Un bouquin étrange, qui ne manque pas de charme... Je suis pas fou du dessin (je crois bien que j'aime pas Moebius, tout simplement), et les textes ne sont pas tous géniaux, mais dans l'ensemble, c'est assez marrant (c'est pas vraiment des gags, hein, on hurle pas de rire, mais on sourit), et très plaisant à lire.
Je suis un peu déçu, je m’attendais à un peu mieux.
Bon qu’on se le dise, on a quand même là une BD vraiment originale, et loufoque au possible! Vraiment, de ce coté, ça rivalise avec des classiques comme la Nefs des fous sans problème! Les différents protagonistes sont tous plus tarés les uns que les autres, et l’humour est bien présent (avec un premier éclat de rire des la 2eme case !). En plus les dessins sont sympas et collent bien à cette ambiance loufoque.
Mais, car il y a un mais, je trouve le scénario lui-même un peu limité. J’ai plus l’impression qu’il s’agit de la description d’un monde, avec ses paysages, ses bâtiments, ses coutumes et ses personnages. L’histoire, elle, passe un peu inaperçue. En refermant le livre, j’avais un peu une impression de « trop peu ».
Bon, je relirai de toute façon, je reste quand même sur une bonne impression. Si vous aimez tout ce qui est inhabituel et loufoque, cette BD est faite pour vous, pas de doute. Comme Kael j'hesite entre 3/5 et 4/5. Allez, soyons severe aujourd'hui!
A noter que ThePatrick, qui n’a pas du tout aimé, n’a pas non plus apprécié La Nef Des Fous. A mon avis c’est un signe. Sans être vraiment similaires, ces deux séries ont quand même en commun leur univers extravagant.
Moi, j'ai lu les trois premier tomes, et je me suis arrêté la...
Je n'ai pas aimée le dessin, et l'histoire ne m'a pas vraiment intéressé...
Le héros, pour "sauver le monde", tel bruce willis en plus feminin,
doit parcourir l'univers à la recherche des 5 maîtres des sens (un lien avec le 5éme éléments?)
Bien sur, un grand, très grand méchant, veut les en empêcher(c le role des méchants)
et jusqu'au tome 3 inclus, ses tentavives se sont révélées infructueuses.
En conclusion l'histoire est très "gentille", et sans réels rebondissements...
Désolé pour ceux qui avait adorés cette bd, mais moi je ne suis pas arrivé à aller jusqu'au bout...
Excellente initiative que ce florilège d’histoires signées par l’un des derniers vrais bons auteurs qu’ait connus la revue Fluide Glacial (je sais bien qu’il n’a pas fait que Fluide dans sa vie, d’ailleurs ce bouquin est là pour le prouver, mais disons que c’est ce qu’il a fait de plus connu). Je dois être honnête, je n’ai pas adoré toutes les histoires de Mish Mash, mais dans l’ensemble, c’est très original et souvent drôle. Les fans de Blutch devraient se jeter dessus, et ce qui ne le connaissent pas ont là un bon moyen de découvrir différents aspects de son œuvre.
Un petit reproche quand même : c'est pas donné...
Tergal c'est du pure cynisme. J'ai beaucoup de compassion pour Cassidy qui compare sa jeunesse à celle de Tergal; soit il exagère beaucoup, soit ça n'a pas été très drôle tous les jours...
Le dessin de Tronchet est assez classique dans le genre humour à la Fluide Glacial mais son univers est des plus particuliers: c'est noir, un poil nostalgique malgré tout et absolument tordant. Le passage à la jeunesse de Jean Claude au bout de trois tomes est très réussi et renouvelle bien la série. Je n'ai par contre pas du tout accroché au nouveau Jean-Claude.
J'aime assez le dessin de De Vita, très réaliste mais vraiment adapté au style d'histoire comme le disait Spooky. Cette série n'est pas extrêmement originale mais c'est plutôt bien cerné, l'intrigue du premier cycle est intéressante, quoiqu'un peu confuse dans le deuxième tome, et le personnage central est assez charismatique. L'Amérique profonde et bien sentie, ça m'a fait un peu penser à "Lone Star" de John Sayles où un shérif enquête sur un meutre commis 30 ans auparavant, dont l'enquête a été plus ou moins tenue au secret; il y a un peu la même ambiance que dans ce film.
Le tome 3 est nettement moins subtil et un peu cousu de fil blanc; je sais pas si la série va tenir la longueur, ça pourait devenir un peu redondant.
Pour un mouflet, Johan et Pirlouit, c'est parfait. Il y a de l'humour, de l'aventure, des gentils, des méchants, du merveilleux et même des schtroumpfs. J'suis pas persuadé que je serais en extase à la relecture maintenant mais j'ai de bons souvenirs de tomes tels que le maître de Roucybeuf, la flute à 6 schtroumpfs, la flèche noire ou la source des dieux.
OK, c'est plutôt pour les enfants mais il n'en reste pas moins que c'est une BD des plus originales, surtout vu l'époque où elle a été créée. Certains albums sont vraiment excellents parce qu'ils traitent de sujets sérieux d'un manière ludique: le schtroumpfissime ou schtroumpf vert et vert schtroumpf par exemple. Les schtroumpfs c'est l'idéal pour rentrer dans le monde magique de la BD.
Je n'ai lu que 2 tomes pour le moment, j'attends la suite pour savoir si j'augmente ma note jusqu'au maximum, mais pour moi, c'est une oeuvre culte en puissance, ça. J'ai hélas du mal à expliquer pourquoi. Peut-être tout simplement parce que cette BD a le même pouvoir hypnotique que les spirales qui envoûtent ses personnages. Une fois qu'on a mis les yeux dessus, impossible de décrocher : moi, j'ai dévoré les 400 premières pages d'une traite, et j'attends les suivantes avec impatience. Alors, évidemment, il est possible que la surenchère d'atrocités à laquelle on assiste rebute certains. Les scènes horribles sont légion, il faut bien le dire. Elles témoignent de l'incroyable imagination d'un auteur tordu mais indubitablement original et talentueux. Ses délires sont assez impressionnants ; je n'avais rien vu/lu d'aussi étonnant depuis bien longtemps. Un cinéaste comme David Cronenberg alignerait, dans un de ses films, le quart du nombre de scènes d'anthologie (dans le genre dérangeant et morbide) que contient "Spirale", ses fans crieraient au génie. Enfin bon, bref, tout ça pour vous dire que "Spirale", c'est pas de la daube.
Et pourtant, à la base, je suis assez réticent à l'égard des mangas. Mais çui-là, pfffff, la vache... Tellement excellent que je lui pardonne sans peine ses quelques faiblesses. Car il faut quand même signaler que "Spirale" n'est pas sans défaut... Ainsi, par exemple, les soi-disant "épilogues", saynètes à vocation comique dans lesquelles l'auteur se met en scène, sont ridicules. C'est jamais que 2 pages à la fin de chaque tome, mais on aurait largement pu s'en passer, merci. Enfin bon, pas grave... Secundo, chaque épisode de 32 pages est excellent (enfin, presque chaque, il doit bien y en avoir un ou deux qui sont un peu moins bien), et pour tout dire, chacun se suffirait presque à lui-même, oui mais voilà, justement, c'est un peu le problème : au bout du compte, est-ce que cette succession de grands moments va former un tout réellement cohérent et valable ? Faut voir... Mais bon, dans l'immédiat, ne boudons pas notre plaisir, hein ! Et puis pour finir, un dernier petit truc qui me chiffonne : tous les habitants de la ville sont constamment témoins de phénomènes ahurissants, du style.... euh, non, je dis rien, je veux rien dévoiler, mais bon, bref, ces braves gens voient des trucs pas possibles, ils s'en étonnent un peu sur le moment, mais dans le fond, personne n'a l'air de s'affoler plus que ça, les événements les plus incroyables semblent rapidement acceptés comme si c'était parfaitement normal... Mais allez savoir, y a peut-être une explication à ça, on verra bien, hein.
En résumé, pour ne pas faillir à ma réputation de gros c** qui n'aime rien et passe son temps à insulter les auteurs et à cracher sur leurs fans, je dirai que "Spirale" est l'une des 10, voire 5 meilleures BD que j'ai lues cette année, et qu'elle fait partie de ces titres que je n'aurais jamais eu la curiosité de découvrir sans BDT.
Et cette Kirié Goshima... qu'elle est jolie...
APRES LECTURE DU TROISIEME ET DERNIER TOME...
Arrrrrrgh, quelle déception ! Sérieux, j'ai presque envie de retirer un point à ma note de départ de 4/5... Ce dernier volume contient les épisodes les moins intéressants de la série, et la conclusion m'a vraiment laissé sur ma faim... C'est vraiment dommage parce, je le répète, les premiers tomes sont géniaux.
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais il est devenu de bon ton, dans le milieu de la bande dessinée, de décrier Bilal. On a pu entendre certains auteurs de la nouvelle génération, dont Blain dire que les albums de Bilal, c’était du vent, juste de la prétention mise en album. Malgré tout le respect que j’ai pour Blain, je trouve qu’il a raté une occasion de se taire. D’autres auteurs n’hésitent pas à le considérer comme une espèce de « vendu » aux salons parisiens. Franchement, face à de telles considérations à l’emporte-pièce, je reste dubitatif, n’y aurait-il pas un peu de jalousie derrière tout ça ?
Certes Bilal est le chouchou d’une certaine critique littéraire parisienne, qui ne parle de bande dessinée que lorsqu’un de ses album sort (c’est à dire une fois tous les cinq ans), mais est-ce sa faute si seuls ses albums les intéressent ? Est-ce une raison suffisante pour ternir sa réputation et entretenir des rumeurs selon lesquels il snoberait les autres auteurs et se prendrait pour Dieu le père ! Et même si c’était le cas, peut-on reprocher à un artiste de se croire le meilleur ? Reproche-t-on au boxeur de se prendre pour un surhomme lorsqu’il monte sur le ring ? Dali a eu beau se considérer comme le plus grand peintre de tous les temps, même s’il était peut-être le seul à le penser, on ne l’a jamais traité de mauvais peintre pour autant. C’est sûr qu’un artiste prétentieux s’expose toujours à être ridicule quand il n’est capable de ne faire que de la bouse. Mais ce n’est pas le cas de Bilal, loin de là !
Je ne suis pas un fan inconditionnel de tout ce qu’a fait Bilal, la trilogie Nikopol, malgré sa grande originalité, n’est pas passionnante de bout en bout, et certaines de ses histoires courtes m’ont laissés sur ma faim, mais face au premier album de cette nouvelle trilogie (qui risque d’être terminée vers 2030), j’ai bien envie, moi aussi, de crier au génie.
C’est le meilleur album que Bilal ait jamais dessiné ! Un truc incroyable, presque impensable ! Bilal ne sort qu’un album tous les cinq ans, alors chaque album se trouve être un assemblage complexe des pensées qui ont accaparé l’homme pendant des années. Le résultat est forcément dense, complexe et exige beaucoup de la part du lecteur.
Et cet album est non seulement d’un incroyable complexité mais il n’est pas facile à lire. Est-ce un défaut ? dans l’absolu, oui, mais ici, pas vraiment, parce que le lecteur y est vraiment récompensé de ses efforts.
Le sujet ? On devrait dire « les sujets » ! Bilal parle de la guerre (celle de yougoslavie comme des autres), du fanatisme religieux, de politique, et de plusieurs autres thèmes classiques de la science fiction tels que le clonage cybernétiques, et l’utopie scientiste d’un monde déshumanisé. Ca fait un peu beaucoup, mais l’auteur accomplit cela avec un tel brio ! L’univers qu’il dépeint est hallucinant, une vraie baraque des horreurs. Si l’histoire future de l’humanité devait nous conduire à ce que décrit Bilal, j’espère sincèrement ne pas vivre trop vieux !
Mais quelles idées ! Il y a plus d’idées dans ce seul album que ce que d’autres scénaristes n’auront jamais de toute leur carrière ! Avec la tiers de la moitié des idées de cet album, certains n’hésiteraient pas à faire une saga d’une vingtaine de tomes ! Bon, je vais pas citer de noms, mais des scénaristes qui dilapident la seule idée qu’ils ont en la déclinant à l’infini jusqu’à plus soif, ou en étirant inutilement une série pour faire tourner l’imprimerie et la planche à billet, on en connaît tous.
Le seul véritable reproche que ferais à l’auteur c’est que la densité de son intrigue n’est nullement clarifiée par certains choix formels : chaque case contient de grandes informations, les texte-off sont très nombreux, les ellipses et le passage d’un case à l’autre ne se fait pas toujours avec facilité. Avec un même scénario, Bilal aurait pu faire trois albums plus « présentable » pour le lecteur. Il aurait pu ainsi s’adresser sans doute à plus de lecteurs et en perdre moins en route, je pense à ceux qui, déroutés par la nécessité d’une lecture attentive, ont refermé l’album avant la fin.
Mais ce reproche n’enlève rien à mon cinq étoiles, le propos de cet album est si fort, si beau !
P.S. : Si vous avez peur d’aborder cet album parce que vous pensez que la suite risque de se faire attendre (Bilal étant occupé par la réalisation de son troisième film) ôtez vos craintes ! Cet album forme une histoire complète à lui tout seul, je ne sais pas ce que racontera la suite, mais à la lecture de cet album, je me dis qu’il pourrait tout aussi bien être un tome unique.
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Les Histoires de Monsieur Mouche
Un bouquin étrange, qui ne manque pas de charme... Je suis pas fou du dessin (je crois bien que j'aime pas Moebius, tout simplement), et les textes ne sont pas tous géniaux, mais dans l'ensemble, c'est assez marrant (c'est pas vraiment des gags, hein, on hurle pas de rire, mais on sourit), et très plaisant à lire.
Qui a tué l'idiot ?
Je suis un peu déçu, je m’attendais à un peu mieux. Bon qu’on se le dise, on a quand même là une BD vraiment originale, et loufoque au possible! Vraiment, de ce coté, ça rivalise avec des classiques comme la Nefs des fous sans problème! Les différents protagonistes sont tous plus tarés les uns que les autres, et l’humour est bien présent (avec un premier éclat de rire des la 2eme case !). En plus les dessins sont sympas et collent bien à cette ambiance loufoque. Mais, car il y a un mais, je trouve le scénario lui-même un peu limité. J’ai plus l’impression qu’il s’agit de la description d’un monde, avec ses paysages, ses bâtiments, ses coutumes et ses personnages. L’histoire, elle, passe un peu inaperçue. En refermant le livre, j’avais un peu une impression de « trop peu ». Bon, je relirai de toute façon, je reste quand même sur une bonne impression. Si vous aimez tout ce qui est inhabituel et loufoque, cette BD est faite pour vous, pas de doute. Comme Kael j'hesite entre 3/5 et 4/5. Allez, soyons severe aujourd'hui! A noter que ThePatrick, qui n’a pas du tout aimé, n’a pas non plus apprécié La Nef Des Fous. A mon avis c’est un signe. Sans être vraiment similaires, ces deux séries ont quand même en commun leur univers extravagant.
L'Epée de Cristal
Moi, j'ai lu les trois premier tomes, et je me suis arrêté la... Je n'ai pas aimée le dessin, et l'histoire ne m'a pas vraiment intéressé... Le héros, pour "sauver le monde", tel bruce willis en plus feminin, doit parcourir l'univers à la recherche des 5 maîtres des sens (un lien avec le 5éme éléments?) Bien sur, un grand, très grand méchant, veut les en empêcher(c le role des méchants) et jusqu'au tome 3 inclus, ses tentavives se sont révélées infructueuses. En conclusion l'histoire est très "gentille", et sans réels rebondissements... Désolé pour ceux qui avait adorés cette bd, mais moi je ne suis pas arrivé à aller jusqu'au bout...
Mish Mash
Excellente initiative que ce florilège d’histoires signées par l’un des derniers vrais bons auteurs qu’ait connus la revue Fluide Glacial (je sais bien qu’il n’a pas fait que Fluide dans sa vie, d’ailleurs ce bouquin est là pour le prouver, mais disons que c’est ce qu’il a fait de plus connu). Je dois être honnête, je n’ai pas adoré toutes les histoires de Mish Mash, mais dans l’ensemble, c’est très original et souvent drôle. Les fans de Blutch devraient se jeter dessus, et ce qui ne le connaissent pas ont là un bon moyen de découvrir différents aspects de son œuvre. Un petit reproche quand même : c'est pas donné...
Jean-Claude Tergal
Tergal c'est du pure cynisme. J'ai beaucoup de compassion pour Cassidy qui compare sa jeunesse à celle de Tergal; soit il exagère beaucoup, soit ça n'a pas été très drôle tous les jours... Le dessin de Tronchet est assez classique dans le genre humour à la Fluide Glacial mais son univers est des plus particuliers: c'est noir, un poil nostalgique malgré tout et absolument tordant. Le passage à la jeunesse de Jean Claude au bout de trois tomes est très réussi et renouvelle bien la série. Je n'ai par contre pas du tout accroché au nouveau Jean-Claude.
James Healer
J'aime assez le dessin de De Vita, très réaliste mais vraiment adapté au style d'histoire comme le disait Spooky. Cette série n'est pas extrêmement originale mais c'est plutôt bien cerné, l'intrigue du premier cycle est intéressante, quoiqu'un peu confuse dans le deuxième tome, et le personnage central est assez charismatique. L'Amérique profonde et bien sentie, ça m'a fait un peu penser à "Lone Star" de John Sayles où un shérif enquête sur un meutre commis 30 ans auparavant, dont l'enquête a été plus ou moins tenue au secret; il y a un peu la même ambiance que dans ce film. Le tome 3 est nettement moins subtil et un peu cousu de fil blanc; je sais pas si la série va tenir la longueur, ça pourait devenir un peu redondant.
Johan et Pirlouit
Pour un mouflet, Johan et Pirlouit, c'est parfait. Il y a de l'humour, de l'aventure, des gentils, des méchants, du merveilleux et même des schtroumpfs. J'suis pas persuadé que je serais en extase à la relecture maintenant mais j'ai de bons souvenirs de tomes tels que le maître de Roucybeuf, la flute à 6 schtroumpfs, la flèche noire ou la source des dieux.
Les Schtroumpfs
OK, c'est plutôt pour les enfants mais il n'en reste pas moins que c'est une BD des plus originales, surtout vu l'époque où elle a été créée. Certains albums sont vraiment excellents parce qu'ils traitent de sujets sérieux d'un manière ludique: le schtroumpfissime ou schtroumpf vert et vert schtroumpf par exemple. Les schtroumpfs c'est l'idéal pour rentrer dans le monde magique de la BD.
Spirale
Je n'ai lu que 2 tomes pour le moment, j'attends la suite pour savoir si j'augmente ma note jusqu'au maximum, mais pour moi, c'est une oeuvre culte en puissance, ça. J'ai hélas du mal à expliquer pourquoi. Peut-être tout simplement parce que cette BD a le même pouvoir hypnotique que les spirales qui envoûtent ses personnages. Une fois qu'on a mis les yeux dessus, impossible de décrocher : moi, j'ai dévoré les 400 premières pages d'une traite, et j'attends les suivantes avec impatience. Alors, évidemment, il est possible que la surenchère d'atrocités à laquelle on assiste rebute certains. Les scènes horribles sont légion, il faut bien le dire. Elles témoignent de l'incroyable imagination d'un auteur tordu mais indubitablement original et talentueux. Ses délires sont assez impressionnants ; je n'avais rien vu/lu d'aussi étonnant depuis bien longtemps. Un cinéaste comme David Cronenberg alignerait, dans un de ses films, le quart du nombre de scènes d'anthologie (dans le genre dérangeant et morbide) que contient "Spirale", ses fans crieraient au génie. Enfin bon, bref, tout ça pour vous dire que "Spirale", c'est pas de la daube. Et pourtant, à la base, je suis assez réticent à l'égard des mangas. Mais çui-là, pfffff, la vache... Tellement excellent que je lui pardonne sans peine ses quelques faiblesses. Car il faut quand même signaler que "Spirale" n'est pas sans défaut... Ainsi, par exemple, les soi-disant "épilogues", saynètes à vocation comique dans lesquelles l'auteur se met en scène, sont ridicules. C'est jamais que 2 pages à la fin de chaque tome, mais on aurait largement pu s'en passer, merci. Enfin bon, pas grave... Secundo, chaque épisode de 32 pages est excellent (enfin, presque chaque, il doit bien y en avoir un ou deux qui sont un peu moins bien), et pour tout dire, chacun se suffirait presque à lui-même, oui mais voilà, justement, c'est un peu le problème : au bout du compte, est-ce que cette succession de grands moments va former un tout réellement cohérent et valable ? Faut voir... Mais bon, dans l'immédiat, ne boudons pas notre plaisir, hein ! Et puis pour finir, un dernier petit truc qui me chiffonne : tous les habitants de la ville sont constamment témoins de phénomènes ahurissants, du style.... euh, non, je dis rien, je veux rien dévoiler, mais bon, bref, ces braves gens voient des trucs pas possibles, ils s'en étonnent un peu sur le moment, mais dans le fond, personne n'a l'air de s'affoler plus que ça, les événements les plus incroyables semblent rapidement acceptés comme si c'était parfaitement normal... Mais allez savoir, y a peut-être une explication à ça, on verra bien, hein. En résumé, pour ne pas faillir à ma réputation de gros c** qui n'aime rien et passe son temps à insulter les auteurs et à cracher sur leurs fans, je dirai que "Spirale" est l'une des 10, voire 5 meilleures BD que j'ai lues cette année, et qu'elle fait partie de ces titres que je n'aurais jamais eu la curiosité de découvrir sans BDT. Et cette Kirié Goshima... qu'elle est jolie... APRES LECTURE DU TROISIEME ET DERNIER TOME... Arrrrrrgh, quelle déception ! Sérieux, j'ai presque envie de retirer un point à ma note de départ de 4/5... Ce dernier volume contient les épisodes les moins intéressants de la série, et la conclusion m'a vraiment laissé sur ma faim... C'est vraiment dommage parce, je le répète, les premiers tomes sont géniaux.
Le Sommeil du Monstre
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais il est devenu de bon ton, dans le milieu de la bande dessinée, de décrier Bilal. On a pu entendre certains auteurs de la nouvelle génération, dont Blain dire que les albums de Bilal, c’était du vent, juste de la prétention mise en album. Malgré tout le respect que j’ai pour Blain, je trouve qu’il a raté une occasion de se taire. D’autres auteurs n’hésitent pas à le considérer comme une espèce de « vendu » aux salons parisiens. Franchement, face à de telles considérations à l’emporte-pièce, je reste dubitatif, n’y aurait-il pas un peu de jalousie derrière tout ça ? Certes Bilal est le chouchou d’une certaine critique littéraire parisienne, qui ne parle de bande dessinée que lorsqu’un de ses album sort (c’est à dire une fois tous les cinq ans), mais est-ce sa faute si seuls ses albums les intéressent ? Est-ce une raison suffisante pour ternir sa réputation et entretenir des rumeurs selon lesquels il snoberait les autres auteurs et se prendrait pour Dieu le père ! Et même si c’était le cas, peut-on reprocher à un artiste de se croire le meilleur ? Reproche-t-on au boxeur de se prendre pour un surhomme lorsqu’il monte sur le ring ? Dali a eu beau se considérer comme le plus grand peintre de tous les temps, même s’il était peut-être le seul à le penser, on ne l’a jamais traité de mauvais peintre pour autant. C’est sûr qu’un artiste prétentieux s’expose toujours à être ridicule quand il n’est capable de ne faire que de la bouse. Mais ce n’est pas le cas de Bilal, loin de là ! Je ne suis pas un fan inconditionnel de tout ce qu’a fait Bilal, la trilogie Nikopol, malgré sa grande originalité, n’est pas passionnante de bout en bout, et certaines de ses histoires courtes m’ont laissés sur ma faim, mais face au premier album de cette nouvelle trilogie (qui risque d’être terminée vers 2030), j’ai bien envie, moi aussi, de crier au génie. C’est le meilleur album que Bilal ait jamais dessiné ! Un truc incroyable, presque impensable ! Bilal ne sort qu’un album tous les cinq ans, alors chaque album se trouve être un assemblage complexe des pensées qui ont accaparé l’homme pendant des années. Le résultat est forcément dense, complexe et exige beaucoup de la part du lecteur. Et cet album est non seulement d’un incroyable complexité mais il n’est pas facile à lire. Est-ce un défaut ? dans l’absolu, oui, mais ici, pas vraiment, parce que le lecteur y est vraiment récompensé de ses efforts. Le sujet ? On devrait dire « les sujets » ! Bilal parle de la guerre (celle de yougoslavie comme des autres), du fanatisme religieux, de politique, et de plusieurs autres thèmes classiques de la science fiction tels que le clonage cybernétiques, et l’utopie scientiste d’un monde déshumanisé. Ca fait un peu beaucoup, mais l’auteur accomplit cela avec un tel brio ! L’univers qu’il dépeint est hallucinant, une vraie baraque des horreurs. Si l’histoire future de l’humanité devait nous conduire à ce que décrit Bilal, j’espère sincèrement ne pas vivre trop vieux ! Mais quelles idées ! Il y a plus d’idées dans ce seul album que ce que d’autres scénaristes n’auront jamais de toute leur carrière ! Avec la tiers de la moitié des idées de cet album, certains n’hésiteraient pas à faire une saga d’une vingtaine de tomes ! Bon, je vais pas citer de noms, mais des scénaristes qui dilapident la seule idée qu’ils ont en la déclinant à l’infini jusqu’à plus soif, ou en étirant inutilement une série pour faire tourner l’imprimerie et la planche à billet, on en connaît tous. Le seul véritable reproche que ferais à l’auteur c’est que la densité de son intrigue n’est nullement clarifiée par certains choix formels : chaque case contient de grandes informations, les texte-off sont très nombreux, les ellipses et le passage d’un case à l’autre ne se fait pas toujours avec facilité. Avec un même scénario, Bilal aurait pu faire trois albums plus « présentable » pour le lecteur. Il aurait pu ainsi s’adresser sans doute à plus de lecteurs et en perdre moins en route, je pense à ceux qui, déroutés par la nécessité d’une lecture attentive, ont refermé l’album avant la fin. Mais ce reproche n’enlève rien à mon cinq étoiles, le propos de cet album est si fort, si beau ! P.S. : Si vous avez peur d’aborder cet album parce que vous pensez que la suite risque de se faire attendre (Bilal étant occupé par la réalisation de son troisième film) ôtez vos craintes ! Cet album forme une histoire complète à lui tout seul, je ne sais pas ce que racontera la suite, mais à la lecture de cet album, je me dis qu’il pourrait tout aussi bien être un tome unique.