Originals! Une sacrée bonne surprise, Dave Gibbons est un dessinateur au talent incontestable, pour Originals Gibbons dessine et scénarise une histoire qui lui est toute personnelle.
L'histoire est d'une simplicité absolue, les thèmes visités sont ceux de l'amour et de l'amitié.
La force d'Originals lui vient de sa narration particulière et de sa représentation rétro-futuriste absolument géniale. Aucun univers ne ressemble à celui d'Originals, Dave Gibbons est anglais cela se voit dans toutes les cases de cette oeuvre.
La BD est imprimée sur du papier noir, les dessins sont en gris et noir plutôt qu'en noir et blanc, et cela donne une patine toute particulière au style classieux de Dave Gibbons. Feuilletez cet album, voyez par vous même les dessins et la mise en page, c'est extraordinaire.
Pour finir je dirais juste que cette histoire toute simple, parfois brutale, parfois poétique mérite d'être lue, si le propos est souvent délicieusement suranné, le style est toujours agressif et dynamique. La fin est sans surprises, ici pas de twist surréaliste pour surprendre le lecteur et plomber la BD, juste une fin magnifique et attendue.
Lisez Originals.
Le "survival" est un sous-genre cinématographique fun et jouissif pour peu que l'on en apprécie les délires. Une idée simple, une ou des personnes ordinaires, se trouvent en des lieux hostiles et sont menacés par des monstres ou autres débiles consanguins armés jusqu'au dents pour leur trouer la peau. Ils ne peuvent se raccrocher à rien car tout se retourne contre eux, toute rencontre est une menace potentielle et toute issue est forcément bloquée. De ce genre, citons le film "Délivrance" comme en étant une des références majeure.
"Pleine lune" emprunte cette voie, un type détestable en tout points, va vivre un calvaire aussi brutal que déstabilisant, tout au long d'une nuit de pleine lune. Cet employé de l'administration, si fier de régner sur son petit univers minable, va se retrouver errant dans un monde qu'il craint, le monde réel, le vrai mais sous son jour le plus violent.
Le scénario est très simple, le supense monte crescendo et l'auteur n'hésite pas à pousser les situations jusqu'à l'outrance ni à mettre en scène des personnages à la limite de la caricature pour enfoncer le clou. Cela peut paraître un peu gros mais il faut reconnaître que au niveau de la tension émotionnelle ça fonctionne à merveille. Difficile de rester insensible devant cette avalanche de cruelles mésaventures, le personnage principal, Tolwiek, est un minable, il le sait, il est ici confronté à ses peurs les plus viscérales et il s'écroule, il subit, il fuit.
Il a perdu de sa superbe, de sa fierté le long de de cette nuit, lui qui était si autosatisfait d'utiliser son semblant de pouvoir sur les plus faibles.
Pourtant en lisant on éprouve presque de la pitié pour ce minable, le monde nous apparaît froid, irréel, les situation sont surréalistes, et l'ambiance fleure bon le fantastique.
En fait, une lecture coupable mais jouissive tant on est content malgré tout de voir Tolwiek poussé au dela de ce qu'il peut endurer.
Le noir et blanc sied à merveille pour cette histoire sombre, où les nuances sont importantes et les apparences trompeuses. Au final cette BD contient pas mal d'éléments pour être qualifiée de chef-d'oeuvre, mais...
La fin déçoit, cette histoire qui malmène et fait douter le lecteur, ou la tension est palpable, ou l'on sent le spectre du fantastique planer... se conclut de manière bien trop facile.
Avait-on vraiment besoin de cette explication foireuse? Avait-on besoin de cette morale inutile?
C'est ainsi en tout cas, dommage, à mon avis Chabouté plombe son oeuvre sur les deux dernières pages.
À lire tout de même, de nombreuses qualités demeurent.
Une BD de Comès qui semble moins connue que Silence et qui est pourtant tout aussi bien.
On retrouve le style particulier de Comès dans le dessin des personnages (notamment dans l'intensité du regard).
C'est le découpage du récit et la déformation des perspectives dans son dessin qui donne à "La Belette" l'impression d'avoir fait un rêve une fois le livre refermé.
Bref pour passer un moment, déconnecté de la réalité, et avoir l'agréable sensation de se reveiller en ayant vécu une histoire sombre, dramatique et magique, laissez-vous tenter par "La Belette".
Excellemment bien traité au niveau du graphisme (mélange photos + dessins), beaucoup d'originalité et de liberté aussi.
En ce qui concerne l'histoire, j'ai appris une quantité de choses impressionnante sur médecins sans frontières et la vie en Afghanistan.
Je ne peux que conseiller.
Excellente bd sur beaucoup de plans. Beaucoup d'originalité dans le graphisme. Histoire bien traitée.
Jusqu'à la qualité du papier : un délice entre les mains.
Je ne peux que conseiller.
Ces petites histoires ne manquent pas d'humour, sont saupoudrées d'érotisme et ont toutes une touche d'originalité.
Les histoires s'achèvent sur une morale souvent gentillette et font la part belle aux filles.
Les dessins ne sont pas extraordinaires mais agréables, à noter que les filles sont girondes, donc représentées avec de tendres rondeurs.
"Les Coeurs boudinés" n'est pas un chef-d'oeuvre, mais une lecture fraîche et distrayante ce qui est déjà beaucoup.
Un bon petit 4/5, à lire !
Un conte qui semble pour enfants au début, mais qui finalement est assez sombre.
Superbement illustré et conté, chaque page est un vrai régal grâce au talent du dessinateur et à la phraséologie du conteur.
J'ai découvert Frantico vers fin Janvier quand son blog commençait à véritablement faire parler de lui. C'est devenu ensuite un véritable phénomène de mode qui vit son apogée par le voyage en Corée offert à Frantico pour un festival blog (véritable ou non, la polémique existe encore, je crois bien), voyage qui l'amènera à rencontrer l'amour et à mettre fin à son blog exhutoire.
Mais qu'est-ce qui a fait le succès de ce blog ?
Son approche graphique déjà. Semblable aux yeux d'un néophyte à des planches crayonnées au stylo sur un cahier et colorisée grossièrement, il s'avère pourtant que le trait est véritablement maîtrisé, faisant du simple quand il est compliqué d'obtenir une telle expressivité des personnages et décors. La mise en page, les points de vue, et même cette colorisation si spéciale (une texture de papier sopalin peint ?) sont excellents et amènent un réel plaisir de lecture à ces planches qui au premier coup d'oeil ne paient pas de mine.
Mais c'est surtout l'humour et la franchise décomplexée de ces planches qui sont formidables. Le Frantico de ces histoires n'a absolument aucun complexe, affichant sa pratique de la masturbation et ses basses pensées avec un total naturel. Il cause souvent (sans arrêt ?) de cul, de merde, de phantasmes, d'égoïsme humain, s'appropriant tous ces inavouables défauts et les rendant hilarants et tellement véridiques. Récits exutoires, sans doute, mais ce qui est certain c'est qu'on s'attache très rapidement à Frantico malgré tous ces défauts et sa franchise proche du choquant.
Et l'humour surtout est vraiment bon. Frantico parsème ses histoires crues et bassement instinctives de pensées philosophiques sur la vie quotidienne, les comportements humains, la société, une chasse d'eau, les poils de cul, n'importe quoi, et ça passe extrêmement bien tout en étant hilarant.
Voilà pour dire que le blog de Frantico est excellent, c'est une chose. Mais ce blog est accessible gratuitement et dans son intégralité sur le net ! Alors est-ce que ça vaut vraiment la peine de payer 19 Euros pour avoir sur format papier quelque chose qui autrement est gratuit sur Internet ?
Eh bien oui, en fait...
D'abord parce que d'avoir une BD en album et format papier, c'est toujours plus agréable à lire, même si le blog de Frantico était prévu initialement pour être affiché sur un écran, avec un format et une pagination assez libre.
Ensuite parce que c'est un bel objet solide et de bonne qualité.
Et enfin parce que c'est surtout un pavé de plus de 280 pages et 19 euros pour un tel pavé composé de gags aussi bons, osés et originaux, c'est vraiment un prix tout à fait acceptable.
Plus je lis du Bess, plus j'adore. Enfin, quand je dis du Bess, je veux surtout parler du Bess en solo et en noir et blanc. Celui qui se laisse aller sans garde-fou dans des délires graphiques et philosophiquo-humoristiques absolument sidérants. Ce livre est plein de vie de poésie et d'humour. Il est de ceux qui rendent la vie plus douce. Il n'a ni queue, ni tête, il est un renouvellement perpétuel, un émerveillement continu, malgré l'épaisseur de l'objet. A mon sens le meilleur livre de Georges Bess.
La couverture ne traduit pas forcément l'esprit de la bd. Je m'attendais en ouvrant l'album a trouver un récit type Travis version guerre, et en fait, j'ai surtout découvert une réflexion sur les dérives du rapport à l'image de nos sociétés et sur la mondialisation de l'économie. Et du coup, j'ai été agréablement surpris.
Bien sûr l'histoire débute seulement, bien sûr les thèmes traités ne sont pas forcément révolutionnaires, mais côté bd, les incursions dans ces registres précis ne sont pas aussi courantes que cela. Les albums suivants nous permettront de mieux évaluer le potentiel de la série, mais d'ors et déjà, j'avoue que mon intérêt est piqué au vif. J'attends la suite avec impatience, en espérant qu'on ne dérive pas vers le type de certaines bd-manga ou l'action prime sur le reste.
Côté graphisme, c'est nickel... Le style de Jacamon sert très bien le propos (comme c'était déjà le cas pour Le Tueur). En effet, son caractère anguleux est en adéquation parfaite avec le côté tranchant et incisif des opérations militaires décrites...
Une série naissante à découvrir donc...
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Originals
Originals! Une sacrée bonne surprise, Dave Gibbons est un dessinateur au talent incontestable, pour Originals Gibbons dessine et scénarise une histoire qui lui est toute personnelle. L'histoire est d'une simplicité absolue, les thèmes visités sont ceux de l'amour et de l'amitié. La force d'Originals lui vient de sa narration particulière et de sa représentation rétro-futuriste absolument géniale. Aucun univers ne ressemble à celui d'Originals, Dave Gibbons est anglais cela se voit dans toutes les cases de cette oeuvre. La BD est imprimée sur du papier noir, les dessins sont en gris et noir plutôt qu'en noir et blanc, et cela donne une patine toute particulière au style classieux de Dave Gibbons. Feuilletez cet album, voyez par vous même les dessins et la mise en page, c'est extraordinaire. Pour finir je dirais juste que cette histoire toute simple, parfois brutale, parfois poétique mérite d'être lue, si le propos est souvent délicieusement suranné, le style est toujours agressif et dynamique. La fin est sans surprises, ici pas de twist surréaliste pour surprendre le lecteur et plomber la BD, juste une fin magnifique et attendue. Lisez Originals.
Pleine lune
Le "survival" est un sous-genre cinématographique fun et jouissif pour peu que l'on en apprécie les délires. Une idée simple, une ou des personnes ordinaires, se trouvent en des lieux hostiles et sont menacés par des monstres ou autres débiles consanguins armés jusqu'au dents pour leur trouer la peau. Ils ne peuvent se raccrocher à rien car tout se retourne contre eux, toute rencontre est une menace potentielle et toute issue est forcément bloquée. De ce genre, citons le film "Délivrance" comme en étant une des références majeure. "Pleine lune" emprunte cette voie, un type détestable en tout points, va vivre un calvaire aussi brutal que déstabilisant, tout au long d'une nuit de pleine lune. Cet employé de l'administration, si fier de régner sur son petit univers minable, va se retrouver errant dans un monde qu'il craint, le monde réel, le vrai mais sous son jour le plus violent. Le scénario est très simple, le supense monte crescendo et l'auteur n'hésite pas à pousser les situations jusqu'à l'outrance ni à mettre en scène des personnages à la limite de la caricature pour enfoncer le clou. Cela peut paraître un peu gros mais il faut reconnaître que au niveau de la tension émotionnelle ça fonctionne à merveille. Difficile de rester insensible devant cette avalanche de cruelles mésaventures, le personnage principal, Tolwiek, est un minable, il le sait, il est ici confronté à ses peurs les plus viscérales et il s'écroule, il subit, il fuit. Il a perdu de sa superbe, de sa fierté le long de de cette nuit, lui qui était si autosatisfait d'utiliser son semblant de pouvoir sur les plus faibles. Pourtant en lisant on éprouve presque de la pitié pour ce minable, le monde nous apparaît froid, irréel, les situation sont surréalistes, et l'ambiance fleure bon le fantastique. En fait, une lecture coupable mais jouissive tant on est content malgré tout de voir Tolwiek poussé au dela de ce qu'il peut endurer. Le noir et blanc sied à merveille pour cette histoire sombre, où les nuances sont importantes et les apparences trompeuses. Au final cette BD contient pas mal d'éléments pour être qualifiée de chef-d'oeuvre, mais... La fin déçoit, cette histoire qui malmène et fait douter le lecteur, ou la tension est palpable, ou l'on sent le spectre du fantastique planer... se conclut de manière bien trop facile. Avait-on vraiment besoin de cette explication foireuse? Avait-on besoin de cette morale inutile? C'est ainsi en tout cas, dommage, à mon avis Chabouté plombe son oeuvre sur les deux dernières pages. À lire tout de même, de nombreuses qualités demeurent.
La Belette
Une BD de Comès qui semble moins connue que Silence et qui est pourtant tout aussi bien. On retrouve le style particulier de Comès dans le dessin des personnages (notamment dans l'intensité du regard). C'est le découpage du récit et la déformation des perspectives dans son dessin qui donne à "La Belette" l'impression d'avoir fait un rêve une fois le livre refermé. Bref pour passer un moment, déconnecté de la réalité, et avoir l'agréable sensation de se reveiller en ayant vécu une histoire sombre, dramatique et magique, laissez-vous tenter par "La Belette".
Le Photographe
Excellemment bien traité au niveau du graphisme (mélange photos + dessins), beaucoup d'originalité et de liberté aussi. En ce qui concerne l'histoire, j'ai appris une quantité de choses impressionnante sur médecins sans frontières et la vie en Afghanistan. Je ne peux que conseiller.
Pilules bleues
Excellente bd sur beaucoup de plans. Beaucoup d'originalité dans le graphisme. Histoire bien traitée. Jusqu'à la qualité du papier : un délice entre les mains. Je ne peux que conseiller.
Les Coeurs boudinés
Ces petites histoires ne manquent pas d'humour, sont saupoudrées d'érotisme et ont toutes une touche d'originalité. Les histoires s'achèvent sur une morale souvent gentillette et font la part belle aux filles. Les dessins ne sont pas extraordinaires mais agréables, à noter que les filles sont girondes, donc représentées avec de tendres rondeurs. "Les Coeurs boudinés" n'est pas un chef-d'oeuvre, mais une lecture fraîche et distrayante ce qui est déjà beaucoup. Un bon petit 4/5, à lire !
Le Prince des Ecureuils
Un conte qui semble pour enfants au début, mais qui finalement est assez sombre. Superbement illustré et conté, chaque page est un vrai régal grâce au talent du dessinateur et à la phraséologie du conteur.
Le Blog de Frantico
J'ai découvert Frantico vers fin Janvier quand son blog commençait à véritablement faire parler de lui. C'est devenu ensuite un véritable phénomène de mode qui vit son apogée par le voyage en Corée offert à Frantico pour un festival blog (véritable ou non, la polémique existe encore, je crois bien), voyage qui l'amènera à rencontrer l'amour et à mettre fin à son blog exhutoire. Mais qu'est-ce qui a fait le succès de ce blog ? Son approche graphique déjà. Semblable aux yeux d'un néophyte à des planches crayonnées au stylo sur un cahier et colorisée grossièrement, il s'avère pourtant que le trait est véritablement maîtrisé, faisant du simple quand il est compliqué d'obtenir une telle expressivité des personnages et décors. La mise en page, les points de vue, et même cette colorisation si spéciale (une texture de papier sopalin peint ?) sont excellents et amènent un réel plaisir de lecture à ces planches qui au premier coup d'oeil ne paient pas de mine. Mais c'est surtout l'humour et la franchise décomplexée de ces planches qui sont formidables. Le Frantico de ces histoires n'a absolument aucun complexe, affichant sa pratique de la masturbation et ses basses pensées avec un total naturel. Il cause souvent (sans arrêt ?) de cul, de merde, de phantasmes, d'égoïsme humain, s'appropriant tous ces inavouables défauts et les rendant hilarants et tellement véridiques. Récits exutoires, sans doute, mais ce qui est certain c'est qu'on s'attache très rapidement à Frantico malgré tous ces défauts et sa franchise proche du choquant. Et l'humour surtout est vraiment bon. Frantico parsème ses histoires crues et bassement instinctives de pensées philosophiques sur la vie quotidienne, les comportements humains, la société, une chasse d'eau, les poils de cul, n'importe quoi, et ça passe extrêmement bien tout en étant hilarant. Voilà pour dire que le blog de Frantico est excellent, c'est une chose. Mais ce blog est accessible gratuitement et dans son intégralité sur le net ! Alors est-ce que ça vaut vraiment la peine de payer 19 Euros pour avoir sur format papier quelque chose qui autrement est gratuit sur Internet ? Eh bien oui, en fait... D'abord parce que d'avoir une BD en album et format papier, c'est toujours plus agréable à lire, même si le blog de Frantico était prévu initialement pour être affiché sur un écran, avec un format et une pagination assez libre. Ensuite parce que c'est un bel objet solide et de bonne qualité. Et enfin parce que c'est surtout un pavé de plus de 280 pages et 19 euros pour un tel pavé composé de gags aussi bons, osés et originaux, c'est vraiment un prix tout à fait acceptable.
Chroniques aléatoires
Plus je lis du Bess, plus j'adore. Enfin, quand je dis du Bess, je veux surtout parler du Bess en solo et en noir et blanc. Celui qui se laisse aller sans garde-fou dans des délires graphiques et philosophiquo-humoristiques absolument sidérants. Ce livre est plein de vie de poésie et d'humour. Il est de ceux qui rendent la vie plus douce. Il n'a ni queue, ni tête, il est un renouvellement perpétuel, un émerveillement continu, malgré l'épaisseur de l'objet. A mon sens le meilleur livre de Georges Bess.
Cyclopes
La couverture ne traduit pas forcément l'esprit de la bd. Je m'attendais en ouvrant l'album a trouver un récit type Travis version guerre, et en fait, j'ai surtout découvert une réflexion sur les dérives du rapport à l'image de nos sociétés et sur la mondialisation de l'économie. Et du coup, j'ai été agréablement surpris. Bien sûr l'histoire débute seulement, bien sûr les thèmes traités ne sont pas forcément révolutionnaires, mais côté bd, les incursions dans ces registres précis ne sont pas aussi courantes que cela. Les albums suivants nous permettront de mieux évaluer le potentiel de la série, mais d'ors et déjà, j'avoue que mon intérêt est piqué au vif. J'attends la suite avec impatience, en espérant qu'on ne dérive pas vers le type de certaines bd-manga ou l'action prime sur le reste. Côté graphisme, c'est nickel... Le style de Jacamon sert très bien le propos (comme c'était déjà le cas pour Le Tueur). En effet, son caractère anguleux est en adéquation parfaite avec le côté tranchant et incisif des opérations militaires décrites... Une série naissante à découvrir donc...