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Des témoignages sur la déportation et les camps il en existe des milliers certains célèbres (Primo Lévi ou Simone Veil) et puis d'autres moins.
Personnellement je ne me connaissais pas Ginette Kolinka et son histoire. Certains diront que le sujet est déjà traité et parfois mieux mais sur de telles horreurs chaque pierre est importante pour ne pas oublier ce qu'il est arrivé et c'est la démarche de l'autrice faire que le témoignage survive à celle qui a vécu les camps et qui a déjà un âge canonique.
La BD n'épargne rien les conditions d'hygiène déplorables, la violence entre déportés, la mort... On y montre aussi la naïveté de l'héroïne (si on peut l'appeler ainsi) à Drancy et ce qu'elle imagine que son père pensait lui qui semblait plus inquiet, la dureté dont elle fait preuve avec sa famille lorsqu'elle revient et du fait qu'elle est devenue insensible. Les propos sont fort et encore comme le dit Ginette Kolinka ce n'est rien car il est impossible de retranscrire les odeurs, le bruits, les larmes ou les cris.
Graphiquement nous avons un noir et blanc assez intense avec des choix bien définis comme le fait que seul les déportés ont un visage. C'est un dessin "simple" très lisible mais qui permet tout de même aux émotions de ressortir et de surgir.
Une lecture très intéressante et des témoignages qui sont toujours aussi marquants.
Une série qui frise entre le western classique (Etats-Unis) et le spaghetti (italo-espagnol).
Classique de par sa situation, fin de la guerre de sécession (seule ressemblance avec Blueberry), spaghetti pour les scènes d'action (plus irréalistes) et le clin d'œil au bon la brute et le truand, quand le croustillant méchant de l'histoire interroge le colonel sudiste.
On passe d'une classique chasse au trésor à la construction d'une voie ferrée, en passant par chasseurs de primes, mineurs, j'en passe, les péripéties sont nombreuses et correctement contées.
Une fin bien maitrisée, un épilogue complet, qui étanche notre soif de connaitre la fin de nos héros et héroïnes, car les femmes ont une place importante dans cette quadrilogie.
Petit bémol : j'ai trouvé les dessins inégaux. Côté paysage, plutôt complet et sympa. Mais les personnages ont des visages ressemblants, allongés, on a la sensation que cette partie du dessin n'est pas totalement maitrisée. cependant la lecture reste agréable.
en résumé, je conseillerais la lecture de cette bande dessinée.
bonne lecture
Même si à force, le concept devient répétitif, j’ai plutôt bien aimé ce recueil d’histoires courtes humoristiques. J’avais peur de tomber sur un album trop féministe, trop militant mais l’humour permet de dédramatiser la thématique tout poussant le lecteur à la réflexion. Certes, les hommes y sont souvent décrits comme de gros lourds mais c'est fait avec beaucoup de dérision, donc chez moi, ça passe.
Le dessin convient parfaitement à la série. Les personnages sont très expressifs et les décors sont des plus secondaires. Comme l’essentiel de l’humour passe justement par les propos et réactions des personnages, ce style est on ne peut plus adéquat.
J’ai bien apprécié le petit dossier en fin d’album qui permet de contextualiser certains des gags. Là aussi, c’est souvent drôle, instructif et interpellant.
Si le caractère répétitif des gags a fini par me lasser, je trouve tout de même que ce recueil mérite le coup d’œil.
« Refrigeretor full of heads » est la suite directe de « Basketful of heads » et si vous n’avez pas lu ce dernier, je vous conseille de a) commencer par celui-là et b) ne rien lire se rapportant à ces deux albums. Pourquoi ? Parce que l’effet de surprise joue un grand rôle dans mon appréciation de Basketful of heads et, par conséquent, commencer par Refrigeretor full of heads vous priverait immanquablement de cet effet de surprise. De plus, nous retrouvons ici certains des personnages présents dans Basketful of heads, le lire avant permet donc une meilleure compréhension de Refrigeretor full of heads.
Ceci dit, Refrigeretor full of heads a été pour moi une petite déception. Certes, je savais que l’effet de surprise n’allait plus jouer en sa faveur mais il me semblait que l’idée même d’une hache qui décapite des têtes sans les tuer permettrait à un scénariste de jouer sur ce concept pour nous offrir une intrigue finement ficelée. Rien de cela ici, les auteurs optent directement pour la surenchère. Surenchère de tripes et de sang, surenchère dans l’humour morbide et grotesque, surenchère dans les pouvoirs d’artefacts vikings. Chez moi, ça fonctionne moyennement et là où Joe Hill avait réussi à m’embarquer dans son délire, Rio Youers me laisse à quai.
Pourtant, rien n’est mal fait. Le dessin est bon dans son genre, le découpage est correct, les rebondissements ne manquent pas. C’est juste que ça manque de finesse, d’ironie. On se retrouve dans une œuvre bourrine avec un humour bourrin et des scènes d’action spectaculairement grand-guignolesques.
Dommage, j’espérais vraiment mieux.
Rien de mal fait mais je m’attendais à mieux.
Alyson Ford est un récit d’aventure qui lorgne clairement vers Indiana Jones. Le dessin est sympa, la narration est fluide, l’aventure est bien au rendez-vous et malgré le caractère très naïf de certains rebondissements, l’histoire tient la route…
Sauf que, d’une part, la surprise n’est jamais vraiment au rendez-vous et d’autre part, malgré un titre de série explicite, l’humour même parodique n’est pas présent. Du coup, ce premier tome n’a pas réussi à me passionner. Son caractère naïf a même fini par me fatiguer. Mais c’est du travail soigné et je ne voudrais pas condamner la série après un seul tome. Je lirai donc la suite (en bibliothèque) en espérant un peu plus d’originalité et d’humour à l’avenir. En l’état, je reste sur un petit « pas mal ».
Je connais ce duo de longue date. Rodolphe et Maucler sont en effet les coauteurs de plusieurs enquêtes du Commissaire Raffini, un héros qui ne peut que faire penser à un autre célèbre commissaire, Jules Maigret. Je n’ai donc pas été spécialement surpris d’apprendre qu’ils avaient dans l’idée de signer une biographie de Georges Simenon. Biographie qui m’intéressait d’autant plus que le romancier est une véritable légende à Liège (et fait donc en quelque sorte partie de mon patrimoine local).
La biographie se présente de manière très classique mais s’arrête au moment où Georges Simenon rencontre le succès avec ses premiers Maigret. La majeure partie du récit se déroule donc avant cette période et s’intéresse surtout à l’enfance, l’adolescence et les premiers pas d’écrivain de Georges Simenon. Le personnage étant assez haut en couleurs, sa trajectoire m’aura étonné et amusé. Les auteurs reviennent aussi sur certaines légendes entourant l’écrivain et on l’habilité nécessaire pour laisser planer le doute quant à leur véracité.
Bien sûr, le fait que Georges Simenon soit issu de Liège a joué dans mon empathie mais pour une biographie à l’ancienne (la narration m’a parfois fait penser aux œuvres d’Yves Duval), c’est plus que plaisant. Et ceci est certainement dû aussi à la qualité du dessin de Christophe Maucler, dont j’aime beaucoup le style et la colorisation. Ce trait réaliste est d’une grande précision mais adouci par une palette de couleurs subtile alors que souvent dans des teintes ternes. L’emploi de couleurs plus franches -pour les visages notamment- permet de faire ressortir certains éléments du dessin, centrant ainsi naturellement l’attention du lecteur.
Pas la biographie du siècle, en rien révolutionnaire mais si Georges Simenon vous intéresse et si vous ne connaissez pas trop bien sa vie, cette bande dessinée a de quoi vous satisfaire.
Voilà une bonne série avec un tome 1 bien construit, bien rythmé et une enquête qui tient le lecteur en haleine. Partant tranquille dans le tome 2, je ne m’attendais pas du tout au retournement tragique de situation qui pourrait bien changer radicalement le fonctionnement de la brigade (j’essaie de ne pas spolier !) Le tome 3, avec son intrigue plutôt bien ficelée a malheureusement émoussé un peu mon emballement de départ. Ce n’est pas tant l’intrigue que j’ai trouvée moins palpitante que les acteurs de la brigade qui semblent avoir un peu perdu de leur éclat, comme si l’auteur s’était arrêté d’approfondir ses personnages. Cela dit, cette série est réussie. Son dessin clair et dynamique sert parfaitement le récit. J’ai passé un très bon moment de lecture et j’attends la suite.
Le dessin est assez basique (et a priori pas forcément mon truc), et la colorisation manque sans doute de nuances. Mais c’est quand même très lisible et efficace et fait très bien le travail, l’essentiel est ailleurs.
Noël Mamère (que l’on ne présente plus) et une jeune femme (qui joue au début le rôle de candide suivant Mamère, qui lui sert de guide) réalisent des reportages, partent à la rencontre de lieux de résistance (terme plus approprié à celui de résilience souvent utilisé dans les médias) et à la rencontre de ceux qui les animent et les incarnent : zadistes, altermondialistes de tous bords.
C’est l’occasion de faire découvrir aux lecteurs des idées, des actions, souvent minorées ou travesties dans les médias. Et ce de façon très simple. Pas de grands discours ou d’envolées théoriques, ni de catastrophisme démobilisateur. Le récit, comme le dessin et la « construction » du récit, tout joue sur une certaine simplicité de bon aloi.
Au lecteur de voir ce qu’il en fait, mais c’est un album qui donne à voir des modes de pensée et d’action qui méritent d’être connus – et comparés à d’autres plus médiatisés.
Une lecture intéressante en tout cas. A compléter, parmi l’importante bibliographie sur le sujet, et pour rester dans le média BD, avec les albums de Pignocchi (Petit traité d'écologie sauvage par exemple).
Dans le genre aventures historiques, cette série est vraiment bien fichue. Mon seul bémol pourrait concerner le dessin, mais c’est affaire de goût, car il est quand même fluide et pas si désagréable que ça.
Pour le reste, l’intrigue est vraiment bien fichue. Elle intègre très bien la destruction de l’ordre du Temple par le roi Philippe le Bel et son sbire Nogaret (tout est documenté, et les quelques libertés prises avec l’Histoire passent très bien).
Mais, surtout, tout cet aspect n’est en fait qu’un excellent décor, un réservoir de « mises sous tension » qui dynamisent l’intrigue elle-même, qui s'apparente en fait à la préparation et à la réalisation d’un casse, dans le Paris du début du XIIIème siècle.
Sur plus de 470 pages (j’ai lu la série dans l’intégrale), on ne s’ennuie jamais, les dialogues sont bien menés, et les différents personnages sont vraiment complémentaires, on prend le temps de découvrir leur personnalité. Une histoire d’amour – plus ou moins contrariée – et bien sûr une piste pour chercher (et pas forcément trouver !) le fameux « trésor des Templiers », voilà ce que nous offre aussi cette histoire, que j’ai eu plaisir à lire.
Un ouvrage intéressant si comme moi on s'intéresse à l'histoire.
On va traverser le Moyen-âge à travers 20 dates choisies. Même si les chapitres portent sur une date précise, les auteurs développent chaque sujet ou biographie d'un personnage historique sur plusieurs années, voire même siècles. Par exemple, le chapitre sur la prise de Constantinople par les Turcs explique le déclin de la ville au fil du temps, on ne voit pas juste sa fin. C'est un peu orienté sur la France, les autres pays qu'on voit surtout étant ceux d'Orient. Il y a pas la fin des états musulmans en Espagne ou la Magna Carta par exemple.
L'album est pas mal au niveau historique. Certains sujets sont trop connus (Jeanne d'Arc, les crimes de Gilles de Rais), mais j'ai aussi appris des choses sur des sujets dont je ne connaissais que les grandes lignes ou que je ne connaissais pas du tout. Toutefois, les chapitres sont courts alors il faut pas s'attendre à un album qui creuse en profondeur ses sujets. Aussi, l'humour n'a pas trop fonctionné sur moi, j'ai trouvé que ça tombait plutôt à plat. Sinon, le dessin est du pur Bercovici. J'aime bien son style, mais je trouve que ça manque un peu de dynamisme pour ce genre d'album.
C'est sympathique à lire, mais c'est pas un immanquable.
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Ginette Kolinka : récit d'une rescapée d'Auschwitz-Birkenau
Des témoignages sur la déportation et les camps il en existe des milliers certains célèbres (Primo Lévi ou Simone Veil) et puis d'autres moins. Personnellement je ne me connaissais pas Ginette Kolinka et son histoire. Certains diront que le sujet est déjà traité et parfois mieux mais sur de telles horreurs chaque pierre est importante pour ne pas oublier ce qu'il est arrivé et c'est la démarche de l'autrice faire que le témoignage survive à celle qui a vécu les camps et qui a déjà un âge canonique. La BD n'épargne rien les conditions d'hygiène déplorables, la violence entre déportés, la mort... On y montre aussi la naïveté de l'héroïne (si on peut l'appeler ainsi) à Drancy et ce qu'elle imagine que son père pensait lui qui semblait plus inquiet, la dureté dont elle fait preuve avec sa famille lorsqu'elle revient et du fait qu'elle est devenue insensible. Les propos sont fort et encore comme le dit Ginette Kolinka ce n'est rien car il est impossible de retranscrire les odeurs, le bruits, les larmes ou les cris. Graphiquement nous avons un noir et blanc assez intense avec des choix bien définis comme le fait que seul les déportés ont un visage. C'est un dessin "simple" très lisible mais qui permet tout de même aux émotions de ressortir et de surgir. Une lecture très intéressante et des témoignages qui sont toujours aussi marquants.
Gibier de potence
Une série qui frise entre le western classique (Etats-Unis) et le spaghetti (italo-espagnol). Classique de par sa situation, fin de la guerre de sécession (seule ressemblance avec Blueberry), spaghetti pour les scènes d'action (plus irréalistes) et le clin d'œil au bon la brute et le truand, quand le croustillant méchant de l'histoire interroge le colonel sudiste. On passe d'une classique chasse au trésor à la construction d'une voie ferrée, en passant par chasseurs de primes, mineurs, j'en passe, les péripéties sont nombreuses et correctement contées. Une fin bien maitrisée, un épilogue complet, qui étanche notre soif de connaitre la fin de nos héros et héroïnes, car les femmes ont une place importante dans cette quadrilogie. Petit bémol : j'ai trouvé les dessins inégaux. Côté paysage, plutôt complet et sympa. Mais les personnages ont des visages ressemblants, allongés, on a la sensation que cette partie du dessin n'est pas totalement maitrisée. cependant la lecture reste agréable. en résumé, je conseillerais la lecture de cette bande dessinée. bonne lecture
Si les hommes avaient leurs règles
Même si à force, le concept devient répétitif, j’ai plutôt bien aimé ce recueil d’histoires courtes humoristiques. J’avais peur de tomber sur un album trop féministe, trop militant mais l’humour permet de dédramatiser la thématique tout poussant le lecteur à la réflexion. Certes, les hommes y sont souvent décrits comme de gros lourds mais c'est fait avec beaucoup de dérision, donc chez moi, ça passe. Le dessin convient parfaitement à la série. Les personnages sont très expressifs et les décors sont des plus secondaires. Comme l’essentiel de l’humour passe justement par les propos et réactions des personnages, ce style est on ne peut plus adéquat. J’ai bien apprécié le petit dossier en fin d’album qui permet de contextualiser certains des gags. Là aussi, c’est souvent drôle, instructif et interpellant. Si le caractère répétitif des gags a fini par me lasser, je trouve tout de même que ce recueil mérite le coup d’œil.
Refrigerator full of heads
« Refrigeretor full of heads » est la suite directe de « Basketful of heads » et si vous n’avez pas lu ce dernier, je vous conseille de a) commencer par celui-là et b) ne rien lire se rapportant à ces deux albums. Pourquoi ? Parce que l’effet de surprise joue un grand rôle dans mon appréciation de Basketful of heads et, par conséquent, commencer par Refrigeretor full of heads vous priverait immanquablement de cet effet de surprise. De plus, nous retrouvons ici certains des personnages présents dans Basketful of heads, le lire avant permet donc une meilleure compréhension de Refrigeretor full of heads. Ceci dit, Refrigeretor full of heads a été pour moi une petite déception. Certes, je savais que l’effet de surprise n’allait plus jouer en sa faveur mais il me semblait que l’idée même d’une hache qui décapite des têtes sans les tuer permettrait à un scénariste de jouer sur ce concept pour nous offrir une intrigue finement ficelée. Rien de cela ici, les auteurs optent directement pour la surenchère. Surenchère de tripes et de sang, surenchère dans l’humour morbide et grotesque, surenchère dans les pouvoirs d’artefacts vikings. Chez moi, ça fonctionne moyennement et là où Joe Hill avait réussi à m’embarquer dans son délire, Rio Youers me laisse à quai. Pourtant, rien n’est mal fait. Le dessin est bon dans son genre, le découpage est correct, les rebondissements ne manquent pas. C’est juste que ça manque de finesse, d’ironie. On se retrouve dans une œuvre bourrine avec un humour bourrin et des scènes d’action spectaculairement grand-guignolesques. Dommage, j’espérais vraiment mieux.
Alyson Ford
Rien de mal fait mais je m’attendais à mieux. Alyson Ford est un récit d’aventure qui lorgne clairement vers Indiana Jones. Le dessin est sympa, la narration est fluide, l’aventure est bien au rendez-vous et malgré le caractère très naïf de certains rebondissements, l’histoire tient la route… Sauf que, d’une part, la surprise n’est jamais vraiment au rendez-vous et d’autre part, malgré un titre de série explicite, l’humour même parodique n’est pas présent. Du coup, ce premier tome n’a pas réussi à me passionner. Son caractère naïf a même fini par me fatiguer. Mais c’est du travail soigné et je ne voudrais pas condamner la série après un seul tome. Je lirai donc la suite (en bibliothèque) en espérant un peu plus d’originalité et d’humour à l’avenir. En l’état, je reste sur un petit « pas mal ».
Simenon - Le Roman d'une vie
Je connais ce duo de longue date. Rodolphe et Maucler sont en effet les coauteurs de plusieurs enquêtes du Commissaire Raffini, un héros qui ne peut que faire penser à un autre célèbre commissaire, Jules Maigret. Je n’ai donc pas été spécialement surpris d’apprendre qu’ils avaient dans l’idée de signer une biographie de Georges Simenon. Biographie qui m’intéressait d’autant plus que le romancier est une véritable légende à Liège (et fait donc en quelque sorte partie de mon patrimoine local). La biographie se présente de manière très classique mais s’arrête au moment où Georges Simenon rencontre le succès avec ses premiers Maigret. La majeure partie du récit se déroule donc avant cette période et s’intéresse surtout à l’enfance, l’adolescence et les premiers pas d’écrivain de Georges Simenon. Le personnage étant assez haut en couleurs, sa trajectoire m’aura étonné et amusé. Les auteurs reviennent aussi sur certaines légendes entourant l’écrivain et on l’habilité nécessaire pour laisser planer le doute quant à leur véracité. Bien sûr, le fait que Georges Simenon soit issu de Liège a joué dans mon empathie mais pour une biographie à l’ancienne (la narration m’a parfois fait penser aux œuvres d’Yves Duval), c’est plus que plaisant. Et ceci est certainement dû aussi à la qualité du dessin de Christophe Maucler, dont j’aime beaucoup le style et la colorisation. Ce trait réaliste est d’une grande précision mais adouci par une palette de couleurs subtile alors que souvent dans des teintes ternes. L’emploi de couleurs plus franches -pour les visages notamment- permet de faire ressortir certains éléments du dessin, centrant ainsi naturellement l’attention du lecteur. Pas la biographie du siècle, en rien révolutionnaire mais si Georges Simenon vous intéresse et si vous ne connaissez pas trop bien sa vie, cette bande dessinée a de quoi vous satisfaire.
Brigade Verhoeven
Voilà une bonne série avec un tome 1 bien construit, bien rythmé et une enquête qui tient le lecteur en haleine. Partant tranquille dans le tome 2, je ne m’attendais pas du tout au retournement tragique de situation qui pourrait bien changer radicalement le fonctionnement de la brigade (j’essaie de ne pas spolier !) Le tome 3, avec son intrigue plutôt bien ficelée a malheureusement émoussé un peu mon emballement de départ. Ce n’est pas tant l’intrigue que j’ai trouvée moins palpitante que les acteurs de la brigade qui semblent avoir un peu perdu de leur éclat, comme si l’auteur s’était arrêté d’approfondir ses personnages. Cela dit, cette série est réussie. Son dessin clair et dynamique sert parfaitement le récit. J’ai passé un très bon moment de lecture et j’attends la suite.
Les Terrestres
Le dessin est assez basique (et a priori pas forcément mon truc), et la colorisation manque sans doute de nuances. Mais c’est quand même très lisible et efficace et fait très bien le travail, l’essentiel est ailleurs. Noël Mamère (que l’on ne présente plus) et une jeune femme (qui joue au début le rôle de candide suivant Mamère, qui lui sert de guide) réalisent des reportages, partent à la rencontre de lieux de résistance (terme plus approprié à celui de résilience souvent utilisé dans les médias) et à la rencontre de ceux qui les animent et les incarnent : zadistes, altermondialistes de tous bords. C’est l’occasion de faire découvrir aux lecteurs des idées, des actions, souvent minorées ou travesties dans les médias. Et ce de façon très simple. Pas de grands discours ou d’envolées théoriques, ni de catastrophisme démobilisateur. Le récit, comme le dessin et la « construction » du récit, tout joue sur une certaine simplicité de bon aloi. Au lecteur de voir ce qu’il en fait, mais c’est un album qui donne à voir des modes de pensée et d’action qui méritent d’être connus – et comparés à d’autres plus médiatisés. Une lecture intéressante en tout cas. A compléter, parmi l’importante bibliographie sur le sujet, et pour rester dans le média BD, avec les albums de Pignocchi (Petit traité d'écologie sauvage par exemple).
Templiers
Dans le genre aventures historiques, cette série est vraiment bien fichue. Mon seul bémol pourrait concerner le dessin, mais c’est affaire de goût, car il est quand même fluide et pas si désagréable que ça. Pour le reste, l’intrigue est vraiment bien fichue. Elle intègre très bien la destruction de l’ordre du Temple par le roi Philippe le Bel et son sbire Nogaret (tout est documenté, et les quelques libertés prises avec l’Histoire passent très bien). Mais, surtout, tout cet aspect n’est en fait qu’un excellent décor, un réservoir de « mises sous tension » qui dynamisent l’intrigue elle-même, qui s'apparente en fait à la préparation et à la réalisation d’un casse, dans le Paris du début du XIIIème siècle. Sur plus de 470 pages (j’ai lu la série dans l’intégrale), on ne s’ennuie jamais, les dialogues sont bien menés, et les différents personnages sont vraiment complémentaires, on prend le temps de découvrir leur personnalité. Une histoire d’amour – plus ou moins contrariée – et bien sûr une piste pour chercher (et pas forcément trouver !) le fameux « trésor des Templiers », voilà ce que nous offre aussi cette histoire, que j’ai eu plaisir à lire.
La Véritable Histoire du Moyen Âge - En 20 dates clés
Un ouvrage intéressant si comme moi on s'intéresse à l'histoire. On va traverser le Moyen-âge à travers 20 dates choisies. Même si les chapitres portent sur une date précise, les auteurs développent chaque sujet ou biographie d'un personnage historique sur plusieurs années, voire même siècles. Par exemple, le chapitre sur la prise de Constantinople par les Turcs explique le déclin de la ville au fil du temps, on ne voit pas juste sa fin. C'est un peu orienté sur la France, les autres pays qu'on voit surtout étant ceux d'Orient. Il y a pas la fin des états musulmans en Espagne ou la Magna Carta par exemple. L'album est pas mal au niveau historique. Certains sujets sont trop connus (Jeanne d'Arc, les crimes de Gilles de Rais), mais j'ai aussi appris des choses sur des sujets dont je ne connaissais que les grandes lignes ou que je ne connaissais pas du tout. Toutefois, les chapitres sont courts alors il faut pas s'attendre à un album qui creuse en profondeur ses sujets. Aussi, l'humour n'a pas trop fonctionné sur moi, j'ai trouvé que ça tombait plutôt à plat. Sinon, le dessin est du pur Bercovici. J'aime bien son style, mais je trouve que ça manque un peu de dynamisme pour ce genre d'album. C'est sympathique à lire, mais c'est pas un immanquable.