Les derniers avis (39144 avis)

Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Mèche rebelle
Mèche rebelle

C'est la petite et agréable surprise de la rentrée. Un scénario original où se mêlent les hommes (surtout les femmes) , les anges gardiens et la camarde, qui pour l'occasion a pris les traits de Madame, véritable Médusa de la mort ou Cruella selon les goûts. Sans réveler le contenu de l'histoire, cet album met en scène de façon magistrale la vie interrompue de Kim (surtout de ses conséquences), jeune ado de 15 ans. L'ambiance festive de Noël doublée d'un drame imminent, retracé par Zidrou, n'est pas sans rappeler "la vie est belle" de Franck Capra avec James Stewart (film des années 30). Le dessin de Matteo est classique, et cadre parfaitement avec les dessins du journal Spirou... de mon enfance. Bref, mon coup de coeur de cette rentrée.

24/09/2003 (modifier)
Par Arni
Note: 4/5
Couverture de la série Gargouilles
Gargouilles

Voilà une BD dont la réalisation surprend au premier coup d'oeil... Techniquement, les personnages et les décors sont proche d'un Disney, c'est du solide. Les couleurs bien choisies et les effets de lumière grandioses renforcent la grande fluidité du récit... L'histoire est assez simple, elle s'adresse avant tout au jeune public... Donc si vous êtes plus vieux, c'est le moment de retourner en enfance... Ca vaut le détour!

23/09/2003 (modifier)
Par ArzaK
Note: 5/5
Couverture de la série Mariko Parade
Mariko Parade

Boilet est un auteur à part. Sur tout les plans. Déjà, un auteur européen qui part vivre au Japon et devient mangaka, ce n’est pas banal ; à part Moebius, qui a vécu un moment là-bas, tout en ne faisant pas de manga pour autant, je n’ai pas d’autres exemples. Mais la véritable originalité de Boilet ne réside pas que dans cette particularité (même si ça fait partie du charme de son œuvre et que cela en est, d’une certaine manière, un des sujets principaux), sa réelle particularité réside dans autre chose : son sujet de prédilection : le sentiment amoureux. Pas besoin de vous faire un dessin… la bd européenne en parle si peu. Historiquement déjà, l’absence des femmes dans le bd classique européenne confinait à la misogynie, on ne peut pas dire que cela se soit spécialement arrangé avec le temps… Oui, aujourd’hui, les femmes sont bien là, en tant qu’héroïnes. Mais rarement en tant qu’objet de désir, le vrai désir, je ne parle pas de l’héroïne Soleil à qui ont a scotchés de gros seins pour faire baver les ados, mais du désir animé par les sentiments, de l’ivresse charnelle. Boilet ose ça, depuis 3615 Alexia, il parle du désir sans fausse pudeur, flirtant avec ce que certains considéreraient comme de la pornographie mais n’est en fait que de l’érotisme, le vrai. Pas étonnant que cet auteur se soit finalement cassé au Japon, là où moins pudibonds, dans l’imaginaire bédéphilique en tout cas, les Japonais aiment le mélange des genres et appellent une chatte une chatte. Boilet navigue en terrain vierge, toujours aux confins de l’auto-biographie et de l’auto-fiction, il nous livre une nouvelle fois, sa énième version de son amour déçu. Ce qui est amusant, c’est qu’ici, il parle de Mariko, qui lui avait servi de modèle pour un personnage fictif, dans l’épinard de Yukiko (de qui un mangaka français, (tiens…ça me dit quelque chose) tombait amoureux). Ici, il dévoile un peu plus le voile. Chose étrange, alors qu’il accepte enfin de faire de l’auto-biographie à visage découvert et à ne plus jouer le jeu de l’auto-fiction façon « c’est pas moi mais un peu quand même », il file le dessin à quelqu’un d’autre… une dessinatrice japonaise. L’histoire ne nous dit pas si son prochain album racontera son aventure avec cette dessinatrice :) Mais cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Il tombe déjà amoureux de ses modèles, je vois pas pourquoi il ne tomberait pas amoureux de sa dessinatrice… :D euh… je m’éloigne là… Que dire de ce dessin ? C’est très beau, très particulier, il y a une parenté claire avec le dessin de Boilet, mais ici, il y a quelque chose de plus doux, de plus féminin, de plus soyeux, que le dessin de Boilet qui a toujours eu un côté un peu « brut » (ce n’est pas un défaut, juste une particularité). Ce qui rend cet album encore plus particulier, c’est qu’il avait pour but premier de réunir quelques histoires courtes pour lesquelles Mariko avait également servis de modèle. Celles-ci, dessinées par Boilet lui-même, s’insèrent avec aisance dans l’histoire générale construite autour qui ne souffre pas, comme on pourrait le penser, du côté fourre-tout du projet. Le projet de la « Nouvelle manga », mouvement moderniste lancé par Boilet, qui se voudrait la « Nouvelle vague » du manga prend de plus en plus forme. Il rappelle en tout cas les premiers films de Godard, ceux dans lequel, le cinéaste, encore jeune, déjà intello, mais encore loin de ses préoccupations d’esthète devenu emmerdant, filmait la vie dans toute sa langueur et sa douceur mélancolique, je pense à un film comme « Vivre sa vie » dans lequel le cinéaste filmait sa petite amie comme un amoureux transi. Boilet a quelque chose du Godard du manga. Espérons juste que Boilet ne tombe pas à l’avenir, à l’instar du cinéaste vieillissant, dans l’auto-complaisance outrancière. Voilà, je donne cinq étoiles à ce manga, parce que je ne peux faire autrement. Ca me porte réellement. C’est si juste, c’est si fin. La description des sentiments est si parfaite. Loin d’une logique d’action, Boilet et Takahama flirtent avec le temps mort, le non-événement pour nous offrir des blocs de sentiments fugaces ou refoulés, avec une prestance qui me laisse pantois. C’est si rare en bd… rare de trouver à la fois cette intensité romanesque et cette légèreté, Boilet n’en fais jamais trop, il n’a pas besoin de forcer la dose ou de dramatiser son récit pour lui donner de l’ampleur. Pas de mélodrame, pas de pleurnicheries, pas de suicide… Il trouve la juste mesure entre l’insignifiant et le narratif (d’une certaine manière, ce récit n’est qu’un accumulation de détails, qui pris séparément n’ont aucuns sens réel). Ce flottement permanent crée une tension, fait du lecteur un acteur à part entière. On ne lit pas cette bd, on la vit, comme si l’espace d’un instant on était partie prenante de ce couple qui lentement, presque délicieusement, court à sa perte… Un bijou…

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Sky-Doll
Sky-Doll

Voilà une série qui m'a attiré par son originalité : originalité dans les couleurs, le style, le personnage de la poupée et aussi le scénario. Ce monde de religion-marketing me rappelle fortement celui de Sha (quoique je préfère le scénario de SkyDoll) et cette guerre entre adorateurs d'Agape et de Dominique me rappelle aussi Avant l'Incal en ce qui concerne le conflit entre anarcho-psychotiques d'un côté et la société décadente et ses tv-addicts de l'autre. Pourtant, malgré ces réminiscences scénaristiques, les auteurs ont su créer de l'originalité dans leur monde. Les personnages sont attachants et bien dessinés, et les couleurs sont esthétiques même quand elles se veulent kitschs. Pourtant à la lecture du tome 2, je ne me sens pas encore convaincu. Il m'apparaît tout d'abord quelques incohérences entre les comportements des personnages entre le tome 1 et le tome 2 comme si le scénario avait changé en cours de route. Puis l'histoire qui promettait au départ de pouvoir devenir originale et nouvelle, avec un développement intéressant des personnages de Noa et de ses deux compagnons de voyage, se recadre à la fin du tome 2 dans un scénario un peu bateau de complot politiques sans grand envergure avec l'option d'une éventuelle prophétie réalisée. En bref, j'attends des tomes suivants qu'ils me montrent que l'histoire de SkyDoll se révèle un peu moins superficielle qu'elle risque de le devenir si la tendance de la fin du tome 2 se poursuit. Après lecture du tome 3 : Le tome 3 s'est largement fait attendre mais le voilà enfin et le tome 4 est lui aussi annoncé. J'ai retrouvé avec plaisir le dessin et les couleurs que je trouve définitivement excellents. L'histoire pour sa part est assez confuse mais avec le temps, je me suis attaché à Sky Doll et même si le scénario ne me parait pas transcendant, je le lis avec un réel plaisir désormais. L'excellence du dessin et des couleurs porte vraiment cette BD qui autrement serait sans doute oubliée parmi les nombreuses BDs de SF au scénario sans grande originalité si ce n'est la reflexion sur la religion show-business. Mais pour une fois, ce superbe dessin suffit pour moi à me faire vraiment aimer cette série.

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5
Couverture de la série l'Incal
l'Incal

Dans un monde futuriste gigantesque, un détective privé minable se retrouve pris dans l'engrenage d'une aventure qui le dépasse complètement où se mêlent de la grande science-fiction et un côté mystique et quasiment divin. L'Incal est une œuvre grandiose qui mêle science-fiction, mysticisme et une forme d'humour cynique. Le scénario, sans être très complexe, déploie une aventure à la fois épique et inventive, qui a largement influencé le genre. Jodorowsky signe ici l'une de ses meilleures histoires, servie par le graphisme magistral de Moebius. Le style coloré des années 80, parfois jugé rebutant, fait selon moi partie intégrante du charme et de l'identité unique de cette série. L'univers de la cité-puits, ses multiples niveaux sociaux, et les décors impressionnants sont autant de preuves d'une imagination débordante. John Difool, anti-héros minable embarqué dans une histoire plus grande que lui, est incarné avec brio : son évolution, pleine d'humour et d'humanité, donne vie à cette aventure mystico-transcendantale. Les rebondissements s'enchaînent dans un décor à la fois réaliste et fantastique, mêlant attentats extra-terrestres, manipulations politiques et révélations cosmiques. La fin, plus rapide et plus mystique, peut dérouter mais reste cohérente avec l'ensemble. L'Incal est un monument de la BD de science-fiction, une œuvre innovante qui allie un univers foisonnant à une narration limpide. Pour moi, c'est un classique incontournable, dont la richesse graphique et narrative continue d'inspirer et de marquer les lecteurs, même plusieurs décennies après sa parution.

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5
Couverture de la série Peter Pan
Peter Pan

Excellent tant au niveau du graphisme que de l'intelligence et l'originalité avec lesquels le thème de Peter Pan a été revisité par Loisel. L'auteur nous offre un prequel particulièrement fort de l'oeuvre de J.M. Barrie. C'est à la fois très proche de l'esprit du Peter Pan que l'on connait et très loin de la gentillesse et de la grâce du dessin animé de Disney. Le récit est dur mais crédible, à la fois cruel et beau. L'état d'esprit enfantin est mis en scène dans ce qu'il a de gai, d'amusant mais aussi de dur et insouciant. Entre les scènes dans les quartiers sombres de Londres, le sort de Pan et les évènements du dernier tome, il y a de quoi avoir la gorge assez nouée par ce récit. Il se révèle non seulement intelligent mais il ne se laisse pas non plus cerner, à la manière de la fin ouverte de la série qui m'a beaucoup plu. Un immanquable dans toute bédéthèque.

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps
La Quête de l'Oiseau du Temps

Un classique de l'Heroic-Fantasy sublimé par la patte unique de Loisel. En quatre tomes seulement, La Quête de l'oiseau du temps déploie un univers riche et vivant, où chaque région traversée semble dotée d'une âme propre. Le ton oscille avec justesse entre l'épique, le mélancolique et le comique, sans jamais perdre en cohérence. L'ambiance est exceptionnelle : on a la sensation de vivre une grande aventure, portée par des personnages inoubliables. Bragon et Pélisse, duo central, marquent par leur force de caractère, leur humanité et une complicité aussi vibrante qu'attachante. La compagnie qui les entoure dégage une chaleur rare, rendant leur quête aussi prenante qu'émotive. Graphiquement, c'est un ravissement permanent. Le trait expressif de Loisel donne vie à des paysages somptueux et variés, à la fois exotiques et envoûtants. Chaque décor, chaque lieu traversé, invite au voyage, avec une richesse de détails qui contribue pleinement à l'immersion. Le scénario, bien que classique dans sa structure, évite les clichés et préfère creuser la psychologie de ses personnages. Et surtout, il offre un des plus beaux dénouements du genre : fort, émouvant, inoubliable. Une fin qui laisse une vraie empreinte, laissant le lecteur avec ce sentiment qui prend à la gorge et que l'on nomme Nostalgie.

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

Un chef-d'œuvre absolu. Watchmen est une œuvre qui transcende les genres, à la fois roman graphique, réflexion politique, essai philosophique et expérience sensorielle. Une histoire unique en son genre et ultra innovante pour l'époque, un scénario très intelligent, un univers uchronique détaillé, des personnages fouillés et originaux, une mise en scène exemplaire, une utilisation exceptionnelle du média qu'est la bande dessinée, et j'en passe... Le récit est si dense, si intelligemment construit, que chaque détail compte, chaque plan est signifiant. Alan Moore signe ici un scénario d'une maturité rare, une uchronie captivante, un monde en miroir du nôtre où les super-héros ne sont ni des modèles ni des sauveurs, mais des êtres profondément humains, faillibles, ambigus. Gibbons, de son côté, offre un dessin très structuré, parfois jugé rigide ou criard notamment par sa colorisation, mais qui se révèle d'une lisibilité exemplaire et sert avec brio la narration. Son découpage, ses arrière-plans, sa précision graphique participent pleinement à la lecture multiple du récit. Les personnages sont inoubliables : Manhattan et Rorschach surtout, incarnent deux visions opposées mais complémentaires de l'humanité, l'un froid et métaphysique, l'autre viscéral et nihiliste. Ils cristallisent l'un des grands thèmes de l'œuvre : qu'est-ce que l'homme, au fond ? À travers eux, Watchmen interroge notre rapport au pouvoir, à la morale, à la société, à la mémoire. Ce n'est pas qu'un comics culte, c'est une œuvre fondatrice. Intelligente, sombre, exigeante, dérangeante parfois, mais toujours passionnante. Un monument inclassable et inégalé, à lire et relire, comme on relit une grande œuvre littéraire.

23/09/2003 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Anita Bomba
Anita Bomba

Série SF au scénario délirant dans le sens où ça part dans tous les sens (on y sent l'auteur qui y est libre de mouvements et qui peut faire évoluer l'histoire comme ça l'amuse) voire un peu punk par l'ambiance. J'adore l'humour souvent politiquement incorrect qui en ressort. Les dessins sont bons aussi quoique les couleurs soient plutôt ternes au départ. Dommage que cette série s'arrête aussi brusquement.

23/09/2003 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Ombres et Désirs
Ombres et Désirs

Difficile de parler de l'Allemagne nazie dans une BD sans verser dans la politique (et donc donner son avis). Difficile également de parler de triangle amoureux sans verser dans le sordide et/ou le porno et/ou la sensiblerie extrême. C'est pourtant le pari réussi de ce one-shot réunissant des auteurs que tout aurait pu opposer... Warnauts, chroniqueur social plutôt fin, et Marc-Rénier, dessinateur d'histoires dans l'Histoire. Amateur de chevaux. Des croupes, on en trouve une dans cette histoire, celle de la jolie Elena, 17 ans, à la fois manipulatrice et ingénue, sujet et centre de la folie meurtrière qui naîtra de l'antagonisme, de la rivalité parfois purement virile opposant ses deux amants. Le dessin de Rénier est plus mature que la plupart de ses productions (à l'exception de Black Hills 1890), curieusement scrutateur du corps d'Elena et des travers de cette époque troublée. Le scénario de Warnauts est tout en nuances. Prenant le prétexte d'un fait divers, Warnauts et Marc-Renier s'attachent à nous faire vivre la tension d'une époque qui perd la tête, portée par des idées nationalistes et broyant tout sur son passage.

23/09/2003 (modifier)