Les derniers avis (48354 avis)

Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Replay - Mémoires d'une famille
Replay - Mémoires d'une famille

C'est album est une autobiographie. Son auteur Jordan Mechner, qui a déjà publié quelques bandes dessinées plutôt confidentielles, est surtout connu pour sa première oeuvre : Prince of Persia. En effet il est le créateur de ce jeu vidéo culte des années 80-90. Replay raconte la vie de sa famille sur 3 générations, et le titre est particulièrement bien trouvé. Dans le jeu vidéo, le joueur était amené à rejouer de très nombreuses fois les mêmes passages, puisqu'il repartait en arrière à chaque fois qu'il perdait. Dans la vie, sa famille à vécu des déracinements répétées. Son grand père, son père, et lui-même ont été amené à quitter un pays. Pour ses ailleux il s'agissait surtout de fuir la guerre, alors que dans son cas c'est une opportunité professionnelle qui lui fait changer de continent, mais la répétition de l'exode est bien là. La structure narrative, non chronologique est bien choisie car on passe d'une époque à l'autre, on alterne les protagonistes, les périodes, les histoires, ça évite la monotonie, ce qui est pas mal vu la pagination élevée. On voyage donc sur différentes époques puisque le récit couvre une centaine d'année. On replonge dans nos livres d'histoires : première guerre mondiale, deuxième guerre mondiale et nazisme, sa famille a traversé toutes les horreurs du 20e siècle. Si ces thématiques sont connues et régulièrement traitées en BD, il y a ici plusieurs atouts. Tout d'abord le CV de l'auteur. Il sera pas mal question de la conception de Prince of Persia, forcément. En ayant été adepte du jeu, quelques anecdotes sur sa conception son interessantes. C'est l'élément qui donne envie de s'intéresser à ce livre, c'est par là qu'on rentre dans cet album. Et une fois qu'on a fait connaissance avec l'auteur et sa famille, le récit prend du sens. La piqure de rappel sur les guerres est interessante car les personnages ne sont plus des anonymes. Ce sont les parents de Jordan. Quand on sait combien de personnes ont été massacrées par les nazis, on voit vraiment que la survie de son père tient à pas grand chose. Des coups de pouce du destin par ci, des coïncidences et des coups de chance par là. En tout cas la vie de ce gamin juif qui joue au milieu des bombes et des nazis ça fait un petit quelque chose. En fait on s'attache aux personnages, puisque c'est la famille de l'auteur. Lui aussi va quitter son pays, sa femme et ses enfants pour suivre une opportunité professionnelle. Une 3e génération séparée dans la même famille. L'histoire se répète, c'est le thème de Replay. Avec plus de 300 pages, l'album est assez dense, les protagonistes nombreux (l'arbre généalogique de la première page est précieux). Mais en prenant le temps de s'y plonger c'est au final un album plutôt plaisant à lire. Même si il ne marquera probablement pas ma mémoire durablement, c'est un sacré témoignage dont la lecture fut intéressante.

30/04/2023 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série America - Le Swing du golem
America - Le Swing du golem

L’ouvrage que j’ai emprunté est intitulé America et 2 autres histoires courtes précèdent le swing du Golem. J’avoue avoir été plus intéressée par celles-ci que par le récit éponyme. À noter d’abord que j’ai trouvé le dessin très moche, même s'il est quand même meilleur sur la dernière histoire (J’avais nettement préféré l’auteur sur Hors-saison). Il me donne l’impression d’être réalisé à la va-vite, l’auteur s’étant affranchi souvent de la réalité anatomique dans les mouvements. Je suppose que c’est un choix. Après, je reconnais que la noirceur du trait est bien évocatrice de la noirceur des récits qui nous sont contés. « Revival » : histoire bien noire et bien glauque de miséreux partis chercher une vie meilleure plus à l’ouest, armés d’une foi inébranlable même dans les pires moments. Terreau fertile pour les prophètes illuminés de tous poils, que leurs ouailles aveuglées prennent pour des dieux vivants. « Cent pieds sous la lumière du jour » : misère, violence et racisme ambiants, la vie sordide des ouvriers exploités au fond des mines. C’est vrai que ces deux récits sont assez forts. Sturm aime à démonter l’image de l’Amérique où tout est possible. Ses héros sont désabusés, leurs espoirs toujours déçus, écrasés sans merci. « Le swing du Golem » : on est un peu dans la même ambiance, cette équipe de baseball, composée surtout de joueurs juifs, peine à se faire reconnaître comme joueurs et font face à l’hostilité des équipes adverses. Pour ma part, le propos est trop dilué alors dans les considérations sportives. Je n’y comprends strictement rien (et j’avoue que je m’en fiche complètement) et j’ai largement sauté toutes les pages, bien trop nombreuses à mon goût, qui parlent de troisième base et autres… Il n’en reste pas moins que l’ensemble est plutôt intéressant, dans cette description de l’Amérique des laissés pour compte.

29/04/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Escobar - Une éducation criminelle
Escobar - Une éducation criminelle

Voilà un album peu banal qui nous raconte l'enfance plus que singulière du fils de Pablo Escobar. D'autant que c'est lui même qui co-scénarise l'album ! La première chose qui m'a plu c'est le dessin d'Alberto Madrigal. Je ne connaissais pas ce dessinateur, et j'avoue que son trait singulier oscillant entre la caricature et le dessin animé rehaussé d'une colorisation originale, somme toute assez douce et chaleureuse, m'ont particulièrement plus. Le contraste est d'ailleurs saisissant entre ce graphisme "bon-enfant" et les anecdotes que nous dévoile Juan Pablo Escobar sur son enfance. Gardé par des "nounous" originales (des gardes du corps croisés tueurs à gages), notre jeune Juan Pablo est complètement déconnecté de l'enfance que pourrais vivre n'importe quel gamin. Car être le fils du plus gros narcotrafiquant du monde, c'est forcément peu banal... Évoluer et grandir au milieu d'une bande de truand psychopathes, armés jusqu'aux dents, ça laisse des traces ! Entre une fusillade, un attentat ou les blagues douteuses qui finissent souvent mal que se font son service d'ordre, Juan Pablo vit sur une autre planète où la mort n'est jamais bien loin. Voilà donc un album plutôt bien fichu, au graphisme agréable et lumineux qui met en lumière une enfance bien singulière. Seul petit regret, l'intrigue se développe autour d'un événement survenu entre ses 'nounous' qui donnera lieu à de multiples flashbacks relatant diverses anecdotes ; pour le coup ce n'est qu'une tranche infime de la drôle de vie de ce garçon et on aimerait en savoir davantage.

29/04/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Tony - L'Enfant des rivières
Tony - L'Enfant des rivières

Je n'ai jamais trop suivi les exploits de Tanguy Estanguet (il faut dire que le sport en général m'indiffère plutôt qu'autre chose), mais ses exploits ont quand même résonné à mes oreilles : 3 médailles d'or aux Jeux Olympiques, ça forge une renommée ! Ce premier tome retrace la jeunesse de Tony jusqu'à sa participation à ses premiers J.O. On découvre son enfance dans une famille de sportifs chevronnés qui vont pousser Tony à se surpasser en tenant ses grands frères pour modèle. De la découverte des sports extrêmes au canoë qui fera de lui le champion reconnu d'aujourd'hui, il grandit dans un milieu où le sport fait partie intégrante du quotidien familial. La compétition suivra forcément, révélant le champion qui sommeillait en lui. Voilà une série prévue en deux tomes qui reste de facture très classique pour nous faire le récit de l'ascension d'un homme au sommet de la gloire sportive. Je ne suis pas vraiment fan de ce genre d'exercice, et j'avoue que si j'ai appris des choses sur la vie de l'athlète, ce premier tome n'a rien de très captivant. Le dessin réaliste très classique dans le trait et la composition des planches fait le job mais ne m'a pas non plus enthousiasmé. Bref, voilà le récit d'une vie peu ordinaire raconté de façon somme toute banale. (2.5/5) *** Tome 2 *** Ce second tome s'inscrit dans la droite lignée du premier. Dans celui-ci, après l'enfance, l'accent est mis sur la difficulté pour le champion d'aller chercher les 2 autres médailles olympiques qui feront la renommé de notre sportif de haut niveau. Le scénario met l'accent sur ses doutes, ses difficultés, tout en mettant en exergue les valeurs familiales, de travail et d'obstination qui font la différence à ce niveau. Pour le coup, oui, on découvre le parcours hors norme de ce champion, après toutes ces valeurs et cette ténacité pourraient très bien s'appliquer à tout autre sportif de haut niveau. Rien de bien nouveau sous la pagaie... Côté dessin, on reste aussi dans ce trait réaliste et classique qui, s'il est efficace, n'apporte pas grand chose, si ce n'est d'inscrire le récit dans la réalité. Je reste sur ma note de 2.5/5

23/06/2022 (MAJ le 29/04/2023) (modifier)
Couverture de la série Cadavre exquis
Cadavre exquis

Mouais. Je ressors de cette lecture avec une impression mitigée. La narration est fluide, la lecture pas désagréable et le dessin (plutôt girly, pas ma tasse de thé a priori) est mignon tout plein, simple et efficace. Voilà pour le positif – qui suffit quand même à faire de cet album quelque chose de plaisant à lire. Mais ça reste quand même une histoire un peu creuse, avec un final un peu facile. Si le départ semblait vouloir critiquer certains stéréotypes (l’héroïne est une hôtesse d’accueil/potiche), la suite revient un peu là-dessus (voir son changement en pin-up à la fin dès lors qu’elle se retrouve sur les plateaux télé). Les rebondissements sur la fin sont un peu faciles (et pour le dernier peu crédible), mais bon. Bref, une lecture d’emprunt, sympathique, mais sans plus.

29/04/2023 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série L'Homme à la tête de lion
L'Homme à la tête de lion

Comme avec "1984", ce beau roman graphique de Xavier Coste me laisse perplexe : c'est du bel ouvrage, il y a un style graphique indéniable, un récit original qui prend le temps de développer son sujet, de respirer avec des planches purement visuelles... mais tout demeure étonnamment fade, vaguement ennuyeux à lire, attendu dans ses développements. On suit le parcours d'un homme-freak à tête de lion, sa vie dans un cirque, ses interrogations et espoirs. En fait, cette histoire semble étonnamment dénuée de regard, ce qui est un comble pour un tel sujet (là encore, comme avec "1984") : nous avons exactement ce que l'on s'attend à avoir, un peu comme avec l'élégant film "Nightmare Alley" de Del Toro. "Freaks" demeure indépassable visiblement.

28/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Wild Bill Hickok
Wild Bill Hickok

Cette collection est intéressante a priori, mais cet album m’a quand même laissé sur ma faim. Il s’attaque à l’un des personnages les plus mythiques de ce Far-West, mais je trouve qu’il n’a pas su le rendre attachant. On est resté à la surface des choses, et j’ai l’impression de ne pas avoir appris grand-chose sur lui, de ne pas avoir découvert l’homme derrière la légende. Bon, ceci étant dit, ça se laisse lire. Le dessin est agréable. Sans plus, mais efficace. Le dossier final est intéressant et bien fichu. L’album est construit sur une série de flash-back, qui entrecoupent un récit « au présent », se déroulant sur la fin de la vie d’Hickok. L’essentiel de l’album ne rend pas grâce à la vie du héros, ni à la sauvagerie et/ou la violence de ce monde en train de changer, c’est lent et sans saveur je trouve. Seules les « pastilles » des flash-backs relèvent un peu le plat. A chaque fois, cela présente un moment important, une action « célèbre ». Mais c’est à chaque fois très court, on saute d’une action à peine entrevue à un long passage au présent, puis un autre petit saut, ainsi de suite. C’est un peu bancal et ne donne pas la mesure du bonhomme. Note réelle 2,5/5.

28/04/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Hayat - D'Alep à Bruxelles
Hayat - D'Alep à Bruxelles

Depuis le temps que la question des réfugiés existe, de façon encore plus aigüe depuis les mouvements de sans-papiers des années 90, nombreux sont les ouvrages, et la bande dessinée n’est pas en reste, ayant traité du sujet. A titre d’exemple, on pourra citer l’excellente « Odyssée d'Hakim ». Fiction inspirée de personnages réels, « Hayat » s’est centré sur l’histoire d’une femme appartenant à la communauté dom de Syrie. Lointains cousins des Roms d’Europe, les Doms sont minoritaires et discriminés dans ce pays. Sujet dans le sujet, le livre évoque bien le quotidien de cette femme, qui malgré le poids du patriarcat et des conditions de vie modestes, semblait relativement serein (avant l’arrivée de la guerre bien sûr). On comprend même difficilement pourquoi ces gens subissent une telle discrimination tant leurs mœurs, en tout cas aux yeux d’un Européen, ont l’air de se rapprocher de ceux des Arabes, ne serait-ce que parce qu’ils ont adopté l’Islam comme religion. Le fait est que la plupart du temps, ils préfèrent dissimuler leurs origines, mais évitent de se mélanger au reste de la population. Il faut l’avouer, le sujet est un peu éclipsé par celui de l’exil. Au fil des pages, on tend à oublier que la jeune femme est dom, on retient surtout que c’est une Syrienne qui fuit son pays à cause de la guerre… et que la guerre, jamais, ne cessera de nous sidérer par sa cruauté aussi ignoble qu’absurde. Si le dessin de Delphine Hermans peut sembler un peu scolaire, il se fait vite oublier du fait qu’il va à l’essentiel pour mieux servir le récit qui lui, reste très fluide et assez captivant. Les quelques maladresses du trait un peu fragile sont compensées par une mise en page simple et variée et des couleurs pleines de fraîcheur, conférant un certain dynamisme à cette histoire au demeurant plutôt ordinaire d’une famille syrienne. Il ne faudra pas chercher ici de dramaturgie lacrymale. Non, ce que raconte « Hayat », c’est juste le récit « banalement dramatique » mais pas pour autant plombant d’une « primo-arrivante » en Europe, ce qui permettra peut-être au lecteur de se mettre plus facilement dans la peau de ces personnes, souvent vues dans les journaux télévisés comme les simples composants d’un flot anonyme et déshumanisé. La narration est une sorte de synthèse à partir de plusieurs témoignages recueillis par les scénaristes Anaële Hermans (sœur de la dessinatrice) et Manal Halil, elle-même d’origine syrienne, dans le cadre de leur fonction de formatrices dans un bureau d’accueil. Un témoignage sans prétention et instructif.

27/04/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires
Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires

Je m'attendais à mieux. Jeff Lemire nous pond un récit dense mais classique où nous allons suivre le parcours de deux jeunes femmes et celui-ci va basculer dans le fantastique. Le récit se situe dans le présent mais il va aussi explorer le passé des demoiselles et un monde parallèle, et pour ne pas s'y perdre, Andrea Sorrentino utilise une colorisation différente pour chaque période. Des personnages auxquels je ne me suis pas attaché, il y a un côté détaché dans la narration qui a bloqué mon empathie malgré la justesse du ton. De plus, je n'ai pas retrouvé l'univers de Lovecraft et l'intrigue ne m'a pas emballé, à aucun moment je n'ai frissonné. Le dessin de Sorrentino est toujours une petite merveille avec toujours une mise en page et des cadrages décoiffants. La dernière page (si on ne tient pas compte de l'épilogue) reprend le même découpage que la première, ainsi la boucle est bouclée. J'adore. Un bon moment de passé mais je n'y reviendrai pas ou alors juste pour profiter du visuel.

27/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Brigands du Vistre
Les Brigands du Vistre

Thiriet utilise visiblement son expérience personnelle au sein d’un groupe de musique, pour nous dépeindre, au travers d’histoires courtes, les galères, les mésaventures auxquelles les groupes de musiciens amateurs sont confrontés. Même si je ne joue d’aucun instrument, et ne fréquente pas trop les concerts, j’ai trouvé amusantes ces petites histoires, pleine de fraicheur et d’autodérision, de petites satisfactions et de gros coups de blues. Jamais hilarantes, mais agréables à lire en tout cas. Le dessin de Thiriet est habituel pour lui, pas folichon de prime abord, mais efficace et agréable, en tout cas adapté au ton un peu décalé des histoires.

27/04/2023 (modifier)