"Canardo", ou pourquoi être enthousiaste quand on peut être défaitiste ?
Sokal nous livre une série policière composée d’histoires indépendantes dont la qualité varie de excellente à bof, d’où ma note de 3/5. Canardo est un détective à la Lieutenant Colombo auquel il faut ajouter un caractère pessimiste et un goût prononcé pour la bibine. En dépit du côté animalier, c’est n’est pas du Disney car les enquêtes conduisent souvent le lecteur dans la bassesse de l’âme humaine tout en restant cocasse et satirique. Mon histoire préférée est : Le buveur en col blanc, même si cette dernière ne reflète pas vraiment la description que je viens de faire des scénars de la série.
Les dessins de Sokal sont très épurés avec des traits et un encrage net et parfois un peu épais mais toujours juste. Dans le genre animaliers, pour moi, sans vouloir faire de comparaison hasardeuse, Canardo est l’équivalent de ce qu’est Blacksad au style réaliste mais dans le genre -gros nez-.
Les couleurs (de Sokal puis de Regnauld) assez sobres et glauques donnent un coté réaliste au dessin paradoxalement rondouillard et bon enfant. Ce mélange apporte un plus notoire qui colle parfaitement à l’ambiance du récit.
"Bobo" - Mille et une façons de se faire la belle...
Je n’ai que deux albums dans ma bdthèque mais j’ai dû tout lire la série quand j’étais encore au primaire... Nostalgie, nostalgie... Je revois encore le bibliobus et moi impatient de réemprunter une nième fois un album de cette série de Deliège qui m’a fait rêver pendant une petite décennie.
Bobo est un bagnard emprisonné dans le pénitencier d'Inzepocket. Il n’a qu’une idée en tête, se faire la malle. Et pour mettre les voiles, il est très imaginatif même si l’option trou et tunnel se révèle être souvent mis en avant. Les strips ou les histoires ne sont pas d’une très grande originalité et les situations ont tendance à se répéter, mais je me rappelle avoir toujours été très enthousiaste de découvrir quel serait le nouveau plan d’évasion et comment se déroulerait son échec. Si j’ai l’occasion de remettre la main sur quelques uns de ces albums, ça sera avec un grand plaisir que je me replongerai dans les mésaventures de ce personnage très attachant.
Les dessins de Deliège appartiennent à ce que l’on nomme communément du -gros nez-, plus précisément du bon franco-belge rondouillard avec un trait clair et bien épuré. Les personnes sont très expressifs, les décors assez simples mais efficaces et suffisants.
Les couleurs sont tout ce qu’il a de plus classique dans les BDs franco-belge de l’époque. J’image que c’est un travail de studio.
Saw Lawry ?... une série qui ne laissera pas de traces indélébiles dans l'histoire de la BD mais qui, l'air de rien, se poursuit de belle et bonne manière...
Sam?... Dommage pour lui, mais c'est vraiment le gars qui n'a pas de chance. Pourtant, ce "pauv' mec" -au fil des épisodes- m'est devenu de plus en plus attachant.
Les scénarios ?... Un habile mélange de polar, de politique, d'une sorte d'ésotérisme aussi (les étranges pouvoirs de Lawry lui permettent de voir les gens mourir à l'avance).
Fallait oser. C'est fait. Et ça fonctionne. Une belle plume que ce Hervé Richez !..
Alors, "grande série". Je ne sais. Pas encore pour l'instant, du moins. Mais elle dispose de tous les ingrédients pour y parvenir. Du travail "solide"...
Ma cote perso : 3,5/5
Si je n'avais vu le nom "Tibet" sur la couverture, je serais passé sans même jeter un oeil sur cet album.
Quoi, Tibet ?... "LE" Tibet de Ric Hochet et de Chick Bill ?... et sans André-Paul Duchâteau au scénario ?... Ben oui... Tibet se fait ici plaisir -il n'a plus rien à prouver-et lance un nouvel héros : Aldo Remy.
Un fameux coup d'audace pour Tibet qui -à la lecture de ce premier opus- casse quand même l'image du monsieur respectable qu'on lui connaît.
Il se lâche carrément et balance au gré des pages quelques scènes vraiment pas politiquement correctes. Ca me surprend, cette "sortie du moule", mais j'apprécie.
Tibet y va toujours de son beau trait semi-réaliste et met ici en route un bon récit qui alterne des situations dramatiques et des séquences cocasses.
Le scénario ?... bon, c'est vrai, pas de quoi se prendre la tête. Ca se lit assez vite d'ailleurs. Mais j'ai retiré un vrai plaisir de lecture pour une histoire aux péripéties bien "rodées" et pour laquelle -surtout- Tibet se remet en cause de belle manière.
Fallait oser ! Il l'a fait. Il n'en a que plus de mérite.
Je cote d'un "3" avant de voir la suite.
Un album dont le postulat est assez noir et désespérant...
Le thème ?... un ancien tueur est à l'agonie. Hospitalisé, et grâce à une infirmière, il quitte l'établissement. Il récupère ses deux flingues, liquide la bande pour laquelle il a jadis travaillé, part pour le Sud en espérant revoir une dernière fois sa fille. Mais elle s'est enfuie avec un proxénète. Va falloir liquider ce salopard avant de crever !...
Une BD ?... non, plutôt un roman dessiné ; une sorte d'histoire récitative où le textuel est plus important que les dialogues.
Avec une grande économie de mots -comme toujours- Paringaux arrive pourtant à poser un regard, un vrai, au lieu de s'éparpiller en éventuels dialogues futiles ou superflus.
Loustral, lui, y va du style graphique assez pictural qui lui est propre. Son art de la composition, de la mise en page, ses couleurs aussi, apportent une justesse de ton pour cette véritable descente aux enfers qu'il m'a été donnée de lire.
J'avoue ne pas trop adhérer au trait du dessinateur, mais ça ne m'a pas empêché de déguster ces 72 pages en m'accrochant à Louis et au filet de vie qui lui reste...
Je cote un 3,5/5.
Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant cette BD et j'ai été légèrement surpris d'y retrouver une sorte de Okko version Russe, un récit fantasy avec créatures surnaturelles. Les héros sont un(e) kosak combattant(e) d'élite et une jeune femme de type gitane douée de quelques pouvoirs de prémonition, évoluant dans un décor de Russie imaginaire avec un tout petit peu de steampunk et une bonne dose de magie. Malgré plusieurs actions nettement violentes, l'ambiance est un peu plus légère, un peu plus adolescente à mes yeux que Okko, mais le principe de mélanger décor semi-historique géographiquement reconnaissable et heroic-fantasy est le même.
J'apprécie le dessin pour ses décors et ses couleurs, très sympathiques. J'apprécie moins les visages un peu trop simplifiés et "elfiques" des personnages, de même que l'encrage que je trouve un peu trop épais.
Ma lecture de ce tome 1 me fut plaisante même si je dois admettre que la curiosité des premières pages a laissé pour moi la place à quelque chose de plus convenu par la suite. Une trame plus globale semble cependant se dessiner autour de la mort de l'Empereur et elle demande encore à être appréciée à sa juste valeur lors des tomes suivants.
Présentation éditeur
« C'était un type qui pariait gros aux courses. C'était un type qui pariait gros sur tout. »
Telle sera, touchante et juste, l'épitaphe lâchée dans le vent de l'hiver par un petit cireur de chaussures new-yorkais, au lendemain de la mort accidentelle du musicien de jazz Fats Waller dans un train, en décembre 1943.
Auparavant, il y aura eu des compositions par centaines, et une joie de vivre si communicative qu'elle se sera répandue sur la planète entière. C'est cette histoire touffue, faite d'amour, de doutes, d'ivresse et de chagrins inextricablement mêlés, que racontent Igort et Sampayo, tout en élégance, dans Fats Waller - Chocolat amer, second volume de leur récit en images de la vie du musicien.
« Je veux la tendresse d'une femme. Je veux me saouler sans boire. Je veux écrire cent comédies musicales, mille chansons et un drame », lui font-ils dire dans l'un de ses fréquents épanchements. Il aura réussi encore davantage bâtir une légende immortelle.
Voici une biographie sur l'un des plus fameux pianistes Jazz de son époque.
Voici pour info une partie de ce que l'on trouve sur Wikipedia :
Fats Waller (1904-1943) était un pianiste de jazz, organiste, compositeur et humoriste de scène américain.
De son vrai nom Thomas Wright Waller, il naquit le 21 mai 1904 à New York.
Il était renommé comme pianiste – actuellement considéré parmi les meilleurs joueurs de piano stride – mais ses talents de compositeur de chansons ont quelque peu éclipsé son jeu. Avant d’entamer une carrière de soliste, il s’est beaucoup produit avec d’autres interprètes, par exemple Erskine Tate à Bessie Smith, mais ses plus grands succès sont arrivés lorsqu’il constitua son propre ensemble de cinq ou six musiciens, Fats Waller and his Rhythm.
Son surnom lui est venu « naturellement », en raison de son poids (plus de 130 kg). Cette surcharge pondérale et l’excès de boisson semblent d’ailleurs avoir joué un rôle dans sa disparition précoce.
Waller fit une tournée triomphale au Royaume-Uni à la fin des années 1930 et fut invité dans l’une des premières émissions de télévision de la BBC. Il joua également dans plusieurs films de long métrage et court métrage, dont Stormy Weather en 1943.
En 1929, il écrivit, avec Razaf, What Did I Do (To Be So Black and Blue)?, dont Louis Armstrong fit un succès. Cette chanson, qui se penche sur les problèmes de racisme, dément les appréciations peu flatteuses selon lesquelles Armstrong comme Waller auraient joué une musique « superficielle ».
Le 15 décembre 1943, Fats Waller mourut dans un train à proximité de Kansas City (Missouri), alors qu’il revenait de la côte ouest où il venait d'y honorer un engagement.
Ceci pourrait presque être un spoiler, mais rassurez vous, la BD va au-delà de cela…
Maintenant concernant cette BD, je la trouve un peu creuse. Le premier tome en dehors de sa vie de cabaret, de chanson, de problème inhérent à son succès musical qui lui amène des filles faciles au début, chiante à la fin, je dois bien avouer que sa vie à lui est plutôt vide. Il a fait ce qu'il savait faire le mieux, de la musique et des compositions. On découvre cependant quel talent il possédait, quelle créativité, et la somme de travail qu'il a réussit à abattre durant sa trop courte vie.
Le petit plus de cette BD est qu'elle ne retrace pas simplement la vie de cet artiste hors norme, mais replace tout ceci dans un contexte chargé, avec la montée du Fascisme, du Nazisme, de la guerre d'Espagne. Mais tout ceci se déroulait loin des inquiétudes de Fats…et le contraste n'en est que plus saisissant.
Dans la suite et fin de ce diptyque sa vie à lui est presque secondaire dans ce cadre historique chargé. La guerre d'Espagne et la prise de pouvoir des communistes, la montée du fascisme prennent une place prépondérante dans l'œuvre. Et finalement on s'aperçoit de l'absurdité de l'être humain qui jouait des parties aux enjeux fort différents de chaque coté de l'atlantique, mais qui pourtant, connaissant ses faiblesses courait à sa perte.
Et au final, pour tous comme pour chacun d'entre nous, et comme le disait si bien Jean Yanne :
"Je pense que mourir est vraiment la dernière chose à faire"
Le dessin pour sa part n'est pas sublime, mais je l'ai beaucoup apprécié. Le trait est simple, efficace, plutôt précis, oscillant entre Comics américains et Hugo Pratt. Les couleurs des décors sont toutes dans une même palette ce qui nous donne l'impression parfois de regarder un vieux documentaire sur une télé au fond noir et blanc sur lequel se détache les costumes Rouge de Fats, montrant la vie et la joie qu'il pouvait apporter autour de lui, rajoutant au réalisme de l'œuvre dans son contexte de début du XXème siècle.
Un postulat attirant : à quelques milliers de mètres d'altitude, les soldats d'élite de l'Imperator montent la garde. Mais ils se font croquer à tous de bras lors d'expéditions fatales. Et, curieusement, la montagne semble se nourrir des audacieux qui osent la défier...
Appétissant...
Oui MAIS !... cette histoire mise en images me fait méchamment penser à Sanctuaire de Bec également. J'y ai retrouvé cette confrontation entre deux univers parallèles que tout oppose : d'une part le bunker -où règne une certaine sécurité- et de l'autre la montagne -vaste et hostile- où se dessine une sorte de solidarité -mais relative- entre les hommes.
Mon oeil et mon esprit s'interrogent aussi sur cette dualité entre les deux séries : une parenté assez frappante dans les ambiances sépulcrales.
Néanmoins, j'ai apprécié le talent graphique de Bec, au beau trait réaliste ; un trait qui sert quand même bien un scénario assez classique mais qui offre néanmoins de belles surprises.
Une "belle aventure" qui commence ?... je le souhaite...
Une série à surveiller...
Malgré la présence d'un nouveau dessinateur, l'univers de "Valamon" (qui rime avec le fameux "Valmont"), nouvelle série de Jarry, reste proche de La rose et la croix (éditée chez Soleil). Etrangement, il existe une similitude entre la couverture du tome 2 de La rose et la croix et le premier opus de "Valamon".
Le scénario, assez simple, entre héroïc fantasy soft et histoire médiévale, dans lequel nous suivons les aventures de Valamon, brave gars, sage et paisible qui devient rapidement un proscrit et un guerrier (bref rien de neuf sous le soleil).
Si le genre "cape et d'épée" est privilégié ici, nous sommes loin de la grande originalité.
Le dessin en outre, qui relève beaucoup des techniques informatiques (surtout au niveau des couleurs), est plaisant et donne du relief à l'histoire.
Une bande dessinée plaisante mais sans plus (un héros trop sage au début, un maître spirituel, un maître d'arme mystérieux et une jeune fille prête à tout pour suivre son galant... du déjà vu donc).
Dans cette lignée, j'ai nettement préféré La Prophétie des deux mondes, qui réactualisait plus le monde de l'héroïc-fantaisy.
Cette série est donc à placer entre La rose écarlate et La Prophétie des deux mondes.
Le scénario, certes commun, est assez dynamique et j'achèterai sans aucun doute le prochain volume.
Le trio de Dies Irae remet le couvert. Seiter, son épouse et Max (Maxime Thierry) adoptent dans cet album un angle encore plus tranchant.
Mais, autant le profil innocent des divers personnages de Dies Irae plombait cette intrigue -ma foi- diabolique- ; autant ce "Dark" m'a directement imposé un climat lourd et assez angoissant.
Dubitatif je suis. Car ces aventures d'archéologues qui exhument une tombe templière etc... on commence à en trouver un peu partout dans la production actuelle. Il y a toujours comme un relent du "Da Vinci Code" qui, il est vrai, est dans l'air du temps ; d'où "ça fait vendre"...
Problème aussi : cette couverture vraiment peu attirante qui laisse présager d'une série plus "Z" que "A". Ceci mis à part, et à moins qu'elle ne tombe un jour dans la loufoquerie, cette série -je pense- pourra réserver quelques grosses émotions dans l'avenir.
Je ne mets donc que "3". A surveiller.
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Canardo
"Canardo", ou pourquoi être enthousiaste quand on peut être défaitiste ? Sokal nous livre une série policière composée d’histoires indépendantes dont la qualité varie de excellente à bof, d’où ma note de 3/5. Canardo est un détective à la Lieutenant Colombo auquel il faut ajouter un caractère pessimiste et un goût prononcé pour la bibine. En dépit du côté animalier, c’est n’est pas du Disney car les enquêtes conduisent souvent le lecteur dans la bassesse de l’âme humaine tout en restant cocasse et satirique. Mon histoire préférée est : Le buveur en col blanc, même si cette dernière ne reflète pas vraiment la description que je viens de faire des scénars de la série. Les dessins de Sokal sont très épurés avec des traits et un encrage net et parfois un peu épais mais toujours juste. Dans le genre animaliers, pour moi, sans vouloir faire de comparaison hasardeuse, Canardo est l’équivalent de ce qu’est Blacksad au style réaliste mais dans le genre -gros nez-. Les couleurs (de Sokal puis de Regnauld) assez sobres et glauques donnent un coté réaliste au dessin paradoxalement rondouillard et bon enfant. Ce mélange apporte un plus notoire qui colle parfaitement à l’ambiance du récit.
Bobo
"Bobo" - Mille et une façons de se faire la belle... Je n’ai que deux albums dans ma bdthèque mais j’ai dû tout lire la série quand j’étais encore au primaire... Nostalgie, nostalgie... Je revois encore le bibliobus et moi impatient de réemprunter une nième fois un album de cette série de Deliège qui m’a fait rêver pendant une petite décennie. Bobo est un bagnard emprisonné dans le pénitencier d'Inzepocket. Il n’a qu’une idée en tête, se faire la malle. Et pour mettre les voiles, il est très imaginatif même si l’option trou et tunnel se révèle être souvent mis en avant. Les strips ou les histoires ne sont pas d’une très grande originalité et les situations ont tendance à se répéter, mais je me rappelle avoir toujours été très enthousiaste de découvrir quel serait le nouveau plan d’évasion et comment se déroulerait son échec. Si j’ai l’occasion de remettre la main sur quelques uns de ces albums, ça sera avec un grand plaisir que je me replongerai dans les mésaventures de ce personnage très attachant. Les dessins de Deliège appartiennent à ce que l’on nomme communément du -gros nez-, plus précisément du bon franco-belge rondouillard avec un trait clair et bien épuré. Les personnes sont très expressifs, les décors assez simples mais efficaces et suffisants. Les couleurs sont tout ce qu’il a de plus classique dans les BDs franco-belge de l’époque. J’image que c’est un travail de studio.
Sam Lawry
Saw Lawry ?... une série qui ne laissera pas de traces indélébiles dans l'histoire de la BD mais qui, l'air de rien, se poursuit de belle et bonne manière... Sam?... Dommage pour lui, mais c'est vraiment le gars qui n'a pas de chance. Pourtant, ce "pauv' mec" -au fil des épisodes- m'est devenu de plus en plus attachant. Les scénarios ?... Un habile mélange de polar, de politique, d'une sorte d'ésotérisme aussi (les étranges pouvoirs de Lawry lui permettent de voir les gens mourir à l'avance). Fallait oser. C'est fait. Et ça fonctionne. Une belle plume que ce Hervé Richez !.. Alors, "grande série". Je ne sais. Pas encore pour l'instant, du moins. Mais elle dispose de tous les ingrédients pour y parvenir. Du travail "solide"... Ma cote perso : 3,5/5
Aldo Remy
Si je n'avais vu le nom "Tibet" sur la couverture, je serais passé sans même jeter un oeil sur cet album. Quoi, Tibet ?... "LE" Tibet de Ric Hochet et de Chick Bill ?... et sans André-Paul Duchâteau au scénario ?... Ben oui... Tibet se fait ici plaisir -il n'a plus rien à prouver-et lance un nouvel héros : Aldo Remy. Un fameux coup d'audace pour Tibet qui -à la lecture de ce premier opus- casse quand même l'image du monsieur respectable qu'on lui connaît. Il se lâche carrément et balance au gré des pages quelques scènes vraiment pas politiquement correctes. Ca me surprend, cette "sortie du moule", mais j'apprécie. Tibet y va toujours de son beau trait semi-réaliste et met ici en route un bon récit qui alterne des situations dramatiques et des séquences cocasses. Le scénario ?... bon, c'est vrai, pas de quoi se prendre la tête. Ca se lit assez vite d'ailleurs. Mais j'ai retiré un vrai plaisir de lecture pour une histoire aux péripéties bien "rodées" et pour laquelle -surtout- Tibet se remet en cause de belle manière. Fallait oser ! Il l'a fait. Il n'en a que plus de mérite. Je cote d'un "3" avant de voir la suite.
Le Sang des Voyous
Un album dont le postulat est assez noir et désespérant... Le thème ?... un ancien tueur est à l'agonie. Hospitalisé, et grâce à une infirmière, il quitte l'établissement. Il récupère ses deux flingues, liquide la bande pour laquelle il a jadis travaillé, part pour le Sud en espérant revoir une dernière fois sa fille. Mais elle s'est enfuie avec un proxénète. Va falloir liquider ce salopard avant de crever !... Une BD ?... non, plutôt un roman dessiné ; une sorte d'histoire récitative où le textuel est plus important que les dialogues. Avec une grande économie de mots -comme toujours- Paringaux arrive pourtant à poser un regard, un vrai, au lieu de s'éparpiller en éventuels dialogues futiles ou superflus. Loustral, lui, y va du style graphique assez pictural qui lui est propre. Son art de la composition, de la mise en page, ses couleurs aussi, apportent une justesse de ton pour cette véritable descente aux enfers qu'il m'a été donnée de lire. J'avoue ne pas trop adhérer au trait du dessinateur, mais ça ne m'a pas empêché de déguster ces 72 pages en m'accrochant à Louis et au filet de vie qui lui reste... Je cote un 3,5/5.
Le Cycle d'Ostruce
Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant cette BD et j'ai été légèrement surpris d'y retrouver une sorte de Okko version Russe, un récit fantasy avec créatures surnaturelles. Les héros sont un(e) kosak combattant(e) d'élite et une jeune femme de type gitane douée de quelques pouvoirs de prémonition, évoluant dans un décor de Russie imaginaire avec un tout petit peu de steampunk et une bonne dose de magie. Malgré plusieurs actions nettement violentes, l'ambiance est un peu plus légère, un peu plus adolescente à mes yeux que Okko, mais le principe de mélanger décor semi-historique géographiquement reconnaissable et heroic-fantasy est le même. J'apprécie le dessin pour ses décors et ses couleurs, très sympathiques. J'apprécie moins les visages un peu trop simplifiés et "elfiques" des personnages, de même que l'encrage que je trouve un peu trop épais. Ma lecture de ce tome 1 me fut plaisante même si je dois admettre que la curiosité des premières pages a laissé pour moi la place à quelque chose de plus convenu par la suite. Une trame plus globale semble cependant se dessiner autour de la mort de l'Empereur et elle demande encore à être appréciée à sa juste valeur lors des tomes suivants.
Fats Waller
Présentation éditeur « C'était un type qui pariait gros aux courses. C'était un type qui pariait gros sur tout. » Telle sera, touchante et juste, l'épitaphe lâchée dans le vent de l'hiver par un petit cireur de chaussures new-yorkais, au lendemain de la mort accidentelle du musicien de jazz Fats Waller dans un train, en décembre 1943. Auparavant, il y aura eu des compositions par centaines, et une joie de vivre si communicative qu'elle se sera répandue sur la planète entière. C'est cette histoire touffue, faite d'amour, de doutes, d'ivresse et de chagrins inextricablement mêlés, que racontent Igort et Sampayo, tout en élégance, dans Fats Waller - Chocolat amer, second volume de leur récit en images de la vie du musicien. « Je veux la tendresse d'une femme. Je veux me saouler sans boire. Je veux écrire cent comédies musicales, mille chansons et un drame », lui font-ils dire dans l'un de ses fréquents épanchements. Il aura réussi encore davantage bâtir une légende immortelle. Voici une biographie sur l'un des plus fameux pianistes Jazz de son époque. Voici pour info une partie de ce que l'on trouve sur Wikipedia : Fats Waller (1904-1943) était un pianiste de jazz, organiste, compositeur et humoriste de scène américain. De son vrai nom Thomas Wright Waller, il naquit le 21 mai 1904 à New York. Il était renommé comme pianiste – actuellement considéré parmi les meilleurs joueurs de piano stride – mais ses talents de compositeur de chansons ont quelque peu éclipsé son jeu. Avant d’entamer une carrière de soliste, il s’est beaucoup produit avec d’autres interprètes, par exemple Erskine Tate à Bessie Smith, mais ses plus grands succès sont arrivés lorsqu’il constitua son propre ensemble de cinq ou six musiciens, Fats Waller and his Rhythm. Son surnom lui est venu « naturellement », en raison de son poids (plus de 130 kg). Cette surcharge pondérale et l’excès de boisson semblent d’ailleurs avoir joué un rôle dans sa disparition précoce. Waller fit une tournée triomphale au Royaume-Uni à la fin des années 1930 et fut invité dans l’une des premières émissions de télévision de la BBC. Il joua également dans plusieurs films de long métrage et court métrage, dont Stormy Weather en 1943. En 1929, il écrivit, avec Razaf, What Did I Do (To Be So Black and Blue)?, dont Louis Armstrong fit un succès. Cette chanson, qui se penche sur les problèmes de racisme, dément les appréciations peu flatteuses selon lesquelles Armstrong comme Waller auraient joué une musique « superficielle ». Le 15 décembre 1943, Fats Waller mourut dans un train à proximité de Kansas City (Missouri), alors qu’il revenait de la côte ouest où il venait d'y honorer un engagement. Ceci pourrait presque être un spoiler, mais rassurez vous, la BD va au-delà de cela… Maintenant concernant cette BD, je la trouve un peu creuse. Le premier tome en dehors de sa vie de cabaret, de chanson, de problème inhérent à son succès musical qui lui amène des filles faciles au début, chiante à la fin, je dois bien avouer que sa vie à lui est plutôt vide. Il a fait ce qu'il savait faire le mieux, de la musique et des compositions. On découvre cependant quel talent il possédait, quelle créativité, et la somme de travail qu'il a réussit à abattre durant sa trop courte vie. Le petit plus de cette BD est qu'elle ne retrace pas simplement la vie de cet artiste hors norme, mais replace tout ceci dans un contexte chargé, avec la montée du Fascisme, du Nazisme, de la guerre d'Espagne. Mais tout ceci se déroulait loin des inquiétudes de Fats…et le contraste n'en est que plus saisissant. Dans la suite et fin de ce diptyque sa vie à lui est presque secondaire dans ce cadre historique chargé. La guerre d'Espagne et la prise de pouvoir des communistes, la montée du fascisme prennent une place prépondérante dans l'œuvre. Et finalement on s'aperçoit de l'absurdité de l'être humain qui jouait des parties aux enjeux fort différents de chaque coté de l'atlantique, mais qui pourtant, connaissant ses faiblesses courait à sa perte. Et au final, pour tous comme pour chacun d'entre nous, et comme le disait si bien Jean Yanne : "Je pense que mourir est vraiment la dernière chose à faire" Le dessin pour sa part n'est pas sublime, mais je l'ai beaucoup apprécié. Le trait est simple, efficace, plutôt précis, oscillant entre Comics américains et Hugo Pratt. Les couleurs des décors sont toutes dans une même palette ce qui nous donne l'impression parfois de regarder un vieux documentaire sur une télé au fond noir et blanc sur lequel se détache les costumes Rouge de Fats, montrant la vie et la joie qu'il pouvait apporter autour de lui, rajoutant au réalisme de l'œuvre dans son contexte de début du XXème siècle.
Bunker
Un postulat attirant : à quelques milliers de mètres d'altitude, les soldats d'élite de l'Imperator montent la garde. Mais ils se font croquer à tous de bras lors d'expéditions fatales. Et, curieusement, la montagne semble se nourrir des audacieux qui osent la défier... Appétissant... Oui MAIS !... cette histoire mise en images me fait méchamment penser à Sanctuaire de Bec également. J'y ai retrouvé cette confrontation entre deux univers parallèles que tout oppose : d'une part le bunker -où règne une certaine sécurité- et de l'autre la montagne -vaste et hostile- où se dessine une sorte de solidarité -mais relative- entre les hommes. Mon oeil et mon esprit s'interrogent aussi sur cette dualité entre les deux séries : une parenté assez frappante dans les ambiances sépulcrales. Néanmoins, j'ai apprécié le talent graphique de Bec, au beau trait réaliste ; un trait qui sert quand même bien un scénario assez classique mais qui offre néanmoins de belles surprises. Une "belle aventure" qui commence ?... je le souhaite... Une série à surveiller...
Valamon
Malgré la présence d'un nouveau dessinateur, l'univers de "Valamon" (qui rime avec le fameux "Valmont"), nouvelle série de Jarry, reste proche de La rose et la croix (éditée chez Soleil). Etrangement, il existe une similitude entre la couverture du tome 2 de La rose et la croix et le premier opus de "Valamon". Le scénario, assez simple, entre héroïc fantasy soft et histoire médiévale, dans lequel nous suivons les aventures de Valamon, brave gars, sage et paisible qui devient rapidement un proscrit et un guerrier (bref rien de neuf sous le soleil). Si le genre "cape et d'épée" est privilégié ici, nous sommes loin de la grande originalité. Le dessin en outre, qui relève beaucoup des techniques informatiques (surtout au niveau des couleurs), est plaisant et donne du relief à l'histoire. Une bande dessinée plaisante mais sans plus (un héros trop sage au début, un maître spirituel, un maître d'arme mystérieux et une jeune fille prête à tout pour suivre son galant... du déjà vu donc). Dans cette lignée, j'ai nettement préféré La Prophétie des deux mondes, qui réactualisait plus le monde de l'héroïc-fantaisy. Cette série est donc à placer entre La rose écarlate et La Prophétie des deux mondes. Le scénario, certes commun, est assez dynamique et j'achèterai sans aucun doute le prochain volume.
Dark
Le trio de Dies Irae remet le couvert. Seiter, son épouse et Max (Maxime Thierry) adoptent dans cet album un angle encore plus tranchant. Mais, autant le profil innocent des divers personnages de Dies Irae plombait cette intrigue -ma foi- diabolique- ; autant ce "Dark" m'a directement imposé un climat lourd et assez angoissant. Dubitatif je suis. Car ces aventures d'archéologues qui exhument une tombe templière etc... on commence à en trouver un peu partout dans la production actuelle. Il y a toujours comme un relent du "Da Vinci Code" qui, il est vrai, est dans l'air du temps ; d'où "ça fait vendre"... Problème aussi : cette couverture vraiment peu attirante qui laisse présager d'une série plus "Z" que "A". Ceci mis à part, et à moins qu'elle ne tombe un jour dans la loufoquerie, cette série -je pense- pourra réserver quelques grosses émotions dans l'avenir. Je ne mets donc que "3". A surveiller.