A lire les avis et résumés de ce premier tome, je croyais que La Tranchée était une enquête policière utilisant pour simple décor la Première Guerre Mondiale. Mais en fait, il semble que ce soit pour de bon un récit sur la Guerre elle-même et que l'enquête ne soit qu'une entrée en matière originale et réussie.
J'aime bien le dessin, j'aime cet encrage épais, même si je trouve les planches un peu sombres (après tout, il ne fait pas constamment nuit, même dans les tranchées, non ?).
Ceci dit, même si le scénario est sympa et bien mené, j'ai un peu le sentiment qu'il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome.
J'attends de voir la suite.
Cette BD bénéficie d'un scénario original, d'un bon dessin et de couleurs que j'aime beaucoup. C'est une lecture agréable et qui donne envie de connaître la suite.
Par contre, j'y ai trouvé des petites défauts qui m'ont un peu gâché ma lecture. Au niveau du dessin, c'est une histoire de goût, mais je préfère généralement un encrage un peu plus épais, pour donner un aspect plus achevé au tout. Ensuite, je trouve la narration assez confuse à plusieurs moments, la confusion étant aggravée par la ressemblance physique entre Clock et le journaliste, ce qui n'aide pas à s'y retrouver. D'autant moins quand le scénariste ajoute des flash-backs à droite à gauche sans justement préciser que ce sont des flash-backs : à plusieurs reprises, je me suis demandé qui était le personnage que je suivais et à quelle époque. Puis j'aurais encore deux ou trois reproches comme un peu trop de grosses fautes d'orthographes qui rabaisse la qualité de l'oeuvre, ou comme le discours politiquement correct et artificiel sur le moment de la conductrice de bus qui explique que "faut pas croire que ce disent les médias, y a des bons et des gentils dans les cités, etc"... Et puis, je n'ai pas senti du tout une ambiance nerveuse, celle d'une cité sur le point d'exploser dans la violence : au contraire, malgré les plaintes de la plupart des habitants, la cité qu'on nous représente là sous la neige n'a pas l'air si désagréable que ça à vivre. Un petit peu raté pour l'atmosphère, quoi.
Mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé ma lecture, c'est une bonne BD et vivement la suite.
Je ne sais pas pourquoi, j'avais des a priori négatifs avec ce premier album.
Par crainte que Morvan , voulant céder à la mode manga, écrive un scénario bâclé.
Par crainte de découvrir un mangaka au style pas forcément intéressant.
Par crainte d'être déçu par la mise en couleurs de ce qui reste un manga.
Eh bien ce premier tome de la série "Le Petit monde" a balayé toutes mes craintes.
Le scénario de Morvan, bien qu'allègrement inspiré par le Peter Pan de James Barrie (Clochette, le Capitaine Crochet, Wendy et sa fratrie), comme le dit ArzaK, en propose une variation futuriste plutôt alléchante. Pas forcément drôle ou heureuse, mais plutôt intéressante.
Morvan s'est adjoint les services de Toru Terada, inconnu en nos contrées, mais diablement efficace, utilisant à fond les codes de la bande dessinée d'action pour nous livrer un découpage haletant et surprenant.
Et enfin, un manga en couleurs, c'est plutôt pas mal. Ici tous les tons sont un peu sépia, afin de nous faire rentrer en douceur dans ce "Petit Monde". Suivons Piedra !
C'est crade, super choquant et outrancier et c'est pour ça que j'aime bien monsieur tue tout. Il faut avoir le coeur bien accroché et oublier toutes notions humanistes pour pouvoir apprécier et suivre ses aventures.
Cet album me rappelle les blagues absolument ignobles au sujet des bébés morts (qui personnellement me font parfois pleurer de rire) mais que l'on ne peut absolument pas raconter à n'importe qui. Il faut avoir un grain pour aimer ça, et il faut être vraiment dérangé pour oser inventer 1000 de façons de trucider quelqu'un. Je mets 3/5, parce que j'ai eu un certain plaisir malsain à lire ces aventures, mais un certaine répétitivité s'installe et le dessin n'est quand même pas super. A acheter sur une brocante à petit prix par curiosité.
Une série sympa qui joue sur le registre de la parodie. Les références sont nombreuses : elles vont des films de Clint Eastwood à Jean-Claude Van Damme en passant par The Big Lebowski des frères Coën.
Yann et Léturgie font du bon travail sur l'humour et le côté référentiel, mais les histoires partent parfois dans tous les sens. On aimerait un peu plus de structure dans le scénario.
Au dessin, Simon Léturgie s'en sort plutôt bien.
Servais propose un récit intimiste, pétri de bons sentiments, assez loin des clichés du genre. Certains diront même que c'est gnangnan. Le monde est un peu plus dur que ce qu'on voit dans la BD. Cependant tout le monde est aux petits soins pour l'adolescente, qui a gardé l'esprit d'une enfant de 3 ans, et cela se justifie.
L'histoire contée par Servais est assez belle, même si on regrette un certain nombre de pistes de lecture abandonnées très vite par l'auteur (la mère ne se pose presque pas de question par rapport au grand frère, elle n'a pas l'air très fatiguée par la veille incessante auprès de Lova...). Quant à la fin, elle est inattendue, même si elle respecte une certaine logique.
Une belle histoire, pas inoubliable, mais assez prenante dans l'ensemble.
Cette BD est un monument mais existe depuis très longtemps et cela s’en ressent sur les premiers albums qui datent quand même des années 40. Mais avec le temps, les histoires commencent à être mieux travaillées. Les personnages secondaires comme le terrible M. Choc sont des inventions géniales.
La période de Rosy au scénario est d’ailleurs la plus féconde en trouvailles. Cependant, celui-ci est capable d’écrire de très bonnes histoires comme la villa du long cri mais peut livrer des scénarios plus médiocres genre la matière verte ou la poupée ridicule.
Avec l’arrivée de Tillieux, les histoires ressemblent un peu plus à du Gil Jourdan, les thèmes sont un peu plus policiers. Cette période est souvent considérée comme la meilleure par les amateurs.
Je trouve que Desberg s’en tire mieux que ce qui a pu être dit. Il a remis en place le personnage de Choc, a modernisé les héros, mais peut-être qu’on n’y croyait plus beaucoup chez Dupuis. De même Will semble prendre moins de plaisir au dessin, au cours de cette période.
Enfin, il y a dix ans, l’éditeur avait essayé de relancer la série, en lançant une nouvelle équipe Sikorski et Lapière. Ce fut un échec car les histoires étaient devenues beaucoup trop sérieuses et le public n’a pas suivi.
A retrouver dans l'excellente intégrale parue chez Dupuis.
Un peu comme pierig, j'avais une certaine méfiance vis-à-vis de cette BD qui sentait à plein nez le "coup" éditorial. Pas difficile d'imaginer une tête pensante de chez Casterman voyant les exemplaires de Blankets - Manteau de neige partir comme des petits pains et pressant Thompson de bâcler n'importe quoi pour le publier rapidement avant que le soufflé ne retombe. Et de fait, l'auteur lui-même ne cache pas qu'il a reçu une proposition de Casterman l'invitant à fournir d'urgence 120 pages alors qu'il était en pleine promo de Blankets, ce qui l'a conduit à transformer en un carnet de voyage "publiable" les notes et croquis réalisés pendant cette tournée promotionnelle.
Cela étant dit, on peut difficilement blâmer un jeune auteur de BDs pour avoir profité de la cupidité de son éditeur sans scrupules pour publier un bouquin supplémentaire à une époque où sa carrière débute à peine, même si le bouquin en question est une "vulgaire" oeuvre de commande, donc, j'ai fini par me décider à lire "Un Américain en balade" récemment.
Bien que loin d'être indispensable, et forcément décevant pour ceux qui s'attendraient à un livre du niveau de Blankets, c'est un album relativement plaisant. Il a les qualités et les défauts habituels des carnets de voyage : la plus grande qualité, c'est que généralement, quand un dessinateur de BD en vadrouille s'asseoit quelques instants pour bosser sérieusement sur un paysage ou un portrait, ça vaut le coup d'oeil. Plein de charme, de finesse, d'élégance, le trait de Thompson est un plaisir pour l'oeil, et ce petit album est un bien joli livre de croquis. Le plus gros défaut en revanche, c'est que quand un voyageur n'est pas quelqu'un de rigolo comme, disons, Trondheim, son carnet peut être beau à regarder mais pas forcément très palpitant à lire. J'ai réservé une chambre d'hôtel, elle est bien propre, j'ai eu la chiasse, je me suis promené en ville, j'ai dragué une touriste, j'ai fait des dessins, je me suis incrusté chez des indigènes pour me taper un couscous... Bon, merci de nous faire partager le quotidien d'un artiste en goguette, mais je dois avouer qu'en dehors de quelques petites anecdotes, j'ai pas vraiment trouvé tout ça bien passionnant. Autre défaut (mais là ça n'est pas lié au fait que ce soit un carnet de voyage), cette tendance de l'auteur à geindre sa douleur de pauvre amoureux inconsolable qui souffre le martyr depuis sa rupture, alors que dans le même temps, vu sa tendance à sympathiser avec de parfaites inconnues et le nombre de dessins de jolies femmes contenu dans ce carnet, on a plutôt l'impression d'avoir affaire à un gars qui a dragué comme une bête pour tirer son coup en vacances...
Au final, un livre agréable à regarder, mais dont l'achat n'est à conseiller que pour les inconditionnels de l'auteur.
Ce que j'apprécie dans un roman noir, c'est la fine analyse de la société et de la psychologie des personnages qu'on y lit souvent. On ne trouve malheureusement rien de tout ça dans le présent album, qui peut se résumer à une enquête policière sans grand suspense parsemée d'épisodes plus violents les uns que les autres. Manchette a déclaré ne pas vouloir faire de roman policier qui soit "plus qu'un roman policier". Il a bien atteint son but car on ne trouve effectivement dans "le petit bleu de la côte Ouest" rien de plus qu'un roman noir moyen, qui plus est illustré par des dessins moyens et peu crédibles (Gerfaud tombe du train tête en bas et dos au lecteur pour se retrouver la case d'après tête en haut face au lecteur, un gangster ayant la moitié de la tête emportée par une balle laisse tomber son fusil pour tirer avec un revolver, etc.). Bref, un Tardi très moyen.
Une série originale, mais qui bizarrement ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
Pourtant, je dois admettre que le scénario de Tome est plutôt bien trouvé et en cela le deuxième tome (le plus abouti à mon avis) montre bien toute la mécanique diabolique de cette histoire.
Le plus intéressant dans cette BD est certes la variation de point de vue (chaque tome : un changement de focalisation), mais aussi la construction et la caractérisation des personnages réalisées par Tome. Ceux-ci sont bien campés et remarquablement dessinés par Ralph Meyer.
Alors, me direz-vous pourquoi une note si moyenne ?
Je n'ai pas été convaincu par le troisième tome et je ne crois pas avoir envie de relire l'intégrale car l'effet de surprise ne tient plus au cours d'une seconde lecture.
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La Tranchée
A lire les avis et résumés de ce premier tome, je croyais que La Tranchée était une enquête policière utilisant pour simple décor la Première Guerre Mondiale. Mais en fait, il semble que ce soit pour de bon un récit sur la Guerre elle-même et que l'enquête ne soit qu'une entrée en matière originale et réussie. J'aime bien le dessin, j'aime cet encrage épais, même si je trouve les planches un peu sombres (après tout, il ne fait pas constamment nuit, même dans les tranchées, non ?). Ceci dit, même si le scénario est sympa et bien mené, j'ai un peu le sentiment qu'il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome. J'attends de voir la suite.
Le sourire du clown
Cette BD bénéficie d'un scénario original, d'un bon dessin et de couleurs que j'aime beaucoup. C'est une lecture agréable et qui donne envie de connaître la suite. Par contre, j'y ai trouvé des petites défauts qui m'ont un peu gâché ma lecture. Au niveau du dessin, c'est une histoire de goût, mais je préfère généralement un encrage un peu plus épais, pour donner un aspect plus achevé au tout. Ensuite, je trouve la narration assez confuse à plusieurs moments, la confusion étant aggravée par la ressemblance physique entre Clock et le journaliste, ce qui n'aide pas à s'y retrouver. D'autant moins quand le scénariste ajoute des flash-backs à droite à gauche sans justement préciser que ce sont des flash-backs : à plusieurs reprises, je me suis demandé qui était le personnage que je suivais et à quelle époque. Puis j'aurais encore deux ou trois reproches comme un peu trop de grosses fautes d'orthographes qui rabaisse la qualité de l'oeuvre, ou comme le discours politiquement correct et artificiel sur le moment de la conductrice de bus qui explique que "faut pas croire que ce disent les médias, y a des bons et des gentils dans les cités, etc"... Et puis, je n'ai pas senti du tout une ambiance nerveuse, celle d'une cité sur le point d'exploser dans la violence : au contraire, malgré les plaintes de la plupart des habitants, la cité qu'on nous représente là sous la neige n'a pas l'air si désagréable que ça à vivre. Un petit peu raté pour l'atmosphère, quoi. Mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé ma lecture, c'est une bonne BD et vivement la suite.
Le Petit Monde
Je ne sais pas pourquoi, j'avais des a priori négatifs avec ce premier album. Par crainte que Morvan , voulant céder à la mode manga, écrive un scénario bâclé. Par crainte de découvrir un mangaka au style pas forcément intéressant. Par crainte d'être déçu par la mise en couleurs de ce qui reste un manga. Eh bien ce premier tome de la série "Le Petit monde" a balayé toutes mes craintes. Le scénario de Morvan, bien qu'allègrement inspiré par le Peter Pan de James Barrie (Clochette, le Capitaine Crochet, Wendy et sa fratrie), comme le dit ArzaK, en propose une variation futuriste plutôt alléchante. Pas forcément drôle ou heureuse, mais plutôt intéressante. Morvan s'est adjoint les services de Toru Terada, inconnu en nos contrées, mais diablement efficace, utilisant à fond les codes de la bande dessinée d'action pour nous livrer un découpage haletant et surprenant. Et enfin, un manga en couleurs, c'est plutôt pas mal. Ici tous les tons sont un peu sépia, afin de nous faire rentrer en douceur dans ce "Petit Monde". Suivons Piedra !
Les aventures de Monsieur Tue-Tout
C'est crade, super choquant et outrancier et c'est pour ça que j'aime bien monsieur tue tout. Il faut avoir le coeur bien accroché et oublier toutes notions humanistes pour pouvoir apprécier et suivre ses aventures. Cet album me rappelle les blagues absolument ignobles au sujet des bébés morts (qui personnellement me font parfois pleurer de rire) mais que l'on ne peut absolument pas raconter à n'importe qui. Il faut avoir un grain pour aimer ça, et il faut être vraiment dérangé pour oser inventer 1000 de façons de trucider quelqu'un. Je mets 3/5, parce que j'ai eu un certain plaisir malsain à lire ces aventures, mais un certaine répétitivité s'installe et le dessin n'est quand même pas super. A acheter sur une brocante à petit prix par curiosité.
Spoon & White
Une série sympa qui joue sur le registre de la parodie. Les références sont nombreuses : elles vont des films de Clint Eastwood à Jean-Claude Van Damme en passant par The Big Lebowski des frères Coën. Yann et Léturgie font du bon travail sur l'humour et le côté référentiel, mais les histoires partent parfois dans tous les sens. On aimerait un peu plus de structure dans le scénario. Au dessin, Simon Léturgie s'en sort plutôt bien.
Lova
Servais propose un récit intimiste, pétri de bons sentiments, assez loin des clichés du genre. Certains diront même que c'est gnangnan. Le monde est un peu plus dur que ce qu'on voit dans la BD. Cependant tout le monde est aux petits soins pour l'adolescente, qui a gardé l'esprit d'une enfant de 3 ans, et cela se justifie. L'histoire contée par Servais est assez belle, même si on regrette un certain nombre de pistes de lecture abandonnées très vite par l'auteur (la mère ne se pose presque pas de question par rapport au grand frère, elle n'a pas l'air très fatiguée par la veille incessante auprès de Lova...). Quant à la fin, elle est inattendue, même si elle respecte une certaine logique. Une belle histoire, pas inoubliable, mais assez prenante dans l'ensemble.
Tif et Tondu
Cette BD est un monument mais existe depuis très longtemps et cela s’en ressent sur les premiers albums qui datent quand même des années 40. Mais avec le temps, les histoires commencent à être mieux travaillées. Les personnages secondaires comme le terrible M. Choc sont des inventions géniales. La période de Rosy au scénario est d’ailleurs la plus féconde en trouvailles. Cependant, celui-ci est capable d’écrire de très bonnes histoires comme la villa du long cri mais peut livrer des scénarios plus médiocres genre la matière verte ou la poupée ridicule. Avec l’arrivée de Tillieux, les histoires ressemblent un peu plus à du Gil Jourdan, les thèmes sont un peu plus policiers. Cette période est souvent considérée comme la meilleure par les amateurs. Je trouve que Desberg s’en tire mieux que ce qui a pu être dit. Il a remis en place le personnage de Choc, a modernisé les héros, mais peut-être qu’on n’y croyait plus beaucoup chez Dupuis. De même Will semble prendre moins de plaisir au dessin, au cours de cette période. Enfin, il y a dix ans, l’éditeur avait essayé de relancer la série, en lançant une nouvelle équipe Sikorski et Lapière. Ce fut un échec car les histoires étaient devenues beaucoup trop sérieuses et le public n’a pas suivi. A retrouver dans l'excellente intégrale parue chez Dupuis.
Carnet de voyage (Un américain en balade)
Un peu comme pierig, j'avais une certaine méfiance vis-à-vis de cette BD qui sentait à plein nez le "coup" éditorial. Pas difficile d'imaginer une tête pensante de chez Casterman voyant les exemplaires de Blankets - Manteau de neige partir comme des petits pains et pressant Thompson de bâcler n'importe quoi pour le publier rapidement avant que le soufflé ne retombe. Et de fait, l'auteur lui-même ne cache pas qu'il a reçu une proposition de Casterman l'invitant à fournir d'urgence 120 pages alors qu'il était en pleine promo de Blankets, ce qui l'a conduit à transformer en un carnet de voyage "publiable" les notes et croquis réalisés pendant cette tournée promotionnelle. Cela étant dit, on peut difficilement blâmer un jeune auteur de BDs pour avoir profité de la cupidité de son éditeur sans scrupules pour publier un bouquin supplémentaire à une époque où sa carrière débute à peine, même si le bouquin en question est une "vulgaire" oeuvre de commande, donc, j'ai fini par me décider à lire "Un Américain en balade" récemment. Bien que loin d'être indispensable, et forcément décevant pour ceux qui s'attendraient à un livre du niveau de Blankets, c'est un album relativement plaisant. Il a les qualités et les défauts habituels des carnets de voyage : la plus grande qualité, c'est que généralement, quand un dessinateur de BD en vadrouille s'asseoit quelques instants pour bosser sérieusement sur un paysage ou un portrait, ça vaut le coup d'oeil. Plein de charme, de finesse, d'élégance, le trait de Thompson est un plaisir pour l'oeil, et ce petit album est un bien joli livre de croquis. Le plus gros défaut en revanche, c'est que quand un voyageur n'est pas quelqu'un de rigolo comme, disons, Trondheim, son carnet peut être beau à regarder mais pas forcément très palpitant à lire. J'ai réservé une chambre d'hôtel, elle est bien propre, j'ai eu la chiasse, je me suis promené en ville, j'ai dragué une touriste, j'ai fait des dessins, je me suis incrusté chez des indigènes pour me taper un couscous... Bon, merci de nous faire partager le quotidien d'un artiste en goguette, mais je dois avouer qu'en dehors de quelques petites anecdotes, j'ai pas vraiment trouvé tout ça bien passionnant. Autre défaut (mais là ça n'est pas lié au fait que ce soit un carnet de voyage), cette tendance de l'auteur à geindre sa douleur de pauvre amoureux inconsolable qui souffre le martyr depuis sa rupture, alors que dans le même temps, vu sa tendance à sympathiser avec de parfaites inconnues et le nombre de dessins de jolies femmes contenu dans ce carnet, on a plutôt l'impression d'avoir affaire à un gars qui a dragué comme une bête pour tirer son coup en vacances... Au final, un livre agréable à regarder, mais dont l'achat n'est à conseiller que pour les inconditionnels de l'auteur.
Le Petit Bleu de la Côte Ouest
Ce que j'apprécie dans un roman noir, c'est la fine analyse de la société et de la psychologie des personnages qu'on y lit souvent. On ne trouve malheureusement rien de tout ça dans le présent album, qui peut se résumer à une enquête policière sans grand suspense parsemée d'épisodes plus violents les uns que les autres. Manchette a déclaré ne pas vouloir faire de roman policier qui soit "plus qu'un roman policier". Il a bien atteint son but car on ne trouve effectivement dans "le petit bleu de la côte Ouest" rien de plus qu'un roman noir moyen, qui plus est illustré par des dessins moyens et peu crédibles (Gerfaud tombe du train tête en bas et dos au lecteur pour se retrouver la case d'après tête en haut face au lecteur, un gangster ayant la moitié de la tête emportée par une balle laisse tomber son fusil pour tirer avec un revolver, etc.). Bref, un Tardi très moyen.
Berceuse assassine
Une série originale, mais qui bizarrement ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Pourtant, je dois admettre que le scénario de Tome est plutôt bien trouvé et en cela le deuxième tome (le plus abouti à mon avis) montre bien toute la mécanique diabolique de cette histoire. Le plus intéressant dans cette BD est certes la variation de point de vue (chaque tome : un changement de focalisation), mais aussi la construction et la caractérisation des personnages réalisées par Tome. Ceux-ci sont bien campés et remarquablement dessinés par Ralph Meyer. Alors, me direz-vous pourquoi une note si moyenne ? Je n'ai pas été convaincu par le troisième tome et je ne crois pas avoir envie de relire l'intégrale car l'effet de surprise ne tient plus au cours d'une seconde lecture.