Jours de sable

Après Le Retour de la Bondrée (Prix Saint-Michel du meilleur album) et L'Obsolescence programmée de nos sentiments (en collaboration avec Zidrou, Prix d'argent du Japan International Manga Award), Aimée de Jongh signe un récit émouvant, inspiré par des faits historiques et nourri par un séjour sur place.
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Washington, 1937. John Clark, journaliste photoreporter de 22 ans, est engagé par la Farm Security Administration, l'organisme gouvernemental chargé d'aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Sa mission : témoigner de la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl. Située à cheval sur l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, cette région est frappée par la sécheresse et les tempêtes de sable plongent les habitants dans la misère. En Oklahoma, John tente de se faire accepter par la population. Au cours de son séjour, qui prend la forme d'un voyage initiatique, il devient ami avec une jeune femme, Betty. Grâce à elle, il prend conscience du drame humain provoqué par la crise économique. Mais il remet en question son rôle social et son travail de photographe...
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Date de parution | 21 Mai 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Un très beau dessin aux services d'un récit qui ne m'a pas convaincu. Il faut tout de même et avant tout saluer le travail graphique. L'environnement du récit emporte le lecteur dans les vents violents et poussiéreux de l'Oklahoma. L'époque apporte aussi tout son lot d'attraction et je reconnais ne pas avoir su m'arrêter de lire cette histoire d'une traite. Le livre est d'ailleurs épais mais sans aucune lourdeur, le texte étant aussi rare que l'eau dans les puits du "Dust Bowl". La représentation des villages permet de plonger dans le décor, et les scènes de cette nature, déchaînée ou inerte, apportent beaucoup de puissance au récit. J'aime aussi beaucoup la palette de couleurs. On suit donc John Clark, un jeune qui a eu la chance de trouver un emploi pendant la Grande Dépression, pour faire ce qu'il aime : de la photo. Engagé par la Farm Security Administration (FSA), sa mission sera de rapporter des photographies aux services du gouvernement dans le but qu'elles soient publier pour "faire connaître l'Amérique aux américains". Une fois arrivé dans ce village, John trouvera bien plus que des clichés réussis. Je ne suis pas bien emballé par les péripéties et le déroulement général du récit. On voudrait qu'il soit historique, mais les questions existentialistes de John prennent trop de place. La relation amoureuse, si furtive soit-elle, m'est incongrue. Quand à l'épilogue, tout cela pèse lourd de sentimentalisme. Bien sûr il y a beaucoup d'idées qui ne sont pas à jeter et des passages marquants, surtout dans les dialogues avec les locaux. Pour ce qui est de John et ses conclusions sur la photographie, je suis désagréablement étonné du contre-sens pris et je trouve, là encore, qu'elles sont le fruit d'un personnage égocentrique qui en est venu à briser ce que je m'attendais à lire tout du long : la photographie d'une époque. Mais non, le point final sont en fait des points de suspension ouvrant les prémices d'un road movie libérateur et joyeux sur la personne la moins affectée par cette période de sécheresse. Chez moi, l'empathie s'arrête quand John débarque. A la vue du thème, je ne voulais pas forcément être surpris scénaristiquement, mais l'écriture fonctionne de sorte à ce que nous le soyons. Soit, sauf que tout m'apparaît convenu et prévisible. La majorité des lecteurs porte un avis plus flatteur. Alors cherchez à vous procurer ce bouquin, mais je vous invite à l'emprunt car pour moi, ça n'est pas aussi vital que la possession d'une pelle dans la région du Dust Bowl. 2,5/5


Jours de sable est un one-shot particulièrement travaillé, que ce soit au niveau de la documentation (l'autrice y a passé 4 ans, à voyager et interviewer beaucoup de gens, dont la fameuse "Migrant mother") ou au niveau artistique. J'ai adoré cette BD qui est émouvante et raconte beaucoup de choses sur une période méconnue de l'histoire des Etats-Unis. Jours de sable traite du Dust Bowl, cette région au centre des USA qui pendant les années 30 a subi 10 ans de sécheresse, de tempêtes de sable et de poussière. Plus de deux millions de personnes ont dû émigrer et accepter un travail pénible. D'autres sont morts de faim ou de pneumonie. Ce fléau de poussière est en partie dû à l'agriculture intensive qui a retiré l'herbe des terres. Ainsi, au moindre coup de vent les particules s'élèvent dans les airs et ne retombent jamais, car tout est plat sur des centaines de kilomètres. L'autrice a su retranscrire le caractère dramatique de cette période tragique, via son héros, un jeune photographe qui vient dans l'Oklahoma pour faire un reportage du phénomène. Le contact est difficile, il doit revoir entièrement sa méthode, et on s'attache à ce personnage qui se pose beaucoup de questions sur la moralité de sa démarche. Il s'inquiète pour les habitants, et finalement la photographie passe presque au second plan, tant il est ému par ces familles en déclin, condamnées à fuir ou mourir. Visuellement, c'est généreux puisque Jours de sable contient de nombreuses pleines pages pour mieux décrire l'ampleur du phénomène climatique. J'aime beaucoup l'économie des bulles de dialogue, pour avoir lu beaucoup de BD qui ressemblent à des romans illustrés. La plupart du temps, la page est découpée en trois rangées seulement, ce qui donne beaucoup d'espace pour la mise en scène. Le découpage est plutôt sobre, avec quelques diagonales pour marques des transitions. Des photographies réelles viennent compléter le récit. Ca m'a initié à cette période de l'histoire, je me suis empressé de regarder le documentaire Arte sur le Dust Bowl. C'est un vrai coup de coeur pour moi, j'ai hâte de découvrir le reste de son travail.


Je n'ai pas lu "Les Raisins de la Colère" et je ne connaissais pas cet épisode de l'histoire américaine liée au New Deal. C'est l'un des nombreux mérites de l'oeuvre d'Aimée De Jongh de me donner l'envie de me plonger dans l'oeuvre de Steinbeck. J'ai trouvé le récit de l'auteure empreint d'une très forte humanité. De Jongh aborde ainsi de nombreux thèmes qui traversent notre actualité avec beaucoup de justesse et de pertinence. C'est paradoxal pour une histoire qui se passe il y a 85 ans. Ainsi dans notre civilisation où l'image est devenue reine à travers les différents média et les réseaux sociaux, De Jongh nous propose une vraie réflexion sur la vérité véhiculée par une photo. Bien des pages majeures de notre histoire contemporaine ont été écrites grâce ou à cause d'une photo qui a bouleversé une partie de "l'opinion" Je pense au Vietnam, à la Roumanie ou à la Syrie par exemple. Mais De Jong à travers ce scénario à forte valeur émotionnelle ajoutée ne se contente pas de créer ce troublant roman d'amour, elle nous propose à partir du patrimoine photographique du Sénat américain une image inhabituelle du Sud profond. Elle nous peint une population attachante et courageuse au "sang fort". Une image qui n'élude pas le problème racial mais qui rappelle une population de migrants climatiques aux yeux bleus. Ce rappel des erreurs inconscientes de nos parents ne peut que résonner très fort face aux défis qui se dressent devant nos enfants. J'ai trouvé le graphisme agréable. D'une facture assez réaliste, il s'appuie sur les photos intercalées dans le récit. Son trait est précis et fin. Ses extérieurs de tempêtes ou les pauvres intérieurs des paysans du Nomansland sont d'un réalisme saisissant et provoquent une atmosphère très crédible. Ma seule réserve porte sur les visages des personnages que je trouve trop poupons pour des conditions de vie aussi difficiles. En conclusion j'ai trouvé cette lecture excellente. Elle propose non seulement une tension dramatique forte mais aussi un récit à base historique très intéressant. Un vrai moment de bonheur de lecture. 4.5


J’avais déjà lu des choses sur cette période et le phénomène du Dust Bowl, et avais il y a quelques temps écouté sur France culture une émission sur une des photographes envoyées – comme l’a été le personnage principal de cet album, réaliser un reportage , pour donner à l’État, en plein New Deal, des infos et des moyens de légitimer une politique d’aides publiques. Aimée de Jongh, sur un sujet tragique et quelque peu angoissant, a réalisé ici un bien bel album. Son dessin est très agréable – avec des pages très aérées. L’album est épais, mais la lecture est relativement rapide, le rendu est très chouette. D’autant plus que la narration est, elle aussi, très agréable, fluide. Au milieu de paysages disparaissant sous la poussière, des habitants errants, quasi fantômes, dont la vie est ensevelie sous la misère et le sable, notre héros prend peu à peu conscience de l’incongruité de son travail, jusqu’au renoncement final peut-être improbable, cette fin est tout de même dans la continuité du message délivré en cours d’album : rester humain, ne pas complètement désespérer – même si l’amour qui semble émerger un temps est lui aussi éphémère. Très bel album !


Je ne connaissais pas l'auteure et j'ai découvert cette BD ici. Les planches dans la galerie m'ont séduit, et poussé par les bons avis je me suis lancé. Je n'ai pas été déçu. Visuellement d'abord le dessin tient toutes ses promesses et la qualité est constante du début à la fin. Au delà du trait fort esthétique, la colorisation participe à merveille à donner une vraie ambiance à cet album. Lorsqu'on le referme on à l'impression de sentir la poussière et le sable ! L'histoire est originale et raconte une période historique peu connue. Celle de la sécheresse qu'a connue une partie de l'Oklahoma dans les années 30. Rien ne poussait et les tempêtes de poussières à répétition ont incité les gens à l'exode. Tout ça est raconté fort intelligemment à travers le regard d'un jeune photographe qui a pour mission d'immortaliser ces événements sur ses pellicules. Cette approche est très intéressante, on découvre cela par son prisme au gré de ses rencontres. Les personnages qu'il va croiser sont attachants, on croit volontiers aux relations sociales qui vont découler de son travail. D'un coté les gens pas bien contents d'être photographiés pour étaler leur misère dans les journaux, de l'autre de l'entraide et des amitiés sincères qui vont se nouer. Une histoire originale et très intéressante, mise en lumière dans un bien bel album.


Une bonne journée de lecture, après « Peau d’homme » j’ai enquillé sur «Jours de sable », je rattrape mon retard via ma médiathèque, ce sont 2 albums qui ont marqué 2020 et 2021. Encore un excellent moment de lecture, je ne connaissais pas Aimée de Jongh, mais je vais me pencher sur sa production, son style me plaît beaucoup. Un graphisme maîtrisé au service d’une chouette histoire. Du tout bon.


BD magnifique visuellement ! De grandes cases, voire des pleines pages avec de superbes dessins. J'ai pris un vrai plaisir, ne serait-ce qu'à contempler la qualité des images. Histoire très belle et touchante également, qui renseigne sur le dust bowl, un phénomène peu connu; qui questionne sur le rôle de la photographie et de la documentation dans les crises mondiales; qui questionne sur les choix de vie, le rôle des parents et l'émancipation. Je ne mets pas 5/5 car je trouve que la conclusion de l'histoire est un peu rapide. L'instauration de l'intrigue principale est assez lente et prend bien la moitié de la BD, ce qui est très bien. Mais du coup la résolution et la fin sont assez brèves, ce qui donne un côté un peu démesuré aux décisions prises par le personnage. Je ne regrette pour autant pas du tout cette lecture. J'ai passé un excellent moment. J'ai été touché par l'histoire et je recommande vivement.


3.5 Un très bon one-shot même si la fin m'a moyennement convaincu. J'ai bien aimé découvrir la vie dans l'Oklahoma durant la grande dépression. C'est un état qui n'est pas très représenté en BD, en tout cas le seul exemple que j'ai en tête est un Lucky Luke de l'époque Morris-Goscinny où déjà on montrait que l'Oklahoma c'est rempli de sable. Je ne connaissais pas du tout le Dust Bowl, un phénomène effrayant. Ce que j'ai surtout aimé est que tout semble authentique et qu'on ne tombe jamais dans le mélo qui veut faire trop pleurer. Le dessin est vraiment superbe. Bon j'ai dit que la fin est moyenne. C'est surtout que le rapport que le héros va développer par rapport à la photographie me semble un peu trop impulsif et que ses actions dans les dernières pages me semblent surtout contre-productives et il semble bien content pour un type qui au final n'a plus d'avenir. Il faut dire que le gars est très émotif, il se sent mal parce qu'il a photographié l'intérieur d'une maison abandonnée. C'est vrai que c'est très mal de montrer une maison remplie de sable, il faut pas que le reste du pays découvre la situation dans le Middle East. Et cela me fait rigoler que la photographie soit considérée comme un art trompeur, mais les écrits sur papier non (parce que bien sûr personne n'a jamais menti en écrivant un texte). Je peux comprendre que le héros soit mal à l'aise en faisant quelques mises en scène, mais au final il montrait la misère causée par les tempêtes de sable alors il faut qu'on m'explique comment ce qu'il fait à la fin est censé aider les gens.


Quel chouette album. L’histoire (fictive) de « Jours de sable » est ancrée dans un contexte historique passionnant, qui nous est présenté dans un mini-documentaire photo en fin d’album : le Dust Bowl, la grande dépression, et le projet photographique controversé de la FSA (Farm Security Administration) pour « montrer » la pauvreté de cette région au reste du pays. Le ton du récit est avant tout humain. John Clark prend ses photos, fait des rencontres, mais surtout se pose beaucoup de questions sur le rôle de son travail, de la photographie en général. La fin m’a beaucoup touché, je me suis attaché à ces personnages qui tentent de survivre et de rester positifs dans des circonstances pourtant difficiles. La narration est légère, avec des grandes cases magnifiques et peu de texte. La lecture est donc aisée et fluide, malgré le nombre de pages. Des photos magnifiques s’intercalent entre chaque chapitre et humanisent encore plus le récit. Un excellent moment de lecture.


Saviez-vous ce qu'était le Dust Bowl ? Dans les années 1930, suite à une agriculture intensive et à des années des sécheresse, la surface desséchée de la terre de plusieurs états du Centre-Ouest des USA s'est vu réduite en poussière et a formé des tempêtes de sable qui ont recouvert la région la transformant en désert inhospitalier au grand dam de la population déjà rudement affectée par la crise économique. John Clark, un jeune photographe, est engagé par une organisation gouvernementale pour aller photographier la situation sur place. Et le lecteur va la découvrir avec lui. C'est le genre de voyage beau et intense qui me transporte. J'aime les déserts et de voir pour de vrai une région au cœur des Etats-Unis transformée ainsi est assez marquant. C'est l'authenticité du sujet qui fait sa force, de même que les nombreuses photos qui ponctuent l'album. Elles sont toutes belles et fortes. Et le graphisme de la BD elle-même est largement à la hauteur, évocateur et réussi. Le sujet est triste, presque désespéré, mais l'autrice réussit à ne pas sombrer dans le pathos en présentant des personnages humains qui gardent leur volonté de vivre et s'éloignent des clichés des Red necks xénophobes ou de malheureux mendiants de la Grande Crise qu'on pourrait imaginer. J'ai beaucoup apprécié cette lecture et il n'y a que la toute fin qui m'a un peu déçu, avec un comportement trop impulsif du héros dont on se demande bien comment il va s'en sortir après cette histoire vu la situation du pays et celle dans laquelle il a décidé de se plonger avec le sourire. Hormis cette fin que j'ai trouvé un peu trop tragico-romantique, c'est vraiment une très bonne BD.
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