Célestin et le coeur de Vendrezanne

Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 5 avis)

Un récit tiré des contes de la pieuvre pour lequel l'auteur à déjà fait paraitre deux autres histoires Un destin de trouveur et La Malédiction de Gustave Babel. Chaque récit peut se lire de manière indépendante mais font tous référence à cette association de malfaiteurs: La Pieuvre.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Gangsters Les Contes de la Pieuvre Les prix lecteurs BDTheque 2021 Paris

Extrait de la quatrième de couverture : Célestin est serveur dans l'auberge de La Pieuvre, les filles de joie et les mauvais garçons qui fréquentent l'établissement lui ont servi de famille. Comme quelques-uns qui viennent à l'auberge, Célestin possède un Don, mais il préfère le garder secret, comprenez, si les gens savaient de quoi je suis capable, ils me fuiraient ou chercheraient à m'utiliser, surtout dans ce milieu.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Célestin et le coeur de Vendrezanne © Delcourt 2021
Les notes
Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 5 avis)
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16/04/2021 | sloane
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L'avatar du posteur carottebio

J'ai lu les 3 tomes de cette série dans la semaine. Je pense qu'ils mériteraient de ne faire qu'une entrée sur le site de bdthèque et pas une par titre. En effet, l'unité de l'ensemble de cette oeuvre tant en style graphique, en atmosphère, en genre d'histoire et en personnages est trop forte pour les dissocier les unes des autres. Vous comprendrez, mon avis porte donc sur les trois bouquins. Ces oeuvres sont à la croisée de plusieurs genres de la fiction. Tout d'abord le réalisme fin 19ème (bienvenu chez Zola), teinté de romantisme idéaliste, largement pourvu de fantastique, et mené comme un thriller (très) sanglant voir sadique. Bien que les trois histoires soient longues, foisonnent de personnages et de sous intrigues, Gess a réussit à maintenir en équilibre tout cela sans être répétitif ou brouillon. On reste captivé jusqu'à la dernière page. Et la qualité des dessins ne faiblit pas sur la durée. C'est très très impressionnant.

07/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je découvre avec cet album l’univers de Contes de la Pieuvre, et c’est plutôt une chouette découverte ! J’ai bien aimé le dessin, classique, dynamique. Et très bien mis en valeur par une colorisation aux petits oignons et une belle maquette de Delcourt. Quant à l’histoire, une fois entré dedans, et acceptés les aspects fantastiques (les sortes de super pouvoirs détenus par certains personnages, dont Célestin donc, mais aussi cette mystérieuse femme morte qui assassine les enfants d’un des chefs de la Pieuvre), on est facilement happé par l’intrigue policière, et la présentation qui nous est faite du Paris populaire du dernier quart du XIXème siècle (peu d’années après la Commune). Pas mal de clins d’œil à Tardi. Célestin habite rue Tardi, et une certaine Adèle doit servir à des clients « deux blancs, secs », dans un café. Mais certaines scènes montrant l’évolution du Paris populaire (faubourgs engloutis par l’extension de la grande ville) renvoient aussi au grand amoureux de Paris et de ses éternels révoltés. La tête de Célestin rappelle elle aussi certains personnages de Tardi. Une époque bien dépeinte, une ambiance étrange alliant très bien fantastique (pas trop dosé) et polar social, une histoire à la narration fluide (ponctuée de chapitres plus ou moins courts introduits par d’intéressantes citations), on a là un album relativement épais, mais qui se laisse lire très agréablement. Une lecture très recommandable. Qui m’a en tout cas donné envie de jeter un coup d’œil aux autres albums déjà publiés dans cet univers.

21/01/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Cet album fait partie de l'univers des Contes de la Pieuvre mis en place par Gess, un ensemble d'histoires pouvant se lire manière totalement indépendante et se déroulant dans le Paris de la fin 19e, début 20e siècle, avec comme point commun une organisation mafieuse nommée La Pieuvre et un mélange de récit policier et de fantastique. Célestin et le cœur de Vendrezanne pour sa part se déroule en 1879, dans Paris et ses anciens faubourgs tout juste intégrés à la cité tentaculaire, dans le milieu de la pègre et des gamins des rues. Et la part de fantastique y prend largement le dessus. Célestin est serveur à l'auberge de La Pieuvre, un bar restaurant des Batignolles qui sert de repaire à de bons bougres comme à divers malfrats, et notamment l'organisation mafieuse elle-même nommée la Pieuvre.. Discret et apprécié de tous, il cache son don : il voit les gens tels qu'ils sont en réalité, avec des formes parfois fantasques, parfois effrayantes, et quand il les regarde dans les yeux il peut lire leur âme. Mais il se garde bien de dévoiler ce secret pour ne pas mettre sa vie en danger et pour mieux se fondre dans ce petit monde qui est devenu son foyer. Pourtant celui-ci est soudain bousculé par deux évènements différents : la fuite éperdue d'un gamin menacé de mort pour avoir fait partie d'un groupe qui a volé les biens de personnalités sous la protection de la Pieuvre, et la réapparition encore plus menaçante d'une entité fantomatique tueuse de bébés et qui vise en particulier celui à naître de l'un des puissants patrons de la Pieuvre. Très rapidement, j'ai été charmé par l'atmosphère de cette bande dessinée. J'ai aimé cette ville de Paris en pleine transformation et par bien des aspects rigoureusement historique. L'action se passe à une époque où elle est à peine sortie de la Commune et pas encore au faîte de sa gloire avec ses différentes expositions universelles. J'ai aimé la découvrir du point de vue de son petit peuple, des gens de la rue, de ses criminels et de ceux qui les côtoient malgré eux. On sent l'amour de l'auteur pour cette cité, son architecture, ses petites rues, ses quartiers et sa populace. Et j'ai adoré comment le fantastique s'y intègre avec naturel. C'est un fantastique assez dur, qui se fond bien dans l'ambiance dangereuse de ce milieu de la pègre, et qui semble à la fois discret et pourtant parfaitement accepté par les Parisiens qui y semblent habitués. L'intrigue m'a également beaucoup plu. J'ai un peu peiné à raccrocher les wagons à la lecture des tous premiers chapitres qui présentent chacun des protagonistes et lieux différents et complexes, mais ils finissent par se combiner et le récit devient plus linéaire et compréhensible tout en maintenant un agréable voile de mystère qui sera finalement parfaitement expliqué d'ici à ce qu'on arrive à la fin. Ce n'est qu'en fin de lecture que j'ai découvert l'existence de deux autres ouvrages dans le même univers que celui, à savoir La Malédiction de Gustave Babel et Un destin de trouveur. J'ai maintenant très hâte de les lire.

10/12/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5
L'avatar du posteur PAco

Ahhhhh !!! Quel plaisir de retrouver cet univers unique qu'est en train de développer Gess au fil des tomes ! J'avoue que ce plaisir ne va que grandissant tant l'envergure et la richesse de ces contes de la Pieuvre s'intensifient et se répondent ! Avec ce troisième opus, c'est donc Célestin que nous allons suivre et découvrir. Jeune orphelin, il trouve du boulot à l'auberge de la Pieuvre où il évolue au milieu de cette arène de façon innocente, personne n'étant au courant de son don rare et un peu particulier : celui de Discerneur. Il est capable de voir la vraie nature des gens... Mais l'Oeil, une des quatre personne à la tête de la Pieuvre est sous la coupe d'une malédiction, celle du Coeur de Vendrezanne, qui lui fait perdre tous les enfants que sa femme met au monde. Rien n'y fait, malgré une surveillance serrée de l'être à l'origine de cette malédiction et une troupe armée jusqu'au dents, le drame se répète... Jusqu'au jour où découvrant par accident le pouvoir de Célestin, ce dernier va tenter de mettre un terme à cette malédiction et changer à jamais la face de la Pieuvre... Que c'est bon de se laisser bercer par un album aussi singulier, mêlant avec bonheur les influences et les genres, les références historiques et littéraires pour réussir cette parfaite alchimie que je recherche dans toute série culte qui se respecte. Car oui, avec ce 3e opus, pas de doute, j'ai là une série qui rentre avec plaisir dans mon petit panthéon des séries "cultes" sur BDthèque. Que ce soit l'inventivité dont elle fait preuve au niveau scénario et le graphisme si particulier mais tellement adéquat à l'univers que Gess développe, je suis sous le charme et j'en redemande ! Longue vie à la Pieuvre et à cet univers tentaculaire mais excitant que nous livre Gess au fil des tomes !

15/05/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Excellent, coup de coeur Encore une fois c'est avec délice que je replonge dans l'univers des contes de La Pieuvre, troisième opus ou cette fois Gess nous propose de suivre Céléstin serveur à l'auberge de ladite Pieuvre. Bien sûr il possède un talent, un Don mais dont il ne se vante pas ayant trop peur qu'on l'utilise contre son gré. Car Célestin est un Discerneur, il peut voir la véritable apparence des gens. L'histoire foisonnante, difficile à résumer se déroule dans un Paris fin XIX ème siècle, un brin fantasmagorique. En 1842 dans un hôtel bourgeois un spectre apparait en poussant un cri qui rompt les tympans d'un nouveau-né. Le père de l'enfant intervient et transperce la chose d'un coup de sabre. Quelques années plus tard en 1872 quatre enfants de la bande des asticots drainent les égouts de Paris pour y récupérer d'éventuels trésors. Malheureusement pour eux la voirie décide de purger les égouts et déverse des milliers de litres d'eau. Pendant ce temps Célestin déambule de table en table à l'auberge de La Pieuvre en proposant le plat du jour "Poulet sans tête". L'auberge est bien sûre fréquentée par une multitude de mauvais garçons dont plus d'un au service de La Pieuvre possèdent des talents. Ainsi on y croise Pluton l'hypnotiseur ou le saigneur, un tellurique, un découvreur et bien sûr le quarteron à la tête de l'organisation; l’œil, la bouche, l'oreille et le nez. Dans ce monde fantasmagorique Célestin a bien du mal à trouver sa place, cerné qu'il est par tous ces personnages hauts en couleur et animé de mauvaises intentions. A la manière des feuilletonistes de l'époque Gess découpe son récit de manière plus qu'habile, distillant avec parcimonie les indices qui au final nous dévoilent les tenants et aboutissants de l'histoire. Personnellement si je me suis un peu perdu dans les toutes premières pages , je n'ai pu ensuite lâcher l'affaire. Le graphisme est plus qu'efficace avec une colorisation qui utilise beaucoup les sépias, notons également l'utilisation d'une couleur très tranchée lorsque nous nous plaçons selon le point de vue de Célestin et de son Don. Personnellement j'ai dévoré cet album dont je souhaiterais qu'il ne soit pas le dernier dans cet univers, du grand et très beau travail qui nous entraine dans un univers extrêmement original, j'en redemande.

16/04/2021 (modifier)