Je vais être rapide car je crois que tout a été dit sur cette série en bon et moins bon. Pour moi c'est typiquement le travail qui convient pour enrichir un hebdo ou un mensuel. Le scénario simplissime est très cadré à en devenir addictif. Voyage d'affaire-resto inconnu-le gourmet avale la moitié de la carte( en gardant la ligne)- réflexions plus ou moins profondes parfois une clope et beaucoup de sodas bien chimiques. C'est très bien dessiné surtout pour les détails de l'assiette et des restaurants.
J'ai plusieurs fois souri. En effet le tabac et les sodas me font douter de la qualité de gourmet du monsieur tellement ça casse le goût. Par contre sur ces mêmes éléments j'ai apprécié ce côté non politiquement correct même si je ne suis pas fumeur. En effet notre gourmet goinfre ne dédaigne pas un bon morceau de viande. Oups !
J'ai bien aimé aussi cette ambiance de tout petit restaurant qui incite à l'aventure et à la découverte culinaire dans le savoir-faire du cuisto.
Ici la note est un peu superflue tellement je trouve que l'album s'écarte du schéma traditionnel. Vouloir lire cela en continu c'est s'exposer à une indigestion pourtant chaque chapitre possède une saveur particulière malgré un personnage central peu attachant.
Une curiosité.
Cette bd me faisait rêver à cause de la couverture du tome 2 à la fois "so année 80", navrante et iconique en même temps, et j'ai pu l'ajouter récemment à ma collection.
Je n'avais pas de grandes expectatives, je m'attendais à une série B rétro mâtinée d'érotisme et c'est exactement ça.
Cette bande est intéressante déjà d'un point de vue historique, car c'est la seule oeuvre "ambitieuse" (dans le sens de raconter une histoire) d'un duo composé de Roger Brunel et Alain Mounier avant que ces derniers empruntent des voies plus alimentaires. Des pastiches de personnages cultes de la bd franco-belge pour Brunel et de la bd porno pauvrement éditée en noir et blanc pour Mounier, plus connu sous le pseudo Ardem.
On peut nourrir certains regrets concernant leur carrière surtout pour Mounier qui est un très bon dessinateur.
Et parce que le Solitaire est une œuvre que l'on a pas honte d'avoir lu, avec même ce plaisir coupable de posséder une bande méconnue qui ne manque pas de charme.
Il y a un peu un côté l'homme de Rio dans cette histoire. On y suit les aventures de Tomah accompagné de sa compère Dan, des routards qui ont tous les deux le chic pour se retrouver dans de mauvais draps.
C'est léger, assez anodin tant les péripéties s'enchaînent, et pourtant on passe un bon moment, il y a une insouciance dans cette bd qui est reposante. Dan est un personnage féminin qui est, contre toute attente, assez bien écrit (et très bien dessiné).
Brunel a pris l'optique d'utiliser des dialogues familiers qui s'accordent bien au ton du récit, il y a une maîtrise et une constance surprenante dans ces lignes de dialogue un peu cheap, sans tomber dans le médiocre.
Notre attention est soutenue il est vrai, par le talent de Mounier à mettre en forme la nudité féminine. Le tome 2 appuie sur l'accélérateur dans ce registre pour freiner dans le tome 3 et revenir à des choses plus sages.
3/5, une note subjective qui regarde un peu trop Dan-s le viseur.
Seul le dessin a réellement – et complètement – trouvé grâce à mes yeux. Sans fioriture, mais vraiment très bon, du semi caricatural avec une colorisation très plaisante. Du bon travail de Munuera à n’en pas douter.
Par contre l’histoire m’a laissé de côté. Je ne connais pas la nouvelle de Melville. Le point de départ est clairement intrigant, avec ce personnage énigmatique de Bartleby, qui impose sa froideur, son absurde obsession du refus de tout changement, de tout mouvement, à la société, et en particulier au clerc de notaire qui vient de l’embaucher et qui ne sait ensuite plus comment s’en débarrasser.
Mais, une fois la situation installée, j’ai trouvé que ça n’avançait plus, le lecteur est autant bloqué et interloqué que ceux qui côtoient Bartleby. Il y a avait sans doute une critique sous-jacente de la société de l’époque, je ne sais pas, mais ça m’a aussi échappé. Du coup, malgré la concision du récit et la vitesse de lecture importante, j’ai eu le temps de m’ennuyer.
Note réelle 2,5/5.
Mouais. Voilà une lecture qui me laisse perplexe. Et qui m’a aussi laissé sur ma faim.
Je ne sais pas trop où l’auteur voulait aller. Les jeunes que nous suivons se cherchent, exhibent leur mal être pour certains. Les relations que plusieurs d’entre eux nouent tournent souvent à la relation sado-masochiste, et parfois à l’expérimentation de pratiques ou de positions peu communes, quasi fétichistes. Pourquoi pas ? Mais, outre que ça n’est pas forcément ma tasse de thé, j’ai trouvé qu’Inio Asano nous donnait à voir de l’amour triste, morbide. Je ne sais pas s’il recherchait le malaise, mais il le produit en tout cas.
Hormis ces relations amoureuses, ou plutôt sexuelles sans amour, le récit traine en longueurs, et ne m’a pas vraiment captivé.
Le dessin est un peu tristoune, mais ça passe (les corps sont un peu « allongés » parfois, un peu trop filiformes). Le rendu de certains décors donne l’impression de photos retravaillées.
L’histoire semble avoir été inspirée par le dessinateur, Torrents, dont la famille a vécu une partie des violences subies par celle de l’héroïne, Angelita. La défaite des Républicains face à Franco, la Retirada (l’exil vers la France), la déportation dans les camps de concentration français – voire à Mauthausen, la séparation des familles, etc.
A cette grande Histoire douloureuse (et pourtant souvent passée sous silence en France – c’est un aspect très peu reluisant qui s’est effacé derrière la vision gaullienne de la France éternelle résistante), Lapière ajoute une petite histoire autour de secrets de famille.
Le premier tome donnant parfois l’impression d’être un long teasing, il n’est pas étonnant de trouver le second meilleur, puisqu’il livre les clés de l’intrigue. Disons que ça se laisse lire. Mais les révélations du second tome s’opposent un peu artificiellement aux questions du premier. Et je n’ai pas forcément compris pourquoi le secret avait été aussi longtemps entretenu par les parents d’Angelita. De même, les atermoiements d’Angelita, et surtout leur résolution franchement brutale en fin de second tome, ne sont pas très intéressants pour l’histoire.
Le dessin de Torrents, avec un trait gras, n’est pas désagréable. Mais, là aussi, ça manque un chouia de personnalité.
Bref, un diptyque qui se laisse lire, sur un sujet qui a priori m’intéresse. Mais il y manque un peu d’originalité par rapport à ce que j’ai déjà pu lire sur le sujet.
Quel concept original ! C'est la première fois que je lis un ouvrage qui se lit indépendamment dans les deux sens et dont les histoires se rejoignent. Malheureusement, je rejoins un peu l'avis d'Emka, quelques défauts subsistent malgré tout.
Tout d'abord du point de vue visuel, il faut saluer la qualité de ce premier ouvrage d'Aurélien Lozes (qui aura tout de même mis la bagatelle de 10 ans pour le sortir) avec une tranche toilée et deux couvertures en noir et blanc du plus bel effet. Il aurait toutefois gagné selon moi à avoir un papier mat plus en phase avec le dessin au stylo en noir & blanc plutôt qu'un papier brillant, mais c'est affaire de goût...
Les visages animaliers des personnages, à la manière d'un Blacksad, sont vraiment magnifiques et très diversifiés mais j'ai trouvé dommage que le reste de leurs corps ne soient pas plus raccords avec l'espèce animalière. C'est ainsi un peu bizarre que des personnages à plumes ou reptiliens aient des mains glabres ou blanches. Par ailleurs, les personnages ont tous la même corpulence... Au niveau des mouvements, on sent également qu'il s'agit du premier ouvrage de l'auteur, certains personnages ayant des poses peu naturelles.
En ce qui concerne l'histoire, on a affaire ici à une enquête sombre et violente, l'auteur ne ménageant pas ses héros... La scénographie est vraiment très astucieuse avec ses effets de miroir entre les deux histoires. J'ai par exemple apprécié la description du meurtre d'un personnage à travers les yeux d'un autre personnage caché au sol. Très original.
Côté bémol, j'ai en revanche été un peu désorienté par les changements d'époque en cours du récit (mai 68/Guerre 39-45, commune, etc), n'ayant pas compris réellement quel était le but recherché par l'auteur ? Un parallèle avec les deux histoires qui se déroulent dans un espace temps différent puis finissent par se croiser ? De plus, on ne peut pas nier qu'en débutant l'histoire du côté du bouquetin, ça fonctionne tout de même mieux.
Malgré tout, l'objectif recherché par l'auteur est atteint puisqu'après avoir lu les deux côté du livre, on se prend à reparcourir l'histoire pour tenter de comprendre comment l'ensemble des événements s'enchainent ou pour identifier les éventuelles incohérences.
Une première œuvre originale et pleine de promesse pour la suite, si Aurélien Lozes se prend à vouloir se lancer dans un nouveau projet!
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10
NOTE GLOBALE : 16,5/20
L'ouvrage de Gaston Leroux, un mélange de policier et de fantastique, fut fréquemment adapté, tant au cinéma (notamment par De Palma), qu'en comédie musicale, à l'opéra, au théâtre, pour la télévision, en BD ou même en musique.
Une telle profusion invite à se positionner, à choisir un angle d'approche singulier afin de se distinguer. Pour ce faire, les frères Brizzi s'appuient naturellement sur leur principale qualité, ces très reconnaissables illustrations au fusain, souvent en noir et blanc, d'un crayonné léger et aérien, précises mais néanmoins oniriques, sympathiquement rondouillardes côté personnages. Il en découle le choix scénaristique d'élever le décor (l'opéra Garnier) au statut de personnage principal de l'intrigue. L'architecture est ainsi régulièrement magnifiée via d'impressionnantes pleines pages, mais fascine aussi à mesure que les frères lui inventent des fondations labyrinthiques parcourues par une rivière souterraine, de sombres recoins abritant des pièges machiavéliques, ou encore de ténébreuses pièces interdites et cachées.
Côté intrigue, la romance policière et fantastique prend une tournure mélancolique à mesure que l'on approche cet énigmatique fantôme. L'ensemble est élégant mais plus attendu.
Jung est un auteur dont j'apprécie beaucoup le travail scénaristique et graphique. J'avais bien été un peu déçu par son autobiographie mais "Le Voyage de Phoenix" restera une grande lecture de mon été. Sur deux destins entrecroisés (Kim et Jennifer), l'auteur fait vivre ses thèmes de prédilection, la Corée avec son déchirement historique, et surtout l'adoption des enfants coréens vers les USA ou l'Europe.
Les premières planches installent le récit dans le drame. Kim est hospitalisé à NY pour une raison inconnue. Or Kim se trouve être un "noyau" autour duquel gravite l'équilibre d'Aron son père et de sa famille d'un côté et de Jennifer, sa tutrice à l'orphelinat de Seoul de l'autre. Le récit se déplace de Kim vers Jennifer qui devient instantanément la narratrice témoin de l'histoire contemporaine de la Corée et de ses habitants. Jennifer est née de deux parents américains avec un père qu'elle n'a jamais connu (déserteur en Corée). Jung nous propose alors une étude psychologique sur l'absence du père pour l'américaine ou sur l'absence de la mère du ventre pour Kim. C'est classique mais très bien maitrisé sans sentimentalité excessive. Jung installe alors un rebondissement inattendu qui me rappelle beaucoup les propositions de Grenson dans La Douceur de l'Enfer. Même si Jung n'insiste pas sur le cas du père cela permet une construction fluide et cohérente vers un épisode historique puis un changement des thématiques principales vers le deuil, la réconciliation et la reconstruction.
Cette construction très cohérente nous mène tout droit vers le maximum d'intensité dramatique avec Kim au cœur de la dramaturgie. Le double final est très émouvant.
Jung reste dans un N&B qu'il affectionne et qu'il maitrise. La narration visuelle reste fluide tout du long malgré les évolutions de thématiques au cours du récit. C'est souvent contemplatif avec quelques planches poétiques qui invite à un arrêt sur image pour la réflexion. Jung invite à prendre de la hauteur, comme le phoenix, malgré la pesanteur de certains épisodes tragiques que nous vivons.
Une très belle lecture. Je pousse un peu ma note sans regret.
C'est maintenant pour moi une confirmation, j'ai beaucoup de mal avec les scenarii de Xavier Dorison. J'ai même beaucoup de mal à comprendre cette pluie de 5 étoiles tellement je trouve la narration peu fluide, souvent lourde et alambiquée. L'auteur jongle entre des dialogues à résonnances scientifiques dans les manœuvres du sous-marin, assez proches du jargon et un discours ésotérique à consonnance mystico mésopotamienne siège du Mal absolu. Le passage d'un discours à l'autre étant souvent abrupt et déconcertant.
La rencontre de ces deux univers est assez improbable à mes yeux puisque le commandant dépressif entraine son équipage à la perte sous le prétexte de rechercher un dispositif syrien détecteur de sous marin. Voila un élément déclencheur qui ne m'a pas convaincu car c'est peu probable que la Syrie puisse avoir un tel niveau de technologie secrètement. Ensuite l'auteur multiplie les personnages secondaires au point de me perdre dans "qui est qui" avec des officiers râleurs voire qui n'obéissent pas aux ordres. Même si cela permet à l'auteur de multiplier les scènes morbides cela ajoute à la confusion d'une narration qui se disperse au fil des trois épisodes.
Le final à base d'une géologie improbable pour une conclusion cataclysmique pourtant assez mielleuse m'a fait pousser un ouf de soulagement à la fermeture du tome 3.
De plus je n'ai pas été séduit par ce graphisme très sombre avec des visages trop figés. L'ambiance des fonds abyssaux fonctionne très bien pour le T1 mais ensuite j'ai trouvé cela répétitif et souvent confus. La multiplication des scènes morbides avec des cadavres déchiquetés, torturés ou attaqués par les pires maladies n'a rien ajouté à ma lecture tellement c'est prévisible.
Une lecture très moyenne qui ne m'a pas parlé.
Je ne sais pas si Nicolas Kéramidas a pour but rêvé de convertir son lectorat à cette activité mais pour moi c'est raté.
Chacun fait ce qu'il veut de son temps mais j'ai trouvé cela très infantile. La BD part un peu dans tous les sens entre l'historique de son implication, l'historique de ce mouvement, les règles, le classement, et les différentes villes "envahies" ou groupes de "réactivations "participants.
Malgré le dessin assez humoristique voire caricatural et un esprit d'autodérision très présent il y a beaucoup de répétitions. De plus je suis resté très en dehors de l'excitation du joueur. Enfin le côté Street Art est sous-exploité, comme un prétexte de moralité. Les mosaïques ne sont pas mises en valeur par ce type de dessin.
Pour conclure je finirais par deux remarques perso sur l'innocence de cette activité. Premièrement la pose de ces mosaïques est le plus souvent illégale, d'ailleurs elles sont détruites systématiquement en certains endroits.
Ma seconde remarque m'ennuie beaucoup plus.
Pour être clair je reprends le texte de la page 139 ( en Slovénie) " Une fois encore, je me dis que sans les flashtours, ça en fait des endroits que je n'aurais jamais connu. Des villes dont j'ignorais jusqu'au nom qui sont devenues des centres d'intérêt sur cette planète." Là je tique sur cette phrase qui représente pour moi comme une invite à un tourisme dévastateur de lieux encore préservés, aux km de voitures (projet de traverser la Croatie 1200km de voiture A/R pour 3SI!), de trains voire d'avions faits uniquement pour flashé parfois deux ou trois SI. Un petit bilan carbone SVP.
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Le Gourmet solitaire
Je vais être rapide car je crois que tout a été dit sur cette série en bon et moins bon. Pour moi c'est typiquement le travail qui convient pour enrichir un hebdo ou un mensuel. Le scénario simplissime est très cadré à en devenir addictif. Voyage d'affaire-resto inconnu-le gourmet avale la moitié de la carte( en gardant la ligne)- réflexions plus ou moins profondes parfois une clope et beaucoup de sodas bien chimiques. C'est très bien dessiné surtout pour les détails de l'assiette et des restaurants. J'ai plusieurs fois souri. En effet le tabac et les sodas me font douter de la qualité de gourmet du monsieur tellement ça casse le goût. Par contre sur ces mêmes éléments j'ai apprécié ce côté non politiquement correct même si je ne suis pas fumeur. En effet notre gourmet goinfre ne dédaigne pas un bon morceau de viande. Oups ! J'ai bien aimé aussi cette ambiance de tout petit restaurant qui incite à l'aventure et à la découverte culinaire dans le savoir-faire du cuisto. Ici la note est un peu superflue tellement je trouve que l'album s'écarte du schéma traditionnel. Vouloir lire cela en continu c'est s'exposer à une indigestion pourtant chaque chapitre possède une saveur particulière malgré un personnage central peu attachant. Une curiosité.
Le Solitaire
Cette bd me faisait rêver à cause de la couverture du tome 2 à la fois "so année 80", navrante et iconique en même temps, et j'ai pu l'ajouter récemment à ma collection. Je n'avais pas de grandes expectatives, je m'attendais à une série B rétro mâtinée d'érotisme et c'est exactement ça. Cette bande est intéressante déjà d'un point de vue historique, car c'est la seule oeuvre "ambitieuse" (dans le sens de raconter une histoire) d'un duo composé de Roger Brunel et Alain Mounier avant que ces derniers empruntent des voies plus alimentaires. Des pastiches de personnages cultes de la bd franco-belge pour Brunel et de la bd porno pauvrement éditée en noir et blanc pour Mounier, plus connu sous le pseudo Ardem. On peut nourrir certains regrets concernant leur carrière surtout pour Mounier qui est un très bon dessinateur. Et parce que le Solitaire est une œuvre que l'on a pas honte d'avoir lu, avec même ce plaisir coupable de posséder une bande méconnue qui ne manque pas de charme. Il y a un peu un côté l'homme de Rio dans cette histoire. On y suit les aventures de Tomah accompagné de sa compère Dan, des routards qui ont tous les deux le chic pour se retrouver dans de mauvais draps. C'est léger, assez anodin tant les péripéties s'enchaînent, et pourtant on passe un bon moment, il y a une insouciance dans cette bd qui est reposante. Dan est un personnage féminin qui est, contre toute attente, assez bien écrit (et très bien dessiné). Brunel a pris l'optique d'utiliser des dialogues familiers qui s'accordent bien au ton du récit, il y a une maîtrise et une constance surprenante dans ces lignes de dialogue un peu cheap, sans tomber dans le médiocre. Notre attention est soutenue il est vrai, par le talent de Mounier à mettre en forme la nudité féminine. Le tome 2 appuie sur l'accélérateur dans ce registre pour freiner dans le tome 3 et revenir à des choses plus sages. 3/5, une note subjective qui regarde un peu trop Dan-s le viseur.
Bartleby, le scribe
Seul le dessin a réellement – et complètement – trouvé grâce à mes yeux. Sans fioriture, mais vraiment très bon, du semi caricatural avec une colorisation très plaisante. Du bon travail de Munuera à n’en pas douter. Par contre l’histoire m’a laissé de côté. Je ne connais pas la nouvelle de Melville. Le point de départ est clairement intrigant, avec ce personnage énigmatique de Bartleby, qui impose sa froideur, son absurde obsession du refus de tout changement, de tout mouvement, à la société, et en particulier au clerc de notaire qui vient de l’embaucher et qui ne sait ensuite plus comment s’en débarrasser. Mais, une fois la situation installée, j’ai trouvé que ça n’avançait plus, le lecteur est autant bloqué et interloqué que ceux qui côtoient Bartleby. Il y a avait sans doute une critique sous-jacente de la société de l’époque, je ne sais pas, mais ça m’a aussi échappé. Du coup, malgré la concision du récit et la vitesse de lecture importante, j’ai eu le temps de m’ennuyer. Note réelle 2,5/5.
La Fille de la plage
Mouais. Voilà une lecture qui me laisse perplexe. Et qui m’a aussi laissé sur ma faim. Je ne sais pas trop où l’auteur voulait aller. Les jeunes que nous suivons se cherchent, exhibent leur mal être pour certains. Les relations que plusieurs d’entre eux nouent tournent souvent à la relation sado-masochiste, et parfois à l’expérimentation de pratiques ou de positions peu communes, quasi fétichistes. Pourquoi pas ? Mais, outre que ça n’est pas forcément ma tasse de thé, j’ai trouvé qu’Inio Asano nous donnait à voir de l’amour triste, morbide. Je ne sais pas s’il recherchait le malaise, mais il le produit en tout cas. Hormis ces relations amoureuses, ou plutôt sexuelles sans amour, le récit traine en longueurs, et ne m’a pas vraiment captivé. Le dessin est un peu tristoune, mais ça passe (les corps sont un peu « allongés » parfois, un peu trop filiformes). Le rendu de certains décors donne l’impression de photos retravaillées.
Le Convoi (Torrents/Lapière)
L’histoire semble avoir été inspirée par le dessinateur, Torrents, dont la famille a vécu une partie des violences subies par celle de l’héroïne, Angelita. La défaite des Républicains face à Franco, la Retirada (l’exil vers la France), la déportation dans les camps de concentration français – voire à Mauthausen, la séparation des familles, etc. A cette grande Histoire douloureuse (et pourtant souvent passée sous silence en France – c’est un aspect très peu reluisant qui s’est effacé derrière la vision gaullienne de la France éternelle résistante), Lapière ajoute une petite histoire autour de secrets de famille. Le premier tome donnant parfois l’impression d’être un long teasing, il n’est pas étonnant de trouver le second meilleur, puisqu’il livre les clés de l’intrigue. Disons que ça se laisse lire. Mais les révélations du second tome s’opposent un peu artificiellement aux questions du premier. Et je n’ai pas forcément compris pourquoi le secret avait été aussi longtemps entretenu par les parents d’Angelita. De même, les atermoiements d’Angelita, et surtout leur résolution franchement brutale en fin de second tome, ne sont pas très intéressants pour l’histoire. Le dessin de Torrents, avec un trait gras, n’est pas désagréable. Mais, là aussi, ça manque un chouia de personnalité. Bref, un diptyque qui se laisse lire, sur un sujet qui a priori m’intéresse. Mais il y manque un peu d’originalité par rapport à ce que j’ai déjà pu lire sur le sujet.
L'Orfèvre (Lozes)
Quel concept original ! C'est la première fois que je lis un ouvrage qui se lit indépendamment dans les deux sens et dont les histoires se rejoignent. Malheureusement, je rejoins un peu l'avis d'Emka, quelques défauts subsistent malgré tout. Tout d'abord du point de vue visuel, il faut saluer la qualité de ce premier ouvrage d'Aurélien Lozes (qui aura tout de même mis la bagatelle de 10 ans pour le sortir) avec une tranche toilée et deux couvertures en noir et blanc du plus bel effet. Il aurait toutefois gagné selon moi à avoir un papier mat plus en phase avec le dessin au stylo en noir & blanc plutôt qu'un papier brillant, mais c'est affaire de goût... Les visages animaliers des personnages, à la manière d'un Blacksad, sont vraiment magnifiques et très diversifiés mais j'ai trouvé dommage que le reste de leurs corps ne soient pas plus raccords avec l'espèce animalière. C'est ainsi un peu bizarre que des personnages à plumes ou reptiliens aient des mains glabres ou blanches. Par ailleurs, les personnages ont tous la même corpulence... Au niveau des mouvements, on sent également qu'il s'agit du premier ouvrage de l'auteur, certains personnages ayant des poses peu naturelles. En ce qui concerne l'histoire, on a affaire ici à une enquête sombre et violente, l'auteur ne ménageant pas ses héros... La scénographie est vraiment très astucieuse avec ses effets de miroir entre les deux histoires. J'ai par exemple apprécié la description du meurtre d'un personnage à travers les yeux d'un autre personnage caché au sol. Très original. Côté bémol, j'ai en revanche été un peu désorienté par les changements d'époque en cours du récit (mai 68/Guerre 39-45, commune, etc), n'ayant pas compris réellement quel était le but recherché par l'auteur ? Un parallèle avec les deux histoires qui se déroulent dans un espace temps différent puis finissent par se croiser ? De plus, on ne peut pas nier qu'en débutant l'histoire du côté du bouquetin, ça fonctionne tout de même mieux. Malgré tout, l'objectif recherché par l'auteur est atteint puisqu'après avoir lu les deux côté du livre, on se prend à reparcourir l'histoire pour tenter de comprendre comment l'ensemble des événements s'enchainent ou pour identifier les éventuelles incohérences. Une première œuvre originale et pleine de promesse pour la suite, si Aurélien Lozes se prend à vouloir se lancer dans un nouveau projet! SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10 NOTE GLOBALE : 16,5/20
Le Fantôme de l'Opéra (Brizzi)
L'ouvrage de Gaston Leroux, un mélange de policier et de fantastique, fut fréquemment adapté, tant au cinéma (notamment par De Palma), qu'en comédie musicale, à l'opéra, au théâtre, pour la télévision, en BD ou même en musique. Une telle profusion invite à se positionner, à choisir un angle d'approche singulier afin de se distinguer. Pour ce faire, les frères Brizzi s'appuient naturellement sur leur principale qualité, ces très reconnaissables illustrations au fusain, souvent en noir et blanc, d'un crayonné léger et aérien, précises mais néanmoins oniriques, sympathiquement rondouillardes côté personnages. Il en découle le choix scénaristique d'élever le décor (l'opéra Garnier) au statut de personnage principal de l'intrigue. L'architecture est ainsi régulièrement magnifiée via d'impressionnantes pleines pages, mais fascine aussi à mesure que les frères lui inventent des fondations labyrinthiques parcourues par une rivière souterraine, de sombres recoins abritant des pièges machiavéliques, ou encore de ténébreuses pièces interdites et cachées. Côté intrigue, la romance policière et fantastique prend une tournure mélancolique à mesure que l'on approche cet énigmatique fantôme. L'ensemble est élégant mais plus attendu.
Le Voyage de Phoenix
Jung est un auteur dont j'apprécie beaucoup le travail scénaristique et graphique. J'avais bien été un peu déçu par son autobiographie mais "Le Voyage de Phoenix" restera une grande lecture de mon été. Sur deux destins entrecroisés (Kim et Jennifer), l'auteur fait vivre ses thèmes de prédilection, la Corée avec son déchirement historique, et surtout l'adoption des enfants coréens vers les USA ou l'Europe. Les premières planches installent le récit dans le drame. Kim est hospitalisé à NY pour une raison inconnue. Or Kim se trouve être un "noyau" autour duquel gravite l'équilibre d'Aron son père et de sa famille d'un côté et de Jennifer, sa tutrice à l'orphelinat de Seoul de l'autre. Le récit se déplace de Kim vers Jennifer qui devient instantanément la narratrice témoin de l'histoire contemporaine de la Corée et de ses habitants. Jennifer est née de deux parents américains avec un père qu'elle n'a jamais connu (déserteur en Corée). Jung nous propose alors une étude psychologique sur l'absence du père pour l'américaine ou sur l'absence de la mère du ventre pour Kim. C'est classique mais très bien maitrisé sans sentimentalité excessive. Jung installe alors un rebondissement inattendu qui me rappelle beaucoup les propositions de Grenson dans La Douceur de l'Enfer. Même si Jung n'insiste pas sur le cas du père cela permet une construction fluide et cohérente vers un épisode historique puis un changement des thématiques principales vers le deuil, la réconciliation et la reconstruction. Cette construction très cohérente nous mène tout droit vers le maximum d'intensité dramatique avec Kim au cœur de la dramaturgie. Le double final est très émouvant. Jung reste dans un N&B qu'il affectionne et qu'il maitrise. La narration visuelle reste fluide tout du long malgré les évolutions de thématiques au cours du récit. C'est souvent contemplatif avec quelques planches poétiques qui invite à un arrêt sur image pour la réflexion. Jung invite à prendre de la hauteur, comme le phoenix, malgré la pesanteur de certains épisodes tragiques que nous vivons. Une très belle lecture. Je pousse un peu ma note sans regret.
Sanctuaire
C'est maintenant pour moi une confirmation, j'ai beaucoup de mal avec les scenarii de Xavier Dorison. J'ai même beaucoup de mal à comprendre cette pluie de 5 étoiles tellement je trouve la narration peu fluide, souvent lourde et alambiquée. L'auteur jongle entre des dialogues à résonnances scientifiques dans les manœuvres du sous-marin, assez proches du jargon et un discours ésotérique à consonnance mystico mésopotamienne siège du Mal absolu. Le passage d'un discours à l'autre étant souvent abrupt et déconcertant. La rencontre de ces deux univers est assez improbable à mes yeux puisque le commandant dépressif entraine son équipage à la perte sous le prétexte de rechercher un dispositif syrien détecteur de sous marin. Voila un élément déclencheur qui ne m'a pas convaincu car c'est peu probable que la Syrie puisse avoir un tel niveau de technologie secrètement. Ensuite l'auteur multiplie les personnages secondaires au point de me perdre dans "qui est qui" avec des officiers râleurs voire qui n'obéissent pas aux ordres. Même si cela permet à l'auteur de multiplier les scènes morbides cela ajoute à la confusion d'une narration qui se disperse au fil des trois épisodes. Le final à base d'une géologie improbable pour une conclusion cataclysmique pourtant assez mielleuse m'a fait pousser un ouf de soulagement à la fermeture du tome 3. De plus je n'ai pas été séduit par ce graphisme très sombre avec des visages trop figés. L'ambiance des fonds abyssaux fonctionne très bien pour le T1 mais ensuite j'ai trouvé cela répétitif et souvent confus. La multiplication des scènes morbides avec des cadavres déchiquetés, torturés ou attaqués par les pires maladies n'a rien ajouté à ma lecture tellement c'est prévisible. Une lecture très moyenne qui ne m'a pas parlé.
Chasseur d'Invader - Comment des mosaïques ont changé ma vision du monde
Je ne sais pas si Nicolas Kéramidas a pour but rêvé de convertir son lectorat à cette activité mais pour moi c'est raté. Chacun fait ce qu'il veut de son temps mais j'ai trouvé cela très infantile. La BD part un peu dans tous les sens entre l'historique de son implication, l'historique de ce mouvement, les règles, le classement, et les différentes villes "envahies" ou groupes de "réactivations "participants. Malgré le dessin assez humoristique voire caricatural et un esprit d'autodérision très présent il y a beaucoup de répétitions. De plus je suis resté très en dehors de l'excitation du joueur. Enfin le côté Street Art est sous-exploité, comme un prétexte de moralité. Les mosaïques ne sont pas mises en valeur par ce type de dessin. Pour conclure je finirais par deux remarques perso sur l'innocence de cette activité. Premièrement la pose de ces mosaïques est le plus souvent illégale, d'ailleurs elles sont détruites systématiquement en certains endroits. Ma seconde remarque m'ennuie beaucoup plus. Pour être clair je reprends le texte de la page 139 ( en Slovénie) " Une fois encore, je me dis que sans les flashtours, ça en fait des endroits que je n'aurais jamais connu. Des villes dont j'ignorais jusqu'au nom qui sont devenues des centres d'intérêt sur cette planète." Là je tique sur cette phrase qui représente pour moi comme une invite à un tourisme dévastateur de lieux encore préservés, aux km de voitures (projet de traverser la Croatie 1200km de voiture A/R pour 3SI!), de trains voire d'avions faits uniquement pour flashé parfois deux ou trois SI. Un petit bilan carbone SVP.