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Couverture de la série Jours de sable
Jours de sable

Voilà un excellent album ! Tout d’abord, il y a le thème. Aimée De Jongh nous plonge en plein Dust Bowl durant la grande dépression, et cet univers est de ceux qui m’ont toujours hypnotisé. De plus, elle s’appuie sur un personnage de photographe. Or les photographies d’époque sont pour beaucoup dans ma fascination pour ce lieu et cette période, et comme elle agrémente cet album de plusieurs photographies (qui ouvrent chaque chapitre et illustrent le dossier de fin d’album), le charme opère on ne peut mieux. Ensuite, il y a le dessin et la mise en page. Exceptionnels ! Je n’ai pas d’autre mot. Non pas qu’ils soient d’une finesse hors norme mais Aimée De Jongh a réussi à retranscrire le caractère désolé, fantomatique, aride, et bien entendu poussiéreux de cet univers tout en gardant une pureté et une lisibilité sans faille dans son trait. L’ensemble est très agréable à lire comme à regarder, l’artiste nous plonge vraiment au cœur de son univers, et comme elle prend son temps (280 pages, tout de même !) pour nous raconter son histoire, les grandes illustrations s’enchainent pour nous immerger encore plus au cœur du récit. C’est bien simple : une fois ma lecture entamée, il m’a été impossible de l’abandonner avant la dernière ligne du dossier de fin d’album. Cet album est d’un point de vue graphique, fluide et élégant. L’aspect historique est également intéressant puisque Aimée De Jongh s’appuie sur des faits réels pour construire son intrigue. Le récit y gagne donc encore en authenticité tout en éclairant cette époque sous un angle original (et au passage, il rend un bel hommage au travail des photographes mandatés par la FSA). Finalement, seule l’intrigue centrale reste un cran en dessous. Non pas qu’elle soit mauvaise mais elle est cousue de fil blanc. Les rebondissements sont très prévisibles et, par conséquent, le final ne prend pas autant aux tripes qu’il aurait pu. Mais rien que pour l’univers, la qualité du dessin et de la mise en page et l’aspect historique du récit, cet album est hautement recommandable.

15/05/2021 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Fée Assassine
La Fée Assassine

Oh le bel ouvrage tout en délicatesse que voilà. Enfin "délicatesse", il faut le dire vite car cette histoire va faire preuve d'une violence assez inouïe mais je n'en dirai pas plus... J'entends par "délicatesse", la façon dont est racontée l'histoire tout en subtilité et surtout la beauté du trait d'Olivier Grenson ainsi que sa manière de représenter ses personnages. J'aime m'attarder sur leurs gestes, leurs regards expressifs, touchants parfois terrifiants suivant les circonstances et leurs postures justes qui communiquent beaucoup de choses en ce qui me concerne. Je ressens cela aussi avec le style de Servais, c'est ainsi, question de sensibilité personnelle sans doute. Grenson avait déjà fleurté avec le drame psychologique dans La Femme accident parue au éditions Dupuis en 2008 et il récidive ici en compagnie de son épouse Sylvie Roge dont c'est la première bande dessinée. Pour une première, c'est assez réussi, la lecture se fait sans accroc, la mise en scène est soignée, claire et la tension dramatique monte de plusieurs crans au fil de la lecture. Celle-ci est fort attractive, on apprend à connaître doucement les divers protagonistes, on se prend d'affection pour eux, particulièrement ces deux soeurs jumelles qui paraissent si réelles et on se dit que cette histoire a déjà dû exister de par le monde. Il suffit de voir les faits divers dramatiques du quotidien. Par ailleurs, les thèmes abordés sont vastes et finement élaborés, il est question de l'enfance, de l'amour fraternel, du rejet parental avec toutes les frustrations qui en découlent... les choses de la vie en somme. Ce n'est pas un énième récit larmoyant, cela va plus loin et les auteurs évitent la caricature qu'on peut parfois rencontrer dans le style "drame social". Coup de cœur pour moi car la fin possède une belle force émotionnelle.

15/05/2021 (modifier)
Par Ubrald
Note: 4/5
Couverture de la série Retour sur Aldébaran
Retour sur Aldébaran

Bon bah moi, j’adore ! Cela fait au moins 15 ans que j’ai lu les cultissimes Aldébaran, Bételgeuse, Antarès et je m’aperçois que le charme des bd de Léo opère toujours sur moi. Je viens de lire cette histoire complète en 3 tomes (heureusement qu’il y a un résumé des cycles précédents sur le T1 sinon j’aurais été complètement paumé) et c’est comme si je n’avais jamais quitté Kim et les autres, j’ai eu plaisir à les retrouver. Ses récits d’aventures extra-terrestres me font toujours énormément voyager, si ce n’est rêver (parce qu'il n'y a plus de terre vierge à explorer sur Terre), avec ses intrigues, ses univers et créatures totalement exotiques, vénéneuses et improbables. J’ai manifestement un point commun avec lui, une aversion totale des religions ultra prosélytes, dogmatiques et liberticides, parce que c’est un sujet d'actualité et récurrent dans ses bd. J’aime bien aussi le fait qu’il n’y ait pas que 2 ou 3 personnages principaux mais toute une galerie. Voilà, son cocktail aventure en jungle matinée de science-fiction extra-terrestre m'a de nouveau séduit ! Je me retrouve totalement dans l'avis d'Agecanonix sur Survivants - Anomalies quantiques qui dit ne pas faire attention aux petites imperfections pouvant être relevées, que l'important c'est de prendre plaisir à lire une bonne histoire et que de ce point de vue là, Léo est un formidable conteur et sait toujours nous accrocher. Après, rapport à la suggestion SF de la bd quant aux origines de l'homme, cela me rappelle la lecture de l'intéressant livre "Le Serpent Cosmique" de l'anthropologue canadien Jeremy Narby, dans lequel il cite des scientifiques (notamment Francis Crick co-découvreur de l'ADN) pour lesquels le brin d'ADN ne peut pas être le fruit biologique d'une évolution naturelle terrestre et a donc une origine extra terrestre...bon on y croît ou pas...ce n'est pas darwiniste...

15/05/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5
Couverture de la série Célestin et le coeur de Vendrezanne
Célestin et le coeur de Vendrezanne

Ahhhhh !!! Quel plaisir de retrouver cet univers unique qu'est en train de développer Gess au fil des tomes ! J'avoue que ce plaisir ne va que grandissant tant l'envergure et la richesse de ces contes de la Pieuvre s'intensifient et se répondent ! Avec ce troisième opus, c'est donc Célestin que nous allons suivre et découvrir. Jeune orphelin, il trouve du boulot à l'auberge de la Pieuvre où il évolue au milieu de cette arène de façon innocente, personne n'étant au courant de son don rare et un peu particulier : celui de Discerneur. Il est capable de voir la vraie nature des gens... Mais l'Oeil, une des quatre personne à la tête de la Pieuvre est sous la coupe d'une malédiction, celle du Coeur de Vendrezanne, qui lui fait perdre tous les enfants que sa femme met au monde. Rien n'y fait, malgré une surveillance serrée de l'être à l'origine de cette malédiction et une troupe armée jusqu'au dents, le drame se répète... Jusqu'au jour où découvrant par accident le pouvoir de Célestin, ce dernier va tenter de mettre un terme à cette malédiction et changer à jamais la face de la Pieuvre... Que c'est bon de se laisser bercer par un album aussi singulier, mêlant avec bonheur les influences et les genres, les références historiques et littéraires pour réussir cette parfaite alchimie que je recherche dans toute série culte qui se respecte. Car oui, avec ce 3e opus, pas de doute, j'ai là une série qui rentre avec plaisir dans mon petit panthéon des séries "cultes" sur BDthèque. Que ce soit l'inventivité dont elle fait preuve au niveau scénario et le graphisme si particulier mais tellement adéquat à l'univers que Gess développe, je suis sous le charme et j'en redemande ! Longue vie à la Pieuvre et à cet univers tentaculaire mais excitant que nous livre Gess au fil des tomes !

15/05/2021 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cas Alan Turing
Le Cas Alan Turing

Une biographie intéressante, captivante et poignante, intéressante pour la description technique de la recherche, captivante pour l'enjeu stratégique et poignante par le destin de cet homme. Je savais que les alliés savaient décoder les messages de l'armée allemande mais j'ignorais le nom de l'homme qui l'avait permis. Alan Turing est un mathématicien brillant recruté pendant la seconde mondiale pour comprendre le fonctionnement de la machine d'encodage de l'armée allemande. Nous suivons la chronologie de ses recherches, l'auteur nous fait vivre ses échecs et ses doutes pour accomplir sa mission et nous fait partager la difficulté et la complexité de son travail. Son investissement personnel et son implication force le respect, il met sa vie personnelle entre parenthèse. Son homosexualité, une fois révélée dans une Angleterre puritaine des années 40 et 50 va le mener à sa perte. Cette descente aux enfers est traitée différemment par l'auteur, l'histoire n'est pas révélée dans l'ordre chronologique, elle est présentée par flashs pour nous faire ressentir et comprendre l'état de détresse vécu par Turing qui le mène à la folie et à cette fin tragique. Le dessin de Liberge est précis avec des cases travaillées et des couleurs qui nous installent dans l'ambiance. Les couleurs sont feutrées et tendres pour la partie de sa vie où il réalise ses recherche, des couleurs plus vives et un style différent pour décrire les scènes de combat et des couleurs sombres quand sa vie est devenue un cauchemar. Une réhabilitation tardive par la reine d'Angleterre qui n'efface pas le destin tragique de cet homme, un génie trahi.

15/05/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Beethoven - Le Prix de la liberté
Beethoven - Le Prix de la liberté

« Le prix de la liberté » est une biographie très partielle de Ludwig van Beethoven. Si elle parle de la vie du compositeur dans sa globalité, elle se concentre surtout sur une journée fatidique, quand il sacrifia son confort et sa loge au prix de sa liberté, en refusant de jouer pour les invités du prince Alois von Lichnowsky. Régis Penet dresse le portrait d’un homme insoumis et sans concessions, aux valeurs inébranlables et au caractère « bien trempé »… un homme remarquable et attachant. La lecture est intéressante et instructive, même pour le béotien de la musique classique que je suis, en partie grâce à une narration légère et un dessin élégant et épuré. Les nombreux passages muets font que les 140 pages de l’album s’avalent rapidement, et j’ai passé un excellent moment de lecture. Un portrait fascinant, qui m’a donné envie de (re)découvrir les différentes symphonies de Beethoven.

14/05/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série John Tanner
John Tanner

J'ai lu beaucoup d'histoires de trappeurs blancs côtoyant des indiens, et quelques histoires d'indiens eux-mêmes, ces histoires à la Jack London dans les lacs et forêts du Nouveau Monde. Mais je n'avais jamais lu d'histoire d'un enfant blanc enlevé et adopté par ces indiens du Nord de l'Amérique et devenant lui-même un indien blanc. Et celle-ci est d'autant plus intéressante qu'il s'agit d'une histoire vraie, la biographie à peine romancée d'un homme ayant vécu de 1780 à 1845 et enlevé par des indiens Ojibwé puis Ottawa dans les régions qui sont devenus l'extrême nord des USA et le Canada des grands lacs. C'est un récit réaliste et exotique à la fois. Le dessin de Boro Pavlovic est excellent, rappelant par certains aspects celui d'un Serpieri qui était également expert dans ce domaine des amérindiens et des décors sauvages. Il est en outre réhaussé ici de belles couleurs qui donnent encore plus envie de se plonger dans la lecture. Du fait de son réalisme, le rythme de l'histoire n'est pas toujours égal et il y a quelques moments plus lents et moins prenants, mais le fait de savoir qu'il s'agit d'une histoire vraie permet de maintenir son côté passionnant, surtout qu'il se révèle très instructif sur la culture amérindienne et sur la vie des hommes, blancs comme indiens, en cette fin du 18e siècle, début du 19e siècle, quand les occidentaux n'avaient pas encore écrasé les peuples indiens. Un beau diptyque qui ravira les amateurs de ce type de récit aventureux ainsi que les amateurs d'histoire et de civilisations.

14/05/2021 (modifier)
Par Hermeline
Note: 5/5
Couverture de la série Les 110 Pilules
Les 110 Pilules

C'est une adaptation d'une partie du Jin ping mei, le chef d’œuvre de la littérature pornographique chinoise. Si ces 110 pilules s'éloignent de l'esprit du texte, elles en gardent la charge érotique et surtout sont magnifiées par le dessin magnifique, clair et précis de Magnus. Corps et décors sont sublimes et l'histoire (car oui, il y en a une) fort bien conduite. A recommander chaudement.

14/05/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série Juan Solo
Juan Solo

Voilà une histoire de Jodorowsky qui va beaucoup me marquer. C’est une très grande réussite, un vrai plaisir à lire, et malgré une insatisfaction aigue à un moment charnière, j’ai dévoré la suite sans hésitation. Riche et profonde, sordide et violente, cette histoire suffit à me réconcilier avec cet auteur un peu fou. A la lecture du 1er tome, je suis emballé comme un dingue. L’histoire ne paraît pas vraiment originale en soi, un mec abandonné à la naissance qui grandit dans la misère et finit par être « fils de flingue », protecteur d’un haut politicien véreux dans un Mexique où l’autoritarisme et l’insécurité règnent. Oui, sauf que Jodorowsky a eu l’intelligence de démarrer l’histoire par la fin…et ça change tout ! Comment ce garde du corps en est donc venu à se retrouver dans une situation aussi extrême ? Eh bien c’est ce que l’auteur nous propose de découvrir… Ce qui est bon de remarquer aussi, c’est l’ambiance. Elle résulte d’une écriture et d’un dessin qui s’unissent parfaitement pour dégager quelque chose d’assez violent, sombre et dégueulasse. Il y a des mises en scène absolument incroyable, où l’on découvre des personnages (ou un scénariste, à vous de choisir) assez tarés, mais qui gardent une certaine maîtrise, un sang-froid. Contrairement à l’Incal (je trouve). Le tome 3 sera celui qui m’aura le moins plu, parce-que si les choses continuaient à partir en vrille tout en contrôle, ce revirement de situation a du mal à passer au moment où il tombe. Ce complexe d’Œdipe est, je cite, un « hasard extraordinaire ». Ca c’est clair, y’a pas d’autre mot... Dommage que cette transition manque de tact. Mais tout n’est pas à jeter non plus, loin de là... Je ne blâmerai pas plus que ça, tant le nouveau sens donné à la série tient ses promesses et parvient à nous faire presque oublier ce moment arrivé comme un cheveu sur la soupe. L’ensemble est une belle montée en puissance et Jodorowsky prouve qu’il sait écrire un épilogue superbe, où la décadence d’un homme se confronte avec l’élévation de son âme. Quand au dessin, je n’ai pas grand-chose à dire dessus, il est top. Laure est un personnage très intéressant et une femme franchement irrésistible. Notre personnage principal et tous les gardes du corps ont des sacrés tronches, les décors mexicains nous plongent bien dans ce monde de merde, que l’on se trouve en ville ou dans les canyons. Un peu dubitatif au niveau de la couleur, peut-être que j’aurais préféré autre chose mais l’ambiance sordide et miséreuse est superbement retranscrite par le dessinateur. A ce jour je n’ai lu que L’incal de Jodorowsky, et je préfère Juan Solo. Il se dégage quelque chose, là encore, d’assez taré, mais cette fois-ci l’auteur ne s’éparpille pas trop. Et je préfère le dessin de Bess plutôt que celui de Moebius (je ne parle que de l'Incal). Et si le revirement de situation est un peu trop tiré par les cheveux dans le tome 3, l’évolution psychologique de Juan Solo et sa fin sont deux points essentiels qui me poussent clairement à vous proposer de lire cette BD. Au-delà d’être meilleur à mon goût, Juan Solo me paraît surtout plus accessible que l’Incal. A parcourir et posséder si le cœur vous en dit !

14/05/2021 (modifier)
Par Ubrald
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Solo (Martin)
Solo (Martin)

Après lecture des 4 premiers tomes. Le style narratif de l’auteur arrive à faire passer des émotions sur la famille, le couple, l’amour, la fratrie, la communauté, la solitude, l’asservissement, la cruauté, la perte d’êtres chers, la transmission, la nécessité d’apprendre à se battre dans un monde hostile, la souffrance, la tristesse, la mort etc. Cette série est étonnante, parce que très prosaïque, bien écrite, même philosophique par moment pour une histoire à finalement 95% d’actions et de bastons. Il s’agit de survivre dans monde apocalyptique rempli de prédateurs, hommes, animaux & monstres mutants ou génétiquement modifiés, qui essaient tous de se bouffer les uns les autres vu que les humains ont détruit la planète et qu’il n’y a plus de nourriture naturelle disponible. C’est un univers qui m’a rappelé Mad Max mais en version animalière. Les héros Solo (3 premiers tomes) et surtout Legatus (tome 4) très messianique, de par leur état d’esprit et leur comportement me font penser à des guerriers obéissant au code du bushido, un peu comme des maîtres en arts martiaux. Dans sa première partie de vie, le parcours initiatique de Solo a des similitudes sympathiques avec celui de Conan le Cimmérien. Le tome 4 Legatus a parfaitement renouvelé la série tout en conservant l'héritage du premier tryptique Solo. J’aime bien le dessin leste, dynamique, tout en rondeur et les camaïeux de beige et gris. Bref, agréablement surpris, je pensais que ce n’était qu’un comics de baston, au final c’est plus que ça et c’est plaisant à lire, les pages se tournent facilement, du coup même si ma note est plutôt 3.7, j’ai vraiment envie de lui mettre 4. J’ai hâte de lire le tome 5.

13/05/2021 (modifier)