"Sin City" quand le noir et blanc surpasse la couleur ...
Avec tous les éloges que j’ai pu lire ici, combien de fois ai je feuilleté cette série pour ensuite la reposer en me disant pas pour moi cet ovni, trop risqué. Et ensuite j’ai vu le film au cinoche, et j’ai adoré l’ambiance noire, polar et fantastique. Après ça, j’étais bien obligé de passer le cap (pour une fois que ça marche dans ce sens là), pour enfin découvrir l’œuvre de Miller sur papier et WAHOO quelle claque.
Les scénarios peuvent apparaître comme très/trop bavards, pensifs et lourds mais c’est tellement bien tourné et juste, que pour moi, c’est passé comme une lettre à la poste et puis il faut bien comprendre que c’est fait exprès, c’est le ton de la bd qui est ainsi. Cette série est remplie de répliques de la mort qui tue qui déchiquette sa môman.
Au premier abord, les illustrations faites de noir et blanc (par de dégradé de gris, noir et blanc uniquement et à peine de couleur dans quelques tomes), peuvent déranger et dérouter, mais si on se lance et qu’on se laisse imprégner par l’ambiance, on ne peut qu’être séduit et se rendre à l’évidence, il n’y avait pas de meilleures façons de faire pour raconter ces histoires même si certaines cases ne sont pas toujours très claires.
Mon classement par ordre de préférence des différents tomes:
(Les 3 premières places se tiennent dans un mouchoir de poche)
1/. Cet enfant de salaud (Tome 4) : La meilleure histoire selon moi.
2/. Sin City (Tome 1) : Marv est mon personnage principal préféré.
3/. J’ai tué pour elle (Tome 2) : Ma première histoire inédite (car j’ai vu le film avant), c’est peut être pour ça qu’elle gagne la troisième place.
4/. Des filles et des flingues (Tome 6) : L’apport de la couleur dans cet album est le mieux réussi car il ne dénature pas le noir et blanc.
5/. Le grand carnage (Tome 3) : Je trouve ce tome un peu trop long pour ce qu’il raconte.
6/. Valeurs familiales (Tome 5) : Je trouve cette histoire plus quelconque que les autres.
7/. L’enfer du retour (Tome 7) : Je trouve que c’est le tome où la lisibilité du dessin est la plus facile car le trait est souvent plus fin et plus détaillé, l’apport de la couleurs est assez conséquent, mais ces caractéristiques font que le dessin perd sa spécificité et devient plus quelconque.
"Où le regard ne porte pas…", un magnifique voyage…
Abolin et Pont, nous livre un récit assez mélancolique mais pas larmoyant. Sur fond d’Italie, de Costa Rica, de mer, de jungle, de voyage, le tout assaisonné d’une légère pointe de fantastique, on découvre le destin lié de quatre amis à travers le temps. Pour moi, le véritable thème de cette série c’est l’amitié et le dépaysement. La lecture de cette histoire m’a réellement transporté car l’humanité des personnages sonne tellement juste.
Les dessins de Pont sont splendides. Les traits des personnages sont assez atypiques, je trouve que certains visages ressemblent au style de Loisel mais en moins réaliste. Là, où les illustrations font très fort c’est sur les paysages, que c’est joli, sur chaque planche on trouve une carte postale, magnifique…
Les couleurs de Chagnaud mettent très bien en valeur le travail de Pont. Si les paysages sont si beaux, c’est aussi grâce aux couleurs.
Je ne connaissais pas cette série (en deux tomes), j’ai donc profité de la découvrir en lisant l’intégrale qui est un fort jolie objet au design marronesque (:D) très sympathique. Ces deux cents pages pourraient décourager les plus fainéant d’entre vous, et bien, il ne faut pas, ça se lit très bien.
"Lanfeust des Etoiles", la suite de Lanfeust De Troy...
Avec ce second cycle de Lanfeust, Arleston ajoute à sa série culte une touche SF, en envoyant ces héros si attachant dans l’espace. Après avoir sauvé Troy de l’infâme Thanos, Lanfeust doit maintenant s’attaquer aux Pathacelces qui cherchent à dominer la galaxie. Malgré ce que pensent certains, je trouve cette quête aussi bonne et divertissante que la première. Les tomes 1 à 3, sont bons, mêmes si le 3 est un poil trop lent à mon goût. Certes le numéro 4, n’est pas terrible, certaines révélations sont intéressantes mais l’humour y est beaucoup trop lourd. Mais en revanche le tome 5 est un très bon cru. L’aventure est au rendez-vous et la révélation finale nous fait trépigner d’impatience pour la suite. Les petites bévues du tome précédent sont donc vites oubliées. Le tome 6 continue sur cette lancée et est jusqu'à présent le meilleur album de la série grâce à un rythme vraiment bien soutenu. Lanfeust est reparti du bon pied.
Les dessins de Tarquin, c’est toujours très bons. Son style a continué d’évoluer. Ses traits se sont simplifiés, ces personnages perdent un peu en détails mais gagnent en clarté et sont beaucoup plus expressifs.
Les couleurs de Guth sont parfaites, il continue sur sa lancée, et est aidé par Lamirand pour les effets spéciaux fait à l’ordi.
Alors là, je dois dire que j'ai été scotché !
J'hésite encore à mettre culte parce qu'il n'y a que 3 tomes mais je crois bien que cette série mérite largement le qualificatif de "franchement bien".
En ouvrant cette bédé, on ne peut qu'admirer les planches car le dessin y est vraiment magnifique !
Le mouvement des personnages est très bien retranscrit si bien que certaines scènes paraissent "filmées". Il est surprenant de voir la foule d'animaux qui sont utilisés pour représenter les personnages mais surtout les expressions que le dessinateur arrive à leur imprégner.
Quant au scénario, il s'affirme de tome en tome.
Il devient plus dense, plus profond, plus prenant.
Un gros coup de coeur pour cette série !
A partir du moment ou j'ai commencé, j'ai enchaîné les 7 tomes sans pouvoir les lâcher. Van Hamme signe là une série géniale.
Son travail est remarquable non seulement pour la qualité du scénario, mais aussi pour le travail de documentation. On voit très bien les évolutions du monde des brasseurs, de la petite brasserie familiale à la multinationale, mais aussi des coutumes et des modes de vies à travers les ages. Rien à dire sur le dessin qui est très bon et surtout qui colle parfaitement à l'ambiance de la série.
Chaque tome présente son lot de rebondissements, d'histoire d'amour et de trahison. On a également droit de temps en temps à une péripétie qui vient remettre en cause des faits datant de 2 tomes en arrière. Mais c'est fait en finesse, sans que ce soit invraisemblable, comme ça arrive malheureusement dans d'autres séries.
Je n'ai pas trouvé qu'il y avait d'album moins bien que les autres, comme ça arrive parfois pour des séries en plusieurs tomes. D'ailleurs je trouve que la longueur de la série est parfaite, ni trop courte, ni trop longue. Les maîtres de l'orge est pour moi une série culte sans hésitation.
Je ne veux pas paraître contrariant, mais cette bd me semble pourtant une des meilleures de Reculé; son Moyen-Âge y est barbare et réaliste, les personnages ne sont pas lisses, et une magie due à l'étrangeté des situations s'impose. C'est un travail sincère et personnel.
Quant au dessin, il est un peu comparable à celui d'Hermann sans les défauts; ici les personnages ont de bonnes têtes, les femmes sont réussies, et son trait tout en nervosité y est meilleur que dans d'autres séries. Les cadrages et les angles de vues sont aussi bien choisis.
Bref, c'est plutôt réussi.
Ah, c'est beau et bien fait ! Ce fameux "à travers le passé ma mémoire t'embrasse" mérite de figurer parmi les belles citations de notre époque. J'attends la suite avec grand intérêt. Au fait, dois-je attendre longtemps ?
"Mourir au paradis", une BD d'actualité dans l'air du temps, et c'est justement pour cela qu'il faut la lire !
Dès la première image, on est propulsé à "Heaven estate", village surveillé pour personnalités richissimes. Il est vrai que cet arpent de la côte ouest américaine ressemble fort au paradis: donnant sur une baie sublime, les résidences et les palaces se succèdent au milieu d'un paysage sans tâche avec tout ce qu'il faut pour satisfaire les besoins et les caprices du gotha de ce monde.
Parlons-en, tiens. Un fabriquant d'arme paralysé, un propriétaire terrien blasé, un négociant coréen bien avisé... Toute la progéniture de ce petit monde et de bien d'autres s'ennuie ferme dans ce Paradis, coupée des dures réalités de ce monde. A partir de là, tout est possible...
C'est sur ce terreau ma foi fort intéressant que va se développer l'histoire. En elle-même, elle n'est pas très excitante. En effet, les folies d'un jeune homme fasciné par le nazisme font certes froid dans le dos, mais tout cela manque de crédibilité. On se dit que des fous, il y en a partout, et on ne voit pas pourquoi "Heaven Estate" dérogerait à la règle. Ce n'est donc pas l'histoire qui fait l'attrait principal de la BD.
C'est la peinture de cette résidence surveillée ainsi que des principaux personnages qui rend la lecture captivante. Il est incroyable de voir à quel point les enfants qui vivent à "Heaven Estate" sont déconnectés de la réalité, sauf un qui s'aperçoit mais trop tard que les événements ont pris une tournure tragique et absurde. Les autres restent prisonniers de leur immaturité.
Quant à ceux qui viennent de l'extérieur (une jeune touriste française, un employé mexicain d'une compagnie de livraison...), ils contemplent avec incrédulité le terrible spectacle qui va se dérouler devant leurs yeux, et parfois ils en seront les malheureuses victimes collatérales.
La fin de l'histoire renvoie directement à notre pays, la France (je m'excuse pour les francophones non-français!), cette ombre du cloisonnement.
A noter que le suspense est habilement distillé dans la première moitié de l'histoire, mais tend à se dissiper par la suite.
Cette BD offre donc différentes pistes de lecture toutes aussi intéressantes les unes que les autres, et développent un certain nombre de thèmes qui entremêlent la vie en société, l'éducation, mais aussi le racisme...
Elle interroge directement notre conscience de citoyen, et pose implicitement un questionnement sur la société que nous rêvons ou qui s'offre à nous.
Comment voulons-nous vivre ? Quelle société pour nos enfants ?
Ce sont ces questions cruciales qui "devraient" nous préoccuper que "Mourir au paradis" met en exergue.
Une vision apparemment objective de la grande guerre et bien loin des images qu’on nous montre habituellement. Ici, pas de héros, pas de bons ni de méchants, pas de guerre propre, mais une plongée dans les réalités des trouffions de la première guerre mondiale.
Des récits vraiment prenants.
La première chose qui frappe et dont j'ai envie de parler, c'est la qualité de l'édition de cet ouvrage. Cornélius se lance dans le manga et l'adaptation de ce premier Tezuka est de toute beauté : papier de très bonne qualité, sens de lecture japonais respecté, et les onomatopées sont laissées à l'identique et expliquées en dessous des cases lorsqu'elles ne sont pas explicites.
Concernant l'histoire ce premier tome est assez intéressant. Cinq cents millions d'années en arrière, nous sommes sur la Lune, notre satellite avant qu'il ne soit ravagé et devienne tel qu'on le connait aujourd'hui : mort.
On suit le parcours d'un homme qui essaie d'éviter que ce triste sort se produise. Comme à l'accoutumée avec Tezuka, il y a de très bonnes idées, un univers vraiment bien échafaudé, un peu d'auto dérision / mise en scène déjà pour un album de 1968. Notre vrai héros est un enfant qui se lie d'amitié avec une jeune extra-lunienne, ils sont la voie des bons sentiments et de l'identification des plus jeunes lecteurs.
Je regrette sur ce premier tome un petit manque d'action ou de vitesse dans la narration, on a envie d'en savoir plus or ça traine avec une histoire d'espionnage.
Un très bon Tezuka néanmoins.
http://en-f.tezuka.co.jp/manga/sakuhin/m063/m063_01.html
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Sin City
"Sin City" quand le noir et blanc surpasse la couleur ... Avec tous les éloges que j’ai pu lire ici, combien de fois ai je feuilleté cette série pour ensuite la reposer en me disant pas pour moi cet ovni, trop risqué. Et ensuite j’ai vu le film au cinoche, et j’ai adoré l’ambiance noire, polar et fantastique. Après ça, j’étais bien obligé de passer le cap (pour une fois que ça marche dans ce sens là), pour enfin découvrir l’œuvre de Miller sur papier et WAHOO quelle claque. Les scénarios peuvent apparaître comme très/trop bavards, pensifs et lourds mais c’est tellement bien tourné et juste, que pour moi, c’est passé comme une lettre à la poste et puis il faut bien comprendre que c’est fait exprès, c’est le ton de la bd qui est ainsi. Cette série est remplie de répliques de la mort qui tue qui déchiquette sa môman. Au premier abord, les illustrations faites de noir et blanc (par de dégradé de gris, noir et blanc uniquement et à peine de couleur dans quelques tomes), peuvent déranger et dérouter, mais si on se lance et qu’on se laisse imprégner par l’ambiance, on ne peut qu’être séduit et se rendre à l’évidence, il n’y avait pas de meilleures façons de faire pour raconter ces histoires même si certaines cases ne sont pas toujours très claires. Mon classement par ordre de préférence des différents tomes: (Les 3 premières places se tiennent dans un mouchoir de poche) 1/. Cet enfant de salaud (Tome 4) : La meilleure histoire selon moi. 2/. Sin City (Tome 1) : Marv est mon personnage principal préféré. 3/. J’ai tué pour elle (Tome 2) : Ma première histoire inédite (car j’ai vu le film avant), c’est peut être pour ça qu’elle gagne la troisième place. 4/. Des filles et des flingues (Tome 6) : L’apport de la couleur dans cet album est le mieux réussi car il ne dénature pas le noir et blanc. 5/. Le grand carnage (Tome 3) : Je trouve ce tome un peu trop long pour ce qu’il raconte. 6/. Valeurs familiales (Tome 5) : Je trouve cette histoire plus quelconque que les autres. 7/. L’enfer du retour (Tome 7) : Je trouve que c’est le tome où la lisibilité du dessin est la plus facile car le trait est souvent plus fin et plus détaillé, l’apport de la couleurs est assez conséquent, mais ces caractéristiques font que le dessin perd sa spécificité et devient plus quelconque.
Où le regard ne porte pas...
"Où le regard ne porte pas…", un magnifique voyage… Abolin et Pont, nous livre un récit assez mélancolique mais pas larmoyant. Sur fond d’Italie, de Costa Rica, de mer, de jungle, de voyage, le tout assaisonné d’une légère pointe de fantastique, on découvre le destin lié de quatre amis à travers le temps. Pour moi, le véritable thème de cette série c’est l’amitié et le dépaysement. La lecture de cette histoire m’a réellement transporté car l’humanité des personnages sonne tellement juste. Les dessins de Pont sont splendides. Les traits des personnages sont assez atypiques, je trouve que certains visages ressemblent au style de Loisel mais en moins réaliste. Là, où les illustrations font très fort c’est sur les paysages, que c’est joli, sur chaque planche on trouve une carte postale, magnifique… Les couleurs de Chagnaud mettent très bien en valeur le travail de Pont. Si les paysages sont si beaux, c’est aussi grâce aux couleurs. Je ne connaissais pas cette série (en deux tomes), j’ai donc profité de la découvrir en lisant l’intégrale qui est un fort jolie objet au design marronesque (:D) très sympathique. Ces deux cents pages pourraient décourager les plus fainéant d’entre vous, et bien, il ne faut pas, ça se lit très bien.
Lanfeust des Etoiles
"Lanfeust des Etoiles", la suite de Lanfeust De Troy... Avec ce second cycle de Lanfeust, Arleston ajoute à sa série culte une touche SF, en envoyant ces héros si attachant dans l’espace. Après avoir sauvé Troy de l’infâme Thanos, Lanfeust doit maintenant s’attaquer aux Pathacelces qui cherchent à dominer la galaxie. Malgré ce que pensent certains, je trouve cette quête aussi bonne et divertissante que la première. Les tomes 1 à 3, sont bons, mêmes si le 3 est un poil trop lent à mon goût. Certes le numéro 4, n’est pas terrible, certaines révélations sont intéressantes mais l’humour y est beaucoup trop lourd. Mais en revanche le tome 5 est un très bon cru. L’aventure est au rendez-vous et la révélation finale nous fait trépigner d’impatience pour la suite. Les petites bévues du tome précédent sont donc vites oubliées. Le tome 6 continue sur cette lancée et est jusqu'à présent le meilleur album de la série grâce à un rythme vraiment bien soutenu. Lanfeust est reparti du bon pied. Les dessins de Tarquin, c’est toujours très bons. Son style a continué d’évoluer. Ses traits se sont simplifiés, ces personnages perdent un peu en détails mais gagnent en clarté et sont beaucoup plus expressifs. Les couleurs de Guth sont parfaites, il continue sur sa lancée, et est aidé par Lamirand pour les effets spéciaux fait à l’ordi.
Blacksad
Alors là, je dois dire que j'ai été scotché ! J'hésite encore à mettre culte parce qu'il n'y a que 3 tomes mais je crois bien que cette série mérite largement le qualificatif de "franchement bien". En ouvrant cette bédé, on ne peut qu'admirer les planches car le dessin y est vraiment magnifique ! Le mouvement des personnages est très bien retranscrit si bien que certaines scènes paraissent "filmées". Il est surprenant de voir la foule d'animaux qui sont utilisés pour représenter les personnages mais surtout les expressions que le dessinateur arrive à leur imprégner. Quant au scénario, il s'affirme de tome en tome. Il devient plus dense, plus profond, plus prenant. Un gros coup de coeur pour cette série !
Les Maîtres de l'Orge
A partir du moment ou j'ai commencé, j'ai enchaîné les 7 tomes sans pouvoir les lâcher. Van Hamme signe là une série géniale. Son travail est remarquable non seulement pour la qualité du scénario, mais aussi pour le travail de documentation. On voit très bien les évolutions du monde des brasseurs, de la petite brasserie familiale à la multinationale, mais aussi des coutumes et des modes de vies à travers les ages. Rien à dire sur le dessin qui est très bon et surtout qui colle parfaitement à l'ambiance de la série. Chaque tome présente son lot de rebondissements, d'histoire d'amour et de trahison. On a également droit de temps en temps à une péripétie qui vient remettre en cause des faits datant de 2 tomes en arrière. Mais c'est fait en finesse, sans que ce soit invraisemblable, comme ça arrive malheureusement dans d'autres séries. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait d'album moins bien que les autres, comme ça arrive parfois pour des séries en plusieurs tomes. D'ailleurs je trouve que la longueur de la série est parfaite, ni trop courte, ni trop longue. Les maîtres de l'orge est pour moi une série culte sans hésitation.
Castel Armer
Je ne veux pas paraître contrariant, mais cette bd me semble pourtant une des meilleures de Reculé; son Moyen-Âge y est barbare et réaliste, les personnages ne sont pas lisses, et une magie due à l'étrangeté des situations s'impose. C'est un travail sincère et personnel. Quant au dessin, il est un peu comparable à celui d'Hermann sans les défauts; ici les personnages ont de bonnes têtes, les femmes sont réussies, et son trait tout en nervosité y est meilleur que dans d'autres séries. Les cadrages et les angles de vues sont aussi bien choisis. Bref, c'est plutôt réussi.
Sasmira
Ah, c'est beau et bien fait ! Ce fameux "à travers le passé ma mémoire t'embrasse" mérite de figurer parmi les belles citations de notre époque. J'attends la suite avec grand intérêt. Au fait, dois-je attendre longtemps ?
Mourir au paradis
"Mourir au paradis", une BD d'actualité dans l'air du temps, et c'est justement pour cela qu'il faut la lire ! Dès la première image, on est propulsé à "Heaven estate", village surveillé pour personnalités richissimes. Il est vrai que cet arpent de la côte ouest américaine ressemble fort au paradis: donnant sur une baie sublime, les résidences et les palaces se succèdent au milieu d'un paysage sans tâche avec tout ce qu'il faut pour satisfaire les besoins et les caprices du gotha de ce monde. Parlons-en, tiens. Un fabriquant d'arme paralysé, un propriétaire terrien blasé, un négociant coréen bien avisé... Toute la progéniture de ce petit monde et de bien d'autres s'ennuie ferme dans ce Paradis, coupée des dures réalités de ce monde. A partir de là, tout est possible... C'est sur ce terreau ma foi fort intéressant que va se développer l'histoire. En elle-même, elle n'est pas très excitante. En effet, les folies d'un jeune homme fasciné par le nazisme font certes froid dans le dos, mais tout cela manque de crédibilité. On se dit que des fous, il y en a partout, et on ne voit pas pourquoi "Heaven Estate" dérogerait à la règle. Ce n'est donc pas l'histoire qui fait l'attrait principal de la BD. C'est la peinture de cette résidence surveillée ainsi que des principaux personnages qui rend la lecture captivante. Il est incroyable de voir à quel point les enfants qui vivent à "Heaven Estate" sont déconnectés de la réalité, sauf un qui s'aperçoit mais trop tard que les événements ont pris une tournure tragique et absurde. Les autres restent prisonniers de leur immaturité. Quant à ceux qui viennent de l'extérieur (une jeune touriste française, un employé mexicain d'une compagnie de livraison...), ils contemplent avec incrédulité le terrible spectacle qui va se dérouler devant leurs yeux, et parfois ils en seront les malheureuses victimes collatérales. La fin de l'histoire renvoie directement à notre pays, la France (je m'excuse pour les francophones non-français!), cette ombre du cloisonnement. A noter que le suspense est habilement distillé dans la première moitié de l'histoire, mais tend à se dissiper par la suite. Cette BD offre donc différentes pistes de lecture toutes aussi intéressantes les unes que les autres, et développent un certain nombre de thèmes qui entremêlent la vie en société, l'éducation, mais aussi le racisme... Elle interroge directement notre conscience de citoyen, et pose implicitement un questionnement sur la société que nous rêvons ou qui s'offre à nous. Comment voulons-nous vivre ? Quelle société pour nos enfants ? Ce sont ces questions cruciales qui "devraient" nous préoccuper que "Mourir au paradis" met en exergue.
C'était la guerre des tranchées
Une vision apparemment objective de la grande guerre et bien loin des images qu’on nous montre habituellement. Ici, pas de héros, pas de bons ni de méchants, pas de guerre propre, mais une plongée dans les réalités des trouffions de la première guerre mondiale. Des récits vraiment prenants.
Prince Norman
La première chose qui frappe et dont j'ai envie de parler, c'est la qualité de l'édition de cet ouvrage. Cornélius se lance dans le manga et l'adaptation de ce premier Tezuka est de toute beauté : papier de très bonne qualité, sens de lecture japonais respecté, et les onomatopées sont laissées à l'identique et expliquées en dessous des cases lorsqu'elles ne sont pas explicites. Concernant l'histoire ce premier tome est assez intéressant. Cinq cents millions d'années en arrière, nous sommes sur la Lune, notre satellite avant qu'il ne soit ravagé et devienne tel qu'on le connait aujourd'hui : mort. On suit le parcours d'un homme qui essaie d'éviter que ce triste sort se produise. Comme à l'accoutumée avec Tezuka, il y a de très bonnes idées, un univers vraiment bien échafaudé, un peu d'auto dérision / mise en scène déjà pour un album de 1968. Notre vrai héros est un enfant qui se lie d'amitié avec une jeune extra-lunienne, ils sont la voie des bons sentiments et de l'identification des plus jeunes lecteurs. Je regrette sur ce premier tome un petit manque d'action ou de vitesse dans la narration, on a envie d'en savoir plus or ça traine avec une histoire d'espionnage. Un très bon Tezuka néanmoins. http://en-f.tezuka.co.jp/manga/sakuhin/m063/m063_01.html