Une série agréable, plutôt ciblée "jeune public".
Elle débute dans l'hebdo Spirou n° 1808 du 23 Novembre 1972.
J'aimais bien.
J'écris bien : "aimais"...
Et c'est vrai que, pendant une dizaine d'albums, j'ai apprécié les aventures de Khéna, petit garçon vite entouré du Scrameustache, des Galaxiens et de leurs ennemis les Kromoks.
Mais il est vrai que Khéna est un personnage qui fait bien pâle figure. De ce fait le Scrameustache -plébiscité par les jeunes lecteurs- va prendre de plus en plus d'importance et devenir la vedette de la série ; Khéna devenant une sorte de faire valoir -et encore- du gentil extraterrestre.
Gos, l'auteur, lancera même une série qui ne concerne que les Galaxiens. Influencé par Peyo, j'ai constaté que ces petits bonhommes verts ne sont pas sans rappeler les Schtroumpfs bleus.
Qu'en penser ?... c'est assez efficace quand même. Une bonne "entrée" plaisante qui introduit ainsi le jeune public à l'univers de la science-fiction.
J'ai personnellement arrêté de collectionner la série après une dizaine d'albums. Même si le graphisme -clair et précis- est toujours de bonne facture, les scénarios -quant à aux- ne se renouvellent pas ; jusqu'à en devenir un peu lassants.
Pas mal quand même. Mais pas tout !...
Tartine ?... elle débute en Italie, en 1953, dans le fascicule "Trottolino". Elle s'appelle alors "Nonna Abelarda" (Grand-Mère Abélarde).
Gros succès transalpin où le jeune lectorat s'amuse bien de ses frasques.
C'est en 1956 qu'elle fait son entrée en France.
Les histoires ?... aucune prétention, aucune crédibilité : c'est de l'humour assez explosif (pour les plus jeunes) qui se dispute à l'absurde le plus pur, mais quand même gentillet.
Mais ça marche !... Je me souviens, gamin, aller chercher MON "Tartine" (en petit format) hebdomadaire qui -alors- coûtait l'équivalent de 7 Eurocents.
Et j'en ai lu, des "Tartine", des "Tartine Mariol" et autres "Tartinet" ; car les aventures de cette mémé ont été déclinées en plusieurs appellations.
Le graphisme ?... les histoires sont rapidement dessinées par un collectif. Mais le trait sera toujours simple, bien lisible, mettant "en avant" les personnages par rapport aux décors qui -souvent- sont rares ou inexistants.
Tartine ?... aisément trouvables en Belgique, surtout en format poche ; ce bien que sa "production" se soit arrêtée en 1982. Je dois en posséder quelque 300 exemplaires (honte à moi : dans deux cartons). Je ne les lis plus, c'est vrai ; mais c'est un (petit) pan de ma jeunesse dont je ne veux absolument pas me débarrasser.
Les albums :
Editions M.C.L. : 8 tomes de 1970 à 1978.
Mais c'est aussi, aux éditions SNPI :
448 "petits formats" de 1956 à 1982,
74 "grands formats", sous le nom "Festival Tartine", de 1961 à 1973,
198 "Tartinet", de 1959 à 1970
De ces temps ci, je m’intéresse à des albums qui commencent à avoir un taux de moisitude respectable (une contamination croisée du Spooky sans aucun doute).
J’avoue avoir eu un petit faible pour les dessins qui attirent la sympathie. Dans un style "gros pif" humoristique, on suit les déboires de Gourh, un redoutable chasseur d’escargots de la tribu des Bâ-lourh. Cette tribu préhistorique me fait beaucoup penser à La Tribu Terrible de Bess. Entre ces deux tribus, on peut former des "couples" par analogie : un guerrier un peu mou (Gourh et Plume d’œuf), un grand chef, un sorcier et la fille de la tribu qui attire toutes les convoitises. Il manque juste Sabot pour faire un brin d’esprit et l’homme médecine pour gruger ses pairs.
Cet opus (le seul de paru) rassemble plusieurs récits courts de qualité plutôt faiblarde. La narration montre rapidement ses limites en mettant en scène des histoires banales qui provoquent malgré tout un léger rictus de temps à autre. En effet, on sent une inspiration goscinnienne avec quelques jeux de mots qui prêtent à sourire. Mais tout ça sent le déjà vu.
Je viens de finir de lire "tout doit disparaître" et je dois avouer que je suis très partagée sur ce titre, qui m'a par moment réellement enthousiasmée, mais au final plutôt déçue.
Les premières pages commencent par un dialogue sur fond d'images déprimantes d'un village moribond. Sur le moment, ce dialogue m'a énervée : comme dit plus bas, on y trouve un concentré de lieux communs sur les provinciaux... mais une fois le livre refermé, ce dialogue prend une toute autre résonance, pour le coup assez intéressante.
S'ensuivent des chapitres assez brillants, sur l'évolution des relations dans un groupe d'adolescents un peu voire très paumés. La façon dont la belle Mélusine, qui fascine les héroïnes au début, devient vénéneuse et haïssable, mais toujours charismatique, est très réussie.
Bref, aux 4/5 de l'ouvrage, j'étais emballée.
Et puis il y a la fin, vraiment trop radicale à mon goût, au point d'en perdre toute l'aura de réalisme qui avait été développée tout du long. Les actes prêtés aux différents protagonistes ne collent plus à leur personnalité, et le gars au camion règle le tout à la façon d'un cheveu indigeste dans la soupe.
Reste un très beau livre, un beau papier et une reliure de qualité, servi par un dessin sympathique qui rend bien l'ambiance désespérée du récit. Mais une déception certaine pour un livre qui n'est pas passé loin du coup de coeur.
Ce livre m’a laissé légèrement perplexe. Je ne suis pas un fanatique de ces travaux au caractère éminemment expérimental. De plus, cet ouvrage se caractérise par la quasi-absence de narration. J’ai donc un avis assez mitigé sur le travail des deux auteurs Ruppert et Mulot.
Si la trame principale suit la destinée de deux reporters-photographes qui essaient de filmer des actes zoophiles au jardin des plantes, celle-ci est encadrée par un certain nombre de séquences traitant de sujets relativement sordides servis par des dessins plutôt neutres. Toutes ces séquences ont toutes pour mobiles l’utilisation voire l’exploitation du médium bande dessinée dans un style très oubapien.
Certaines expérimentations m’ont bien plu, comme celle de la provocation dans un saloon, dont les images principales sont reprises dans un stéréoscope formant un cube.
Mais, je trouve que les thèmes abordés sont parfois assez limite, que ce soit la « partouze des mutilés », dont l’intérêt vient du traitement en phénakistiscope (idée d’un disque qui reproduit une série d’images) ; ou encore la mutilation des prostitués, dernière horreur du livre.
Donc, c’est plutôt réussi en terme d’originalité, mais à réserver à ceux qui sont adeptes de ce genre d’expérimentation.
Une série qui se passe "entre deux mondes" ; celui de "l'ancien" Japon et celui du nouveau ; où l'ancienne féodalité fait place -doucement- à l'ère moderne (vers la fin du 19ème siècle).
Kenshin ?... un ancien assassin, expert en arts martiaux ; une espèce de Robin des Bois quand même qui combat les parvenus et autres "chipoteurs".
Bien aimé car, tout en étant une série d'action, elle est aussi une sorte de réflexion sur la fin d'un "monde" encore régi par le code d'honneur des samouraïs.
J'ai eu affaire ici à une vraie saga, assez emblématique, qui bénéficie d'une mise en page au découpage dynamique et syncopé.
Je la préfère d'ailleurs aux dessins animés dont je me suis farci quelques-uns des 96 épisodes sans réelle saveur.
Sur papier, c'est quand même autre chose : les aventures de ce justicier impitoyable me sont plus intéressantes, même si parfois il faut quelques notions de base de l'histoire du Japon pour en comprendre et apprécier certains développements des divers postulats.
J'ai eu ici affaire à un postulat de départ comme j'en ai déjà lu d'autres de même type : un naufrage spatial, deux rescapés : un adolescent et son robot recueillis par des indigènes bleutés plutôt pacifiques, ce sur une planète composée d'archipels.
Tout irait bien jusque là MAIS : boum ! y a des richesses sur la planète ; lesquelles vont vite attirer moult convoitises.
C'est quand même curieux que personne ne s'intéressait à la planète avant ce crash, non ?...
Nonobstant ce fait, la série est un très bon space opera qui multiplie les morceaux de bravoure ; dont le style général et -surtout- le dessin, me font penser à nombre de (bons) comic books US.
Ca ne renouvelle pas (trop) le genre, c'est vrai, mais il y a quand même pas mal d'inventivité au niveau des scénarios, de créativité à celui des personnages et décors.
Le tout m'a donc donné un bon cocktail délassant... et aussi attachant.
Une série qui débute par un postulat vraiment "à part" ; une série qui m'a narré la découverte -et ses conséquences- d'un manuscrit d'exception que le prophète Mahomet aurait lui-même calligraphié sur une omoplate de chameau.
Une série curieuse aussi, intrigante, dont chaque tome peut être lu du premier au dernier... ou inversement ; et où un opus lu séparément peut être intégré dans les autres.
Série ambitieuse aussi, dont la structure textuelle est un excellent modèle de malignité. De la véritable horlogerie suisse sur papier !...
Cette série m'a étonné, car elle est l'oeuvre d'une dizaine de dessinateurs ; lesquels ont oeuvré individuellement, ont mis leur(s) vision(s) sur chaque tome.
C'est vrai qu'en fin de cycle -mais est-ce un cycle- ce "Décalogue", tout en étant un excellent exercice de style(s), explore d'une certaine façon les profondeurs de l'âme et est un très bon exemple d'une sorte de vision universelle tolérante.
Un chouette postulat de Lapierre et Magda qui, ici, ont construit une série, originale qui mêle le fantastique et une certaine... angoisse.
L'histoire est pourtant simple : un petit garçon reçoit un jouet ; mais celui-ci se révèle capable de tuer et -également- d'influencer les réactions du gamin.
J'ai -ci plus haut- écrit "angoisse" car il est vrai que le papa du gamin disparaît assez violemment au troisième opus.
Bon, c'est vrai qu'une fois l'effet de surprise passé, cette réplique d'un vaisseau spatial -baptisée Captain Foudre- n'est plus qu'une sorte de jouet maléfique dont le comportement "tueur" ne m'émeut plus.
Mais l'ensemble est quand même bien balancé par des scénarios à rebondissements.
Le graphisme ?... là, j'aime beaucoup. Dû au talent réel de Magda (Magda Seron) il révèle ici un trait fin, réaliste, au service d'une histoire qui -tout compte fait- se révèle fort humaine.
Cet album est un recueil d'histoires de longueur variable dont certaines autobiographiques. Dans l'une d'elles, l'auteur évoque les cours de bande dessinée qu'elle donnait à 2 jeunes français vivant à New-York. Alors qu'elle se demande elle-même si elle a quelque chose à leur enseigner, ceux-ci ne pensait qu'à dessiner des trucs vulgaires, foutre le boxon et se battre entre eux, bref des branleurs d'ados. A la manière de cette histoire, l'auteur parle de petites expériences comme celle-ci mais également de récits fictifs laissant la plupart du temps le lecteur à sa réflexion sur une fin ouverte, sans réelle chute.
Cette auteur rangée dans la fibre underground américaine dans laquelle on a entre autres rangé Spiegelman avant elle, livre des histoires assez noires et cyniques évoquant pêle-mêle drogue, solitude, folie etc. Le dessin est dans cette même veine sombre, trait gras, accompagné parfois de beaucoup de texte, notamment dans l'évocation de son enfance de petit génie.
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Le Scrameustache
Une série agréable, plutôt ciblée "jeune public". Elle débute dans l'hebdo Spirou n° 1808 du 23 Novembre 1972. J'aimais bien. J'écris bien : "aimais"... Et c'est vrai que, pendant une dizaine d'albums, j'ai apprécié les aventures de Khéna, petit garçon vite entouré du Scrameustache, des Galaxiens et de leurs ennemis les Kromoks. Mais il est vrai que Khéna est un personnage qui fait bien pâle figure. De ce fait le Scrameustache -plébiscité par les jeunes lecteurs- va prendre de plus en plus d'importance et devenir la vedette de la série ; Khéna devenant une sorte de faire valoir -et encore- du gentil extraterrestre. Gos, l'auteur, lancera même une série qui ne concerne que les Galaxiens. Influencé par Peyo, j'ai constaté que ces petits bonhommes verts ne sont pas sans rappeler les Schtroumpfs bleus. Qu'en penser ?... c'est assez efficace quand même. Une bonne "entrée" plaisante qui introduit ainsi le jeune public à l'univers de la science-fiction. J'ai personnellement arrêté de collectionner la série après une dizaine d'albums. Même si le graphisme -clair et précis- est toujours de bonne facture, les scénarios -quant à aux- ne se renouvellent pas ; jusqu'à en devenir un peu lassants. Pas mal quand même. Mais pas tout !...
Tartine
Tartine ?... elle débute en Italie, en 1953, dans le fascicule "Trottolino". Elle s'appelle alors "Nonna Abelarda" (Grand-Mère Abélarde). Gros succès transalpin où le jeune lectorat s'amuse bien de ses frasques. C'est en 1956 qu'elle fait son entrée en France. Les histoires ?... aucune prétention, aucune crédibilité : c'est de l'humour assez explosif (pour les plus jeunes) qui se dispute à l'absurde le plus pur, mais quand même gentillet. Mais ça marche !... Je me souviens, gamin, aller chercher MON "Tartine" (en petit format) hebdomadaire qui -alors- coûtait l'équivalent de 7 Eurocents. Et j'en ai lu, des "Tartine", des "Tartine Mariol" et autres "Tartinet" ; car les aventures de cette mémé ont été déclinées en plusieurs appellations. Le graphisme ?... les histoires sont rapidement dessinées par un collectif. Mais le trait sera toujours simple, bien lisible, mettant "en avant" les personnages par rapport aux décors qui -souvent- sont rares ou inexistants. Tartine ?... aisément trouvables en Belgique, surtout en format poche ; ce bien que sa "production" se soit arrêtée en 1982. Je dois en posséder quelque 300 exemplaires (honte à moi : dans deux cartons). Je ne les lis plus, c'est vrai ; mais c'est un (petit) pan de ma jeunesse dont je ne veux absolument pas me débarrasser. Les albums : Editions M.C.L. : 8 tomes de 1970 à 1978. Mais c'est aussi, aux éditions SNPI : 448 "petits formats" de 1956 à 1982, 74 "grands formats", sous le nom "Festival Tartine", de 1961 à 1973, 198 "Tartinet", de 1959 à 1970
Gourh le Ba-Lourh
De ces temps ci, je m’intéresse à des albums qui commencent à avoir un taux de moisitude respectable (une contamination croisée du Spooky sans aucun doute). J’avoue avoir eu un petit faible pour les dessins qui attirent la sympathie. Dans un style "gros pif" humoristique, on suit les déboires de Gourh, un redoutable chasseur d’escargots de la tribu des Bâ-lourh. Cette tribu préhistorique me fait beaucoup penser à La Tribu Terrible de Bess. Entre ces deux tribus, on peut former des "couples" par analogie : un guerrier un peu mou (Gourh et Plume d’œuf), un grand chef, un sorcier et la fille de la tribu qui attire toutes les convoitises. Il manque juste Sabot pour faire un brin d’esprit et l’homme médecine pour gruger ses pairs. Cet opus (le seul de paru) rassemble plusieurs récits courts de qualité plutôt faiblarde. La narration montre rapidement ses limites en mettant en scène des histoires banales qui provoquent malgré tout un léger rictus de temps à autre. En effet, on sent une inspiration goscinnienne avec quelques jeux de mots qui prêtent à sourire. Mais tout ça sent le déjà vu.
Tout doit disparaître
Je viens de finir de lire "tout doit disparaître" et je dois avouer que je suis très partagée sur ce titre, qui m'a par moment réellement enthousiasmée, mais au final plutôt déçue. Les premières pages commencent par un dialogue sur fond d'images déprimantes d'un village moribond. Sur le moment, ce dialogue m'a énervée : comme dit plus bas, on y trouve un concentré de lieux communs sur les provinciaux... mais une fois le livre refermé, ce dialogue prend une toute autre résonance, pour le coup assez intéressante. S'ensuivent des chapitres assez brillants, sur l'évolution des relations dans un groupe d'adolescents un peu voire très paumés. La façon dont la belle Mélusine, qui fascine les héroïnes au début, devient vénéneuse et haïssable, mais toujours charismatique, est très réussie. Bref, aux 4/5 de l'ouvrage, j'étais emballée. Et puis il y a la fin, vraiment trop radicale à mon goût, au point d'en perdre toute l'aura de réalisme qui avait été développée tout du long. Les actes prêtés aux différents protagonistes ne collent plus à leur personnalité, et le gars au camion règle le tout à la façon d'un cheveu indigeste dans la soupe. Reste un très beau livre, un beau papier et une reliure de qualité, servi par un dessin sympathique qui rend bien l'ambiance désespérée du récit. Mais une déception certaine pour un livre qui n'est pas passé loin du coup de coeur.
Panier de singe
Ce livre m’a laissé légèrement perplexe. Je ne suis pas un fanatique de ces travaux au caractère éminemment expérimental. De plus, cet ouvrage se caractérise par la quasi-absence de narration. J’ai donc un avis assez mitigé sur le travail des deux auteurs Ruppert et Mulot. Si la trame principale suit la destinée de deux reporters-photographes qui essaient de filmer des actes zoophiles au jardin des plantes, celle-ci est encadrée par un certain nombre de séquences traitant de sujets relativement sordides servis par des dessins plutôt neutres. Toutes ces séquences ont toutes pour mobiles l’utilisation voire l’exploitation du médium bande dessinée dans un style très oubapien. Certaines expérimentations m’ont bien plu, comme celle de la provocation dans un saloon, dont les images principales sont reprises dans un stéréoscope formant un cube. Mais, je trouve que les thèmes abordés sont parfois assez limite, que ce soit la « partouze des mutilés », dont l’intérêt vient du traitement en phénakistiscope (idée d’un disque qui reproduit une série d’images) ; ou encore la mutilation des prostitués, dernière horreur du livre. Donc, c’est plutôt réussi en terme d’originalité, mais à réserver à ceux qui sont adeptes de ce genre d’expérimentation.
Kenshin le Vagabond
Une série qui se passe "entre deux mondes" ; celui de "l'ancien" Japon et celui du nouveau ; où l'ancienne féodalité fait place -doucement- à l'ère moderne (vers la fin du 19ème siècle). Kenshin ?... un ancien assassin, expert en arts martiaux ; une espèce de Robin des Bois quand même qui combat les parvenus et autres "chipoteurs". Bien aimé car, tout en étant une série d'action, elle est aussi une sorte de réflexion sur la fin d'un "monde" encore régi par le code d'honneur des samouraïs. J'ai eu affaire ici à une vraie saga, assez emblématique, qui bénéficie d'une mise en page au découpage dynamique et syncopé. Je la préfère d'ailleurs aux dessins animés dont je me suis farci quelques-uns des 96 épisodes sans réelle saveur. Sur papier, c'est quand même autre chose : les aventures de ce justicier impitoyable me sont plus intéressantes, même si parfois il faut quelques notions de base de l'histoire du Japon pour en comprendre et apprécier certains développements des divers postulats.
Aquablue
J'ai eu ici affaire à un postulat de départ comme j'en ai déjà lu d'autres de même type : un naufrage spatial, deux rescapés : un adolescent et son robot recueillis par des indigènes bleutés plutôt pacifiques, ce sur une planète composée d'archipels. Tout irait bien jusque là MAIS : boum ! y a des richesses sur la planète ; lesquelles vont vite attirer moult convoitises. C'est quand même curieux que personne ne s'intéressait à la planète avant ce crash, non ?... Nonobstant ce fait, la série est un très bon space opera qui multiplie les morceaux de bravoure ; dont le style général et -surtout- le dessin, me font penser à nombre de (bons) comic books US. Ca ne renouvelle pas (trop) le genre, c'est vrai, mais il y a quand même pas mal d'inventivité au niveau des scénarios, de créativité à celui des personnages et décors. Le tout m'a donc donné un bon cocktail délassant... et aussi attachant.
Le Décalogue
Une série qui débute par un postulat vraiment "à part" ; une série qui m'a narré la découverte -et ses conséquences- d'un manuscrit d'exception que le prophète Mahomet aurait lui-même calligraphié sur une omoplate de chameau. Une série curieuse aussi, intrigante, dont chaque tome peut être lu du premier au dernier... ou inversement ; et où un opus lu séparément peut être intégré dans les autres. Série ambitieuse aussi, dont la structure textuelle est un excellent modèle de malignité. De la véritable horlogerie suisse sur papier !... Cette série m'a étonné, car elle est l'oeuvre d'une dizaine de dessinateurs ; lesquels ont oeuvré individuellement, ont mis leur(s) vision(s) sur chaque tome. C'est vrai qu'en fin de cycle -mais est-ce un cycle- ce "Décalogue", tout en étant un excellent exercice de style(s), explore d'une certaine façon les profondeurs de l'âme et est un très bon exemple d'une sorte de vision universelle tolérante.
Charly
Un chouette postulat de Lapierre et Magda qui, ici, ont construit une série, originale qui mêle le fantastique et une certaine... angoisse. L'histoire est pourtant simple : un petit garçon reçoit un jouet ; mais celui-ci se révèle capable de tuer et -également- d'influencer les réactions du gamin. J'ai -ci plus haut- écrit "angoisse" car il est vrai que le papa du gamin disparaît assez violemment au troisième opus. Bon, c'est vrai qu'une fois l'effet de surprise passé, cette réplique d'un vaisseau spatial -baptisée Captain Foudre- n'est plus qu'une sorte de jouet maléfique dont le comportement "tueur" ne m'émeut plus. Mais l'ensemble est quand même bien balancé par des scénarios à rebondissements. Le graphisme ?... là, j'aime beaucoup. Dû au talent réel de Magda (Magda Seron) il révèle ici un trait fin, réaliste, au service d'une histoire qui -tout compte fait- se révèle fort humaine.
Quand je serai vieille et autres histoires
Cet album est un recueil d'histoires de longueur variable dont certaines autobiographiques. Dans l'une d'elles, l'auteur évoque les cours de bande dessinée qu'elle donnait à 2 jeunes français vivant à New-York. Alors qu'elle se demande elle-même si elle a quelque chose à leur enseigner, ceux-ci ne pensait qu'à dessiner des trucs vulgaires, foutre le boxon et se battre entre eux, bref des branleurs d'ados. A la manière de cette histoire, l'auteur parle de petites expériences comme celle-ci mais également de récits fictifs laissant la plupart du temps le lecteur à sa réflexion sur une fin ouverte, sans réelle chute. Cette auteur rangée dans la fibre underground américaine dans laquelle on a entre autres rangé Spiegelman avant elle, livre des histoires assez noires et cyniques évoquant pêle-mêle drogue, solitude, folie etc. Le dessin est dans cette même veine sombre, trait gras, accompagné parfois de beaucoup de texte, notamment dans l'évocation de son enfance de petit génie.