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Couverture de la série Angola Janga
Angola Janga

Le sujet est très intéressant. Je le connais un peu par les écrits du grand poète surréaliste Benjamin Péret (« La commune du Palmares »). En tout cas l’auteur s’est documenté. Il parle d’une douzaine d’années de recherche, et ça se sent (et le dossier final, avec carte, imposante bibliographie – majoritairement en Portugais, confirme la somme de travail nécessaire pour raconter cette histoire). Du coup, je me demande si un documentaire n’aurait pas été plus efficace. Non pas que cet album imposant (plus de 400 pages !) soit illisible, mais il manque parfois de fluidité. J’ai plusieurs fois eu du mal à reconnaitre les personnages, et les nombreux changements de lieux et « d’époque » m’ont à plusieurs reprises gêné, ça n’était pas toujours très clair. De la même façon – comme on peut le faire pour un documentaire ou un livre « scientifique/historique » - je pense qu’il aurait sans doute mieux valu mettre les explications sur les nombreux termes techniques (noms de lieux, dieux, mots portugais ou angolais) en bas de page, pour faciliter la lecture (les astérisques renvoient vers un lexique en fin de volume – bien fait au demeurant). Bon, ces réserves mises à part, c’est un album à lire, le sujet est très intéressant et, par-delà l’aspect aventure, brasse pas mal de thèmes : l’esclavage, la « construction de la société brésilienne (le racisme est encore une donnée importante et découle de ces « premières années – l’album se concentre sur la deuxième moitié du XVIIème siècle). Et bien sûr le marronnage, la constitution de villes, voire d’États par des esclaves en fuite (les quilombos ou mocambos) – et la répression sauvage dont ils furent victimes. Un album dense et riche, dont la lecture est recommandée, même si la forme aurait selon moi pu être plus efficace autrement. Note réelle 3,5/5.

29/03/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Anne Bonny
Anne Bonny

Anne Bonny est une pirate légendaire dont je n’avais jamais entendu parler. Cet album retrace les évènements de sa vie assez fidèlement (si j’en crois sa page Wikipédia). L’histoire est classique, il s’agit d’une énième histoire de pirates, on retrouve les batailles navales, les coups fourrés, les duels à l’épée… l’originalité du récit provenant du fait que la protagoniste soit une femme, fait assez rare dans la piraterie. Reste que j’ai trouvé l’ensemble un peu convenu, et la narration perfectible - les enchainements ne sont pas toujours très fluides. J’ai par contre beaucoup aimé la mise en image - c’est d’ailleurs la superbe couverture qui m’a convaincu de lire cet album. Voila, un bon moment de lecture, et la fin m’a beaucoup plu, mais une lecture pas vraiment marquante.

29/03/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Sortie d'usine
Sortie d'usine

Un reportage qui retrace le combat d'ouvriers contre la fermeture de l'usine GM&S. GM&S, dans la petite ville de La Souterraine, était le deuxième employeur de la Creuse, un département rural où le travail ne court pas les rues. Une usine qui, à ses débuts, fabriquait des trottinettes pour ensuite devenir un sous-traitant de Renault et Peugeot. Benjamin Carlé retrace le parcours de cette usine depuis les 30 glorieuses à son redressement judiciaire. De 2018 à 2020, il a interrogé, enquêté pour comprendre ce naufrage industriel, il a suivi la lutte pour la conservation de l'emploi. Un documentaire fidèle à la réalité qui donne la parole aux ouvriers, il permet de comprendre les rouages d'un système qui donne les pleins pouvoirs aux "donneurs d'ordres" avec toutes les conséquences pour les sous-traitants mais aussi des choix politiques qui ont conduit à ce désastre (désindustrialisation, primes diverses ...), de tribunaux de commerce et de repreneur en repreneur, c'est le combat du pot de terre contre le pot de fer. Je n'aime pas le dessin de David Lopez mais il convient bien pour ce type de bd et le passage au noir et blanc pour les périodes antérieures est une bonne idée. Une mise en page sobre et efficace. Une lecture instructive et recommandable.

28/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Moon
Moon

Si le dessin n’entrave pas la lecture et reste fluide, je l’ai trouvé moins à mon goût que sur d’autres séries de Pomès. Un trait un peu gras, avec des personnages et des décors pas trop fouillés ou précis (mais j’admets que j’ai finalement trouvé ce dessin raccord avec l’histoire, et pas si désagréable que ça). Le début de l’histoire n’augurait pas non plus quelque chose d’intéressant. Pomès centre son histoire sur des collégiens, leur langage, leur addiction aux smartphones et aux réseaux sociaux, aux « like », etc. C’est plutôt bien observé et rendu, mais c’était un peu lourdingue au bout d’un moment, en tout cas j’avais l’impression que l’histoire n’avançait pas. Et puis – même s’il faut accepter ça sans trop réfléchir – les réseaux de portables sont coupés pour plusieurs jours. Le drame donc pour tous ces jeunes, mais une bonne relance pour l’histoire. Au final, on a une histoire qui traite de sujets assez classiques, autour de l’adolescence, et le fait plutôt bien, sans être trop originale non plus. Une lecture sympathique, mais qui m’a un peu laissé sur ma faim.

28/03/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Purgatory Girl
Purgatory Girl

Un thriller pas mal, mais qui ne va pas rester dans les annales. Il faut dire que dès le départ on devine facilement qui est le gros méchant de l'histoire, la surprise vient plutôt de ses motivations. C'est donc un récit mettant en vedette une héroïne qui se fait harceler à l'école et qui n'a aucune amie jusqu'au jour où une fille un peu étrange débarque et devient sa copine. Tout aurait pu aller pour le mieux, mais la nouvelle étudiante vient d'un lycée où il y a eu un meurtre et justement petit à petit il arrive des accidents aux filles qui harcèlent l'héroïne... Bon comme je l'ai écrit, l'auteur ne cache pas trop que la nouvelle élève est méchante et la grande responsable de tout ce qui arrive. Il y a tout de même des surprises dans le scénario, notamment sur la raison de tous ses crimes que je n'avais pas devinée avant que l'auteur donne certaines informations. Le plus gros défaut du scénario à mes yeux est que c'est encore un manga thriller où le méchant (enfin, ici la méchante) est un génie criminel qui est capable de tout faire et par moment au lieu de se dire qu'elle est trop forte, on trouve plutôt qu'il y a quelques facilités dans le scénario. Il y a des moments passionnants, mais la plupart du temps je trouvais ça juste sympathique à lire. Un point positif est que ça ne dure que 4 tomes et l'auteur n'étire pas inutilement son scénario. En gros, j'ai globalement passé un bon moment de lecture, mais rien ne me donne envie de relire cette série un jour.

28/03/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Astra Nova
Astra Nova

J'avais entendu parler (en bien) de Avant l'oubli de Lisa Blumen. Aussi, quand j'ai feuilleté sa nouvelle BD, je me suis laissé séduire par le trait gracieux de ce dessin au feutre qui rend grâce aux gestes et aux attitudes des personnages. Et puis l'édition est sympa. L'Employé du Moi a fait un chouette boulot d'édition : c'est une belle petite BD. Il n'y a pas que le dessin qui est réussi. Les procédés narratifs sont également parfaitement maitrisés. On enfile les 174 pages comme un collier de perles. Ca passe tout seul, sans douleur. Il y a de beaux passages, très poétiques, qui s'intercalent entre les scènes, et dont le sens est évident sans qu'il soit nécessaire de les expliquer. L'histoire est bien. Il y a une bonne base (dans les deux sens du terme) qui fait penser au film Proxima d'Alice Winocour. En gros : une femme astronaute s'apprête à quitter la Terre où elle vit ses derniers instants (sur Terre). Seulement ici, dans la BD, notre héroïne est célibataire et sans enfants. Le côté science-fictionnel est finalement secondaire car on se retrouve au centre d'un récit introspectif. Juste avant de s'embarquer pour l'autre bout de la galaxie pour une mission qu'on imagine sans retour, notre astronaute se retrouve confrontée malgré elle à sa part d'ombre. C'est comme je le disais très bien amené. Alors qu'est-ce que c'est que cette note ? ben il y a selon moi deux bémols : - Le premier, c'est la fugacité du récit. En effet, ça se lit trop vite. On n'a pas le temps de s'imprégner des personnages, d'autant plus que ceux-ci débarquent du passé relativement lointain de notre protagoniste. On ne les accroche pas, et du coup, ils semblent un brin superficiels. - La conclusion me semble un peu facile, attendue. Si le personnage est clairement face à un choix de type oui/non, on/off, le lecteur, lui, sent venir l'issue. Au final, on a une BD qui se tient très bien, avec un univers cohérent et original, graphiquement et narrativement, mais sans surprise et peinant à véritablement embarquer le lecteur. C'est en outre un récit un peu froid. D'où ma note. En comparaison, j'ai franchement préféré la BD de Kate Beaton, Environnement toxique. Elle n'a rien à voir avec Astra Nova, mais elle permet, je pense, de mieux comprendre ma note : Environnement toxique est graphiquement moins convaincante, et ça peine un peu à démarrer, mais la densité psychologique est incroyable. Les personnages ont un vrai background, et l'ensemble s'intensifie à mesure que l'on progresse dans la lecture. Et cette fin ! Quelle belle surprise ! Quelle profondeur ! Ce qu'Astra Nova ne fait qu'effleurer selon moi.

28/03/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Pédale !
Pédale !

Pas grand chose à ajouter à l'avis de Blueboy. C'est sans doute un outil utile de pédagogie populaire, pour expliquer à qui a besoin de l'entendre que chacun peut se découvrir homosexuel, ou bi ou asexuel, et qu'il est tout à fait inutile de considérer ces particularités comme déviantes ou malfaisantes. Pour la construction dramatique de l'album, je la trouve un peu molle, comme une série où un documentaire peut l'être : il n'y a pas une montée dramatique et une redescente, pas de suspens, ni d’étonnement. Avec le titre on imagine le propos, et on n'a pas grand chose de plus à se mettre sous la dent. C'est un témoignage juste mais pas encore un grand album.

28/03/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Trésor perdu de Nora
Le Trésor perdu de Nora

J'avais bien aimé Le Royaume des Brumes, le premier one-shot du duo Rocchi-Carita traduit en français il y a un an. Les Editions Jungle nous proposent de les suivre dans une série qui part sur des qualités comparables tout en traitant d'un sujet plus grave et personnel. En effet le point de départ de l'histoire est le trouble mental du père de Nora, visiblement inspiré par celui de la dessinatrice, dont le compagnon, Marco Rocchi, a imaginé une histoire empreinte d'amour filial, de courage et de rédemption. En effet ce père, sujet à des absences, des idées noires, se retrouve sous l'emprise d'une créature qui devient une part de lui-même. Et va le détruire petit à petit. Lorsque le récit commence, cette créature semble avoir pris définitivement l'ascendant, mais la préadolescente ne se laisse pas abattre et décide -littéralement- d'aller chercher ce qu'il reste de son père dans une contrée inconnue. Marco Rocchi place donc la quête du Trésor de Nora dans un décor empreint de fantasy, reflet de l'imagination débordante de l'enfant. elle va y vivre des aventures rocambolesques, dont on ne saura jamais si elle sont réelles ou fantasmées, mais peu importe. Ce qui compte c'est l'énergie, l'amour et l'inventivité qui l'animent. On est donc constamment dans une action échevelée, à laquelle le trait très élégant de Francesca Carita contribue énormément. Cela risque de ne pas passionner un lectorat adulte, mais encore une fois c'est un coup de coeur, car les deux auteurs ont su parler de façon à la fois digne, touchante et prenante d'un sujet intime et difficile.

27/03/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Pédale !
Pédale !

Sous ce titre un brin provocateur, se révèle le récit beaucoup plus sage d’un garçon qui a attendu d’avoir 23 ans pour faire son coming out. Pour tenter (peut-être) de comprendre, Ludovic Piétu s’est lancé dans une autobiographie où il évoque des tranches de vie depuis le plus jeune âge, avec une enfance ordinaire d’homo en devenir. La vague attirance qu’il ressentait pour les hommes se confirma au collège avec les premières branlettes sur le catalogue de la Redoute, attirance mise en veilleuse par son besoin d’être accepté par le groupe, de ne pas être étiqueté comme la « pédale » de service. Mais même si une fois à la fac, il continuait à lutter contre ses pulsions en adoptant un masque de normalité, son désir pour le sexe mâle venait sans arrêt frapper aux carreaux. Lui pourtant préférait jouer le rôle de l’hétéro de base, quitte à fantasmer sur du porno gay en faisant l’amour à sa copine… Le dessin fluet et globalement minimaliste, sans être exceptionnel, n’est pas désagréable, mais convient tout à fait pour illustrer ces petites anecdotes pleines de légèreté, dans lesquelles tout homo se reconnaîtra plus ou moins. Chaque chapitre débute par une sorte d’inventaire en pleine page des objets permettant d’identifier l’époque où se déroulent les faits. On y verra entre autres des 45 tours de Madonna ou Stéph de Monac, un « walkman », un monopoly, des vidéos de « La Boum 2 », des exemplaires de « Honcho » jusqu'au calendrier (cultissime pour tout gay qui se respecte) des Dieux du stade, un flacon Allure de Chanel ou encore un CD de Jamiroquaï. Si le procédé est un peu facile, il charmera forcément les amateurs de madeleines de Proust. Le récit n’échappe pas à quelques longueurs dans son déroulé un peu aléatoire, et s’il se veut humoristique, on concèdera quelques sourires sans forcément être secoué par le fou-rire. La qualité première de cet ouvrage est son authenticité, et la sincérité dont fait preuve Ludovic Piétu en préface, où il admet que son histoire « n’est pas si tragique » et même « plutôt banale », son but étant de « raconter comment ça se passe un coming-out, le dédramatiser et pourquoi pas en rire ». Bref, c’est la jeunesse tout ce qu’il y a de plus ordinaire d’un homosexuel né à la fin du XXe siècle qui est décrite ici, avec ses contradictions et ses hantises, son épanouissement personnel brimé par le poids des conventions sociales. Ce témoignage un rien « bisounours » mais sans dramaturgie inutile s’avérera sans aucun doute utile pour les jeunes homos de province voire de « quartiers » qui peinent encore à s’affirmer dans leur identité, mais il pourrait manquer de consistance aux yeux des seniors de la communauté LGBT, même si bien sûr les questionnements de ce jeune gay qui se cherche, cette bagarre entre sa tête, son cœur et sa queue, ne sont pas dénués d’intérêt.

27/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Mantes Religieuses
Les Mantes Religieuses

Je n’ai eu que le premier tome dans les mains et j’ai passé un agréable moment. Rien de révolutionnaire (ni de réellement historique) mais de la bonne aventure humoristique. Le tout à un côté primesautier bienvenu et rempli de fraîcheur, dans les péripéties évidemment mais surtout dans le graphisme de Paty. Depuis qu’il assure lui-même la mise en couleurs, ses planches ont pris une toute autre envergure, un plaisir à parcourir et ses animaux sont toujours excessivement bien croqués. Pas franchement bien mais plus que pas mal, un bon moment à la clé.

27/03/2023 (modifier)