Ah, la bonne surprise !
Premier album de cet auteur, et déjà la barre est haut placée !
Le début de l'histoire -- le retour de Lanzo dans sa cité natale -- fait très cliché, mais c'est si bien mis en scène, le dessin est si expressif et convaincant, qu'on est rapidement conquis.
Les personnages sont dans l'ensemble simples, assez monolithiques de caractère (le grand-père Mattei par exemple, méchant comme une teigne, hargneux, ignoble : un vrai bonheur), mais... complètement efficaces par rapport à leur rôle, et vraiment attachants.
De plus certains éléments sont très bien exploités. Quasiment aucune bête idée reçue sur les banlieues ou les cités, et quand il y en a ils sont utilisés intelligement. L'élément principal, le retour de l'enfant prodigue, trouve ici une interprétation magistrale : à la fois dure et tendre, elle laisse un sentiment de doux/amer, nous parle de nos rêves, de nos illusions, mais aussi de solitude, d'amitié, et de sacrifice. Et les policiers, aaah, ces policiers gentiment caricaturés, ils me plaisent ! :)
Lanzo -- et nous avec -- est entraîné dans quelque chose qu'il ne maîtrise absolument pas, il ne fait rien, ce sont les choses qui se font d'elles-mêmes, et lui reste là à regarder, jurant parfois, mais finalement assez passif...
Cet album m'a plu dès le premier chapitre, et jusqu'à la fin. Empli d'une vision joyeuse de l'Homme et du monde, il fait naître un sourire bêtement persistant.
Bref, un véritable petit bijou ! :)
Franchement, dès que j' ai vu la première partie dans Lanfeust mag, j' ai voulu l'acheter !
Y'a qu'à voir la couverture pour voir le talent du dessinateur, des doubles pages sublimes, des effets de lumière magnifiques...
Côté scenario, on voit que Istin s'est beaucoup inspiré du "seigneur des anneaux", vu que c'est ce livre qui lui a donné envie de créer cette série.
Mais, seulement graphiquement cela vaut le coup d'acheter cette bd !
C'est la série qui m'a fait découvrir la bd, de superbes dessins dans un monde magique et plein de malice, un humour omniprésent avec une pointe de charme et d'érotisme bien mignon. Bref une serie culte immanquable !
J'avais déjà beaucoup aimé le 1er cycle. Tout d'abord l'histoire est bien ficelée à travers chaque album on découvre, avec parcimonie, une extraordinaire machination et la présence de mystérieuses créatures (anges ou démons ?).
Les dessins et les couleurs parviennent à insuffler le rythme nécessaire à cet excellent scénario et sont d'une très bonne qualité.
Le nouvel album "Rencontres" me conforte dans cette opinion positive et a le mérite de relancer l'histoire de façon remarquable !
De nouveaux personnages apparaissent, de nouvelles questions se posent...
Vivement la suite !!!
En choisissant la note à mettre à cette extraordinaire série, la seule question que je me suis posé a été : est-ce meilleur ou pas que la trilogie Nikopol. Autant dire qu'on est à un niveau assez haut et que le 5 étoiles ne me paraît pas galvaudé.
Bilal peut être critiqué, il peut avoir le melon et les chevilles qui enflent, toujours est-il qu'il n'y a pas beaucoup d'auteurs dans la BD actuelle ayant son talent. Dans les deux premiers volets de cette trilogie, Bilal s'interroge, entre autres, sur la pérennité de la mémoire et son utilisation, sur la connaissance et la technologie comme armes d'asservissements, sur l'origine de l'humanité, sur la guerre et le dogme religieux, le tout sur fond de SF inventive et visionnaire. Son grand mérite est de mêler ces thèmes parfois assez hétérogènes sans jamais ni perdre le lecteur ni s'emmêler lui-même les pinceaux ou faire preuve de mièvrerie. Il exploite ses (nombreuses) idées et les relie entre elles de façon absolument magistrale. On retrouve le Bilal de "Froid Equateur", mêlant à la fois son amour et son dégoût de l'humanité.
Sur la forme, je suis plus que séduit. C'est du grand Bilal et, contrairement aux apparences, je suis loin d'être un fan transi de la première heure. Ma réceptivité à son art n'en est donc que plus étonnante. Le passage sur la soirée "All White" est un véritable chef d'oeuvre. Seuls bémols : l'abus de mots anglais (I remember) au milieu de phrases en français donne un "cachet" que je ne 'apprécie que modérément. Il a de plus tendance à abuser légèrement des textes pleines pages ce qui est parfois un peu usant. En même temps lire Bilal n'a jamais été facile, c'est juste que ça coupe un peu le rythme à mon goût.
La narration enfin est vraiment brillante: après un premier tome essentiellement centré sur Nike, le deuxième tome voit chacun des personnages parler à la première personne dans chaque "chapitre" dont il est le héros, ceux-ci finissant par se rencontrer. Le tome 2 est probablement plus fluide à ce niveau mais je ne le trouve pas pour autant supérieur au premier qui me paraît presque plus ambitieux (peut-être est-ce aussi l'effet de surprise).
Et pour en revenir à la question du début : est-ce meilleur que la trilogie Nikopol, moi qui en suis très fan, je dirais que c'est parti pour l'être effectivement. "La femme piège", quoi qu'étant graphiquement le plus bel album jamais fait par Bilal à mon avis, paraît parfois un peu vide (en même temps tout est relatif et puis ça permet d'apprécier les dessins !). Rien de cela ici jusqu'à présent. Une oeuvre majeure à n'en pas douter.
Premièrement j'adore le dessin, je le trouve magnifique. Deuxièmement il y a des femmes nues toutes les trois pages, ça aide à apprécier le dessin. :)
Plus sérieusement, ce premier tome est un franc succès. Ca fait penser à "Mother" de Sorel, en nettement plus réussi. L'intrigue, mêlant policier et fantastique, démarre extrêmement bien, gardant suffisamment de mystère pour nous nous donner l'envie de se précipiter sur la suite. On oscille entre fantasmes de Grèce antique, enlèvements sordides, folie meurtrière et télékinésie. Et pourtant ce patchwork d'idées et de thèmes ne noie pas l'intérêt de l'histoire. Bref, histoire soignée, dessin léché et original, je suis admiratif et conquis. Une superbe découverte.
Lorsqu'un occidental s'attaque à une évocation du Japon médiéval, on a le plus souvent droit à une accumulation de clichés exotiques qui personnellement m'énervent vite (voir "Shogun" au niveau des romans, ou Le Vent des Dieux en BD, voire "les contes du 7e souffle").
Dans "Kogaratsu", rien de tout ça. Je retrouve la même atmosphère si particulière des romans japonais, les thèmes chers à la culture japonaise, bref "l'esprit" japonais.
Un de mes amis dit qu'il n'a réussi à comprendre cette BD (et donc à accrocher) qu'après s'être mis aux arts martiaux. C'est peut-être vrai. Il faut peut-être être "initié" à la culture japonaise pour apprécier "Kogaratsu".
Le dessin de Michetz est une pure merveille, même si malheureusement il se laisse un peu aller à la facilité dans les derniers tomes.
Quant au scénario, j'aime ses fins amorales, son réalisme, ses ambiances douces-amères, son ambiguïté. Aucun manichéisme, aucune morale, juste des fables qui incitent à réfléchir sur le monde et sur l'homme (bizarrement, cette BD me rappelle certaines nouvelles de Maupassant). C'est une BD intelligente.
Alors, bien sûr, les tomes sont de qualité variable. Les derniers sont moins bons, les premiers pas totalement maîtrisés (mais très bons quand même). Mais "par delà les cendres" et "l'autre moitié du ciel" comptent parmi mes albums préférés, toutes BDs et tous supports confondus.
C'est le genre de BDs que j'adore mais que je ne conseillerai à personne, parce qu'elle est vraiment TRES hermétique. Il faut la lire plusieurs fois, y réfléchir, en parler avec d'autres pour que s'imbriquent les éléments du puzzle et que tout s'éclaire (... ou consulter les passionnantes discussions des fans d'Andreas sur les forums de BdP). Une fois qu'on a compris, on ne peut qu'être admiratif devant la maîtrise narrative d'Andreas.
C'est une BD vraiment très impressionnante, mais il faut du courage pour s'y attaquer.
N.B : ma critique ne concerne que "Cyrrus", "Mil" n'a que peu d'intérêt à mes yeux. C'est "Mil" qui est résumé ici, et j'ai l'impression que la critique de Clémentine ne parlait absolument pas de "Cyrrus".
J'hésite... 3 ou 4 étoiles? Bon disons 4 malgré certaines réserves. Tout d’abord celles concernant la réalisation de l'album. C'est quoi ces pixels? S'ils sont voulus par l'auteur, ce n'est pas du plus bel effet. Si c'est dû à l'éditeur, je ne le félicite pas...
De son côté, la mise en couleur, faite pour l'éditeur français, est sympa mais franchement dispensable.
Côté traduction, il faut remercier le traducteur d'avoir ajouté en bas de pages des notes concernant des traits de la culture américaine qu'un européen ne connaît pas (notamment celles concernant le paysage télévisuel américain). Heureusement que Dargaud n'a pas engagé un traducteur qui aurait essayé en vain d'adapter ces allusions à la française. Comme c'était le cas pour "Tank Girl" dans lequel on trouvait des allusions à Michel Drucker là où il y avait sans doute autre chose...
Le dessin est sympa mais loin d'être transcendant, on le trouve vite monotone. Ces deux gosses noirs s'installent dans un quartier blanc, ok... mais on ne voit pas grand chose de ce quartier. Un peu plus de détails dans les décors nous aiderait à donner un peu plus de corps à leur situation. Or, comme c'est souvent le cas dans les strips, l'auteur se concentre sur les personnages au détriment du reste. Généralement c'e n'est pas trop dérangeant, mais ici...oui.
"Halala le ArzaK, il est train de tout descendre en flèche... Pourquoi il met 4 étoiles alors?" Et bien c'est très simple : ce qui fait que j'accroche vraiment à cette série, c'est la justesse de ton, la dérision permanente sur un sujet pourtant extrêmement délicat : les relations blancs/noirs aux USA, le racisme, l’intégration, l’inégalité des niveaux de vie. Les personnages sont réellement attachants, élément indispensable au genre (le strip).
Le tout c'est de savoir si ces gags, tournant pratiquement toujours autour des mêmes sujets, ne vont pas, dans les tomes suivants, s'épuiser et tomber dans la caricature de la caricature...
Pour l'instant, ça tient très bien la route. Wait and see...
L'avis de Don Lope résume plutôt bien ce que je pense de ce 1er tome.
Ce 1er tome annonce une suite qui risque d'être excellente. c'est presque un prologue en fait, mais pas le truc chiant qui ne fait que placer les acteurs, non, plutôt un prologue qui nous en met déjà plein les mirettes et qui nous donne l'eau à la bouche.
Alors oui, je me suis régalé :)
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L'Echangeur
Ah, la bonne surprise ! Premier album de cet auteur, et déjà la barre est haut placée ! Le début de l'histoire -- le retour de Lanzo dans sa cité natale -- fait très cliché, mais c'est si bien mis en scène, le dessin est si expressif et convaincant, qu'on est rapidement conquis. Les personnages sont dans l'ensemble simples, assez monolithiques de caractère (le grand-père Mattei par exemple, méchant comme une teigne, hargneux, ignoble : un vrai bonheur), mais... complètement efficaces par rapport à leur rôle, et vraiment attachants. De plus certains éléments sont très bien exploités. Quasiment aucune bête idée reçue sur les banlieues ou les cités, et quand il y en a ils sont utilisés intelligement. L'élément principal, le retour de l'enfant prodigue, trouve ici une interprétation magistrale : à la fois dure et tendre, elle laisse un sentiment de doux/amer, nous parle de nos rêves, de nos illusions, mais aussi de solitude, d'amitié, et de sacrifice. Et les policiers, aaah, ces policiers gentiment caricaturés, ils me plaisent ! :) Lanzo -- et nous avec -- est entraîné dans quelque chose qu'il ne maîtrise absolument pas, il ne fait rien, ce sont les choses qui se font d'elles-mêmes, et lui reste là à regarder, jurant parfois, mais finalement assez passif... Cet album m'a plu dès le premier chapitre, et jusqu'à la fin. Empli d'une vision joyeuse de l'Homme et du monde, il fait naître un sourire bêtement persistant. Bref, un véritable petit bijou ! :)
Le Seigneur d'Ombre
Franchement, dès que j' ai vu la première partie dans Lanfeust mag, j' ai voulu l'acheter ! Y'a qu'à voir la couverture pour voir le talent du dessinateur, des doubles pages sublimes, des effets de lumière magnifiques... Côté scenario, on voit que Istin s'est beaucoup inspiré du "seigneur des anneaux", vu que c'est ce livre qui lui a donné envie de créer cette série. Mais, seulement graphiquement cela vaut le coup d'acheter cette bd !
Lanfeust de Troy
C'est la série qui m'a fait découvrir la bd, de superbes dessins dans un monde magique et plein de malice, un humour omniprésent avec une pointe de charme et d'érotisme bien mignon. Bref une serie culte immanquable !
Le Chant des Stryges
J'avais déjà beaucoup aimé le 1er cycle. Tout d'abord l'histoire est bien ficelée à travers chaque album on découvre, avec parcimonie, une extraordinaire machination et la présence de mystérieuses créatures (anges ou démons ?). Les dessins et les couleurs parviennent à insuffler le rythme nécessaire à cet excellent scénario et sont d'une très bonne qualité. Le nouvel album "Rencontres" me conforte dans cette opinion positive et a le mérite de relancer l'histoire de façon remarquable ! De nouveaux personnages apparaissent, de nouvelles questions se posent... Vivement la suite !!!
Le Sommeil du Monstre
En choisissant la note à mettre à cette extraordinaire série, la seule question que je me suis posé a été : est-ce meilleur ou pas que la trilogie Nikopol. Autant dire qu'on est à un niveau assez haut et que le 5 étoiles ne me paraît pas galvaudé. Bilal peut être critiqué, il peut avoir le melon et les chevilles qui enflent, toujours est-il qu'il n'y a pas beaucoup d'auteurs dans la BD actuelle ayant son talent. Dans les deux premiers volets de cette trilogie, Bilal s'interroge, entre autres, sur la pérennité de la mémoire et son utilisation, sur la connaissance et la technologie comme armes d'asservissements, sur l'origine de l'humanité, sur la guerre et le dogme religieux, le tout sur fond de SF inventive et visionnaire. Son grand mérite est de mêler ces thèmes parfois assez hétérogènes sans jamais ni perdre le lecteur ni s'emmêler lui-même les pinceaux ou faire preuve de mièvrerie. Il exploite ses (nombreuses) idées et les relie entre elles de façon absolument magistrale. On retrouve le Bilal de "Froid Equateur", mêlant à la fois son amour et son dégoût de l'humanité. Sur la forme, je suis plus que séduit. C'est du grand Bilal et, contrairement aux apparences, je suis loin d'être un fan transi de la première heure. Ma réceptivité à son art n'en est donc que plus étonnante. Le passage sur la soirée "All White" est un véritable chef d'oeuvre. Seuls bémols : l'abus de mots anglais (I remember) au milieu de phrases en français donne un "cachet" que je ne 'apprécie que modérément. Il a de plus tendance à abuser légèrement des textes pleines pages ce qui est parfois un peu usant. En même temps lire Bilal n'a jamais été facile, c'est juste que ça coupe un peu le rythme à mon goût. La narration enfin est vraiment brillante: après un premier tome essentiellement centré sur Nike, le deuxième tome voit chacun des personnages parler à la première personne dans chaque "chapitre" dont il est le héros, ceux-ci finissant par se rencontrer. Le tome 2 est probablement plus fluide à ce niveau mais je ne le trouve pas pour autant supérieur au premier qui me paraît presque plus ambitieux (peut-être est-ce aussi l'effet de surprise). Et pour en revenir à la question du début : est-ce meilleur que la trilogie Nikopol, moi qui en suis très fan, je dirais que c'est parti pour l'être effectivement. "La femme piège", quoi qu'étant graphiquement le plus bel album jamais fait par Bilal à mon avis, paraît parfois un peu vide (en même temps tout est relatif et puis ça permet d'apprécier les dessins !). Rien de cela ici jusqu'à présent. Une oeuvre majeure à n'en pas douter.
Chimères
Premièrement j'adore le dessin, je le trouve magnifique. Deuxièmement il y a des femmes nues toutes les trois pages, ça aide à apprécier le dessin. :) Plus sérieusement, ce premier tome est un franc succès. Ca fait penser à "Mother" de Sorel, en nettement plus réussi. L'intrigue, mêlant policier et fantastique, démarre extrêmement bien, gardant suffisamment de mystère pour nous nous donner l'envie de se précipiter sur la suite. On oscille entre fantasmes de Grèce antique, enlèvements sordides, folie meurtrière et télékinésie. Et pourtant ce patchwork d'idées et de thèmes ne noie pas l'intérêt de l'histoire. Bref, histoire soignée, dessin léché et original, je suis admiratif et conquis. Une superbe découverte.
Kogaratsu
Lorsqu'un occidental s'attaque à une évocation du Japon médiéval, on a le plus souvent droit à une accumulation de clichés exotiques qui personnellement m'énervent vite (voir "Shogun" au niveau des romans, ou Le Vent des Dieux en BD, voire "les contes du 7e souffle"). Dans "Kogaratsu", rien de tout ça. Je retrouve la même atmosphère si particulière des romans japonais, les thèmes chers à la culture japonaise, bref "l'esprit" japonais. Un de mes amis dit qu'il n'a réussi à comprendre cette BD (et donc à accrocher) qu'après s'être mis aux arts martiaux. C'est peut-être vrai. Il faut peut-être être "initié" à la culture japonaise pour apprécier "Kogaratsu". Le dessin de Michetz est une pure merveille, même si malheureusement il se laisse un peu aller à la facilité dans les derniers tomes. Quant au scénario, j'aime ses fins amorales, son réalisme, ses ambiances douces-amères, son ambiguïté. Aucun manichéisme, aucune morale, juste des fables qui incitent à réfléchir sur le monde et sur l'homme (bizarrement, cette BD me rappelle certaines nouvelles de Maupassant). C'est une BD intelligente. Alors, bien sûr, les tomes sont de qualité variable. Les derniers sont moins bons, les premiers pas totalement maîtrisés (mais très bons quand même). Mais "par delà les cendres" et "l'autre moitié du ciel" comptent parmi mes albums préférés, toutes BDs et tous supports confondus.
Cyrrus / Mil
C'est le genre de BDs que j'adore mais que je ne conseillerai à personne, parce qu'elle est vraiment TRES hermétique. Il faut la lire plusieurs fois, y réfléchir, en parler avec d'autres pour que s'imbriquent les éléments du puzzle et que tout s'éclaire (... ou consulter les passionnantes discussions des fans d'Andreas sur les forums de BdP). Une fois qu'on a compris, on ne peut qu'être admiratif devant la maîtrise narrative d'Andreas. C'est une BD vraiment très impressionnante, mais il faut du courage pour s'y attaquer. N.B : ma critique ne concerne que "Cyrrus", "Mil" n'a que peu d'intérêt à mes yeux. C'est "Mil" qui est résumé ici, et j'ai l'impression que la critique de Clémentine ne parlait absolument pas de "Cyrrus".
The Boondocks
J'hésite... 3 ou 4 étoiles? Bon disons 4 malgré certaines réserves. Tout d’abord celles concernant la réalisation de l'album. C'est quoi ces pixels? S'ils sont voulus par l'auteur, ce n'est pas du plus bel effet. Si c'est dû à l'éditeur, je ne le félicite pas... De son côté, la mise en couleur, faite pour l'éditeur français, est sympa mais franchement dispensable. Côté traduction, il faut remercier le traducteur d'avoir ajouté en bas de pages des notes concernant des traits de la culture américaine qu'un européen ne connaît pas (notamment celles concernant le paysage télévisuel américain). Heureusement que Dargaud n'a pas engagé un traducteur qui aurait essayé en vain d'adapter ces allusions à la française. Comme c'était le cas pour "Tank Girl" dans lequel on trouvait des allusions à Michel Drucker là où il y avait sans doute autre chose... Le dessin est sympa mais loin d'être transcendant, on le trouve vite monotone. Ces deux gosses noirs s'installent dans un quartier blanc, ok... mais on ne voit pas grand chose de ce quartier. Un peu plus de détails dans les décors nous aiderait à donner un peu plus de corps à leur situation. Or, comme c'est souvent le cas dans les strips, l'auteur se concentre sur les personnages au détriment du reste. Généralement c'e n'est pas trop dérangeant, mais ici...oui. "Halala le ArzaK, il est train de tout descendre en flèche... Pourquoi il met 4 étoiles alors?" Et bien c'est très simple : ce qui fait que j'accroche vraiment à cette série, c'est la justesse de ton, la dérision permanente sur un sujet pourtant extrêmement délicat : les relations blancs/noirs aux USA, le racisme, l’intégration, l’inégalité des niveaux de vie. Les personnages sont réellement attachants, élément indispensable au genre (le strip). Le tout c'est de savoir si ces gags, tournant pratiquement toujours autour des mêmes sujets, ne vont pas, dans les tomes suivants, s'épuiser et tomber dans la caricature de la caricature... Pour l'instant, ça tient très bien la route. Wait and see...
Chimères
L'avis de Don Lope résume plutôt bien ce que je pense de ce 1er tome. Ce 1er tome annonce une suite qui risque d'être excellente. c'est presque un prologue en fait, mais pas le truc chiant qui ne fait que placer les acteurs, non, plutôt un prologue qui nous en met déjà plein les mirettes et qui nous donne l'eau à la bouche. Alors oui, je me suis régalé :)