Les derniers avis (38535 avis)

Par PatrikGC
Note: 4/5
Couverture de la série Cadavre exquis
Cadavre exquis

Une mignonne histoire dont la progression est au début menée lentement mais sûrement. Pas très originale, la trame se laisse lire, aidée par un dessin plutôt mignon (girly diront les experts en la matière), mais certainement pas réaliste. On assiste au lent naufrage de l'héroïne (assez cruche, il faut le dire) puis à sa remontée vers la surface en compagnie d'un prince pas si charmant que ça, mais on fait avec ce qu'on a sous la main. Une grosse partie de la BD consiste en un huis-clos avec 3 personnages, quasiment une pièce de théâtre. C'est bien amené, et on lit vite les sentiments des protagonistes, les tenants et les aboutissants. Néanmoins, amis de la bonne et haute moralité, ce n'est pas ici que vous trouverez votre pitance. La fin est peu crédible, comme déjà indiqué dans les autres avis, il serait très facile pour l'écrivain de prouver le contraire, mais bon, ce n'est pas la 1ère BD qui contient une énormité scénaristique ou une ficelle plus grosse qu'un câble transatlantique. Et puis, à bien y réfléchir, cette façon de faire, c'est du court terme ! Néanmoins, c'est une belle pirouette qu'on sent quand même un peu venir vers les dernières pages. Je vais dire que la lecture a été plaisante durant la majeure partie de cette BD. C'est vers la fin que 2 choses me gênent un tantinet. J'en ai déjà cité une (la pirouette finale). L'autre est la "poupée" qu'on voit apparaître à la télé. C'est très cliché, surtout de la part d'une dessinatrice (en tout cas, je ne pense pas que ce soit intentionnellement satirique, quoique). Néanmoins, je vais mettre 4 étoiles (en réalité un 3.5), parce que la BD m'a plu et délassé. La pirouette finale m'a quand même beaucoup amusé (même si je l'ai vue venir) mais aurait pu être présentée autrement, ça gâche un peu.

18/01/2021 (MAJ le 17/05/2021) (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
Couverture de la série Batman - White Knight
Batman - White Knight

Ce comics ne s'inscrit pas dans la continuité des séries DC actuelles mais il part tout de même de la même base et y apporte un twist très intéressant...mais surtout par son traitement car l'idée en elle-même reste assez simple. "Et si le joker était guéri ?" est le pitch de base mais l'ensemble va bien plus loin. Le déroulement nous tient en haleine et après avoir lu le tout début, je m'attendais presque à voir Napier endosser le rôle du Batman (ou quelque chose d'approchant), bref, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. On approfondit l'histoire du dark knight et de Gotham à travers des subplots malins comme le fonds Batman, la relation de Batman avec la police (et Gordon), le système de tunnels, le passé des Wayne et du Baron Von Fries. J'ai été agréablement surpris par la cohérence de l'ensemble malgré les différentes inclusions (2 Harley Queen, on parle de Jason Todd, Il y'a Batgirl, Nightwing, les batmobiles des séries, films, dessin animé, etc. ). C'est très bien fait! Et je dois dire que le suspens est là du début à la fin de la lecture...(et il y a même quelques bonnes surprises que je préfère ne pas spoiler). Le dessin est bon, et assez original. J'aime beaucoup le parti-pris au niveau de la représentation des personnages et l C'est de plus en plus la tendance et on sent que l'ère Jim Lee est terminée (même si beaucoup de comics restent dans ce style). Bref, c'est rafraichissant et clairement une très bonne histoire de Batman que je recommande à tous les fans. Pour les lecteurs peu familiers de l'univers du dark knight, vous aurez peut-être plus de mal à rentrer dans l'histoire car connaître les références, le background des personnages et leurs relations avec nos héros seront nécessaires pour mieux apprécier la qualité de cette histoire. Réservez donc cette lecture à plus tard si vous commencez votre plongée dans le monde de Gotham...

17/05/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tromblon et Bottaclou
Tromblon et Bottaclou

Les années 1960 furent vraiment l'âge d'or de la bande dessinée... Je songe toujours avec nostalgie à cette époque où n'importe quel lecteur pouvait découvrir chaque semaine de nouvelles planches inédites des plus grands auteurs de bandes dessinées. Et même quand il s'agit d'œuvres considérées comme mineures, on a affaire à de vraies pépites ! Ainsi de cette série cosignée de Goscinny et Godard. Cette collaboration de deux auteurs détonants ne pouvait que produire des étincelles et c'est ici bien le cas. Le principe est simple : reprendre les codes du théâtre de Guignol et en faire des histoires courtes déclinant la rivalité entre un gendarme et un bandit, comme le fit pour le cinéma Ni vu... ni connu... (avec Louis de Funès et Moustache). Goscinny s'approprie ces codes avec une aisance habituelle. Certes, l'humour pourra parfois paraître facile, car les règles du Guignol n'ont jamais été très élaborées et fonctionnent toujours sur le même schéma : un gentil brigand cherche à échapper aux ruses d'un gendarme gentil aussi, mais un peu bête. Néanmoins, si les auteurs reprennent ce schéma avec beaucoup de fidélité, ils savent le faire évoluer pendant ces 8 histoires courtes : ainsi, on verra parfois le gendarme et le brigand s'allier provisoirement, ou bien le brigand tout faire pour entrer en prison (pour un motif bien particulier) tandis que le gendarme, vexé par cet apparent renoncement, fait tout pour l'en chasser. Le ton de tout cela est vraiment bon enfant, et nous propose des récits parfois attendus mais parfois plus surprenants. Le récit court Bottaclou mène l'enquête m'a d'ailleurs occasionné un de mes rares vrais fous rires en lisant une BD, de par son hilarante résolution. On voit que René Goscinny continue de rôder la mécanique comique qui le poussera à produire deux ans plus tard sa série la plus folle, le célèbre Iznogoud. Ainsi donc, on est dans de la BD purement humoristique, qui ne cherche pas à développer ses personnages ou ses enquêtes, mais c'est tout de même extrêmement bien ficelé, avec parfois même un souci du détail très poussé, que ce soit dans le scénario ou le dessin. Au niveau du dessin, d'ailleurs, rien à dire, la ligne est agréable à l'oeil, Godard est déjà entré dans sa période de maturité, et nous propose un dessin très sûr et très bon. Non, vraiment, ça s'appelle bel et bien une pépite méconnue, où deux des plus grands auteurs de la bande dessinée franco-belge illustrent toute l'étendue de leur génie comique. Ce n'est pas leur œuvre la plus incroyable, peut-être, mais cela ne l'empêche pas d'être d'un excellent niveau !

16/05/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 5/5
Couverture de la série Putain de guerre !
Putain de guerre !

Du très bon Tardi ! Conseillé par Jean-Pierre Vernet, un des plus grands collectionneurs d'objets de la première Guerre mondiale, Tardi peut y aller les yeux fermés et laisser parler son personnage. Il est certain de ne rater aucun détail et les détails, en histoire, c'est intéressant. J'aime le ton employé, le côté récit, le vocabulaire assez brut, la voix off. Cette façon simple de dénoncer les horreurs de la guerre vaut mieux que bien des discours. Chaque année de cette guerre qui devait être courte - on s'en souvient - a son lot de souffrances, d'ordres stupides et d'assauts inutiles. Le scénario chronologique est clair, facile à suivre. On y append pas mal de choses et ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, ce sont toutes les petites scènes de la vie quotidienne du soldat, tout ce qu'on ne voit pas d'habitude. Dans ce dyptique, Tardi dessine la guerre en couleurs, je trouve que c'est réussi et percutant. Si les dialogues sont crus, les couleurs le sont aussi et le message passe. Tardi réalisa là un très bel album qui met les choses au point. Ca fait réfléchir...

16/05/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Comment faire fortune en juin 40
Comment faire fortune en juin 40

En juin 1940, alors que la banque de France a anticipé sans doute une brillante victoire de l’armée française face aux allemands, elle a prudemment évacué l’intégralité de ses réserves d’or loin de la capitale dès septembre 1938. 2400 tonnes d’or ont ainsi été transférées dans le plus grand secret vers les colonies et vers le Canada. A Paris, tous les coffres sont donc vides. Ou presque ! La boulette ! Il reste encore 2 tonnes d’or a évacuer en urgence. Les allemands sont aux portes de Paris. Ce transfert attise la convoitise de nombreux protagonistes qui souhaiteraient profiter de celui-ci pour faire main basse sur cet immense magot ! Que le braquage du siècle commence ! Pas aisé sur le papier ce hold-up, mais alors que le pays est en plein exode, à feu et à sang c’est envisageable. Avec cet album, c’est un bel hommage au film noir des années 60. Voilà un mixte des tontons flingeurs, des douze salopards et de ocean’s eleven. Des gueules magnifiques. Des dialogues savoureux de haute volée digne du tandem Lautner Audiard. Du suspens, des rebondissements et un zest d’humour. Si vous rajoutez un scénario bien ficelé qui tient la route, vous comprendrez pourquoi je n’ai pas lâché l’album avant la fin. Un truc visuellement très agréable, l’alternance d’un fond blanc pour les scènes de jours et d’un fond noir pour les scènes de nuit. C’est très simple mais il fallait y penser. Visuellement c’est impeccable. Au final, avec cet album ce n’est pas bien, c’est du très bien !

16/05/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Melvile
Melvile

Voilà deux albums exquis qui peuvent se lire indépendamment, même si Melvile, un bled paumé on ne sait pas trop où, est le lieu commun aux deux récits. Particularité originale, ces deux histoires sont accompagnées d’une bande son, la réalité augmentée, accessible via un QR code. Voilà un bonus sympathique à découvrir pour titiller vos oreilles. Le graphisme est particulièrement réussi avec une colorisation sépia alternant le froid et le chaud. Le mot juste serait envoutant ! Une réussite indéniable. L’atmosphère oppressante voulue pour ces deux albums est une prouesse visuelle bluffante. ---------------------------------- L’histoire de Samuel Beauclair : un romancier en panne d’inspiration retourne dans la maison de son père, perdue au milieu des bois, avec sa jeune épouse enceinte. Il espère que ce lieu si riche en souvenirs va lui permettre de retrouver un second souffle. Mais ses démons l’habitent toujours. Suspens assuré et dénouement inattendu. Un final de haute volée que je n’ai pas vu venir. ---------------------------------- L’histoire de Saul Miller : un retraité, ex astrophysicien renommé, vit paisiblement dans sa maison recluse dans la forêt. Son quotidien il le partage avec une petite fille qu’il aide pour ses devoirs. Tout serait parfait, si des chasseurs inquiétants ne rodaient pas autour de sa propriété. Les altercations sont nombreuses. Le décor est planté. Ca va partir en cacahuète pour notre plus grand plaisir ! Un thriller grandiose alambiqué admirable. ---------------------------------- Deux histoires, un seul lieu. Une immersion dans une forêt séduisante. On plonge avec délice dans la paranoïa des personnages. Nous sommes à la frontière du fantastique. Visuellement vous serez scotchés. Vous pouvez y aller ! Vous pouvez vous perdre à Melvile et je suis sur que cela va bien se passer.

16/05/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Forçats
Forçats

J’adore ! Voilà une bande dessinée instructive particulièrement réussie. C’est l’histoire d’Eugène Dieudonné accusé à tort d’être un membre de la bande à Bonnot. Il est dans un premier temps condamné à la peine capitale avant que Raymond Poincaré commue sa peine en travaux forcés à perpétuité au bagne de Iles du Salut en Guyane. Les conditions sont horribles. Sa vie est un enfer. Son seul espoir ? S’évader pour fuir ce cloaque putride. Il sera finalement gracié après les campagnes d’Albert Londres venu à sa rencontre. Nous sommes immédiatement sous le charme de ce journaliste d’investigation. Sa pugnacité et sa volonté de justice est juste incroyable. Quel homme cet Albert ! Il respire l’honnêteté, la respectabilité et la bienveillance. Et peu importe les conséquences. C’est grâce à ses articles dénonçant le scandale carcéral de la Guyane dans le petit parisien, que les autorités françaises ont décrété le glas du bagne. Je regrette un peu d’avoir découvert ce diptyque à travers l’intégral en noir et blanc. Je pense que j’aurais encore mieux apprécié le récit dans sa version colorisée mais bon, je vous rassure, cela ne fait pas trop mal aux yeux. Avec cette histoire, on tergiverse entre le récit historique et récit d’aventure. Et vous savez quoi ? c’est juste magnifique d’avoir en parallèle le travail effectué par Albert Londres et d’un autre côté le quotidien nauséabond d’Eugène Dieudonné. Que dire de plus si ce n’est que de vous précipiter sur cette série que je recommande chaudement.

16/05/2021 (modifier)
Couverture de la série Le Patient
Le Patient

L'auteur réussit à créer une atmosphère trouble entre les différents personnages. Des touches d'érotisme malsain, des liens familiaux dysfonctionnels, des vies brisées se mélangent dans le département de rééducation de cet hôpital. Le tout est mené au rythme d'une enquête longue, des flashbacks du héro, des péripéties présentes, qui dévoilent lentement l'intrigue. C'est une lecture prenante qui au final doit plus à l'ambiance et au mystère entourant les protagonistes qu'à l'enquête policière.

16/05/2021 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 4/5
Couverture de la série Les Délices d'Aphrodite
Les Délices d'Aphrodite

Bonne petite BD sans prétention autre que de nous faire rire et sourire. Celle-ci n'est pas à mettre dans toutes les mains, le sujet étant assez adulte, mais point de grosses cochonneries, rien de pornographique. C'est gentiment coquin et c'est très bien ainsi. Avec cette histoire de déesse parachutée (disons-le ainsi) sur terre, ignorante des us et coutumes modernes, découvrant les joies d'Internet et de l'épilation, vous comprendrez aisément qu'il ne faut pas trop être pointilleux sur la vraisemblance. Le but est de s'amuser avec ces petits strips qui s'enchaînent pour raconter toute une histoire. Les 3 autres colocataires ne sont pas tristes non plus dans leur genre respectif. Graphiquement, c'est mignon tout plein et très lisible. L'auteur/dessinateur sait dessiner les courbes féminines, ce qui n'est pas un mal dans ce genre d'histoire. Parfois les arrière-plans sont un peu vides, mais dans ce genre d'histoire, on ne demande pas la même précision historique pour un Alix ou un Jhen... Léger reproche sur des visages qui changent parfois un peu. Bref un bon moment ! Un double achat que je ne regrette nullement ! A quand le volume 3 ? (mais j'ai des doutes)

14/01/2016 (MAJ le 16/05/2021) (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
Couverture de la série S.O.S. Bonheur
S.O.S. Bonheur

C'est un peu suite à cette période de crise sanitaire que j'ai décidé de sortir de mes étagères et relire la série SOS Bonheur. J'avais le souvenir d'un récit basé sur le contrôle abusif des faits et gestes du citoyen, de méthodes de préventions sanitaires excessives et de diverses élucubrations qui font étonnament un peu penser à ce que l'on vit actuellement. Alors certes, nous n'y sommes pas encore à 100 %, heureusement, mais la situation actuelle reste inquiétante, on vit quand même dans un monde de plus en plus bizarre. Tout en parcourant la lecture, je me suis posé des questions sur l'état d'esprit de Van Hamme lors de l'élaboration de son histoire. Où a-t-il été cherché toutes ces idées ? Sont-elles le fruit de son imagination fertile ? A-t-il été influencé par la lecture d'oeuvres diverses ? Cela restera un mystère d'auteur mais il n'en reste pas moins que ces pensées visionnaires sont toutes plus pertinentes les unes que les autres. Plusieurs fois, j'avais le sourire jaune en coin face à ce scénario tordu et pourquoi pas plausible dans le pire des cas. Croisons les doigts que le bon sens humain l'emporte sur des dérives étatiques qui peuvent s'avérer dangereuses et irréversibles. Mais que dire de ce chapitre où à défaut de ne pas souscrire à une assurance et surveillance santé, de vouloir garder sa liberté, une des protagonistes se retrouvent rejetée du système sans le droit au soin médicaux. Le chapitre sur les vacances nationales organisées par l'Etat et la fin des libertés sur l'organisation de nos propres vacances annuelles. Le chapitre sur la régulation des naissances avec l'abandon d'enfants....Les concepts décrits par Van Hamme à travers trois tomes valent le détour et je vous laisse le soin de les découvrir si ce n'est encore fait, certaines font vraiment froid dans le dos et laissent bien songeur. Le dessin de Griffo accompagne tout cela à merveille, son trait à la bonne idée de ne pas trop faire dans le séduisant et ses couleurs froides n'édulcorent pas la gravité des thèmes abordés. Un premier cycle génial. 28 ans plus tard, les éditions Dupuis ont décidés de repartir pour une saison 2 avec cette fois-ci, Stephen Desberg au scénario et je dois dire que les sujets décrits sont tout aussi interpellants, fous et potentiellement crédibles (préférence nationale, discrimination, isolement des étrangers dans des cités à l'écart de la grande ville, milices privées...) Seule, la conclusion m'a parue beaucoup plus faible et pas à la hauteur de celle de Van Hamme. Le dessin est toujours de Griffo mais la qualité a baissé drastiquement, dommage.

15/05/2021 (modifier)