Les derniers avis (113304 avis)

Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Idées reçues et corrigées !
Idées reçues et corrigées !

Sous couvert d'une BD d'humour, c'est en réalité une BD très instructive que nous avons là. Elle dénonce et corrige des idées reçues dont je réalise que je croyais pas mal d'entre elles (sans qu'elles soient particulièrement importantes, toutefois). C'est amusant de découvrir qu'il existe tant de lieux communs auxquels on croit sans y réfléchir, alors qu'en fait ils sont totalement faux ou déformés. Les auteurs les mettent en scène sous la forme d'une page par idée (sauf une qui en combine deux différentes), avec chaque fois une petite saynète durant laquelle l'un des protagonistes explique à l'autre son erreur et les origines de ces idées reçues. La mise en scène est légère et cherche surtout à faire sourire, sans viser le gag à tout prix (même si certaines cases m'ont fait rire). Le dessin, lui, est frais et dynamique, avec un trait enlevé qui rappelle un peu le style atome et les comic strips. Le rythme narratif est bon, condensant bien l'information sans assommer le lecteur. Il est possible que lire l'album d'une traite fatigue un peu car cela fait beaucoup à assimiler, mais ça ne m'a pas trop gêné et, au pire, c'est très bien à lire par petites doses. J'ai beaucoup aimé apprendre ainsi de mes erreurs et ça donne envie d'informer ses proches sur ces idées reçues.

11/12/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Knight club
Knight club

Un premier tome qui fait bien plus que planter le décor, le XIIe siècle au Proche-Orient, au temps des croisades. La Chevalerie estoye : - moult belles paroles - un brin de bravousre - et à la fin tu mourroye. du Guesclin Séraphine, une femme de caractère, est forgeronne, elle prend la direction de Jérusalem pour recruter des mercenaires afin de protéger son village des croisés. Elle va en recruter sept, évidemment la référence aux Sept Samouraï d'Akira Kurosawa saute aux yeux, ils sont de cultures et d'horizons différents et c'est cette diversité qui apporte du piment au récit. Ce casting aux petits oignons m'a plongé dans une aventure épique et comique tout en mettant un taquet aux religions (elles sont à l'origine de nombreuses atrocités), et particulièrement au catholicisme, extrait : "... le croisé est content de mourir. Que ce soit au combat ou en ayant la chtouille, il aura gagné sa place au paradis. Et tout lui sera pardonné. Absolument tout.". L'intrigue suit le déroulé du film dont il s'inspire, pas de véritables surprises donc. Séraphine et nos sept mercenaires sont attachants et bien plus complexes qu'on pourrait le croire. Un petit zoom sur Galcerand, une sorte de clone de Don Quichotte. Un récit chevaleresque et captivant qui retranscrit cette période historique sur un ton décalé avec cette ambiance burlesque et sanglante. Le rythme est maîtrisé, équilibré et accompagné de dialogues qui font mouche. Cet album est une ode à la fraternité et à la diversité. Un plaisir de lecture qui est accentué par ce visuel stylisé hyper dynamique et rehaussé par un choix judicieux des aplats de couleurs. L'ambiance ainsi créée est en symbiose avec le ton décalé du récit. Une mention spéciale pour la variété des designs des personnages. Et pour enfoncer le clou, la mise en page et les cadrages spectaculaires en mettent plein la vue. Superbe ! Bravo monsieur Arthur De Pins. Vivement le second et dernier tome. Coup de cœur.

11/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série La Revanche des blondes
La Revanche des blondes

Comme cette BD se présentait comme une réponse premier degré à la série idiote qu'étaient Les Blondes, comme une sorte de revanche prise par l'une de ces blondes contre les blagues de cour de récré, et qu'elle était scénarisée par une célébrité du showbiz plutôt que par une véritable autrice de BD, je m'attendais au pire. Au final, c'est moins mauvais que prévu, mais je n'ai pas ri une seule fois. Les gags mettent en scène un trio de blondes séduisantes : l'héroïne, avatar de l'autrice, accompagnée d'une amie gentiment naïve et d'une autre plus intello. Leur but, à chaque page, est de se venger de machos stupides ou de brunes méprisantes. Parfois l'origine de cette vengeance apparaît dans le gag, parfois c'est juste de l'acharnement sur des cibles désignées sans vraie justification. Le dessin n'est pas mauvais. On est dans le style humoristique franco-belge de grande distribution, mais le trait est maîtrisé et la mise en scène correcte. En revanche, les décors minimalistes et trop géométriques trahissent un manque d'effort ou peut-être de motivation. Le message de fond est louable, rappeler que les blondes ne se résument pas à des clichés et remettre en place des machos déplaisants. Mais l'humour ne fonctionne jamais : c'est forcé, mal rythmé, et les chutes ne provoquent aucun sourire. La répétition des mêmes mécanismes finit d'ailleurs par donner l'impression que ces blondes se livrent parfois à une vengeance gratuite, ce qui les rend moins attachantes que prévu. Difficile d'aller au bout tant l'ensemble est plat et ennuyeux.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Blankets - Manteau de neige
Blankets - Manteau de neige

Oui, c'est pô môl. C'est finalement vite lu malgré l'épaisseur du bidule, et oublié tout aussi rapidement. Graphiquement c'est assez chouette. Je me souviens qu'à l'époque (on ne parlait pas encore de "roman graphique", en tout cas pas aussi couramment), ça m'avait titillé l'iris. Mais que l'iris, rien d'autre C'est une des rares BD que j'ai relu, en dehors des séries que je lisais étant gamin (Astérix, Tintin, Thorgal...), et à ma seconde lecture, j'ai trouvé ça un peu niais, sinon très adolescent. Et sans véritable contenu.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Frankenstein (Junji Ito)
Frankenstein (Junji Ito)

Ca reste une bonne adaptation, même si je m'attendais à plus horrifique de la part du maitre de l'horreur. Je ne veux pas faire le gars qui crache dans la soupe, mais c'est vrai qu'en plus d'être un peu littéral, ça aurait pu être plus cauchemardesque aux vues de l'imaginaire de l'auteur. Dans d'autres titres que je n'ai fait que survoler, je suis tombé sur des images frappantes et immondes. Ce n'est pas le cas ici. Sans bouder mon plaisir, j'avoue ne pas avoir été ni surpris, ni chatouillé par une image évocatrice qui aurait pu ranimé un truc enfoui dans mon inconscient...

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Bleu Blanc Sang
Bleu Blanc Sang

Des magouilles et coups tordus de la seconde guerre mondiale ressurgissent quelques années après la libération, et certains secrets menacent la carrière d’un influent homme politique. Voilà dans les grandes lignes ce que j’ai saisi de cette histoire. Car, il faut bien le dire, c’est d’un fouillis. Surtout le premier tome, qui m’a complètement perdu. Et les très nombreux flash-backs n’arrangent rien. Ces aller-retours incessants (et parfois brutaux) nuisent à l’intelligibilité, mais aussi à la fluidité de la lecture. Et, même avec un deuxième tome un chouia moins bordélique, beaucoup trop de choses restent en suspens. Et comme en plus le tome conclusif ne sortira jamais, voilà une série qui définitivement sera oubliée sans trop de regrets. A vouloir multiplier les pistes et les personnages, tout en cherchant à ménager jusqu’au bout les différents suspens, Moënard m’a fait sortir de cette lecture avec le sentiment d’avoir cherché à compléter un puzzle auquel trop de pièces manquent.

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Trous de mémoires
Trous de mémoires

Nicolas Juncker s’intéresse à l’Histoire. En tout cas plusieurs de ses séries en sont fortement imprégnées. Et c’est le cas ici (en tout cas indirectement). Et, comme souvent, une bonne dose d’humour, un peu d’absurde, permettent de dynamiser le récit. Juncker s’est inspiré de personnages réels (artistes, dirigeants politiques, historiens) et de faits réels (plusieurs projets de création de musées mémoriels – voir la postface de l’historien Tramor Quemeneur) pour donner corps et consistance à cette histoire, qui se laisse lire très agréablement. Autour d’un projet de création d’un musée sur la mémoire – ou les mémoires – de la guerre d’Algérie, Juncker fait s’entrecroiser, et s’entrechoquer pas mal de visions, d’intérêts, ces « frottements provoquant moult séismes. Des politiques (de l’édile local au ministre de la culture, en passant par le président de la République), des artistes (de la sommité internationale à l’artiste cheap local), une historienne un peu dépassée, la veuve d’un grand photographe dont la villa doit accueillir le futur musée, en passant par des témoins très disparates (anciens harkis, nostalgiques de l’OAS, etc.), tout ceci donne quelques scènes souvent drôles, tant les personnalités, les intérêts sont éloignés les uns des autres. Mais, si j’ai trouvé cette lecture souvent amusante, elle est aussi intéressante par les réflexions qu’elle induit, sur la mémoire, et ceux qui souhaiteraient l’instrumentaliser. Des réflexions plus particulières sur la guerre d’Algérie aussi bien sûr. Bref, c’est un album hautement recommandable.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5
Couverture de la série Maus
Maus

Ouais, compliquer de noter ça. D'autant qu'il s'agit d'une lecture qui remonte à loin désormais. Je noterai donc davantage les souvenirs que j'ai de ma lecture. Je partais de loin : je n'adhérais pas du tout au dessin. Encore aujourd'hui d'ailleurs, j'ai un peu de mal à trouver que Spiegelman a un "chouette coup de crayon". Je suis persuadé que oui, en fait, mais pas pour Maus. D'autre part, le fait d'avoir à faire avec des animaux plutôt qu'à des êtres humainsne m'emballait pas du tout. Tout ça pour dire que ce n'était pas gagné. Et pourtant ,je suis rentré dedans comme dans du beurre. Les différents niveaux de narration se croisent avec justesse : on passe des souvenirs du père à ses commentaires parfois douteux sur la société d'aujourd'hui, en passant par le vécu de l'auteur lui-même sans effort. Rien n'est superflu. Graphiquement, même si le dessin me laisse une impression pour le moins mitigée, je trouve que Spiegelman fait preuve d'une inventivité certaine. Je me souviens notamment de cette scène où le père raconte que lorsqu'ils s'aventuraient dehors sans leur étoile, il fallait s'efforcer de ne pas avoir l'air juif, ce que sa femme avait beaucoup de mal à faire. En l'occurrence, le dessinateur a dessiné une queue de souris dépassant de sous sa robe. Le fait que ce sont des animaux est un truc fort aussi. Les Juifs sont des souris, les Allemands des chats, les Américains des chiens... Et les Polonais des porcs ! Vindiou ! C'est dire le ressentiment du père à l'égard des polonais... Bref ! Une BD incontournable qui appartient à l'Histoire du genre.

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série White Le Choc !
White Le Choc !

J’ai un faible pour cette collection, son design, son côté « rétro » qui donnent un bon cachet aux histoires qui y ont été publiées. Comme d’autres collections du genre (Mimolette, Comix, etc.), le format est petit, la faible pagination empêchant de développer une trop longue intrigue. Mais ça donne quand même la possibilité à un auteur de se faire connaitre avec un petit récit. Et ici, j’ai trouvé que Stéphane Colman a très bien su utiliser ces contraintes, et que sa petite histoire tenait la route. C’est presque un monologue, d’un type qui raconte à un shérif ce qui lui est arrivé ces derniers temps, suite à l’atterrissage près de chez lui d’un engin extra-terrestre, duquel est sorti un être qui va devenir son ami. Et qui va lui permettre de se transformer en ange exterminateur. En cela la chute est assez bien vue, amusante. Comme est bien vu le langage populaire du bonhomme, qui rend vivante la narration. Sans prétention – et globalement pas inoubliable – voilà quand même une lecture sympathique, un bon millésime de cette collection. Note réelle 3,5/5.

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Pillow Man - L'Homme de nos rêves
Pillow Man - L'Homme de nos rêves

L’intrigue est originale, tout du moins surprenante. Mais la magie fonctionne et on accepte assez facilement cette histoire de Jean, « homme oreiller », employé par une société qui fournit à quelques riches clients excentriques quelqu’un qui va les aider à trouver un sommeil tranquille, en se couchant avec eux – sans coucher avec eux… Évidemment, Jean a du mal à avouer à sa compagne la réalité de son nouvel emploi, lui qui est resté chômeur très longtemps. Et lorsqu’il essaye de le lui dire, ça se passe plutôt mal – ce qu’on peut comprendre. L’histoire est improbable, et tout sonne « feel good », mais Stéphane Grodet parvient à tout nous faire passer, un peu dans la veine d’un Zidrou. La lecture est rapide, malgré une pagination conséquente, et plutôt agréable. Note réelle 3,5/5.

11/12/2025 (modifier)