Le principal intérêt de cet album est de m'avoir fait connaître le personnage d'Ernst Hanfstaengl, qui a fait partie du premier cercle d'intimes et de soutiens d'Adolf Hitler. Un de ceux qui l'ont soutenu moralement et financièrement à ses débuts puis qui, peu à peu, s'est trouvé mis à l'écart, supplanté par d'autres personnages comme Goebbels ou Goering. Et qui a finalement fini oublié de tous loin de l'Allemagne.
Intéressant donc, mais pas hyper captivant. Car le personnage en lui-même n'est ni attachant ni charismatique. Il y a même plusieurs aspects pathétiques dans sa personnalité et dans sa destinée.
Et la narration - au demeurant plutôt aérée - n'est pas non plus très dynamique, ce qui freine quelque peu ma notation.
Un petit à côté de l'Histoire à re-découvrir à l'occasion.
Un album qui se laisse lire, qui possède une richesse certaine. Mais je n'ai pas vraiment accroché, et je n'y reviendrai pas.
Il y a beaucoup d'évocation, de symbolique dans ce récit, à commencer par le conte introductif. Des non dits, présentés sous forme de flash-backs, avec un passé douloureux au cours de la seconde guerre mondiale (j'ai par contre eu du mal à saisir ce qui était arrivé au père du héros Paul ?).
Mais les relations entre Paul et Clara, difficiles, chaotiques, m'ont laissé de côté. Je les ai suivies sans enthousiasme.
Je pense que les qualités du récit m'ont échappé, et que ça n'est pas ma came.
Note réelle 2,5/5.
Hubert n'a pas pu finir cette série, mais sa mort n'a pas été dommageable ici, car l'épilogue en fin de second tome - basé sur des discussions entre les deux auteurs - conclut de façon cohérente et plaisante l'histoire. On regrettera surtout toutes les bonnes histoires qu'il ne scénarisera plus.
Ici l'intrigue joue - de façon très simple - sur quelques idées fortes et précieuses : art/artisanat; La notion de chef d'œuvre ; ce que l'on peut/doit sacrifier pour "faire carrière "; La place des femmes dans la société, etc.
La narration est fluide, agréable, et Hubert construit son conte de façon classique, avec quelques passages édifiants - mais pas trop ( comme ces oiseaux et leur chant chassés de Solidor par le talent du héros, pourtant admirateur des volatiles).
Le second tome est plus dense, intrigue et personnages ont plus de consistance.
Une lecture plaisante donc, avec un dessin qui accompagne très bien le sujet.
Note réelle 3,5/5.
Un autre album témoignage à ne pas mettre dans toutes les mains. En effet, je ne pense pas que cela soit une bonne idée qu'une personne déjà dépressive lise l'album...en tout cas ce n'est pas à lire si on ne veut pas être confronté à des sujets graves comme le suicide.
L'autrice raconte sa vie, comment elle a fini dépressive et qu'elle a fini par essayer de ce suicider avant d'essayer de rendre sa vie meilleure. Il y a donc un message d'espoir qui se dégage de ce one-shot. Malgré tout, je n'ai pas trouvé que c'était un manga marquant. L'autrice montre sa vie de manière pudique, ce qui est un choix que je respecte vu que c'est sa propre vie et elle peut faire ce qu'elle veut, mais j'ai souvent eu la sensation qu'on allait trop vite. C'est notamment le cas vers la fin où elle semble aller mieux trop facilement. Elle écrit que c'est entre-autre parce qu'elle était entourée de gens qui la soutenaient, mais ça ne se voit pas trop dans le manga. Mais bon cela reste un bon manga et certains lecteurs risquent de se reconnaitre dans la vie de l'autrice.
Le dessin est pas mal, mais le fait que l'autrice représente elle et sa famille en panda dessinés de manière humoristique alors que tout le reste est dans un style plus réaliste donne un résultat un peu bizarre.
La liberté d'expression et la question : ses limites ? Une question universelle, parce qu'il faut bien dire qu'elle est plutôt large, au Japon, où il n'est pas interdit de commercialiser un livre de guide du suicide, contrairement à la France ! Mais l'auteur a bien raison de montrer ce qu'il advient dès lors qu'on rogne sur elle, au terme de pressions sur les auteurs, aux Etats-Unis, la bande dessinée s'est enfermée dans des histoire de superhéros. Le héros et sa création versus les obscurantistes ne s'avisant pas que la culture traditionnelle et vénérable du Japon est bien aussi violente et sexuelle que ce qu'on reproche à certains mangakas !
Le Japon me distraie décidément de nos problèmes franco-français… Parce que je me dis que on faisait une bd pour défendre la liberté d'expression même de gens niant le génocide subi par les Juifs ou d'autres choses du même genre, on ne pourrait pas prendre la censure avec une telle légèreté… A supposer qu'on maintienne des limites nées de ce soucis à l'origine des plus respectable, toute catégorie de victimes voudra pouvoir censurer au nom de l'égalité. Et au nom de la science défendue par l'Etat en Histoire, on pourrait passer à l'interdiction de douter du changement climatique, avec l'effet pervers d'augmenter les doutes, justement. La science, c'est la science, non, et le changement climatique peut nuire aux humains, non ?
Bref, un des problèmes de la censure est que même si elle se veut une exception, sa nature est de produire de l'autocensure dérivant dans la fin de la créativité comme on le voit dans la bd américaine enfermée dans les superhéros… Et puis, la censure a pour pente de devenir la règle, tout défenseur d'une communauté ou d'une vérité poussé à la mobiliser pour défendre ce qui lui tient à cœur. Il me semble que toute bd défendant ce genre de choses en appellera à la censure, toute bd montrant la création sera contre, alors…
Voilà. Il vivra trahi au lieu de mourir dans la confiance.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Franck Biancarelli pour les dessins, Lewis Trondheim pour le scénario et Jérôme Maffre pour les couleurs. Il comprend quatre-vingt-quatorze pages de bande dessinée. Il se termine avec un court paragraphe des auteurs expliquant en quoi leur ouvrage a été conçu comme un hommage aux comics des années 50, suivi par une page comprenant neuf recherches de couverture, trois pages de recherches graphiques sur le personnage, plus une page de présentation des auteurs.
Dans un appartement en colocation à Greenwich Village, un quartier de Manhattan, une jeune femme reprend connaissance. Ses deux colocatrices, Érika Grönberg & Gwen Ford, sont penchées sur elle, inquiètes de son malaise, l’appelant Tabatha. Cette dernière ouvre les yeux, totalement hébétée. Elle leur demande qui elles sont, où elle se trouve, qu’est-ce que c’est que cette tenue qu’elle porte et où se trouve son portable. Les trois amies s’assoient sur le canapé, et ses copines expliquent à la troisième qu’elle s’appelle Tabatha Sands, qu’elle est libraire et que la date est octobre 1959. Elle leur répond qu’elle est sûre d’avoir trente ans et d’être en 2025. Érika dit qu’il est temps pour Tabatha d’aller travailler, car elles ont besoin de ses rentrées d’argent pour le loyer. Comme Tabatha ne sait pas où aller, Érika l’accompagne, car elle a un casting pas loin. Une fois à l’extérieur, la trentenaire indique que pour l’instant elle tient le coup, mais qu’elle ne sait pas ce qui se passera si elle croise un des Beatles. En marchant dans la rue, la libraire constate que c’est bizarre, il y a aussi des vieilles voitures des années trente ou quarante. Pour elle, dans les films sur les années cinquante, on ne voit que des voitures des années cinquante. Elle se fait la même remarque sur les vêtements et les boutiques, certaines très vieillottes. Son ami lui demande si en 2025 il y a bien des voitures volantes.
Finalement, Tabatha décide de ne pas aller travailler et plutôt d’accompagner son amie Érika pour son casting. En sortant du métro, elles retrouvent Winfield Wayne l’agent de l’actrice, puis ensemble, ils pénètrent dans le bâtiment où se tiennent les auditions. Immédiatement, Ralph Damara repère Tabatha et énonce qu’elle est parfaite et que c’est elle qu’il veut pour incarner la sorcière verte, et elle se retrouve dans une position où elle ne peut qu’accepter de prendre Wayne comme agent pour négocier le contrat séance tenante. Plus tard, alors que la nuit est tombée, sur les quais, un groupe d’individus prend en charge une bombe livrée par d’autres, qu’ils abattent pour les faire taire, une fois l’acquisition complétée. Tabatha est rentrée dans sa colocation, et ses amies se tournent en dérision certains des termes qu’elle emploie, comme playlist, numérique, internet, wifi. Le lendemain, Tabatha se promène dans la rue et elle avise l’échoppe d’une diseuse de bonne aventure. Elle décide d’y entrer pour savoir ce qu’elle fabrique en 1959. Elle est accueillie dans une pièce plongée dans la pénombre, où une jeune femme de son âge débite quelques phrases génériques. Tabatha comprend immédiatement et lui demande si c’est la première fois qu’elle fait médium.
Dès le début, cette bande dessinée présente une saveur particulière, le lecteur éprouvant des difficultés à la définir précisément. Cela commence avec le genre dans lequel s’inscrit le récit : anticipation ou fantastique, avec cette histoire d’âme revenue dans le passé pour habiter le corps d’une autre femme. Ou peut-être même spiritualité avec cette séance chez la diseuse de bonne aventure, quand la mère de Gabriella arrive, chasse Tabatha de son parloir, puis accepte de la revoir à l’extérieur et évoque une présence, un esprit invisible à ses côtés. D’ailleurs celui-ci apparaît à l’héroïne et lui parle, lui donnant des informations accessibles en 2025. Mais voilà qu’en page quinze, le récit semble encore changer de registre, avec l‘introduction de Spiridon Ivanov, pour lequel tout porte à croire qu’il s’agit d’un espion russe, plutôt que d’un simple journaliste pour le quotidien Izvestia. À moins que l’histoire ne bifurque vers une forme de romance, avec la relation naissante entre le Russe et la déplacée temporelle. En fonction de chaque séquence, le cœur du lecteur balance entre l’un ou l’autre de ces genres, ne sachant plus trop auquel il doit accorder sa priorité, entre l’histoire d’un attentat à la bombe atomique à New York, ou l’identité réelle de Tabatha.
Il faut peut-être un peu de temps au lecteur pour ressentir la structure très particulière de cette bande dessinée, un rythme un peu saccadé, une sensation un peu hachée. En fin de tome, il découvre un texte explicitant les intentions des auteurs : ils ont souhaité réaliser un hommage aux comics des années 1950. Pour ce faire, ils se sont imposé quatre règles. Un : La première case sera toujours une grande image. Deux : La dernière case sera toujours une chute. Trois : Chaque planche doit pouvoir être lue de façon autonome, une ellipse la séparant de la précédente. Quatre : Les pages sont découpées de façon à pouvoir être montées en quatre ou trois strips. Ce cadre structurant leur a permis de jouer avec la narration et le rythme, fidèles à l’esprit de ces pages dominicales d’outre-mer qui les ont tant inspirés. En fonction de son degré d’attention, le lecteur a la confirmation de la démarche intentionnelle qu’il avait bien vue, ou bien il en fait la découverte. En effet, cette forme de composition de la narration donne une sensation très particulière à la lecture, chaque page formant une unité narrative presque autonome. Cette caractéristique renforce la sensation d’une intrigue un peu éparpillée, éclatée entre plusieurs genres d’une page à l’autre.
Dans le même temps, les pages présentent une apparence très classique et sage : des cases rectangulaires avec une bordure bien nette, disposée en bandes. Des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un discret degré de simplification pour les personnages et les visages, et de solides décors. La plupart des personnages bénéficient d’une discrète élégance, une silhouette svelte sans être athlétique, des tenues vestimentaires normales et diversifiées, ils sont bien habillés sans luxe ostentatoire. Avec une exception pour l’agent Winfield Wayne avec un manteau tape-à-l’œil peu raffiné. Les quatre femmes, personnages principaux, sont traitées avec respect par les auteurs, sans situation dégradante, sans voyeurisme de quelque sorte. Les principaux personnages masculins apparaissent un peu plus convenus et moins développés : l’agent grossier, machiste et usant de méthodes de voyou, l’agent du KGB élégant, respectueux et très bien élevé, Terrence Taylor agent de la C.I.A. plus rustaud habitué à être obéi et à rudoyer ceux qui lui résistent. En fin de tome apparaît le temps d’une séquence, Frank un touriste venu de Hongrie tout aussi élégant et parfaitement antipathique non sans raison.
Outre l’attention apportée aux tenues vestimentaires, le plaisir de représenter Manhattan saute aux yeux du lecteur. Les auteurs ont choisi cette localisation avec la ferme intention de lui rendre hommage. Au travers de ces dessins soignés et précis, le lecteur peut apprécier la promenade dont il bénéficie en filigrane : les immeubles typiques du quartier de Greenwich Village, le Washington Square Arch (arc de triomphe en marbre à Washington Square Park, en commémoration du centenaire de l'inauguration de la présidence de George Washington en 1789), Central Park, ses ponts et ses allées, Coney Island sa plage et son parc d’attractions, le Seagram Building réalisé par l'architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969). C’est une très belle balade, grâce certainement à des recherches rigoureuses, rayonnant du plaisir des auteurs lors de la réalisation des planches.
Totalement sous le charme de la narration visuelle, le lecteur se laisse donc porter par les nombreux événements et rebondissements. Le spectre du neveu de 2025, les rapports de force entre les hommes comme Winfield Wayne ou Terrence Taylor et les trois femmes, la présence impalpable du KGB et des Nazis, l’attentat visant à faire exploser une bombe nucléaire à New York, un enlèvement pour exécuter la victime sur les quais, l’élimination de cadavres, des paris de courses hippiques en connaissant le gagnant, un antiquaire receleur et trafiquant, un Hongrois nazi, un assassinat en pleine voie publique, etc. Il relève en passant quelques références historiques et culturelles comme celle à Arthur Q. Bryan (1899-1959, acteur, voix de Elmer Fudd), ou l’utilisation de la perte d’une bombe atomique dans un accident par l’armée américaine (authentique, une bombe Tybee, délestée pendant un exercice militaire où un bombardier B-47B est entré en collision avec un avion de chasse F-86). Il s’amuse des anachronismes occasionnés par la connaissance du futur qu’à Tabatha Sands et son neveu : les Beatles, les comportements phallocrates et le patriarcat, l’absence de réseaux sociaux et de téléphones portables, l’usage d’un Smiley, l’absence de ceinture de sécurité dans les voitures, les jolies blondes faisant les carreaux à la station-service, une location de coffre bancaire pendant soixante-dix ans, et l’énoncé de drôles de noms pour choisir celui d’une agence d’actrices (Drôles de dames, Catseyes, Me Too, Pikachu, Daft Punk, Google Instagram, Microsoft, Amazon, Paypal, Tik Tok). Il est presque surpris de découvrir que les auteurs résolvent leur intrigue en bonne et due forme, y compris l’identité véritable de Tabatha Sands.
Une bande dessinée des plus classiques en apparence : des dessins soignés et descriptifs, une aventure fantastique d’une jeune femme se retrouvant en 1959 dans le corps d’une autre femme, et des enjeux divers allant de comprendre ce qui est arrivé à l’héroïne à la menace d’un acte terroriste visant à faire exploser une bombe atomique en plein Manhattan. Le lecteur tombe vite sous le charme de ce récit à l’intrigue protéiforme, sans trop savoir quel est l’enjeu dominant. La reconstitution de Manhattan est formidable, le récit est plein de rebondissement, la forme constitue un hommage sophistiqué aux Sunday pages des années 1950. L’aventure rocambolesque est finement dosée. Un divertissement sophistiqué et élégant.
Nimuë (ou Viviane, parfois) est le nom de la dame du lac, figure iconique de la légende arthurienne.
J'avoue ne connaître les légendes arthuriennes que de loin mais comme j'aime beaucoup les figures de fées et de sorcières dans les mythes et légendes je suis régulièrement attirée par des histoires tournant autour des figures de Morgane et de Nimuë, alors quand j'ai vu la couverture passer un jour sur le site (lors d'une énième chasse à la couverture mystère) je me suis dit que le style de dessin méritait au moins le coup d'oeil.
Ici on suit Nimuë, une jeune fille albinos (en tout cas à la peau et aux cheveux parfaitement blancs) amnésique qui fut recueillie il y a quelques années par une famille humaine. Je précise "humaine" car, comme on se doute très rapidement, Nimuë n'est pas humaine et son lien avec le monde magique va très rapidement la rattraper.
C'est une histoire très classique sur la destinée, sur une quête des origines, sur la famille un peu aussi. Ce côté trop classique est malheureusement le dêfaut du récit, car je n'aurais pas dit non à ce que l'histoire aille un peu plus loin, tente plus de choses. Je ne sais pas quoi, mais il n'empêche que l'histoire me parait un peu trop convenue une fois l'oeuvre refermée.
Si l'histoire est on ne peut plus classique elle n'en reste pas moins agréable à lire, et c'est en grande partie dû au dessin, qui sans être révolutionnaire est assez joli. J'apprécie notamment le travail des visages et les touches de bleu et de rouge traversant les cases dès lors que la magie entre en jeu, contrastant alors avec les teintes de marron et de gris qui habillent la majorité de l'oeuvre.
L'oeuvre est simple mais je ne regrette pas de l'avoir lue.
Je n'aurais pas dit non à un propos sur la figure de la sorcière, surtout pour un récit souhaitant aborder le lien entre le monde humain et le monde magique, mais comme l'histoire souhaite plus se concentrer davantage sur le monde magique je comprends le choix.
Une BD soit pour entrer dans Bilbo le Hobbit, par exemple pour un enfant, soit pour dériver rêveusement dessus quand on connaît l'histoire.. Bd peu dramatique ? Et alors ? Comme le montre le choix du pastel, la narration distancée, on est là pour rêver. Tolkien est si grand ! Parfois, en l'adaptant, certains n4en retiennent guère que le côté dramatique comme Peter Jackson, parfois, comme ici, que le côté rêveur. Oui, cette bd ressemble à un livre illustré dont elle a l'aspect ornemental, en tout de même un peu plus dramatique. Cela me convient, ceci dit le meilleur illustrateur de Tolkien me parait être l'inégalé Alan Lee, dont je garde précieusement le Seigneur des Anneaux qu'il a illustré.
Un album franchement dispensable.
La grosse qualité de ce one-shot est son dessin qui est sympathique et notamment les couleurs que je trouve accueillante. Le problème vient du scénario qui n'ont seulement ne m'a pas convaincu, mais est en plus très cliché. C'est encore une fois l'histoire d'un abruti qui se retrouve malgré lui dans une histoire d'espionnage. Des agents ennemis le prennent pour un super-espion et on va tenter de l'éliminer pendant que lui ne va pas trop comprendre ce qui se passe. Le coté banale du récit ne m'aurait pas dérangé si au moins c'était bien fait, mais ce n'est pas le cas. Le scénario m'a vite ennuyé et le personnage principal est vite horripilant, j'avais juste envie que les méchants gagnent et le tue !
En gros, allez regarder le film Le Grand Bond avec une chaussure noire au lieu de lire cet album.
2.5
À force de lire des documentaires traitant de l'écologie, j'ai l'impression que je commence à faire le tour du sujet.
Je n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau (saviez-vous que les colons européens ont fait disparaitre le dodo ?) hormis dans la partie qui montre des projets utilisant la technologie pour sauver l'écologie. J'avoue que je suis toujours sceptique lorsqu'on nous vend des projets futuristes censés régler des problèmes, il faudrait carrément qu'on les bâtit et qu'on voit des résultats positifs pour que je sois enfin convaincu ! Au moins ce que l'on propose me semble un peu plus réaliste que certains projets de gros patron de Silicon Valley qui ont l'air de croire que Star Trek était une série documentaire.
Il y a une idée que j'ai bien aimé: Alice Desbiolles, qui a développé le concept d'éco-anxiété, se promène dans un musée avec son fils et se remémore lorsqu'enfant elle a pris conscience des problèmes écologiques lors d'une visite dans un musée. Sinon, cet album est un peu trop décousu pour moi et aussi le ton est un peu étrange. Parfois, c'est un peu enfantin comme si on s'adressait aux jeunes, mais il y a tellement de textes que je pense qu'un enfant risque de s'ennuyer et surtout de ne pas tout comprendre.
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Putzi
Le principal intérêt de cet album est de m'avoir fait connaître le personnage d'Ernst Hanfstaengl, qui a fait partie du premier cercle d'intimes et de soutiens d'Adolf Hitler. Un de ceux qui l'ont soutenu moralement et financièrement à ses débuts puis qui, peu à peu, s'est trouvé mis à l'écart, supplanté par d'autres personnages comme Goebbels ou Goering. Et qui a finalement fini oublié de tous loin de l'Allemagne. Intéressant donc, mais pas hyper captivant. Car le personnage en lui-même n'est ni attachant ni charismatique. Il y a même plusieurs aspects pathétiques dans sa personnalité et dans sa destinée. Et la narration - au demeurant plutôt aérée - n'est pas non plus très dynamique, ce qui freine quelque peu ma notation. Un petit à côté de l'Histoire à re-découvrir à l'occasion.
Le Rire de l'ogre
Un album qui se laisse lire, qui possède une richesse certaine. Mais je n'ai pas vraiment accroché, et je n'y reviendrai pas. Il y a beaucoup d'évocation, de symbolique dans ce récit, à commencer par le conte introductif. Des non dits, présentés sous forme de flash-backs, avec un passé douloureux au cours de la seconde guerre mondiale (j'ai par contre eu du mal à saisir ce qui était arrivé au père du héros Paul ?). Mais les relations entre Paul et Clara, difficiles, chaotiques, m'ont laissé de côté. Je les ai suivies sans enthousiasme. Je pense que les qualités du récit m'ont échappé, et que ça n'est pas ma came. Note réelle 2,5/5.
Le Boiseleur
Hubert n'a pas pu finir cette série, mais sa mort n'a pas été dommageable ici, car l'épilogue en fin de second tome - basé sur des discussions entre les deux auteurs - conclut de façon cohérente et plaisante l'histoire. On regrettera surtout toutes les bonnes histoires qu'il ne scénarisera plus. Ici l'intrigue joue - de façon très simple - sur quelques idées fortes et précieuses : art/artisanat; La notion de chef d'œuvre ; ce que l'on peut/doit sacrifier pour "faire carrière "; La place des femmes dans la société, etc. La narration est fluide, agréable, et Hubert construit son conte de façon classique, avec quelques passages édifiants - mais pas trop ( comme ces oiseaux et leur chant chassés de Solidor par le talent du héros, pourtant admirateur des volatiles). Le second tome est plus dense, intrigue et personnages ont plus de consistance. Une lecture plaisante donc, avec un dessin qui accompagne très bien le sujet. Note réelle 3,5/5.
Utsupan - Quand je ne pensais qu'à disparaitre
Un autre album témoignage à ne pas mettre dans toutes les mains. En effet, je ne pense pas que cela soit une bonne idée qu'une personne déjà dépressive lise l'album...en tout cas ce n'est pas à lire si on ne veut pas être confronté à des sujets graves comme le suicide. L'autrice raconte sa vie, comment elle a fini dépressive et qu'elle a fini par essayer de ce suicider avant d'essayer de rendre sa vie meilleure. Il y a donc un message d'espoir qui se dégage de ce one-shot. Malgré tout, je n'ai pas trouvé que c'était un manga marquant. L'autrice montre sa vie de manière pudique, ce qui est un choix que je respecte vu que c'est sa propre vie et elle peut faire ce qu'elle veut, mais j'ai souvent eu la sensation qu'on allait trop vite. C'est notamment le cas vers la fin où elle semble aller mieux trop facilement. Elle écrit que c'est entre-autre parce qu'elle était entourée de gens qui la soutenaient, mais ça ne se voit pas trop dans le manga. Mais bon cela reste un bon manga et certains lecteurs risquent de se reconnaitre dans la vie de l'autrice. Le dessin est pas mal, mais le fait que l'autrice représente elle et sa famille en panda dessinés de manière humoristique alors que tout le reste est dans un style plus réaliste donne un résultat un peu bizarre.
Poison City
La liberté d'expression et la question : ses limites ? Une question universelle, parce qu'il faut bien dire qu'elle est plutôt large, au Japon, où il n'est pas interdit de commercialiser un livre de guide du suicide, contrairement à la France ! Mais l'auteur a bien raison de montrer ce qu'il advient dès lors qu'on rogne sur elle, au terme de pressions sur les auteurs, aux Etats-Unis, la bande dessinée s'est enfermée dans des histoire de superhéros. Le héros et sa création versus les obscurantistes ne s'avisant pas que la culture traditionnelle et vénérable du Japon est bien aussi violente et sexuelle que ce qu'on reproche à certains mangakas ! Le Japon me distraie décidément de nos problèmes franco-français… Parce que je me dis que on faisait une bd pour défendre la liberté d'expression même de gens niant le génocide subi par les Juifs ou d'autres choses du même genre, on ne pourrait pas prendre la censure avec une telle légèreté… A supposer qu'on maintienne des limites nées de ce soucis à l'origine des plus respectable, toute catégorie de victimes voudra pouvoir censurer au nom de l'égalité. Et au nom de la science défendue par l'Etat en Histoire, on pourrait passer à l'interdiction de douter du changement climatique, avec l'effet pervers d'augmenter les doutes, justement. La science, c'est la science, non, et le changement climatique peut nuire aux humains, non ? Bref, un des problèmes de la censure est que même si elle se veut une exception, sa nature est de produire de l'autocensure dérivant dans la fin de la créativité comme on le voit dans la bd américaine enfermée dans les superhéros… Et puis, la censure a pour pente de devenir la règle, tout défenseur d'une communauté ou d'une vérité poussé à la mobiliser pour défendre ce qui lui tient à cœur. Il me semble que toute bd défendant ce genre de choses en appellera à la censure, toute bd montrant la création sera contre, alors…
Green Witch Village
Voilà. Il vivra trahi au lieu de mourir dans la confiance. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Franck Biancarelli pour les dessins, Lewis Trondheim pour le scénario et Jérôme Maffre pour les couleurs. Il comprend quatre-vingt-quatorze pages de bande dessinée. Il se termine avec un court paragraphe des auteurs expliquant en quoi leur ouvrage a été conçu comme un hommage aux comics des années 50, suivi par une page comprenant neuf recherches de couverture, trois pages de recherches graphiques sur le personnage, plus une page de présentation des auteurs. Dans un appartement en colocation à Greenwich Village, un quartier de Manhattan, une jeune femme reprend connaissance. Ses deux colocatrices, Érika Grönberg & Gwen Ford, sont penchées sur elle, inquiètes de son malaise, l’appelant Tabatha. Cette dernière ouvre les yeux, totalement hébétée. Elle leur demande qui elles sont, où elle se trouve, qu’est-ce que c’est que cette tenue qu’elle porte et où se trouve son portable. Les trois amies s’assoient sur le canapé, et ses copines expliquent à la troisième qu’elle s’appelle Tabatha Sands, qu’elle est libraire et que la date est octobre 1959. Elle leur répond qu’elle est sûre d’avoir trente ans et d’être en 2025. Érika dit qu’il est temps pour Tabatha d’aller travailler, car elles ont besoin de ses rentrées d’argent pour le loyer. Comme Tabatha ne sait pas où aller, Érika l’accompagne, car elle a un casting pas loin. Une fois à l’extérieur, la trentenaire indique que pour l’instant elle tient le coup, mais qu’elle ne sait pas ce qui se passera si elle croise un des Beatles. En marchant dans la rue, la libraire constate que c’est bizarre, il y a aussi des vieilles voitures des années trente ou quarante. Pour elle, dans les films sur les années cinquante, on ne voit que des voitures des années cinquante. Elle se fait la même remarque sur les vêtements et les boutiques, certaines très vieillottes. Son ami lui demande si en 2025 il y a bien des voitures volantes. Finalement, Tabatha décide de ne pas aller travailler et plutôt d’accompagner son amie Érika pour son casting. En sortant du métro, elles retrouvent Winfield Wayne l’agent de l’actrice, puis ensemble, ils pénètrent dans le bâtiment où se tiennent les auditions. Immédiatement, Ralph Damara repère Tabatha et énonce qu’elle est parfaite et que c’est elle qu’il veut pour incarner la sorcière verte, et elle se retrouve dans une position où elle ne peut qu’accepter de prendre Wayne comme agent pour négocier le contrat séance tenante. Plus tard, alors que la nuit est tombée, sur les quais, un groupe d’individus prend en charge une bombe livrée par d’autres, qu’ils abattent pour les faire taire, une fois l’acquisition complétée. Tabatha est rentrée dans sa colocation, et ses amies se tournent en dérision certains des termes qu’elle emploie, comme playlist, numérique, internet, wifi. Le lendemain, Tabatha se promène dans la rue et elle avise l’échoppe d’une diseuse de bonne aventure. Elle décide d’y entrer pour savoir ce qu’elle fabrique en 1959. Elle est accueillie dans une pièce plongée dans la pénombre, où une jeune femme de son âge débite quelques phrases génériques. Tabatha comprend immédiatement et lui demande si c’est la première fois qu’elle fait médium. Dès le début, cette bande dessinée présente une saveur particulière, le lecteur éprouvant des difficultés à la définir précisément. Cela commence avec le genre dans lequel s’inscrit le récit : anticipation ou fantastique, avec cette histoire d’âme revenue dans le passé pour habiter le corps d’une autre femme. Ou peut-être même spiritualité avec cette séance chez la diseuse de bonne aventure, quand la mère de Gabriella arrive, chasse Tabatha de son parloir, puis accepte de la revoir à l’extérieur et évoque une présence, un esprit invisible à ses côtés. D’ailleurs celui-ci apparaît à l’héroïne et lui parle, lui donnant des informations accessibles en 2025. Mais voilà qu’en page quinze, le récit semble encore changer de registre, avec l‘introduction de Spiridon Ivanov, pour lequel tout porte à croire qu’il s’agit d’un espion russe, plutôt que d’un simple journaliste pour le quotidien Izvestia. À moins que l’histoire ne bifurque vers une forme de romance, avec la relation naissante entre le Russe et la déplacée temporelle. En fonction de chaque séquence, le cœur du lecteur balance entre l’un ou l’autre de ces genres, ne sachant plus trop auquel il doit accorder sa priorité, entre l’histoire d’un attentat à la bombe atomique à New York, ou l’identité réelle de Tabatha. Il faut peut-être un peu de temps au lecteur pour ressentir la structure très particulière de cette bande dessinée, un rythme un peu saccadé, une sensation un peu hachée. En fin de tome, il découvre un texte explicitant les intentions des auteurs : ils ont souhaité réaliser un hommage aux comics des années 1950. Pour ce faire, ils se sont imposé quatre règles. Un : La première case sera toujours une grande image. Deux : La dernière case sera toujours une chute. Trois : Chaque planche doit pouvoir être lue de façon autonome, une ellipse la séparant de la précédente. Quatre : Les pages sont découpées de façon à pouvoir être montées en quatre ou trois strips. Ce cadre structurant leur a permis de jouer avec la narration et le rythme, fidèles à l’esprit de ces pages dominicales d’outre-mer qui les ont tant inspirés. En fonction de son degré d’attention, le lecteur a la confirmation de la démarche intentionnelle qu’il avait bien vue, ou bien il en fait la découverte. En effet, cette forme de composition de la narration donne une sensation très particulière à la lecture, chaque page formant une unité narrative presque autonome. Cette caractéristique renforce la sensation d’une intrigue un peu éparpillée, éclatée entre plusieurs genres d’une page à l’autre. Dans le même temps, les pages présentent une apparence très classique et sage : des cases rectangulaires avec une bordure bien nette, disposée en bandes. Des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un discret degré de simplification pour les personnages et les visages, et de solides décors. La plupart des personnages bénéficient d’une discrète élégance, une silhouette svelte sans être athlétique, des tenues vestimentaires normales et diversifiées, ils sont bien habillés sans luxe ostentatoire. Avec une exception pour l’agent Winfield Wayne avec un manteau tape-à-l’œil peu raffiné. Les quatre femmes, personnages principaux, sont traitées avec respect par les auteurs, sans situation dégradante, sans voyeurisme de quelque sorte. Les principaux personnages masculins apparaissent un peu plus convenus et moins développés : l’agent grossier, machiste et usant de méthodes de voyou, l’agent du KGB élégant, respectueux et très bien élevé, Terrence Taylor agent de la C.I.A. plus rustaud habitué à être obéi et à rudoyer ceux qui lui résistent. En fin de tome apparaît le temps d’une séquence, Frank un touriste venu de Hongrie tout aussi élégant et parfaitement antipathique non sans raison. Outre l’attention apportée aux tenues vestimentaires, le plaisir de représenter Manhattan saute aux yeux du lecteur. Les auteurs ont choisi cette localisation avec la ferme intention de lui rendre hommage. Au travers de ces dessins soignés et précis, le lecteur peut apprécier la promenade dont il bénéficie en filigrane : les immeubles typiques du quartier de Greenwich Village, le Washington Square Arch (arc de triomphe en marbre à Washington Square Park, en commémoration du centenaire de l'inauguration de la présidence de George Washington en 1789), Central Park, ses ponts et ses allées, Coney Island sa plage et son parc d’attractions, le Seagram Building réalisé par l'architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969). C’est une très belle balade, grâce certainement à des recherches rigoureuses, rayonnant du plaisir des auteurs lors de la réalisation des planches. Totalement sous le charme de la narration visuelle, le lecteur se laisse donc porter par les nombreux événements et rebondissements. Le spectre du neveu de 2025, les rapports de force entre les hommes comme Winfield Wayne ou Terrence Taylor et les trois femmes, la présence impalpable du KGB et des Nazis, l’attentat visant à faire exploser une bombe nucléaire à New York, un enlèvement pour exécuter la victime sur les quais, l’élimination de cadavres, des paris de courses hippiques en connaissant le gagnant, un antiquaire receleur et trafiquant, un Hongrois nazi, un assassinat en pleine voie publique, etc. Il relève en passant quelques références historiques et culturelles comme celle à Arthur Q. Bryan (1899-1959, acteur, voix de Elmer Fudd), ou l’utilisation de la perte d’une bombe atomique dans un accident par l’armée américaine (authentique, une bombe Tybee, délestée pendant un exercice militaire où un bombardier B-47B est entré en collision avec un avion de chasse F-86). Il s’amuse des anachronismes occasionnés par la connaissance du futur qu’à Tabatha Sands et son neveu : les Beatles, les comportements phallocrates et le patriarcat, l’absence de réseaux sociaux et de téléphones portables, l’usage d’un Smiley, l’absence de ceinture de sécurité dans les voitures, les jolies blondes faisant les carreaux à la station-service, une location de coffre bancaire pendant soixante-dix ans, et l’énoncé de drôles de noms pour choisir celui d’une agence d’actrices (Drôles de dames, Catseyes, Me Too, Pikachu, Daft Punk, Google Instagram, Microsoft, Amazon, Paypal, Tik Tok). Il est presque surpris de découvrir que les auteurs résolvent leur intrigue en bonne et due forme, y compris l’identité véritable de Tabatha Sands. Une bande dessinée des plus classiques en apparence : des dessins soignés et descriptifs, une aventure fantastique d’une jeune femme se retrouvant en 1959 dans le corps d’une autre femme, et des enjeux divers allant de comprendre ce qui est arrivé à l’héroïne à la menace d’un acte terroriste visant à faire exploser une bombe atomique en plein Manhattan. Le lecteur tombe vite sous le charme de ce récit à l’intrigue protéiforme, sans trop savoir quel est l’enjeu dominant. La reconstitution de Manhattan est formidable, le récit est plein de rebondissement, la forme constitue un hommage sophistiqué aux Sunday pages des années 1950. L’aventure rocambolesque est finement dosée. Un divertissement sophistiqué et élégant.
Nimuë
Nimuë (ou Viviane, parfois) est le nom de la dame du lac, figure iconique de la légende arthurienne. J'avoue ne connaître les légendes arthuriennes que de loin mais comme j'aime beaucoup les figures de fées et de sorcières dans les mythes et légendes je suis régulièrement attirée par des histoires tournant autour des figures de Morgane et de Nimuë, alors quand j'ai vu la couverture passer un jour sur le site (lors d'une énième chasse à la couverture mystère) je me suis dit que le style de dessin méritait au moins le coup d'oeil. Ici on suit Nimuë, une jeune fille albinos (en tout cas à la peau et aux cheveux parfaitement blancs) amnésique qui fut recueillie il y a quelques années par une famille humaine. Je précise "humaine" car, comme on se doute très rapidement, Nimuë n'est pas humaine et son lien avec le monde magique va très rapidement la rattraper. C'est une histoire très classique sur la destinée, sur une quête des origines, sur la famille un peu aussi. Ce côté trop classique est malheureusement le dêfaut du récit, car je n'aurais pas dit non à ce que l'histoire aille un peu plus loin, tente plus de choses. Je ne sais pas quoi, mais il n'empêche que l'histoire me parait un peu trop convenue une fois l'oeuvre refermée. Si l'histoire est on ne peut plus classique elle n'en reste pas moins agréable à lire, et c'est en grande partie dû au dessin, qui sans être révolutionnaire est assez joli. J'apprécie notamment le travail des visages et les touches de bleu et de rouge traversant les cases dès lors que la magie entre en jeu, contrastant alors avec les teintes de marron et de gris qui habillent la majorité de l'oeuvre. L'oeuvre est simple mais je ne regrette pas de l'avoir lue. Je n'aurais pas dit non à un propos sur la figure de la sorcière, surtout pour un récit souhaitant aborder le lien entre le monde humain et le monde magique, mais comme l'histoire souhaite plus se concentrer davantage sur le monde magique je comprends le choix.
Bilbo le Hobbit
Une BD soit pour entrer dans Bilbo le Hobbit, par exemple pour un enfant, soit pour dériver rêveusement dessus quand on connaît l'histoire.. Bd peu dramatique ? Et alors ? Comme le montre le choix du pastel, la narration distancée, on est là pour rêver. Tolkien est si grand ! Parfois, en l'adaptant, certains n4en retiennent guère que le côté dramatique comme Peter Jackson, parfois, comme ici, que le côté rêveur. Oui, cette bd ressemble à un livre illustré dont elle a l'aspect ornemental, en tout de même un peu plus dramatique. Cela me convient, ceci dit le meilleur illustrateur de Tolkien me parait être l'inégalé Alan Lee, dont je garde précieusement le Seigneur des Anneaux qu'il a illustré.
Spy Superb - L'Espion Ultime
Un album franchement dispensable. La grosse qualité de ce one-shot est son dessin qui est sympathique et notamment les couleurs que je trouve accueillante. Le problème vient du scénario qui n'ont seulement ne m'a pas convaincu, mais est en plus très cliché. C'est encore une fois l'histoire d'un abruti qui se retrouve malgré lui dans une histoire d'espionnage. Des agents ennemis le prennent pour un super-espion et on va tenter de l'éliminer pendant que lui ne va pas trop comprendre ce qui se passe. Le coté banale du récit ne m'aurait pas dérangé si au moins c'était bien fait, mais ce n'est pas le cas. Le scénario m'a vite ennuyé et le personnage principal est vite horripilant, j'avais juste envie que les méchants gagnent et le tue ! En gros, allez regarder le film Le Grand Bond avec une chaussure noire au lieu de lire cet album.
Le Meilleur des deux mondes
2.5 À force de lire des documentaires traitant de l'écologie, j'ai l'impression que je commence à faire le tour du sujet. Je n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau (saviez-vous que les colons européens ont fait disparaitre le dodo ?) hormis dans la partie qui montre des projets utilisant la technologie pour sauver l'écologie. J'avoue que je suis toujours sceptique lorsqu'on nous vend des projets futuristes censés régler des problèmes, il faudrait carrément qu'on les bâtit et qu'on voit des résultats positifs pour que je sois enfin convaincu ! Au moins ce que l'on propose me semble un peu plus réaliste que certains projets de gros patron de Silicon Valley qui ont l'air de croire que Star Trek était une série documentaire. Il y a une idée que j'ai bien aimé: Alice Desbiolles, qui a développé le concept d'éco-anxiété, se promène dans un musée avec son fils et se remémore lorsqu'enfant elle a pris conscience des problèmes écologiques lors d'une visite dans un musée. Sinon, cet album est un peu trop décousu pour moi et aussi le ton est un peu étrange. Parfois, c'est un peu enfantin comme si on s'adressait aux jeunes, mais il y a tellement de textes que je pense qu'un enfant risque de s'ennuyer et surtout de ne pas tout comprendre.