Effectivement, si on achète une BD pour ne pas avoir à lire les textes, on ne peut être que déçu par B&M :). Le dessin date un peu mais la série n'est pas non plus d'hier. Elle est d'ailleurs bien dans son temps et elle a fait rêver beaucoup de monde dans les années 50 à 60, elle avait d'ailleurs plus de succès que Tintin dans l'hebdo du même nom. Souvent théâtrale (normal pour un ex-barython), cette série essaye de revisiter tous les grands thèmes classiques du fantastique scientifique et elle s'y emploie bien. Jacobs était un maniaque du détail et il se documentait sur tout, planchant parfois laborieusement sur ses vignettes. C'est lui qui est à l'origine du style Tintin dans toute sa splendeur documentaire lors des parutions en albums couleurs d'après guerre dans lesquels il retravailla les cases. Jacques Martin (Alix - Lefranc) dira d'ailleurs que Jacobs avait "piégé" Hergé dans la précision...
Oui, ça manque un peu de femmes mais l'époque n'était pas propice aux courbes féminines et la censure agitait pour un oui ou pour un non ses ciseaux. Je signale que "Boule et Bill" avait été interdit en France à cette époque pour cause de dégradation de l'autorité parental (véridique).
Cette BD se laisse lire avec un bon fauteuil, du temps et une âme d'archiviste. Et on est pas volé contenu texte à lire et temps passé.
Les nouveaux auteurs sont assez bien dans la continuité, le dessin est propre, le scénario assez touffu mais il manque ce zeste jacobien qui fait bien prendre la sauce.
L'auteur est né avant la guerre, et s'est beaucoup inspiré de son époque. Le dessin, vieilli et intuitif n'a pas évolué. Mais, ce n'est pas sur le dessin qu'il faut se concentrer, mais le scénario. Le suspense est fort bien tenu, et si "Le mystère de la grande pyramide" est devenu une référence bien souvent citée lorsqu'on parle d'égyptologie, c'est qu'il y a forcément quelque chose de spécial que Jacobs a su traduire dans son oeuvre. La série a pris un nouvel essor avec la reprise par Vanhamme, et les autres auteurs, mais, ce n'est plus tout à fait pareil. C'est plus Vanhammien, moins Jacobsien, plus punch-LargoWinchien, moins posé. Mais, bon, c'est encore très bien !!
Rhaaa, lovely ! "GunnM" On se demande si ce n'est pas le cri du primate guerrier cyberpunk qui entre en scène dans le Motorball. Mais ce n'est pas le cas! Elle s'appelle Gally : belle, sensuelle, douce, délicate, fragile, entêtée, ravissante. Ca, c'est pour l'héroïne. Autant de qualificatif pour l'histoire, tant son originalité que la qualité du scénario. Univers futuriste très particulier. Le premier tome n'est pas le meilleur. Je l'ai découvert à l'armée (je n'avais pas les pieds plats). On était onze. L'un de nous a ramené les trois premiers tomes. Au premier, fallait s'accrocher, mais alors après, wow ! A la fin du service, j'avais acheté les quatre tomes (le 4 était aussi sorti), et ma nouvelle chambrée me demandait le tome cinq. La série de 1 à 9 est sensationnelle. Très recommandée.
GunnM Last Order est un peu plus conceptuelle. On peut avoir du mal à accrocher. Mais, le tome trois augure d'une suite décapante, comme la première série. L'auteur pose le biniou, ça prend un peu de temps, et quand l'action démarre, on décolle à la verticale.
A acheter pour Noël, vous ferez toujours plaisir à quelqu'un.
Aaah Yoko. Autrefois, à la fin des bd, on avait la liste des séries publiées par le journal de Spirou. "Yoko Tsuno" arrivait à la fin (forcément). A l'époque, 10 ans, j'étais branché "Spirou", "Lucky Lucke",... Et pis un copain qui collectionnait les BD m'en a montré une, je crois que c'était "les Titans". La vache, le dessin ! Vous saviez que l'avion de Mr Carredas, dans "Vol 714 pour Sydney" avait été dessiné par R. Leloup ? Son truc, c'est les appareils qui volent. Pour ça, il n'a jamais perdu le pinceau.
Par contre, pour les personnages : le teint de velours de Yoko évolue avec le temps, son caractère aussi. Perso, je préfère des albums comme "l'orgue du diable", "la proie et l'ombre" ou encore "l'astrologue de Bruges" en raison de la qualité du dessin, ou alors "les 3 soleils de Vinea" pour la plongée dans l'imaginaire spacial de l'auteur. Par contre, l'évolution des sentiments des personnages, ça, c'est le truc qui coince. Au départ de la série, c'est assez neutre. La Yoko a un fichu caractère, garçon manqué, "je fonce", mais peu à peu, ça deviendrait presque niveau "Feux de l'amour". Mais, outre cet aspect, c'est une série que j'achète les yeux bandés. Chaque album est original, travaillé, bref, vraiment bien.
On pourra repprocher à cet album d'être trop noir, trop triste, trop négatif, mais Larcenet déverse ici tout ce poids qui lui pèse sur la conscience de manière si osée et si travaillée (il n'y a qu'à voir l'image qu'il utilise pour décrire le passage de l'enfance à l'âge adulte) qu'on ne peut qu'applaudir. Et puis chacun s'y reconnaîtra forcément, car on retrouve ici quantité de peurs et de phobies qu'on a tous connus un jour, de manière plus ou moins importante.
Vraiment, merci Mr. Larcenet pour cette initiative si osée et si rare (comme l'album, malheureusement), et bravo pour votre franchise.
Selon moi, une des plus grandes séries d'HF qui existent ! Enfin, si on aime ce genre d'HF. Ah, vous aimez les thrillers psychologiques se déroulant chez les Elfes et les Nains ? Euh, désolé, passez votre chemin. Vous voulez vivre une aventure fabuleuse dans un monde génial, avec de nombreuses références et un humour à toute épreuve ? Bienvenue chez nous, alors !
Je dois dire que je n'ai pas découvert "Lanfeust de Troy" tout seul. On m'a offert un tome, puis j'ai acheté le reste de la série. Le dessin me rebutait un peu dans les premiers albums (trop "carré"), mais il a fini par prendre un look sympa. Tant qu'aux couleurs... Ah, désolé pour Lencot, je préfère de loin celles de Guth et ses effets d'ordinateur. Et le scénario ? Ben, je suis candidat pour faire entrer Arleston au Panthéon après sa mort, voire de le nommer Dieu à la place de Dieu lui-même.
En bref, cette série est un incontournable de la BD que tout bon bédéphile (enfin, tout bédéphile aimant ce genre de BD) se doit de posséder. C'est vrai, quoi. Quand quelqu'un me demande ce que c'est que ce Lanfeust dont je lui rebats les oreilles, je lui passe la série toute entière.
Franchement, j'ai bien aimé cette BD... Et pas uniquement parce que ça se passe dans ma région et que je connais l'auteur !
A mi-chemin entre road-movie et polar, "Blues 46" est une BD assez atypique (du moins par rapport à ce que je connais de ce type de BD), mais qui reste très agréable à lire (encore plus si on connait un tant soit peu la région).
Les personnages sont assez sympas, surtout les méchants : de vrais cons comme on les aime mais qui, de temps en temps, nous sortent des super phrases ("Ma devise : penser en stratège, agir en barbare." dixit Le Piqueux) et des personnages atypiques (un ancien taxidermiste en retraite, un lord Anglais et sa fille, un chouette furet, etc.
A mon avis, cette BD est une des meilleures de Stalner, même si on peut être un peu rebuté par l'aspect des couleurs (eh oui, pas d'effets spéciaux à l'ordinateur, du "tout-à-la-main"), le dessin et le scénario sont excellents.
Ayako est une jeune fille à la destinée tragique. Victime de la vie, condamnée pour un seul crime, celui de vivre heureuse comme toute enfant de quatre ans...
Cette BD d'exception nous conte la vie de la riche famille Tengé, dans un Japon qui sort de la guerre et subit une occupation qui l'oblige à changer fondamentalement son mode de fonctionnement économique.
C'est l'heure du grand "partage" et la fin des grands propriétaires terriens qui, pour la première fois de leur histoire, se voient bien obligés de renoncer à leurs avantages et passe-droits. Les parcelles de terres sont réquisitionnées par le nouveau gouvernement japonais et les licenciements de personnels se multiplient. Pas que ça gène plus que ça ces "Seigneurs" de remercier leurs innombrables serviteurs, mais ça porte un coup assez violent à leur prestige. Du coup, un nom comme celui des Tengé perd beaucoup de son poids et les richesses s'amenuisent.
Voilà pour le contexte historique qui est aussi le point de départ de l'histoire.
Dans cette famille où tous les membres ont quelque chose à se reprocher : lâcheté, trahison, meurtres, inceste, j'en passe et des meilleures... Et même ceux qui ne font rien de mal ferment les yeux. Car surtout, il fallait absolument préserver la propreté du nom Tengé. Dans cette ambiance saine et agréable vivait Ayako et des circonstances font qu'elle a subit une punition ignoble juste parce qu'elle était là.
Le récit qui s'étale sur 20 ans de vie de cette famille montre leur grandeur et leur inévitable déchéance.
Un drame humain d'une force considérable même si la narration peut parfois paraître vieillotte et les dessins naïfs. Mais ça rajoute une patine poétique à cette oeuvre bouleversante. Un "vrai" Manga adulte incontournable, qui manque peut-être un peu d'accessibilité.
Quelle bonne idée de rééditer Olivier Varèse sous la forme d’une intégrale regroupant les 4 albums de cette mini-série.
Quel bonheur de découvrir les premiers pas de Marini dans la bd, et de voir son trait évoluer et s’affiner au fil des albums .
C’est drôle, un peu gentillet parfois, mais c’est surtout très frais et on passe un bon moment de détente sans trop se prendre la tête.
Ce n’est pas indispensable dans votre BDthèque, mais ça ne vaut pas le coup de s’en priver, surtout si on apprécie le travail du talentueux Marini…
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Blake et Mortimer
Effectivement, si on achète une BD pour ne pas avoir à lire les textes, on ne peut être que déçu par B&M :). Le dessin date un peu mais la série n'est pas non plus d'hier. Elle est d'ailleurs bien dans son temps et elle a fait rêver beaucoup de monde dans les années 50 à 60, elle avait d'ailleurs plus de succès que Tintin dans l'hebdo du même nom. Souvent théâtrale (normal pour un ex-barython), cette série essaye de revisiter tous les grands thèmes classiques du fantastique scientifique et elle s'y emploie bien. Jacobs était un maniaque du détail et il se documentait sur tout, planchant parfois laborieusement sur ses vignettes. C'est lui qui est à l'origine du style Tintin dans toute sa splendeur documentaire lors des parutions en albums couleurs d'après guerre dans lesquels il retravailla les cases. Jacques Martin (Alix - Lefranc) dira d'ailleurs que Jacobs avait "piégé" Hergé dans la précision... Oui, ça manque un peu de femmes mais l'époque n'était pas propice aux courbes féminines et la censure agitait pour un oui ou pour un non ses ciseaux. Je signale que "Boule et Bill" avait été interdit en France à cette époque pour cause de dégradation de l'autorité parental (véridique). Cette BD se laisse lire avec un bon fauteuil, du temps et une âme d'archiviste. Et on est pas volé contenu texte à lire et temps passé. Les nouveaux auteurs sont assez bien dans la continuité, le dessin est propre, le scénario assez touffu mais il manque ce zeste jacobien qui fait bien prendre la sauce.
Blake et Mortimer
L'auteur est né avant la guerre, et s'est beaucoup inspiré de son époque. Le dessin, vieilli et intuitif n'a pas évolué. Mais, ce n'est pas sur le dessin qu'il faut se concentrer, mais le scénario. Le suspense est fort bien tenu, et si "Le mystère de la grande pyramide" est devenu une référence bien souvent citée lorsqu'on parle d'égyptologie, c'est qu'il y a forcément quelque chose de spécial que Jacobs a su traduire dans son oeuvre. La série a pris un nouvel essor avec la reprise par Vanhamme, et les autres auteurs, mais, ce n'est plus tout à fait pareil. C'est plus Vanhammien, moins Jacobsien, plus punch-LargoWinchien, moins posé. Mais, bon, c'est encore très bien !!
Gunnm
Rhaaa, lovely ! "GunnM" On se demande si ce n'est pas le cri du primate guerrier cyberpunk qui entre en scène dans le Motorball. Mais ce n'est pas le cas! Elle s'appelle Gally : belle, sensuelle, douce, délicate, fragile, entêtée, ravissante. Ca, c'est pour l'héroïne. Autant de qualificatif pour l'histoire, tant son originalité que la qualité du scénario. Univers futuriste très particulier. Le premier tome n'est pas le meilleur. Je l'ai découvert à l'armée (je n'avais pas les pieds plats). On était onze. L'un de nous a ramené les trois premiers tomes. Au premier, fallait s'accrocher, mais alors après, wow ! A la fin du service, j'avais acheté les quatre tomes (le 4 était aussi sorti), et ma nouvelle chambrée me demandait le tome cinq. La série de 1 à 9 est sensationnelle. Très recommandée. GunnM Last Order est un peu plus conceptuelle. On peut avoir du mal à accrocher. Mais, le tome trois augure d'une suite décapante, comme la première série. L'auteur pose le biniou, ça prend un peu de temps, et quand l'action démarre, on décolle à la verticale. A acheter pour Noël, vous ferez toujours plaisir à quelqu'un.
Yoko Tsuno
Aaah Yoko. Autrefois, à la fin des bd, on avait la liste des séries publiées par le journal de Spirou. "Yoko Tsuno" arrivait à la fin (forcément). A l'époque, 10 ans, j'étais branché "Spirou", "Lucky Lucke",... Et pis un copain qui collectionnait les BD m'en a montré une, je crois que c'était "les Titans". La vache, le dessin ! Vous saviez que l'avion de Mr Carredas, dans "Vol 714 pour Sydney" avait été dessiné par R. Leloup ? Son truc, c'est les appareils qui volent. Pour ça, il n'a jamais perdu le pinceau. Par contre, pour les personnages : le teint de velours de Yoko évolue avec le temps, son caractère aussi. Perso, je préfère des albums comme "l'orgue du diable", "la proie et l'ombre" ou encore "l'astrologue de Bruges" en raison de la qualité du dessin, ou alors "les 3 soleils de Vinea" pour la plongée dans l'imaginaire spacial de l'auteur. Par contre, l'évolution des sentiments des personnages, ça, c'est le truc qui coince. Au départ de la série, c'est assez neutre. La Yoko a un fichu caractère, garçon manqué, "je fonce", mais peu à peu, ça deviendrait presque niveau "Feux de l'amour". Mais, outre cet aspect, c'est une série que j'achète les yeux bandés. Chaque album est original, travaillé, bref, vraiment bien.
On fera avec
On pourra repprocher à cet album d'être trop noir, trop triste, trop négatif, mais Larcenet déverse ici tout ce poids qui lui pèse sur la conscience de manière si osée et si travaillée (il n'y a qu'à voir l'image qu'il utilise pour décrire le passage de l'enfance à l'âge adulte) qu'on ne peut qu'applaudir. Et puis chacun s'y reconnaîtra forcément, car on retrouve ici quantité de peurs et de phobies qu'on a tous connus un jour, de manière plus ou moins importante. Vraiment, merci Mr. Larcenet pour cette initiative si osée et si rare (comme l'album, malheureusement), et bravo pour votre franchise.
From Hell
Impressionnant Brillant Passionnant Audacieux Effarant Dérangeant Inquiétant Légitime Hilarant Ebouriffant Planant Fou Glacé Policé Victorien Franc-Maçon Noir Sanglant Effrayant Horrible Méthodique Cartésien Insaisissable Flou Foisonnant Total Royal Amer Hachuré Pluvieux Brouillé Crispant Armé Dangereux. Indispensable. [Note de modération : tu as paumé ton bescherelle, Spooky ? :)]
Lanfeust de Troy
Selon moi, une des plus grandes séries d'HF qui existent ! Enfin, si on aime ce genre d'HF. Ah, vous aimez les thrillers psychologiques se déroulant chez les Elfes et les Nains ? Euh, désolé, passez votre chemin. Vous voulez vivre une aventure fabuleuse dans un monde génial, avec de nombreuses références et un humour à toute épreuve ? Bienvenue chez nous, alors ! Je dois dire que je n'ai pas découvert "Lanfeust de Troy" tout seul. On m'a offert un tome, puis j'ai acheté le reste de la série. Le dessin me rebutait un peu dans les premiers albums (trop "carré"), mais il a fini par prendre un look sympa. Tant qu'aux couleurs... Ah, désolé pour Lencot, je préfère de loin celles de Guth et ses effets d'ordinateur. Et le scénario ? Ben, je suis candidat pour faire entrer Arleston au Panthéon après sa mort, voire de le nommer Dieu à la place de Dieu lui-même. En bref, cette série est un incontournable de la BD que tout bon bédéphile (enfin, tout bédéphile aimant ce genre de BD) se doit de posséder. C'est vrai, quoi. Quand quelqu'un me demande ce que c'est que ce Lanfeust dont je lui rebats les oreilles, je lui passe la série toute entière.
Blues 46
Franchement, j'ai bien aimé cette BD... Et pas uniquement parce que ça se passe dans ma région et que je connais l'auteur ! A mi-chemin entre road-movie et polar, "Blues 46" est une BD assez atypique (du moins par rapport à ce que je connais de ce type de BD), mais qui reste très agréable à lire (encore plus si on connait un tant soit peu la région). Les personnages sont assez sympas, surtout les méchants : de vrais cons comme on les aime mais qui, de temps en temps, nous sortent des super phrases ("Ma devise : penser en stratège, agir en barbare." dixit Le Piqueux) et des personnages atypiques (un ancien taxidermiste en retraite, un lord Anglais et sa fille, un chouette furet, etc. A mon avis, cette BD est une des meilleures de Stalner, même si on peut être un peu rebuté par l'aspect des couleurs (eh oui, pas d'effets spéciaux à l'ordinateur, du "tout-à-la-main"), le dessin et le scénario sont excellents.
Ayako
Ayako est une jeune fille à la destinée tragique. Victime de la vie, condamnée pour un seul crime, celui de vivre heureuse comme toute enfant de quatre ans... Cette BD d'exception nous conte la vie de la riche famille Tengé, dans un Japon qui sort de la guerre et subit une occupation qui l'oblige à changer fondamentalement son mode de fonctionnement économique. C'est l'heure du grand "partage" et la fin des grands propriétaires terriens qui, pour la première fois de leur histoire, se voient bien obligés de renoncer à leurs avantages et passe-droits. Les parcelles de terres sont réquisitionnées par le nouveau gouvernement japonais et les licenciements de personnels se multiplient. Pas que ça gène plus que ça ces "Seigneurs" de remercier leurs innombrables serviteurs, mais ça porte un coup assez violent à leur prestige. Du coup, un nom comme celui des Tengé perd beaucoup de son poids et les richesses s'amenuisent. Voilà pour le contexte historique qui est aussi le point de départ de l'histoire. Dans cette famille où tous les membres ont quelque chose à se reprocher : lâcheté, trahison, meurtres, inceste, j'en passe et des meilleures... Et même ceux qui ne font rien de mal ferment les yeux. Car surtout, il fallait absolument préserver la propreté du nom Tengé. Dans cette ambiance saine et agréable vivait Ayako et des circonstances font qu'elle a subit une punition ignoble juste parce qu'elle était là. Le récit qui s'étale sur 20 ans de vie de cette famille montre leur grandeur et leur inévitable déchéance. Un drame humain d'une force considérable même si la narration peut parfois paraître vieillotte et les dessins naïfs. Mais ça rajoute une patine poétique à cette oeuvre bouleversante. Un "vrai" Manga adulte incontournable, qui manque peut-être un peu d'accessibilité.
Kokonino World (Olivier Varèse)
Quelle bonne idée de rééditer Olivier Varèse sous la forme d’une intégrale regroupant les 4 albums de cette mini-série. Quel bonheur de découvrir les premiers pas de Marini dans la bd, et de voir son trait évoluer et s’affiner au fil des albums . C’est drôle, un peu gentillet parfois, mais c’est surtout très frais et on passe un bon moment de détente sans trop se prendre la tête. Ce n’est pas indispensable dans votre BDthèque, mais ça ne vaut pas le coup de s’en priver, surtout si on apprécie le travail du talentueux Marini…