Autel California

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Cinq ans après Coney Island Baby, Nine Antico nous replonge dans la culture américaine des années 50-70 et de ses égéries éphémères: Autel California ou le phénomène des groupies à l'heure de l'apparition du mythe moderne de la star.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Ciboulette La BD au féminin Musique Séries avec un unique avis [USA] - Côte Ouest

Le premier tome - Threat Me Nice - paru en 2014, était lumineux, plein de vie et de jeunesse. Le second - Blue Moon - est beaucoup plus sombre. Ces deux livres de Nine Antico racontent pourtant les deux "faces" d’un même rêve, celui d’une Californienne dont la vie se construit autour de la musique rock et de l’adulation de ses chanteurs et musiciens.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Octobre 2014
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Autel California © L'Association 2014
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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25/04/2023 | grogro
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Par grogro
Note: 3/5
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C'est mon premier flirt avec Nine Antico que j'observais jusqu'alors du coin de l'oeil. Ca s'est globalement bien passé. On a envie de se revoir. La porte d'entrée dans son monde a logiquement été Autel California, qui ne pouvait qu'intéresser un fan de rock comme bibi. J'ai découvert l'existence de cette BD à Angoulême, cet hiver, à l'occasion de l'exposition Rock et BD. C'est original. Centré essentiellement sur les sixties, ce diptyque dont les titres (face 1 et face 2) rappelle bien évidemment le disque vinyle, est construit de manière chronologique. Le premier tome aborde les années bénies du rock avec la naissance de nombreux groupes légendaires (Beach Boys, Rolling Stones, Beatles, Doors...) et l'insouciance qui va avec, tandis que le second tome traite des années de désillusion : Charles Masson, interdiction du LSD, guerre du Viet Nam qui s'éternise... L'esprit de ces années, pour ce que j'en connais, me semble parfaitement bien rendu. En tout cas, ça correspond tout à fait à l'idée que je m'en fais. Et puis histoire d'appuyer cette impression, Nine Antico raconte son histoire à la manière d'un trip au LSD. On a en effet la sensation d'un tourbillon qui emporte les héroïnes ; elles voient les groupes défiler, les tubes s'enchainer comme les rencontres... C'est un vertige, et c'est très bien mis en scène. On pense beaucoup à Presque Célèbre, le film de Cameron Crowe qui raconte l'histoire du groupe Blackwater (en fait Led Zeppelin mais chut, faut pas le dire sinon achtung procès !) et de ses groupies. Le dessin est cool, et donne des effets parfois un peu fantomatique aux personnages, ce qui va bien avec le ton du récit. Après, on n'y apprend rien de neuf sur le sujet qui nous intéresse ici à savoir le rock'n'roll. Vous me direz : "mais qu'est-ce qu'on en a à talquer d'apprendre un truc ?" et vous aurez sans doute raison. En fait, il faudrait voir Autel California comme une déambulation dans une époque, tout comme le Licorice Pizza de PT Anderson. Et ça fonctionne bien. On passe un bon moment. Oui, c'est vrai : ce n'est pas vraiment ça le problème ! En fait, c'est une bonne BD, une grande chanson de 400 pages. Du coup, peut-être que ma réserve provient du fait que j'ai eu un peu de mal à appréhender les personnages dans leur intériorité. La narration est un peu "extériorisée". Cela provient peut-être de l'aspect assez fantomatique des personnages, chais pô trop... Mis à part ça, c'est un très bon exercice de style. Nine Antico a eu le souci de mêler au fond la forme et c'est tout à fait réussi. En réalité, il n'y a aucun réel reproche à formuler à l'encontre de cette BD. Elle est objectivement très bien foutue. C'est juste une question d'accroche, de sensibilité de la part des lecteurs qui déterminera la réussite de l'opération alchimique. Allez ! Je réserve Coney Island Baby à la bibiyothèque de ce pas...

25/04/2023 (modifier)