1943, Italie.
Aller simple raconte l'histoire d'un officier italien qui, à l'image de son armée, est dépassé par la guerre. De retraites en replis, face à l'imposante puissance des alliés, son bataillon ne cesse de reculer sans jamais voir l'ennemi.
Mais finalement, les anglo-américains sont-ils bien les ennemis des Italiens?
A l'image d'un (excellent) La Guerre d'Alan, cet ouvrage nous livre le quotidien d'un soldat, égaré dans un monde devenu fou. Bien loin de toute forme d'action, on suit la progression du héros au jour le jour, dans un réalisme saisissant.
Graphiquement aussi, Aller simple se rapproche de La Guerre d'Alan, avec sa bichromie ocre et son alternance de styles, ligne claire et, euh, ligne "moins claire", suivant les événements.
Au final, cette BD se révèle agréable à lire, mais malgré tout, je n'ai pas réussi à me passionner. D'où ma note sévère par rapport aux précédentes.
Ceci dit, si vous avez aimé La Guerre d'Alan, n'hésitez pas à lire Aller simple.
J'étais très curieux de lire cette BD et quand je l'ai trouvée, je dois dire que j'ai été surpris par son format. En effet, avec un tel prix (28€), je m'attendais à un petit pavé avec plein de pages. Au lieu de ça, le prix semble justifié majoritairement par le format tout en grandeur de cet album souple, grand donc mais pas vraiment épais pour autant. Le rapport quantité/prix n'est donc pas en faveur de cette BD pour moi, et comme je trouve que le contenu ne suffit pas à rattraper la différence, je ne peux pas en conseiller l'achat à un tel prix.
Mais parlons justement de son contenu.
Je ne connais pas bien Killoffer mais j'avais été assez impressionné par le dessin de son album de Donjon monsters, les Profondeurs. Dans les 676 apparitions de Killoffer, on reconnaît un peu le même trait mais pour le reste, le graphisme est très différent. Noir et blanc, silhouettes noires et anguleuses, perspective réduite au minimum. Ce n'est pas moche mais ce n'est pas trop ma tasse de thé.
Par contre, il est clair que la mise en page est intéressante. Complètement éclatée par moment, des cases sans contours s'imbriquant les unes dans les autres, c'est original, fluide et réussi.
Quant à l'histoire, elle est assez délirante, disons presque défoulatoire. Après une introduction un peu verbeuse, Killoffer laisse libre cours à son imagination, voire à ses instincts en se mettant en scène lui et ses doubles. Il laisse parler ses fantasmes, ses pulsions, permettant à ses "apparitions" de faire les pires des choses, de foutre un vrai bordel sans inhibitions. Cela donne quelques moments sincères mais aussi des passages assez gores voire sordides. Je suis assez convaincu par la franchise des fantasmes ainsi étalés mais le récit ne m'a pas tellement charmé dans son ensemble pour autant.
Pas tellement ma tasse de thé, une fois de plus...
Cet album m’a permis de découvrir une nouvelle facette de Nicolas Poupon, ou plutôt la richesse de sa palette graphique. Je le croyais, à tort, cantonné dans un style humoristique. L’auteur use ici d’un style plus "adulte" se rapprochant d’un Tom Tirabosco par exemple. C’est très joli, j’apprécie beaucoup !
L’histoire quant à elle n’est pas mal mais pas franchement exceptionnelle. Ce qui fait l’originalité du récit est le traitement graphique très "imagé", voire onirique. Ainsi, le dessin calque les humeurs des protagonistes, ce qui donne des planches surréalistes en phase avec un récit pourtant conventionnel qui sert de faire-valoir. Pas tout compris ? Alors le mieux pour vous est de le lire !
J'ai adoré De mal en pis. C'est donc dans l'espoir d'être autant touché et ravi par Derniers rappels que j'ai acheté ce nouvel album au physique et aux planches si similaires. Après lecture, je trouve que c'est un album sympathique, bien foutu, mais je n'ai pas ressenti le même plaisir qu'à la lecture de De mal en pis.
Le dessin d'Alex Robinson est plaisant et fluide. Même si certains de ses personnages ont tendance à se ressembler, j'apprécie beaucoup de lire une histoire dessinée ainsi.
Physiquement et graphiquement, c'est donc un album de qualité, même si je trouve dommage les quelques fautes de syntaxe et oublis de mots qui parsèment les dialogues dans l'édition française.
Quant à l'histoire, à la manière d'un film comme Magnolia, elle va suivre différents personnages qui, à première vue, n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais qui vont se croiser peu à peu, et finir par tous se réunir dans une scène finale.
Ces personnages sont véritablement originaux et très différents. Alex Robinson réussit surtout à les rendre très attachants, même les plus détestables d'entre eux (car il y en a de vraiment antipathiques dans le lot).
On suit donc leurs petites aventures du quotidien avec intérêt, histoires d'amour, histoires de familles, histoires de magouilles et d'arnaque, histoire de rock star sur le déclin, histoire d'un sociopathe en pleine crise. Chaque histoire est plaisante, donnant l'envie de savoir la suite à chaque fin de chapitre. Le ton est plus noir et plus adulte que dans De mal en pis. Il est même assez violent et glauque à certains moments.
Cependant, j'ai assez envie de dire "tout ça pour ça" quand on en vient à la scène finale, celle qui doit sublimer les histoires de chacun en un tout. Car même si elle est sympathique et cohérente, cette conclusion ne m'a pas aussi enthousiasmé que je l'aurais aimé.
Et surtout, en refermant ce gros album, je n'ai pas eu du tout le même pincement au coeur que lorsque j'ai refermé De mal en pis. Les personnages ne m'avaient finalement pas tellement touché, leurs histoires m'avaient plu mais sans plus.
Bref, cette BD est pas mal et plaira à ceux qui ont aimé De mal en pis, mais ce n'est pas un album du même niveau à mes yeux.
Je ne suis pas un grand fan du polar en BD, mais sur les conseils de plusieurs personnes, je me suis décidé à acheter ce beau livre.
Cette histoire est particulièrement glauque et respecte donc très bien les codes du polar à la française. Les auteurs ont choisi de s’attarder sur la psychologie d’un tueur professionnel et c’est plutôt bien fait. Le type de narration est intéressant puisque le scénariste Paringaux nous fait partager dans des récitatifs abondants les impressions du tueur.
Cet homme est totalement désabusé, il agit mécaniquement, de manière implacable, presque comme un robot. On a par moment l’impression qu’il n’a aucune humanité. Les auteurs choisissent cependant de le montrer malade, tuberculeux, sans doute pour essayer de l’humaniser un peu. Le scénario est bien mené et on ne décroche à aucun moment, mais il est peut-être un peu trop sordide, à mon goût. Enfin, les amateurs de polar très noir ne seront pas déçus.
Au dessin, je n’aime pas trop le style de Loustal, un peu trop dur, les personnages m’ont un peu rebuté. Mais il faut reconnaître qu’il convient parfaitement bien à l’histoire.
En définitive, un bon livre qui ravira les amateurs du genre, quant aux autres…
Ma note est plutôt de 3,5/5.
J'ai été fortement alerté par la diaspora grenobloise de BDThèque sur la qualité de cette série. Au bout de plusieurs mois de recherches compliquées (la série n'était plus disponible dans la plupart des librairies de mon secteur), j'ai pu réunir les trois tomes du premier cycle de cette série très intéressante.
Et si l'on pouvait prévoir l'avenir grâce à de simples calculs mathématiques ? cette question, Coco Pernoud, le scénariste, n'est pas le premier à se la poser, comme en témoigne le cycle de science-fiction d'Isaac Asimov, Fondation. Un cycle ambitieux, qui a marqué de son empreinte l'histoire de la science-fiction.
Si l'ambition de "La Métaphore du Papillon" est plus humble, son écriture n'en est pas moins intéressante. En effet Pernoud a bien verrouillé son histoire, qui est très efficace, très dynamique, comportant même quelques passages informatifs du meilleur effet.
Le dessin de Toshy, qui n'est pas exceptionnel, n'en est pas moins efficace lui aussi. Oh, bien sûr, on peut ergoter un moment sur les proportions des membres, sur les visages un peu bâclés des personnages, il n'en reste pas moins que ce premier cycle ce lit sans déplaisir, amenant le lecteur à se poser des questions sur la façon dont les auteurs vont pouvoir retomber sur leurs pattes, mais aussi l'implication de telles possibilités, et c'est là tout le but de la série.
La série ne marquera sans doute pas l'histoire du genre, même en BD, mais elle est tout de même d'un niveau plus qu'honorable.
Ah, je l'attendais avec pas mal de méfiance, cette adaptation...
Quand on voit ce qu'ont pu donner 24 heures chrono ou d'autres séries à succès une fois passées par le medium du 9ème Art, il y a de quoi se méfier...
Et, surprise, cette fois-ci la qualité est au rendez-vous.
Grâce, probablement, à la plume d'Alexandre Astier, créateur et âme de la série, qui signe le scénario. Ce n'est pas son métier premier, ça se sent assez vite, notamment dans le rythme, et dans les dialogues, parfois un peu envahissants au détriment de l'action. Mais ce défaut est gommé par la fin du premier tome, où l'action, justement, est échevelée, au point d'être un poil confuse.
Mais cela n'altère pas vraiment les jolies planches de Steven Dupré, qui, s'il n'est pas forcément un roi du decorum mediéval, n'en est pas moins un bon artisan, ce qui rend cet album très lisible, d'autant plus que l'histoire est totalement inédite.
Elle devrait donc plaire aux fans de la série, dont je suis. Les autres... Lisez-la quand même, pour voir.
C'est d'en avoir souvent entendu parler en bien sur le net qui m'a poussé à acheter les 4 tomes parus de cette série. Son aspect auto-édité sous la forme de petits cahiers souples agrafés, son dessin "simple et coloré" et le prix pas si petit que ça de chaque album n'auraient en effet pas suffi à me convaincre sans cela.
Et après la lecture du premier tome, je dois bien dire que j'ai failli regretter cet achat. Car le dessin animalier et simple, dans la lignée des Trondheim et compagnie, ne suffisaient pas à combler mon sens de l'esthétisme. Et car le récit d'un quotidien assez banal, à l'apparition d'un super-héros près, ne m'avait guère captivé dans le court temps imparti par le faible nombre de page de chaque tome.
Mais au fil des tomes, j'ai fini par m'attacher véritablement au récit et aux personnages, chaque nouvel album faisant remonter la série dans mon estime. L'intrigue se complexifie, abordant deux ou trois thématiques à la fois : celle d'un jeune homme confronté à sa vie de famille, mère atteinte d'une dégénérescence mentale et frère sympathique mais glandeur, celle d'un super-héros un peu particulier, et celle du monde de la BD moderne tiraillé entre marketing de masse et passion individuelle. Quelques rebondissements permettent de captiver le lecteur, de lui donner envie de lire la suite, de faire en sorte de ne pas savoir à l'avance ce qu'il va se passer ensuite.
Bref, voilà une série qui m'a plutôt conquis. Je ne suis pas totalement sous le charme, et j'aurais vraiment préféré des albums en format cartonné plutôt que ces cahiers que je ne sais pas où ranger dans ma bibliothèque et qui vont vite s'abîmer - surtout que leur prix est relativement élevé finalement, d'autant plus quand on se lance d'un coup dans la série. Mais je vous en conseille la lecture et j'achèterai la suite.
Amateurs de Ted Naifeh, cette BD est dans la même lignée que Courtney Crumrin et Polly et les Pirates, avec une touche un tout petit peu plus adulte.
Sous la forme d'histoires courtes qui forment un tout, nous suivons les aventures d'une petite communauté de jeunes goths. Il y a Lex, le petit bout de femme, amoureuse de Max, son meilleur ami qui ne voit en elle qu'une amie, et qui jettera par dépit son dévolu sur un être beaucoup plus troublant. Il y a Sebastian, qui a pour ami d'enfance un monstre sous son lit, et qui s'interroge sur sa naissance qui pourrait bien avoir à faire avec cet étrange cirque, le Carnival Macabre, qui vient d'arriver en ville. Il y a Isabella, la grande reine de cette communauté, au tempérament impérieux et qui a tout de la succube démoniaque. Et puis il y a ceux qui les entourent, Vermilion le poète goth minable et amateur de jeux de rôles, Chrys, la petite amie de Sebastian, Damion le valet et rival d'Isabella, etc...
Ce sont des histoires et contes mêlant le fantastique à l'ambiance romantique et moderne de l'univers Goth.
Une ambiance très réussie, proche de celle du film Entretien avec un Vampire, de certains films de Tim Burton et de séries télévisées assez troublantes, ces histoires de cirque glauque et inquiétant, de démons vivant parmi les hommes, de monstres insidieux et glouton sous le lit, d'amours romantiques et surnaturelles, etc...
Ce sont parfois de simples discussions entre filles, parlant de sorties et d'amours. Ce sont d'autres fois des petits contes de fées mettant en scène les protagonistes. Et ce sont parfois également des histoires avec une vraie action et du fantastique omniprésent.
Les histoires courtes et l'intrigue globale sont assez sympathiques, certaines étant plus passionnantes que d'autres mais le niveau d'ensemble est bon. Rien de vraiment captivant ni totalement innovant, mais une lecture bien agréable et relativement envoûtante. Il manque juste un peu de suivi entre les histoires et une vraie conclusion permettant de fusionner le tout.
Mais c'est une lecture agréable, avec une belle ambiance gothique et légère.
Oui, bon, désolé de faire baisser la note de la série, mais en plus je vais être bien moins enthousiaste que Ro...
Déjà le titre: "Brüssli", allusion au personnage célèbre, mais qui ne se retrouve que dans une ou deux situations dans la bd; j'ai l'impression que ce titre est une idée de l'auteur en dernière minute. La couverture n'est pas alléchante non plus, pour tout dire je n'ai lu cette bd uniquement parce que je n'avais que ça sous la main.
L'histoire de départ est originale, mais le scénario n'est pas très bien mené à mon goût. En lisant l'album, je crois même que l'auteur invente son histoire au fur et à mesure qu'il l'écrit. Je trouve d'ailleurs la fin du premier album très maladroite, car des personnages apparaissent et disparaissent sans qu'on comprenne trop pourquoi, les évènements s'enchaînent trop rapidement alors qu'on s'était habitué à un rythme assez lent depuis le début du tome... Enfin, ça, c'est la vision du gars qui a passé l'âge visé par cette bd. Ensuite, pour un enfant (pas trop jeune quand même), l'univers un peu merveilleux, mais un peu réaliste aussi, et les péripéties plutôt drôles, peuvent plaire.
Par contre, j'ai bien apprécié les dessins. Même si je n'aime pas trop l'outil informatique en bd, je reconnais qu'ici, le graphisme est très réussi, et original en plus de ça. Une seule critique cependant: les personnages sont archi-caricaturaux, et ce n'est pas quelque chose qui me plaît. A noter aussi sur les personnages qu'ils sont stéréotypés: gentils et humbles pauvres élevant le héros de l'histoire, méchants riches vivant dans un château, etc...
Allez, c'est la période des fêtes, hein, 2,5/5.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Aller simple
1943, Italie. Aller simple raconte l'histoire d'un officier italien qui, à l'image de son armée, est dépassé par la guerre. De retraites en replis, face à l'imposante puissance des alliés, son bataillon ne cesse de reculer sans jamais voir l'ennemi. Mais finalement, les anglo-américains sont-ils bien les ennemis des Italiens? A l'image d'un (excellent) La Guerre d'Alan, cet ouvrage nous livre le quotidien d'un soldat, égaré dans un monde devenu fou. Bien loin de toute forme d'action, on suit la progression du héros au jour le jour, dans un réalisme saisissant. Graphiquement aussi, Aller simple se rapproche de La Guerre d'Alan, avec sa bichromie ocre et son alternance de styles, ligne claire et, euh, ligne "moins claire", suivant les événements. Au final, cette BD se révèle agréable à lire, mais malgré tout, je n'ai pas réussi à me passionner. D'où ma note sévère par rapport aux précédentes. Ceci dit, si vous avez aimé La Guerre d'Alan, n'hésitez pas à lire Aller simple.
676 apparitions de Killoffer
J'étais très curieux de lire cette BD et quand je l'ai trouvée, je dois dire que j'ai été surpris par son format. En effet, avec un tel prix (28€), je m'attendais à un petit pavé avec plein de pages. Au lieu de ça, le prix semble justifié majoritairement par le format tout en grandeur de cet album souple, grand donc mais pas vraiment épais pour autant. Le rapport quantité/prix n'est donc pas en faveur de cette BD pour moi, et comme je trouve que le contenu ne suffit pas à rattraper la différence, je ne peux pas en conseiller l'achat à un tel prix. Mais parlons justement de son contenu. Je ne connais pas bien Killoffer mais j'avais été assez impressionné par le dessin de son album de Donjon monsters, les Profondeurs. Dans les 676 apparitions de Killoffer, on reconnaît un peu le même trait mais pour le reste, le graphisme est très différent. Noir et blanc, silhouettes noires et anguleuses, perspective réduite au minimum. Ce n'est pas moche mais ce n'est pas trop ma tasse de thé. Par contre, il est clair que la mise en page est intéressante. Complètement éclatée par moment, des cases sans contours s'imbriquant les unes dans les autres, c'est original, fluide et réussi. Quant à l'histoire, elle est assez délirante, disons presque défoulatoire. Après une introduction un peu verbeuse, Killoffer laisse libre cours à son imagination, voire à ses instincts en se mettant en scène lui et ses doubles. Il laisse parler ses fantasmes, ses pulsions, permettant à ses "apparitions" de faire les pires des choses, de foutre un vrai bordel sans inhibitions. Cela donne quelques moments sincères mais aussi des passages assez gores voire sordides. Je suis assez convaincu par la franchise des fantasmes ainsi étalés mais le récit ne m'a pas tellement charmé dans son ensemble pour autant. Pas tellement ma tasse de thé, une fois de plus...
Petits mythes pour la pluie
Cet album m’a permis de découvrir une nouvelle facette de Nicolas Poupon, ou plutôt la richesse de sa palette graphique. Je le croyais, à tort, cantonné dans un style humoristique. L’auteur use ici d’un style plus "adulte" se rapprochant d’un Tom Tirabosco par exemple. C’est très joli, j’apprécie beaucoup ! L’histoire quant à elle n’est pas mal mais pas franchement exceptionnelle. Ce qui fait l’originalité du récit est le traitement graphique très "imagé", voire onirique. Ainsi, le dessin calque les humeurs des protagonistes, ce qui donne des planches surréalistes en phase avec un récit pourtant conventionnel qui sert de faire-valoir. Pas tout compris ? Alors le mieux pour vous est de le lire !
Derniers rappels
J'ai adoré De mal en pis. C'est donc dans l'espoir d'être autant touché et ravi par Derniers rappels que j'ai acheté ce nouvel album au physique et aux planches si similaires. Après lecture, je trouve que c'est un album sympathique, bien foutu, mais je n'ai pas ressenti le même plaisir qu'à la lecture de De mal en pis. Le dessin d'Alex Robinson est plaisant et fluide. Même si certains de ses personnages ont tendance à se ressembler, j'apprécie beaucoup de lire une histoire dessinée ainsi. Physiquement et graphiquement, c'est donc un album de qualité, même si je trouve dommage les quelques fautes de syntaxe et oublis de mots qui parsèment les dialogues dans l'édition française. Quant à l'histoire, à la manière d'un film comme Magnolia, elle va suivre différents personnages qui, à première vue, n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais qui vont se croiser peu à peu, et finir par tous se réunir dans une scène finale. Ces personnages sont véritablement originaux et très différents. Alex Robinson réussit surtout à les rendre très attachants, même les plus détestables d'entre eux (car il y en a de vraiment antipathiques dans le lot). On suit donc leurs petites aventures du quotidien avec intérêt, histoires d'amour, histoires de familles, histoires de magouilles et d'arnaque, histoire de rock star sur le déclin, histoire d'un sociopathe en pleine crise. Chaque histoire est plaisante, donnant l'envie de savoir la suite à chaque fin de chapitre. Le ton est plus noir et plus adulte que dans De mal en pis. Il est même assez violent et glauque à certains moments. Cependant, j'ai assez envie de dire "tout ça pour ça" quand on en vient à la scène finale, celle qui doit sublimer les histoires de chacun en un tout. Car même si elle est sympathique et cohérente, cette conclusion ne m'a pas aussi enthousiasmé que je l'aurais aimé. Et surtout, en refermant ce gros album, je n'ai pas eu du tout le même pincement au coeur que lorsque j'ai refermé De mal en pis. Les personnages ne m'avaient finalement pas tellement touché, leurs histoires m'avaient plu mais sans plus. Bref, cette BD est pas mal et plaira à ceux qui ont aimé De mal en pis, mais ce n'est pas un album du même niveau à mes yeux.
Le Sang des Voyous
Je ne suis pas un grand fan du polar en BD, mais sur les conseils de plusieurs personnes, je me suis décidé à acheter ce beau livre. Cette histoire est particulièrement glauque et respecte donc très bien les codes du polar à la française. Les auteurs ont choisi de s’attarder sur la psychologie d’un tueur professionnel et c’est plutôt bien fait. Le type de narration est intéressant puisque le scénariste Paringaux nous fait partager dans des récitatifs abondants les impressions du tueur. Cet homme est totalement désabusé, il agit mécaniquement, de manière implacable, presque comme un robot. On a par moment l’impression qu’il n’a aucune humanité. Les auteurs choisissent cependant de le montrer malade, tuberculeux, sans doute pour essayer de l’humaniser un peu. Le scénario est bien mené et on ne décroche à aucun moment, mais il est peut-être un peu trop sordide, à mon goût. Enfin, les amateurs de polar très noir ne seront pas déçus. Au dessin, je n’aime pas trop le style de Loustal, un peu trop dur, les personnages m’ont un peu rebuté. Mais il faut reconnaître qu’il convient parfaitement bien à l’histoire. En définitive, un bon livre qui ravira les amateurs du genre, quant aux autres…
La Métaphore du Papillon
Ma note est plutôt de 3,5/5. J'ai été fortement alerté par la diaspora grenobloise de BDThèque sur la qualité de cette série. Au bout de plusieurs mois de recherches compliquées (la série n'était plus disponible dans la plupart des librairies de mon secteur), j'ai pu réunir les trois tomes du premier cycle de cette série très intéressante. Et si l'on pouvait prévoir l'avenir grâce à de simples calculs mathématiques ? cette question, Coco Pernoud, le scénariste, n'est pas le premier à se la poser, comme en témoigne le cycle de science-fiction d'Isaac Asimov, Fondation. Un cycle ambitieux, qui a marqué de son empreinte l'histoire de la science-fiction. Si l'ambition de "La Métaphore du Papillon" est plus humble, son écriture n'en est pas moins intéressante. En effet Pernoud a bien verrouillé son histoire, qui est très efficace, très dynamique, comportant même quelques passages informatifs du meilleur effet. Le dessin de Toshy, qui n'est pas exceptionnel, n'en est pas moins efficace lui aussi. Oh, bien sûr, on peut ergoter un moment sur les proportions des membres, sur les visages un peu bâclés des personnages, il n'en reste pas moins que ce premier cycle ce lit sans déplaisir, amenant le lecteur à se poser des questions sur la façon dont les auteurs vont pouvoir retomber sur leurs pattes, mais aussi l'implication de telles possibilités, et c'est là tout le but de la série. La série ne marquera sans doute pas l'histoire du genre, même en BD, mais elle est tout de même d'un niveau plus qu'honorable.
Kaamelott
Ah, je l'attendais avec pas mal de méfiance, cette adaptation... Quand on voit ce qu'ont pu donner 24 heures chrono ou d'autres séries à succès une fois passées par le medium du 9ème Art, il y a de quoi se méfier... Et, surprise, cette fois-ci la qualité est au rendez-vous. Grâce, probablement, à la plume d'Alexandre Astier, créateur et âme de la série, qui signe le scénario. Ce n'est pas son métier premier, ça se sent assez vite, notamment dans le rythme, et dans les dialogues, parfois un peu envahissants au détriment de l'action. Mais ce défaut est gommé par la fin du premier tome, où l'action, justement, est échevelée, au point d'être un poil confuse. Mais cela n'altère pas vraiment les jolies planches de Steven Dupré, qui, s'il n'est pas forcément un roi du decorum mediéval, n'en est pas moins un bon artisan, ce qui rend cet album très lisible, d'autant plus que l'histoire est totalement inédite. Elle devrait donc plaire aux fans de la série, dont je suis. Les autres... Lisez-la quand même, pour voir.
Le Roi des bourdons
C'est d'en avoir souvent entendu parler en bien sur le net qui m'a poussé à acheter les 4 tomes parus de cette série. Son aspect auto-édité sous la forme de petits cahiers souples agrafés, son dessin "simple et coloré" et le prix pas si petit que ça de chaque album n'auraient en effet pas suffi à me convaincre sans cela. Et après la lecture du premier tome, je dois bien dire que j'ai failli regretter cet achat. Car le dessin animalier et simple, dans la lignée des Trondheim et compagnie, ne suffisaient pas à combler mon sens de l'esthétisme. Et car le récit d'un quotidien assez banal, à l'apparition d'un super-héros près, ne m'avait guère captivé dans le court temps imparti par le faible nombre de page de chaque tome. Mais au fil des tomes, j'ai fini par m'attacher véritablement au récit et aux personnages, chaque nouvel album faisant remonter la série dans mon estime. L'intrigue se complexifie, abordant deux ou trois thématiques à la fois : celle d'un jeune homme confronté à sa vie de famille, mère atteinte d'une dégénérescence mentale et frère sympathique mais glandeur, celle d'un super-héros un peu particulier, et celle du monde de la BD moderne tiraillé entre marketing de masse et passion individuelle. Quelques rebondissements permettent de captiver le lecteur, de lui donner envie de lire la suite, de faire en sorte de ne pas savoir à l'avance ce qu'il va se passer ensuite. Bref, voilà une série qui m'a plutôt conquis. Je ne suis pas totalement sous le charme, et j'aurais vraiment préféré des albums en format cartonné plutôt que ces cahiers que je ne sais pas où ranger dans ma bibliothèque et qui vont vite s'abîmer - surtout que leur prix est relativement élevé finalement, d'autant plus quand on se lance d'un coup dans la série. Mais je vous en conseille la lecture et j'achèterai la suite.
GloomCookie
Amateurs de Ted Naifeh, cette BD est dans la même lignée que Courtney Crumrin et Polly et les Pirates, avec une touche un tout petit peu plus adulte. Sous la forme d'histoires courtes qui forment un tout, nous suivons les aventures d'une petite communauté de jeunes goths. Il y a Lex, le petit bout de femme, amoureuse de Max, son meilleur ami qui ne voit en elle qu'une amie, et qui jettera par dépit son dévolu sur un être beaucoup plus troublant. Il y a Sebastian, qui a pour ami d'enfance un monstre sous son lit, et qui s'interroge sur sa naissance qui pourrait bien avoir à faire avec cet étrange cirque, le Carnival Macabre, qui vient d'arriver en ville. Il y a Isabella, la grande reine de cette communauté, au tempérament impérieux et qui a tout de la succube démoniaque. Et puis il y a ceux qui les entourent, Vermilion le poète goth minable et amateur de jeux de rôles, Chrys, la petite amie de Sebastian, Damion le valet et rival d'Isabella, etc... Ce sont des histoires et contes mêlant le fantastique à l'ambiance romantique et moderne de l'univers Goth. Une ambiance très réussie, proche de celle du film Entretien avec un Vampire, de certains films de Tim Burton et de séries télévisées assez troublantes, ces histoires de cirque glauque et inquiétant, de démons vivant parmi les hommes, de monstres insidieux et glouton sous le lit, d'amours romantiques et surnaturelles, etc... Ce sont parfois de simples discussions entre filles, parlant de sorties et d'amours. Ce sont d'autres fois des petits contes de fées mettant en scène les protagonistes. Et ce sont parfois également des histoires avec une vraie action et du fantastique omniprésent. Les histoires courtes et l'intrigue globale sont assez sympathiques, certaines étant plus passionnantes que d'autres mais le niveau d'ensemble est bon. Rien de vraiment captivant ni totalement innovant, mais une lecture bien agréable et relativement envoûtante. Il manque juste un peu de suivi entre les histoires et une vraie conclusion permettant de fusionner le tout. Mais c'est une lecture agréable, avec une belle ambiance gothique et légère.
Brüssli
Oui, bon, désolé de faire baisser la note de la série, mais en plus je vais être bien moins enthousiaste que Ro... Déjà le titre: "Brüssli", allusion au personnage célèbre, mais qui ne se retrouve que dans une ou deux situations dans la bd; j'ai l'impression que ce titre est une idée de l'auteur en dernière minute. La couverture n'est pas alléchante non plus, pour tout dire je n'ai lu cette bd uniquement parce que je n'avais que ça sous la main. L'histoire de départ est originale, mais le scénario n'est pas très bien mené à mon goût. En lisant l'album, je crois même que l'auteur invente son histoire au fur et à mesure qu'il l'écrit. Je trouve d'ailleurs la fin du premier album très maladroite, car des personnages apparaissent et disparaissent sans qu'on comprenne trop pourquoi, les évènements s'enchaînent trop rapidement alors qu'on s'était habitué à un rythme assez lent depuis le début du tome... Enfin, ça, c'est la vision du gars qui a passé l'âge visé par cette bd. Ensuite, pour un enfant (pas trop jeune quand même), l'univers un peu merveilleux, mais un peu réaliste aussi, et les péripéties plutôt drôles, peuvent plaire. Par contre, j'ai bien apprécié les dessins. Même si je n'aime pas trop l'outil informatique en bd, je reconnais qu'ici, le graphisme est très réussi, et original en plus de ça. Une seule critique cependant: les personnages sont archi-caricaturaux, et ce n'est pas quelque chose qui me plaît. A noter aussi sur les personnages qu'ils sont stéréotypés: gentils et humbles pauvres élevant le héros de l'histoire, méchants riches vivant dans un château, etc... Allez, c'est la période des fêtes, hein, 2,5/5.