Une envie me trottait dans la tête : relire Gaston ! Bon ben, c’est fait ! Un grand moment plaisir, une bonne rigolade de temps en temps (je les ai relus tellement souvent que je les connais par cœur et je ris un peu moins souvent, je l’avoue). J’ai retrouvé avec délectation cet employé de bureau indolent, plus motivé par ses inventions que par les réponses aux lecteurs. J’ai trouvé que cette observation fine du monde du travail résonnait plutôt bien avec le monde d’aujourd’hui, c’est vrai aussi pour la place des animaux. Gaston ne rate pas une occasion de défendre leur cause. Le chat, la mouette rieuse, le poisson rouge et la souris sont traités comme des rois. A la rédaction, ils sont chez eux et aucune limitation de leur liberté n’est pas admise par Gaston. Bref, beaucoup de bonnes valeurs !! Un coup de coeur sans hésiter.
Quel plaisir de retrouver photonik un super héros français crée par le talentueux Ciro Tota qui pour moi dépasse bien des comics américains meme si la filiation avec Spiderman est évidente Ciro ne s’en est jamais caché... commencez par lire un photonik et vous aurez envie de les lire tous c’est obligé et pour ma part dire que ça a mal vieilli je ne penserais pas à la bd mais plutôt à celui qui sortira cette réplique ! Bonne lecture et attention au Minotaure !!!!
Wouaw!! Ça c'est de la BD et de la bonne en plus. Comme un coup de poing en pleine face et sans concessions. Scénario aux petits oignons et dessin juste parfait.
J'ai lu sur un site concurrent que le scénario pourrait se résumer sur un ticket de tram. Que l'on en juge.
Jack "Meadowlark" Johnson est un ancien boxeur, petite gloire de ce sport. Il vit séparé de sa femme et de son fils et pour subsister il exerce le métier de gardien dans la prison du comté. Un jour qu'il est venu voir son fils son ex-femme lui subtilise sa voiture puisqu'il n'a pas réglé sa pension alimentaire, il est donc contraint d'aller au travail dans la voiture d'un collègue et son fils Cooper est du voyage. Ce dernier est ravi il va voir son père en action. l'arrivée à la prison se passe bien, mais cela bien sûr ne peut durer. C'est en effet le jour où trois détenus ont choisi de se faire la belle.
Inutile de préciser que nos trois lascars sont tout sauf des prisonniers-modèles , ils tapent plus dans la catégorie sérial killer psychopathes. S'ensuit une mutinerie dans la prison, et des poursuites agrémentées de rixes ultra violentes, etc..
Pour ce qui est du ticket de tram l'on repassera.
La relation père fils est très bien vue même si elle s'opère et se vit dans un contexte particulier de violence, pour autant elle est très forte et l'on comprend bien la manière dont Cooper quitte l'adolescence pour l'âge adulte.
Et puis il y a le dessin véritablement très bon voire éblouissant de Greg Ruth avec un trait réaliste (superbe couverture) sublimé par une colorisation dans les tons beiges. Quelques planches muettes très cinématographiques, bref de la belle ouvrage.
Personnellement j'ai été happé par ce récit que je ne peux que conseiller tant pour la lecture que l'achat.
Excellente BD que celle-ci, foutrement originale sur le thème de la mort. C'est aussi une sorte de voyage initiatique pour le jeune Arthur qui vit chez son oncle passionné par les livres et autres vieilleries. Comme le dit Arthur un rat au service d'un autre rat.
La mort donc qui vient frapper à la porte, mais comme c'est un apprenti rien ne se passe comme prévu et c'est un long voyage qui débute dans les sous-sols de la ville et à travers des parcs que Byron n'aurait pas reniés. Ambiance gothique donc, mais sans tout le folklore rattaché à ce genre et c'est en cela que ce récit est intéressant car s'il garde quelques codes il s'en éloigne pour une longue balade onirique.
Pour bien rendre compte de cette ambiance il fallait un graphisme à la hauteur. C'est avec grand plaisir que je découvre pour l'occasion le travail de l'auteur Marc Jondot, indéniablement quelqu'un qu'il faudra suivre de près. son trait en noir et blanc est tout simplement magnifique et donne des ambiances en adéquation totale avec le récit.
Pour moi une belle découverte dont je conseille sinon l'achat du moins la lecture.
Alors là mes aïeux voila une BD assez rare, mais qui vaut son pesant de cacahuètes. Calmons nous elle ne restera pas dans les annales du fait de son scénario totalement foutraque et bien dans l'esprit de ce qui pouvait être produit à la fin des années 70.
Scénario et texte donc Philippe Druillet auteur reconnu, et mince, ses propres histoires n'étaient pas mal fichus, mais ici j'ai comme l'impression que les auteurs ont bue et fumé des trucs bizarres.
Il n'empêche que ce qui fait à mes yeux la rareté de cet album, c'est d'une part la signature de Druillet ( ce qui à mon sens n'est pas rien ) et d'autre part le fait que Serge Bihannic est une tuerie en tant que dessinateur et je pèse mes mots. Allez jeter un coup d’œil à la galerie et comme le dit Noirdésir ne vous fiez pas à la couverture.
A l'époque de ma lecture au moment de la parution, j'avais été bluffé par cette histoire et une relecture rapide avant cet avis me confirme dans mon opinion de l'époque, à savoir un scénario bien barré, mais alors un dessin au-delà des mots dont je n'ai jamais revu l'équivalent depuis.
Je vais finir par me répéter avec ce duo d'auteurs quant à chacune de mes lectures de leur travail je reste un peu sur le cul. C'est foutrement bien foutu, intelligent dans le propos avec une construction narrative parfaite, des personnages juste torturés comme il faut et des twists finaux qui laissent le lecteur pantois.
Ici nous évoluons dans l'univers impitoyable des comics, éditeurs, fans, magouilles et vol de planches ce qui rappellera à certains quelques bonnes et tristes histoires qui circulent sur les salons.
Encore une fois donc un scénario millimètre, un dessin et une colorisation adaptée, moi je dis faites tourner, lisez.
Bluffé je suis. Quel régal que cette enquête de Sherlock Holmes. Le titre n'est pas mensonger : cette série va vraiment nous faire entrer dans la tête du plus célèbre des enquêteurs.
Nous allons profiter de manière XXL de son esprit de déduction et de son sens de l'observation. Les moindres détails sont passés à la loupe et les indices récoltés sont nombreux. On parle de petit détails, à priori anodins, vraisemblablement invisibles pour l'observateur lambda. Mais pas pour Sherlock. Et du coup pas pour le lecteur qui vit ces investigations avec lui, au plus près des choses.
Dans n'importe quelle BD, le lecteur aurait raté la moitié de ces petits indices disséminés dans les coins, ou cachés dans les arrières plans. En temps normal il serait compliqué d'arriver à faire comprendre au lecteur comment Sherlock analyse et recoupe tous ces éléments. Dans n'importe quelle BD, oui, mais pas là.
Grâce à un système de narration incroyablement original, mais dans le même temps incroyablement maitrisé, grâce à une mise en page magistrale, tout prend du sens et tout est limpide. Au premier regard en feuilletant l'album on pourrait y voir des pages chargées et déstructurées. Normalement c'est la garantie d'une lecture compliquée, c'est l'assurance de ne pas lire les cases dans le bon ordre, ce qui inévitablement altère la compréhension du récit. Et bien ici pas du tout, c'est tout l'inverse.
Derrière ces cadrages et ce découpage audacieux, la lecture est limpide, la compréhension claire et parfaite. C'est mieux que ça même. Toute cette originalité est au service du récit et facilite la lecture. Nous récoltons et assemblons les indices les uns après les autres en suivant un fil rouge. Au sens propre : on suit vraiment le fil des idées de Sherlock. Nous voyons tout, nous comprenons tout, avec un plaisir jubilatoire tellement c'est malin et bien fait. Pour parachever ce coup de maitre, les auteurs ont glissés quelques surprises spectaculaires à coup de transparence ou de pages à plier. J'applaudis devant tant de talent.
La narration est ici élevée au rang d'art avec une maestria remarquable. Du génie tout simplement !
J'ai l'impression que par les temps qui courent Messieurs Brubaker et Phillips n'arrêtent pas de nous concocter des histoires qui sont de vraies bonnes surprises.
Ex agent du FBI Ethan Reckless n'hésite pas à répondre à votre message si vous avez un souci avec qui ou quoi que ce soit, mais bon chacun sait que Ed Brubaker ne peut se contenter de récits bêtement linéaires et que ses personnages ont tous une part d'ombre qui se révèle particulièrement sombre, du moins les amenant à des extrémités fâcheuses pour eux ou les autres.
Ce récit n'échappe pas à la règle et de fausses pistes en révélations le duo d'auteurs nous offre un final aux petits oignons. Le seul problème est que cela se lit vite et l'on attend avec une grande impatience de pouvoir lire la suite des aventures du sieur Reckless, un gars qui est un mix de John Wick, Jack Reacher et j'en passe.
Rien à dire concernant le dessin et la colorisation des Phillips père et fils tant elle convient parfaitement au récit, comme d'hab quoi.
L'histoire de Jésus et de ses 12 apôtres, raconté par les pères de ces derniers. Les pères ne comprennent pas (ou ne veulent pas comprendre) pourquoi leurs fils sont partis suivre un parfait inconnu qui prêche le vrai du faux. Ils se mettent donc en quête de ramener leurs progénitures à la maison et sont embarqués dans un grande aventure humaine.
Les 3 premiers tomes, qui forment le premier cycle, sont à mes yeux, parfait. Le récit est sincère, drôle, touchant, tragique, rocambolesque et sérieux aussi. Toutes les émotions y passent. Les personnages sont tous très attachants. L'histoire est cohérente, on y redécouvre le nouveau testament. De nombreuses références/blagues/clin d’œil à notre culture moderne sont faites, mais de manière très subtile. Et la conclusion de ce premier cycle est à la hauteur de toute l'histoire: sublime.
En revanche, le second cycle (tome 4-5-6) sont nettement moins intéressant. Il s'agit de la même histoire, mais vu du point de vue d'autres personnages. Si le tout est toujours aussi bien écrit et raconté, la surprise s'estompe et l'intérêt baisse. Certes c'est bon, mais pas autant que ce à quoi l'auteur nous a habitué. Pourquoi a-t-il fait un second cycle? Etait-ce prévu depuis le début? Ou l'appât du gain lui a donné envie d'encore un peu tirer sur la corde?
Si proche du culte 5 étoiles mais malheureusement la deuxième moitié vient baisser le niveau global de l'oeuvre.
4 étoiles + coup de cœur pour le premier cycle
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant la BD, mais j'ai accroché très vite à cette ambiance de villages perdus dans la France, ces villages de ceux d'en-bas, que j'ai pu découvrir à de maintes reprises dans mes voyages. Ces villages paumés qui ne sont pas reluisant, abritant "le sel de la terre" qui semble parfois être bien merdeux ...
Bref, la BD m'a happé très vite autour du geste de ce jeune garçon, et nous entraine ensuite dans la résolution de tout ceci. Comment en est-on arrivé ici ? Et, bien que le lien se fasse assez naturellement entre l'idée et les fusillades en lycée, nous avons ici une veine très française : celle de la misère sociale de ces pauvres gens "qui sont nés quelque part", comme disait Brassens. Ici, ce sont des querelles de clocher, les brouilles entre ceux du bois et ceux de la vigne, la violence sociétale et les maladies du travail.
Le récit brasse plusieurs choses dans sa critique, et j'ai aimé que l'apparition de l'élément déclencheur ne vienne qu'après une série d'autres considérations. Sur les riches, sur les pauvres, sur la vie dans ces villages, sur les caractères de chacun. Et j'ai eu des souvenirs en tête, en le lisant, revoyant certaines personnes que j'ai côtoyés, mais aussi certains lieux que j'ai traversé. La misère sociale est bien là, et si l'on pense qu'elle a disparu, c'est que l'on vit bien plus souvent en ville que dans ces campagnes.
Tout cela pour dire que j'ai été porté par le récit et estomaqué par son déroulé. Il y a là une violence, très forte et impactante, mais qui s'est avant tout distillée sous plusieurs formes. D'une violence autorisée, toujours latente, à une explosion lorsque ce fut de trop. Une violence sans retour, crue, mais qui nous rappelle aussi combien ces petites violences "légitimes" sont pires.
Une excellente BD, que je recommande. La lecture a été marquante, et je dois dire qu'elle a quelque chose qui passe dans le dessin, dans le texte, qui donne envie de découvrir la suite, jusqu'à cette fin brutale qui s'arrête lorsque plus rien d'important n'est à dire. Je voulais lire la BD depuis un long moment, et je ne regrette pas le moins du monde.
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Gaston Lagaffe
Une envie me trottait dans la tête : relire Gaston ! Bon ben, c’est fait ! Un grand moment plaisir, une bonne rigolade de temps en temps (je les ai relus tellement souvent que je les connais par cœur et je ris un peu moins souvent, je l’avoue). J’ai retrouvé avec délectation cet employé de bureau indolent, plus motivé par ses inventions que par les réponses aux lecteurs. J’ai trouvé que cette observation fine du monde du travail résonnait plutôt bien avec le monde d’aujourd’hui, c’est vrai aussi pour la place des animaux. Gaston ne rate pas une occasion de défendre leur cause. Le chat, la mouette rieuse, le poisson rouge et la souris sont traités comme des rois. A la rédaction, ils sont chez eux et aucune limitation de leur liberté n’est pas admise par Gaston. Bref, beaucoup de bonnes valeurs !! Un coup de coeur sans hésiter.
Photonik
Quel plaisir de retrouver photonik un super héros français crée par le talentueux Ciro Tota qui pour moi dépasse bien des comics américains meme si la filiation avec Spiderman est évidente Ciro ne s’en est jamais caché... commencez par lire un photonik et vous aurez envie de les lire tous c’est obligé et pour ma part dire que ça a mal vieilli je ne penserais pas à la bd mais plutôt à celui qui sortira cette réplique ! Bonne lecture et attention au Minotaure !!!!
Meadowlark - Un récit noir et initiatique
Wouaw!! Ça c'est de la BD et de la bonne en plus. Comme un coup de poing en pleine face et sans concessions. Scénario aux petits oignons et dessin juste parfait. J'ai lu sur un site concurrent que le scénario pourrait se résumer sur un ticket de tram. Que l'on en juge. Jack "Meadowlark" Johnson est un ancien boxeur, petite gloire de ce sport. Il vit séparé de sa femme et de son fils et pour subsister il exerce le métier de gardien dans la prison du comté. Un jour qu'il est venu voir son fils son ex-femme lui subtilise sa voiture puisqu'il n'a pas réglé sa pension alimentaire, il est donc contraint d'aller au travail dans la voiture d'un collègue et son fils Cooper est du voyage. Ce dernier est ravi il va voir son père en action. l'arrivée à la prison se passe bien, mais cela bien sûr ne peut durer. C'est en effet le jour où trois détenus ont choisi de se faire la belle. Inutile de préciser que nos trois lascars sont tout sauf des prisonniers-modèles , ils tapent plus dans la catégorie sérial killer psychopathes. S'ensuit une mutinerie dans la prison, et des poursuites agrémentées de rixes ultra violentes, etc.. Pour ce qui est du ticket de tram l'on repassera. La relation père fils est très bien vue même si elle s'opère et se vit dans un contexte particulier de violence, pour autant elle est très forte et l'on comprend bien la manière dont Cooper quitte l'adolescence pour l'âge adulte. Et puis il y a le dessin véritablement très bon voire éblouissant de Greg Ruth avec un trait réaliste (superbe couverture) sublimé par une colorisation dans les tons beiges. Quelques planches muettes très cinématographiques, bref de la belle ouvrage. Personnellement j'ai été happé par ce récit que je ne peux que conseiller tant pour la lecture que l'achat.
L'île d'Om
Excellente BD que celle-ci, foutrement originale sur le thème de la mort. C'est aussi une sorte de voyage initiatique pour le jeune Arthur qui vit chez son oncle passionné par les livres et autres vieilleries. Comme le dit Arthur un rat au service d'un autre rat. La mort donc qui vient frapper à la porte, mais comme c'est un apprenti rien ne se passe comme prévu et c'est un long voyage qui débute dans les sous-sols de la ville et à travers des parcs que Byron n'aurait pas reniés. Ambiance gothique donc, mais sans tout le folklore rattaché à ce genre et c'est en cela que ce récit est intéressant car s'il garde quelques codes il s'en éloigne pour une longue balade onirique. Pour bien rendre compte de cette ambiance il fallait un graphisme à la hauteur. C'est avec grand plaisir que je découvre pour l'occasion le travail de l'auteur Marc Jondot, indéniablement quelqu'un qu'il faudra suivre de près. son trait en noir et blanc est tout simplement magnifique et donne des ambiances en adéquation totale avec le récit. Pour moi une belle découverte dont je conseille sinon l'achat du moins la lecture.
Le Mage Acrylic
Alors là mes aïeux voila une BD assez rare, mais qui vaut son pesant de cacahuètes. Calmons nous elle ne restera pas dans les annales du fait de son scénario totalement foutraque et bien dans l'esprit de ce qui pouvait être produit à la fin des années 70. Scénario et texte donc Philippe Druillet auteur reconnu, et mince, ses propres histoires n'étaient pas mal fichus, mais ici j'ai comme l'impression que les auteurs ont bue et fumé des trucs bizarres. Il n'empêche que ce qui fait à mes yeux la rareté de cet album, c'est d'une part la signature de Druillet ( ce qui à mon sens n'est pas rien ) et d'autre part le fait que Serge Bihannic est une tuerie en tant que dessinateur et je pèse mes mots. Allez jeter un coup d’œil à la galerie et comme le dit Noirdésir ne vous fiez pas à la couverture. A l'époque de ma lecture au moment de la parution, j'avais été bluffé par cette histoire et une relecture rapide avant cet avis me confirme dans mon opinion de l'époque, à savoir un scénario bien barré, mais alors un dessin au-delà des mots dont je n'ai jamais revu l'équivalent depuis.
Sale Week-End
Je vais finir par me répéter avec ce duo d'auteurs quant à chacune de mes lectures de leur travail je reste un peu sur le cul. C'est foutrement bien foutu, intelligent dans le propos avec une construction narrative parfaite, des personnages juste torturés comme il faut et des twists finaux qui laissent le lecteur pantois. Ici nous évoluons dans l'univers impitoyable des comics, éditeurs, fans, magouilles et vol de planches ce qui rappellera à certains quelques bonnes et tristes histoires qui circulent sur les salons. Encore une fois donc un scénario millimètre, un dessin et une colorisation adaptée, moi je dis faites tourner, lisez.
Dans la tête de Sherlock Holmes
Bluffé je suis. Quel régal que cette enquête de Sherlock Holmes. Le titre n'est pas mensonger : cette série va vraiment nous faire entrer dans la tête du plus célèbre des enquêteurs. Nous allons profiter de manière XXL de son esprit de déduction et de son sens de l'observation. Les moindres détails sont passés à la loupe et les indices récoltés sont nombreux. On parle de petit détails, à priori anodins, vraisemblablement invisibles pour l'observateur lambda. Mais pas pour Sherlock. Et du coup pas pour le lecteur qui vit ces investigations avec lui, au plus près des choses. Dans n'importe quelle BD, le lecteur aurait raté la moitié de ces petits indices disséminés dans les coins, ou cachés dans les arrières plans. En temps normal il serait compliqué d'arriver à faire comprendre au lecteur comment Sherlock analyse et recoupe tous ces éléments. Dans n'importe quelle BD, oui, mais pas là. Grâce à un système de narration incroyablement original, mais dans le même temps incroyablement maitrisé, grâce à une mise en page magistrale, tout prend du sens et tout est limpide. Au premier regard en feuilletant l'album on pourrait y voir des pages chargées et déstructurées. Normalement c'est la garantie d'une lecture compliquée, c'est l'assurance de ne pas lire les cases dans le bon ordre, ce qui inévitablement altère la compréhension du récit. Et bien ici pas du tout, c'est tout l'inverse. Derrière ces cadrages et ce découpage audacieux, la lecture est limpide, la compréhension claire et parfaite. C'est mieux que ça même. Toute cette originalité est au service du récit et facilite la lecture. Nous récoltons et assemblons les indices les uns après les autres en suivant un fil rouge. Au sens propre : on suit vraiment le fil des idées de Sherlock. Nous voyons tout, nous comprenons tout, avec un plaisir jubilatoire tellement c'est malin et bien fait. Pour parachever ce coup de maitre, les auteurs ont glissés quelques surprises spectaculaires à coup de transparence ou de pages à plier. J'applaudis devant tant de talent. La narration est ici élevée au rang d'art avec une maestria remarquable. Du génie tout simplement !
Reckless
J'ai l'impression que par les temps qui courent Messieurs Brubaker et Phillips n'arrêtent pas de nous concocter des histoires qui sont de vraies bonnes surprises. Ex agent du FBI Ethan Reckless n'hésite pas à répondre à votre message si vous avez un souci avec qui ou quoi que ce soit, mais bon chacun sait que Ed Brubaker ne peut se contenter de récits bêtement linéaires et que ses personnages ont tous une part d'ombre qui se révèle particulièrement sombre, du moins les amenant à des extrémités fâcheuses pour eux ou les autres. Ce récit n'échappe pas à la règle et de fausses pistes en révélations le duo d'auteurs nous offre un final aux petits oignons. Le seul problème est que cela se lit vite et l'on attend avec une grande impatience de pouvoir lire la suite des aventures du sieur Reckless, un gars qui est un mix de John Wick, Jack Reacher et j'en passe. Rien à dire concernant le dessin et la colorisation des Phillips père et fils tant elle convient parfaitement au récit, comme d'hab quoi.
Le Voyage des Pères
L'histoire de Jésus et de ses 12 apôtres, raconté par les pères de ces derniers. Les pères ne comprennent pas (ou ne veulent pas comprendre) pourquoi leurs fils sont partis suivre un parfait inconnu qui prêche le vrai du faux. Ils se mettent donc en quête de ramener leurs progénitures à la maison et sont embarqués dans un grande aventure humaine. Les 3 premiers tomes, qui forment le premier cycle, sont à mes yeux, parfait. Le récit est sincère, drôle, touchant, tragique, rocambolesque et sérieux aussi. Toutes les émotions y passent. Les personnages sont tous très attachants. L'histoire est cohérente, on y redécouvre le nouveau testament. De nombreuses références/blagues/clin d’œil à notre culture moderne sont faites, mais de manière très subtile. Et la conclusion de ce premier cycle est à la hauteur de toute l'histoire: sublime. En revanche, le second cycle (tome 4-5-6) sont nettement moins intéressant. Il s'agit de la même histoire, mais vu du point de vue d'autres personnages. Si le tout est toujours aussi bien écrit et raconté, la surprise s'estompe et l'intérêt baisse. Certes c'est bon, mais pas autant que ce à quoi l'auteur nous a habitué. Pourquoi a-t-il fait un second cycle? Etait-ce prévu depuis le début? Ou l'appât du gain lui a donné envie d'encore un peu tirer sur la corde? Si proche du culte 5 étoiles mais malheureusement la deuxième moitié vient baisser le niveau global de l'oeuvre. 4 étoiles + coup de cœur pour le premier cycle MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Je mourrai pas gibier
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant la BD, mais j'ai accroché très vite à cette ambiance de villages perdus dans la France, ces villages de ceux d'en-bas, que j'ai pu découvrir à de maintes reprises dans mes voyages. Ces villages paumés qui ne sont pas reluisant, abritant "le sel de la terre" qui semble parfois être bien merdeux ... Bref, la BD m'a happé très vite autour du geste de ce jeune garçon, et nous entraine ensuite dans la résolution de tout ceci. Comment en est-on arrivé ici ? Et, bien que le lien se fasse assez naturellement entre l'idée et les fusillades en lycée, nous avons ici une veine très française : celle de la misère sociale de ces pauvres gens "qui sont nés quelque part", comme disait Brassens. Ici, ce sont des querelles de clocher, les brouilles entre ceux du bois et ceux de la vigne, la violence sociétale et les maladies du travail. Le récit brasse plusieurs choses dans sa critique, et j'ai aimé que l'apparition de l'élément déclencheur ne vienne qu'après une série d'autres considérations. Sur les riches, sur les pauvres, sur la vie dans ces villages, sur les caractères de chacun. Et j'ai eu des souvenirs en tête, en le lisant, revoyant certaines personnes que j'ai côtoyés, mais aussi certains lieux que j'ai traversé. La misère sociale est bien là, et si l'on pense qu'elle a disparu, c'est que l'on vit bien plus souvent en ville que dans ces campagnes. Tout cela pour dire que j'ai été porté par le récit et estomaqué par son déroulé. Il y a là une violence, très forte et impactante, mais qui s'est avant tout distillée sous plusieurs formes. D'une violence autorisée, toujours latente, à une explosion lorsque ce fut de trop. Une violence sans retour, crue, mais qui nous rappelle aussi combien ces petites violences "légitimes" sont pires. Une excellente BD, que je recommande. La lecture a été marquante, et je dois dire qu'elle a quelque chose qui passe dans le dessin, dans le texte, qui donne envie de découvrir la suite, jusqu'à cette fin brutale qui s'arrête lorsque plus rien d'important n'est à dire. Je voulais lire la BD depuis un long moment, et je ne regrette pas le moins du monde.