Intéressante cette nouvelle série… Elle nous met aux côtés de Gabin Kashenko, antiquaire qui se retrouve malgré lui dans de drôles d’histoires…
C’est la première « pure » fiction de Bétaucourt après des albums documentaires ou fortement influencés par la politique, si l’on met de côté les deux tomes de Sergent Mastock. Ici c’est une sorte de polar rural, avec des « acteurs » ordinaires. Mystères, meurtre, rumeur de trésor, il y a beaucoup d’ingrédients pour faire un thriller de bonne tenue. Le scénariste y parvient, sur les deux tiers de l’album ; curieusement je trouve que l’intrigue faiblit vers la fin de ce diptyque, dès que l’action commence à se faire un peu plus trépidante. Espérons que la suite se révèlera tout aussi intéressante et un peu plus solide.
Bétaucourt a trouvé en Pagot un dessinateur plutôt doué, au style proche de celui d’Eric Maltaite (421), mais qui manque un peu de solidité sur les visages. Mais pour le reste c’est très agréable à lire et à feuilleter. Je lirai la suite avec intérêt.
On connaît tous l’histoire de Roméo et Juliette. Ici Erroc (scénariste des Les Profs) et Rodrigue (dessinateur de Cubitus) nous proposent leur version, plus « réaliste » : Juliette a un appareil dentaire, Roméo est myope comme une taupe et n’entend pas bien, et en plus son père est pizzaiolo.
Comme dans la version originale, leurs pères vont tout faire pour les empêcher de se voir, et cela donne lieu à une belle diversité de situations, dont certaines assez sympathiques. Cependant dès le premier tome, la menace de la répétition plane, et je ne suis pas sûr qu’une suite soit d’aussi bonne qualité…
Reste tout de même le dessin de Rodrigue, très agréable, fortement lisible. Une parodie sympathique.
Ah, ça manquait une bd sur l’homme le plus haï par tous les amateurs de football de France et de Navarre. Faro, amateur de sport (scénariste de « Rugbill » et dessinateur de « Moi l’arbitre », s’en donne à cœur joie dans cet album qui retrace le parcours de celui que l’on a surnommé « Le Celte » ou « Le Boucher » au cours de sa carrière de joueur… Et pour « expliquer » ses choix tactiques si surprenants, sa communication unique, il lui invente une sorte de boulet au pied, ce rejeton de Chirac qui veut à tout prix devenir international. Sympathique rajout, mais sans réel intérêt, hélas, le sel se trouvant plutôt dans l’interaction de Raymond avec ses joueurs, les dirigeants de la FFF, sa femme, les medias…
Faro a eu la bonne idée de « greffer » Pierre Ménès et Dominique Grimault à Estelle Denis, compagne de l’entraîneur, composant ainsi un drôle de « couple », où les trois piliers de 100% Foot repèrent les « bonnes « vannes. Pour ceux qui suivent le foot, c’est un peu décevant, car des personnages comme Jean Simonet ou Jean-Pierre Escalettes sont relativement épargnés… Domenech « prend » tout, mais de façon sympathique, et passe pour une sorte de victime qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour se faire virer. Pas de bol, ça ne marche jamais, la France se qualifie à chaque fois, et va même jusqu’en finale de la Coupe du Monde 2006…
Assez rigolo pour qui suit le football, mais pas hilarant non plus. A noter une galerie de personnages assez sympathiques dans leurs propres rôles : Yannick Noah, Steevy, Thierry Roland, Zidane (qui passe pour un imbécile intersidéral)… Par contre je n’ai pas trop compris l’utilisation de Pasqua pour représenter les RG, lui qui était déjà plus ou moins sorti de la vie politique à l’époque… Marrante l’image renvoyée par Jacquet, sorte de messie à qui tout obéit, tout réussit. C’est relativement discret, mais efficace.
Faro a un style de caricaturiste de presse, et ça passe plutôt bien pour ce genre de série d’humour, même si je ne suis pas super fan de son trait.
Sympathique si vous aimez le foot, grâce à quelques idées bien trouvées. Les autres passeront leur chemin sans regret.
Cette BD est un recueil de 13 histoires distinctes et différentes.
J'ai grandement apprécié les 7 premiers récits mais j'ai peiné sur les 6 derniers.
Il y a plusieurs petits romans graphiques plaisants où les traditions coréennes sont mises en avant. Au début de la lecture, j'ai pensé à Baudoin pour les thèmes et un peu pour le dessin. Mais l'auteur coréen a un dessin beaucoup plus fin. Le trait est sûr et le rendu est réaliste mais épuré.
L'auteur aurait du se cantonner aux récits personnels car les adaptions de la fin de la BD sont beaucoup plus indigestes.
J'ai trouvé cette BD à petit prix, sans cela je serais passé à côté car je ne suis pas manga en temps normal. La lecture se fait à l'européenne (bon sens) pour mon plus grand soulagement.
Les premiers scenarii et le dessin méritent clairement le détour.
Après avoir refermé l'intégrale de H.M.S, plusieurs sentiments contradictoires s'emparent de moi. D'un certain côté l'histoire n'est pas trop mal, mais d'un autre elle est bien trop mal exploitée.
On sent que les auteurs ont voulu introduire des aspects historiques dans leur récit, mais le problème vient du fait que certaines scènes font totalement rajout. Par exemple, dans le second diptyque, l'histoire des frère et sœur alourdit considérablement l'histoire. Certes c'est l'occasion de caser quelques éléments historiques, mais l'intégration se réalise au détriment de la fluidité du récit. Du coup, on se retrouve balloté entre plusieurs navires, sans toujours parvenir à identifier les différents acteurs. De même, cet éparpillement empêche un développement plus poussé des protagonistes, et l'on se retrouve ainsi en présence de beaucoup de noms sans réelle personnalité. Même le héros ne bénéficie pas de psychologie évoluée, c'est dire.
Quant à l'histoire, on ne peut pas dire qu'elle soit très folichonne. Dans un premier temps, l'arrivée sur le navire se fait dans la douleur. On est noyé dans des termes nautiques incompréhensibles pour le lecteur lambda, l'histoire tarde à se mettre en place, et l'on ne comprend pas bien le rôle de ces scènes totalement coupées de l'histoire principale. Comme je l'évoquais plus haut, ces scènes sont destinées à fournir un background historique, rien de plus.
Puis dans le deuxième tome, l'histoire parvient véritablement à accrocher le lecteur, à soulever un brin de mystère. Enfin, lors du dénouement, on ne peut que déplorer le manque d'imagination des auteurs. Déjà perceptible tout le long de l'histoire, recourant à de grossiers artifices, la fin parachève ce manque total d'imagination pour nous servir une conclusion insipide.
Mais l'histoire n'est pas seule en cause. Il faut également mettre au crédit d'une lecture parfois laborieuse une narration calamiteuse. Les dialogues manquent aussi cruellement de verve, et pire, sonnent très souvent artificiels. Ainsi un marin benêt aura la même expression qu'un commodore ou qu'un lieutenant, ou passera d'une léthargie intellectuelle à une interrogation inarrêtable.
Néanmoins, si ma critique jusque là acerbe peut vous paraître étrange en regard de ma note, c'est uniquement dû au fait que je n'ai listé pour le moment que les différents défauts. Il me faut maintenant rétablir l'équilibre en listant les qualités de cette série, ce qui sera malheureusement plus court que la première partie.
Ce qui m'a le plus surpris, et notamment dans le premier diptyque, c'est le microcosme que forme un navire. J'ai en effet été étonné de voir que sur un bâtiment de guerre, "territoire" exigu, on pouvait être si éloigné les uns des autres. J'ai parfois eu l'impression d'évoluer dans un monde différent selon l'endroit représenté.
Autre qualité, l'aspect historique. Même si cette facette de l'histoire est mal gérée, il est intéressant de connaître les mœurs de l'époque, la vie marine, la situation politique, etc. Et bien que tout cela ne soit pas très bien raconté, j'ai quand même passé un bon moment à lire cette BD. Je pense que l'air du large a su me séduire, et que les effluves marins ont su malgré tout me conquérir en partie, à défaut d'avoir su me captiver sinon me retenir avec les intrigues.
Pour terminer, j'évoquerai le dessin. Mi-figue mi-raisin me semble l'expression la plus appropriée. On a à tribord des navires à la finition très élaborée, des cases qui ne manquent pas trop de détail et des couleurs majoritairement chaudes; et on trouve à bâbord des faciès et des positions trop figées, des visages et des textures à la teinte parfois artificielle qui mettent malheureusement en valeur le traitement informatique.
Au final, on se retrouve avec une impression d'inachevé, de "peut mieux faire". La narration aurait gagné en fluidité si les auteurs avaient mieux intégré le contexte historique et plus travaillé les réactions et les dialogues des personnages. On retiendra aussi un manque d'imagination au niveau de l'histoire, qui se révèle décevante. Un aspect plus huis-clos n'aurait pas été pour m'incommoder, surtout que le cadre se prêtait bien à l'exercice. Malgré cela, l'ambiance qui se dégage des grands larges a su me toucher quelque peu. Je n'en retiens donc pas que du négatif.
Si vous comptez acquérir la série, privilégiez la petite intégrale qui réunit les 4 premiers tomes actuellement disponibles. Autrement j'en déconseille l'achat.
Pas mal du tout ce premier album de Damien May ! « Tueuse » est l’adaptation en bd du roman d’Annie Barrière du même nom.
« Tueuse » nous propose de suivre les péripéties d’une tueuse à gages. Au début, le lecteur l’accompagne dans ses périples pour buter un mec ou une nana dont le nom de la victime est dévoilé au téléphone par un commanditaire dont elle ignore complètement l’identité. On suit donc comme un road-movie cette tueuse jusqu’au jour où elle n’a plus de nouvelles de sa copine qui partage sa vie…
J’ai particulièrement aimé l’ambiance de ce récit qui se situe en Provence (la majeure partie se passe à Marseille) et qui nous présente un thriller pur et dur.
J’ai adoré aussi le tempérament de cette tueuse implacable qui n’hésite pas à s’adonner massivement aux plaisirs, à la luxure car elle a conscience que sa vie ne tient qu’à un fil !
J’ai enfin apprécié le coup de patte de Damien May dont j’ai ressenti son admiration pour Edmond Baudouin, un auteur qui l’a influencé. Je trouve que son encrage (au Pentel ?) est parfaitement adapté à cette histoire. Ses décors sont suffisamment détaillés pour qu’on se croie à Marseille. Cependant, je pense qu’un effort de la part de l’auteur doit être porté sur la représentation de ses personnages pour qu’ils soient plus facilement identifiables et pour qu’ils aient des anatomies moins changeantes.
Je ne reproche qu’une seule chose à cette bd : Le dénouement ne m’est pas apparu très clair. Peut-être qu’une relecture me permettra de gommer cette impression.
« Tueuse » est un album que j’ai acquis lors de mon passage au stand des Ronds dans l’O du festival bd d’Angoulême afin de donner un coup de pouce à Damien May qui démarre dans le monde du 9ème art. Ce fut une bonne découverte ! J’y ai apprécié son atmosphère « polaristique », sa situation à Marseille et le tempérament de l’héroïne.
"Plus dure sera la chute" pourrait être le sous titre de cet album, à la fois au sens strict et au sens figuré.
Dans un petit format de 62 pages, Laurent Colonnier développe un récit assez déjanté et décalé tant que l’on n’a pas lu le dernier chapitre. Aussi une seconde lecture est presque nécessaire pour encore mieux apprécier cette lente déchéance vers la folie.
Le parti pris de cette approche peut rebuter certains lecteurs mais je vous conseille de persévérer, cela vaut vraiment le coup.
C'est vrai, comme l'a souligné un chroniqueur précédent, que l'on est assez proche de l'univers onirique de Pachyderme et très proche d'un Frédéric Boilet (Japon oblige...).
Le dessin assez haché et les couleurs à dominante verte et orange ne m'ont pas gêné outre mesure.
Voici donc un petit bouquin de "la Boîte à Bulles" intéressant à découvrir.
Même si j'en ai beaucoup entendu parler, je n'ai jamais lu de roman de Paul Auster. Je suis plutôt heureux de découvrir une part de son oeuvre par le biais de cette bande dessinée mais je pense ne jamais lire d'autres livres de cet auteur car ce n'est pas un genre que j'apprécie.
Il faut avouer que le scénario est original, très difficilement résumable.
En fait si, sa thématique superficielle est facile à dicter en quelques mots. Il s'agit d'un romancier à qui le hasard va permettre de se prendre pour son personnage de détective privé et mener une enquête sur un homme un peu illuminé qui a été jugé il y a des années pour avoir enfermé son fils dans le noir pendant 9 ans, et qui vient de sortir de prison, menaçant probablement la vie à peine rebâtie de son fils.
Mais ce n'est que la surface d'un récit qui en fait joue fortement sur la quête d'identité d'un personnage qui pourrait bien être l'auteur lui-même et qui s'incarne tour à tour dans presque tous les protagonistes du récit. La frontière entre réalité et imaginaire est floue, celle entre l'esprit de chaque personnage l'est encore plus. Daniel Quinn le romancier, Warren Wilson son nom de plume, Mark Work son personnage de détective, Peter Stillman père, Peter Stillman fils, Paul Auster le détective imaginaire, Paul Auster le romancier du livre et le véritable Paul Auster auteur du livre semblent tous à un moment ou à un autre être une facette du même personnage. Le récit fait d'ailleurs une nette référence à Don Quichotte, l'histoire d'un homme qui écrit sa propre histoire en la vivant autant qu'en la fantasmant.
Pas facile de bien tout saisir, et d'ailleurs l'auteur fait le choix de ne pas apporter une explication nette à son récit. Au lecteur de se faire son opinion, ou de simplement ressentir ce qu'il lui plait de ressentir.
C'est en cela que je ne suis pas convaincu, car je tombe très difficilement sous le charme d'un tel type de récit et, là encore, je suis resté en bonne partie sur le bord de la route.
Par contre, même si je n'ai pas idée du contenu détaillé du véritable roman, je trouve l'adaptation réussie. Par le biais de l'image et d'une narration assez particulière, les auteurs parviennent à transmettre des concepts assez indicibles. C'est bien foutu et formellement assez beau. Les vrais amateurs de Paul Auster et de son oeuvre seront certainement ravis de cette adaptation en bande dessinée qui est loin d'être une basique mise en image d'un récit complexe mais qui, au contraire, apporte une dimension supplémentaire et retranscrit probablement avec justesse l'âme de son intrigue.
J'adore qu'un plan se déroule sans accroc !
Pour le premier volume de cette nouvelle collection Le Casse, j’ai découvert un chouette album, bien rythmé et offrant un bon moment de divertissement.
Si vous êtes fan de ce genre de scénario, bénéficiant de quelques bons rebondissements, je pense que vous ne serez pas déçus.
Le graphisme est à la hauteur de l’histoire et j’ai trouvé la colorisation particulièrement réussie, compte-tenu des différents lieux présentés dans l’intrigue.
Au final, je conseille l’achat de cet album mais ne lui attribue « que » la troisième note, étant donné que l’intérêt semble réduit dans le cas d’une relecture… Pour le reste, j'ai passé un très bon moment à lire ce one-shot!
Monde futuriste, dessin dynamique et couleurs flashies, voici l'univers de Speedway. Il y a une idée de départ pas mal mais hélas la sauce ne prend que moyennement.
En 2650 et des poussières, un championnat de courses automobiles inter galactique à bord d'extraordinaires bolides. Malheureusement notre jeune et vaillant pilote n'est pas très attachant, voire même un peu antipathique. Il y a trop de clichés dans les comportements des personnages et dans les dialogues.
D'un autre coté, 500 ans plus tôt une mission d'exploration arrive sur la planète A:xis. La planète est mystérieuse et notre équipe d'aventuriers va faire une découverte totalement inattendue. Alors que ce n'est pas l'histoire principale, j'ai trouvé cette partie de l'histoire plus intéressante bien que ce soit du déjà vu et revu.
Ces 2 histoires vont évidement se recouper et c'est intéressant de voir comment, car elles sont quand même séparées par 500 ans. Hélas elles peinent à se rejoindre, cela n'arrive d'ailleurs que sur les dernières pages et à la fin de ce premier tome ce mince lien ne semble pas franchement avoir de grandes répercussions.
Au final, c'est distrayant, sans plus.
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Le Chineur
Intéressante cette nouvelle série… Elle nous met aux côtés de Gabin Kashenko, antiquaire qui se retrouve malgré lui dans de drôles d’histoires… C’est la première « pure » fiction de Bétaucourt après des albums documentaires ou fortement influencés par la politique, si l’on met de côté les deux tomes de Sergent Mastock. Ici c’est une sorte de polar rural, avec des « acteurs » ordinaires. Mystères, meurtre, rumeur de trésor, il y a beaucoup d’ingrédients pour faire un thriller de bonne tenue. Le scénariste y parvient, sur les deux tiers de l’album ; curieusement je trouve que l’intrigue faiblit vers la fin de ce diptyque, dès que l’action commence à se faire un peu plus trépidante. Espérons que la suite se révèlera tout aussi intéressante et un peu plus solide. Bétaucourt a trouvé en Pagot un dessinateur plutôt doué, au style proche de celui d’Eric Maltaite (421), mais qui manque un peu de solidité sur les visages. Mais pour le reste c’est très agréable à lire et à feuilleter. Je lirai la suite avec intérêt.
Les Amours compliquées de Roméo et Juliette
On connaît tous l’histoire de Roméo et Juliette. Ici Erroc (scénariste des Les Profs) et Rodrigue (dessinateur de Cubitus) nous proposent leur version, plus « réaliste » : Juliette a un appareil dentaire, Roméo est myope comme une taupe et n’entend pas bien, et en plus son père est pizzaiolo. Comme dans la version originale, leurs pères vont tout faire pour les empêcher de se voir, et cela donne lieu à une belle diversité de situations, dont certaines assez sympathiques. Cependant dès le premier tome, la menace de la répétition plane, et je ne suis pas sûr qu’une suite soit d’aussi bonne qualité… Reste tout de même le dessin de Rodrigue, très agréable, fortement lisible. Une parodie sympathique.
Domenech, en bleu... et contre tous
Ah, ça manquait une bd sur l’homme le plus haï par tous les amateurs de football de France et de Navarre. Faro, amateur de sport (scénariste de « Rugbill » et dessinateur de « Moi l’arbitre », s’en donne à cœur joie dans cet album qui retrace le parcours de celui que l’on a surnommé « Le Celte » ou « Le Boucher » au cours de sa carrière de joueur… Et pour « expliquer » ses choix tactiques si surprenants, sa communication unique, il lui invente une sorte de boulet au pied, ce rejeton de Chirac qui veut à tout prix devenir international. Sympathique rajout, mais sans réel intérêt, hélas, le sel se trouvant plutôt dans l’interaction de Raymond avec ses joueurs, les dirigeants de la FFF, sa femme, les medias… Faro a eu la bonne idée de « greffer » Pierre Ménès et Dominique Grimault à Estelle Denis, compagne de l’entraîneur, composant ainsi un drôle de « couple », où les trois piliers de 100% Foot repèrent les « bonnes « vannes. Pour ceux qui suivent le foot, c’est un peu décevant, car des personnages comme Jean Simonet ou Jean-Pierre Escalettes sont relativement épargnés… Domenech « prend » tout, mais de façon sympathique, et passe pour une sorte de victime qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour se faire virer. Pas de bol, ça ne marche jamais, la France se qualifie à chaque fois, et va même jusqu’en finale de la Coupe du Monde 2006… Assez rigolo pour qui suit le football, mais pas hilarant non plus. A noter une galerie de personnages assez sympathiques dans leurs propres rôles : Yannick Noah, Steevy, Thierry Roland, Zidane (qui passe pour un imbécile intersidéral)… Par contre je n’ai pas trop compris l’utilisation de Pasqua pour représenter les RG, lui qui était déjà plus ou moins sorti de la vie politique à l’époque… Marrante l’image renvoyée par Jacquet, sorte de messie à qui tout obéit, tout réussit. C’est relativement discret, mais efficace. Faro a un style de caricaturiste de presse, et ça passe plutôt bien pour ce genre de série d’humour, même si je ne suis pas super fan de son trait. Sympathique si vous aimez le foot, grâce à quelques idées bien trouvées. Les autres passeront leur chemin sans regret.
Feux (Oh Sé-Young)
Cette BD est un recueil de 13 histoires distinctes et différentes. J'ai grandement apprécié les 7 premiers récits mais j'ai peiné sur les 6 derniers. Il y a plusieurs petits romans graphiques plaisants où les traditions coréennes sont mises en avant. Au début de la lecture, j'ai pensé à Baudoin pour les thèmes et un peu pour le dessin. Mais l'auteur coréen a un dessin beaucoup plus fin. Le trait est sûr et le rendu est réaliste mais épuré. L'auteur aurait du se cantonner aux récits personnels car les adaptions de la fin de la BD sont beaucoup plus indigestes. J'ai trouvé cette BD à petit prix, sans cela je serais passé à côté car je ne suis pas manga en temps normal. La lecture se fait à l'européenne (bon sens) pour mon plus grand soulagement. Les premiers scenarii et le dessin méritent clairement le détour.
H.M.S.
Après avoir refermé l'intégrale de H.M.S, plusieurs sentiments contradictoires s'emparent de moi. D'un certain côté l'histoire n'est pas trop mal, mais d'un autre elle est bien trop mal exploitée. On sent que les auteurs ont voulu introduire des aspects historiques dans leur récit, mais le problème vient du fait que certaines scènes font totalement rajout. Par exemple, dans le second diptyque, l'histoire des frère et sœur alourdit considérablement l'histoire. Certes c'est l'occasion de caser quelques éléments historiques, mais l'intégration se réalise au détriment de la fluidité du récit. Du coup, on se retrouve balloté entre plusieurs navires, sans toujours parvenir à identifier les différents acteurs. De même, cet éparpillement empêche un développement plus poussé des protagonistes, et l'on se retrouve ainsi en présence de beaucoup de noms sans réelle personnalité. Même le héros ne bénéficie pas de psychologie évoluée, c'est dire. Quant à l'histoire, on ne peut pas dire qu'elle soit très folichonne. Dans un premier temps, l'arrivée sur le navire se fait dans la douleur. On est noyé dans des termes nautiques incompréhensibles pour le lecteur lambda, l'histoire tarde à se mettre en place, et l'on ne comprend pas bien le rôle de ces scènes totalement coupées de l'histoire principale. Comme je l'évoquais plus haut, ces scènes sont destinées à fournir un background historique, rien de plus. Puis dans le deuxième tome, l'histoire parvient véritablement à accrocher le lecteur, à soulever un brin de mystère. Enfin, lors du dénouement, on ne peut que déplorer le manque d'imagination des auteurs. Déjà perceptible tout le long de l'histoire, recourant à de grossiers artifices, la fin parachève ce manque total d'imagination pour nous servir une conclusion insipide. Mais l'histoire n'est pas seule en cause. Il faut également mettre au crédit d'une lecture parfois laborieuse une narration calamiteuse. Les dialogues manquent aussi cruellement de verve, et pire, sonnent très souvent artificiels. Ainsi un marin benêt aura la même expression qu'un commodore ou qu'un lieutenant, ou passera d'une léthargie intellectuelle à une interrogation inarrêtable. Néanmoins, si ma critique jusque là acerbe peut vous paraître étrange en regard de ma note, c'est uniquement dû au fait que je n'ai listé pour le moment que les différents défauts. Il me faut maintenant rétablir l'équilibre en listant les qualités de cette série, ce qui sera malheureusement plus court que la première partie. Ce qui m'a le plus surpris, et notamment dans le premier diptyque, c'est le microcosme que forme un navire. J'ai en effet été étonné de voir que sur un bâtiment de guerre, "territoire" exigu, on pouvait être si éloigné les uns des autres. J'ai parfois eu l'impression d'évoluer dans un monde différent selon l'endroit représenté. Autre qualité, l'aspect historique. Même si cette facette de l'histoire est mal gérée, il est intéressant de connaître les mœurs de l'époque, la vie marine, la situation politique, etc. Et bien que tout cela ne soit pas très bien raconté, j'ai quand même passé un bon moment à lire cette BD. Je pense que l'air du large a su me séduire, et que les effluves marins ont su malgré tout me conquérir en partie, à défaut d'avoir su me captiver sinon me retenir avec les intrigues. Pour terminer, j'évoquerai le dessin. Mi-figue mi-raisin me semble l'expression la plus appropriée. On a à tribord des navires à la finition très élaborée, des cases qui ne manquent pas trop de détail et des couleurs majoritairement chaudes; et on trouve à bâbord des faciès et des positions trop figées, des visages et des textures à la teinte parfois artificielle qui mettent malheureusement en valeur le traitement informatique. Au final, on se retrouve avec une impression d'inachevé, de "peut mieux faire". La narration aurait gagné en fluidité si les auteurs avaient mieux intégré le contexte historique et plus travaillé les réactions et les dialogues des personnages. On retiendra aussi un manque d'imagination au niveau de l'histoire, qui se révèle décevante. Un aspect plus huis-clos n'aurait pas été pour m'incommoder, surtout que le cadre se prêtait bien à l'exercice. Malgré cela, l'ambiance qui se dégage des grands larges a su me toucher quelque peu. Je n'en retiens donc pas que du négatif. Si vous comptez acquérir la série, privilégiez la petite intégrale qui réunit les 4 premiers tomes actuellement disponibles. Autrement j'en déconseille l'achat.
Tueuse
Pas mal du tout ce premier album de Damien May ! « Tueuse » est l’adaptation en bd du roman d’Annie Barrière du même nom. « Tueuse » nous propose de suivre les péripéties d’une tueuse à gages. Au début, le lecteur l’accompagne dans ses périples pour buter un mec ou une nana dont le nom de la victime est dévoilé au téléphone par un commanditaire dont elle ignore complètement l’identité. On suit donc comme un road-movie cette tueuse jusqu’au jour où elle n’a plus de nouvelles de sa copine qui partage sa vie… J’ai particulièrement aimé l’ambiance de ce récit qui se situe en Provence (la majeure partie se passe à Marseille) et qui nous présente un thriller pur et dur. J’ai adoré aussi le tempérament de cette tueuse implacable qui n’hésite pas à s’adonner massivement aux plaisirs, à la luxure car elle a conscience que sa vie ne tient qu’à un fil ! J’ai enfin apprécié le coup de patte de Damien May dont j’ai ressenti son admiration pour Edmond Baudouin, un auteur qui l’a influencé. Je trouve que son encrage (au Pentel ?) est parfaitement adapté à cette histoire. Ses décors sont suffisamment détaillés pour qu’on se croie à Marseille. Cependant, je pense qu’un effort de la part de l’auteur doit être porté sur la représentation de ses personnages pour qu’ils soient plus facilement identifiables et pour qu’ils aient des anatomies moins changeantes. Je ne reproche qu’une seule chose à cette bd : Le dénouement ne m’est pas apparu très clair. Peut-être qu’une relecture me permettra de gommer cette impression. « Tueuse » est un album que j’ai acquis lors de mon passage au stand des Ronds dans l’O du festival bd d’Angoulême afin de donner un coup de pouce à Damien May qui démarre dans le monde du 9ème art. Ce fut une bonne découverte ! J’y ai apprécié son atmosphère « polaristique », sa situation à Marseille et le tempérament de l’héroïne.
Internal Lobster
"Plus dure sera la chute" pourrait être le sous titre de cet album, à la fois au sens strict et au sens figuré. Dans un petit format de 62 pages, Laurent Colonnier développe un récit assez déjanté et décalé tant que l’on n’a pas lu le dernier chapitre. Aussi une seconde lecture est presque nécessaire pour encore mieux apprécier cette lente déchéance vers la folie. Le parti pris de cette approche peut rebuter certains lecteurs mais je vous conseille de persévérer, cela vaut vraiment le coup. C'est vrai, comme l'a souligné un chroniqueur précédent, que l'on est assez proche de l'univers onirique de Pachyderme et très proche d'un Frédéric Boilet (Japon oblige...). Le dessin assez haché et les couleurs à dominante verte et orange ne m'ont pas gêné outre mesure. Voici donc un petit bouquin de "la Boîte à Bulles" intéressant à découvrir.
Cité de verre
Même si j'en ai beaucoup entendu parler, je n'ai jamais lu de roman de Paul Auster. Je suis plutôt heureux de découvrir une part de son oeuvre par le biais de cette bande dessinée mais je pense ne jamais lire d'autres livres de cet auteur car ce n'est pas un genre que j'apprécie. Il faut avouer que le scénario est original, très difficilement résumable. En fait si, sa thématique superficielle est facile à dicter en quelques mots. Il s'agit d'un romancier à qui le hasard va permettre de se prendre pour son personnage de détective privé et mener une enquête sur un homme un peu illuminé qui a été jugé il y a des années pour avoir enfermé son fils dans le noir pendant 9 ans, et qui vient de sortir de prison, menaçant probablement la vie à peine rebâtie de son fils. Mais ce n'est que la surface d'un récit qui en fait joue fortement sur la quête d'identité d'un personnage qui pourrait bien être l'auteur lui-même et qui s'incarne tour à tour dans presque tous les protagonistes du récit. La frontière entre réalité et imaginaire est floue, celle entre l'esprit de chaque personnage l'est encore plus. Daniel Quinn le romancier, Warren Wilson son nom de plume, Mark Work son personnage de détective, Peter Stillman père, Peter Stillman fils, Paul Auster le détective imaginaire, Paul Auster le romancier du livre et le véritable Paul Auster auteur du livre semblent tous à un moment ou à un autre être une facette du même personnage. Le récit fait d'ailleurs une nette référence à Don Quichotte, l'histoire d'un homme qui écrit sa propre histoire en la vivant autant qu'en la fantasmant. Pas facile de bien tout saisir, et d'ailleurs l'auteur fait le choix de ne pas apporter une explication nette à son récit. Au lecteur de se faire son opinion, ou de simplement ressentir ce qu'il lui plait de ressentir. C'est en cela que je ne suis pas convaincu, car je tombe très difficilement sous le charme d'un tel type de récit et, là encore, je suis resté en bonne partie sur le bord de la route. Par contre, même si je n'ai pas idée du contenu détaillé du véritable roman, je trouve l'adaptation réussie. Par le biais de l'image et d'une narration assez particulière, les auteurs parviennent à transmettre des concepts assez indicibles. C'est bien foutu et formellement assez beau. Les vrais amateurs de Paul Auster et de son oeuvre seront certainement ravis de cette adaptation en bande dessinée qui est loin d'être une basique mise en image d'un récit complexe mais qui, au contraire, apporte une dimension supplémentaire et retranscrit probablement avec justesse l'âme de son intrigue.
Le Casse - Diamond
J'adore qu'un plan se déroule sans accroc ! Pour le premier volume de cette nouvelle collection Le Casse, j’ai découvert un chouette album, bien rythmé et offrant un bon moment de divertissement. Si vous êtes fan de ce genre de scénario, bénéficiant de quelques bons rebondissements, je pense que vous ne serez pas déçus. Le graphisme est à la hauteur de l’histoire et j’ai trouvé la colorisation particulièrement réussie, compte-tenu des différents lieux présentés dans l’intrigue. Au final, je conseille l’achat de cet album mais ne lui attribue « que » la troisième note, étant donné que l’intérêt semble réduit dans le cas d’une relecture… Pour le reste, j'ai passé un très bon moment à lire ce one-shot!
Speedway
Monde futuriste, dessin dynamique et couleurs flashies, voici l'univers de Speedway. Il y a une idée de départ pas mal mais hélas la sauce ne prend que moyennement. En 2650 et des poussières, un championnat de courses automobiles inter galactique à bord d'extraordinaires bolides. Malheureusement notre jeune et vaillant pilote n'est pas très attachant, voire même un peu antipathique. Il y a trop de clichés dans les comportements des personnages et dans les dialogues. D'un autre coté, 500 ans plus tôt une mission d'exploration arrive sur la planète A:xis. La planète est mystérieuse et notre équipe d'aventuriers va faire une découverte totalement inattendue. Alors que ce n'est pas l'histoire principale, j'ai trouvé cette partie de l'histoire plus intéressante bien que ce soit du déjà vu et revu. Ces 2 histoires vont évidement se recouper et c'est intéressant de voir comment, car elles sont quand même séparées par 500 ans. Hélas elles peinent à se rejoindre, cela n'arrive d'ailleurs que sur les dernières pages et à la fin de ce premier tome ce mince lien ne semble pas franchement avoir de grandes répercussions. Au final, c'est distrayant, sans plus.