Récit solide et nuancé sur la révolution nicaraguayenne, Muchacho adopte clairement la forme d’un carnet de voyage révolutionnaire. La romanisation du contexte historique fonctionne bien : les clivages sociaux et politiques sont lisibles, incarnés, et les personnages dégagent une réelle humanité. Sans idéaliser naïvement la révolution, l’album parvient à en transmettre l’élan, presque séduisant, tout en laissant affleurer sa dureté latente.
La première partie est la plus convaincante dans son articulation entre découverte politique, immersion sociale et regard extérieur du protagoniste. La seconde ouvre vers des thématiques plus intimes et spirituelles, en marge du strict cadre révolutionnaire. L’élargissement n’est pas incohérent et enrichit le portrait du personnage, mais n’apporte pas un gain narratif équivalent à la force du cœur politique du récit.
La dimension religieuse et sa représentation graphique constituent un axe particulièrement pertinent, à la fois symbolique et charnel. Le dessin d’Emmanuel Lepage est très expressif, chargé de matière et d’atmosphère, au service du ressenti plus que de la lisibilité stricte. On peut parfois confondre certains personnages, mais l’immersion visuelle est telle que cela n’entrave pas réellement l’expérience de lecture.
Mattéo est une œuvre dense et exigeante, qui traverse près de quarante ans d’histoire européenne sans jamais s’appesantir inutilement. Le récit avance vite, parfois brutalement, à l’image d’un monde où tout bascule tous les dix ans. Cette accélération permanente sert le propos : le lecteur ressent la perte de repères, les glissements idéologiques et les fractures intimes d’une époque qui a profondément marqué l’Occident.
Le scénario ne cherche pas la démonstration ni la relecture spectaculaire de l’Histoire. Il fonctionne plutôt comme une introspection historique, portée par des personnages crédibles et attachants, souvent dépassés par les événements. La richesse du contexte et la multiplicité des enjeux peuvent parfois désorienter, mais c’est aussi ce qui donne à l’ensemble sa profondeur. C’est clairement une lecture qui gagne à être revisitée avec le temps et une certaine maturité.
Graphiquement, le dessin est élégant, réaliste sans rigidité, avec une identité forte qui évoque un vieux film d’époque. Les ambiances, les décors et les visages participent pleinement à cette fresque historique contemplative, sans jamais tomber dans la caricature ou l’emphase.
Voyage en Italie est une bande dessinée profondément introspective, qui saisit avec beaucoup de justesse une génération marquée par la fin des illusions et les cicatrices laissées par la guerre du Viêt Nam. Cosey met en scène une époque paradoxale, à la fois encore légère dans ses apparences et déjà lourdement chargée de désillusions. Art incarne parfaitement ce héros ordinaire, profondément humain, sans héroïsme forcé ni excès de bonté : un « bon type » crédible, dans lequel il est facile de se projeter.
La relation entre les personnages constitue le cœur du récit. Les non-dits, les espoirs avortés et les blessures du passé affleurent constamment sans jamais être surlignés. La guerre, omniprésente mais souvent hors champ, agit comme une fracture durable dans les trajectoires individuelles. Shirley et Ian complètent ce trio fragile, tandis que Keo apporte une dimension supplémentaire, plus silencieuse encore, sur l’exil et l’innocence déplacée.
Graphiquement, le dessin affiche aspect très rétro qui contraste avec la modernité des thèmes, du rythme et des dialogues. Ce décalage fonctionne pleinement et renforce l’ancrage temporel du récit. Les couleurs sont remarquablement exploitées, les planches très lisses et aérées accompagnant parfaitement le ton contemplatif. Peu d’action, mais une grande précision émotionnelle : une œuvre adulte, subtile et maîtrisée, qui trouve sa force dans l’introspection plutôt que dans le spectaculaire.
Signalons tout d’abord la qualité de l’édition de cet album qui fait de l’œil aussi bien par les commentaires que l’on peut en lire que par l’attention porté à l’objet tout à fait travaillé et soigné comme pour montrer un écrin à découvrir au-delà d’une couverture si chatoyante dans les couleurs tout en étant anguleuse et inhospitalière.
Le récit commence et nous sommes immédiatement aspirés par un environnement étrange. En poussant les limites des erreurs humaines dans un environnement respirant les conséquences de nos manquements, nous nous sentons à la fois curieux, inquiets un peu coupables aussi mais surtout tellement sensible à l’humanité qui malgré tout continue. Et pourtant rien ne va humainement, socialement, climatiquement, bureaucratiquement… Mais le graphisme nous remplis de désir de poursuivre et d’envie de comprendre où tout cela va nous mener. Il faut un peu de temps pour commencer à saisir où nous sommes tombés, ce que constitue les missions, chaque page, chaque couleur nos accroche un peu plus à ce monde dont on perçoit petit à petit la complexité en ayant bien compris depuis le début le chaos initial, où tout cela va-t-il nous mener ? jusqu’à tiers album l’excitation monte.
Et puis un doute s’installe, et si tout cela ne menait nulle part ? et si toute cette cohérence de couleur d’univers de détails et d’environnement n’existait que pour dépeindre un vide existentiel, un « no future » version post apocalyptique ? Les fourmillements de sensations annexes, de détails scénaristiques nous fait entrer petit à petit dans une sorte de témoignage plus qu’un manifeste, dans un documentaire d’arte plutôt que dans une fiction narrative menant à une idée. On s’installe dans un fauteuil et alors ce qui était inconfortable, à fleur de peau ce qui donnait envie de comprendre par le chaos et l’absurde devient un voyage, un chemin plus neutre où demeure un environnement graphique magistral mais où le narratif en a pris un sacré coup dans l’aile.
Cet environnement se révèle magistralement dans le dessin, les parties d’expéditions microscopiques m’ont d’ailleurs fait penser dans le style graphique à Alpha La peur suinte, le chaos règle, l’absurde triomphe, mais l’espoir subsiste malgré tout. Les couleurs chaudes répondent aux traits durs, les angles aux rondeurs. Vous l’aurez compris je trouve le travail graphique tout à fait admirable d’adéquation avec l’environnement décrit !
Mais voilà je reste très largement sur ma faim sur ce qui dépasse la mi album, tout çà pour çà ai-je envie de me dire ? J’aurai tellement aimé que les efforts pour intégrer une dimension spirituelle, religieuse même avec ce rite de fin de vie, ces questionnements sur l’éducation nous emmènent ailleurs que vers un simple « mais la vie continue ». Tant de détails posés çà et là pour donner une richesse à un environnement social complexe permettent de rendre cette situation initiale si abstraite et loin de notre réalité plus proche et allégorique mais hélas comme nous arrivons finalement à un reportage j’ai totalement décroché de la fin d’un récit certes très travaillé, très joli, mais devenu tellement artificiel dans sa vacuité de sens. Par ailleurs cette quête de l’infiniment petit pour fuir une réalité absurde me semble tout à fait plaquée et je n’ai pas compris le chemin qui arrive là.
Au final ce très bel objet ne sera probablement pas ré-ouvert de sitôt, c’est bien dommage j’aurai tellement aimé y replonger pour y trouver des significations cachées, des liens entre les multiples lieux permettant de donner un sens. Mes enfants n’ont pas résisté longtemps d’ailleurs à la lecture. Mon sentiment est donc aussi amer à la fin qu’il ne l’était devant cette société si amère qui nous est proposée à la narration. Je suis peut être passé à côté de certaines choses mais le nihilisme pur dans le message accompagnant un environnement aussi nihiliste par nature, c’est trop redondant.
3,5
Une histoire terriblement actuelle alors qu'elle a plus de 30 ans !
Je pense que c'est la première fois que je lis un comics de Bryan Talbot où il est seul au scénario et le résultat est vraiment bon et me donne envie de mieux connaitre son œuvre. Il parle d'un sujet grave, l'inceste, sans tomber dans le sensationnalisme et j'aime bien comment cette partie du récit est amenée. Au début, l'héroïne ne semble pas comprendre ce que lui a fait subir son père et tout va devenir plus clair au fil de sa fugue. Les scènes-chocs sont bien écrites et sont mémorables. La fin est surprenante d'optimisme et je comprends que des services sociaux dans le monde anglophone utilisent ce comics parce que c'est très éducatif sans devenir chiant.
Cela dit, il y a quand même quelques passages au milieu de l'album qui m'ont moins intéressé que le reste. Aussi, pour ce qui est du dessin, je ne suis pas trop fan de ce style réaliste, les personnages sont un peu moches, mais les décors sont bons et la mise en scène est très bien faite. Un album choc qui frappe là où ça fait mal.
Je vais être moins généreux sur ma note que l'avis précédent.
C'est donc une BD muette qui se passe dans un ancien Japon où les youkais (monstres japonais) existent. J'aime bien la mythologie japonaise, mais ce récit ne m'a pas trop convaincu. C'est en partie dû au fait qu'au final on est surtout dans une histoire de vengeance avec des samouraïs, un type d'histoire qui ne me passionne pas trop. En fait, j'ai l'impression que ce qui risque surtout de charmer des lecteurs, c'est le côté exotique du récit. Moi qui lis plein de mangas ou qui ai vu plein d'animes, j'ai surtout eu l'impression d'avoir déjà lu ou vu ce type de récit une bonne dizaine de fois dans des productions japonaises parfois de qualité supérieure. Je ne me suis pas attaché aux personnages et je me foutais un peu de ce qu'ils subissaient.
Quant au dessin, je comprends que plusieurs aiment, mais ce ne fut pas trop mon cas. Je ne suis pas trop fan de ce style. L'auteur n'a pas un dessin que j'aime particulièrement, du moins pas au point où j'aurais envie d'arrêter ma lecture pour contempler les cases. Je trouve aussi l'enchainement de certaines scènes un peu dur à suivre.
Au final, l'album n'est pas vraiment mauvais, mais je suis passé à côté parce que ce n'était pas fait pour moi. Je comprends que d'autres lecteurs accrochent plus que moi.
Un indispensable pour les fans de Bruce Campbell et de photoréalisme.
Plus qu’une simple adaptation, c'est expérience immersive. On ne lit pas seulement une BD, on redécouvre le rythme effréné et la narration maligne qui ont rendu culte le premier film de la trilogie de Sam Raimi.
Ce qui marque évidemment, c'est le trait de Bolton, qui parvient à capturer l'aspect "cracra" de l'œuvre originale sans jamais tomber dans le simple copier-coller. On sent l'urgence et l'énergie qui régnait dans ce chalet (repris dans "cabin in the woods", que je vous recommande chaleureusement au passage.)
L’aspect documentaire est aussi bien trouvé: c'est une BD d'horreur mais aussi une sorte de storyboard augmenté qui permet de voir d'autres angles, de plonger à fond dans la tête d'Ash, d'avoir quelques scènes bonus, que les puristes apprécieront ou pas. C'est original mais j'ai senti que le ton n'est pas exactement le même. Mais ça permet d'être surpris. Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule.
Pour l'ambiance, on y est, on y retrouve parfaitement ce mélange de gore généreux et d'humour noir qui caractérise la franchise.
Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule.
Un bel hommage, dynamique comme la péloche et respectueux, qui mérite sa place dans la bibliothèque, pile entre les rayons BD et documentaires ciné (si vous avez ce genre d'étagère.)
Pour marquer une pause dans ma lecture de Vinland Saga, j’ai opté pour ce conséquent one-shot, tantôt tragique tantôt comique, ayant pour similitude de se dérouler dans ces territoires austères du grand nord terrestre. Ce fut un bon choix !
Tout d’abord, j’ai apprécié le dessin : simpliste mais très évocateur.
Dès les premiers pas de notre protagoniste sur cette terre verte, le lecteur perçoit instantanément l’aspect pitoyable des colons catholiques résidant sur l’île (guenilles délabrées, armes rouillées...).
On comprend très vite par ce visuel à quelle sauce nous allons être mangés au fur et à mesure du récit : c’est une histoire de pauvreté absolue, d’inégalités de classes, de dogmes religieux et de conquête du pouvoir plus globalement.
Mention spéciale à la coloriste dont le travail est pour beaucoup dans l'appréhension d’un territoire inhospitalier, au froid mordant et à l’humidité glaciale, et qui n’a finalement de vert que le nom.
Côté scénario les divers rebondissements sont plutôt bien amenés et réalistes, les personnages secondaires assez travaillés pour ne pas totalement s’effacer face à l’omniprésence du (anti)héros et une certaine ambigüité est maintenu tout au long de l’histoire.
Ainsi, le lecteur est tenu en haleine jusqu’aux ultimes pages du récit : est-ce que notre roi autoproclamé, aux ambitions encore plus grandes que sa bosse, retournera-t-il finalement sa cape afin de prêcher la vertu à ses ouailles en perte totale de repères ou sombrera-t-il dans une folie destructrice ?
Note réelle : 3.5/5
J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues.
Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale.
Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi.
Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
Je n'ai lu que 5 ou 6 tomes, mais n'ayant pas spécialement l'intention de continuer tout de suite, je poste un avis maintenant, tant que c'est encore un peu à chaud.
Bob Morane représente tout ce que j'aime. De l'Aventure avec un grand A, tout simplement ! Il est évident que tout cela a vieilli, probablement un peu plus que son homologue Blake et Mortimer, par exemple. Ici, le ton est résolument pulp, et c'est ce qui rend la saga à la fois géniale et désuète. Désuète car cela a forcément vieilli, au moins pour la période des années 60 (celle que j'ai principalement lue), les débuts de la saga correspondant à une époque où les codes de l'aventure étaient moins rigoureux qu'aujourd'hui. Mais en même temps, c'est ça qui rend la saga géniale.
Voir Bob Morane voyager dans l'espace, avoir une aventure sous-marine, lutter contre des grosses bestioles et sauver une civilisation atlante en péril, le tout en 3 pages, c'est quand même particulièrement jouissif. On saute un peu du coq à l'âne et on abuse parfois un peu de deus ex machina faciles, mais le rythme est si dense qu'on pourrait adapter chacun des premiers tomes de Bob Morane en faisant 3 films à chaque fois !
Et puis la saga a évolué, et j'avoue m'y être moins confronté. Dans les années 70, il me semble qu'on se rapprocherait davantage d'un Luc Orient, par exemple, l'aspect fantastique/SF ayant pris le pas sur le côté plus axé "aventure" des premiers tomes. Il n'empêche, le charme est toujours là. Les intrigues deviennent plus originales et changent un peu de ton en même temps qu'elles changent de dessinateur, ce qui est parfait pour le renouvellement de la saga. En tous cas, c'est toujours aussi palpitant, avec une dose de mystère en plus. J'adore ! Le côté pulp est toujours là, intact, pour notre plus grand bonheur.
Bref, je comprends mieux, après lecture de ces quelques tomes, pourquoi Bob Morane est à ce point une icône de l'aventure. Si je n'irai pas forcément chercher à acheter toute la collection, je lirais toujours avec grand plaisir les tomes qui me tomberont sous la main, sans jamais oublier que cette saga est avant tout protéiforme. Ce qui signifie que la surprise sera renouvelée à la lecture de chaque tome, mais qu'on n'est jamais à l'abri qu'un ou plusieurs tomes nous déçoivent... Pour l'instant, en tous cas, c'est totalement ma came !
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Muchacho
Récit solide et nuancé sur la révolution nicaraguayenne, Muchacho adopte clairement la forme d’un carnet de voyage révolutionnaire. La romanisation du contexte historique fonctionne bien : les clivages sociaux et politiques sont lisibles, incarnés, et les personnages dégagent une réelle humanité. Sans idéaliser naïvement la révolution, l’album parvient à en transmettre l’élan, presque séduisant, tout en laissant affleurer sa dureté latente. La première partie est la plus convaincante dans son articulation entre découverte politique, immersion sociale et regard extérieur du protagoniste. La seconde ouvre vers des thématiques plus intimes et spirituelles, en marge du strict cadre révolutionnaire. L’élargissement n’est pas incohérent et enrichit le portrait du personnage, mais n’apporte pas un gain narratif équivalent à la force du cœur politique du récit. La dimension religieuse et sa représentation graphique constituent un axe particulièrement pertinent, à la fois symbolique et charnel. Le dessin d’Emmanuel Lepage est très expressif, chargé de matière et d’atmosphère, au service du ressenti plus que de la lisibilité stricte. On peut parfois confondre certains personnages, mais l’immersion visuelle est telle que cela n’entrave pas réellement l’expérience de lecture.
Mattéo
Mattéo est une œuvre dense et exigeante, qui traverse près de quarante ans d’histoire européenne sans jamais s’appesantir inutilement. Le récit avance vite, parfois brutalement, à l’image d’un monde où tout bascule tous les dix ans. Cette accélération permanente sert le propos : le lecteur ressent la perte de repères, les glissements idéologiques et les fractures intimes d’une époque qui a profondément marqué l’Occident. Le scénario ne cherche pas la démonstration ni la relecture spectaculaire de l’Histoire. Il fonctionne plutôt comme une introspection historique, portée par des personnages crédibles et attachants, souvent dépassés par les événements. La richesse du contexte et la multiplicité des enjeux peuvent parfois désorienter, mais c’est aussi ce qui donne à l’ensemble sa profondeur. C’est clairement une lecture qui gagne à être revisitée avec le temps et une certaine maturité. Graphiquement, le dessin est élégant, réaliste sans rigidité, avec une identité forte qui évoque un vieux film d’époque. Les ambiances, les décors et les visages participent pleinement à cette fresque historique contemplative, sans jamais tomber dans la caricature ou l’emphase.
Le Voyage en Italie
Voyage en Italie est une bande dessinée profondément introspective, qui saisit avec beaucoup de justesse une génération marquée par la fin des illusions et les cicatrices laissées par la guerre du Viêt Nam. Cosey met en scène une époque paradoxale, à la fois encore légère dans ses apparences et déjà lourdement chargée de désillusions. Art incarne parfaitement ce héros ordinaire, profondément humain, sans héroïsme forcé ni excès de bonté : un « bon type » crédible, dans lequel il est facile de se projeter. La relation entre les personnages constitue le cœur du récit. Les non-dits, les espoirs avortés et les blessures du passé affleurent constamment sans jamais être surlignés. La guerre, omniprésente mais souvent hors champ, agit comme une fracture durable dans les trajectoires individuelles. Shirley et Ian complètent ce trio fragile, tandis que Keo apporte une dimension supplémentaire, plus silencieuse encore, sur l’exil et l’innocence déplacée. Graphiquement, le dessin affiche aspect très rétro qui contraste avec la modernité des thèmes, du rythme et des dialogues. Ce décalage fonctionne pleinement et renforce l’ancrage temporel du récit. Les couleurs sont remarquablement exploitées, les planches très lisses et aérées accompagnant parfaitement le ton contemplatif. Peu d’action, mais une grande précision émotionnelle : une œuvre adulte, subtile et maîtrisée, qui trouve sa force dans l’introspection plutôt que dans le spectaculaire.
Silent Jenny
Signalons tout d’abord la qualité de l’édition de cet album qui fait de l’œil aussi bien par les commentaires que l’on peut en lire que par l’attention porté à l’objet tout à fait travaillé et soigné comme pour montrer un écrin à découvrir au-delà d’une couverture si chatoyante dans les couleurs tout en étant anguleuse et inhospitalière. Le récit commence et nous sommes immédiatement aspirés par un environnement étrange. En poussant les limites des erreurs humaines dans un environnement respirant les conséquences de nos manquements, nous nous sentons à la fois curieux, inquiets un peu coupables aussi mais surtout tellement sensible à l’humanité qui malgré tout continue. Et pourtant rien ne va humainement, socialement, climatiquement, bureaucratiquement… Mais le graphisme nous remplis de désir de poursuivre et d’envie de comprendre où tout cela va nous mener. Il faut un peu de temps pour commencer à saisir où nous sommes tombés, ce que constitue les missions, chaque page, chaque couleur nos accroche un peu plus à ce monde dont on perçoit petit à petit la complexité en ayant bien compris depuis le début le chaos initial, où tout cela va-t-il nous mener ? jusqu’à tiers album l’excitation monte. Et puis un doute s’installe, et si tout cela ne menait nulle part ? et si toute cette cohérence de couleur d’univers de détails et d’environnement n’existait que pour dépeindre un vide existentiel, un « no future » version post apocalyptique ? Les fourmillements de sensations annexes, de détails scénaristiques nous fait entrer petit à petit dans une sorte de témoignage plus qu’un manifeste, dans un documentaire d’arte plutôt que dans une fiction narrative menant à une idée. On s’installe dans un fauteuil et alors ce qui était inconfortable, à fleur de peau ce qui donnait envie de comprendre par le chaos et l’absurde devient un voyage, un chemin plus neutre où demeure un environnement graphique magistral mais où le narratif en a pris un sacré coup dans l’aile. Cet environnement se révèle magistralement dans le dessin, les parties d’expéditions microscopiques m’ont d’ailleurs fait penser dans le style graphique à Alpha La peur suinte, le chaos règle, l’absurde triomphe, mais l’espoir subsiste malgré tout. Les couleurs chaudes répondent aux traits durs, les angles aux rondeurs. Vous l’aurez compris je trouve le travail graphique tout à fait admirable d’adéquation avec l’environnement décrit ! Mais voilà je reste très largement sur ma faim sur ce qui dépasse la mi album, tout çà pour çà ai-je envie de me dire ? J’aurai tellement aimé que les efforts pour intégrer une dimension spirituelle, religieuse même avec ce rite de fin de vie, ces questionnements sur l’éducation nous emmènent ailleurs que vers un simple « mais la vie continue ». Tant de détails posés çà et là pour donner une richesse à un environnement social complexe permettent de rendre cette situation initiale si abstraite et loin de notre réalité plus proche et allégorique mais hélas comme nous arrivons finalement à un reportage j’ai totalement décroché de la fin d’un récit certes très travaillé, très joli, mais devenu tellement artificiel dans sa vacuité de sens. Par ailleurs cette quête de l’infiniment petit pour fuir une réalité absurde me semble tout à fait plaquée et je n’ai pas compris le chemin qui arrive là. Au final ce très bel objet ne sera probablement pas ré-ouvert de sitôt, c’est bien dommage j’aurai tellement aimé y replonger pour y trouver des significations cachées, des liens entre les multiples lieux permettant de donner un sens. Mes enfants n’ont pas résisté longtemps d’ailleurs à la lecture. Mon sentiment est donc aussi amer à la fin qu’il ne l’était devant cette société si amère qui nous est proposée à la narration. Je suis peut être passé à côté de certaines choses mais le nihilisme pur dans le message accompagnant un environnement aussi nihiliste par nature, c’est trop redondant.
L'Histoire d'un vilain rat
3,5 Une histoire terriblement actuelle alors qu'elle a plus de 30 ans ! Je pense que c'est la première fois que je lis un comics de Bryan Talbot où il est seul au scénario et le résultat est vraiment bon et me donne envie de mieux connaitre son œuvre. Il parle d'un sujet grave, l'inceste, sans tomber dans le sensationnalisme et j'aime bien comment cette partie du récit est amenée. Au début, l'héroïne ne semble pas comprendre ce que lui a fait subir son père et tout va devenir plus clair au fil de sa fugue. Les scènes-chocs sont bien écrites et sont mémorables. La fin est surprenante d'optimisme et je comprends que des services sociaux dans le monde anglophone utilisent ce comics parce que c'est très éducatif sans devenir chiant. Cela dit, il y a quand même quelques passages au milieu de l'album qui m'ont moins intéressé que le reste. Aussi, pour ce qui est du dessin, je ne suis pas trop fan de ce style réaliste, les personnages sont un peu moches, mais les décors sont bons et la mise en scène est très bien faite. Un album choc qui frappe là où ça fait mal.
Garigari
Je vais être moins généreux sur ma note que l'avis précédent. C'est donc une BD muette qui se passe dans un ancien Japon où les youkais (monstres japonais) existent. J'aime bien la mythologie japonaise, mais ce récit ne m'a pas trop convaincu. C'est en partie dû au fait qu'au final on est surtout dans une histoire de vengeance avec des samouraïs, un type d'histoire qui ne me passionne pas trop. En fait, j'ai l'impression que ce qui risque surtout de charmer des lecteurs, c'est le côté exotique du récit. Moi qui lis plein de mangas ou qui ai vu plein d'animes, j'ai surtout eu l'impression d'avoir déjà lu ou vu ce type de récit une bonne dizaine de fois dans des productions japonaises parfois de qualité supérieure. Je ne me suis pas attaché aux personnages et je me foutais un peu de ce qu'ils subissaient. Quant au dessin, je comprends que plusieurs aiment, mais ce ne fut pas trop mon cas. Je ne suis pas trop fan de ce style. L'auteur n'a pas un dessin que j'aime particulièrement, du moins pas au point où j'aurais envie d'arrêter ma lecture pour contempler les cases. Je trouve aussi l'enchainement de certaines scènes un peu dur à suivre. Au final, l'album n'est pas vraiment mauvais, mais je suis passé à côté parce que ce n'était pas fait pour moi. Je comprends que d'autres lecteurs accrochent plus que moi.
The Evil Dead - Le Scénario réanimé
Un indispensable pour les fans de Bruce Campbell et de photoréalisme. Plus qu’une simple adaptation, c'est expérience immersive. On ne lit pas seulement une BD, on redécouvre le rythme effréné et la narration maligne qui ont rendu culte le premier film de la trilogie de Sam Raimi. Ce qui marque évidemment, c'est le trait de Bolton, qui parvient à capturer l'aspect "cracra" de l'œuvre originale sans jamais tomber dans le simple copier-coller. On sent l'urgence et l'énergie qui régnait dans ce chalet (repris dans "cabin in the woods", que je vous recommande chaleureusement au passage.) L’aspect documentaire est aussi bien trouvé: c'est une BD d'horreur mais aussi une sorte de storyboard augmenté qui permet de voir d'autres angles, de plonger à fond dans la tête d'Ash, d'avoir quelques scènes bonus, que les puristes apprécieront ou pas. C'est original mais j'ai senti que le ton n'est pas exactement le même. Mais ça permet d'être surpris. Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule. Pour l'ambiance, on y est, on y retrouve parfaitement ce mélange de gore généreux et d'humour noir qui caractérise la franchise. Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule. Un bel hommage, dynamique comme la péloche et respectueux, qui mérite sa place dans la bibliothèque, pile entre les rayons BD et documentaires ciné (si vous avez ce genre d'étagère.)
La Terre verte
Pour marquer une pause dans ma lecture de Vinland Saga, j’ai opté pour ce conséquent one-shot, tantôt tragique tantôt comique, ayant pour similitude de se dérouler dans ces territoires austères du grand nord terrestre. Ce fut un bon choix ! Tout d’abord, j’ai apprécié le dessin : simpliste mais très évocateur. Dès les premiers pas de notre protagoniste sur cette terre verte, le lecteur perçoit instantanément l’aspect pitoyable des colons catholiques résidant sur l’île (guenilles délabrées, armes rouillées...). On comprend très vite par ce visuel à quelle sauce nous allons être mangés au fur et à mesure du récit : c’est une histoire de pauvreté absolue, d’inégalités de classes, de dogmes religieux et de conquête du pouvoir plus globalement. Mention spéciale à la coloriste dont le travail est pour beaucoup dans l'appréhension d’un territoire inhospitalier, au froid mordant et à l’humidité glaciale, et qui n’a finalement de vert que le nom. Côté scénario les divers rebondissements sont plutôt bien amenés et réalistes, les personnages secondaires assez travaillés pour ne pas totalement s’effacer face à l’omniprésence du (anti)héros et une certaine ambigüité est maintenu tout au long de l’histoire. Ainsi, le lecteur est tenu en haleine jusqu’aux ultimes pages du récit : est-ce que notre roi autoproclamé, aux ambitions encore plus grandes que sa bosse, retournera-t-il finalement sa cape afin de prêcher la vertu à ses ouailles en perte totale de repères ou sombrera-t-il dans une folie destructrice ? Note réelle : 3.5/5
Jérôme K. Jérôme Bloche
J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues. Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale. Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi. Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
Bob Morane
Je n'ai lu que 5 ou 6 tomes, mais n'ayant pas spécialement l'intention de continuer tout de suite, je poste un avis maintenant, tant que c'est encore un peu à chaud. Bob Morane représente tout ce que j'aime. De l'Aventure avec un grand A, tout simplement ! Il est évident que tout cela a vieilli, probablement un peu plus que son homologue Blake et Mortimer, par exemple. Ici, le ton est résolument pulp, et c'est ce qui rend la saga à la fois géniale et désuète. Désuète car cela a forcément vieilli, au moins pour la période des années 60 (celle que j'ai principalement lue), les débuts de la saga correspondant à une époque où les codes de l'aventure étaient moins rigoureux qu'aujourd'hui. Mais en même temps, c'est ça qui rend la saga géniale. Voir Bob Morane voyager dans l'espace, avoir une aventure sous-marine, lutter contre des grosses bestioles et sauver une civilisation atlante en péril, le tout en 3 pages, c'est quand même particulièrement jouissif. On saute un peu du coq à l'âne et on abuse parfois un peu de deus ex machina faciles, mais le rythme est si dense qu'on pourrait adapter chacun des premiers tomes de Bob Morane en faisant 3 films à chaque fois ! Et puis la saga a évolué, et j'avoue m'y être moins confronté. Dans les années 70, il me semble qu'on se rapprocherait davantage d'un Luc Orient, par exemple, l'aspect fantastique/SF ayant pris le pas sur le côté plus axé "aventure" des premiers tomes. Il n'empêche, le charme est toujours là. Les intrigues deviennent plus originales et changent un peu de ton en même temps qu'elles changent de dessinateur, ce qui est parfait pour le renouvellement de la saga. En tous cas, c'est toujours aussi palpitant, avec une dose de mystère en plus. J'adore ! Le côté pulp est toujours là, intact, pour notre plus grand bonheur. Bref, je comprends mieux, après lecture de ces quelques tomes, pourquoi Bob Morane est à ce point une icône de l'aventure. Si je n'irai pas forcément chercher à acheter toute la collection, je lirais toujours avec grand plaisir les tomes qui me tomberont sous la main, sans jamais oublier que cette saga est avant tout protéiforme. Ce qui signifie que la surprise sera renouvelée à la lecture de chaque tome, mais qu'on n'est jamais à l'abri qu'un ou plusieurs tomes nous déçoivent... Pour l'instant, en tous cas, c'est totalement ma came !