne le craignais au début.
Les textes ciselés d’abord. On sent une écriture littéraire, influencée par le roman d’origine (que je ne connais pas). Ces textes illustrent le titre, certes, mais évitent aussi de tomber dans une trop grande mièvrerie.
Le dessin et la colorisation de Bonin ensuite, eux-aussi agréables, permettent de faire oublier certaines préventions du départ.
Pas forcément mon truc, mais je reconnais à cette histoire de réelles qualités.
Gipi est un auteur au style graphique très reconnaissable. J’aime bien son dessin épuré, fragile, et son travail à l’aquarelle est ici globalement réussi.
C’est plutôt l’histoire qui m’a laissé sur ma faim. Ou plutôt la narration, saccadée, qui multiplie les aller-retours entre différents lieux, différentes périodes, avec une narration indirecte en textes off, qui alourdit parfois la lecture, et ressemble un peu à une psalmodie.
Si Gipi donne des clés de lecture sur la fin (les remerciements en fin d’album confirment qu’il s’est inspiré de l’histoire de son père), c’est une lecture qui, sans être désagréable, ne m’est pas apparu fluide, j’en suis sorti quelque peu déçu, alors même que c'est un auteur que j'aime bien.
Note réelle 2,5/5.
J’ai pris cette BD sans rien en savoir parce qu’elle était dans la liste des BD LGBT. La couverture ne donne pas trop envie, mais c’est une histoire vraiment étonnante. Même si les deux Luisa ne sont pas très sympathiques, je recommande la lecture, un traitement du coming out à soi-même sur un angle inattendu. Je ne suis pas très fan des voyages temporels (dans le genre j’avais été touchée par Quand je serai petit avec Jean Paul Rouve) mais qui a le mérite d’exister.
J’avais écrit un avis il y a trois ans, rempli de fautes et pas très clair comme la majorité de mes anciens avis enfin bref, je le recommence.
Splatoon est une série adaptée de la franchise de jeux vidéos du même nom.
Le scénario nous raconte diverses mésaventures d’un groupe de gens considérés comme des « noobs » et leur équipe se nomme la « Blue Team ».
Les règles du jeu sont assez bien expliquées, les personnages de l’univers sont friands de guerres de territoire, un jeu dans lequel il faut recouvrir le territoire avec la couleur de son équipe tout en essayant d’en mettre plus que les adversaires.
Malheureusement, en particulier les premiers tomes, souffrent d’une redondance. L’équipe Blue Team se bat contre une équipe de pro et réussit au final à gagner. La diversité des équipes aide légèrement à ne pas se lasser. Heureusement le tome 7 notamment, change un peu la donne.
Les personnages sont pas terribles, plutôt clichés, leur noms je n’en parle même pas…c’est assez mauvais..
L’humour est très fou-fou ça va dans tous les sens, cela dit cela colle bien à l’ambiance du jeu qui est aussi assez déjantée.
J’aime bien le style graphique, même si les combats sont toujours brouillons, mais ça c’est un souci dans les mangas en général.
Sympathique, mais pas incroyable, étant fan de Splatoon j’arrive à apprécier, une adaptation bien plus réussie que celle d’Animal Crossing qui est profondément ratée.
Je ne suis a priori pas fan du travail graphique de Vivès (à quelques exemptions près – comme dans Pour l'Empire), mais je dois reconnaitre qu’il est toujours très lisible, dynamique, tout en jouant sur une certaine épure – une épure certaine devrais-je écrire. Heureusement, il n’y a pas trop ici de traits de visages effacés, ce que je n’aime pas du tout.
Pour l’intrigue, je pourrais faire les mêmes remarques. Car là aussi, avec un minimum de moyens, et sans que le sujet ne m’intéresse a priori, il arrive à rendre intéressante une histoire avec très peu de texte, quasiment aucune péripétie, où on suit sur la quasi-totalité des cases un type (parfois une nana - et pour une fois elle n'est pas dotée d'une très forte poitrine!) alignant des longueurs dans une piscine. C’est un petit exploit à saluer.
Très lisible donc, mais pas au point de comprendre son prix à Angoulême. Car c’est presque plus un exercice de style que l’élaboration d’une vraie histoire dense et structurée. Bon, j’exagère, mais c’est quand même très léger. Surtout, j’ai trouvé que Vivès nous laissait trop facilement en plan sur la fin, comme si nous étions chargés de deviner et construire une fin qu’il avait la flemme d’écrire. Je m’attendais à un épilogue nous donnant quand même le fin mot de l’histoire, mais non, il n’y en a pas. Ce genre d’ellipse fonctionne parfois, mais là j’en suis sorti quelque peu frustré.
C'était la dernière série des 'prix des lecteurs BDthèque 2021' que je n'avais pas lue et qui m'attirait. Encore une fois, ma note va être plus basse que les avis positifs.
J'ai trouvé que ce polar était sympathique à lire, mais je le mettrais pas parmi mes préférés. Le récit est bien ficelé et l'ambiance politique de l'Afrique du Sud est intéressante, mais j'ai un peu décroché face aux comportements caricaturaux de plusieurs personnages. On va avoir droit entre-autres à un jeune noir qui déteste l'injustice et qui semble gueuler contre quelque chose chaque fois qu'il ouvre la bouche (et en plus il a le même stéréotype du noir militant) et notre héros blanc flic est une brave tête brulée qui a pas peur d'affronter les situations dangereuses ou sa hiérarchie qui est raciste contrairement à lui. Notre héros est tellement pas raciste que bien sûr il va se taper une belle femme noire. Sérieux le héros fait tellement cliché qu'on pourrait le faire évoluer à New York ou Paris sans rien changer à sa personnalité. En fait, le seul personnage que j'ai trouvé attachant et la grande co-équipière noire qui suit notre héros durant la seconde moitié de l'album. Ses réparties sont marrantes.
Au final, je trouve que malgré un contexte qu'on ne voit pas trop en BD, ce polar se révèle un peu banal par moment. Comme je l'ai dit, c'est bien fait et j'ai lu l'album sans problème, mais c'est vraiment le type de polar qui ne m'intéresse plus une fois que je connais le dénouement. Il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.
La flèche ardente
Après avoir relu," le "Rayon U", dans la nouvelle édition avec les couleurs de Bruno Tatti, mais aussi dans l'édition bibliophile (superbe au demeurant), je me suis lancé dans cette suite, signée Jean Van Hamme, et illustrée par Cailleaux et Etienne Schréder.
Je dois dire que le résultat est assez mitigé. L'histoire m'a semblé bien naïve , mais c'est sans doute , enfin je l'espère, une volonté du scénariste de rester figé dans ce qui se faisait dans les années 40. Je ne crois pas qu'un tel album puisse attirer de jeunes lecteurs mais plutôt des vieux nostalgiques comme moi, des albums de Blake et Mortimer, signés Jacobs.
Van Hamme use aussi de facilités dans son intrigue, en empruntant pour ne pas dire copiant des scènes des aventures de Blake et Mortimer ( "le piège diabolique" avec la poursuite de Dagon par un dinosaure, "le secret de l'espadon" avec l'arche en pierre , page 17) ,ou encore des références à l'"Enigme de l'Atlantide", voire à Thorgal, avec les vaisseaux volants en fin d'album.
Côté dessin, j'ai trouvé les personnages un peu plus caricaturaux par rapport au" rayon U", avec un Lord Calder difficilement reconnaissable au début de l'histoire. Seul, le personnage de Sylvia semble assez réussie par rapport à l'album précédent.
Les auteurs ont parfaitement rempli le cahier des charges, en donnant une suite au "Rayon U", mais l'intrigue reste tout de même d'un autre âge. Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs de Bruno Tatti qui donnent un coté vieillot voire vintage à cet album.
Décidément, Micheluzzi aime bien situer ses intrigues sur les marches de l’Histoire, dans des zones frontières, propices aux situations floues, à l’agissement d’espions, d’intrigants. La guerre est ainsi souvent pour lui l’occasion de créer un cadre, une mise en tension, pour se centrer en fait sur quelques personnages, leurs relations, les choix qu’ils effectuent hors de toute zone de confort (c’est ce que j’avais remarqué sur « L’homme du Khyber » ou Bab El-Mandeb, voire Marcel Labrume).
Ici c’est un aventurier américain qui va s’impliquer dans le conflit entre Allemands et Anglais dans le sud de l’Afrique, au début de la première guerre mondiale. Rapidement la guerre elle-même, voire la recherche d’un cuirassé allemand par les Anglais, passent au second plan, tout est centré sur cet Américain, ses relations avec un officier allemand (un temps espion chez les Anglais).
La narration est fluide, on y retrouve un peu de Pratt, mais ça reste quand même très classique et cela aurait pu être un brin plus rythmé.
Quant au dessin, je n’ai lu que la version des éditions Christian Chalmin, en couleurs. Je confirme les remarques d’autres avis, cette colorisation est plutôt dommageable, et ne rend pas grâce au dessin de Micheluzzi, la version en Noir et Blanc est sans aucun doute plus intéressante. Pour le reste, du dessin très classique – on aime ou pas.
Au final, de l’aventure vieille école, que les amateurs peuvent tout à fait trouver à leur goût.
Quelques qualités pour ce one-shot, mais globalement, même s’il se laisse lire sans problème, il m’a laissé sur ma faim.
Le dessin est correct, même s’il manque de précision. J’ai davantage apprécié la colorisation, que j’ai trouvée raccord avec l’ambiance et l’époque (1948-1949), assez noires. L’époque est d’ailleurs plutôt bien rendue, reconstituée.
Mais l’histoire est bien trop molle, longue à se décanter, lorsque l’on suit par le menu l’enquête consécutive à l’assassinat d’un directeur de journal bien en cour. Long et pas vraiment passionnant (et le procès est tout aussi rébarbatif), d’autant plus que ça n’est pas relevé par de bons mots.
Dans le dernier tiers, plusieurs rebondissements relèvent un petit peu le plat. Mais, là aussi, une fois le retournement admis, la longue explication qui le suit manque de rythme.
Quant aux rebondissements finaux, je les ai trouvés un peu tirés par les cheveux et n’apportant pas grand-chose à l’intrigue.
Note réelle 2,5/5.
Nouvelle série autobiographique de Florence Dupré-Letour, Jumelle se situe dans la lignée directe de Cruelle et Pucelle. On y retrouve le même graphisme, un dessin simple, presque naïf, et des personnages tout ronds, aux visages entre le cartoon et les Barbapapa pour se focaliser sur l'expressivité et le caractère de chacun d'entre eux. Et on retrouve le même récit de la jeunesse de l'auteure, de sa petite enfance jusqu'à sa grande adolescence, dans les différents lieux où elle a vécu, avec les mêmes personnages, ce qui permet au passage d'avoir différents angles de vue sur les mêmes évènements d'ensemble de son parcours.
Ici, elle s'intéresse en particulier à sa relation avec sa sœur jumelle, d'abord intensément fusionnelle puis de plus en plus complexe au fil des années. Le récit a certains accents de psychanalyse freudienne tant l'auteure se livre sur son rapport à sa sœur, à ses parents et au reste de sa famille et proches, ses pulsions et autres jeux d'enfance un peu honteux. Elle met fortement l'accent sur le ressenti de sa relation avec sa jumelle, entre amour total, rejet des autres, jalousie, colère et frustration. Florence y dévoile notamment le rôle qu'elle a choisi de s'attribuer dans cette relation dès son plus jeune âge, celui de la protectrice, voire de l'époux de sa sœur, rôle imaginaire qui va influer sur sa personnalité. C'est un témoignage franc et intime. Il y a une part d'humour mais il est plutôt grinçant et sans concession, Florence Dupré-Latour nous ayant habitué au fil de ses œuvres à son regard cru sur elle-même, sur ses défauts et sur la cruauté de sa jeunesse.
C'est en tout cas une BD intéressante et bien racontée qui permet de découvrir de l'intérieur l'étrange vie de couple que peut représenter la relation entre jumeaux.
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La Délicatesse
On a avec cette histoire quelque chose qui peut facilement repousser certains lecteurs réfractaires aux comédies romantiques comme le cinéma et les séries américains en ont pondu des tonnes. Ça a d’ailleurs failli être mon cas. En effet, cela joue pas mal sur les émotions, à partir du moment où Nathalie, l’héroïne, jolie executive woman, perd l’amour de sa vie, puis est draguée par son patron, pour finalement, en plusieurs étapes, nouer une relation étrange avec un employé de sa boite, employé plutôt quelconque. Pas mal de clichés donc, les violons ne sont jamais bien loin. Autre bémol, le personnage de Nathalie justement, au comportement distant et froid, auquel on peine franchement à s’attacher. Mais je dois dire que ça passe quand même mieux que je ne le craignais au début. Les textes ciselés d’abord. On sent une écriture littéraire, influencée par le roman d’origine (que je ne connais pas). Ces textes illustrent le titre, certes, mais évitent aussi de tomber dans une trop grande mièvrerie. Le dessin et la colorisation de Bonin ensuite, eux-aussi agréables, permettent de faire oublier certaines préventions du départ. Pas forcément mon truc, mais je reconnais à cette histoire de réelles qualités.
S.
Gipi est un auteur au style graphique très reconnaissable. J’aime bien son dessin épuré, fragile, et son travail à l’aquarelle est ici globalement réussi. C’est plutôt l’histoire qui m’a laissé sur ma faim. Ou plutôt la narration, saccadée, qui multiplie les aller-retours entre différents lieux, différentes périodes, avec une narration indirecte en textes off, qui alourdit parfois la lecture, et ressemble un peu à une psalmodie. Si Gipi donne des clés de lecture sur la fin (les remerciements en fin d’album confirment qu’il s’est inspiré de l’histoire de son père), c’est une lecture qui, sans être désagréable, ne m’est pas apparu fluide, j’en suis sorti quelque peu déçu, alors même que c'est un auteur que j'aime bien. Note réelle 2,5/5.
Luisa - Ici et là
J’ai pris cette BD sans rien en savoir parce qu’elle était dans la liste des BD LGBT. La couverture ne donne pas trop envie, mais c’est une histoire vraiment étonnante. Même si les deux Luisa ne sont pas très sympathiques, je recommande la lecture, un traitement du coming out à soi-même sur un angle inattendu. Je ne suis pas très fan des voyages temporels (dans le genre j’avais été touchée par Quand je serai petit avec Jean Paul Rouve) mais qui a le mérite d’exister.
Splatoon
J’avais écrit un avis il y a trois ans, rempli de fautes et pas très clair comme la majorité de mes anciens avis enfin bref, je le recommence. Splatoon est une série adaptée de la franchise de jeux vidéos du même nom. Le scénario nous raconte diverses mésaventures d’un groupe de gens considérés comme des « noobs » et leur équipe se nomme la « Blue Team ». Les règles du jeu sont assez bien expliquées, les personnages de l’univers sont friands de guerres de territoire, un jeu dans lequel il faut recouvrir le territoire avec la couleur de son équipe tout en essayant d’en mettre plus que les adversaires. Malheureusement, en particulier les premiers tomes, souffrent d’une redondance. L’équipe Blue Team se bat contre une équipe de pro et réussit au final à gagner. La diversité des équipes aide légèrement à ne pas se lasser. Heureusement le tome 7 notamment, change un peu la donne. Les personnages sont pas terribles, plutôt clichés, leur noms je n’en parle même pas…c’est assez mauvais.. L’humour est très fou-fou ça va dans tous les sens, cela dit cela colle bien à l’ambiance du jeu qui est aussi assez déjantée. J’aime bien le style graphique, même si les combats sont toujours brouillons, mais ça c’est un souci dans les mangas en général. Sympathique, mais pas incroyable, étant fan de Splatoon j’arrive à apprécier, une adaptation bien plus réussie que celle d’Animal Crossing qui est profondément ratée.
Le Goût du chlore
Je ne suis a priori pas fan du travail graphique de Vivès (à quelques exemptions près – comme dans Pour l'Empire), mais je dois reconnaitre qu’il est toujours très lisible, dynamique, tout en jouant sur une certaine épure – une épure certaine devrais-je écrire. Heureusement, il n’y a pas trop ici de traits de visages effacés, ce que je n’aime pas du tout. Pour l’intrigue, je pourrais faire les mêmes remarques. Car là aussi, avec un minimum de moyens, et sans que le sujet ne m’intéresse a priori, il arrive à rendre intéressante une histoire avec très peu de texte, quasiment aucune péripétie, où on suit sur la quasi-totalité des cases un type (parfois une nana - et pour une fois elle n'est pas dotée d'une très forte poitrine!) alignant des longueurs dans une piscine. C’est un petit exploit à saluer. Très lisible donc, mais pas au point de comprendre son prix à Angoulême. Car c’est presque plus un exercice de style que l’élaboration d’une vraie histoire dense et structurée. Bon, j’exagère, mais c’est quand même très léger. Surtout, j’ai trouvé que Vivès nous laissait trop facilement en plan sur la fin, comme si nous étions chargés de deviner et construire une fin qu’il avait la flemme d’écrire. Je m’attendais à un épilogue nous donnant quand même le fin mot de l’histoire, mais non, il n’y en a pas. Ce genre d’ellipse fonctionne parfois, mais là j’en suis sorti quelque peu frustré.
Sangoma - Les Damnés de Cape Town
C'était la dernière série des 'prix des lecteurs BDthèque 2021' que je n'avais pas lue et qui m'attirait. Encore une fois, ma note va être plus basse que les avis positifs. J'ai trouvé que ce polar était sympathique à lire, mais je le mettrais pas parmi mes préférés. Le récit est bien ficelé et l'ambiance politique de l'Afrique du Sud est intéressante, mais j'ai un peu décroché face aux comportements caricaturaux de plusieurs personnages. On va avoir droit entre-autres à un jeune noir qui déteste l'injustice et qui semble gueuler contre quelque chose chaque fois qu'il ouvre la bouche (et en plus il a le même stéréotype du noir militant) et notre héros blanc flic est une brave tête brulée qui a pas peur d'affronter les situations dangereuses ou sa hiérarchie qui est raciste contrairement à lui. Notre héros est tellement pas raciste que bien sûr il va se taper une belle femme noire. Sérieux le héros fait tellement cliché qu'on pourrait le faire évoluer à New York ou Paris sans rien changer à sa personnalité. En fait, le seul personnage que j'ai trouvé attachant et la grande co-équipière noire qui suit notre héros durant la seconde moitié de l'album. Ses réparties sont marrantes. Au final, je trouve que malgré un contexte qu'on ne voit pas trop en BD, ce polar se révèle un peu banal par moment. Comme je l'ai dit, c'est bien fait et j'ai lu l'album sans problème, mais c'est vraiment le type de polar qui ne m'intéresse plus une fois que je connais le dénouement. Il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.
Avant Blake et Mortimer (Le Rayon U)
La flèche ardente Après avoir relu," le "Rayon U", dans la nouvelle édition avec les couleurs de Bruno Tatti, mais aussi dans l'édition bibliophile (superbe au demeurant), je me suis lancé dans cette suite, signée Jean Van Hamme, et illustrée par Cailleaux et Etienne Schréder. Je dois dire que le résultat est assez mitigé. L'histoire m'a semblé bien naïve , mais c'est sans doute , enfin je l'espère, une volonté du scénariste de rester figé dans ce qui se faisait dans les années 40. Je ne crois pas qu'un tel album puisse attirer de jeunes lecteurs mais plutôt des vieux nostalgiques comme moi, des albums de Blake et Mortimer, signés Jacobs. Van Hamme use aussi de facilités dans son intrigue, en empruntant pour ne pas dire copiant des scènes des aventures de Blake et Mortimer ( "le piège diabolique" avec la poursuite de Dagon par un dinosaure, "le secret de l'espadon" avec l'arche en pierre , page 17) ,ou encore des références à l'"Enigme de l'Atlantide", voire à Thorgal, avec les vaisseaux volants en fin d'album. Côté dessin, j'ai trouvé les personnages un peu plus caricaturaux par rapport au" rayon U", avec un Lord Calder difficilement reconnaissable au début de l'histoire. Seul, le personnage de Sylvia semble assez réussie par rapport à l'album précédent. Les auteurs ont parfaitement rempli le cahier des charges, en donnant une suite au "Rayon U", mais l'intrigue reste tout de même d'un autre âge. Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs de Bruno Tatti qui donnent un coté vieillot voire vintage à cet album.
Tanganyika (L'Homme du Tanganyika)
Décidément, Micheluzzi aime bien situer ses intrigues sur les marches de l’Histoire, dans des zones frontières, propices aux situations floues, à l’agissement d’espions, d’intrigants. La guerre est ainsi souvent pour lui l’occasion de créer un cadre, une mise en tension, pour se centrer en fait sur quelques personnages, leurs relations, les choix qu’ils effectuent hors de toute zone de confort (c’est ce que j’avais remarqué sur « L’homme du Khyber » ou Bab El-Mandeb, voire Marcel Labrume). Ici c’est un aventurier américain qui va s’impliquer dans le conflit entre Allemands et Anglais dans le sud de l’Afrique, au début de la première guerre mondiale. Rapidement la guerre elle-même, voire la recherche d’un cuirassé allemand par les Anglais, passent au second plan, tout est centré sur cet Américain, ses relations avec un officier allemand (un temps espion chez les Anglais). La narration est fluide, on y retrouve un peu de Pratt, mais ça reste quand même très classique et cela aurait pu être un brin plus rythmé. Quant au dessin, je n’ai lu que la version des éditions Christian Chalmin, en couleurs. Je confirme les remarques d’autres avis, cette colorisation est plutôt dommageable, et ne rend pas grâce au dessin de Micheluzzi, la version en Noir et Blanc est sans aucun doute plus intéressante. Pour le reste, du dessin très classique – on aime ou pas. Au final, de l’aventure vieille école, que les amateurs peuvent tout à fait trouver à leur goût.
La Chute d'un ange
Quelques qualités pour ce one-shot, mais globalement, même s’il se laisse lire sans problème, il m’a laissé sur ma faim. Le dessin est correct, même s’il manque de précision. J’ai davantage apprécié la colorisation, que j’ai trouvée raccord avec l’ambiance et l’époque (1948-1949), assez noires. L’époque est d’ailleurs plutôt bien rendue, reconstituée. Mais l’histoire est bien trop molle, longue à se décanter, lorsque l’on suit par le menu l’enquête consécutive à l’assassinat d’un directeur de journal bien en cour. Long et pas vraiment passionnant (et le procès est tout aussi rébarbatif), d’autant plus que ça n’est pas relevé par de bons mots. Dans le dernier tiers, plusieurs rebondissements relèvent un petit peu le plat. Mais, là aussi, une fois le retournement admis, la longue explication qui le suit manque de rythme. Quant aux rebondissements finaux, je les ai trouvés un peu tirés par les cheveux et n’apportant pas grand-chose à l’intrigue. Note réelle 2,5/5.
Jumelle
Nouvelle série autobiographique de Florence Dupré-Letour, Jumelle se situe dans la lignée directe de Cruelle et Pucelle. On y retrouve le même graphisme, un dessin simple, presque naïf, et des personnages tout ronds, aux visages entre le cartoon et les Barbapapa pour se focaliser sur l'expressivité et le caractère de chacun d'entre eux. Et on retrouve le même récit de la jeunesse de l'auteure, de sa petite enfance jusqu'à sa grande adolescence, dans les différents lieux où elle a vécu, avec les mêmes personnages, ce qui permet au passage d'avoir différents angles de vue sur les mêmes évènements d'ensemble de son parcours. Ici, elle s'intéresse en particulier à sa relation avec sa sœur jumelle, d'abord intensément fusionnelle puis de plus en plus complexe au fil des années. Le récit a certains accents de psychanalyse freudienne tant l'auteure se livre sur son rapport à sa sœur, à ses parents et au reste de sa famille et proches, ses pulsions et autres jeux d'enfance un peu honteux. Elle met fortement l'accent sur le ressenti de sa relation avec sa jumelle, entre amour total, rejet des autres, jalousie, colère et frustration. Florence y dévoile notamment le rôle qu'elle a choisi de s'attribuer dans cette relation dès son plus jeune âge, celui de la protectrice, voire de l'époux de sa sœur, rôle imaginaire qui va influer sur sa personnalité. C'est un témoignage franc et intime. Il y a une part d'humour mais il est plutôt grinçant et sans concession, Florence Dupré-Latour nous ayant habitué au fil de ses œuvres à son regard cru sur elle-même, sur ses défauts et sur la cruauté de sa jeunesse. C'est en tout cas une BD intéressante et bien racontée qui permet de découvrir de l'intérieur l'étrange vie de couple que peut représenter la relation entre jumeaux.