Arf 3 ou 4* mon cœur balance, on est sur du bon blockbuster divertissant et bien réalisé. Le fameux 3,5 ;)
Un diptyque pas bien profond mais qui joue habilement avec un petit côté amoral. La lecture ne réserve pas de grandes surprises mais se révèle plaisante malgré quelques clichés, ça déroule et ça va rapidement au but.
La partie graphique est toujours très bonne, on ne présente plus le savoir faire de Sylvain Vallée. C’est parfaitement orchestré.
Un fond un peu trop léger à mon goût mais ça reste le seul vrai défaut decelé. Il faut dire que je ne suis pas archi fan d’histoires de truands à la française mais celle-ci a su me convaincre, je bonifie ma note.
Ceux qui aiment le genre se régaleront.
Chevrotine, c'est l'histoire d'une sorcière élevant seule sa marmaille, une flopée d'enfants issus de pères différents, vivant une vie très atypique, avançant et bravant les obstacles avec un flegme à toute épreuve. Ah, et aussi elle tue parfois des touristes pour les manger ensuite, et le chien parle, et il y a des histoires de voyages dans le temps, de tueurs à gages télépathes, de personnages quasiment immortels, … Vous l'aurez compris, ici le récit tend vers l'absurde.
Ici, les prospecteurs creusent pour trouver le sens de la vie, le cancer est littéralement un crabe parlant et parfaitement insupportable, la poétesse se déplace de ville en ville pour livrer ses poèmes avec l'aide de son cafard. On mélange les genres, le fantastique, la SF, le comique, le tragique, avec un brin de poésie pour la forme. C'est con, mais les dialogues assez bien construits, vraiment toniques, font marcher le tout et donnent une très belle forme à l'œuvre.
Beaucoup de jeux de mots, quelques métaphores, une pincée de références, des répliques qui s'enchaînent avec peps et rythme, une désinvolture presque absurde face aux évènements, … Il n'y a pas à dire, la formule est atypique mais marquante.
Il y a aussi le dessin de Nicolas Gaignard, que je ne connaissais pas avant cela, mais que j'ai trouvé très joli. Les personnages ont tous une apparence marquée et le joli travail de noir et blanc contrasté avec quelques touches de pastel est vraiment beau.
Allez, coup de cœur !
(Note réelle 3,5)
Une BD qui ravive en moi l'intérêt pour ces explorateurs, savants et hommes de sciences qui partirent explorer le monde sur des coques de noix, faisaient avant tout fonctionner leurs cervelles mais devaient également composer avec l'environnement naturel sauvage et hostile.
Cette BD est à la fois une sorte d'hommage à cette période et ces personnes, mais aussi un aperçu du monde colonial de l'Amérique Latine alors qu'elle n'est pas encore cartographiée. Le récit dépeint plusieurs personnages de ce voyage étrange, empreint de bonne volonté scientifique, contrarié par des intérêts privés, enrayé par des accidents, des tensions, des catastrophes. L'ensemble révèle à la fois les caractères des personnages mais aussi un peu plus ce qu'était ce Pérou, source de richesse de l'Espagne catholique mais également mouroir de milliers d'indiens, nouveauté vivante pour une Europe qui ne peut tout appréhender ... La BD découpe l'ensemble (qui s'étale sur près de dix ans) en scénettes qui permettent de saisir ce que furent ces expéditions. A la fois politiquement, socialement, scientifiquement et culturellement. Il est étonnant de voir comment chacun finira lors de ces diverses opérations, de la mort à la folie en passant par le succès et l'infortune.
Le trait de Briac m'a surpris par son utilisation des couleurs et des visages taillés, aisément reconnaissable, tandis que le trait charbonneux permet de jouer sur les aspects de la jungle, de la montagne mais aussi de la maladie et de la vie. C'est une très belle BD, le genre qui donne envie de regarder à nouveau les pages, tandis qu'elle détaille son monde.
Amateurs de récits d'exploration, curieux qui veut s'intéresser aux sciences, lecteur occasionnel, tout le monde peut se retrouver dans cette BD. Elle interroge beaucoup par des procédés habiles (considérations des personnages, dialogues mais aussi animaux qui apportent un éclairage plus contemporain), tout en restant sur l'expédition et tout ce qu'elle provoqua. Une remarquable mise en scène de ce que furent les découvertes, dans le meilleur et le pire de l'humain. Saisissant !
Joie et bonheur de retrouver Gess et ses contes de la pieuvre avec des histoires complexes mais parfaitement maitrisées ou le lecteur évolue dans un monde de fin XIXème siècle un brin fantasmé. Nous y croisons de sacrées gueules pas si caricaturales qu'un coup d’œil rapide pourrait laisser supposer. Depuis le début de ces aventures je suis un grand fan de Gess notamment grâce à la précision de son trait( son travail fait de multiples dessins en plongée dans l'album "Celestin et le cœur de Vendrezanne" est de toute beauté).
Un très bel univers, je suis déçu d'avoir déjà lu les quatre tomes de cette série, je voudrais les découvrir comme j'invite le plus grand nombre à plonger dans ce Paris de mystères rempli de talents plus surprenant les uns que les autres.
Que voila une fort bonne surprise, et non je n'ai pas lu "la disquette molle", dont j'entends dire le plus grand bien. Ce qui m'a plu dans ce récit c'est tout d'abord le dessin qui a mon sens rend bien compte de l'immensité de la planète ou nos deux héros déambulent. L'espace y est rendu de belle manière et l'on sent bien la solitude, le côté interminable de cette quête à la recherche de morceau de vaisseau spatial.
L'histoire est extrêmement bien construite et nous amène à ce dénouement pour le moins surprenant, mais qui est en accord parfait avec des thématiques fort actuelles. Pour moi une belle surprise que je ne saurais trop conseiller
Il a fallu beaucoup de temps pour que la réalité de l'univers concentrationnaire soviétique soit pleinement dévoilé. En 2008, quand Lapière et Pellejero proposent ce " Tour de valse" les révélations authentiques se sont multipliées et le secret n'est plus de mise. Toutefois j'ai trouvé cette série très intéressante pour les jeunes générations dans un devoir de mémoire sur la nocivité d'un régime totalitaire basée sur la délation et la terreur. Denis Lapière ne cherche pas le voyeurisme ni dans la violence ni dans le sexe malgré les nombreuses possibilités que lui offre le scénario. Ici les auteurs mettent en avant les non-dits, les interprétations fallacieuses utilisées par les mauvaises oreilles mais aussi la résilience des valeurs nobles qui sont les seules à pouvoir vaincre l'injustice. L'amour du couple Katia/Vitor simples ouvriers écrasés par une délation abjecte. La fraternité des anciens Zek vivants mais brisés.
Les auteurs ont choisi la période du début des années 50. Toutefois la série ne prend pas de hauteur historique mais reste au niveau e l'intime.
Le trait épais et souple de Pellejero donne une belle profondeur aux sentiments exprimés par ses personnages. La narration visuelle est fluide avec un beau dynamisme corporel. Les extérieurs sont soignés pour rendre l'ambiance de ces camps sibériens très crédible.
Une belle lecture qui participe au devoir de mémoire pour ces malheureux qui ont subi les Goulags.
Je commencerai par le seul « reproche » que j’ai à faire à cette BD… et je mets bien « reproche » entre guillemets, puisqu’il s’agit plus d’une remarque : cet album est sombre, très sombre. Si vous lisez des BDs pour vous divertir ou vous évader de cette triste réalité, passez votre chemin. Mais c’est selon moi la seule raison de ne pas lire ce chef-d’œuvre.
L’histoire du roman de Gaël Faye (dont est tirée la BD), a priori « pas autobiographique, mais inspirée de sa propre histoire » (source : Wikipédia), nous est contée via les yeux d’un enfant, Gaby. Cette approche narrative est judicieuse, sa vision naïve et son incompréhension face à l’horreur donnent beaucoup de force au récit. La dernière partie m’a bouleversé et beaucoup marqué.
La réalisation de l’album est exemplaire, on sent que Sylvain Savoia et Marzena Sowa ont l’habitude de travailler ensemble (voir Marzi). L’entente est parfaite, la narration limpide, et le graphisme parvient à juxtaposer la beauté du Burundi et de sa population, et les horreurs des massacres.
Je me retrouve complètement incapable de justifier une note autre que 5/5. Un album parfait dans le genre.
Jane est enrobée, Jane a des tâches de rousseurs, Jane n'est pas considérée comme très jolie, et comble du malheur son horrible cousin compte bien la déposséder de la propriété de ses parents suite à la mort de ces derniers. Sa seule chance est de trouver quelqu'un qui accepte de l'épouser, car une femme seule ne peut toucher d'héritage. Jane pense demander à Peter, le beau garçon du village, s'il accepterait bien, mais ce dernier se fait mystérieusement enlever par une très jolie… sirène ?!
Vous l'aurez sans doute compris à mon résumé, l'album tourne autour du sujet de l'apparence. On oppose la gentille Jane, rejetée par les autres pour son apparence et manquant de confiance en elle, aux sirènes, des beautés parfaites parfaitement obnubilées par leur apparence et à la personnalité beaucoup moins sympathique. Une héroïne hors des canons de beautés, une antagoniste vaniteuse, un beau garçon ignorant l'héroïne, un garçon plus simple l'appréciant à sa juste valeur, ... Le fond est classique, mais je trouve que Vera Brosgol arrive à redonner à cette formule un certain vent de fraîcheur. Je trouve même que la réflexion et le propos sur l'apparence physique est plus poussée, ou en tout cas moins préchi-précha, que ce que j'ai pu voir dans d'autres œuvres tout public comme celle-ci. Ici, on aborde le fait que, bien que l'apparence physique ne devrait pas être un argument de sympathie ou de succès, tant que les gens continueront de se forger des opinions basées sur les apparences, cette règle restera malheureusement en vigueur. Cela n'a l'air de rien mais j'ai sincèrement rarement vu ce propos mis à disposition de la jeunesse (et je n'aurais pas craché dessus dans ma propre jeunesse...).
Au-delà de la beauté et de la vanité, l'album aborde également la question féminine, malheureusement liée à l'apparence dans nos sociétés. Jane ne peut hériter de ses parents car elle est une femme, la société la pousse au mariage pour avoir des droits, son propre corps est jugé et critiqué à longueur de journée, les gens lui font souvent la réflexion qu'elle devrait sans doute tout bonnement arrêter de manger pour perdre du poids, … Le sujet de la nourriture et des privations concerne aussi les sirènes, d'ailleurs.
Je ne rentrerais pas davantage dans les détails de l'intrigue, mais je dirais tout de même que la conclusion de l'histoire est simple et touchante, que ce qu'il faut retenir est que, non seulement l'apparence ne fait pas tout, mais aussi qu'il faut savoir se relâcher et mettre de côté certaines pressions sociales pour se sentir bien dans sa peau. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la scène et la discussion devant le miroir (quand vous y serez, vous verrez de quoi je parle).
J'ai personnellement beaucoup aimé cette histoire, même si elle était simple, même si le message me paraissait évident. Comme dit plus haut, j'ai trouvé l'histoire fraîche et plaisante à lire, les dessins de Vera Brosgol sont très jolis (j'aime particulièrement ses visages), les personnages sont attachants, le message sous-jacent est simple et bénéfique, ...
Simple donc, mais efficace.
Je conseille la lecture de l'album.
(Note réelle 3,5)
De Lou Lubie scénariste je n'ai lu que Eurydice, avec cet album je vais découvrir une autre facette de cette autrice.
Je n'étais pas très attiré par le graphisme de Lou Lubie lors de mes nombreux feuilletages des albums où elle officiait en tant que dessinatrice. J'ai donc décidé de passer outre ma première impression. Et j'ai bien fait. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il m'a enthousiasmé, mais je lui reconnais beaucoup de charme avec son trait fin, précis et tout en rondeur. Un dessin qui amène une certaine douceur au récit. Une mise en page soignée et de belles couleurs complètent le tableau.
Du bon boulot et une agréable surprise.
Je ne m'attendais pas à lire quelque chose d'aussi instructif et captivant avec un sujet aussi futile - à première vue - que les cheveux. Mais des cheveux crépus.
Et là, Lou Lubie m'a bluffé par la richesse de son scénario. Pour le personnage de Rose, on sent qu'elle pioche dans sa vie personnelle, elle est de La Réunion, elle a des parents créoles, elle a la peau blanche et une tignasse crépue, tout comme Rose. Je ne m'imaginais pas les conséquences que peuvent occasionner de tels cheveux dans la vie quotidienne et dans le regard des autres. Un récit qui saura démêler les nœuds de cette discrimination capillaire par la qualité de sa narration. Elle est passionnante, enrichissante et drôle.
J'aime beaucoup le titre de cet album, le mot < racines > peut avoir plusieurs sens.
Lecture conseillée.
Je suis fan de Pratt mais je dois avouer que cette lecture m'a décontenancé au premier jet. Il faut dire que le début est pour le moins original: 12 pages sans texte d'un énigmatique héros qui joue au mannequin et trucide et scalpe (presque) tout ce qui bouge, cela m'interroge. Comme j'ai la version Glénat 1981, le visuel n'arrange rien avec ses couleurs très fades et datées. Même si on s'aperçoit que Joe n'est pas muet, la suite reste très longtemps énigmatique dans le sillage de l'indien qui rend justice d'une façon tranchée. Il faut attendre la rencontre avec le sergent Fox pour approcher la finesse du récit de Pratt. On retrouve alors les thématiques chères à l'auteur, aventure, identité des peuples colonisés, liberté et justice. En revêtant la tunique rouge si prestigieuse sur sa peau rouge héritière du prestige de ses ancêtres Joe entre forcément en conflit identitaire. Il en résulte un chemin chaotique où la violence( les oiseaux, sa sœur) succède à la bienveillance ( le bébé, les époux). La confrontation finale entre Fox et Joe d'abord en paroles puis en regards puis en action est un vrai moment d'anthologie.
Le graphisme est du pur Pratt déjà abouti même si certaines cases m'ont fait tiquer. A l'inverse les scènes de canoé ou la marche finale des deux hommes sont d'une très belle fluidité dans les expressions gestuelles.
Une lecture déconcertante mais qui propose beaucoup de richesses.
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Habemus Bastard
Arf 3 ou 4* mon cœur balance, on est sur du bon blockbuster divertissant et bien réalisé. Le fameux 3,5 ;) Un diptyque pas bien profond mais qui joue habilement avec un petit côté amoral. La lecture ne réserve pas de grandes surprises mais se révèle plaisante malgré quelques clichés, ça déroule et ça va rapidement au but. La partie graphique est toujours très bonne, on ne présente plus le savoir faire de Sylvain Vallée. C’est parfaitement orchestré. Un fond un peu trop léger à mon goût mais ça reste le seul vrai défaut decelé. Il faut dire que je ne suis pas archi fan d’histoires de truands à la française mais celle-ci a su me convaincre, je bonifie ma note. Ceux qui aiment le genre se régaleront.
Chevrotine
Chevrotine, c'est l'histoire d'une sorcière élevant seule sa marmaille, une flopée d'enfants issus de pères différents, vivant une vie très atypique, avançant et bravant les obstacles avec un flegme à toute épreuve. Ah, et aussi elle tue parfois des touristes pour les manger ensuite, et le chien parle, et il y a des histoires de voyages dans le temps, de tueurs à gages télépathes, de personnages quasiment immortels, … Vous l'aurez compris, ici le récit tend vers l'absurde. Ici, les prospecteurs creusent pour trouver le sens de la vie, le cancer est littéralement un crabe parlant et parfaitement insupportable, la poétesse se déplace de ville en ville pour livrer ses poèmes avec l'aide de son cafard. On mélange les genres, le fantastique, la SF, le comique, le tragique, avec un brin de poésie pour la forme. C'est con, mais les dialogues assez bien construits, vraiment toniques, font marcher le tout et donnent une très belle forme à l'œuvre. Beaucoup de jeux de mots, quelques métaphores, une pincée de références, des répliques qui s'enchaînent avec peps et rythme, une désinvolture presque absurde face aux évènements, … Il n'y a pas à dire, la formule est atypique mais marquante. Il y a aussi le dessin de Nicolas Gaignard, que je ne connaissais pas avant cela, mais que j'ai trouvé très joli. Les personnages ont tous une apparence marquée et le joli travail de noir et blanc contrasté avec quelques touches de pastel est vraiment beau. Allez, coup de cœur ! (Note réelle 3,5)
Méridien
Une BD qui ravive en moi l'intérêt pour ces explorateurs, savants et hommes de sciences qui partirent explorer le monde sur des coques de noix, faisaient avant tout fonctionner leurs cervelles mais devaient également composer avec l'environnement naturel sauvage et hostile. Cette BD est à la fois une sorte d'hommage à cette période et ces personnes, mais aussi un aperçu du monde colonial de l'Amérique Latine alors qu'elle n'est pas encore cartographiée. Le récit dépeint plusieurs personnages de ce voyage étrange, empreint de bonne volonté scientifique, contrarié par des intérêts privés, enrayé par des accidents, des tensions, des catastrophes. L'ensemble révèle à la fois les caractères des personnages mais aussi un peu plus ce qu'était ce Pérou, source de richesse de l'Espagne catholique mais également mouroir de milliers d'indiens, nouveauté vivante pour une Europe qui ne peut tout appréhender ... La BD découpe l'ensemble (qui s'étale sur près de dix ans) en scénettes qui permettent de saisir ce que furent ces expéditions. A la fois politiquement, socialement, scientifiquement et culturellement. Il est étonnant de voir comment chacun finira lors de ces diverses opérations, de la mort à la folie en passant par le succès et l'infortune. Le trait de Briac m'a surpris par son utilisation des couleurs et des visages taillés, aisément reconnaissable, tandis que le trait charbonneux permet de jouer sur les aspects de la jungle, de la montagne mais aussi de la maladie et de la vie. C'est une très belle BD, le genre qui donne envie de regarder à nouveau les pages, tandis qu'elle détaille son monde. Amateurs de récits d'exploration, curieux qui veut s'intéresser aux sciences, lecteur occasionnel, tout le monde peut se retrouver dans cette BD. Elle interroge beaucoup par des procédés habiles (considérations des personnages, dialogues mais aussi animaux qui apportent un éclairage plus contemporain), tout en restant sur l'expédition et tout ce qu'elle provoqua. Une remarquable mise en scène de ce que furent les découvertes, dans le meilleur et le pire de l'humain. Saisissant !
Fannie la renoueuse
Joie et bonheur de retrouver Gess et ses contes de la pieuvre avec des histoires complexes mais parfaitement maitrisées ou le lecteur évolue dans un monde de fin XIXème siècle un brin fantasmé. Nous y croisons de sacrées gueules pas si caricaturales qu'un coup d’œil rapide pourrait laisser supposer. Depuis le début de ces aventures je suis un grand fan de Gess notamment grâce à la précision de son trait( son travail fait de multiples dessins en plongée dans l'album "Celestin et le cœur de Vendrezanne" est de toute beauté). Un très bel univers, je suis déçu d'avoir déjà lu les quatre tomes de cette série, je voudrais les découvrir comme j'invite le plus grand nombre à plonger dans ce Paris de mystères rempli de talents plus surprenant les uns que les autres.
L'Héritage fossile
Que voila une fort bonne surprise, et non je n'ai pas lu "la disquette molle", dont j'entends dire le plus grand bien. Ce qui m'a plu dans ce récit c'est tout d'abord le dessin qui a mon sens rend bien compte de l'immensité de la planète ou nos deux héros déambulent. L'espace y est rendu de belle manière et l'on sent bien la solitude, le côté interminable de cette quête à la recherche de morceau de vaisseau spatial. L'histoire est extrêmement bien construite et nous amène à ce dénouement pour le moins surprenant, mais qui est en accord parfait avec des thématiques fort actuelles. Pour moi une belle surprise que je ne saurais trop conseiller
Le Tour de Valse
Il a fallu beaucoup de temps pour que la réalité de l'univers concentrationnaire soviétique soit pleinement dévoilé. En 2008, quand Lapière et Pellejero proposent ce " Tour de valse" les révélations authentiques se sont multipliées et le secret n'est plus de mise. Toutefois j'ai trouvé cette série très intéressante pour les jeunes générations dans un devoir de mémoire sur la nocivité d'un régime totalitaire basée sur la délation et la terreur. Denis Lapière ne cherche pas le voyeurisme ni dans la violence ni dans le sexe malgré les nombreuses possibilités que lui offre le scénario. Ici les auteurs mettent en avant les non-dits, les interprétations fallacieuses utilisées par les mauvaises oreilles mais aussi la résilience des valeurs nobles qui sont les seules à pouvoir vaincre l'injustice. L'amour du couple Katia/Vitor simples ouvriers écrasés par une délation abjecte. La fraternité des anciens Zek vivants mais brisés. Les auteurs ont choisi la période du début des années 50. Toutefois la série ne prend pas de hauteur historique mais reste au niveau e l'intime. Le trait épais et souple de Pellejero donne une belle profondeur aux sentiments exprimés par ses personnages. La narration visuelle est fluide avec un beau dynamisme corporel. Les extérieurs sont soignés pour rendre l'ambiance de ces camps sibériens très crédible. Une belle lecture qui participe au devoir de mémoire pour ces malheureux qui ont subi les Goulags.
Petit pays
Je commencerai par le seul « reproche » que j’ai à faire à cette BD… et je mets bien « reproche » entre guillemets, puisqu’il s’agit plus d’une remarque : cet album est sombre, très sombre. Si vous lisez des BDs pour vous divertir ou vous évader de cette triste réalité, passez votre chemin. Mais c’est selon moi la seule raison de ne pas lire ce chef-d’œuvre. L’histoire du roman de Gaël Faye (dont est tirée la BD), a priori « pas autobiographique, mais inspirée de sa propre histoire » (source : Wikipédia), nous est contée via les yeux d’un enfant, Gaby. Cette approche narrative est judicieuse, sa vision naïve et son incompréhension face à l’horreur donnent beaucoup de force au récit. La dernière partie m’a bouleversé et beaucoup marqué. La réalisation de l’album est exemplaire, on sent que Sylvain Savoia et Marzena Sowa ont l’habitude de travailler ensemble (voir Marzi). L’entente est parfaite, la narration limpide, et le graphisme parvient à juxtaposer la beauté du Burundi et de sa population, et les horreurs des massacres. Je me retrouve complètement incapable de justifier une note autre que 5/5. Un album parfait dans le genre.
Jane face aux Sirènes
Jane est enrobée, Jane a des tâches de rousseurs, Jane n'est pas considérée comme très jolie, et comble du malheur son horrible cousin compte bien la déposséder de la propriété de ses parents suite à la mort de ces derniers. Sa seule chance est de trouver quelqu'un qui accepte de l'épouser, car une femme seule ne peut toucher d'héritage. Jane pense demander à Peter, le beau garçon du village, s'il accepterait bien, mais ce dernier se fait mystérieusement enlever par une très jolie… sirène ?! Vous l'aurez sans doute compris à mon résumé, l'album tourne autour du sujet de l'apparence. On oppose la gentille Jane, rejetée par les autres pour son apparence et manquant de confiance en elle, aux sirènes, des beautés parfaites parfaitement obnubilées par leur apparence et à la personnalité beaucoup moins sympathique. Une héroïne hors des canons de beautés, une antagoniste vaniteuse, un beau garçon ignorant l'héroïne, un garçon plus simple l'appréciant à sa juste valeur, ... Le fond est classique, mais je trouve que Vera Brosgol arrive à redonner à cette formule un certain vent de fraîcheur. Je trouve même que la réflexion et le propos sur l'apparence physique est plus poussée, ou en tout cas moins préchi-précha, que ce que j'ai pu voir dans d'autres œuvres tout public comme celle-ci. Ici, on aborde le fait que, bien que l'apparence physique ne devrait pas être un argument de sympathie ou de succès, tant que les gens continueront de se forger des opinions basées sur les apparences, cette règle restera malheureusement en vigueur. Cela n'a l'air de rien mais j'ai sincèrement rarement vu ce propos mis à disposition de la jeunesse (et je n'aurais pas craché dessus dans ma propre jeunesse...). Au-delà de la beauté et de la vanité, l'album aborde également la question féminine, malheureusement liée à l'apparence dans nos sociétés. Jane ne peut hériter de ses parents car elle est une femme, la société la pousse au mariage pour avoir des droits, son propre corps est jugé et critiqué à longueur de journée, les gens lui font souvent la réflexion qu'elle devrait sans doute tout bonnement arrêter de manger pour perdre du poids, … Le sujet de la nourriture et des privations concerne aussi les sirènes, d'ailleurs. Je ne rentrerais pas davantage dans les détails de l'intrigue, mais je dirais tout de même que la conclusion de l'histoire est simple et touchante, que ce qu'il faut retenir est que, non seulement l'apparence ne fait pas tout, mais aussi qu'il faut savoir se relâcher et mettre de côté certaines pressions sociales pour se sentir bien dans sa peau. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la scène et la discussion devant le miroir (quand vous y serez, vous verrez de quoi je parle). J'ai personnellement beaucoup aimé cette histoire, même si elle était simple, même si le message me paraissait évident. Comme dit plus haut, j'ai trouvé l'histoire fraîche et plaisante à lire, les dessins de Vera Brosgol sont très jolis (j'aime particulièrement ses visages), les personnages sont attachants, le message sous-jacent est simple et bénéfique, ... Simple donc, mais efficace. Je conseille la lecture de l'album. (Note réelle 3,5)
Racines (Delcourt)
De Lou Lubie scénariste je n'ai lu que Eurydice, avec cet album je vais découvrir une autre facette de cette autrice. Je n'étais pas très attiré par le graphisme de Lou Lubie lors de mes nombreux feuilletages des albums où elle officiait en tant que dessinatrice. J'ai donc décidé de passer outre ma première impression. Et j'ai bien fait. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il m'a enthousiasmé, mais je lui reconnais beaucoup de charme avec son trait fin, précis et tout en rondeur. Un dessin qui amène une certaine douceur au récit. Une mise en page soignée et de belles couleurs complètent le tableau. Du bon boulot et une agréable surprise. Je ne m'attendais pas à lire quelque chose d'aussi instructif et captivant avec un sujet aussi futile - à première vue - que les cheveux. Mais des cheveux crépus. Et là, Lou Lubie m'a bluffé par la richesse de son scénario. Pour le personnage de Rose, on sent qu'elle pioche dans sa vie personnelle, elle est de La Réunion, elle a des parents créoles, elle a la peau blanche et une tignasse crépue, tout comme Rose. Je ne m'imaginais pas les conséquences que peuvent occasionner de tels cheveux dans la vie quotidienne et dans le regard des autres. Un récit qui saura démêler les nœuds de cette discrimination capillaire par la qualité de sa narration. Elle est passionnante, enrichissante et drôle. J'aime beaucoup le titre de cet album, le mot < racines > peut avoir plusieurs sens. Lecture conseillée.
Jesuit Joe
Je suis fan de Pratt mais je dois avouer que cette lecture m'a décontenancé au premier jet. Il faut dire que le début est pour le moins original: 12 pages sans texte d'un énigmatique héros qui joue au mannequin et trucide et scalpe (presque) tout ce qui bouge, cela m'interroge. Comme j'ai la version Glénat 1981, le visuel n'arrange rien avec ses couleurs très fades et datées. Même si on s'aperçoit que Joe n'est pas muet, la suite reste très longtemps énigmatique dans le sillage de l'indien qui rend justice d'une façon tranchée. Il faut attendre la rencontre avec le sergent Fox pour approcher la finesse du récit de Pratt. On retrouve alors les thématiques chères à l'auteur, aventure, identité des peuples colonisés, liberté et justice. En revêtant la tunique rouge si prestigieuse sur sa peau rouge héritière du prestige de ses ancêtres Joe entre forcément en conflit identitaire. Il en résulte un chemin chaotique où la violence( les oiseaux, sa sœur) succède à la bienveillance ( le bébé, les époux). La confrontation finale entre Fox et Joe d'abord en paroles puis en regards puis en action est un vrai moment d'anthologie. Le graphisme est du pur Pratt déjà abouti même si certaines cases m'ont fait tiquer. A l'inverse les scènes de canoé ou la marche finale des deux hommes sont d'une très belle fluidité dans les expressions gestuelles. Une lecture déconcertante mais qui propose beaucoup de richesses.