Etonnant que cette histoire de 1983 n'ait pas été publiée en France avant quand on sait la renommée de son auteur Miyazaki. L'histoire est joliment illustrée, en couleurs ce qui est assez rare dans le manga et fait penser bien sûr à d'autres oeuvres de l'auteur y compris par les traits de ses personnages. Ici le jeune Shuna se décide à quitter son village enclavé dans les montagnes pour rechercher une solution afin de mieux nourrir le village.
On lui a parlé d'une graine un peu spéciale qu'il pourrait rapporter et semer. C'est une aventure périlleuse et le jeune va rencontrer dans son voyage une esclave qui doit avoir à peu près son âge et sa soeur qui deviendront de bons amis, voire un peu plus.
C'est un conte inspiré d'une légende tibétaine. Je ne dirais pas que c'est quelque chose d'haletant mais ça se lit bien et à découvrir assurément pour les complétistes de l'œuvre de l'auteur.
Ca y est je me fais vieux. Le titre et la couverture me disaient quelque chose mais je me suis rendu compte en le lisant que j'avais déjà emprunté cet album il y a environ un an et demi. J'ai du avoir la flemme de le poster. Ou peut-être que je n'avais pas d'inspiration à écrire quelque chose sur cette histoire un peu étrange. Car de quoi parle ce scénario : d'art, de compétition entre voisins au caractère volontairement manichéen et antagoniste. L'un est un artiste loser qui se retrouve flanqué d'un chien quand l'autre est un brillant et fameux artiste dans sa jolie maison dans laquelle se prélasse un chat. Tout les oppose mais le loser espère toujours déboucher sur une grande inspiration et une reconnaissance critique avec le bon pinceau et la bonne peinture sans voir que l'autre le phagocyte. La grande planche où le loser réalise son oeuvre, autoportrait de lui et son chien m'a bien fait marrer. Bref il n'y a pas vraiment de morale ou quelque chose à en comprendre, juste se laisser porter par cette fable teintée d'humour.
J'ai trouvé ces petites anecdotes sur des thèmes scientifiques ou des mystères historiques assez drôlement raconté et bien illustré. Le concept est simple avec une question sur la page de gauche et quelques cases pour y répondre à droite. Par exemple d'où vient l'électricité statique ou qui a réalisé les statues de l'île de Pâques ? Plutôt destiné à un public jeune, même les parents peuvent y apprendre quand même 2, 3 choses. Lire tout l'album d'un coup me semble un risque de se lasser mais en plusieurs lampées étalées c'est pas mal.
Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie.
En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume.
Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués.
On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
Je connaissais les 2 auteurs individuellement mais pas en duo. Dans cette histoire qui parodie entre autres Indiana Jones ils se mettent en scène au sein d'un vaste quiproquos. En route pour un festival de bande dessinée, ils se retrouvent à faire l'explorateur en Amérique du Sud. Ça enchaine les blagues quasi sans temps mort, de la bande dessinée de boulevard qui marche bien, on sait ce qu'on vient chercher et on est servi. Cela atteint son but en terme d'humour.
Peut-on exister après avoir réalisé un chef d’œuvre du niveau de Bone?
Jeff Smith a démontré il y a plus de 10 ans désormais que c’était tout à fait possible.
RASL est un ovni incroyablement dense qui réussit à faire peur, à émouvoir, à faire rire, etc.
Mais pourquoi, pourquoi Jeff ne produit il plus rien ou presque depuis tout ce temps… Quelle tristesse. Ce type est un génie du 9eme art.
Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme.
Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient.
J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
2.5
J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi.
C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible.
Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.
Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements.
La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité.
Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces.
L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel.
L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant.
En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.
Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur.
Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique.
C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix.
C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.
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Le Voyage de Shuna
Etonnant que cette histoire de 1983 n'ait pas été publiée en France avant quand on sait la renommée de son auteur Miyazaki. L'histoire est joliment illustrée, en couleurs ce qui est assez rare dans le manga et fait penser bien sûr à d'autres oeuvres de l'auteur y compris par les traits de ses personnages. Ici le jeune Shuna se décide à quitter son village enclavé dans les montagnes pour rechercher une solution afin de mieux nourrir le village. On lui a parlé d'une graine un peu spéciale qu'il pourrait rapporter et semer. C'est une aventure périlleuse et le jeune va rencontrer dans son voyage une esclave qui doit avoir à peu près son âge et sa soeur qui deviendront de bons amis, voire un peu plus. C'est un conte inspiré d'une légende tibétaine. Je ne dirais pas que c'est quelque chose d'haletant mais ça se lit bien et à découvrir assurément pour les complétistes de l'œuvre de l'auteur.
Le Nécromanchien
Ca y est je me fais vieux. Le titre et la couverture me disaient quelque chose mais je me suis rendu compte en le lisant que j'avais déjà emprunté cet album il y a environ un an et demi. J'ai du avoir la flemme de le poster. Ou peut-être que je n'avais pas d'inspiration à écrire quelque chose sur cette histoire un peu étrange. Car de quoi parle ce scénario : d'art, de compétition entre voisins au caractère volontairement manichéen et antagoniste. L'un est un artiste loser qui se retrouve flanqué d'un chien quand l'autre est un brillant et fameux artiste dans sa jolie maison dans laquelle se prélasse un chat. Tout les oppose mais le loser espère toujours déboucher sur une grande inspiration et une reconnaissance critique avec le bon pinceau et la bonne peinture sans voir que l'autre le phagocyte. La grande planche où le loser réalise son oeuvre, autoportrait de lui et son chien m'a bien fait marrer. Bref il n'y a pas vraiment de morale ou quelque chose à en comprendre, juste se laisser porter par cette fable teintée d'humour.
Zéropédia
J'ai trouvé ces petites anecdotes sur des thèmes scientifiques ou des mystères historiques assez drôlement raconté et bien illustré. Le concept est simple avec une question sur la page de gauche et quelques cases pour y répondre à droite. Par exemple d'où vient l'électricité statique ou qui a réalisé les statues de l'île de Pâques ? Plutôt destiné à un public jeune, même les parents peuvent y apprendre quand même 2, 3 choses. Lire tout l'album d'un coup me semble un risque de se lasser mais en plusieurs lampées étalées c'est pas mal.
Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie. En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume. Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués. On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Je connaissais les 2 auteurs individuellement mais pas en duo. Dans cette histoire qui parodie entre autres Indiana Jones ils se mettent en scène au sein d'un vaste quiproquos. En route pour un festival de bande dessinée, ils se retrouvent à faire l'explorateur en Amérique du Sud. Ça enchaine les blagues quasi sans temps mort, de la bande dessinée de boulevard qui marche bien, on sait ce qu'on vient chercher et on est servi. Cela atteint son but en terme d'humour.
RASL
Peut-on exister après avoir réalisé un chef d’œuvre du niveau de Bone? Jeff Smith a démontré il y a plus de 10 ans désormais que c’était tout à fait possible. RASL est un ovni incroyablement dense qui réussit à faire peur, à émouvoir, à faire rire, etc. Mais pourquoi, pourquoi Jeff ne produit il plus rien ou presque depuis tout ce temps… Quelle tristesse. Ce type est un génie du 9eme art.
Deep Me
Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme. Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient. J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
Kindergarten Wars
2.5 J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible. Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.
Le Roi Louve
Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements. La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité. Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces. L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel. L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant. En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.
Pillard de guerre
Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur. Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique. C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix. C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.