Un Batman dans la moyenne.
Un récit qui chronologiquement se situe dans la troisième année d'existence de notre héros.
Un scénario basé sur un imposteur du Batman et celui-ci commet des meurtres, il trucide des malfrats. Le vrai Batman va devoir prouver son innocence avec une inspectrice tenace à ses trousses tout en étant obligé de suivre des séances de psy.
Les personnages féminins ont du caractère, Leslie Thompikins la psy et la jolie inspectrice Wong apportent un vent de fraîcheur sur cette enquête somme toute classique et à la fin trop prévisible.
La narration non chronologique et alerte permet de ne pas décrocher pendant les phases plus psychologiques (du déjà vu sur d'autres comics).
En définitif, une lecture plaisante, mais qui ne restera pas gravée dans ma mémoire.
Passons au visuel, Andrea Sorrentino a réalisé un super boulot qui rend l'ambiance noire à souhait avec l'aide d'un design époustouflant. Les couleurs sont superbes. Et si on associe le tout avec une mise en page audacieuse, on obtient un petit bijou graphique.
Pour les mordus de l'homme chauve-souris.
Go West young man m’avait agréablement surpris, c’est avec joie que je me suis plongé dans cette œuvre.
On retrouve le même concept, des histoires sur la conquête de l’Ouest mais cette fois centrées du point de vue des indiens. On découvre ainsi leurs vies à travers plusieurs peuples et au fil des siècles, le liant entre les différents récits est assuré par l’aigle sacré.
J’ai bien aimé explorer ces différentes tribus et style de vies, certaines m’étaient même inconnues.
L’album rend un bel hommage à ce peuple décimé, le rêve américain en prend un sacré coup !!
Par contre, à mes yeux l’effet côté choral fonctionne moins bien, je n’ai pas retrouvé la même magie que dans Go west. Une partie graphique en deçà ? La surprise en moins ? Des récits plus disparates ? je ne saurais trop dire.
Du coup j’en suis sorti moins charmé niveau réalisation mais ça reste du bon western à l’excellent fond.
Une bd qu'il me tenait à cœur de lire, ce n'est pas tous les jours qu'une bd enquête sur votre entreprise.
Je vais commencer par parler de ma petite personne, je suis entré à la SNCF en septembre 1986 en tant qu'apprenti avant de prendre mon premier poste en brigade voie à Hénin-Beaumont en septembre 1988. J'ai été le témoin, de restructuration en restructuration, de la transformation de cette belle entreprise à la mentalité familiale en un monstre tentaculaire où l'humain n'est qu'un pion interchangeable, malgré une communication interne qui martèle le contraire.
Je ne vais pas cracher dans la soupe, elle m'a permis de pouvoir m'élever hiérarchiquement et de m'épanouir dans mon travail, mais je ne peux que regretter la direction prise par la SNCF, celle du capitalisme et du libéralisme.
Cette bd est vraiment bien faite, Erwan Manac'h a réalisé un énorme travail, il arrive à rendre compréhensible cette lente désagrégation à coup de témoignages, souvent des cheminots syndicalistes, et d'enregistrements sous le manteau, mais surtout de comprendre le rôle joué par l'Etat, des politiques. Une enquête sans concession sur le casse du service public et d'une privatisation à plus ou moins long terme.
Une lecture passionnante et très instructive, même pour moi.
Si je ne mets pas une meilleure note, la faute à un dessin qui ne me plaît pas, trop minimaliste et brouillon.
Je vais finir par quelques chiffres, 514 700 cheminots en 1938 pour 142 240 en 2018. 22 milliards de kilomètres parcourus en 1938 pour 91 milliards en 2018 en ayant divisé par deux le nombre de kilomètres de voies.
Une lecture recommandable.
Note réelle : 3,5.
J’ai lu uniquement l’édition originale, dans le petit format initial (la réédition a semble-t-il été l’occasion d’ajouter de nouvelles histoires). Le tout petit prix d'achat était l’occasion de découvrir cet ensemble.
J’en suis sorti un peu sur ma faim, même si la lecture n’est pas désagréable. C’est non seulement inégal, mais aussi très éclectique. Si la mort (en tant que personnage ou en tant qu’idée) est bien présente, tout ne tourne pas autour d’elle.
Le ton varie aussi d’une histoire à l’autre. Un peu d’humour, pas mal de poésie, parsèment le recueil pas si noir que ça finalement.
Le dessin est très simple, mais efficace, très lisible. Il accompagne en tout cas bien l’ambiance un peu absurde et poétique qui souvent imprègne les histoires. Le dessin m’a fait penser à Stanislas, lui aussi adepte d’univers un peu poétiques et décalés.
Note réelle 2,5/5
J’ai plutôt apprécié cette lecture, j’étais d’ailleurs prêt à lui mettre quatre étoiles, mais quelques petites déceptions m’ont fait reculer.
D’abord le dessin de Corboz. Je l’ai trouvé globalement bon et intéressant. Mais il est aussi inégal, et je trouve qu’il y a trop de variations dans ce domaine d’un album à l’autre (voir la transition entre les deux premiers !), on passe d’un trait gras à un trait plus léché, puis cela se modifie encore. Quant à la colorisation, les nombreux changements (chaque tome a un ou des colorisateurs différents) m’ont un peu gêné (je n’aime pas trop ces changements à l’intérieur d’une même série).
L’histoire est intéressante donc, mais j’ai trouvé qu’elle était un peu trop délayée dans les deux derniers tomes – qui auraient pu être resserrés en un seul je pense – quitte à le faire plus épais de quelques pages. Il y a aussi dans ces deux derniers tomes (le dernier en particulier) trop de facilités scénaristiques (la façon dont Victor rencontre tous les protagonistes à Paris, déjoue les plans d’Alec, etc.).
Mais pour le reste ça se laisse lire agréablement, le machiavélisme d’Alec, riche oisif égoïste et noceur, la naïveté de Victor, qui passe pourtant de jouet à acteur de sa vie, Lupano a construit une intrigue assez maligne, dans cette fin du XIXème siècle (l’histoire se déroule en 1899 et 1900), à Vienne surtout et à Paris ensuite, au moment de l’Exposition universelle.
La narration est fluide, aérée – comme les planches de Corboz d’ailleurs. Malgré mes remarques critiques, j’ai quand même passé un bon moment en lisant ces quatre albums.
Les Sauroctones c'est de l'aventure fantasy semi-humoristique dans un univers post-apocalyptique déglingué et ironique.
Les codes de l'heroïc-fantasy sont bien là, avec une bande d'aventuriers lancés dans une quête, de la magie (plus précisément des pouvoirs de mutants) et des monstres. Si ce n'est que le décor est celui d'une France post-apocalyptique où donjons et reliques sont des reliquats anecdotiques de notre propre présent, où une carte de Cluedo devient un objet de convoitise, où une boule à neige devient une relique à adorer, et où les habitants parlent dans une version déformée du langage des jeunes et d'internet. Quant à nos héros, s'ils s'en sortent victorieux, c'est bien souvent par pur hasard ou parce que la légende qu'ils affrontaient était en réalité issue d'un risible quiproquo.
Le danger côtoie ici le ridicule pour une histoire caustique où l'humour et l'aventure avec un grand A se taillent la part belle.
J'ai apprécié d'être emmené ainsi sur les chemins de l'imaginaire de l'auteur, dans son récit d'action, d'aventure et de dérision. Les héros y content leur propre histoire par le biais de cet illustré qui est dessiné au fur et à mesure pour diffuser leurs aventures. C'est là aussi un aspect du ton léger et pas forcément crédible de cette BD, l'information et ce fameux magazine se propageant bien souvent plus vite qu'ils ne vivent leur propre légende. Sans parler de ce visiteur du futur qui connait d'avance les détails de leur périple... par le biais justement de cet illustré.
Loufoquerie et véritable aventure se mêlent donc ici dans un plaisant cocktail qui manque peut-être un peu de structure mais qu'on suit comme un agréable divertissement, avec le sourire et l'envie de voir où il va nous mener.
C'est mon premier flirt avec Nine Antico que j'observais jusqu'alors du coin de l'oeil. Ca s'est globalement bien passé. On a envie de se revoir.
La porte d'entrée dans son monde a logiquement été Autel California, qui ne pouvait qu'intéresser un fan de rock comme bibi. J'ai découvert l'existence de cette BD à Angoulême, cet hiver, à l'occasion de l'exposition Rock et BD.
C'est original. Centré essentiellement sur les sixties, ce diptyque dont les titres (face 1 et face 2) rappelle bien évidemment le disque vinyle, est construit de manière chronologique. Le premier tome aborde les années bénies du rock avec la naissance de nombreux groupes légendaires (Beach Boys, Rolling Stones, Beatles, Doors...) et l'insouciance qui va avec, tandis que le second tome traite des années de désillusion : Charles Masson, interdiction du LSD, guerre du Viet Nam qui s'éternise... L'esprit de ces années, pour ce que j'en connais, me semble parfaitement bien rendu. En tout cas, ça correspond tout à fait à l'idée que je m'en fais. Et puis histoire d'appuyer cette impression, Nine Antico raconte son histoire à la manière d'un trip au LSD. On a en effet la sensation d'un tourbillon qui emporte les héroïnes ; elles voient les groupes défiler, les tubes s'enchainer comme les rencontres... C'est un vertige, et c'est très bien mis en scène. On pense beaucoup à Presque Célèbre, le film de Cameron Crowe qui raconte l'histoire du groupe Blackwater (en fait Led Zeppelin mais chut, faut pas le dire sinon achtung procès !) et de ses groupies.
Le dessin est cool, et donne des effets parfois un peu fantomatique aux personnages, ce qui va bien avec le ton du récit.
Après, on n'y apprend rien de neuf sur le sujet qui nous intéresse ici à savoir le rock'n'roll. Vous me direz : "mais qu'est-ce qu'on en a à talquer d'apprendre un truc ?" et vous aurez sans doute raison. En fait, il faudrait voir Autel California comme une déambulation dans une époque, tout comme le Licorice Pizza de PT Anderson. Et ça fonctionne bien. On passe un bon moment. Oui, c'est vrai : ce n'est pas vraiment ça le problème !
En fait, c'est une bonne BD, une grande chanson de 400 pages. Du coup, peut-être que ma réserve provient du fait que j'ai eu un peu de mal à appréhender les personnages dans leur intériorité. La narration est un peu "extériorisée". Cela provient peut-être de l'aspect assez fantomatique des personnages, chais pô trop...
Mis à part ça, c'est un très bon exercice de style. Nine Antico a eu le souci de mêler au fond la forme et c'est tout à fait réussi. En réalité, il n'y a aucun réel reproche à formuler à l'encontre de cette BD. Elle est objectivement très bien foutue. C'est juste une question d'accroche, de sensibilité de la part des lecteurs qui déterminera la réussite de l'opération alchimique. Allez ! Je réserve Coney Island Baby à la bibiyothèque de ce pas...
La série La Bande du parc s'appelait à la base Park Life quand elle a commencé à être prépubliée en 2018 dans les pages du magazine J'aime Rire, nouveau magazine humoristique des éditions Bayard destiné aux 6-10 ans. Elle met en scène une bande de trois copains et la petite sœur de l'un d'eux dans leurs jeux du quotidien dans un parc citadin, les rues voisines ou encore chez eux.
C'est une série d'humour bon enfant que j'assimilerais volontiers à l'esprit d'un "boule et bill" par exemple. Pas de méchanceté, une ambiance sans âge voire même parfois légèrement désuète si on observe la télé à écran cathodique dans le salon, juste des jeux et discussions d'enfants sur un ton léger et amical. La petite sœur amène une touche de féminité mais ce sont plutôt des histoires de garçons en général.
Le graphisme de Julien Mariolle y rappelle celui de David de Thuin, un trait simple, un peu enfantin, mais qu'on sent soigné et pas bâclé. Il fonctionne bien et la mise en scène est efficace.
Les gags s'adressent aux enfants mais plusieurs d'entre eux m'ont bien fait rire. Malgré un cadre très classique de parc municipal et de maisons de famille, les situations sont variées et je n'ai pas ressenti d'impression de déjà vu et de gags réutilisés. Ca marche bien, c'est plaisant à lire et cela amène souvent le sourire. Une BD à mettre volontiers entre les mains des enfants.
Pas de la grande BD, mais ça a un côté rétro que j’apprécie.
Les personnages ne sont pas très profonds par contre j’avoue que les gags sont corrects, plutôt inégaux mais j’ai été surprise de ricaner à certains, souvent car très absurdes, d’autres ne volent pas très haut.
Les dessins sont tout ce qu’il y a de plus classique, à l’ancienne, c’est pas laid, c’est pas magnifique, c’est très correct.
C’est sympa sans plus, mais j’apprécie d'en acheter un d’occasion de temps en temps.
J'ai lu cette BD à la suite des 3 vies d'Arminé que j'ai beaucoup aimé, mais sur ce coup là, je suis un peu embarrassé.
Tout d'abord, je dois dire que j'aime le dessin d'Aurel. C'est lui qui m'a fait craqué pour les 3 vies d'Arminé. C'est lui également qui a contribué à rendre ma lecture de Clandestino très agréable, si toutefois agréable est le terme qui convient étant donné le sujet. Quel boulot ! Je m'arrêtais sur chaque case dont certaines sont littéralement des clichés (au sens photographique) vivants. Bon, allez ! C'est décidé : Aurel est mon nouveau dessinateur préféré !
Et puis j'aime la manière dont cette enquête est menée. Pas vraiment journaliste, Hubert Paris se laisse conduire par les rencontres aléatoires qu'il fait. J'aime bien. Ça donne un mélange de docu et de récit vécu. Les personnages ont une chair. Il y a des moments très sensibles qui nous permettent de toucher du doigt certaines problématiques. Et puis mine de rien, là au milieu, on découvre que sous couvert d'humanitaire, les autorités orchestrent ce carnaval funeste, notamment en ce qui concerne le fameux site d'El Ejido en Espagne. On a même peine à croire ce qu'on est en train de lire...
Enfin, j'aime l'histoire de Rachid et Magyd. Pas leur histoire qui est tragique, mais disons plutôt la manière dont les choses se bouclent, scénaristiquement parlant.
Alors qu'est-ce qui m'empêche de mettre une meilleure note ?
Ben déjà, j'ai trouvé que c'était trop court. On a à peine le temps de se mettre dedans que c'est déjà fini. Peut-être suis-je trop gourmand, mais j'aurais aimé en savoir un peu plus sur Omar, par exemple. En l'état, on a l'impression qu'Hubert arrive en Algérie, que des pistes s'ouvrent, béantes, qu'il rencontre Rachid et son cousin, qu'il abandonne les "pistes béantes", arrive en Espagne, retrouve les deux hommes, et voilà c'est fini. Frustrant.
Ensuite, je ne vois pas trop l'utilité de certaines scènes, notamment celles où Hubert envoie ou reçoit des mails. Ca n'apporte rien à l'histoire si ce n'est l'impression que le scénario cafouille un peu.
Enfin, je trouve la fin un peu déplacée. On ne sait plus si c'est l'histoire de la vie sentimentale d'Hubert qu'on vient finalement de suivre alors qu'au départ ce n'était clairement pas le sujet. En gros, il se réveille chez la belle Maria, en Espagne, après une nuit qu'on imagine passée à ne pas jouer au scrabble, puis appelle la belle Djamila, restée en Algérie, qu'il a bien essayé de courtiser (c'était même à deux doigts, si j'ose dire) pour lui donner des nouvelles de son frangin. Et plus si affinité ? Bon, j'exagère. On peut parfaitement lier l'utile et l'agréable, et je ne voudrais pas faire mon "barbu". Mais tout de même, on a presque l'impression que notre homme a mené cette enquête juste pour pouvoir pécho. J'essaye de me dire que l'amour est enfant de bohème, qu'il n'a jamais jamais connu de loi et tout, qu'il faut bien que les corps exultent... Mais du coup, comme la BD est trop courte d'une part, et que ça s'arrête comme ça d'autre part, je n'arrive pas à me défaire de cette sensation un peu poisseuse qu'au fond, le sort de ces types n'est pas si important, que le principal est quand même de tirer sa crampe. Dommage parce que le dessin, houlala !
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Batman - Imposter
Un Batman dans la moyenne. Un récit qui chronologiquement se situe dans la troisième année d'existence de notre héros. Un scénario basé sur un imposteur du Batman et celui-ci commet des meurtres, il trucide des malfrats. Le vrai Batman va devoir prouver son innocence avec une inspectrice tenace à ses trousses tout en étant obligé de suivre des séances de psy. Les personnages féminins ont du caractère, Leslie Thompikins la psy et la jolie inspectrice Wong apportent un vent de fraîcheur sur cette enquête somme toute classique et à la fin trop prévisible. La narration non chronologique et alerte permet de ne pas décrocher pendant les phases plus psychologiques (du déjà vu sur d'autres comics). En définitif, une lecture plaisante, mais qui ne restera pas gravée dans ma mémoire. Passons au visuel, Andrea Sorrentino a réalisé un super boulot qui rend l'ambiance noire à souhait avec l'aide d'un design époustouflant. Les couleurs sont superbes. Et si on associe le tout avec une mise en page audacieuse, on obtient un petit bijou graphique. Pour les mordus de l'homme chauve-souris.
Indians !
Go West young man m’avait agréablement surpris, c’est avec joie que je me suis plongé dans cette œuvre. On retrouve le même concept, des histoires sur la conquête de l’Ouest mais cette fois centrées du point de vue des indiens. On découvre ainsi leurs vies à travers plusieurs peuples et au fil des siècles, le liant entre les différents récits est assuré par l’aigle sacré. J’ai bien aimé explorer ces différentes tribus et style de vies, certaines m’étaient même inconnues. L’album rend un bel hommage à ce peuple décimé, le rêve américain en prend un sacré coup !! Par contre, à mes yeux l’effet côté choral fonctionne moins bien, je n’ai pas retrouvé la même magie que dans Go west. Une partie graphique en deçà ? La surprise en moins ? Des récits plus disparates ? je ne saurais trop dire. Du coup j’en suis sorti moins charmé niveau réalisation mais ça reste du bon western à l’excellent fond.
Un train d'enfer
Une bd qu'il me tenait à cœur de lire, ce n'est pas tous les jours qu'une bd enquête sur votre entreprise. Je vais commencer par parler de ma petite personne, je suis entré à la SNCF en septembre 1986 en tant qu'apprenti avant de prendre mon premier poste en brigade voie à Hénin-Beaumont en septembre 1988. J'ai été le témoin, de restructuration en restructuration, de la transformation de cette belle entreprise à la mentalité familiale en un monstre tentaculaire où l'humain n'est qu'un pion interchangeable, malgré une communication interne qui martèle le contraire. Je ne vais pas cracher dans la soupe, elle m'a permis de pouvoir m'élever hiérarchiquement et de m'épanouir dans mon travail, mais je ne peux que regretter la direction prise par la SNCF, celle du capitalisme et du libéralisme. Cette bd est vraiment bien faite, Erwan Manac'h a réalisé un énorme travail, il arrive à rendre compréhensible cette lente désagrégation à coup de témoignages, souvent des cheminots syndicalistes, et d'enregistrements sous le manteau, mais surtout de comprendre le rôle joué par l'Etat, des politiques. Une enquête sans concession sur le casse du service public et d'une privatisation à plus ou moins long terme. Une lecture passionnante et très instructive, même pour moi. Si je ne mets pas une meilleure note, la faute à un dessin qui ne me plaît pas, trop minimaliste et brouillon. Je vais finir par quelques chiffres, 514 700 cheminots en 1938 pour 142 240 en 2018. 22 milliards de kilomètres parcourus en 1938 pour 91 milliards en 2018 en ayant divisé par deux le nombre de kilomètres de voies. Une lecture recommandable. Note réelle : 3,5.
Un tango avec la mort
J’ai lu uniquement l’édition originale, dans le petit format initial (la réédition a semble-t-il été l’occasion d’ajouter de nouvelles histoires). Le tout petit prix d'achat était l’occasion de découvrir cet ensemble. J’en suis sorti un peu sur ma faim, même si la lecture n’est pas désagréable. C’est non seulement inégal, mais aussi très éclectique. Si la mort (en tant que personnage ou en tant qu’idée) est bien présente, tout ne tourne pas autour d’elle. Le ton varie aussi d’une histoire à l’autre. Un peu d’humour, pas mal de poésie, parsèment le recueil pas si noir que ça finalement. Le dessin est très simple, mais efficace, très lisible. Il accompagne en tout cas bien l’ambiance un peu absurde et poétique qui souvent imprègne les histoires. Le dessin m’a fait penser à Stanislas, lui aussi adepte d’univers un peu poétiques et décalés. Note réelle 2,5/5
L'Assassin qu'elle mérite
J’ai plutôt apprécié cette lecture, j’étais d’ailleurs prêt à lui mettre quatre étoiles, mais quelques petites déceptions m’ont fait reculer. D’abord le dessin de Corboz. Je l’ai trouvé globalement bon et intéressant. Mais il est aussi inégal, et je trouve qu’il y a trop de variations dans ce domaine d’un album à l’autre (voir la transition entre les deux premiers !), on passe d’un trait gras à un trait plus léché, puis cela se modifie encore. Quant à la colorisation, les nombreux changements (chaque tome a un ou des colorisateurs différents) m’ont un peu gêné (je n’aime pas trop ces changements à l’intérieur d’une même série). L’histoire est intéressante donc, mais j’ai trouvé qu’elle était un peu trop délayée dans les deux derniers tomes – qui auraient pu être resserrés en un seul je pense – quitte à le faire plus épais de quelques pages. Il y a aussi dans ces deux derniers tomes (le dernier en particulier) trop de facilités scénaristiques (la façon dont Victor rencontre tous les protagonistes à Paris, déjoue les plans d’Alec, etc.). Mais pour le reste ça se laisse lire agréablement, le machiavélisme d’Alec, riche oisif égoïste et noceur, la naïveté de Victor, qui passe pourtant de jouet à acteur de sa vie, Lupano a construit une intrigue assez maligne, dans cette fin du XIXème siècle (l’histoire se déroule en 1899 et 1900), à Vienne surtout et à Paris ensuite, au moment de l’Exposition universelle. La narration est fluide, aérée – comme les planches de Corboz d’ailleurs. Malgré mes remarques critiques, j’ai quand même passé un bon moment en lisant ces quatre albums.
Les Sauroctones
Les Sauroctones c'est de l'aventure fantasy semi-humoristique dans un univers post-apocalyptique déglingué et ironique. Les codes de l'heroïc-fantasy sont bien là, avec une bande d'aventuriers lancés dans une quête, de la magie (plus précisément des pouvoirs de mutants) et des monstres. Si ce n'est que le décor est celui d'une France post-apocalyptique où donjons et reliques sont des reliquats anecdotiques de notre propre présent, où une carte de Cluedo devient un objet de convoitise, où une boule à neige devient une relique à adorer, et où les habitants parlent dans une version déformée du langage des jeunes et d'internet. Quant à nos héros, s'ils s'en sortent victorieux, c'est bien souvent par pur hasard ou parce que la légende qu'ils affrontaient était en réalité issue d'un risible quiproquo. Le danger côtoie ici le ridicule pour une histoire caustique où l'humour et l'aventure avec un grand A se taillent la part belle. J'ai apprécié d'être emmené ainsi sur les chemins de l'imaginaire de l'auteur, dans son récit d'action, d'aventure et de dérision. Les héros y content leur propre histoire par le biais de cet illustré qui est dessiné au fur et à mesure pour diffuser leurs aventures. C'est là aussi un aspect du ton léger et pas forcément crédible de cette BD, l'information et ce fameux magazine se propageant bien souvent plus vite qu'ils ne vivent leur propre légende. Sans parler de ce visiteur du futur qui connait d'avance les détails de leur périple... par le biais justement de cet illustré. Loufoquerie et véritable aventure se mêlent donc ici dans un plaisant cocktail qui manque peut-être un peu de structure mais qu'on suit comme un agréable divertissement, avec le sourire et l'envie de voir où il va nous mener.
Autel California
C'est mon premier flirt avec Nine Antico que j'observais jusqu'alors du coin de l'oeil. Ca s'est globalement bien passé. On a envie de se revoir. La porte d'entrée dans son monde a logiquement été Autel California, qui ne pouvait qu'intéresser un fan de rock comme bibi. J'ai découvert l'existence de cette BD à Angoulême, cet hiver, à l'occasion de l'exposition Rock et BD. C'est original. Centré essentiellement sur les sixties, ce diptyque dont les titres (face 1 et face 2) rappelle bien évidemment le disque vinyle, est construit de manière chronologique. Le premier tome aborde les années bénies du rock avec la naissance de nombreux groupes légendaires (Beach Boys, Rolling Stones, Beatles, Doors...) et l'insouciance qui va avec, tandis que le second tome traite des années de désillusion : Charles Masson, interdiction du LSD, guerre du Viet Nam qui s'éternise... L'esprit de ces années, pour ce que j'en connais, me semble parfaitement bien rendu. En tout cas, ça correspond tout à fait à l'idée que je m'en fais. Et puis histoire d'appuyer cette impression, Nine Antico raconte son histoire à la manière d'un trip au LSD. On a en effet la sensation d'un tourbillon qui emporte les héroïnes ; elles voient les groupes défiler, les tubes s'enchainer comme les rencontres... C'est un vertige, et c'est très bien mis en scène. On pense beaucoup à Presque Célèbre, le film de Cameron Crowe qui raconte l'histoire du groupe Blackwater (en fait Led Zeppelin mais chut, faut pas le dire sinon achtung procès !) et de ses groupies. Le dessin est cool, et donne des effets parfois un peu fantomatique aux personnages, ce qui va bien avec le ton du récit. Après, on n'y apprend rien de neuf sur le sujet qui nous intéresse ici à savoir le rock'n'roll. Vous me direz : "mais qu'est-ce qu'on en a à talquer d'apprendre un truc ?" et vous aurez sans doute raison. En fait, il faudrait voir Autel California comme une déambulation dans une époque, tout comme le Licorice Pizza de PT Anderson. Et ça fonctionne bien. On passe un bon moment. Oui, c'est vrai : ce n'est pas vraiment ça le problème ! En fait, c'est une bonne BD, une grande chanson de 400 pages. Du coup, peut-être que ma réserve provient du fait que j'ai eu un peu de mal à appréhender les personnages dans leur intériorité. La narration est un peu "extériorisée". Cela provient peut-être de l'aspect assez fantomatique des personnages, chais pô trop... Mis à part ça, c'est un très bon exercice de style. Nine Antico a eu le souci de mêler au fond la forme et c'est tout à fait réussi. En réalité, il n'y a aucun réel reproche à formuler à l'encontre de cette BD. Elle est objectivement très bien foutue. C'est juste une question d'accroche, de sensibilité de la part des lecteurs qui déterminera la réussite de l'opération alchimique. Allez ! Je réserve Coney Island Baby à la bibiyothèque de ce pas...
La Bande du parc
La série La Bande du parc s'appelait à la base Park Life quand elle a commencé à être prépubliée en 2018 dans les pages du magazine J'aime Rire, nouveau magazine humoristique des éditions Bayard destiné aux 6-10 ans. Elle met en scène une bande de trois copains et la petite sœur de l'un d'eux dans leurs jeux du quotidien dans un parc citadin, les rues voisines ou encore chez eux. C'est une série d'humour bon enfant que j'assimilerais volontiers à l'esprit d'un "boule et bill" par exemple. Pas de méchanceté, une ambiance sans âge voire même parfois légèrement désuète si on observe la télé à écran cathodique dans le salon, juste des jeux et discussions d'enfants sur un ton léger et amical. La petite sœur amène une touche de féminité mais ce sont plutôt des histoires de garçons en général. Le graphisme de Julien Mariolle y rappelle celui de David de Thuin, un trait simple, un peu enfantin, mais qu'on sent soigné et pas bâclé. Il fonctionne bien et la mise en scène est efficace. Les gags s'adressent aux enfants mais plusieurs d'entre eux m'ont bien fait rire. Malgré un cadre très classique de parc municipal et de maisons de famille, les situations sont variées et je n'ai pas ressenti d'impression de déjà vu et de gags réutilisés. Ca marche bien, c'est plaisant à lire et cela amène souvent le sourire. Une BD à mettre volontiers entre les mains des enfants.
Les Zappeurs
Pas de la grande BD, mais ça a un côté rétro que j’apprécie. Les personnages ne sont pas très profonds par contre j’avoue que les gags sont corrects, plutôt inégaux mais j’ai été surprise de ricaner à certains, souvent car très absurdes, d’autres ne volent pas très haut. Les dessins sont tout ce qu’il y a de plus classique, à l’ancienne, c’est pas laid, c’est pas magnifique, c’est très correct. C’est sympa sans plus, mais j’apprécie d'en acheter un d’occasion de temps en temps.
Clandestino - Un reportage d'Hubert Paris, envoyé spécial
J'ai lu cette BD à la suite des 3 vies d'Arminé que j'ai beaucoup aimé, mais sur ce coup là, je suis un peu embarrassé. Tout d'abord, je dois dire que j'aime le dessin d'Aurel. C'est lui qui m'a fait craqué pour les 3 vies d'Arminé. C'est lui également qui a contribué à rendre ma lecture de Clandestino très agréable, si toutefois agréable est le terme qui convient étant donné le sujet. Quel boulot ! Je m'arrêtais sur chaque case dont certaines sont littéralement des clichés (au sens photographique) vivants. Bon, allez ! C'est décidé : Aurel est mon nouveau dessinateur préféré ! Et puis j'aime la manière dont cette enquête est menée. Pas vraiment journaliste, Hubert Paris se laisse conduire par les rencontres aléatoires qu'il fait. J'aime bien. Ça donne un mélange de docu et de récit vécu. Les personnages ont une chair. Il y a des moments très sensibles qui nous permettent de toucher du doigt certaines problématiques. Et puis mine de rien, là au milieu, on découvre que sous couvert d'humanitaire, les autorités orchestrent ce carnaval funeste, notamment en ce qui concerne le fameux site d'El Ejido en Espagne. On a même peine à croire ce qu'on est en train de lire... Enfin, j'aime l'histoire de Rachid et Magyd. Pas leur histoire qui est tragique, mais disons plutôt la manière dont les choses se bouclent, scénaristiquement parlant. Alors qu'est-ce qui m'empêche de mettre une meilleure note ? Ben déjà, j'ai trouvé que c'était trop court. On a à peine le temps de se mettre dedans que c'est déjà fini. Peut-être suis-je trop gourmand, mais j'aurais aimé en savoir un peu plus sur Omar, par exemple. En l'état, on a l'impression qu'Hubert arrive en Algérie, que des pistes s'ouvrent, béantes, qu'il rencontre Rachid et son cousin, qu'il abandonne les "pistes béantes", arrive en Espagne, retrouve les deux hommes, et voilà c'est fini. Frustrant. Ensuite, je ne vois pas trop l'utilité de certaines scènes, notamment celles où Hubert envoie ou reçoit des mails. Ca n'apporte rien à l'histoire si ce n'est l'impression que le scénario cafouille un peu. Enfin, je trouve la fin un peu déplacée. On ne sait plus si c'est l'histoire de la vie sentimentale d'Hubert qu'on vient finalement de suivre alors qu'au départ ce n'était clairement pas le sujet. En gros, il se réveille chez la belle Maria, en Espagne, après une nuit qu'on imagine passée à ne pas jouer au scrabble, puis appelle la belle Djamila, restée en Algérie, qu'il a bien essayé de courtiser (c'était même à deux doigts, si j'ose dire) pour lui donner des nouvelles de son frangin. Et plus si affinité ? Bon, j'exagère. On peut parfaitement lier l'utile et l'agréable, et je ne voudrais pas faire mon "barbu". Mais tout de même, on a presque l'impression que notre homme a mené cette enquête juste pour pouvoir pécho. J'essaye de me dire que l'amour est enfant de bohème, qu'il n'a jamais jamais connu de loi et tout, qu'il faut bien que les corps exultent... Mais du coup, comme la BD est trop courte d'une part, et que ça s'arrête comme ça d'autre part, je n'arrive pas à me défaire de cette sensation un peu poisseuse qu'au fond, le sort de ces types n'est pas si important, que le principal est quand même de tirer sa crampe. Dommage parce que le dessin, houlala !