Les derniers avis (48343 avis)

Couverture de la série La Pharmacienne
La Pharmacienne

Je me gausse de la description et du thème « érotique » … je n’en ai trouvé aucune trace. Ici on est plutôt dans le genre tac tac badaboum et gros sabots !! Amis de la poésie vous pouvez clairement passer votre chemin. Les auteurs nous proposent un vaudeville des plus hard, comme le souligne Yann il n’y a que 2 planches « propre », le reste est consacré à la gaudriole des plus brut et en grande partie au coït anal. Nous aurons droit à toutes les situations hétéros possibles entre nos 4 personnages : la pharmacienne, sa fille, le beau-père et son cousin. Un rendu un rien redondant mais j’ai trouvé le côté vaudeville relativement réussi, je suis plus dubitatif sur les personnages (déjà rien que les noms beau-p’ et bébé ?!) et les dialogues dignes de romans de gare ou de mauvais films. Les auteurs ne s’en cachent pas, ils vont droit au but et ne s’encombrent pas de subtilités. Une lecture efficace et bien mise en images mais bien trop directe, c’est vraiment trop cru à mon goût pour relever.

27/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Griffes d'Ange
Griffes d'Ange

Si – étrangement – deux ou trois cases m’ont semblé maladroites, pas exemptes de défauts, le dessin de Moebius (dont je suis un très grand amateur) est vraiment très bon, très beau. Il sait développer une ambiance érotique avec une économie de moyens, et plusieurs dessins mettent en branle (qu’on me pardonne ce jeu de mots !) imaginaire et fantasmes. Le Noir et Blanc est ici adapté, par la finesse du trait, aux différentes saynètes – aux allures parfois d’art book érotique. Comme si l’on avait là un portfolio érotique d’un auteur qui vendrait sous le manteau sa production personnelle, n’osant pas dévoiler à ses lecteurs habituels l’expression de ses fantasmes (j’ai connu plusieurs écrivains qui ont agi de la sorte). Ce dessin assez froid accompagne le récit de Jodorowsky. Récit plutôt décousu, qui bascule assez vite dans du SM. Moebius suit dans ses illustrations le texte de Jodo (en fait le dessin précède le texte), les deux étant souvent liés par l’analogie, ajoutant aux décors (souvent épurés) quelques touches surréalistes (par exemple dans le dessin représentant une femme accrochée par ses seins aux crochets d’un lustres, avec dans la pièce très bourgeoise des sortes de serpents/larmes flottant, et aux murs des tableaux s’inspirant d’une célèbre photo d’André Breton – du moins est-ce mon interprétation). Plusieurs dessins sont « construits » comme des collages. Globalement, ce dessin est un mélange de la précision ciselée de Giraud, et de l’épure de Moebius. Le texte de Jodo est bien sûr assez perché. Rien d’un délire mystique dont il est coutumier. On plutôt là un récit poétique, une compilation de rêves érotiques. En fait il illustre les dessins de Moebius (qui n’apparaissent pas tous dans l’ordre de création, et la femme au cœur de l’histoire n’a pas toujours les mêmes traits). Cette collaboration est certes inégale, et le texte de Jodo n’est pas toujours assez fort (j’aurais bien aimé lire un album où Moebius aurait livré ses dessins à un poète surréaliste – même si Jodo est par certains aspects proche de ce mouvement). C’est ainsi que l’on ne suit pas vraiment une histoire linéaire, et que la conclusion est un peu brutale. Si le texte ne m’a pas toujours convaincu, j’ai suffisamment apprécié le dessin de Moebius pour que cette lecture soit plaisante.

27/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Litchi  Hikari Club
Litchi Hikari Club

L’album est classé en polar, mais les amateurs du genre risquent d’être déçus s’ils s’en tiennent aux canons du genre. Car c’est franchement inclassable. L’histoire tourne autour d’une dizaine d’adolescents, qui se retrouvent après les cours dans une sorte d’usine désaffectée, sous la houlette d’un chef, Zera, qui impose sa loi et force les autres à montrer leur soumission en participant à divers actes à la fois violents et « criminels ». En plus des relations dominant/dominés classiques, cela part rapidement vers quelque chose de plus étrange, voire dérangeant – on est loin du Club des cinq ! Après plusieurs meurtres quasi rituels, ils construisent un robot, programmé pour leur ramener des jeunes filles. La violence va ensuite s’amplifier. C’est apparemment l’adaptation d’une pièce. J’ai du mal à voir comment cela pouvait être rendu au théâtre. Car c’est assez loufoque, avec des passages plutôt gores, un peu trash. Quant à la forte érotisation, qui innerve l’intrigue, deux tendances la traversent. D’une part un sadisme exacerbé (les tortures subies par ceux qui sont « condamnés à mort », en particulier au début le sort réservé à l’enseignante). D’autre part un romantisme aux antipodes, lorsque la jeune fille enlevée tombe amoureuse du robot construit par le groupe de jeune homme justement pour leur apporter des jeunes filles (on a là quelque chose qui puise dans plusieurs thèmes, de Frankenstein – lorsque le robot échappe à son créateur – à King Kong, lorsque la bête tombe amoureuse de la jeune femme qu’il a enlevée). Les amateurs de Suehiro Maruo se trouveront en terrain connu. Il participait à la pièce d’origine, un certain marquis de Maruo apparait même furtivement page 137. Plus généralement, ce mélange de sadisme, d’érotisme, et d’une certaine poésie est sa « marque de fabrique ». Un album déroutant, original, qui vaut davantage pour l’ambiance générale et certaines scènes que par l’histoire elle-même, assez légère (et pas forcément polar donc).

27/03/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Blooming girls
Blooming girls

N'étant pas vraiment le coeur de cible de ce genre de série (doux euphémisme...) j'appréhendais un peu la lecture de cette série qui sort tout juste. Mais c'est en fait plutôt bien fichu en abordant le thème de la sexualité sous un angle intelligent. Un groupe de lycéennes se retrouvent régulièrement au club de littérature qu'elles ont monté au lycée. C'est l'occasion pour elle d'aborder par la bande le thème de l'érotisme et de la sexualité. Toutes novices en la matière, c'est donc par le fantasme qu'elles effleurent le sujet, rêvant toutes de passer du rêve à la réalité... Tout n'est ici que suggestion et il ne s'agit pas d'un manga porno ; il s'agit au contraire de montrer comment à cet âge, tout le monde semble focalisé sur "la chose". Et c'est ce qui est plutôt bien rendu dans ces deux premiers tomes, on nous montre que c'est juste quelque chose de naturel et qu'aussi bien les garçons que les filles ont des pensées libidineuses. C'est autour de ce club de littérature et de ses membres féminins que va donc s'articuler leurs histoires et leurs relations. C'est bien mené, avec forcément des romances compliquées, tout en abordant des sujets sensibles de façon judicieuses. Le dessin de Nao Emoto est plaisant et les différentes personnalités du groupe de jeunes filles bien trouvé. Je lirais donc la suite avec curiosité.

27/03/2023 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Sahara - Le Samourai aux fleurs
Sahara - Le Samourai aux fleurs

Sahara est un jeune homme doté d'une épée magique qui peut se transformer en plusieurs types de fleurs. Le langage est parfois soutenu notamment sur les termes botaniques malgré que le public cible est clairement jeune. On est dans un monde post-apo où la Terre est recouverte de sable et les végétaux sont une rareté. C'est un peu comme dans le film Waterworld où ils cherchent Dryland mais ici avec un monde de sable. On ne s'embarrasse pas trop de questions sur la survie dans un tel monde ou de pourquoi on en est arrivé là. Rien que de très classique. Beaucoup de combats notamment contre des robots. Une aventure où Sahara va aider une jeune fille à atteindre une vallée. En me plaçant par rapport au public à qui cette histoire est destinée (je dirais 10-13 ans), je surnote un peu car ce one-shot est de bonne tenue et dans un univers avec de bonnes idées.

26/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Salamandre (Culbard)
Salamandre (Culbard)

Un peu moins d'un an après Everything (qui m'avait énormément plu à l'époque), I.N.J. Culbard nous revient en auteur complet (ici, également au scénario) avec Salamandre. D'un postulat autobiographique (Deuil du père), l'auteur transfère l'histoire dans un monde imaginaire et plus particulièrement dans un pays totalitaire. A la disparition de son père, l'enfant, artiste en devenir, est envoyé chez son grand père qui vit de l'autre coté du voile de fer.... Je vous laisse découvrir la suite. Bien que ça se lise assez vite malgré la forte pagination (La fluidité est souvent un gage de qualité), beaucoup de thématiques sont brassées. Il en ressort un récit riche et le résultat est vraiment pas mal du tout. A mon goût, l'histoire manque toutefois du coté empathique et affectif (dû au dessin mais pas que !) qu'arrive particulièrement à transmettre quelqu'un comme Jeff Lemire. Sur Everything, ça avait été une force, ici ça génère une certaine distance vis à vis des protagonistes et donc un léger manque d'adhésion globale. A noter l'effort de l'éditeur en ce qui concerne l'objet livre avec un très beau rendu global. Note réelle: 3,5/5

26/03/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Strates
Les Strates

Pénélope Bagieu raconte des souvenirs et anecdotes de son passé, qu'il s'agisse de sa jeunesse ou de ses années de jeune adulte. Sur le fond, cela rappelle l'esprit de son ancien blog mais ce sont ici plus souvent des histoires courtes que de petits gags. Le graphisme est aussi un peu différent, plus lâché et dans un noir et blanc qui rappelle un peu le dessin au crayon, si l'on excepte les ombrages qui font plus fusain (ou crayon mouillé). Autant je n'aime pas le personnage public trop médiatisé de Pénélope Bagieu qu'on voit mentionnée sans arrêt par les magazines parisiens dès qu'il faut citer une autrice de BD, autant je dois dire que j'ai plutôt bien aimé ces histoires autobiographiques. Les sujets sont régulièrement anecdotiques mais assez marrants, pleins d'une sincérité qui tend souvent à l'autodérision, et cela fait ressortir une facette appréciable et humble de l'autrice. J'ai lu cet album avec plaisir et avec le sourire.

26/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Mister Plumb
Mister Plumb

« Une histoire par tome » est-il annoncé, mais semble-t-il il n’y a pas eu de suite. Ça n’est pas gênant. D’une part parce que cet album voit son histoire conclue. Mais aussi parce que je ne sais pas s’il y a avait vraiment matière à développer d’autres choses sans se répéter. En tout cas j’ai plutôt apprécié ma lecture. Avec des personnages animaliers (même si le héros refuse obstinément – c’est même une source de gags récurrents – qu’on le considère comme le lapin qu’il est pourtant, prétendant qu’il est plombier), Hautière développe un univers assez classique, qui mélange une ambiance polar du temps de la prohibition et quelques aspects des polars de Lautner et Audiard (une scène singe même la célèbre beuverie dans la cuisine des « Tontons flingueurs »). Je trouve ce mélange assez réussi, dynamique, avec un humour plus ou moins léger qui fonctionne gentiment – mais qui est agréable. Comme est agréable le dessin de Dillies (comme souvent – toujours !?). C’est là aussi léger, à tendance caricatural, les personnages à trogne à la Lautner étant ici incarnés par des animaux. Une lecture sympathique et recommandable.

26/03/2023 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
Couverture de la série La Cavale du Dr Destouches
La Cavale du Dr Destouches

Je ne connais pas la vie de Céline, je n'ai pas lu un seul de ses romans, et je compte bien me rattraper. Je sais qu'il a publié plusieurs années des pamphlets qui ont étendu la contagion de l'antisémitisme français, avant et pendant la Seconde Guerre je crois. Mais l'histoire ne parle pas de ça, ou si peu. Non ici, on nous raconte son exil durant l'Occupation. Craignant pour sa vie, il part en effet en cavale au côté de sa femme, et sera aidé par ses alliés de l'époque, membres du gouvernement de Vichy et nazis en tout genre. Des alliés, ou peut-être ne sont-ils pour lui que des pions lui permettant d'avancer sur l'échiquier de la survie ? Il y a de l'humour, du pathétique, une folie sombre sur tout le récit. Le dessin est vraiment très réussi pour donner une bonne ambiance de satire. Il permet aussi d'accentuer la folie en appuyant un style caricatural. Les personnages prennent vie sous nos yeux je trouve, c'est vraiment dynamique. L'écriture également est très immersive, franchouillarde et familière. La haine du genre humain de Céline se dégage très bien, il est parfaitement détestable, mais les auteurs parviennent à lui offrir un peu d'humanité dans sa décadence. Mais bon, en dehors du très beau travail graphique et la nouvelle pincée de curiosité qui me donne envie de lire les œuvres de Céline, je ne suis pas emballé des masses. Ca ne m'intéresse pas beaucoup d'entrer dans un débat de pourcentage de sa participation collabo, ni de savoir s'il était antisémite par conviction politique, ou par provocation en raison de sa misanthropie. Ou bien je me suis senti pris un piège à lire une histoire qui défend une certaine position de Céline (avec nuance et intelligence au demeurant), alors que je connais trop peu le sujet pour avoir ma propre critique. Il serait peut-être de bon ton de lire cette BD parce-que vous connaissez déjà la vie de Céline. Ou bien tentez de vous concentrez sur l'aventure, qui se trouve être un joyeux bordel, animé par une Humanité en perdition.

25/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Valbert
Valbert

Valbert n’est sans doute pas un chef d’œuvre bourré d’originalité, mais je dois dire que j’ai plutôt apprécié ces deux albums, c’est une lecture plaisante. Le dessin, moderne et dynamique, dans la lignée de Blain, est agréable et efficace. La narration est elle aussi fluide (même si certains passages sont un peu trop bavards). En tout cas cette histoire, qui se déroule dans une principauté imaginaire, au XVIIIème siècle semble-t-il, se laisse lire. Avec quelques personnages truculents, pamphlétaires, libertins, on sent une sorte de coalition de lecteurs des philosophes des Lumières, qui subissent la répression du Magister, prince local autocrate, cynique et manipulateur, qui se maintient au pouvoir grâce à ses soldats, et élimine ceux qui semblent ne pas répondre à toutes ses exigences. Une intrigue sympathique, mais qui souffre quand même de plusieurs défauts. D’abord quelques facilités : la capacité du héros et de ses amis à échapper aux soldats, dans une principauté pourtant pas si grande. Ces territoires reliés par des passerelles qui bizarrement ne sont jamais réellement investis par lesdits soldats. Enfin et surtout un dernier tome conclusif qui ne paraitra pas, ce qui est dommage, l’intrigue étant loin d’être à son terme – même si on peut deviner quelques rebondissements à venir.

25/03/2023 (modifier)