La force du Punisher, c’est son côté « tough guy », sans pitié. Un homme dur, qui a dégusté dans le passé, et qui a décidé de dézinguer à tout va les fâcheux. Ce recueil de ses aventures ne déçoit pas de ce côté-là. Mâchoires crispées, muscles saillants, le Punisher avance et mitraille sans sourciller. Le dessin de Mike Zeck lui rend bien service, mais ce serait bien de lui faire la même tête d’une case sur l’autre. Peu original, il a toutefois l’avantage d’être parfaitement lisible. Quant au scénario, il tient en deux lignes, et c’est un peu dommage, car le Punisher manque du coup singulièrement de profondeur.
Amateurs d’histoires linéaires, passez votre chemin. Amateurs de grandes fresques médiévales pleines de bruit et de fureur, idem. Fans de récits intimistes, de secrets d’alcôves et de complots, suivez le mouvement. Il n’y a rien de tout cela dans Gaston Fébus, la BD censée conter la vie du personnage éponyme, l’une des plus passionnantes de l’Histoire du grand Sud-Ouest.
Très vite, la lecture montre une évidence : Pierre Tucco-Chala est peut-être un grand historien, spécialiste de Fébus, mais il ne saura jamais conter une histoire. Impossible. Jamais.
Car son récit est complètement haché, sujet à d’incroyables coupes scénaristiques. Des dizaines de personnages différents sont évoqués, sans que l’on comprenne véritablement si leur rôle est primordial ou négligeable. De même, tous les aspects de la vie de Gaston sont évoqués (ses difficultés à avoir un enfant avec son épouse légitime, son aura de chef de guerre, sa passion pour la chasse, son action pour le développement de la musique…) dans un grand désordre.
Quant à l’unité de temps, elle est jetée aux orties : le tome 1, par exemple, raconte 7 ans en 40 pages. Je parle du tome 1, car un deuxième (Gaston Fébus chez les Teutoniques – on dirait un titre d’album d’Astérix) était visiblement prévu, mais n’a jamais vu les jours… Mais dans ce n’importe quoi indigne d’un récit de cette ambition, il faut quand même retirer deux points positifs : d’abord le dossier pédagogique en fin de volume, plutôt clair, et bien étayé par une iconographie choisie avec soin.
Ensuite, et surtout, le dessin de De Huescar, vraiment très bon, régulier, réaliste, proche de celui du Philippe Delaby de Murena, pour rester dans le registre historique.
Malgré des couleurs un peu fades, c’est le gros point fort de cette série, à réserver, toutefois, aux amateurs d’histoire locale.
Eric Gorski, polonais d’origine, a entrepris, un peu comme son héros, d’enquêter, de témoigner, de rendre compte de ce qu’il s’est passé dans les années 40 dans cette région. Vaste programme, tant l’administration s’est efforcée d’effacer ou de falsifier les faits durant 60 ans. Mais on comprend que cela lui tienne à cœur. Il s’agit d’une histoire effroyable, brumeuse et compliquée.
Hélas, Gorski échoue à nous faire ressentir peur, clairvoyance et compréhension. Sur toute la ligne quasiment. Car son récit est chaotique, tout sauf linéaire. On suit le parcours de plusieurs de ces « témoins muets » du massacre de Katyn, et de deux victimes, mais les intrigues se chevauchent, s’intervertissent, et l’on perd rapidement le fil. D’autant plus que l’album est truffé de références historiques certes intéressantes dans l’absolu, mais inutiles dans le cadre du récit ; elles sont illustrées par des caricatures (de l’époque ?) elles aussi sans réel intérêt. Ajoutons que le mode de narration est un peu aléatoire : un coup c’est Wladislaw qui raconte, un coup Elzbieta, un coup l’un ou l’autre des témoins… La narration reprend parfois les textes des phylactères précédents, mais il faut alors se replacer dans une autre disposition pour saisir la différence. Bref, c’est le foutoir.
Si l’on achète l’album sur la seule foi de la couverture, bel exemple de style Stalner/Vicomte, on risque d’être déçu par le dessin lui-même. Morphologies et perspectives approximatives, fluidité inexistante entre les personnages et leurs attributs (couvre-chefs, vêtements) achèvent l’instillation d’ennui chez le lecteur lambda.
En résumé : la tentative de Gorski est louable, mais absolument inadaptable en BD, surtout par lui. Un article ou un ouvrage eût mieux convenu pour cette enquête, à réserver toutefois aux amateurs d’Histoire.
Comme souvent, j’ai du mal avec ces petits polars. Je les trouve souvent laborieux, trop court, et un rien m’as-tu-vu. C’est encore le cas ici. Les péripéties s’enchaînent trop facilement, les alliances des protagonistes sont trop artificielles… Quant au soi-disant arrière-plan géopolitique, il me semble soit trop caricatural, soit trop succinct pour être vraiment intéressant.
Le dessin de Toshy… Il est typique du genre, très expressionniste, mais un peu bâclé à mon goût. Encore un Petit meurtre à oublier…
Etrange album. Racontant les dernières heures du catharisme au travers de l’épisode de Montségur, c’est une page importante de l’Histoire de France qui est ici exposée. Mais malheureusement, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions des auteurs. Car le scénario, censé éclaircir ces heures sombres, est assez nébuleux la plupart du temps, et ce n’est pas le dessin qui permettra d’améliorer les choses. Confus, brumeux, approximatif, on a même du mal à distinguer les personnages. Même si cette histoire est courte (c’est un diptyque), la lecture en est difficile.
Le dessin de cette BD est assez esthétique. Légèrement vieillot, les planches et les personnages sont rendues assez jolis par une mise en page mettant en valeur l'esthétisme Second Empire du récit. Néanmoins, on peut y reprocher un aspect un peu figé ou "posé" des personnages, ainsi qu'une certaine laideur des parties intimes masculines.
Quant à l'histoire, c'est un récit érotique vraiment bateau : la jeune prude vient voir sa cousine sexuellement libérée pour apprendre les mystères de l'amour et surtout du sexe, la bête histoire d'initiation où tout se passe bien et où à la fin tout le monde baise tout le monde. Mais c'est de l'érotisme, pas du pornographique, donc on n'y voit guère plus que des fesses, des seins et une toison mystérieuse. L'aspect émoustillant est assez absent tant les situations sont convenues ("bonjour, je vous présente untel, nous allons faire l'amour ensemble") et sans originalité. En outre, les dialogues sont vraiment très présents, et quand il ne s'agit pas de discours explicatif sur le sexe de la part de la cousine délurée, ce sont des dialogues précieux en plein coeur de la scène d'orgie : "Comme cela, tu veux bien ?" - "Puisque tu me le demandes si gentiment" - "Si monsieur Adrien n'y voit pas d'inconvénient" - "bien au contraire ma bonne Antonia" - "j'ai été fasciné, je vous l'avoue" ... Bon, ça change, des "Aaah", "Oooh", "Schlirp schlirp", mais bon, c'est un peu lourd quand même. Si encore c'était pris sur le ton de la rigolade, mais non, ça a l'air bien sérieux.
Une BD érotique un peu lourde à lire et pas suffisamment originale pour mériter d'être conseillée.
Le premier tome de cette série est presque illisible tant la narration en est bordélique. Le dessin lui aussi est surprenant pour une BD de la collection Vécu : les décors sont plutôt bons mais les personnages sont un peu... spéciaux. Déjà ils sont légèrement ridicules quand on les voit courir mais ils ont aussi des visages un peu caricaturaux, voire comiques, ce qui tranche avec le sérieux de l'histoire. Quant au scénario, justement, il a le gros défaut de ne pas voir du tout son contexte historique expliqué (l'Ukraine en 1920) ce qui m'a plongé dans l'expectative pour comprendre ce qu'il se passait, qui était confronté à qui, que voulaient les personnages et pourquoi ils étaient là. Et comme je le disais, la narration est vraiment bordélique, on n'y comprend pas grand chose, et surtout on ne s'attache pas du tout aux personnages et on ne rentre pas du tout dans l'histoire.
Le tome 2 s'arrange à ce point de vue même si la narration et les dialogues pêchent encore par endroits. Mais par contre, maintenant que je connais le nouveau contexte (l'Allemagne des débuts du nazisme), j'ai pu mieux "apprécié" le récit et justement, je n'ai guère été captivé. L'histoire m'a plutôt ennuyé, certaines facilités scénaristiques et autres déjà-vus m'ont même plutôt agacé.
Et puis le tome 3, enfin, s'arrange encore au niveau de la narration. Le contexte historique (la France dans les années 34-35) m'était à nouveau un peu inconnu et encore une fois pas expliqué du tout, ce qui m'a une fois de plus empêché de bien entrer dans le récit. Et toujours pas moyen d'entrer dans l'histoire, de trouver les personnages crédibles et attachants, quoi que ce soit.
Je me suis donc ennuyé sur l'intégralité de cette série et j'ai pris très peu de plaisir à la lire.
Sans m'être renseigné sur cette série, j'ai aussitôt reconnu en la lisant le style des BDs "sérieuses" qu'on pouvait trouver dans les Pif-Gadget d'antan. Aux côtés de Rahan, Doc Justice, etc..., cette BD de Gillon ne ferait pas tâche tant par le style graphique que par le scénario.
Le style de Gillon fait assez vieillot. Réaliste et un peu désuet, je ne peux pas dire que je l'apprécie vraiment, mais il colle bien à cette histoire un peu naïve de pirates et de jeune garçon aventureux.
Car oui, le scénario fait vraiment naïf. Ca ressemble à de la "BD à papa", où l'aventure et l'exotisme priment sur le réalisme et la rigueur historique. Ca commence avec notre jeune héros, Jérémie, qui se retrouve Robinson sur une île infestée d'Incas sauvages décidés à le sacrifier en haut de leur pyramide. Après une fuite pleine de ruse et d'astuces, Jérémie se retrouve à bord d'un bateau pirate avec lesquels il vivra quelques aventures avant de fuir avec la jolie mais capricieuse Doña Aurelia Sanchez Espinoza. Vraiment rien de bien nouveau dans ces histoires de 20 pages qui se suivent, à raison de 2 par albums. On retrouve tous les poncifs et la naïveté des vieilles histoires d'aventures, de pirates et de Caraïbes.
La narration est également très désuète puisqu'il n'y a pas là de bulles de textes mais uniquement une narration présente à chaque case, alourdissant un peu le récit, lui donnant un côté encore plus naïf et surtout toujours désuet. Ce serait presque un hommage aux BDs d'antan si seulement Gillon avait su aller au delà de ce qui se faisait déjà antan et faire un peu mieux ou un peu plus neuf.
Hormis cet aspect très vieillot, le récit se laisse lire mais sans apporter de nouveauté au genre. Si on n'a rien d'autre à lire, ça passe, quoi.
J'ai mis l'album en one shot, mais il me semble avoir entendu dire que ce serait une série reprenant à chaque tome un personnage de l'univers de Warhammer.
Etant joueur de ce jeu de plateau, j'ai acheté l'album par curiosité.
On peut dire que c'est assez médiocre.
D'une part le dessin est passable, parfois ça va mais le reste du temps le trait est gros, flou. En plus le dessinateur s'est aidé de l'ordinateur pour créer des décors ou des objets, quand on voit ce que c'est on se dit que ce serait allé plus vite de les faire à la main et ça aurait au moins donné de l'homogénéité à l'album. C'est bien simple on a des images de synthèse sur papier.
L'histoire de Malus se découpe en fait en plusieurs épisodes, certains sont pas mal, d'autres sont franchement moins bons et inutiles.
On ne peut pas dire non plus que la psychologie du personnage soit très travaillée...
Seulement pour les fans du jeu, pour les autres ya de bien meilleures histoires de fantasy.
Etait-il judicieux de donner une suite à Lanfeust de Troy ? Pour Soleil, certainement ! Pour nous lecteurs, c’est nettement plus discutable !
Cependant, je dois avouer que c’est avec un certain appétit que je me suis attelée à la lecture des nouvelles aventures de cet abruti de Lanfeust, Hébus (et ses mouches) et de la volcanique Cixi.
Bon, le scénario lève le voile sur les origines de Troy (pour nous faire avaler la pilule du passage de nos héros, de l’univers de l’heroïc-fantasy à celui de la science-fiction), bien, intéressant, ... mais encore ? A partir du tome 3, on ne sait plus trop où Arleston veut en venir, ça devient mou. Tout devient prétexte à un humour qui s’alourdit de page en page, mention spéciale au tome 4 et son pénible “...tu l’as ta E.T douche !”, mon dieu, deux planches pour cette chute minable !! Ils sont sponsorisés ou quoi ?!
Reste le dessin : là, je dois dire que je ne crache pas sur ces planches, le trait est fin, les scènes de paysages sont vraiment belles, les couleurs, bien que numériques, sont assez harmonieuses, bref, si l’histoire était à la hauteur, cela constituerait une bonne série, mais, hélas ... !
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Le Punisher - Zéro absolu (Retour vers nulle part)
La force du Punisher, c’est son côté « tough guy », sans pitié. Un homme dur, qui a dégusté dans le passé, et qui a décidé de dézinguer à tout va les fâcheux. Ce recueil de ses aventures ne déçoit pas de ce côté-là. Mâchoires crispées, muscles saillants, le Punisher avance et mitraille sans sourciller. Le dessin de Mike Zeck lui rend bien service, mais ce serait bien de lui faire la même tête d’une case sur l’autre. Peu original, il a toutefois l’avantage d’être parfaitement lisible. Quant au scénario, il tient en deux lignes, et c’est un peu dommage, car le Punisher manque du coup singulièrement de profondeur.
Gaston Fébus
Amateurs d’histoires linéaires, passez votre chemin. Amateurs de grandes fresques médiévales pleines de bruit et de fureur, idem. Fans de récits intimistes, de secrets d’alcôves et de complots, suivez le mouvement. Il n’y a rien de tout cela dans Gaston Fébus, la BD censée conter la vie du personnage éponyme, l’une des plus passionnantes de l’Histoire du grand Sud-Ouest. Très vite, la lecture montre une évidence : Pierre Tucco-Chala est peut-être un grand historien, spécialiste de Fébus, mais il ne saura jamais conter une histoire. Impossible. Jamais. Car son récit est complètement haché, sujet à d’incroyables coupes scénaristiques. Des dizaines de personnages différents sont évoqués, sans que l’on comprenne véritablement si leur rôle est primordial ou négligeable. De même, tous les aspects de la vie de Gaston sont évoqués (ses difficultés à avoir un enfant avec son épouse légitime, son aura de chef de guerre, sa passion pour la chasse, son action pour le développement de la musique…) dans un grand désordre. Quant à l’unité de temps, elle est jetée aux orties : le tome 1, par exemple, raconte 7 ans en 40 pages. Je parle du tome 1, car un deuxième (Gaston Fébus chez les Teutoniques – on dirait un titre d’album d’Astérix) était visiblement prévu, mais n’a jamais vu les jours… Mais dans ce n’importe quoi indigne d’un récit de cette ambition, il faut quand même retirer deux points positifs : d’abord le dossier pédagogique en fin de volume, plutôt clair, et bien étayé par une iconographie choisie avec soin. Ensuite, et surtout, le dessin de De Huescar, vraiment très bon, régulier, réaliste, proche de celui du Philippe Delaby de Murena, pour rester dans le registre historique. Malgré des couleurs un peu fades, c’est le gros point fort de cette série, à réserver, toutefois, aux amateurs d’histoire locale.
Témoins muets
Eric Gorski, polonais d’origine, a entrepris, un peu comme son héros, d’enquêter, de témoigner, de rendre compte de ce qu’il s’est passé dans les années 40 dans cette région. Vaste programme, tant l’administration s’est efforcée d’effacer ou de falsifier les faits durant 60 ans. Mais on comprend que cela lui tienne à cœur. Il s’agit d’une histoire effroyable, brumeuse et compliquée. Hélas, Gorski échoue à nous faire ressentir peur, clairvoyance et compréhension. Sur toute la ligne quasiment. Car son récit est chaotique, tout sauf linéaire. On suit le parcours de plusieurs de ces « témoins muets » du massacre de Katyn, et de deux victimes, mais les intrigues se chevauchent, s’intervertissent, et l’on perd rapidement le fil. D’autant plus que l’album est truffé de références historiques certes intéressantes dans l’absolu, mais inutiles dans le cadre du récit ; elles sont illustrées par des caricatures (de l’époque ?) elles aussi sans réel intérêt. Ajoutons que le mode de narration est un peu aléatoire : un coup c’est Wladislaw qui raconte, un coup Elzbieta, un coup l’un ou l’autre des témoins… La narration reprend parfois les textes des phylactères précédents, mais il faut alors se replacer dans une autre disposition pour saisir la différence. Bref, c’est le foutoir. Si l’on achète l’album sur la seule foi de la couverture, bel exemple de style Stalner/Vicomte, on risque d’être déçu par le dessin lui-même. Morphologies et perspectives approximatives, fluidité inexistante entre les personnages et leurs attributs (couvre-chefs, vêtements) achèvent l’instillation d’ennui chez le lecteur lambda. En résumé : la tentative de Gorski est louable, mais absolument inadaptable en BD, surtout par lui. Un article ou un ouvrage eût mieux convenu pour cette enquête, à réserver toutefois aux amateurs d’Histoire.
Groupe Tel-Aviv
Comme souvent, j’ai du mal avec ces petits polars. Je les trouve souvent laborieux, trop court, et un rien m’as-tu-vu. C’est encore le cas ici. Les péripéties s’enchaînent trop facilement, les alliances des protagonistes sont trop artificielles… Quant au soi-disant arrière-plan géopolitique, il me semble soit trop caricatural, soit trop succinct pour être vraiment intéressant. Le dessin de Toshy… Il est typique du genre, très expressionniste, mais un peu bâclé à mon goût. Encore un Petit meurtre à oublier…
La Chute
Etrange album. Racontant les dernières heures du catharisme au travers de l’épisode de Montségur, c’est une page importante de l’Histoire de France qui est ici exposée. Mais malheureusement, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions des auteurs. Car le scénario, censé éclaircir ces heures sombres, est assez nébuleux la plupart du temps, et ce n’est pas le dessin qui permettra d’améliorer les choses. Confus, brumeux, approximatif, on a même du mal à distinguer les personnages. Même si cette histoire est courte (c’est un diptyque), la lecture en est difficile.
L'Ecole des biches
Le dessin de cette BD est assez esthétique. Légèrement vieillot, les planches et les personnages sont rendues assez jolis par une mise en page mettant en valeur l'esthétisme Second Empire du récit. Néanmoins, on peut y reprocher un aspect un peu figé ou "posé" des personnages, ainsi qu'une certaine laideur des parties intimes masculines. Quant à l'histoire, c'est un récit érotique vraiment bateau : la jeune prude vient voir sa cousine sexuellement libérée pour apprendre les mystères de l'amour et surtout du sexe, la bête histoire d'initiation où tout se passe bien et où à la fin tout le monde baise tout le monde. Mais c'est de l'érotisme, pas du pornographique, donc on n'y voit guère plus que des fesses, des seins et une toison mystérieuse. L'aspect émoustillant est assez absent tant les situations sont convenues ("bonjour, je vous présente untel, nous allons faire l'amour ensemble") et sans originalité. En outre, les dialogues sont vraiment très présents, et quand il ne s'agit pas de discours explicatif sur le sexe de la part de la cousine délurée, ce sont des dialogues précieux en plein coeur de la scène d'orgie : "Comme cela, tu veux bien ?" - "Puisque tu me le demandes si gentiment" - "Si monsieur Adrien n'y voit pas d'inconvénient" - "bien au contraire ma bonne Antonia" - "j'ai été fasciné, je vous l'avoue" ... Bon, ça change, des "Aaah", "Oooh", "Schlirp schlirp", mais bon, c'est un peu lourd quand même. Si encore c'était pris sur le ton de la rigolade, mais non, ça a l'air bien sérieux. Une BD érotique un peu lourde à lire et pas suffisamment originale pour mériter d'être conseillée.
Les poux
Le premier tome de cette série est presque illisible tant la narration en est bordélique. Le dessin lui aussi est surprenant pour une BD de la collection Vécu : les décors sont plutôt bons mais les personnages sont un peu... spéciaux. Déjà ils sont légèrement ridicules quand on les voit courir mais ils ont aussi des visages un peu caricaturaux, voire comiques, ce qui tranche avec le sérieux de l'histoire. Quant au scénario, justement, il a le gros défaut de ne pas voir du tout son contexte historique expliqué (l'Ukraine en 1920) ce qui m'a plongé dans l'expectative pour comprendre ce qu'il se passait, qui était confronté à qui, que voulaient les personnages et pourquoi ils étaient là. Et comme je le disais, la narration est vraiment bordélique, on n'y comprend pas grand chose, et surtout on ne s'attache pas du tout aux personnages et on ne rentre pas du tout dans l'histoire. Le tome 2 s'arrange à ce point de vue même si la narration et les dialogues pêchent encore par endroits. Mais par contre, maintenant que je connais le nouveau contexte (l'Allemagne des débuts du nazisme), j'ai pu mieux "apprécié" le récit et justement, je n'ai guère été captivé. L'histoire m'a plutôt ennuyé, certaines facilités scénaristiques et autres déjà-vus m'ont même plutôt agacé. Et puis le tome 3, enfin, s'arrange encore au niveau de la narration. Le contexte historique (la France dans les années 34-35) m'était à nouveau un peu inconnu et encore une fois pas expliqué du tout, ce qui m'a une fois de plus empêché de bien entrer dans le récit. Et toujours pas moyen d'entrer dans l'histoire, de trouver les personnages crédibles et attachants, quoi que ce soit. Je me suis donc ennuyé sur l'intégralité de cette série et j'ai pris très peu de plaisir à la lire.
Jeremie dans les îles
Sans m'être renseigné sur cette série, j'ai aussitôt reconnu en la lisant le style des BDs "sérieuses" qu'on pouvait trouver dans les Pif-Gadget d'antan. Aux côtés de Rahan, Doc Justice, etc..., cette BD de Gillon ne ferait pas tâche tant par le style graphique que par le scénario. Le style de Gillon fait assez vieillot. Réaliste et un peu désuet, je ne peux pas dire que je l'apprécie vraiment, mais il colle bien à cette histoire un peu naïve de pirates et de jeune garçon aventureux. Car oui, le scénario fait vraiment naïf. Ca ressemble à de la "BD à papa", où l'aventure et l'exotisme priment sur le réalisme et la rigueur historique. Ca commence avec notre jeune héros, Jérémie, qui se retrouve Robinson sur une île infestée d'Incas sauvages décidés à le sacrifier en haut de leur pyramide. Après une fuite pleine de ruse et d'astuces, Jérémie se retrouve à bord d'un bateau pirate avec lesquels il vivra quelques aventures avant de fuir avec la jolie mais capricieuse Doña Aurelia Sanchez Espinoza. Vraiment rien de bien nouveau dans ces histoires de 20 pages qui se suivent, à raison de 2 par albums. On retrouve tous les poncifs et la naïveté des vieilles histoires d'aventures, de pirates et de Caraïbes. La narration est également très désuète puisqu'il n'y a pas là de bulles de textes mais uniquement une narration présente à chaque case, alourdissant un peu le récit, lui donnant un côté encore plus naïf et surtout toujours désuet. Ce serait presque un hommage aux BDs d'antan si seulement Gillon avait su aller au delà de ce qui se faisait déjà antan et faire un peu mieux ou un peu plus neuf. Hormis cet aspect très vieillot, le récit se laisse lire mais sans apporter de nouveauté au genre. Si on n'a rien d'autre à lire, ça passe, quoi.
Darkblade
J'ai mis l'album en one shot, mais il me semble avoir entendu dire que ce serait une série reprenant à chaque tome un personnage de l'univers de Warhammer. Etant joueur de ce jeu de plateau, j'ai acheté l'album par curiosité. On peut dire que c'est assez médiocre. D'une part le dessin est passable, parfois ça va mais le reste du temps le trait est gros, flou. En plus le dessinateur s'est aidé de l'ordinateur pour créer des décors ou des objets, quand on voit ce que c'est on se dit que ce serait allé plus vite de les faire à la main et ça aurait au moins donné de l'homogénéité à l'album. C'est bien simple on a des images de synthèse sur papier. L'histoire de Malus se découpe en fait en plusieurs épisodes, certains sont pas mal, d'autres sont franchement moins bons et inutiles. On ne peut pas dire non plus que la psychologie du personnage soit très travaillée... Seulement pour les fans du jeu, pour les autres ya de bien meilleures histoires de fantasy.
Lanfeust des Etoiles
Etait-il judicieux de donner une suite à Lanfeust de Troy ? Pour Soleil, certainement ! Pour nous lecteurs, c’est nettement plus discutable ! Cependant, je dois avouer que c’est avec un certain appétit que je me suis attelée à la lecture des nouvelles aventures de cet abruti de Lanfeust, Hébus (et ses mouches) et de la volcanique Cixi. Bon, le scénario lève le voile sur les origines de Troy (pour nous faire avaler la pilule du passage de nos héros, de l’univers de l’heroïc-fantasy à celui de la science-fiction), bien, intéressant, ... mais encore ? A partir du tome 3, on ne sait plus trop où Arleston veut en venir, ça devient mou. Tout devient prétexte à un humour qui s’alourdit de page en page, mention spéciale au tome 4 et son pénible “...tu l’as ta E.T douche !”, mon dieu, deux planches pour cette chute minable !! Ils sont sponsorisés ou quoi ?! Reste le dessin : là, je dois dire que je ne crache pas sur ces planches, le trait est fin, les scènes de paysages sont vraiment belles, les couleurs, bien que numériques, sont assez harmonieuses, bref, si l’histoire était à la hauteur, cela constituerait une bonne série, mais, hélas ... !