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Couverture de la série Patrick Dewaere - A part ça la vie est belle
Patrick Dewaere - A part ça la vie est belle

J'aime bien Patrick Dewaere sans être un grand fan. Son jeu est trop sombre pour moi, même si il correspond bien à une époque de remise en cause sociale très marquée. Comme le montre le documentaire il y a probablement eu fit entre la personnalité de Patrick Dewaere et les recherches innovantes de nombreux metteurs en scène à cette époque. LF Bollée construit la biographie de l'acteur autour de deux grands axes : son enfance douloureuse qui lui donnera ce vécu de mal aimé, et une rivalité/amitié avec Gérard Depardieu à la suite des " Valseuses". En choisissant de faire parler l'acteur suite à son suicide, Bollée appuie sur l'intériorité psychologique de l'homme. Instabilité familiale, sentimentale, amicale entre autres. Cela fera de Patrick Dewaere un acteur hors norme, touchant et qui fera modèle. Le final un peu fantastique qui met Dewaere en face d'un Depardieu contemporain souligne le gâchis du geste de 1982. Avec un soupçon de sagesse ou de recul Dewaere pouvait aspirer aux plus grands rôles classiques. Le graphisme de Maran Hrachyan met très bien l'accent sur les expressions souvent tristes et sombres de l'acteur. Ce spleen qui transparaît à chacune de ses répliques est si naturel qu'il est difficile de faire la différence entre l'homme et l'acteur. L'auteure réussit très bien à transmettre ce sentiment. Une bonne lecture qui rend un tableau très crédible des années 70 dans le cinéma.

20/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Le Mahâbhârata
Le Mahâbhârata

Il te faut agir sans réfléchir aux fruits de ton acte, agir dans le détachement. - Ce tome constitue une adaptation du roman du Mahâbhârata effectuée par Jean-Claude Carrière et paru en 1989. Il peut donc se lire indépendamment de tout autre histoire, sans connaissance préalable. L'adaptation en bande dessinée a été réalisée par Jean-Marie Michaud, bédéaste, auteur entre autres de la saison de la Couloeuvre, sur un scénario de Serge Lehman. le tome commence avec une introduction d'une page évoquant quelques caractéristiques du Mahâbhârata (poème épique composé en sanskrit au quatrième siècle avant notre ère, quinze fois plus long que la Bible), du Chant du Bienheureux (la Bâghavad Gîta), et le roman de Jean-Claude Carrière. La bande dessinée commence avec un trombinoscope des personnages. Ils sont au nombre d'une quarantaine, dont les Fondateurs, les 5 Pandavas les dieux, les 100 Kauravas. Elle comporte 6 chapitres : (1) le brouillard des origines, (2) de l'enfance des princes au royaumes en héritage, (3) L'exil, (4) le choix des armes, (5) Amère victoire, (6) Épilogue. Trois mille ans avant notre ère, Vyasa, un vieil homme en pagne et à la longue chevelure blanche, arrive dans une clairière et s'approche d'un jeune garçon assis au bord du fleuve. Il lui demande s'il sait écrire, car il a composé un poème et il lui faut quelqu'un pour l'écrire. Vyasa explique que ce poème parle de l'histoire de la race du garçon, et d'une vaste guerre. Ils entendent quelqu'un siffloter, et Ganesha arrive dans la clairière en portant un livre vierge car il a entendu que quelqu'un cherche un scribe. Il s'installe en tailleur, s'arrache une défense et la trempe dans un pot d'encre de Chine. En réponse à la demande de Krishna, Vyasa commence par raconter sa naissance : comment sa mère est née du sperme d'un roi tombé dans le ventre d'un poisson, et sa rencontre avec un pêcheur. le règne du roi Santanu avait installé un âge d'or. Un jour qu'il se baigne dans le fleuve, la divinité Ganga lui offre un fils : Bhishma. Vingt ans plus tard, Santanu retourne au fleuve et il voit Satyavati (la mère de Vyasa) en train de se baigner. Il lui fait une demande en mariage, et elle lui indique qu'il doit la faire devant son père le pêcheur. Ce dernier n'accepte de donner la main de sa fille qu'à la condition que le fils né de cette union ne devienne roi. Santanu oppose le fait qu'il a déjà un fils. le pêcheur est inflexible. Bhishma lui-même (le fils de Santanu) va à son tour trouver le pêcheur pour lui demander de changer d'avis. Devant son insistance, Bhishma promet de renoncer à la royauté, et, suprême assurance, il promet également de renoncer à connaître l'amour d'une femme, pour assurer l'absence de risque de conflit entre descendants. Des voix célestes s'élèvent alors pour répéter le vœu de Bishma : Jamais l'amour d'une femme. En récompense de son voeu, il reçoit le pouvoir de mourir le jour de son choix, c'est-à-dire de devenir immortel s'il le souhaite. Santanu et Satyavati ont un fils qui grandit chétif. Bhishma se charge de lui trouver trois épouses, mais Amba (l'une des trois) demande à retourner chez le roi qui s'apprêtait à l'épouser. Quand elle arrive chez lui, il la renvoie estimant qu'elle est souillée. Bhishma refuse de la prendre comme épouse, pour honorer son vœu. Amba promet de se venger et de trouver quelqu'un qui tuera Bhishma. Santanu finit par décéder, mais son fils meurt enfant le jour de ses noces. Vyasa, le jeune garçon et Krishna constatent que le récit s'arrête là. Vyasa propose que ce soit lui-même qui féconde les princesses afin que la lignée royale se perpétue. Les enfants de ces unions sont Dhritarashtra et Pandu. L'introduction explicite que le Mahâbhârata est quinze fois plus long que la Bible : une bande dessinée de 438 pages ne peut donc pas reprendre l'intégralité de son contenu. Elle indique également que cette version du Mahâbhârata correspond à une version épurée et reprise pour en faire un roman avec une forme plus facile d'accès pour le lecteur européen, celle de Jean-Claude Carrière. L'objectif des auteurs est donc de présenter l'intrigue principale du poème épique, sans les digressions, avec quelques transitions pour rendre la narration plus fluide. Toutefois, le lecteur sait qu'il ne s'apprête pas à plonger dans un récit comme les autres. Sa motivation pour se plonger dans cette bande dessinée relève vraisemblablement de l'intention de découvrir cet ouvrage essentiel de la culture indienne, par un biais accessible. Il se doute donc qu'il va se trouver dans des histoires où les divinités interviennent, avec des événements semblants arbitraires, et des lois d'une autre époque, et dans le cas présent d'une autre culture. Premier constat : la lecture de cette bande dessinée s'avère facile et agréable. Jean-Marie Michaud crée une personnalité visuelle distincte pour chacun des nombreux personnages, le rendant identifiable au premier coup d'oeil, sans effort pour le lecteur. Karna se reconnait facilement grâce à sa chevelure rousse, caractéristique flagrante. Pour les autres personnages, l'artiste joue sur les formes du visage, sur la morphologie, sur la coupe de cheveux, les tenues vestimentaires, etc. Il n'use pas de caricature, restant dans un registre naturaliste (sauf pour les divinités), sans exagérer les traits distinctifs des êtres humains de cette région du monde. Sa direction d'acteurs s'inscrit également dans un registre naturaliste, sauf quand un personnage se lance dans un soliloque emphatique, ou se trouve sous le coup d'une émotion intense, auquel cas son visage et ses gestes sont plus marqués. En près de 440 pages, l'auteur doit délivrer un volume conséquent d'informations : il a opté pour des scènes de dialogue régulières sans être lourdes et des passages espacés portés par des cellules de texte brèves. Dans le premier cas, il a régulièrement recours à des plans poitrine ou des gros plans, mais sans en abuser, sans se limiter à des alternances de champ et contre-champ en guise de seule mise en scène. Il en découle une lecture fluide et légère, sans impression de devoir subir un gavage d'informations. L'artiste sait ménager des pages silencieuses (dès la première page en fait), des dessins en pleine page et une séquence inoubliable en double page quand Dushassana enlève sa robe à Daupana. Il s'amuse également à introduire une ou deux références d'art, comme une construction impossible (pages 108 & 109) empruntée à Maurits Cornelis Escher (1898-1972). En termes de narration graphique, Jean-Marie Michaud a fort à faire : il doit montrer les tenues vestimentaires d'époque, ainsi que les constructions d'époque à commencer par les palais. le lecteur peut voir qu'il s'est inspiré de représentations anciennes pour concevoir une palette de garde-robes qui aille du pagne le plus simple, à la robe ouvragée de cérémonie, en passant par les tenues de combat. Pour un lecteur néophyte, il réussit très bien à créer une impression hindoue., à la fois pour les étoffes, pour les motifs des tissus et leur coupe. le lecteur garde à l'esprit qu'il s'agit plus d'un conte que d'un reportage, et que le dessinateur est tout à fait légitime à faire usage de licence artistique dans un récit où apparaissent des divinités à l'allure baroque pour un européen. Krishna est vraiment représenté comme un individu avec un corps de jeune enfant et une tête d'éléphant. Là encore, Michaud adopte un compromis visuel entre des représentations hindoues traditionnelles, et une représentation plus européenne, par exemple pour les portraits en pleine page de Brahmâ, Shiva et Vishnu (pages 90, 91, 92). Il agit de même en ce qui concerne les bâtiments, entre palais dont il reste possible de voir les vestiges et licence artistique. Il réalise des dessins descriptifs parfois très détaillés, pour un palais, pour des bas-reliefs, des sculptures, des trônes. Au fil des séquences, le lecteur fait le constat de villes cités isolés les unes des autres, avec une forte importance des paysages naturels. Il s'interroge sur l'endroit où peuvent se trouver les fermes, les champs et les élevages. Mais il est vrai que le récit ne s'attarde pas sur ces éléments. Il constate que l'artiste fait un effort pour montrer une végétation plausible, mais sans qu'il soit possible de pouvoir identifier les essences, et pour les peupler avec une faune cohérente. En fonction des séquences, Jean-Marie Michaud gère la densité d'informations visuelles. La longue séquence de bataille (de la page 263 à la page 420) se déroule sur une plaine désolée, sans beaucoup de relief si ce n'est trois touffes d'herbe. Dans d'autres séquences au contraire, l'artiste investit beaucoup de temps pour réaliser des cases pleines de détails. En particulier dans cette même séquence, le lecteur croit pouvoir entendre le fracas des armes dans un dessin en double page (264 & 265) alors que se produit le choc des deux armées gigantesques. Régulièrement, il tombe en arrêt devant un spectacle impressionnant : Kunti sur le toit du monde invoquant Dharma, puis Vayu et enfin Indra, l'immolation de Madri, une vue du ciel des préparatifs du grand tournoi organisé à Hastinapura, les différentes vues du palais d'Hastinapura, le moment de folie de Duryodhana, la naissance des 100, l'assassinat du général Kitchaka, l'utilisation du disque de guerre (page 294), etc. Il remarque en souriant que Michaud se montre facétieux en intégrant des anachronismes, avec parcimonie, pour un effet souvent réussi, qui ne neutralise pas la tension dramatique. Enfin s'il connaît un ou deux événements marquants du Mahâbhârata, le lecteur apprécie mieux de voir la reine Gandhari se bander les yeux, Karna viser un oiseau en se guidant sur son reflet dans une pièce d'eau, l'instigation et le déroulement de la partie de dé, l'irruption des créatures infernales (les Rakshashas), la naissance de Ghatotkatcha, etc. À la fin de l'ouvrage, le lecteur s'est fait une idée claire de l'intrigue principale du Mahâbhârata : l'adaptateur Jean-Marie Michaud a atteint son objectif de présenter l'oeuvre en bande dessinée, pour une lecture agréable et facile d'accès. Il a même consacré 4 pages à la Bhagavad-Vitâ, signalant ainsi son existence, même si c'est un peu court. En fonction de son degré de curiosité, le lecteur peut ensuite se diriger vers le Mahabharata (1989) par Jean-Claude Carrière, le Mahâbârata (2 tomes, traduit du sanskrit et condensé par Jean Michel Péterfalvi), ou encore le Mahâbhârata: Conté selon la tradition orale (2006, Serge Demetrian), ou des traductions en ligne. Il est possible également de trouver des traductions complète du Chant du bienheureux : La Bhagavadgita. En revanche, il ne s'agit en aucun cas d'un ouvrage critique, ce qui fait que le néophyte n'est pas en mesure de distinguer les principaux thèmes, ou la portée spirituelle et culturelle de l'œuvre.

20/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Baker Street
Baker Street

J'ai beaucoup aimé cette adaptation humoristique du célèbre détective. Le pari des auteurs était hasardeux. En effet Sherlock Holmes est une valeur sûre qui attire le public. Encore ne faut-il pas galvauder l'image du personnage et lui proposer des intrigues à sa mesure. Le choix de Pierre Veys de proposer une série résolument humoristique avec un Sherlock par moment à la ramasse, un Lestrade clownesque, une miss Hudson pocharde et un Watson vindicatif est vraiment audacieux. Je suis un fan de Sherlock et j'ai trouvé que les auteurs avaient bien réussis leur travail. Veys proposent plusieurs scénarii qui restent dans l'esprit des enquêtes de Sherlock. La structure du récit est souvent la même avec un Sherlock à côté de ses pompes au début pour finir de façon brillante. Ensuite les auteurs proposent des ambiances différentes, originales et dépaysantes (Ecosse, Inde, Londres) dans des situations souvent loufoques mais amusantes. En effet l'humour s'appuie sur des dialogues légers et vifs ainsi que sur un comique de répétitions où Lestrade sert de défouloir. Ce n'est jamais méchant ni vulgaire et j'ai souvent souri aux gags proposés. Le rythme est soutenu et les rebondissements sont suffisamment bien construits pour rendre le scénario cohérent. Le dessin de Nicolas Barral va dans le même sens d'un humour léger et intelligent. Son trait rond travaille beaucoup sur les expressions comiques des visages. Certains personnages sont moins travaillés mais les détails des décors extérieurs sont agréables et proposent une ambiance qui accompagne très bien les histoires. Une très agréable lecture divertissante pour un large public.

19/04/2024 (modifier)
Couverture de la série TMLP (Ta mère la pute)
TMLP (Ta mère la pute)

Malgré son prix angoumois, je n'ai pas été convaincu par ce triste portrait d'une cité banlieusarde des années 80. Tout d'abord je n'ai pas aimé l'esthétique graphique proposée. Je trouve l'ensemble assez plat et laid. Les proportions me paraissent hasardeuses et j'ai eu du mal sur les représentations physiques de ces ados. Ont-ils 12/13 ans comme je le perçois graphiquement ou par certaines activités (vélo, foot) ou plutôt 15/16 ans comme m'inciteraient à le penser certains marqueurs temporels (1968-Fabius). Ensuite je trouve que le scénario accumule beaucoup de clichés négatifs sur la vie dans la cité. L'histoire de la prostitution occasionnelle me laisse circonspect. Pas que cela n'ait pas existé mais la façon de le présenter me fait tiquer. Enfin il n'y a aucune jeune fille dans le récit. C'est à croire que la sexualité n'était pas présente dans les préoccupations de ces jeunes hommes ! C'est d'autant plus dommage que les années 80 ne furent pas innocentes dans ce domaine avec l'apparition et la forte propagation du SIDA ; L'accroche de l'auteur sur les mères prostituées conduirait à de nombreuses thématiques importantes (SIDA, proxénétisme, stigmatisation, police) qui ne sont pas ou peu abordées. Une lecture décevante à mon goût.

19/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Monde de Milo
Le Monde de Milo

Je n'ai lu que le premier cycle et je ne ferai pas l'effort d'en lire plus. En effet je n'ai pas du tout accroché à ce récit qui reprend des thématiques très utilisées par ailleurs. On y retrouve un ou des mondes parallèles, un jeune garçon sang mêlé au destin messianique et un combat bien contre mal sans relief ni grande originalité. Le récit est très linéaire avec une relation garçon-fille assez plate et manquant singulièrement d'humour à mes yeux. En effet j'ai trouvé le personnage de Milo bien pâle. Enfin j'ai eu du mal avec la représentation du père que propose Marazano : soit absent et sans personnalité (pour Milo) soit mauvais et criminel (pour Valia). Le graphisme propose des ambiances réussies dans les terres glauques. Cela reste d'un grand classicisme qui emprunte de nombreuses expressions au manga (c'est presque obligatoire aujourd'hui). Le découpage est moderne ce qui donne du dynamisme à un récit que j'ai trouvé assez ennuyeux surtout au tome 1. Ce n'est pas une série ado qui m'a séduit contrairement à beaucoup d'autres.

19/04/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Solo camping for two
Solo camping for two

J'avoue que le pitch romance humoristique sur le thème du camping me laissait songeur, mais plutôt adepte du camping, je me suis laissé tenter. Et bien m'en a pris car ce premier tome à réussi à me surprendre et à me séduire. Gen Kinokura, 34 ans, est un adepte du camping de longue date. Mais ce qu'il aime par dessus tout c'est de profiter de ses joies en SOLO. C'est donc de la plus mauvaise des manières qu'il va prendre l'arrivée de la belle Shizuku Kusano sur SON campement. Elle n'y connait rien, se tape l'incrust', bavarde à tout va : un cauchemar vivant pour Gen ! Mais la belle sait merveilleusement cuisiner... Si la rencontre de deux personnages que tout oppose n'est pas là pour révolutionner le monde de la BD, le cadre du camping est plutôt original. La série se la joue même un peu "guide du parfait campeur", introduisant des conseils pour faire le feu, positionner au mieux son couchage, ou en nous proposant les recettes des délicieux repas que concocte Shizuku. C'est plutôt bien fait et le très bon dessin de l'auteur facilite notre immersion au sein de ce "couple" de solitaires en mode camping. Que ce soit dans les décors ou les personnages, les cadrages ou les angles de vue, Yuudai Debata est d'une redoutable efficacité dans son style très réaliste. Ajoutez à cela une petite touche d'humour qui va tourner autour de cette relation improbable entre un ours solitaire mal lèché et une petite pin-up citadine qui n'a pas la langue dans sa poche, et on se régale de leurs dialogues et des situations cocasses qui vont s'enchaîner. Bref, une série qui commence plutôt très bien et qui donne très envie de planter sa tente près de ce couple de campeurs pas banals.

19/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Petits Monarques
Les Petits Monarques

Un album intéressant avec de bonnes idées mais il m’a manqué un truc pour dire Whaou. Niveau bons points, on trouve le contexte de ce récit post-apo, pas de zombies, de guerres nucléaires … ça change un peu, et l’idée de suivre la migration de papillons pour établir l’antidote est plutôt chouette et originale. Ensuite, les péripéties, bien que classiques pour ce type de récit (danger naturel, rencontres humaines …), sont plutôt agréables à suivre. L’auteur ajoute d’autres trouvailles, comme le carnet de notre jeune héroïne, pour temporiser son histoire. Honnêtement, ça se lit facile et bien, en plus dessins et couleurs sont loin d’être désagréables. Mais (le fameux mais), tout ne m’a pas emporté, il y a pas mal de petits éléments qui m’ont aussi fait tiquer. On montre des choses très dures (comportement humain notamment) qui m’ont bien plu, et d’autres que j’ai trouvées bien trop enfantines ou loupées. La scène du tsunami m’a semblé ridicule, l’âge et le comportement de notre jeune héroïne n’aident pas non plus, un personnage sympathique mais trop « cheaté ». Bien fait, sympa à lire mais je n’y ai jamais cru, j’ai un peu eu le cul entre 2 chaises durant ma lecture.

19/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Dionysos
Dionysos

Contrairement à Apollon ou Athéna dans la même collection, ce tome s’en sort nettement mieux. Bon d’une part, je trouve ce Dieu bien plus intéressant que ses frères et sœurs, mais c’est surtout la forme de l’album qui m’a plus convaincu. Ici nous n’aurons pas des petites anecdotes compilées sans liant véritable mais bien toute la genèse de ce Dieu. Au programme : conception, enfance, errance, « faits d’armes », jusqu’à être reconnu par ses paires et trôner à l'Olympe. C’est quand même plus sympa et complet qu’un patchwork sans âme. En plus, le dessin, sans être ébouriffant, accompagne bien le récit. Un bon tome pour découvrir ce Dieu. Par contre, défaut toujours récurrent à la série, la partie bd est fonctionnelle mais peine à faire passer toutes les subtilités de la mythologie que le dossier final met en exergue. A cause de ça, ça ne dépassera jamais le pas mal.

19/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Ultralazer
Ultralazer

Malgré un graphisme et un contexte originaux, cette série a peiné à me convaincre. Ca se passe dans un univers composé de 3 petites planètes. Celle du héros est constituée en majorité de forêts dans lesquelles bêtes et humanoïdes vivent en harmonie notamment grâce à l'influence bénéfique d'une créature nommée roi des bêtes sur laquelle il veille. Jusqu'au jour où l'armée des buzards débarque d'une autre planète et ravage tout pour s'emparer du roi des bêtes. Le graphisme est dans un style légèrement naïf très coloré. J'aime bien cette ambiance visuelle ainsi que le travail sur la couleur. Toutefois certaines scènes, notamment celles d'action, manquent de lisibilité : il faut parfois deviner grâce aux paroles plutôt que comprendre avec la seule image. Le cadre du récit est sympathique et j'aime bien cette idée des humanoïdes, et notamment le héros, qui protègent ce qui maintient l'équilibre avec la nature et les bêtes. L'intrigue du premier tome est simple et linéaire : il s'agit juste d'une fuite en avant du héros et de ses compagnons poursuivis par les méchants buzards. Par contre, celle du second tome est plus confuse. On y suit pas mal de péripéties mais les enchainements entre elles manquent un peu de logique et d'une vision d'ensemble. Quant aux antagonistes, ils paraissent trop manichéens, limite caricaturaux. Si bien que j'ai un peu décroché et je ne suis plus si pressé de lire la suite. Et d'ailleurs celle-ci peine à sortir puisqu'elle n'est pas prévue avant au moins 2025, soit 5 ans après le deuxième tome. Note : 2,5/5

19/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Batman - Absolution
Batman - Absolution

Deux concepts subversifs : le pardon et la rédemption - Il s'agit d'une histoire complète de Batman, en un seul tome paru à l'origine en 2002, indépendante de la continuité. Dans une ville pauvre d'Inde, une femme blanche donne le bain à un vieillard autochtone que le lecteur devine vivant largement en dessous du seuil de pauvreté. Elle travaille pour une mission catholique. 10 ans plus tôt une bombe a explosé lors d'un gala organisé dans les locaux de l'entreprise Wayne. Jennifer Blake (la responsable de cet attentat terroriste) a réussi à s'enfuir, pendant que Batman impuissant était le témoin de la mort de plusieurs invités. de retour à l'époque actuelle, Batman a enfin retrouvé la trace de cette femme fanatique. La piste le mènera jusqu'en Inde pour une confrontation complexe. Les déplacements de Batman sous couvert de l'identité de Matches Malone sont entrecoupés par des scènes retraçant le parcours de la terroriste. Attendez voir un peu : un comics américain qui parle de terrorisme et qui a été édité en 2002. John-Marc DeMatteis (le scénariste) souhaite se servir de cette histoire pour donner sa réaction sur les attentats du 11 septembre 2001. Mais par le biais d'une histoire de Batman ? N'est-ce pas un peu incongru ? Eh bien, DeMatteis n'est pas le premier venu. Dans les années 1980, il avait profité de la création d'Epic Comics (une branche adulte de Marvel Comics) pour réaliser 2 récits mature : Moonshadow avec Jon J. Muth et Blood : Tome 1 & 2 avec Kent Williams. En 1987, il avait écrit une histoire de Spiderman (Kraven's Last Hunt) qui traitait du suicide sur un mode adulte. En fait, en plus d'une palanquée d'histoires de superhéros traditionnelles, DeMatteis a donc réalisé des histoires illustrant ces réflexions et ses points de vue sur la spiritualité et la vie intérieure. Finalement se servir d'un genre typiquement américain (le comics de superhéros) pour donner son point de vue n'est pas plus choquant que d'écrire des polars pour traiter de problèmes sociaux, ou de quête de sens, ou de rédemption. le résultat sombre dans le ridicule uniquement si l'auteur n'a pas les moyens de ses ambitions. Et des ambitions, DeMatteis, il en a : dans l'Amérique de George W. Bush, juste après les attentats terroristes sur le sol de la nation, il parle de pardon et de rédemption. Il raconte une histoire de superhéros en respectant les codes spécifiques à ce genre : bastons, action de nuit, héros mystérieux et au dessus des lois, aventure à grand spectacle. Il respecte les canons du personnage de Batman avec une évocation lourde de sens à la mort de ses parents, un objectif de vengeance, des certitudes inébranlables sur la justice, etc. Il utilise même un élément canonique du mythe de ce personnage : l'identité de Matches Malone. Il met habilement en scène l'humanité de Batman et ses limites comme toute être humain, face à cette terroriste qui ne se limite pas à un cliché manichéen. DeMatteis se sert avec habilité et perspicacité de sa compréhension de Batman pour mettre en évidence les limites d'une justice qui ne serrait qu'un instrument de vengeance. Pour illustrer ce récit, les responsables éditoriaux de DC Comics ont réussi à embaucher Brian Ashmore, un peintre ayant réalisé 2 ou 3 autres comics. Il illustre cette histoire en aquarelles. Dans les premières pages, il apparaît que ce peintre s'inspire du style inimitable d'Alex Ross pour le rendu des cases. le résultat n'est pas vraiment convaincant parce qu'Ashmore souhaite également utiliser l'aquarelle pour laisser des zones que l'imagination du lecteur doit compléter. Ces 2 partis pris se neutralisent au lieu de se compléter. Au fil des pages, il devient plus à l'aise dans sa technique et il tire un meilleur parti de l'aquarelle pour avoir des illustrations plus évocatrices que précises. Malheureusement, il arrive que les besoins du scénario le contraignent à être plus précis et les peintures perdent alors de leur pouvoir suggestion pour ne plus être de simples mises en images factuelles. Globalement, les illustrations sont d'un bon niveau et agréables à regarder. Elles portent bien l'histoire, et un tiers du temps elles magnifient les ambiances et révèlent les sentiments des personnages. Avec ce récit John-Marc DeMatteis utilise un genre de récit spécifique des États-Unis (les superhéros) pour donner son point de vue construit et intelligent sur la différence entre la justice et la vengeance, sur la possibilité de rédemption, sur le pardon des erreurs, dans un contexte où cette nation exigeait l'exécution sommaire de tout ce qui ressemblait à un terroriste. Il a utilisé à nouveau l'archétype du superhéros dans Life and Times of Savior 28 pour un questionnement existentiel plus abouti et tout aussi humaniste, en le liant à l'histoire des États-Unis au vingtième siècle.

19/04/2024 (modifier)